Emmanuel Macron sur le logement à Marseille : "la loi aujourd'hui protège trop les interêts de ceux qui ne jouent pas le jeu"

  • l’année dernière
Pour sa troisième journée à Marseille, le président de la République s'est rendu a la cité Benza, une copropriété aux logements dégradés.
Avec 40.000 taudis et huit personnes mortes dans l'effondrement de deux immeubles insalubres du centre-ville en novembre 2018 rue d'Aubagne, Marseille est particulièrement touchée par la crise du logement.
Une première opération va être le lancement d'un plan de sauvetage exceptionnel pour quatre grandes copropriétés privées dégradées de la ville, via des opérations de requalification des copropriétés dégradées d'intérêt national (ORCOD-IN), un outil permettant de "mobiliser des moyens exceptionnels d'intervention et mieux lutter contre les marchands de sommeil", a déclaré mardi soir M. Macron
Transcript
00:00 En quelque sorte, la loi aujourd'hui protège trop les intérêts de ceux
00:04 qui ne jouent pas de jeu et qui nous placent collectivement
00:06 dans ces situations.
00:07 Donc on va prendre dans la loi des dispositions pour davantage aider
00:11 toutes celles et ceux qui vivent dans ces situations,
00:14 accélérer les travaux d'urgence.
00:16 Ici, on va d'ailleurs tout faire pour que les travaux d'urgence
00:18 puissent se faire dans les meilleurs délais et accélérer les délais
00:22 d'études en particulier, parce que personne ne peut comprendre
00:24 que ça prenne tant de temps,
00:27 et pouvoir exproprier beaucoup plus facilement, à la main
00:31 des administrateurs judiciaires ou d'administrateurs ad hoc qui sont
00:34 nommés, les mauvais payeurs.
00:36 C'est ça la clé en fait.
00:37 Ici, vous avez moins d'un tiers des propriétaires qui ont mis,
00:41 en quelque sorte, toute la copropriété dans cette
00:44 situation de grande souffrance.
00:47 Il faut pouvoir les isoler, faire payer ce qu'on peut,
00:49 et ensuite exproprier beaucoup plus facilement et de manière,
00:51 je dirais, plus punitive les marchands de sommeil et ceux qui ont placé
00:56 l'ensemble de la copropriété dans cette situation.
00:57 Donc ça, on va changer la loi pour régler ces situations et ici,
01:01 accélérer les travaux d'urgence en améliorant justement le travail
01:05 avec l'administrateur.
01:06 Et donc, il va y avoir sur Marseille 11 opérations spécifiques
01:09 où nous allons accélérer les choses, et trois d'entre elles qui sont
01:12 des opérations d'intérêt national, où là,
01:15 on va donner un grand coup d'accélérateur,
01:17 parce que, si je puis dire sur celle-ci,
01:18 on va en quelque sorte nationaliser ces copropriétés.
01:22 Et là, en accord avec la Ville, avec l'ensemble des protagonistes,
01:26 c'est l'État, avec la métropole qui joue,
01:28 vous avez raison de le rappeler, M. le ministre,
01:30 un rôle très important.
01:31 On va nationaliser les choses et, en quelque sorte,
01:34 on se dote de dispositifs hors du droit commun,
01:38 on exproprie, on indemnise et on reloge tous ceux qu'on a
01:41 identifiés et qui sont, en quelque sorte,
01:43 les gens qui sont victimes de cette situation,
01:45 et ce qui permet de restructurer les choses et de faire les travaux
01:48 beaucoup plus rapidement.
01:49 Et là, pour vous donner un ordre d'idée,
01:50 où il faut sept à huit ans, quand on a identifié le problème
01:54 et qu'on commence à le traiter sur une copropriété dégradée,
01:57 et au fond, pour les habitants, encore bien plus,
01:59 parce qu'il faut attendre qu'elle se dégrade,
02:00 donc ça met quasiment quinze ans, un cycle de vie d'une copropriété
02:03 qui se dégrade, pour que les choses changent.
02:05 Là, on met sept habitants, donc, pour régler le problème.
02:08 On va pouvoir le faire en 18-24 mois,
02:12 tout compris grâce à ces dispositifs.

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