Audition à l'Assemblée nationale - Financement de la transition écologique : auditions de Jean Pisani Ferry et Selma Mahfouz

  • l’année dernière
Les députés de la commission des finances, auditionnent Jean Pisani Ferry et Selma Mahfouz, auteurs d'un rapport sur « Les incidences économiques de l'action pour le climat ». Pour atteindre l'objectif d'une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, la France devra investir 34 milliards d'euros par an. Comment financer cet investissement coûteux, avec une dette publique qui atteint près de 3.000 milliards d'euros ? C'est la question centrale posée par les deux économistes, qui suggèrent l'imposition d'une taxe sur le patrimoine ou le capital. Retrouvez cette audition en intégralité sur LCP Assemblée nationale.

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 Il s'agit en effet d'un travail novateur
00:00:01 dans le champ macroéconomique
00:00:03 et plus que d'un seul rapport, après avoir parlé
00:00:05 d'une myriade de rapports,
00:00:07 puisqu'il faut ajouter au rapport de synthèse
00:00:09 pas moins de 11 rapports thématiques.
00:00:12 Il s'agit d'un travail qui joue aussi sur les jeux d'échelle
00:00:14 temporel et spatial,
00:00:17 puisqu'il articule la question de la transition écologique
00:00:19 dans une perspective de long terme et internationale
00:00:22 et la question plus concrète de l'horizon 2030
00:00:25 pour notre pays dans le contexte européen.
00:00:28 Il se dégage de votre rapport quelques constats percutants.
00:00:33 Le coût de l'inaction est supérieur au coût de l'action.
00:00:36 La mutation est comparable
00:00:38 à celle de la révolution industrielle,
00:00:40 mais plus rapide et orientée par les choix publics.
00:00:45 Il va falloir dégager en France un supplément d'investissement
00:00:47 dépassant 2 points de PIB par an d'ici 2030.
00:00:51 La matière est donc riche,
00:00:53 suscite de nombreuses réflexions à la hauteur très certainement
00:00:56 des informations quotidiennes que nous avons
00:00:58 sur la question climatique et environnementale.
00:01:02 Aussi, madame, monsieur,
00:01:04 nous vous écoutons pour l'introduction préliminaire.
00:01:08 -Merci, merci, monsieur le président.
00:01:16 Merci de nous accueillir.
00:01:19 Je suis très heureux, nous sommes très heureux
00:01:21 d'avoir cette occasion de vous présenter notre travail
00:01:25 et de dialoguer avec vous.
00:01:28 Je vais essayer d'être bref dans la présentation initiale,
00:01:31 et puis ça nous permettra d'avoir un temps plus riche
00:01:34 pour le dialogue.
00:01:37 Donc, le rapport que...
00:01:42 nous allons vous présenter,
00:01:46 vous avez eu raison de rappeler qu'il s'ouvre
00:01:51 en disant que le coût de l'inaction est supérieur
00:01:55 au coût de l'action pour le climat.
00:01:57 Néanmoins, le coût de l'action pour le climat
00:02:00 n'est pas négligeable,
00:02:01 et donc c'est sur celui-là que nous nous sommes concentrés.
00:02:06 Alors, vous avez aussi rappelé que...
00:02:08 l'enjeu de l'action climatique,
00:02:13 c'est de l'ordre d'une révolution industrielle,
00:02:16 et le premier graphique qui est là,
00:02:20 si on peut le mettre, merci,
00:02:22 vous montre, de 1800 à 2050,
00:02:27 la composition de l'offre mondiale d'énergie.
00:02:30 Et je trouve qu'il est particulièrement frappant
00:02:32 parce que le vert, c'est la biomasse,
00:02:34 le noir, c'est le charbon, le gris, c'est le pétrole,
00:02:36 le brun, c'est le gaz,
00:02:38 et on voit qu'on a eu cette succession de vagues,
00:02:43 et on voit l'accélération extraordinairement forte
00:02:47 si on vise à atteindre la neutralité carbone
00:02:49 en 2050, c'est à partir des chiffres
00:02:51 de l'Agence internationale de l'énergie.
00:02:54 Donc la caractéristique de cette révolution industrielle,
00:02:57 c'est qu'elle est beaucoup plus rapide que les précédentes,
00:03:02 et elle va être guidée par les choix publics
00:03:04 et non pas par la technologie ou par l'initiative privée.
00:03:09 Sur le long terme,
00:03:14 on a de bonnes raisons d'être optimistes,
00:03:17 puisque sur le long terme,
00:03:20 la baisse du coût des énergies renouvelables
00:03:24 est très impressionnante,
00:03:26 et la capacité à réorienter le progrès technique
00:03:30 a été démontrée, en fait,
00:03:32 par la chute plus rapide, en fait,
00:03:35 que tout le monde ne l'avait anticipée.
00:03:38 Et donc ça nous promet un avenir
00:03:42 qui n'est pas un avenir fait de souffrance,
00:03:45 c'est un avenir dans lequel, au fond,
00:03:49 cette transition écologique sera l'occasion
00:03:52 de découvrir des technologies qui sont peut-être plus efficaces,
00:03:54 qui sont sans doute plus efficaces
00:03:56 que les technologies que nous avions eues jusqu'à présent
00:03:59 et qui reposaient sur la disponibilité
00:04:01 des combustibles fossiles.
00:04:03 Néanmoins, la transition va être difficile,
00:04:07 parce qu'au fond,
00:04:10 elle repose sur 3 mécanismes principaux,
00:04:13 la réorientation du progrès technique,
00:04:15 dont j'ai déjà parlé,
00:04:17 mais aussi la sobriété
00:04:19 et surtout la substitution de capital
00:04:21 et des énergies fossiles.
00:04:24 Alors, pourquoi on a mis en évidence ces mécanismes ?
00:04:28 On a essayé d'avoir une approche économique
00:04:31 de la transition climatique.
00:04:33 Parce que la discussion sur ce sujet
00:04:38 est facilement un peu confuse.
00:04:40 La discussion, elle mélange
00:04:43 la volonté de sobriété,
00:04:48 elle mélange quelque chose
00:04:49 qui est philosophiquement intéressant et important,
00:04:52 qui est le fait de dire
00:04:53 que la croissance, ce n'est pas le but
00:04:56 de l'activité humaine.
00:05:00 Sortir de l'obsession de l'accumulation matérielle,
00:05:03 en tout cas pour des sociétés avancées,
00:05:07 c'est une bonne chose.
00:05:09 Mais en même temps,
00:05:12 la discussion sur les implications économiques
00:05:15 de la transition,
00:05:17 elle manquait un petit peu de clarté.
00:05:19 Donc on s'est attachés à la clarifier.
00:05:22 Et donc, en disant, il y a 3 mécanismes principaux,
00:05:25 la réorientation du progrès technique,
00:05:28 qui consiste en fait à investir dans l'innovation,
00:05:32 à investir dans la recherche de nouveaux procédés.
00:05:37 Je disais à l'instant que cet investissement
00:05:41 s'est avéré payant.
00:05:43 Ca consiste à investir dans la sobriété.
00:05:46 Et la sobriété, c'est quelque chose
00:05:48 qui n'était pas très, très bien défini.
00:05:52 On a cherché à donner une définition économique
00:05:54 de la sobriété,
00:05:56 qui est la réduction de la consommation d'énergie
00:05:59 qui ne résulte pas de gains d'efficacité énergétique.
00:06:03 Donc ça peut recouvrir des mécanismes
00:06:06 aussi variés que le fait de dire
00:06:11 qu'on se déplace différemment,
00:06:13 on se déplace davantage en vélo,
00:06:16 on baisse la température dans les logements,
00:06:22 on mange un peu moins de viande,
00:06:28 on mange beaucoup moins de viande, etc.
00:06:30 Et tout ça, c'est porteur de gains
00:06:36 du collectif,
00:06:37 mais ça n'est pas nécessairement réducteur
00:06:40 de l'utilité individuelle.
00:06:42 Et entre les normes collectives et l'utilité individuelle,
00:06:46 il y a une manière de redéfinir l'articulation
00:06:49 qui est importante.
00:06:51 Mais le mécanisme principal,
00:06:52 ce sera la substitution de capital à des énergies fossiles.
00:06:55 Et de ce point de vue-là,
00:06:57 je voudrais passer le graphique qui est juste après,
00:07:00 qui est un graphique d'origine britannique
00:07:02 et qui illustre, à mon avis, de manière très claire,
00:07:05 le type de mécanisme qui va être à l'oeuvre.
00:07:07 Au-dessus de la ligne, vous avez les investissements.
00:07:10 Et en dessous de la ligne,
00:07:11 vous avez les réductions de coûts d'exploitation.
00:07:15 Et ce que vous voyez très clairement sur ce graphique,
00:07:17 c'est que l'investissement, au fond, au départ,
00:07:21 il doit être consenti.
00:07:24 C'est un effort.
00:07:25 Il n'y a pas de rendement immédiat,
00:07:28 quelle que soit la manière dont on le définit.
00:07:30 Mais graduellement, en fait,
00:07:33 cet investissement va se traduire
00:07:35 en une économie de coûts d'exploitation.
00:07:37 Et ça, c'est un mécanisme générique
00:07:38 que l'on parle de...
00:07:41 l'investissement dans les énergies renouvelables,
00:07:45 que l'on parle du nucléaire,
00:07:46 que l'on parle de la voiture électrique,
00:07:49 que l'on parle de l'isolation des logements
00:07:52 ou des bâtiments, de manière générale, etc.
00:07:54 Donc, on va avoir...
00:07:57 On doit faire cet investissement.
00:07:59 Dans un premier temps, cet investissement
00:08:01 n'est pas producteur de bien-être.
00:08:05 Il le devient progressivement,
00:08:07 mais contrairement au mécanisme habituel
00:08:11 de l'investissement,
00:08:13 contrairement à l'investissement habituel,
00:08:15 l'investissement habituel,
00:08:16 si on peut passer à la slide suivante,
00:08:18 il est destiné à augmenter les capacités de production,
00:08:23 il est destiné à améliorer la productivité.
00:08:26 Là, ce n'est pas le cas.
00:08:28 Là, dans un premier temps, cet investissement
00:08:31 doit être consenti
00:08:33 pour, au fond, produire la même chose différemment.
00:08:37 Et c'est ça qui est caractéristique
00:08:40 de cette période intermédiaire
00:08:43 de l'ordre d'une dizaine d'années,
00:08:46 ça renvoie au graphique précédent,
00:08:48 de l'ordre d'une dizaine d'années
00:08:49 dans lesquelles on va être amené à investir plus
00:08:53 pour ne pas nécessairement avoir de résultats immédiats
00:08:58 en termes d'amélioration de la productivité
00:09:02 ou du...
00:09:03 ou des capacités de production.
00:09:08 Il y a même un effet qui peut être,
00:09:11 qui est probablement négatif sur la productivité,
00:09:15 c'est quelque chose qu'on s'est attaché à chiffrer,
00:09:18 qu'on a chiffré avec beaucoup d'imprécisions,
00:09:21 parce que c'est très incertain,
00:09:23 mais qui, au total, serait de l'ordre
00:09:26 d'un quart de point de productivité du travail
00:09:28 par an sur la période de transition,
00:09:31 c'est-à-dire quelque chose de l'ordre d'une dizaine d'années,
00:09:33 un peu moins ou un peu plus.
00:09:35 Espérons un peu moins, parce que c'est non négligeable,
00:09:39 un quart de point de productivité,
00:09:41 c'est, par rapport à une tendance de productivité
00:09:44 qui est de l'ordre de 1% par an,
00:09:46 c'est en gros un quart des gains de productivité
00:09:48 qui est absorbé par cela.
00:09:52 Donc c'est ça, le mécanisme.
00:09:56 Et ensuite, ce qu'on a essayé de faire,
00:09:58 c'est de recenser les investissements.
00:10:02 Ces investissements, donc,
00:10:05 qui sont appelés par la transition écologique,
00:10:07 sachant, encore une fois, que le mécanisme principal,
00:10:11 c'est de la substitution de capital à des énergies fossiles.
00:10:15 Ces investissements, vous le voyez sur ce tableau,
00:10:19 ils consistent pour beaucoup, en fait,
00:10:23 à de l'investissement dans les bâtiments.
00:10:26 Sur les 60 à 70 milliards d'investissements totaux,
00:10:31 on en a une cinquantaine qui porte sur les bâtiments.
00:10:37 Donc c'est un effort important
00:10:41 et c'est un effort dans lequel, au fond,
00:10:44 si vous remplacez votre chaudière à fuel ou à gaz
00:10:49 par une pompe à chaleur,
00:10:51 vous avez à peu près le même service
00:10:53 en termes de confort,
00:10:56 en termes de chaleur,
00:11:01 mais vous êtes amené à investir plus
00:11:04 et c'est typiquement ce mécanisme-là
00:11:06 dont on parlait tout à l'heure,
00:11:09 dont je disais, c'est de l'investissement,
00:11:11 mais ce n'est pas de l'investissement au sens habituel.
00:11:14 Le reste de l'investissement,
00:11:17 c'est les transports.
00:11:22 Au fond, c'est des secteurs
00:11:24 dans lesquels on a fait peu de choses jusqu'à présent.
00:11:28 Alors, il y a là-dedans
00:11:31 quelque chose sur quoi on pourra revenir,
00:11:32 qui est l'hypothèse sur le développement
00:11:35 de la flotte de véhicules.
00:11:39 On a fait l'hypothèse
00:11:40 qu'il y aurait moins d'automobiles en général,
00:11:43 et donc c'est pour ça que vous avez un chiffre négatif,
00:11:46 parce qu'il y aura
00:11:50 le développement d'alternatives à la voiture individuelle,
00:11:55 mais évidemment, ceci peut être contesté,
00:11:58 et c'est ça aussi qui affecte l'incertitude
00:12:02 sur les chiffres de manière générale.
00:12:04 Vous voyez que l'investissement des entreprises,
00:12:07 c'est de l'ordre de 13 milliards,
00:12:09 donc ce n'est pas la partie la plus importante,
00:12:13 sachant qu'évidemment, tout ce qui est le tertiaire privé,
00:12:16 c'est aussi de l'investissement des entreprises.
00:12:20 Bien.
00:12:21 Quelles sont les caractéristiques de cette transition ?
00:12:25 J'ai essayé de la définir d'un point de vue macroéconomique,
00:12:27 en expliquant que, d'un point de vue macroéconomique,
00:12:30 la transition, c'était d'investir plus
00:12:35 pour produire la même chose
00:12:37 avec ses effets sur la productivité.
00:12:39 D'un autre point de vue qui est tout à fait important,
00:12:42 qui est le point de vue de la distribution des efforts,
00:12:47 la transition est spontanément inégalitaire.
00:12:50 Pourquoi elle est inégalitaire ?
00:12:52 Parce que si on parle du logement,
00:12:54 si on parle de la voiture,
00:12:56 on parle d'un taux d'effort qui est élevé
00:13:00 pour les catégories,
00:13:03 y compris les catégories de classe moyenne.
00:13:07 Ici, on a donné sur ce tableau
00:13:10 le montant de l'investissement
00:13:12 et le montant de l'investissement en pourcentage du revenu,
00:13:14 donc le taux d'effort,
00:13:17 pour le logement,
00:13:18 à la fois vecteur de chauffage et isolation,
00:13:21 et pour le transport.
00:13:24 Et à chaque fois, vous voyez, pour la classe moyenne,
00:13:27 c'est de l'ordre, c'est même un peu plus
00:13:29 qu'une année de revenu.
00:13:30 Donc c'est un effort considérable
00:13:33 pour ces catégories.
00:13:35 Et comme ça porte évidemment sur,
00:13:38 d'abord, le logement et le transport,
00:13:40 c'est un poids beaucoup plus important
00:13:44 pour les catégories populaires.
00:13:45 C'est deux fois...
00:13:47 Deux années de revenu pour les catégories populaires,
00:13:49 les premiers décis de la distribution de revenus,
00:13:51 et c'est une fois pour la classe moyenne.
00:13:54 Donc c'est quelque chose de très inégalitaire.
00:13:56 Et ça renvoie à la question de l'impératif d'équité.
00:14:01 L'impératif d'équité est très fort
00:14:03 en matière de transition écologique,
00:14:10 et il impose, en fait,
00:14:13 qu'on ait une réflexion sur la manière de répondre
00:14:17 à ce sujet.
00:14:18 C'est pas un sujet exclusivement français.
00:14:22 C'est un sujet qu'on retrouve un peu partout.
00:14:24 En Allemagne, en ce moment, vous avez eu,
00:14:26 enfin, tout récemment, vous avez eu une révolte
00:14:28 contre l'obligation de changer sa chaudière.
00:14:31 Vous avez eu, en Suède,
00:14:35 un mouvement à l'égard de...
00:14:40 la question du billet d'avion
00:14:44 et du prix de l'avion
00:14:46 et de la capacité
00:14:48 qu'ont les classes aisées à prendre l'avion.
00:14:53 Donc vous avez un peu partout
00:14:55 cette question de l'équité qui ressort fortement
00:14:59 et qui est exigeante
00:15:02 et pour une raison simple,
00:15:05 qui est que les...
00:15:08 Dans cette affaire,
00:15:09 on ne parle pas de l'équité au sens traditionnel.
00:15:12 On ne parle pas d'une question
00:15:14 simplement de la répartition du revenu ou de la richesse.
00:15:18 On parle vraiment de la contribution de chacun
00:15:20 à l'effort collectif pour la survie de la planète.
00:15:23 Et ça, c'est beaucoup plus exigeant.
00:15:26 J'ai envie de dire, on le dit, d'ailleurs, dans le rapport,
00:15:30 que ça s'assimile, d'une certaine manière,
00:15:32 à la conception de l'équité qui prévaut en période...
00:15:36 de guerre ou lorsque la patrie est en danger.
00:15:39 Et on a là, dans ce genre de circonstances,
00:15:42 une conception de l'équité qui est beaucoup plus exigeante.
00:15:45 Donc on est dans ce type de situation
00:15:48 et il ne faut pas négliger du tout,
00:15:50 ne serait-ce qu'au nom du succès de la transition écologique,
00:15:54 le fait d'assurer une juste répartition des efforts
00:16:00 et de montrer que personne ne s'en exonère
00:16:03 d'une manière ou d'une autre.
00:16:06 Du coup, ça nous amène à discuter de la contribution
00:16:15 que peuvent avoir les finances publiques
00:16:18 au financement de cette transition.
00:16:21 Alors, ceci, c'est évidemment moins assuré,
00:16:26 puisqu'on rentre dans des hypothèses particulières.
00:16:30 Mais... et qu'on peut avoir
00:16:34 soit une contribution directe des finances publiques,
00:16:37 soit des approches d'ingénierie financière
00:16:41 pour essayer de donner accès au crédit
00:16:44 dans des bonnes conditions à des ménages
00:16:47 qui n'ont pas nécessairement accès au crédit
00:16:50 ou qui ont un accès très coûté au crédit.
00:16:53 Là, ce que nous avons fait, c'est de regarder poste par poste
00:16:58 comment est-ce que peuvent se répartir,
00:17:01 pourraient se répartir les forts entre le public et le privé.
00:17:04 Donc, vous voyez, par exemple, pour les bâtiments publics,
00:17:06 c'est 100 % public.
00:17:09 Pour les tertiaires privés,
00:17:12 c'est essentiellement du financement privé.
00:17:16 Et puis, vous avez, pour les autres postes,
00:17:20 vous avez un partage qui est plus ou moins important.
00:17:24 Donc, on a cherché à donner un ordre de grandeur
00:17:29 de ce que cela représente.
00:17:32 Au total, ça fait à peu près la moitié
00:17:36 de l'effort d'investissement.
00:17:37 L'effort d'investissement total, il est, je me rappelle,
00:17:39 entre 60 et 70 milliards.
00:17:41 On a à peu près une trentaine de milliards
00:17:45 pour les finances publiques.
00:17:48 Alors, comment financer ça ?
00:17:51 Eh bien, il y a plusieurs solutions, évidemment.
00:17:55 Et ces solutions font l'objet d'un choix
00:18:00 et vous allez être amené certainement en débat.
00:18:03 Le premier candidat, c'était évidemment
00:18:08 le redéploiement des dépenses publiques,
00:18:12 et en particulier des dépenses brunes,
00:18:16 puisque vous avez aujourd'hui
00:18:19 10 milliards pour l'Etat,
00:18:22 dans une exception étroite des dépenses brunes,
00:18:26 puisque, par exemple, le fait que le fuel aérien
00:18:30 n'est pas taxé n'est pas compté dans ces 10 milliards.
00:18:35 Pourquoi ? Parce que ce n'est pas une niche fiscale,
00:18:37 ce n'est pas une dérogation, c'est deux droits communs.
00:18:40 Le fuel aérien n'est pas taxé.
00:18:42 Donc, les 10 milliards de dépenses brunes
00:18:48 à redéployer et de dépenses fiscales brunes à redéployer,
00:18:52 c'est une cote inférieure.
00:18:57 Il n'empêche que vous savez bien
00:18:59 à quel point c'est difficile de s'attaquer à ça.
00:19:03 Vous savez bien à quel point le ministère des Finances
00:19:07 a tendance à mettre l'action dessus.
00:19:10 Et puis, face aux réalités politiques,
00:19:14 c'est ensuite se poser question
00:19:17 que le courage n'est pas nécessairement là.
00:19:21 Mais il nous semble que c'est quand même le 1er candidat.
00:19:24 Ensuite, il y a toutes sortes d'autres dépenses
00:19:27 qu'on peut redéployer.
00:19:29 Donc, avant de penser,
00:19:32 avant de se poser la question des moyens de financement,
00:19:35 il y a la question, évidemment, de savoir
00:19:38 qu'est-ce qu'on peut faire pour redéployer.
00:19:41 Il y a des solutions, ensuite,
00:19:46 qui relèvent de l'ingénierie financière,
00:19:47 c'est-à-dire qui relèvent de la possibilité
00:19:51 d'améliorer les conditions de financement
00:19:55 de cet investissement,
00:19:57 largement pour le logement ou pour la voiture,
00:20:01 qui permettent à des ménages
00:20:04 qui, autrement, n'auraient pas accès
00:20:06 d'avoir accès à ces financements privés.
00:20:10 Par exemple, vous avez le leasing
00:20:13 pour les véhicules électriques,
00:20:15 qui est, donc,
00:20:18 une mesure qui a été
00:20:22 présentée et qui est mise en oeuvre,
00:20:28 dont on ne connaît pas encore beaucoup
00:20:31 l'impact et le succès,
00:20:32 mais ça fait partie de l'ingénierie financière
00:20:34 et on peut imaginer d'autres mécanismes.
00:20:38 Une fois qu'on a fait tout ça,
00:20:40 il y a deux sources qui restent.
00:20:43 L'endettement et le prélèvement obligatoire.
00:20:48 L'endettement...
00:20:50 Notre position dans le rapport,
00:20:54 c'est qu'il ne faut pas exclure le recours à l'endettement
00:20:57 et qu'il y a de mauvaises raisons de s'endetter,
00:21:01 mais que le climat n'en fait pas partie
00:21:03 et qu'en particulier, le climat,
00:21:06 c'est quelque chose qui se caractérise
00:21:09 par le fait que les investissements
00:21:11 ont un taux de retour qui est assez faible
00:21:16 et donc une période d'amortissement qui est longue
00:21:21 et que, de ce point de vue-là,
00:21:25 prenons l'exemple des collectivités territoriales.
00:21:28 Vous avez des collectivités territoriales
00:21:31 qui vont investir dans la rénovation
00:21:33 des bâtiments publics,
00:21:34 dans le changement du vecteur de chauffage
00:21:36 dans les bâtiments publics,
00:21:37 et cet investissement,
00:21:40 il ne va pas avoir un rendement
00:21:43 qui va permettre, dans une période de quelques années,
00:21:47 d'avoir un retour sur investissement.
00:21:49 Ce retour sur investissement
00:21:51 est de l'ordre de la vingtaine d'années, voire plus.
00:21:54 Eh bien, là-dessus,
00:21:56 vous avez quand même la possibilité
00:21:59 de construire un véhicule financier
00:22:03 qui permet de dire...
00:22:06 "Voici, disons, si vous contribuez,
00:22:12 "si vous achetez un titre particulier
00:22:15 "pour le financement de la rénovation
00:22:18 "des bâtiments publics,
00:22:19 "eh bien, vous allez avoir un rendement identifié
00:22:23 "qui va être, en fait, gagé sur les économies
00:22:26 "qui vont être faites sur les dépenses
00:22:29 "de chauffage et de climatisation,
00:22:35 "donc à base de combustible fossile qui existait."
00:22:38 Donc vous avez quelque chose
00:22:40 qui est une source suffisamment identifiée
00:22:43 pour que vous puissiez, là-dessus,
00:22:45 construire une approche par l'endettement.
00:22:49 L'autre source de financement,
00:22:53 ce sont les prélèvements obligatoires.
00:22:56 Et vous savez certainement déjà,
00:22:59 parce que c'est sur tout ça
00:23:00 qu'on a parlé à propos de ce rapport,
00:23:03 que nous faisons la proposition
00:23:06 d'un prélèvement exceptionnel et non récurrent
00:23:11 sur le patrimoine financier des ménages des mieux dotés,
00:23:17 c'est-à-dire du 10% supérieur.
00:23:19 Alors je voudrais tout de suite dissiper les choses
00:23:22 s'il y a encore des malentendus.
00:23:24 Il ne s'agit pas de l'ISF vert,
00:23:25 même si c'est comme ça qu'il a été popularisé.
00:23:30 Il s'agit d'un prélèvement unique,
00:23:33 explicitement non récurrent,
00:23:37 calibré par rapport au montant
00:23:39 du financement de la transition écologique,
00:23:42 et dont l'idée, on pourra y revenir,
00:23:46 ce serait de définir,
00:23:51 pour les différents ménages
00:23:56 qui seraient assujettis,
00:23:59 de définir le montant du prélèvement,
00:24:05 et ce serait générateur d'une dette
00:24:07 à l'égard de l'administration fiscale,
00:24:09 qui ensuite pourrait être acquittée
00:24:13 selon différentes modalités.
00:24:16 Il faudrait laisser évidemment de la souplesse,
00:24:18 puisqu'il ne s'agit pas de provoquer brutalement
00:24:22 des cessions d'actifs massives.
00:24:25 Il faut que ça puisse s'étaler dans le temps,
00:24:28 et il faut que ce soit simplement équivalent
00:24:30 à la fois du point de vue financier
00:24:31 et donc du point de vue fiscal.
00:24:34 Je finis sur le sujet de la compétitivité.
00:24:40 Le sujet de la compétitivité, c'est un sujet lourd,
00:24:46 un sujet lourd parce que l'Union européenne
00:24:50 s'est au fond portée aux avant-postes
00:24:53 de la transition écologique.
00:24:56 Elle a cherché à le faire avec l'idée d'un pari industriel.
00:25:00 Le pari industriel, c'était de dire,
00:25:05 avec cette transition écologique,
00:25:07 qu'on va construire une économie verte,
00:25:10 on va être en avance sur le reste du monde.
00:25:15 C'est un choix qui était important, courageux.
00:25:20 C'est-à-dire, si l'Union européenne
00:25:22 n'avait pas fait ça en 2019,
00:25:23 on ne sait pas où on serait aujourd'hui.
00:25:26 Néanmoins, il y a des raisons d'inquiétude
00:25:30 parce que ce qu'on a cru trop facilement,
00:25:33 c'est que le jour où les Etats-Unis
00:25:35 rejoindraient l'accord de Paris,
00:25:38 ils le feraient selon les termes qui correspondent,
00:25:43 selon des termes qui correspondent au choix européen.
00:25:45 En fait, ils ont rejoint l'accord de Paris,
00:25:48 mais ils ont fait un choix stratégique
00:25:49 complètement différent.
00:25:50 La convergence des ambitions,
00:25:51 ce n'est pas la même chose que la convergence des stratégies.
00:25:54 Et donc, aujourd'hui, on fait face à une situation
00:25:56 dans laquelle l'Union européenne
00:25:58 s'est fixée à un certain nombre de contraintes.
00:26:03 Elle cherche à la fois à préserver sa compétitivité,
00:26:07 à être championne du climat,
00:26:08 à être championne de la discipline budgétaire
00:26:11 et à être championne du multilatéralisme.
00:26:13 Il y a probablement des contraintes excessives là-dedans.
00:26:17 En tout cas, ça nous semble inquiétant
00:26:20 qu'aujourd'hui, la discussion européenne
00:26:23 soit très fermée sur ce sujet.
00:26:25 Je crois que je vais m'arrêter là.
00:26:26 Il y a d'autres choses dans le rapport,
00:26:28 comme vous le savez,
00:26:32 et il y a certainement des sujets
00:26:35 sur lesquels nous aurons l'occasion
00:26:36 de revenir dans la discussion.
00:26:38 Merci, monsieur le président.
00:26:39 -Bien. Merci, monsieur Pisaniferi.
00:26:41 Vous allez voir, je pense qu'il y a pas mal de questions
00:26:43 qui vont vous donner l'occasion de revenir plus en détail.
00:26:46 Bon, ce que vous dites confirme ce que je disais tout à l'heure,
00:26:51 c'est-à-dire que tout l'intérêt de notre rapport,
00:26:53 c'est qu'il y a d'abord un constat.
00:26:55 Je pense que personne, pour le coup,
00:26:58 ne le nie en termes de dégradation climatique,
00:27:01 environnementale, nécessité de réagir.
00:27:04 Il y a les objectifs chiffrés
00:27:06 et puis vous avez des modalités pour les atteindre.
00:27:08 Bon, évidemment, c'est particulièrement intéressant
00:27:10 pour une commission des finances qui travaille sur ces aspects.
00:27:13 Alors moi, je voudrais commencer par les objectifs chiffrés.
00:27:17 Je reviens sur le coût de l'action.
00:27:21 Le coût de l'inaction est supérieur au coût de l'action.
00:27:25 Aujourd'hui, vous fixez, en gros,
00:27:27 le déficit d'investissement à 70 milliards,
00:27:30 66, 70 milliards.
00:27:33 Est-ce que vous avez une idée de ce coût
00:27:37 si vous aviez fait la même étude il y a 5 ans ?
00:27:39 Autrement dit, chaque année perdue comme ça,
00:27:42 de combien est-il en train d'augmenter ?
00:27:44 Est-ce qu'il y a quelque chose qui nous renseigne
00:27:47 sur les risques de ne pas agir rapidement ?
00:27:49 Deuxièmement, j'ai une interrogation
00:27:52 au niveau des chiffres que vous annoncez sur 2 points.
00:27:57 Le transport, d'abord, parce que je vois un chiffre
00:28:00 que je trouve finalement faible pour le transport
00:28:03 et qui, si je ne me trompe pas, ne tient pas notamment compte
00:28:07 de ce qu'il faut faire d'un point de vue ferroviaire.
00:28:10 Or, il y a un plan, vous le savez,
00:28:12 qui est prévu jusqu'en 2040 de 100 milliards d'euros annoncés
00:28:16 avec des investissements à trouver, etc.
00:28:18 Et ça, votre rapport n'en parle pas.
00:28:20 Donc je voudrais savoir si ça, c'est des sommes qui sont telles,
00:28:24 est-ce qu'elles se rajoutent, comment vous les voyez ?
00:28:27 Et de même, je ne vois rien sur l'agriculture.
00:28:29 J'ai vu hors agriculture.
00:28:31 Or, il me semble que là, justement, c'est aussi un domaine
00:28:34 qui, d'un point de vue climatique et environnemental
00:28:36 et de la biodiversité, nécessite des investissements.
00:28:39 Alors ensuite, sur les différentes modalités,
00:28:44 je vais commencer par des thèmes que vous n'avez pas abordés,
00:28:47 mais qui sont dans mon rapport.
00:28:49 Vous annoncez, pour les disants, qu'il y a un risque
00:28:51 de configuration inflationniste,
00:28:52 et vous considérez qu'en conséquence,
00:28:55 les banques centrales doivent préciser leur doctrine,
00:28:57 conduire la politique monétaire avec doigté,
00:28:58 sans doute même opérer un relèvement
00:29:00 de leur cible d'inflation.
00:29:02 Bon, le moins qu'on puisse dire, c'est que ça ne sent pas,
00:29:04 pour le moment, l'orientation retenue
00:29:06 dans les hausses des taux directeurs
00:29:07 sont brutales et contenues,
00:29:09 compte tenu des garanties d'indépendance
00:29:10 qui entourent les choix des banques centrales.
00:29:13 J'espérais un tel ajustement temporaire
00:29:14 de leur politique monétaire.
00:29:16 Finalement, ne relève-t-il pas de l'incantation ?
00:29:18 Et comment pourrait-on arriver à une réelle inflexion
00:29:21 de leur part qui reviendrait à devoir renier
00:29:23 ce en quoi elles ont très longtemps cru,
00:29:25 c'est-à-dire, on va appeler ça une politique monétariste.
00:29:29 Une politique monétariste.
00:29:32 Deuxième question.
00:29:34 Excusez-moi. Il est également suggéré
00:29:36 une tarification duale de l'énergie
00:29:37 pour les ménages les plus modestes,
00:29:39 avec un quota d'énergie par ménage à coût subventionné,
00:29:42 le reste au prix du marché.
00:29:44 On n'a pas entendu beaucoup parler
00:29:46 de ces propositions complémentaires,
00:29:48 donc j'aimerais bien que vous reveniez dessus.
00:29:50 Et enfin, évidemment, je vais parler de la question
00:29:54 de vos propositions de financement.
00:29:56 Alors, une première remarque,
00:29:57 vous dites quelque chose qui me plaît assez, je dois dire,
00:29:59 parce que je considère que la seule dette
00:30:02 dont on peut mourir, c'est la dette écologique,
00:30:05 bien davantage que la dette financière,
00:30:07 et vous dites que peut-être faut-il recourir
00:30:10 aux désinvestissements à un peu plus de dette.
00:30:14 Bien.
00:30:15 Le gouvernement prévoit 2,7% de déficit pour 2027.
00:30:21 Est-ce que vous avez quantifié
00:30:25 ce poids supérieur de la dette
00:30:27 pour, justement, financer la question de l'investissement ?
00:30:31 D'autre part, vous parlez de redéploiement
00:30:34 d'autres dépenses publiques.
00:30:37 Bon, le problème, on le voit,
00:30:38 c'est celui qu'a franc le gouvernement aujourd'hui,
00:30:41 c'est-à-dire qu'il prévoit des baisses de dépenses publiques,
00:30:43 sauf qu'on entend parler de questions de logement, de santé,
00:30:46 donc des questions qui peuvent toucher
00:30:48 les questions d'inégalité, de justice,
00:30:51 dont vous dites qu'il faut le prendre en compte
00:30:53 à partir du moment où on engage une politique,
00:30:56 notamment d'investissement en transition écologique.
00:30:58 Est-ce que, quelque part, c'est imaginable ?
00:31:01 Et enfin, évidemment, ma dernière question
00:31:03 vient sur ce dont on a le plus parlé,
00:31:07 c'est-à-dire le prélèvement exceptionnel et temporaire
00:31:09 sur le patrimoine des plus fortunés.
00:31:13 Je suppose que votre étude avait été peut-être faite
00:31:17 avant les chiffres révélés par l'IPP
00:31:19 sur à la fois l'enrichissement
00:31:21 et ce que j'appellerais une sous-fiscalisation
00:31:24 des vraiment plus riches, les milliardaires.
00:31:26 Bon, et ce qui, dans cette étude, était intéressant,
00:31:30 c'est que c'était pas seulement la question
00:31:32 posée de la justice fiscale,
00:31:33 mais c'était le fait que les ressources du coût disponible,
00:31:37 étaient se quantifier en milliards,
00:31:39 voire en dizaines de milliards,
00:31:40 alors que la cible était finalement réduite
00:31:43 en nombre de personnes.
00:31:44 Est-ce que ça, ça a renforcé pour vous
00:31:47 votre analyse sur une possibilité
00:31:51 d'un prélèvement exceptionnel ?
00:31:53 Et est-ce qu'on peut pas dire aussi
00:31:55 que non seulement il est nécessaire
00:31:57 et s'il n'est pas mis sur table,
00:31:59 est-ce que vous voyez une autre solution,
00:32:01 mais qu'aussi, il permet peut-être de réduire un peu
00:32:04 le coût carbone et le coût environnemental
00:32:07 des ultra-riches ?
00:32:08 Parce que plus vous êtes riches, plus quelque part,
00:32:10 eh bien, c'est aussi un coût
00:32:12 en termes de dégâts environnementaux.
00:32:14 Voilà pour moi les questions que je vais vous poser.
00:32:16 Je passe la parole au rapporteur général.
00:32:19 -Merci beaucoup, M. le président.
00:32:24 Merci beaucoup pour votre présentation.
00:32:27 Merci à tous les deux pour la grande qualité de ce rapport
00:32:32 et l'apport, sans jeu de mots,
00:32:35 qu'il est pour la réflexion globale
00:32:39 face à un problème qui, évidemment,
00:32:41 nous rappelle tous à une réalité
00:32:45 à laquelle nous sommes confrontés,
00:32:46 à laquelle nous devons absolument trouver
00:32:47 des réponses collectivement.
00:32:51 Votre rapport, vous l'avez dit, ne se résume pas
00:32:53 à une proposition sur la fiscalité du capital.
00:32:55 C'est bien autre chose, beaucoup plus que ça.
00:32:57 Il vient alimenter notre réflexion
00:33:00 à point nommé.
00:33:04 Il y a la loi de programmation énergie-climat
00:33:06 qui arrive, il y a la révision de notre stratégie bas carbone,
00:33:09 il y a la révision de la PPE également qui arrive,
00:33:13 le plan national d'adaptation au changement climatique,
00:33:16 tout ça sous la houlette du secrétaire général
00:33:18 à la planification.
00:33:20 Donc on est vraiment aujourd'hui
00:33:21 dans cet élan collectif de la planification écologique.
00:33:27 Et je trouve vraiment que ce que vous faites
00:33:31 vient alimenter de manière extrêmement pertinente
00:33:34 cette réflexion.
00:33:36 Ce qui est intéressant aussi dans votre document,
00:33:38 c'est tous les impacts que vous mesurez
00:33:41 et qui sont des impacts peu réjouissants.
00:33:44 Alors, évidemment, je ne parle pas des impacts sur le climat,
00:33:47 mais un impact négatif sur la croissance,
00:33:51 un impact négatif sur les finances et les recettes de l'Etat,
00:33:56 un impact sur la productivité, une baisse de la productivité,
00:34:00 et une augmentation également de l'inflation.
00:34:03 Donc vous voyez des impacts très difficiles à gérer,
00:34:08 qui peuvent d'ailleurs, si on les porte attention,
00:34:12 peuvent avoir aussi des impacts sociaux et humains
00:34:17 extrêmement négatifs.
00:34:19 Et je crois que votre rapport, votre travail,
00:34:22 apporte à réfléchir collectivement, je crois,
00:34:26 peut-être c'est le sujet sur lequel nous devons dépasser
00:34:30 les clivages pour trouver ensemble des solutions concertées.
00:34:34 Il n'y a pas de solution simple, il n'y a pas de solution simpliste,
00:34:37 il y a un ensemble de solutions
00:34:39 et effectivement, vous en apportez beaucoup.
00:34:41 Je crois que dans l'intérêt général,
00:34:43 nous devons être innovants sur les solutions à trouver.
00:34:47 Notre majorité privilégie
00:34:54 les solutions européennes et mondiales, évidemment,
00:34:58 parce que nous ne voulons pas rajouter
00:35:01 un problème de compétitivité de notre pays, évidemment.
00:35:08 Je voudrais vous interroger là-dessus.
00:35:09 Vous étiez plutôt pessimiste sur les solutions européennes,
00:35:13 mais voilà, quel type de taxation pourrait être imaginé
00:35:15 au niveau mondial ?
00:35:16 Quel type de taxation pourrait être imaginé
00:35:18 au niveau européen ?
00:35:20 Pour le Covid, l'Europe avait accepté
00:35:23 une dette européenne supplémentaire,
00:35:27 ce qui, évidemment, pour nous serait une bonne solution.
00:35:30 Nous voulons maintenir les prélèvements obligatoires en France
00:35:32 qui sont, vous le savez, à un niveau très élevé
00:35:34 et pas aggraver le sujet,
00:35:35 donc probablement faire des reports, certes,
00:35:40 mais pas augmenter le niveau de prélèvement obligatoire
00:35:44 et nous ne souhaitons pas non plus augmenter
00:35:47 le niveau de dette qui nous coûte aujourd'hui
00:35:49 71 milliards à horizon 2027,
00:35:54 sauf s'il y a un cadre européen
00:35:56 qui nous permet d'avoir une dette verte,
00:35:58 sauf s'il y a un cadre européen
00:35:59 qui nous permet de libérer ces contraintes.
00:36:05 Je voudrais dire aussi qu'on est un peu méfiant
00:36:09 sur les prélèvements temporaires
00:36:11 qui, quand on regarde l'histoire des prélèvements temporaires,
00:36:14 se pérennisent dans le temps,
00:36:16 même si, je l'ai dit, il faut regarder toutes les solutions
00:36:19 et être créatif,
00:36:21 mais nous ne voulons pas, évidemment,
00:36:23 donner un signal négatif
00:36:25 au moment où notre pays retrouve de l'attractivité
00:36:28 et où les investissements industriels
00:36:31 se passent en France,
00:36:32 qui permettent également
00:36:34 de financer la transition écologique.
00:36:37 J'ai quelques questions, madame, monsieur.
00:36:41 La première, c'est le...
00:36:43 I4C estime à 84 milliards d'euros
00:36:47 les dépenses d'investissement public et privé en 2021,
00:36:50 en progression significative par rapport à 2015,
00:36:52 et évidemment par rapport à 2020,
00:36:54 qui n'était pas une année de référence.
00:36:56 Est-ce que vous avez aussi cet ordre de grandeur aujourd'hui ?
00:37:02 Et dans quel domaine, évidemment,
00:37:05 le chiffrage que vous donnez est supplémentaire
00:37:06 par rapport à ça, un effort supplémentaire par rapport à ça ?
00:37:09 Et quelles sont les dynamiques que vous envisagez ?
00:37:12 Ma 2e question touche les collectivités territoriales.
00:37:15 Les collectivités territoriales, aujourd'hui,
00:37:17 c'est 2/3 de l'investissement public.
00:37:19 Est-ce que, dans votre projection,
00:37:22 pour une règle assez simple,
00:37:23 vous considérez que 2/3 de l'investissement public
00:37:26 de la transition écologique
00:37:27 doit être porté par les collectivités territoriales ?
00:37:30 L'Etat, focalisant son soutien
00:37:34 sur là où le retour de son investissement est le plus faible,
00:37:37 évidemment, c'est de son ressort,
00:37:38 en particulier l'isolation des bâtiments publics.
00:37:44 3e question sur le report
00:37:49 des recettes fiscales que vous préconisez.
00:37:52 Vous anticipez une baisse logique des recettes
00:37:55 sur les axes fossiles,
00:37:58 mais vous préconisez qu'il y ait quand même
00:38:00 un report de cette fiscalité
00:38:02 sur la consommation d'énergie décarbonée.
00:38:05 On voit l'intérêt, évidemment, en termes de recettes,
00:38:08 mais est-ce que ça n'est pas un frein
00:38:11 au développement de ces énergies décarbonées ?
00:38:15 Enfin, ce sera mon dernier point,
00:38:18 certains économistes appellent à la mise en place
00:38:21 d'une économie de guerre écologique,
00:38:24 en appelant à la mise en place
00:38:25 de politiques monétaires et budgétaires
00:38:27 clairement expansionnistes
00:38:28 appuyant sur l'abandon des cibles d'inflation
00:38:31 et des règles d'encadrement budgétaire en vigueur en Europe.
00:38:35 N'est-ce pas en creux ce que vous préconisez
00:38:39 de manière prudente dans votre rapport ?
00:38:42 Merci beaucoup.
00:38:43 -Merci, M. Pizzanifieri.
00:38:45 Je vous propose de répondre à ces premières séries de questions.
00:38:48 -Je vais passer la parole à Salma Ghabi.
00:38:51 Tu commences et tu complèteras, du coup.
00:38:54 Sur les questions sur les coûts des investissements
00:38:58 de façon générale, et plus précisément,
00:39:01 est-ce que ça aurait été plus élevé
00:39:02 si on l'avait estimé il y a 5 ans et expliqué un peu le détail,
00:39:06 ce qu'on a fait, c'est vraiment regarder
00:39:08 entre aujourd'hui et 2030,
00:39:10 si on veut réduire 250 millions de tonnes nos émissions,
00:39:13 ce qui est nécessaire pour réaliser les objectifs
00:39:17 qu'on s'est fixés au niveau français et européen.
00:39:21 Comment ça se répartit entre les différents secteurs,
00:39:23 environ 50 millions de tonnes dans le bâtiment,
00:39:26 à peu près pareil dans le transport,
00:39:28 et quels sont les gros leviers ?
00:39:29 Et on a chiffré les surcoûts associés à ça.
00:39:33 Alors si on avait fait le calcul il y a 5 ans,
00:39:36 les prix des véhicules électriques
00:39:39 auraient peut-être été un petit peu plus élevés.
00:39:41 Donc on aurait eu, de ce point de vue-là,
00:39:44 un coût potentiellement un peu plus élevé.
00:39:46 A l'inverse, la diffusion aurait été plus faible.
00:39:49 Donc on aurait eu un coût plus faible.
00:39:52 C'est pas complètement immédiat de savoir.
00:39:56 Par contre, tout ce qu'on ne fait pas à une année donnée
00:39:59 se reporte.
00:40:00 Donc c'est vraiment, si on doit éliminer,
00:40:03 remplacer 3 millions de chaudières au fioul,
00:40:05 qui est à peu près le nombre de chaudières au fioul aujourd'hui
00:40:07 par des pompes à chaleur, le coût est là.
00:40:10 Le surcoût des pompes à chaleur par rapport aux chaudières au gaz,
00:40:13 ça conduit à à peu près 3 milliards d'euros par an.
00:40:16 Si on le fait pas aujourd'hui,
00:40:17 on devra en faire d'autant plus demain,
00:40:19 s'il doit y en avoir zéro.
00:40:21 Si on l'avait étalé sur une plus longue période,
00:40:24 le coût par année aurait été plus faible.
00:40:26 Ca peut être une façon de répondre.
00:40:27 Sur le transport, alors, 2 choses.
00:40:31 On a bien pris en compte les investissements nécessaires
00:40:33 dans le ferroviaire, à la fois pour permettre
00:40:36 une réduction, un report modal du transport de voyageurs
00:40:40 et un report modal du frais vers le ferroviaire.
00:40:43 On a à peu près de l'ordre de 2 milliards d'euros par an.
00:40:46 Alors souvent, les chiffres qui sont donnés d'investissements
00:40:48 dans ces domaines sont cumulés sur un certain nombre d'années.
00:40:51 Nous, on a des chiffres par an,
00:40:53 donc qui peuvent paraître plus faibles.
00:40:55 Et pour répondre à une question qui a été posée,
00:40:58 on calcule l'investissement supplémentaire
00:41:01 par rapport à ce qui aurait eu lieu
00:41:04 dans un scénario où on ne ferait pas cette réduction
00:41:07 des émissions de 150 millions de tonnes.
00:41:09 Donc une partie des investissements ferroviaires
00:41:11 auraient eu lieu, une partie...
00:41:12 Donc c'est vraiment le supplément nécessaire
00:41:15 pour permettre d'atteindre ces objectifs.
00:41:18 Donc effectivement, il y a des investissements
00:41:20 dans les infrastructures de transport, de vélo,
00:41:23 de transport en commun, et en particulier de ferroviaire,
00:41:26 fret et transport de voyageurs
00:41:30 pour permettre un report modal vers ces modes de transport.
00:41:36 Sur l'agriculture, on a 2 milliards d'euros.
00:41:38 Dans le tableau qui est présenté, on ne l'a pas repris,
00:41:40 mais on a...
00:41:41 Alors c'est très difficile.
00:41:42 Dans l'agriculture, les 3 gros leviers, c'est l'élevage,
00:41:46 c'est les émissions de métal liées à l'élevage,
00:41:49 c'est tout ce qui est engrais, azotés,
00:41:53 et puis décarbonation des engins agricoles.
00:41:56 C'est assez difficile d'estimer les besoins d'investissement
00:42:00 associés à ces 3 leviers.
00:42:03 Donc on a un chiffre un peu conservateur
00:42:05 de 2 milliards d'euros par an.
00:42:08 Sur les banques centrales, je te laisserai répondre.
00:42:11 Tarification dual aussi.
00:42:14 Sur la quantification de l'impact sur la dette
00:42:16 de ces investissements,
00:42:19 on estime que les besoins d'investissement qu'on chiffre
00:42:22 et la part publique,
00:42:23 qui est de l'ordre de 30 milliards par an,
00:42:25 donc un point de PIB,
00:42:27 ça fait à peu près 5 à 6 points de PIB de dette
00:42:33 à l'horizon 2030 et le double en 2040.
00:42:37 Alors l'impact qu'on regarde sur la dette publique,
00:42:40 on regarde aussi l'impact possible d'une moindre croissance
00:42:44 qui conduirait à moindre recette.
00:42:46 Donc on a aussi un impact total sur la dette
00:42:50 plus élevé lié à ça,
00:42:51 mais l'impact seul de la prise en charge publique
00:42:55 d'une partie des investissements,
00:42:56 c'est de l'ordre de 5 à 6 points de PIB en 2030
00:43:01 et le double en 2040.
00:43:03 Je vais lier avec la question sur l'impact des recettes,
00:43:09 des pertes de recettes fiscales,
00:43:12 effectivement, qui sont assises sur des énergies carbonées.
00:43:17 Il faut avoir en tête qu'il y a 2 choses.
00:43:19 Il y a une réduction de la consommation d'énergie carbonée
00:43:24 et le report vers des énergies décarbonées,
00:43:26 mais dans la transition, il y a aussi une baisse
00:43:27 de la consommation d'énergie totale
00:43:29 assez significative, nécessaire pour faire les objectifs.
00:43:32 Donc c'est pas seulement le transfert d'énergie carbonée
00:43:36 à des énergies décarbonées, le sujet,
00:43:39 mais c'est la baisse de la consommation d'énergie.
00:43:41 Donc nous, on avait chiffré l'impact sur la dette
00:43:44 dans un précédent travail
00:43:46 de la réduction de la consommation d'énergie totale
00:43:49 carbonée-décarbonée à environ 13 points de PIB de dette
00:43:52 à l'horizon 2050,
00:43:55 des chiffrages de l'administration fiscale.
00:44:00 Et dans ce rapport, on a fait l'hypothèse
00:44:02 que d'une façon ou d'une autre,
00:44:05 on inventerait une nouvelle taxe,
00:44:07 que ce manque à gagner de recettes fiscales
00:44:10 serait compensé.
00:44:12 A titre d'exemple, le Royaume-Uni a commencé
00:44:14 à mettre en place des taxes sur les véhicules.
00:44:16 Donc à nouveau, c'est pas forcément un report
00:44:18 sur des taxes sur les énergies décarbonées.
00:44:21 Ca peut être des taxes sur les déplacements,
00:44:24 sur des comportements qu'on souhaite décourager
00:44:28 ou simplement on a fait l'hypothèse
00:44:30 d'un taux de prélèvement obligatoire maintenu.
00:44:35 Par rapport au niveau de dépense d'investissement
00:44:40 vers aujourd'hui,
00:44:42 il y a énormément de conventions.
00:44:43 Nous, on calcule vraiment l'investissement supplémentaire
00:44:46 nécessaire pour faire les mesures qu'on identifie
00:44:50 comme étant les principales nécessaires
00:44:51 pour faire les réductions d'émissions à l'horizon 2030
00:44:53 par rapport à un scénario,
00:44:56 par rapport à une situation
00:44:57 dans laquelle on n'aurait pas fait cet effort,
00:44:58 pas par rapport à aujourd'hui.
00:45:00 Bon, ceci étant dit,
00:45:02 c'est pas des ordres de grandeur
00:45:04 fondamentalement différents de ceux d'IFORC
00:45:06 qu'on a,
00:45:07 même si la grosse incertitude
00:45:10 est sur quand même un peu le contrefactuel,
00:45:13 c'est-à-dire qu'est-ce qui se serait passé
00:45:15 dans ce scénario où on ne ferait pas la transition.
00:45:17 Par exemple, dans le transport,
00:45:19 on suppose que dans le scénario
00:45:21 où on ne fait pas la transition,
00:45:22 les gens achètent plus de voitures
00:45:24 que dans le scénario où on fait la transition.
00:45:26 Elles sont moins électriques, donc elles coûtent moins cher,
00:45:29 mais ils en achètent plus au total,
00:45:31 donc ils dépensent plus en voitures,
00:45:33 ce qui fait qu'on a un investissement supplémentaire
00:45:36 en termes d'achat de véhicules qui est négatif.
00:45:39 Ils achètent au total moins de voitures,
00:45:41 à part des voitures électriques plus chères et plus importantes,
00:45:43 mais les dépenses totales sont plus faibles.
00:45:45 Bon.
00:45:46 Et sur le partage entre collectivités locales
00:45:50 qui représentent 2/3 des investissements,
00:45:53 il faut vraiment regarder ligne à ligne,
00:45:54 c'est-à-dire qu'on a fait, sur les bâtiments publics,
00:45:57 on suppose que c'est entièrement les administrations publiques
00:46:00 et répartition, Etat, collectivités locales,
00:46:03 sur tout ce qui est soutien aux ménages,
00:46:04 qui est quand même une grosse partie des dépenses.
00:46:07 Je ne suis pas sûre que ce soit les collectivités locales,
00:46:09 c'est des dispositifs plutôt du type MaPrimeRénov' ou autres.
00:46:15 Donc je ne suis pas sûre qu'on ait le même partage
00:46:17 de terre intière que ce qu'on a sur l'investissement.
00:46:20 -Je vais compléter sur quelques points, si vous me permettez.
00:46:26 Le ministre de l'Homme a touché beaucoup de sujets.
00:46:29 D'abord, un point général.
00:46:33 Si on parle de révolution industrielle,
00:46:36 si on parle de transformation profonde,
00:46:39 ça veut dire que ça aura des implications lourdes
00:46:43 sur un certain nombre de politiques publiques
00:46:45 et en particulier sur les politiques fiscales.
00:46:47 Donc il y a nécessité d'avoir une réflexion
00:46:52 sur qu'est-ce que c'est que la bonne fiscalité
00:46:56 dans une économie décarbonée.
00:46:59 C'est une réflexion pour la France,
00:47:02 c'est une réflexion pour d'autres pays aussi.
00:47:05 De manière générale aussi,
00:47:08 je pense qu'il y a une notion à laquelle nous sommes attachés
00:47:11 et que nous parlons dans le rapport,
00:47:14 une notion de budget carbone.
00:47:15 C'est-à-dire quand on doit faire une programmation dans le temps,
00:47:20 même si l'accord de Paris ne retient pas
00:47:22 cette notion de budget carbone,
00:47:23 c'est-à-dire quel est le montant total des émissions
00:47:27 que l'on s'autorise d'ici la décarbonation complète,
00:47:34 s'il y a mérite à raisonner en termes de budget carbone.
00:47:39 Parce que ça évite la tentation de repousser dans le temps,
00:47:43 de se fixer des objectifs intermédiaires.
00:47:46 C'est bien comme ça qu'il faut raisonner.
00:47:48 C'est-à-dire que si on vise à limiter les températures,
00:47:51 il faut que la notion qui correspond
00:47:54 en termes de stratégie d'émission, de réduction des émissions,
00:48:00 c'est une notion de budget carbone.
00:48:02 Et donc, là aussi, ce serait intéressant et important
00:48:06 d'introduire ça dans la réflexion.
00:48:10 Maintenant, sur les questions que vous avez posées
00:48:13 spécifiquement, monsieur le président, sur deux choses,
00:48:16 le risque de configuration inflationniste
00:48:18 et la réponse des banques centrales
00:48:20 et la tarification duale de l'énergie.
00:48:23 Sur le risque de configuration inflationniste,
00:48:26 c'est très spéculatif, mais il me semble
00:48:30 qu'un certain nombre d'éléments sont réunis
00:48:32 pour penser qu'on va avoir dans les années à venir
00:48:37 un environnement qui va être assez différent
00:48:39 de l'environnement qu'on a connu
00:48:41 au cours des 10 ou 20 dernières années,
00:48:44 c'est-à-dire dans lequel on se battait
00:48:45 pour faire de l'inflation.
00:48:47 Là, qu'est-ce qui va se passer ?
00:48:48 Il va se passer qu'on va avoir de l'instabilité,
00:48:52 de la volatilité, parce qu'on va assez systématiquement
00:48:58 et simultanément dans un certain nombre de pays du monde
00:49:00 aller se tourner vers les énergies renouvelables,
00:49:04 vers les matériaux critiques.
00:49:06 On va avoir, quelle que soit la perspective qu'on a
00:49:11 sur l'offre de matériaux critiques,
00:49:13 qu'il est clair que les désajustements
00:49:15 entre l'offre et la demande vont être très présents.
00:49:18 Et puis, en plus, d'un point de vue interne,
00:49:20 on va avoir à la fois de l'investissement supplémentaire,
00:49:24 mais on ne va pas avoir
00:49:25 des capacités de production supplémentaires.
00:49:27 Donc on sera dans une configuration inflationniste.
00:49:29 Donc ça nécessite, effectivement,
00:49:32 que les banques centrales réfléchissent
00:49:35 à la manière dont elles vont y répondre.
00:49:37 Je suis tout à fait en soutien de l'idée
00:49:40 que les banques centrales doivent préserver
00:49:43 les acquis de la stabilité des prix,
00:49:47 qu'elles ne doivent pas se comporter
00:49:51 d'une manière irresponsable.
00:49:53 Mais je pense qu'en même temps,
00:49:55 c'est important qu'elles réfléchissent
00:49:57 à la question de savoir comment adapter leur stratégie.
00:50:00 Et par exemple, la question de savoir
00:50:03 est-ce que le relèvement de la cible d'inflation
00:50:06 est quelque chose qu'elles doivent considérer
00:50:08 dans un contexte de grande volatilité,
00:50:11 dans un contexte de modification importante des préalatifs,
00:50:13 je pense que ça mérite une réflexion.
00:50:16 Sur la question de la tarification du hall de l'énergie,
00:50:18 l'idée est effectivement esquissée dans le rapport.
00:50:23 Il consiste à dire
00:50:26 que les ménages vont avoir un quantum d'énergie
00:50:30 à prix administré, et puis, à la marge,
00:50:33 ils vont payer un prix qui sera plus,
00:50:37 disons, le prix du marché.
00:50:39 Alors c'est quelque chose qui se pratique déjà en Allemagne.
00:50:45 Il y a eu une réflexion assez poussée sur cette question.
00:50:50 Et je pense qu'en sortie de boucliers tarifaires,
00:50:55 ça fait partie des choses auxquelles il faut réfléchir.
00:50:58 Et il faut bien faire attention au fait que, effectivement,
00:51:03 à la marge, l'incitation à économiser de l'énergie,
00:51:07 l'incitation à émettre moins, elle doit être très présente.
00:51:10 Nous sommes malgré tout des individus rationnels.
00:51:14 Je pense qu'il ne faut pas négliger ce genre de pistes,
00:51:16 quelles que soient les difficultés techniques que ça présente.
00:51:18 Il y a des difficultés techniques importantes.
00:51:20 -Merci. On va passer aux orateurs de groupe.
00:51:24 On va commencer par David Amiel
00:51:26 pour le groupe Renaissance pour 2 minutes.
00:51:28 -Merci, M. le président.
00:51:30 A mon tour de féliciter Jean-Pi Zéniféri et Selma Mahfouz
00:51:33 pour ce rapport commandé par le gouvernement
00:51:35 dans le cadre de la planification écologique
00:51:37 et qui est, je crois, son précédent à la fois en France,
00:51:39 mais aussi dans les pays comparables.
00:51:41 J'en retiens pour ma part 2 messages principaux
00:51:43 qui confortent la ligne de notre majorité.
00:51:45 Le 1er, c'est que la croissance est compatible
00:51:47 avec la neutralité carbone.
00:51:49 Il y a donc bien une 3e voie entre le déni social des uns
00:51:52 qui prône la décroissance et le déni climatique des autres.
00:51:55 Le 2d message, c'est que les efforts coûteux et nécessaires
00:51:58 impliqueront une mobilisation générale
00:52:00 et qu'il faut donc mettre à l'heure de la planification écologique
00:52:03 l'ensemble de nos politiques économiques.
00:52:05 D'abord, il faudra mobiliser au plus vite
00:52:07 l'intégralité des investissements publics nécessaires.
00:52:09 Ces dernières années ont déjà amorcé
00:52:11 une augmentation considérable des moyens.
00:52:13 On pourra la poursuivre certainement
00:52:15 avec une visibilité pluriannuelle.
00:52:17 Ensuite, il faudra le faire sans dissuader
00:52:19 les investissements privés en France
00:52:21 qui sont tout aussi indispensables à la transition écologique,
00:52:23 ce qui est bien montré par votre rapport
00:52:25 et par votre propos préliminaire.
00:52:27 C'est pourquoi nous ne croyons pas pour notre part
00:52:29 à une augmentation du taux global
00:52:31 de prélèvements obligatoires national.
00:52:33 Mais cela implique d'être d'autant plus volontariste
00:52:35 sur les autres questions.
00:52:37 Réorientation de la structure des dépenses comme des prélèvements
00:52:39 en faveur de la transition écologique,
00:52:41 initiative fiscale internationale,
00:52:43 comme le président de la République l'a encore rappelé
00:52:45 la semaine dernière au sommet
00:52:47 pour le nouveau pacte financier mondial,
00:52:49 distinction depuis le niveau européen jusqu'au niveau local
00:52:51 entre les investissements verts et les autres,
00:52:53 mobilisation beaucoup plus forte
00:52:55 du secteur bancaire et financier.
00:52:57 Cette question se pose au niveau de l'Etat,
00:52:59 mais elle se pose aussi au niveau des collectivités locales,
00:53:01 et j'étais intéressé par votre avis
00:53:03 sur l'articulation entre les deux.
00:53:05 Enfin, cela devra se faire dans un cadre économique
00:53:07 profondément transformé.
00:53:09 Le marché de l'électricité ne peut plus être pensé
00:53:11 comme dans les années 2000.
00:53:13 Nous avons impérativement besoin de prix plus stables
00:53:15 et plus prévisibles pour déclencher
00:53:17 les investissements nécessaires en faveur de l'électrification.
00:53:19 C'est l'enjeu des négociations menées au plan européen.
00:53:21 La mondialisation ne peut plus non plus être pensée
00:53:23 comme dans les années 2000.
00:53:25 Nous devons conduire de paire transition et réindustrialisation.
00:53:27 C'est le sens du redressement de notre compétitivité,
00:53:29 les annonces du président de la République,
00:53:31 du pacte vert européen, de la taxe carbone aux frontières.
00:53:34 Et là aussi, je voulais vous interroger
00:53:36 sur les mesures supplémentaires
00:53:38 qui devraient, à votre sens, être mises en oeuvre
00:53:40 pour riposter aux politiques non coopératives
00:53:42 chinoises et américaines.
00:53:44 -Merci, M. Amiel.
00:53:46 Pour le Rassembleau national, c'est M. Dessigny.
00:53:49 -Oui, merci, M. le président, M. Pizzaniferri, Mme Maffouz.
00:53:55 Tout d'abord, je vous remercie pour votre présentation
00:53:58 qui montre les défis, notamment financiers,
00:54:00 sur la transition énergétique
00:54:02 et la décarbonation de notre pays.
00:54:05 Comme nous le répétons régulièrement,
00:54:07 la décarbonation de notre pays
00:54:10 et de notre économie, y compris avec la relance du nucléaire,
00:54:13 nécessite des investissements massifs dans notre pays.
00:54:16 A ce titre, le projet de loi de l'industrie verte
00:54:19 qui va être discuté à l'Assemblée nationale
00:54:21 dans les prochains jours apparaît notoirement insuffisant.
00:54:25 La question est donc celle du financement.
00:54:28 Or, et votre rapport ne tranche pas tout à fait sur ce point,
00:54:31 le financement ne peut plus être fondé
00:54:35 sur la dette et la hausse des prélèvements obligatoires.
00:54:38 Je vais partir de mon expérience de terrain
00:54:40 dans le cadre de la décentralisation.
00:54:41 Le gouvernement demande aux collectivités
00:54:43 d'investir massivement dans le fonds vert,
00:54:45 fonds dans lequel on veut faire rentrer
00:54:48 le maximum de projets locaux,
00:54:50 y compris la revalorisation du patrimoine.
00:54:52 Dans la commune de Noroy-sur-Ourke,
00:54:54 sur ma circonscription,
00:54:57 le maire a demandé des subventions
00:54:58 pour la réfection de la mairie,
00:55:00 et la préfecture l'a réorientée sur le fonds vert
00:55:02 alors même que le projet n'entre pas dans les critères.
00:55:05 Par conséquent, j'ai 2 questions.
00:55:07 Partant du principe que l'on demande
00:55:09 aux collectivités d'investir sur du très long terme
00:55:12 pour l'action climatique,
00:55:14 qui n'est pas de leur compétence au départ,
00:55:16 identifiez-vous des recettes nouvelles
00:55:18 ou de moindres dépenses,
00:55:19 par exemple liées à la rénovation thermique des bâtiments
00:55:22 ou à la relance...
00:55:26 Pardon.
00:55:27 Ou le moindre coût de l'énergie par la relance du nucléaire
00:55:30 qui pourrait être réintégrée directement aux mairies
00:55:33 afin que ces dernières retrouvent une partie de leurs recettes
00:55:36 qui résulterait de la transition énergétique
00:55:39 pour les collectivités locales.
00:55:41 Comment pourrait-on réintégrer directement au budget des mairies
00:55:45 afin que ces dernières retrouvent une partie de leurs propres recettes
00:55:49 et peut-on les quantifier ?
00:55:51 2e question, ne pourrait-on pas commencer à réfléchir
00:55:55 à un financement non pas budgétaire
00:55:57 mais monétaire à l'échelle européenne ?
00:55:59 Jusqu'à présent, les facilités monétaires
00:56:01 de la Banque centrale européenne étaient orientées
00:56:03 vers le secteur bancaire et non financier.
00:56:06 Quels véhicules législatifs possibles voyez-vous
00:56:10 pour les financer par la Banque monétaire de la BCE,
00:56:14 la transition énergétique ?
00:56:16 -Merci. Emmanuel Bompard pour La France Insoumise.
00:56:19 -Oui, merci, M. le Président.
00:56:20 D'abord, vous remercie à mon tour de votre rapport
00:56:23 et de votre présentation.
00:56:25 Vous insistez sur le volume important
00:56:26 d'investissements supplémentaires nécessaires
00:56:28 si on veut que la France respecte ses engagements climatiques.
00:56:32 Vous proposez pour cela un recours à l'endettement public
00:56:34 et un prélèvement exceptionnel sur le patrimoine financier
00:56:37 des 10 % les plus aisés.
00:56:38 Suite à votre rapport, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire,
00:56:41 celui du budget, Gabriel Attal, ont écarté tout recours
00:56:44 à l'endettement en disant qu'on ne pouvait pas
00:56:46 se permettre de s'endetter pour financer
00:56:48 la bifurcation écologique.
00:56:49 Je voudrais savoir ce que vous inspire cette priorité
00:56:52 donnée au désendettement sur les investissements
00:56:53 en faveur de la transition écologique
00:56:55 ou pour poser la question autrement,
00:56:56 pensez-vous que l'on peut se permettre de ne pas s'endetter
00:56:59 malgré l'urgence climatique ?
00:57:01 De son côté, Emmanuel Macron rejette tout prélèvement national
00:57:04 sur les plus riches, mais se prononce désormais
00:57:06 pour une taxe verte à l'échelle internationale.
00:57:08 Cette piste vous semble-t-elle crédible ?
00:57:11 Et l'urgence climatique nous permet-elle,
00:57:13 de votre point de vue, d'attendre un accord
00:57:15 à l'échelle internationale ?
00:57:17 De plus, plusieurs études montrent que le coût
00:57:19 de l'inaction climatique sera bien plus élevé
00:57:21 pour nos finances publiques que les investissements
00:57:23 détaillés dans votre rapport.
00:57:26 Un rapport de France Stratégie du mois de mars
00:57:27 revient en détail sur les conséquences de notre inaction
00:57:30 et selon les estimations des organisations internationales,
00:57:33 le coût de l'inaction climatique pourrait atteindre
00:57:35 30% du PIB mondial.
00:57:38 On est loin des 2 points de PIB supplémentaires
00:57:40 d'investissement que vous évoquez dans votre rapport.
00:57:42 Pourriez-vous nous dire si vous avez envisagé de votre côté
00:57:45 de chiffrer le coût de l'inaction climatique ?
00:57:49 J'aimerais également vous faire réagir
00:57:50 sur d'autres pistes de financement.
00:57:52 On sait qu'il y a 157 milliards d'euros
00:57:55 qui sont versés chaque année
00:57:57 au titre des aides publiques aux entreprises.
00:58:00 Ne serait-il pas temps, selon vous, de faire un grand inventaire
00:58:02 de l'ensemble de ces dispositifs et de les conditionner
00:58:04 à la réalisation d'objectifs environnementaux et sociaux
00:58:08 de la part des entreprises aidées ?
00:58:10 Enfin, vous avez parlé d'Europe.
00:58:12 Des discussions sont en cours au niveau européen
00:58:14 sur la réforme des règles du pacte de stabilité et de croissance.
00:58:18 Avez-vous une analyse des propositions
00:58:19 qui sont actuellement sur la table ?
00:58:21 Et estimez-vous qu'elles sont de nature
00:58:22 à favoriser les investissements que vous recommandez
00:58:25 ou, au contraire, si elles sont de nature, à les empêcher ?
00:58:28 Je vous remercie.
00:58:29 -Merci. Marie-Christine Dalloz pour Les Républicains.
00:58:32 -Mais merci, M. le Président.
00:58:33 Merci, Mme, M. de...
00:58:35 d'alimenter le débat public sur ce sujet,
00:58:37 l'action pour le climat.
00:58:39 Pour financer l'ensemble des moyens nécessaires
00:58:45 à une transition climatique,
00:58:48 vous partez sur 2 pistes financières principales.
00:58:52 D'une part, le dérapage supplémentaire de notre dette,
00:58:56 avec 10 points supplémentaires de PIB à l'horizon 2030,
00:59:01 soit 300 milliards de plus au niveau de notre stock de dette,
00:59:05 qui est déjà de 3 000 milliards,
00:59:06 15 points à l'horizon 2035
00:59:09 et 25 points supplémentaires à l'horizon 2040.
00:59:13 La France figure déjà
00:59:14 parmi les 3 pays les plus endettés d'Europe.
00:59:16 Je crois qu'il est utile de le rappeler.
00:59:19 Que faites-vous par rapport à la soutenabilité de notre dette
00:59:23 dans l'avenir, parce que c'est un sujet
00:59:25 quand même pour les générations futures ?
00:59:27 Votre 2e piste, c'est un prélèvement exceptionnel
00:59:30 pour 5 milliards d'euros,
00:59:31 donc on est loin de couvrir le besoin en financement.
00:59:36 Et je rappelle que notre taux de prélèvement obligatoire,
00:59:40 en France, c'est déjà de 45,4 points.
00:59:43 Ceci étant dit,
00:59:45 moi, je voudrais savoir si vous avez imaginé d'autres pistes,
00:59:49 à savoir, et ça me semble une priorité,
00:59:52 la baisse de la dépense publique,
00:59:54 parce qu'on peut aussi financer de nouvelles dépenses
00:59:56 par une maîtrise de la dépense publique,
00:59:59 ou éventuellement une exit-tax,
01:00:02 ou éventuellement l'élargissement de la taxe
01:00:04 sur les transactions financières,
01:00:06 notamment aux transactions intradées,
01:00:08 qui sont caractéristiques de la spéculation,
01:00:11 et enfin une contribution éventuellement
01:00:14 sur les secteurs autoroutiers ou le transport maritime.
01:00:18 Et enfin, dernière question,
01:00:20 et celle-ci, j'y tiens particulièrement,
01:00:22 vous parlez beaucoup du véhicule électrique,
01:00:25 le bilan carbone de l'utilisation de véhicules électriques,
01:00:27 on le connaît.
01:00:29 Est-ce que vous intégrez le bilan carbone
01:00:32 de la création du véhicule électrique,
01:00:34 c'est-à-dire la conception avec les batteries
01:00:37 et l'origine des batteries,
01:00:38 et l'absence de filières en France ? Merci.
01:00:41 -Merci. Pascal Lecamp pour le Modem.
01:00:43 -Merci, monsieur le président.
01:00:45 Merci et félicitations aux rapporteurs
01:00:47 pour ce rapport éclairant pour nous tous
01:00:50 et sur les constantes et les hypothèses
01:00:53 des moyens en oeuvre que vous proposez.
01:00:56 Dans votre chapitre 4,
01:00:58 vous évoquez les 3 mécanismes économiques
01:00:59 pour parvenir à la neutralité climatique d'ici 2050.
01:01:03 Parmi eux figure la substitution de capital
01:01:06 aux énergies fossiles.
01:01:07 En clair, il faudra investir massivement
01:01:09 pour sortir des énergies fossiles
01:01:10 au profit d'un système énergétique fondé sur les ENR.
01:01:13 Et vous précisez, entre guillemets, secondairement le nucléaire.
01:01:17 Dans vos recommandations,
01:01:18 la question du nucléaire est très peu évoquée.
01:01:21 Pouvez-vous nous préciser la place
01:01:23 que vous accordez au secteur nucléaire
01:01:24 pour parvenir à la neutralité climatique ?
01:01:27 Pensez-vous qu'il faille continuer
01:01:28 d'investir massivement dans ce secteur ?
01:01:30 Que pensez-vous du programme financé
01:01:31 à hauteur de 1 milliard d'euros
01:01:33 dans le cadre de France 2030
01:01:34 pour faire émerger de nouveaux types de réacteurs
01:01:36 comme les petits réacteurs modulaires projet New World
01:01:40 avec un 1er prototype prévu pour 2030
01:01:42 ou des réacteurs innovants produisant moins de déchets ?
01:01:45 2e question sur l'ISF-VER.
01:01:47 Dans le chapitre 10 de votre rapport,
01:01:48 vous suggérez de financer
01:01:50 une partie des investissements supplémentaires nets
01:01:52 nécessaires pour atteindre la neutralité climatique
01:01:54 par un prélèvement dédié explicitement temporaire
01:01:58 qui pourrait être assis sur le patrimoine financier
01:02:00 des ménages les plus aisés.
01:02:02 Nous vous rejoignons totalement
01:02:03 dans l'idée qu'il faille trouver de nouvelles sources de recettes
01:02:06 pour nos finances publiques
01:02:07 afin de financer la transition écologique.
01:02:10 Dans votre rapport, vous n'évoquez pas l'option
01:02:12 d'une mobilisation massive de l'épargne privée
01:02:14 en faveur des objectifs de neutralité climatique.
01:02:16 Ne pensez-vous pas que le développement
01:02:18 d'une finance durable efficiente, forfaitaire,
01:02:22 pourrait permettre de relever le défi
01:02:24 de la transition écologique ?
01:02:26 Par ailleurs, ne pensez-vous pas que la mesure
01:02:28 des prélèvements forfaitaires exceptionnels
01:02:29 sur les 3 000 milliards de stocks d'actifs financiers
01:02:33 aurait potentiellement des effets pervers ?
01:02:35 On pourrait imaginer qu'un certain nombre de ménages
01:02:37 doivent vendre une partie de leurs actifs
01:02:39 pour payer cet impôt exceptionnel
01:02:40 avec le risque qu'il soit vendu à des ménages
01:02:42 aux moyens financiers équivalents
01:02:44 ne résidant pas en France,
01:02:46 car non soumis à cet impôt sur la fortune ?
01:02:49 Que pensez-vous, par exemple, de l'idée de mettre en place
01:02:51 des mesures fiscales pour mieux taxer
01:02:54 les flux financiers à l'échelle européenne ?
01:02:56 D'autre part, avez-vous eu des réflexions sur l'option
01:02:58 de plutôt réformer des impôts existants ?
01:03:01 Et si oui, lesquels ?
01:03:03 Enfin, dans votre rapport, vous montrez
01:03:04 que le coût budgétaire du financement de l'action
01:03:06 pour le climat reste très incertain.
01:03:08 Face à cette interdictude, le caractère exceptionnel
01:03:11 de l'impôt proposé, même limité à 30 ans,
01:03:14 que vous évoquez, n'est-il pas discutable ?
01:03:17 Je vous remercie.
01:03:19 -Merci.
01:03:21 Michael Boullou pour le groupe socialiste.
01:03:23 -M. Pisaniferi, Mme Maffoz, M. le président Coquerel,
01:03:27 mes chers collègues, tout d'abord, merci pour votre rapport
01:03:30 sur les incidences économiques de la transition écologique
01:03:33 et la nécessité pour les pouvoirs publics
01:03:35 d'agir en conséquence.
01:03:36 Je veux saluer le sérieux avec lequel vous vous êtes appliqué
01:03:39 à démontrer avec des chiffres à l'appui
01:03:41 ce que nous essayons ici d'expliquer à nos collègues
01:03:43 des partis présidentiels.
01:03:45 Il faut faire contribuer les plus riches.
01:03:47 Chers collègues des partis présidentiels,
01:03:49 c'est bien votre politique qui est punitive
01:03:51 en matière d'écologie
01:03:52 quand vous refusez de faire participer les plus riches
01:03:54 à l'effort collectif.
01:03:56 Votre rapport renforce nos alertes sur le risque fait peser
01:04:00 sur la cohésion sociale, les exonérations de charges
01:04:03 et les suppressions d'impôts
01:04:04 à tout va décidé par le gouvernement.
01:04:07 Votre rapport est sans ambiguïté sur la nécessité,
01:04:09 grâce à cette taxation des plus riches,
01:04:11 de redistribuer cet argent vers les ménages modestes.
01:04:14 A titre d'exemple, le gouvernement souhaite encourager
01:04:17 l'achat des voitures électriques
01:04:18 et la rénovation thermique des bâtiments,
01:04:20 mais on peut considérer que c'était quand même un vœu pieux
01:04:22 quand, pour le même effort,
01:04:23 il faut 2 ans de salaire pour les classes populaires
01:04:26 et une petite minute pour Bernard Arnault
01:04:29 et, bien sûr, toute la palette entre les 2
01:04:30 qui ne le rend pas accessible pour beaucoup.
01:04:33 Le rapport que vous présentez répondait à une commande
01:04:36 de la Première ministre
01:04:37 laquelle a finalement renoncé à vous écouter.
01:04:39 Dès lors, les parlementaires que nous sommes
01:04:40 doivent prendre la mesure des responsabilités
01:04:42 qui sont les nôtres pour engager les réformes urgentes
01:04:45 afin de faire la transition écologique
01:04:47 une réalité immédiate.
01:04:48 Votre rapport nous porte donc à l'optimisme
01:04:50 puisque, vous le soulignez, dégrader notre solde budgétaire
01:04:53 n'est pas une folie, mais bien une nécessité,
01:04:55 et c'est en détail pour le climat une exigence
01:04:57 pour envisager un futur viable.
01:04:59 Ma question sera donc la suivante.
01:05:01 Considérant qu'un investissement annuel
01:05:03 autour de 30 milliards d'euros est nécessaire
01:05:05 pour mener à bien cette transition,
01:05:07 si l'on envisage de ne pas recourir à l'endettement
01:05:10 et si le gouvernement actuel
01:05:11 refuse la contribution des plus aisés,
01:05:13 quel autre levier voyez-vous ?
01:05:16 Et juste en titre d'ouverture, par exemple,
01:05:17 mais sans vous limiter à cela,
01:05:19 soutenez-vous le constat des économistes de l'IPP
01:05:21 que nous avons auditionnés la semaine dernière
01:05:23 sur la nécessité de taxer les dividendes non distribués
01:05:25 stagnants dans les holdings des très, très riches ?
01:05:28 Merci.
01:05:29 -Merci. M. Plassard, M. Jolivet.
01:05:32 M. Plassard.
01:05:34 -Merci, M. le président, Mme Maffouz, M. Pisaniferi.
01:05:40 Merci tout d'abord pour votre rapport et votre présentation
01:05:43 tout à fait intéressant et documenté.
01:05:45 Partageons évidemment les constats de ce rapport
01:05:46 et notamment 3 points essentiels.
01:05:48 La transition écologique nécessite beaucoup de moyens
01:05:51 et d'investissements, notamment publics.
01:05:53 Le choix entre croissance et climat
01:05:54 n'est pas une obligation incontournable.
01:05:56 Enfin, la réussite de la transition écologique
01:05:58 est possible que si nous mettons en place
01:06:00 des mécanismes équitables.
01:06:02 Ce mur d'investissement devant nous
01:06:03 et le peu de marge de manoeuvre de nos finances publiques
01:06:05 vous conduisent à explorer 3 voies de financement.
01:06:08 L'endettement, l'augmentation des prélèvements obligatoires,
01:06:11 le redéploiement des dépenses,
01:06:12 notamment des dépenses budgétaires ou fiscales brunes,
01:06:15 même si vous avez passé, vous êtes passé plus rapidement
01:06:17 sur ce dernier point.
01:06:18 Ces réflexions liminaires faites, j'aurais plusieurs questions.
01:06:21 La 1re, vous proposez un prélèvement forfaitaire
01:06:23 exceptionnel de 5% sur l'actif financier net
01:06:26 des 10% des ménages les mieux dotés,
01:06:28 ce qui, selon vos calculs, rapporterait 150 milliards d'euros.
01:06:32 A quel niveau de patrimoine financier
01:06:33 correspondent les 10% les mieux dotés ?
01:06:37 Ne craignez-vous pas des effets de bord importants
01:06:39 si un tel prélèvement était mis en place,
01:06:40 notamment la transformation du capital financier
01:06:43 des ménages visés en d'autres formes d'actifs
01:06:45 non soumis à cette taxation ?
01:06:47 Comment garantir que ce prélèvement serait temporaire
01:06:50 alors qu'il ne couvrirait qu'une partie de l'investissement
01:06:52 nécessaire à la transition écologique ?
01:06:54 Plus généralement, comment un prélèvement temporaire
01:06:56 pourrait financer une dépense qui ne l'est pas ?
01:06:59 2de question, par ailleurs, vous partez du postulat
01:07:01 que la transition écologique sera, je vous cite,
01:07:04 "d'abord pilotée par les politiques publiques
01:07:06 "et non par les innovations technologiques et les marchés".
01:07:09 Pourquoi ?
01:07:10 Quel rôle va jouer l'investissement privé
01:07:12 à la transition écologique, selon vous ?
01:07:14 Enfin, dernière question, vous constatez, de nouveau,
01:07:16 je vous cite, qu'aucun traitement de faveur
01:07:18 n'est envisagé pour l'investissement vert
01:07:21 en matière de règles budgétaires européennes.
01:07:22 Est-ce que vous seriez pour un traitement spécifique
01:07:24 de la dette dite verte ?
01:07:26 Je vous remercie.
01:07:27 -Merci, monsieur Plassart.
01:07:30 Eva Sass pour le groupe écologiste.
01:07:32 -Merci, monsieur le président. Merci, madame Mahfouz
01:07:35 et monsieur Pizani-Ferry pour votre présentation.
01:07:38 Le 25 mai dernier, vous remettiez à la Première ministre
01:07:41 votre rapport et vous y dressiez un constat clair.
01:07:44 La transition est nécessaire, elle doit être rapide,
01:07:46 elle est possible, mais elle est coûteuse.
01:07:49 Vous estimez à cet égard qu'à l'horizon 2030,
01:07:52 le surplus d'investissement public pour la transition écologique
01:07:55 devra être de 25 à 34 milliards d'euros
01:07:59 pour atteindre 55 % de diminution des émissions
01:08:02 de gaz à effet de serre en 2030,
01:08:03 contrairement d'ailleurs au chiffrage d'IFRC,
01:08:06 qui, eux, se base sur la SNBC,
01:08:08 donc des objectifs nettement moindres.
01:08:10 Par ailleurs, vous notez avec lucidité
01:08:12 que le redéploiement des dépenses néfastes au climat
01:08:15 est nécessaire, mais ne suffira pas.
01:08:17 Alors, pour financer cette transition,
01:08:18 vous dégagez quelques pistes, parmi lesquelles
01:08:20 la mise en place d'une contribution exceptionnelle
01:08:23 sur le patrimoine financier des 10 % les plus riches,
01:08:26 dont l'empreinte carbone est 3 fois supérieure
01:08:28 à celle des 10 % les plus pauvres.
01:08:30 Vous évoquez également un nécessaire recours à l'endettement.
01:08:33 Ces propositions, nous, écologistes,
01:08:35 les portons depuis de nombreuses années.
01:08:37 Seulement, voilà, dès le lendemain de la publication
01:08:40 de votre rapport, Bruno Le Maire balayait d'un revers de la main
01:08:43 ces propositions, s'opposant à la fois à un endettement
01:08:46 et à une hausse de la fiscalité.
01:08:49 Pourtant, vous aviez tout pour que le gouvernement vous écoute.
01:08:51 Vous avez soutenu Emmanuel Macron dès 2017
01:08:54 et étiez responsable de son programme économique.
01:08:56 Mais cela n'a pas suffi pour que le gouvernement sorte
01:08:59 de son dogmatisme économique
01:09:01 et prenne les mesures qui s'imposent.
01:09:03 Au lieu de cela, le gouvernement a vanté le mérite
01:09:05 d'une mobilisation de l'épargne des Français.
01:09:08 Alors ma question est simple, M. Pizzaniferri et Mme Mahfouz.
01:09:11 Pensez-vous sérieusement que la solution du gouvernement,
01:09:14 la mobilisation de l'épargne, qui n'est même pas évoquée
01:09:17 dans votre rapport pour financer la transition,
01:09:19 est pertinente et surtout suffisante ?
01:09:22 Cette solution ne revient-elle pas à ne financer que des prêts,
01:09:25 alors que nous avons besoin de subventions,
01:09:27 notamment pour la rénovation thermique des logements,
01:09:29 que vous avez chiffré, comme nous le soutenions,
01:09:32 entre 10 et 14 milliards d'euros nécessaires ?
01:09:37 Merci.
01:09:39 Michel Castellani, Pôle IOT.
01:09:41 -Oui, merci, président.
01:09:44 Merci, madame et monsieur, pour votre rapport.
01:09:47 Pas question de remettre en cause, évidemment,
01:09:50 la nécessité d'intervenir
01:09:53 sur une transition vers l'économie verte.
01:09:56 Le problème, c'est que vous chiffrez ça
01:09:58 à coût de dizaines de milliards
01:10:00 et que le contexte général pose quand même
01:10:03 un certain nombre de questions.
01:10:05 Moi, je voudrais rappeler ce que tout le monde sait ici,
01:10:07 c'est que la dette publique avoisine les 3 000 milliards,
01:10:11 que les taux d'intérêt augmentent,
01:10:13 ce qui génère une augmentation aussi
01:10:16 des remboursements d'intérêt,
01:10:18 que l'émission de la dette pour 2022
01:10:20 a été de 270 milliards, quand même,
01:10:24 que le commerce extérieur n'est en aucun cas un appui,
01:10:27 mais au contraire une hémorragie,
01:10:28 puisque le déficit s'est monté à 54 milliards l'an dernier,
01:10:34 et ça ne va pas mieux d'ailleurs cette année,
01:10:36 que les besoins sociaux sont considérables,
01:10:38 surtout avec le vieillissement de la population.
01:10:41 Ça, ce sont des faits,
01:10:43 que les besoins sont énormes en infrastructure,
01:10:45 que ce soit les routes, la reconversion du nucléaire,
01:10:47 les hôpitaux, etc.,
01:10:49 que ici, nous recevons sans cesse des entreprises d'Etat
01:10:52 qui nous font un Etat d'endettement considérable.
01:10:55 Je pense à EDF, à SNCF ou autres.
01:10:57 Donc ma question, elle est simple.
01:10:59 C'est une question générale.
01:11:00 Est-ce que le financement de l'action pour le climat,
01:11:03 que personne ne remet en cause, je suppose,
01:11:05 est-ce que ce financement tel que vous le définissiez
01:11:08 dans votre rapport, est-il tenable, tout simplement ?
01:11:11 Ou alors, pour prendre les choses
01:11:13 sur une forme un peu plus optimiste,
01:11:15 disons, à quel niveau de croissance,
01:11:18 puisque la solution, elle est là,
01:11:19 elle est dans la croissance économique, finalement,
01:11:22 à quel niveau de croissance estimez-vous
01:11:25 que ce financement serait tenable ?
01:11:27 Voilà. Merci.
01:11:28 -Exceptionnel.
01:11:30 -Euh...
01:11:31 Je vous invite à répondre.
01:11:35 Oui.
01:11:41 Après, j'ai d'autres orateurs, je le précise.
01:11:43 Mais...
01:11:44 -Je vais prendre dans l'ordre commencé
01:11:49 pour les premières réponses.
01:11:51 Donc sur la question de David Amiel
01:11:54 sur l'articulation entre Etat et collectivité locale,
01:11:57 on n'en a pas beaucoup parlé.
01:11:59 Effectivement, il nous semble, et on dit dans le rapport,
01:12:01 que même que l'Etat s'est fixé des objectifs
01:12:05 en termes de réduction des émissions,
01:12:08 c'est moins le cas au niveau des collectivités territoriales.
01:12:13 Certains l'ont fait, parfois sans savoir
01:12:18 si leurs objectifs sont trop ambitieux,
01:12:21 suffisants, cohérents avec les objectifs nationaux.
01:12:23 Donc il y a probablement un processus de...
01:12:28 Comme on l'a fait au niveau de l'accord de Paris,
01:12:31 que les collectivités se fixent des objectifs
01:12:34 en face des propositions, des contributions volontaires,
01:12:36 comme dans l'accord de Paris, qu'au niveau national,
01:12:38 on somme pour voir si c'est suffisant
01:12:40 avec des itérations.
01:12:42 Mais il y a clairement un enjeu de...
01:12:46 Même si 2/3 des dépenses
01:12:49 sont pas au niveau des collectivités territoriales,
01:12:51 il y a une grande partie des actions
01:12:52 qui sont au niveau territorial.
01:12:54 Donc il y a un enjeu de mobilisation
01:12:57 et d'implication des collectivités locales.
01:13:01 Sur la question de l'articulation
01:13:06 entre transition et réindustrialisation,
01:13:10 Jean-Yves reviendra peut-être,
01:13:11 mais est-ce qu'il faut des mesures supplémentaires
01:13:15 par rapport aux États-Unis et à la Chine ?
01:13:18 Il y a déjà...
01:13:19 Effectivement, quand on dit qu'être en Europe
01:13:22 les champions du climat, de la rigueur budgétaire
01:13:26 et du multilatéralisme,
01:13:29 ça se fait peut-être au prix de notre compétitivité,
01:13:33 on suggère bien qu'il y a peut-être
01:13:35 des modifications à faire.
01:13:38 En tout cas, ça doit pas être une raison
01:13:43 de retarder des mesures.
01:13:45 Ou alors si on considère que,
01:13:48 et ça rejoint une autre question qui a été posée,
01:13:51 que les pompes à chaleur sont aujourd'hui importées,
01:13:55 que les batteries sont aujourd'hui importées,
01:13:57 si on attend qu'elles soient toutes produites en France,
01:13:59 on fera pas les objectifs de 2030 de réduction des émissions.
01:14:03 Donc à un moment donné, il faut juste faire les choix.
01:14:07 Maintenant, dire que certaines aides sont,
01:14:12 comme ça a été commencé à être fait,
01:14:15 réservées à des véhicules produits en France, etc.,
01:14:19 là, c'est peut-être être un peu plus réaliste, effectivement,
01:14:24 surtout face aux politiques américaines.
01:14:27 Sur les collectivités locales, en réponse à M. De Cigny,
01:14:33 plutôt que de réaffecter des recettes aux mairies, notamment,
01:14:39 je pense qu'une des pistes, c'est de permettre
01:14:44 aux collectivités qui, parfois, ont des investissements rentables
01:14:49 dans l'isolation d'une école, ont trouvé des financements
01:14:52 auprès de la banque de territoire, de pouvoir s'endetter
01:14:56 sur des périodes un peu plus longues
01:14:58 pour faire ce genre de travaux.
01:15:01 Donc on a plutôt réfléchi dans ce sens-là.
01:15:04 Sur le financement monétaire, je te laisserai répondre.
01:15:07 Sur le chiffrage, du coup, de l'inaction,
01:15:11 en réponse à M. Bompard,
01:15:14 le problème, c'est qu'il y a l'inaction en France,
01:15:17 en Europe et au niveau mondial.
01:15:19 Donc l'inaction au niveau mondial, son coût,
01:15:21 on sait bien qu'il est très élevé
01:15:23 et qu'on n'a même pas envie d'envisager
01:15:25 ce qui est un monde dans lequel on ne réduit pas du tout
01:15:29 les émissions.
01:15:30 Au niveau français,
01:15:33 l'inaction au niveau français, elle a un impact plus limité,
01:15:38 il faut être clair.
01:15:39 Donc on n'a pas...
01:15:41 Voilà, nous, on s'est placés dans un scénario...
01:15:44 D'une part, on a clairement dit d'emblée
01:15:46 dans la 1re partie du rapport
01:15:49 que le coût de l'inaction est bien supérieur au coût de l'action
01:15:54 et qu'il n'y a pas de doute à avoir sur ce sujet.
01:15:58 Et notamment, c'est une période de transition.
01:16:01 C'est-à-dire que c'est 10 ans difficiles,
01:16:02 on a écrit la décennie de toutes les difficultés,
01:16:05 mais au-delà, il y a la perspective
01:16:07 d'une croissance verte possible.
01:16:10 C'est des investissements qui, à court terme,
01:16:12 ne produisent pas plus, sont difficiles à financer,
01:16:15 mais pour aller vers une situation
01:16:19 qui n'est pas forcément un renoncement
01:16:21 à la croissance et encore moins au bien-être.
01:16:25 Il y a aussi tous les co-bénéfices.
01:16:26 Donc on a toute une étude sur l'impact en termes de bien-être.
01:16:29 Il y a des co-bénéfices en termes de santé,
01:16:32 notamment de la réduction des émissions
01:16:35 qui sont importants à prendre en compte.
01:16:38 Sur les autres pistes de financement,
01:16:41 alors on a parlé de redéploiement des dépenses brunes, notamment.
01:16:45 On n'a pas évoqué la conditionnalité des aides,
01:16:48 notamment aux entreprises, qui est un vieux sujet.
01:16:51 On peut intégrer ça dans le redéploiement de dépenses.
01:16:54 Ca revient d'une façon ou d'une autre
01:16:56 à réorienter nos finances publiques vers nos priorités,
01:16:59 comme l'a dit Jean, que ce soit du côté fiscalité
01:17:01 ou du côté dépenses.
01:17:03 Si on va vers une économie décarbonée,
01:17:06 il est logique qu'on ait une fiscalité cohérente avec ça
01:17:09 et des dépenses publiques cohérentes
01:17:11 avec cette économie vers laquelle on va.
01:17:15 -Je te laisserai revenir sur les réformes du Pacte
01:17:16 de Stabilité et de Croissance.
01:17:19 Sur les autres pistes, peut-être aussi fiscales.
01:17:23 Alors les autres pistes, en réponse à madame Dallos, je crois,
01:17:27 sur les baisses de dépenses publiques,
01:17:29 si, on envisage, enfin, on dit clairement
01:17:31 que le first best, c'est un redéploiement des dépenses,
01:17:34 notamment des dépenses fiscales ou non fiscales
01:17:37 favorables aux énergies carbonées et des autres dépenses.
01:17:41 Donc on envisage évidemment...
01:17:43 Voilà, on dit, on n'est pas sûr que ça suffise,
01:17:45 donc il faut pas forcément exclure,
01:17:48 si on n'arrive pas à tout faire par du redéploiement de dépenses,
01:17:52 une hausse temporaire de l'endettement ou de la fiscalité.
01:17:56 Sur la mobilisation de l'épargne privée,
01:18:03 tout ça, je te laisse, et le nucléaire.
01:18:08 Sur les alternatives, donc en réponse à monsieur Boullou,
01:18:13 donc 30 milliards d'investissements par an.
01:18:18 Oui, encore une fois, si on n'augmente pas la dette
01:18:21 ni les prélèvements obligatoires,
01:18:24 on regarde des alternatives qui sont toujours
01:18:27 le redéploiement des dépenses,
01:18:28 notamment des dépenses fiscales brunes, mais pas seulement.
01:18:32 C'est un peu ce que je viens de dire.
01:18:37 Alors c'est une dépense non temporaire, monsieur Plassart.
01:18:41 Si c'est une dépense temporaire, c'est un mur d'investissement.
01:18:44 Une fois qu'on a décarboné l'économie,
01:18:47 c'est pas des choses récurrentes.
01:18:49 Le sujet, la raison pour lequel il y a un investissement supplémentaire,
01:18:52 c'est qu'aujourd'hui, en tout cas,
01:18:55 ces investissements dans des équipements décarbonés,
01:18:58 ils sont plus chers que les investissements
01:19:00 dans des équipements carbonés.
01:19:04 Une pompe à chaleur, un véhicule électrique, c'est plus cher.
01:19:07 Tout l'enjeu de la transition et des aides aussi
01:19:11 et de la réorientation du progrès technique,
01:19:13 c'est qu'à terme, ils soient pas plus chers.
01:19:15 Donc à terme, remplacer un véhicule,
01:19:18 aujourd'hui, les ménages remplacent leur véhicule.
01:19:20 C'est simplement ce surcoût temporaire.
01:19:23 C'est pour ça qu'on a ce mur d'investissement.
01:19:24 Nous, on a chiffré simplement,
01:19:26 pas le fait que les gens achètent des véhicules électriques,
01:19:30 mais le surcoût des véhicules électriques
01:19:32 par rapport aux véhicules thermiques.
01:19:33 Et ça, on peut espérer que c'est quand même temporaire.
01:19:37 Donc c'est une dépense temporaire,
01:19:38 c'est pas une dépense pérenne,
01:19:40 d'où un prélèvement ponctuel.
01:19:42 Alors, piloter par les politiques publiques,
01:19:45 c'est quelque chose sur lequel
01:19:48 des gens ont parfois réagi, effectivement.
01:19:51 On souhaite pas que ça soit piloté par les politiques publiques.
01:19:54 On constate que c'est une transition
01:19:56 qui est pilotée par les politiques publiques
01:19:58 parce que, contrairement aux révolutions industrielles précédentes,
01:20:01 elle est pas driveée, elle est pas tirée
01:20:03 par des innovations technologiques.
01:20:05 On a pas inventé la machine à vapeur,
01:20:07 c'est pas pour ça qu'on fait la transition.
01:20:09 On décide collectivement de sortir des énergies fossiles
01:20:13 pour réduire nos émissions.
01:20:14 Et donc c'est bien les politiques publiques
01:20:16 qui ont décidé de cette transition.
01:20:18 Tout l'enjeu, c'est qu'elles deviennent de moins en moins
01:20:20 pilotées par les politiques publiques
01:20:22 et de plus en plus par l'innovation.
01:20:25 Et je crois.
01:20:28 Merci. Je reviens rapidement sur quelques points.
01:20:33 D'abord sur la question de la taxe carbone aux frontières,
01:20:39 ce qui n'est pas exactement, pour répondre à David-Daniel,
01:20:43 aujourd'hui, c'est un mécanisme d'ajustement carbone aux frontières.
01:20:47 C'est précisément pas une taxe.
01:20:50 C'est précisément pas une taxe
01:20:51 parce que la taxe, ça voudrait dire, en fait,
01:20:55 d'être à l'unanimité.
01:20:57 Donc ce mécanisme, en fait, ça contraint les importateurs,
01:21:03 ça va contraindre les importateurs, plus exactement,
01:21:05 à se procurer des certificats carbone
01:21:09 à la hauteur du contenu carbone des importations.
01:21:13 C'est un mécanisme dont je crois qu'il faut se féliciter
01:21:17 qu'il soit mis en place.
01:21:19 Il reste très imparfait.
01:21:22 On a fait un travail assez précis et sérieux.
01:21:27 Bon, ça ne couvre pas du tout, évidemment,
01:21:32 la question de compétitivité à l'exportation.
01:21:36 Ca ne couvre pas les importations de biens,
01:21:41 disons, élaborés, dans lesquels il y a un contenu carbone.
01:21:46 Et ça porte quand même essentiellement
01:21:51 sur quelques secteurs, aujourd'hui,
01:21:54 qui sont des secteurs dans lesquels on peut identifier
01:21:57 le contenu carbone des importations.
01:22:02 Ceci dit, à mon avis, c'est quelque chose
01:22:04 qui est appelé à se sophistiquer, à se développer,
01:22:10 en tout cas, dans un monde dans lequel une partie de la planète
01:22:15 continue de rester sur les politiques du passé
01:22:20 et sur les techniques de production du passé.
01:22:22 On va avoir ce débat de manière lourde, permanente.
01:22:28 Et c'est bien que l'Europe soit à l'initiative sur ce sujet.
01:22:32 Deuxième question sur M. Dessiny,
01:22:40 sur le financement monétaire à l'échelle européenne.
01:22:45 Le financement monétaire...
01:22:51 Je vois que M. Dessiny n'est plus là,
01:22:53 mais je lui réponds quand même.
01:22:55 Le financement monétaire, il a pu intervenir
01:23:00 dans certaines circonstances,
01:23:01 notamment dans les circonstances qu'on a connues récemment.
01:23:06 C'est pas la panacée.
01:23:08 C'est-à-dire que le financement monétaire,
01:23:11 c'est tout de même, à la fin, aujourd'hui...
01:23:16 En réalité, c'est un financement qui est rémunéré
01:23:22 au taux d'intervention de la Banque centrale.
01:23:25 Et donc aujourd'hui, c'est un financement
01:23:26 qui est relativement coûteux.
01:23:28 Donc il n'y a pas de tabou sur le financement monétaire.
01:23:31 Mais enfin, il faut quand même regarder les chiffres
01:23:33 pour se dire que c'est pas nécessairement
01:23:35 la meilleure des solutions.
01:23:37 M. Bonpard, la réaction à la proposition
01:23:41 du gouvernement et l'analyse des propositions européennes.
01:23:45 Bon, la position du gouvernement, moi, j'attends de la voir.
01:23:50 Pour l'instant, j'ai vu surtout les impossibilités.
01:23:53 C'est-à-dire c'est non à l'endettement,
01:23:56 non au prélèvement.
01:24:00 Bon, on attend de le savoir
01:24:03 et on saura probablement assez bientôt
01:24:05 quel est le plan de financement que le gouvernement envisage.
01:24:10 S'il identifie des sources de financement
01:24:15 par le redéploiement,
01:24:17 et s'il assume ceci,
01:24:20 je n'ai pas de raison de ne pas être satisfait.
01:24:24 La question, c'est qu'il me semble que
01:24:26 si on raisonne sur la durée,
01:24:28 c'est-à-dire on raisonne sur l'horizon 2030,
01:24:32 on a quand même un montant d'investissement important
01:24:37 et il faut probablement, à mon avis,
01:24:40 identifier des ressources plus importantes à mettre en face.
01:24:45 Alors, il y a le sujet dont on a parlé un peu,
01:24:48 de l'ingénierie financière,
01:24:49 c'est-à-dire de la capacité, par des canaux qui sont des canaux
01:24:53 de type intervention d'institutions financières,
01:24:58 crédit bancaire, etc.,
01:25:00 d'élargir l'accès au crédit
01:25:02 pour le financement d'un certain nombre d'investissements,
01:25:04 y compris d'un investissement des ménages.
01:25:06 Là encore, c'est une idée qu'il faut explorer.
01:25:10 En même temps, en se disant bien que
01:25:14 s'il s'agit de créer des véhicules
01:25:19 qui ne sont pas nécessairement très attractifs
01:25:24 pour les ménages,
01:25:26 il faut faire attention à ne pas mettre en avant
01:25:31 des solutions qui seraient des solutions apparentes,
01:25:34 mais qui ne seraient pas des solutions réellement pérennes.
01:25:37 Sur l'analyse des propositions européennes,
01:25:41 le débat, aujourd'hui, il faut être honnête,
01:25:46 le débat européen est bloqué.
01:25:49 Je parle de la partie réforme des règles budgétaires.
01:25:52 Il est bloqué parce qu'on a d'un côté la Commission,
01:25:55 on a de l'autre côté le gouvernement allemand,
01:25:58 et donc il n'y a pas d'accord qui se dessine
01:26:02 sur la réforme de ces règles,
01:26:05 et en particulier, il n'y a pas d'accord qui laisse une place
01:26:08 à un endettement pour le financement
01:26:13 de la transition climatique.
01:26:14 Ca me paraît pas une position tenable,
01:26:19 c'est-à-dire qu'il ne faut pas que l'Union européenne
01:26:21 nous soumette à des injonctions contradictoires.
01:26:24 D'un côté, réduisez votre dette, et de l'autre côté,
01:26:26 faites des efforts pour la transition climatique.
01:26:29 Ce n'est pas compatible.
01:26:32 Je ne suis pas en train de dire
01:26:34 qu'il faut lâcher les freins
01:26:39 et il faut permettre de s'endetter sans limite.
01:26:43 Je serais conscient des limites à l'endettement public.
01:26:47 Simplement, je pense qu'il faut élargir un peu l'espace
01:26:51 et le définir de manière très précise.
01:26:53 Je ne suis contre, par exemple, le fait de dire
01:26:56 que tout investissement vert est sorti des règles budgétaires
01:26:58 et des normes du pack de stabilité,
01:27:00 parce qu'on peindra tout en vert si on fait ça.
01:27:02 En revanche, je pense qu'on aura besoin
01:27:04 d'avoir une définition précise, rigoureuse
01:27:08 du type d'investissement pour lequel
01:27:10 le recours à l'endettement est possible
01:27:13 et des conditions générales, évidemment,
01:27:15 de soutenabilité de la dette publique
01:27:17 qui permettent de faire une place à cet endettement.
01:27:20 Et je pense en particulier à la question
01:27:23 de l'investissement des collectivités territoriales,
01:27:26 qui est un investissement
01:27:30 sur des durées...
01:27:33 Enfin, qui a un taux de retour
01:27:35 qui est lent à se manifester.
01:27:37 Donc il faut un endettement
01:27:39 sur une durée de l'ordre d'une vingtaine d'années.
01:27:42 Il faut trouver les véhicules pour ça
01:27:44 et il faut faire la place à ce sujet.
01:27:47 Mais derrière cet endettement,
01:27:49 il y a un rendement économique.
01:27:51 Donc s'il y a un rendement économique,
01:27:53 il y a de quoi financer par endettement.
01:27:55 Donc je pense qu'il faut définir de manière précise
01:27:59 la place qu'il faut faire au financement par endettement
01:28:02 et mener le débat européen sur ce sujet.
01:28:05 Madame Dalloz,
01:28:11 je crois que Selma vous a répondu,
01:28:14 mais je pense que,
01:28:18 encore une fois, la proposition que nous avons faite,
01:28:23 c'est pas une proposition
01:28:27 de taxation permanente.
01:28:30 L'idée, c'est de dire,
01:28:32 vous constatez à un moment donné
01:28:34 quelle est la valeur du patrimoine financier
01:28:37 des ménages au-dessus d'un certain seuil.
01:28:40 Reste évidemment à déterminer.
01:28:43 On a mis les 10 % les plus aisés en termes d'illustration.
01:28:47 Vous constatez ça
01:28:49 et à partir de là, vous générez effectivement
01:28:52 une dette à l'égard de l'administration fiscale
01:28:56 qui vous offrait la possibilité, bien sûr,
01:28:59 de régler cette dette sur une durée plus ou moins longue
01:29:03 en sorte, en particulier,
01:29:06 de ne pas aboutir à une cession massive
01:29:09 qui serait...
01:29:11 Non, mais si vous permettez, si vous voulez,
01:29:16 y compris que cette dette
01:29:20 soit acquittée au moment de la mutation,
01:29:23 au moment de la succession,
01:29:26 vous organisez quelque chose qui ne provoque pas
01:29:29 ce séisme financier que vous semblez redouter.
01:29:33 Je pense qu'évidemment, il faut être très responsable
01:29:36 dans ce domaine.
01:29:38 Et le fait de le faire de la sorte,
01:29:41 ça garantit aussi que vous n'avez pas d'impact
01:29:44 sur les comportements, puisque vous avez une taxation
01:29:49 qui est explicitement et de manière crédible,
01:29:52 donc non récurrente.
01:29:54 M. Lecan sur le nucléaire,
01:30:00 et je vous réponds là-dessus,
01:30:03 à l'horizon 2030 sur lequel nous nous sommes concentrés,
01:30:08 le nucléaire n'est pas la réponse.
01:30:11 Enfin, le nucléaire est la réponse
01:30:13 dans la mesure où le nucléaire existant
01:30:17 peut effectivement être...
01:30:22 On peut contribuer à condition, bien sûr,
01:30:26 que les investissements de réparation,
01:30:29 de maintenance soient effectués.
01:30:32 Mais le nouveau nucléaire n'est pas une réponse
01:30:34 à l'horizon 2030.
01:30:37 Donc à l'horizon 2030, essentiellement,
01:30:39 ce sur quoi nous comptons, c'est les renouvelables,
01:30:43 parce que là, il y a une possibilité
01:30:46 de déployer des renouvelables à l'horizon 2030.
01:30:50 Et puis c'est tout ce qui est du côté, évidemment,
01:30:53 des investissements dans la réduction
01:30:56 de la demande d'énergie.
01:30:58 Et ça, c'est important.
01:31:00 Le nucléaire, moi, je n'ai pas de position...
01:31:03 Je ne suis pas hostile au nucléaire.
01:31:06 Simplement, je ne l'ai pas compté.
01:31:08 Nous ne l'avons pas compté, parce qu'à l'horizon 2030,
01:31:11 ce n'est pas un sujet.
01:31:13 Notre rapport se focalise quand même sur l'horizon 2030
01:31:16 pour des raisons liées à l'urgence.
01:31:19 Voilà.
01:31:20 Madame Sass,
01:31:28 sur l'ISF,
01:31:33 très franchement, moi, je n'ai pas de regrets sur l'ISF.
01:31:38 Je pense que ce n'était pas un bon impôt.
01:31:41 C'est un impôt qui, dans les travaux qui ont été conduits,
01:31:46 ont montré qu'il n'avait pas de bonnes propriétés distributives,
01:31:50 qu'il taxait le sommet de la classe moyenne,
01:31:54 mais il ne taxait pas les plus fortunés.
01:31:58 Donc, s'il faut reprendre le débat
01:32:04 sur la fiscalité du patrimoine, reprenons-le,
01:32:08 mais ne le reprenons pas avec une nostalgie d'un impôt
01:32:12 qui n'avait pas de bonnes propriétés.
01:32:16 (Propos inaudibles)
01:32:20 (...)
01:32:23 Oui. La question était sur la mobilisation du parlement.
01:32:26 Comment ?
01:32:27 (Propos inaudibles)
01:32:30 C'est une question sur le risque de fuite.
01:32:32 Le risque de fuite.
01:32:33 Si vous dites...
01:32:36 Si vous êtes...
01:32:37 Non, mais si vous êtes crédible, c'est-à-dire si vous dites,
01:32:40 il y a...
01:32:43 Aujourd'hui, vous constatez la valeur du patrimoine financier.
01:32:47 Vous déterminez le montant du prélèvement.
01:32:52 Et vous organisez les choses
01:32:54 en sorte que ce prélèvement puisse être effectué
01:32:58 sur une période...
01:33:00 Comment ? Longue,
01:33:01 au choix du contribuable.
01:33:04 Il ne s'agit pas du choix de l'administration fiscale.
01:33:06 L'administration fiscale offre un certain nombre de possibilités.
01:33:11 Le contribuable déclare que son intention
01:33:13 est de procéder de telle manière.
01:33:15 Je pense que là, vous limitez beaucoup...
01:33:18 Enfin, à mon avis, vous annulez les risques de fuite.
01:33:22 Mme Sasse, sur l'ingénierie financière, c'est ça ?
01:33:26 (Propos inaudibles)
01:33:29 Ben, ça fait partie de la discussion.
01:33:35 Nous avons une approche qui consiste à dire
01:33:38 que le soutien budgétaire
01:33:42 est probablement nécessaire
01:33:45 et qu'il y a des limites à ce qu'on peut faire
01:33:48 par l'ingénierie financière.
01:33:50 Donc nous sommes assez proches de vous.
01:33:54 C'est-à-dire qu'il n'y a pas...
01:33:56 C'est pour ça qu'on compte, en fait,
01:34:00 dans l'équation,
01:34:06 on compte la nécessité de pouvoir financer
01:34:11 soit par endettement, soit par relèvement,
01:34:13 parce qu'on pense que l'ingénierie financière
01:34:15 ne peut pas résoudre l'ensemble des problèmes.
01:34:19 -Merci. On va passer aux autres orateurs.
01:34:23 Pas plus d'une minute par intervention.
01:34:25 M. Xavier Roserenne.
01:34:27 -Merci, M. le Président.
01:34:34 Tout d'abord, permettez-moi de vous remercier
01:34:36 pour la qualité du rapport
01:34:37 qui nous permet de vous faire poser
01:34:39 un certain nombre de questions.
01:34:40 Vous envisagez 2 leviers de financement
01:34:43 tels que le recours à la dette et l'impôt.
01:34:46 Concernant la dette, il y a un risque sur la dette publique
01:34:48 de 10 points de PIB en 2030,
01:34:50 15 en 2035 et 25 en 2040.
01:34:53 Le niveau de dette de la France étant déjà très préoccupant.
01:34:55 Existe-t-il un scénario alternatif
01:34:57 pour financer la transition sans faire appel à la dette ?
01:35:01 Est-ce que la solution de la dette européenne
01:35:03 est pour vous envisageable et est-ce qu'elle peut avoir un succès ?
01:35:06 Ma 2e question porte sur la rénovation énergétique.
01:35:09 Vous signalez que l'efficacité de la transition
01:35:12 passera par la rénovation des logements,
01:35:13 à la fois chauffage et isolation.
01:35:16 Le 1er poste du coût annuel de la transition climatique
01:35:20 pour les financements publics à l'horizon 2030
01:35:22 est la rénovation des logements.
01:35:24 Est-ce que, de votre point de vue, il peut y avoir un frein,
01:35:28 sachant que, par exemple, sur les territoires de montagne,
01:35:30 vous avez 50 % des logements qui devront être rénovés
01:35:33 dans les années à venir ?
01:35:34 Est-ce que vous allez identifier un frein matériel à la rénovation ?
01:35:40 Est-ce qu'on a un temps suffisant
01:35:43 pour rénover techniquement l'ensemble
01:35:46 de la partie publique et privée ?
01:35:48 -Merci. Thomas Cazenave, qui n'est plus là.
01:35:52 Emilie Bonibas.
01:35:54 -Merci, monsieur le président.
01:35:57 Moi, je souhaitais vous interroger sur le rapport
01:35:59 entre sobriété, croissance et modèle social.
01:36:03 Puisque j'ai senti que vous n'aviez pas tous les deux
01:36:05 exactement le même positionnement dans vos interventions.
01:36:09 Vous nous avez indiqué que la sobriété
01:36:11 est une des trois conditions nécessaires à la transition.
01:36:15 Elle implique une baisse de la consommation matérielle.
01:36:19 Vous l'avez indiqué, en tout cas,
01:36:21 vous semblez l'appeler de vos voeux.
01:36:23 On connaît, bien évidemment, le lien direct
01:36:26 entre consommation, production, redistribution
01:36:30 et modèle social français.
01:36:32 Donc la question qui est la mienne est la suivante.
01:36:35 Comment vous maintenez un modèle social
01:36:38 et de redistribution élevé
01:36:41 avec ce que vous indiquez sur la sobriété ?
01:36:45 Et là, je fais le lien avec la relocalisation industrielle
01:36:48 en Europe que l'on partage, nous, les Républicains,
01:36:53 avec le gouvernement.
01:36:55 On a aujourd'hui un déficit de notre balance commerciale
01:36:58 qui recèle potentiellement des ressources
01:37:02 avec la relocalisation et des économies de carbone.
01:37:07 Est-ce que vous pouvez nous confirmer,
01:37:09 parce que c'est parfois ce qui est dit
01:37:11 et je voudrais le vérifier auprès de vous,
01:37:12 que nos importations sont la 1re source d'émissions
01:37:16 de gaz à effet de serre du pays ?
01:37:20 Et enfin, sur l'ajustement carbone aux frontières,
01:37:23 vous l'avez indiqué précédemment,
01:37:26 mais pour qu'il y ait un impact réel
01:37:29 sur la modification des typologies de production
01:37:32 des économies les plus polluantes,
01:37:34 qu'est-ce que vous préconisez
01:37:36 comme modification du mécanisme carbone aux frontières ?
01:37:39 -Merci. Stella Dupont.
01:37:42 -Merci, monsieur le président.
01:37:44 Merci à tous les 2 pour vos travaux éclairants
01:37:47 qui posent très bien, je pense, les enjeux.
01:37:50 Nous avons des objectifs de baisse de nos émissions carbone
01:37:54 extrêmement ambitieux en Europe et en France,
01:37:58 mais qui dit objectifs ambitieux, dit modalité de mise en oeuvre
01:38:02 et financement qui doivent l'être également.
01:38:06 Vous chiffrez la dépense à 60 milliards d'euros,
01:38:08 chiffrage globalement admis qui ne fait pas débat,
01:38:11 qui ne fait plus débat,
01:38:12 et ça, c'est une avancée, je pense, dans notre réflexion.
01:38:15 L'enjeu du financement, lui, fait débat
01:38:18 et on ne peut pas l'éluder.
01:38:19 Il y a urgence à agir et donc urgence à planifier
01:38:23 et à financer des investissements de la France et de l'Union européenne.
01:38:27 On a la loi de programmation climat-énergie toute proche.
01:38:31 Je pense que nous avons besoin d'une loi de programmation
01:38:34 de financement également de ces investissements.
01:38:37 On peut avoir les plus belles intentions
01:38:38 et les plus belles ambitions,
01:38:39 mais sans financement, on ira nulle part.
01:38:41 Donc ni s'endetter ni augmenter les prélèvements obligatoires,
01:38:45 je pense que si on part de ce principe,
01:38:47 on ne fait rien, assurément.
01:38:49 Donc il faut rester ouvert
01:38:51 pour construire une programmation crédible
01:38:53 de la France et de l'Union européenne
01:38:56 pour s'assurer d'un financement de tous ces investissements.
01:39:00 Et ma question, c'est dans quelle mesure
01:39:02 le prélèvement exceptionnel, mal nommé ISF Vert,
01:39:07 ne ferait-il pas obstacle à la stratégie du gouvernement
01:39:11 dans sa politique économique de l'offre
01:39:13 et de baisse de la fiscalité ?
01:39:15 -Merci. Emmanuel Lacrèce.
01:39:17 -Merci, monsieur le président.
01:39:19 Mesdames et messieurs les rapporteurs,
01:39:22 les objets sur lesquels sont penchés votre étude
01:39:24 dans l'horizon 2030, c'est les batteries,
01:39:26 l'éco-conception, les fiscalités énergétiques,
01:39:29 la circularité, la production d'énergie durable,
01:39:32 l'électrification, en fait.
01:39:33 Alors même si, effectivement, à l'horizon 2030,
01:39:37 le nucléaire n'est pas un enjeu massif,
01:39:39 il faut d'ici là quand même maintenir le parc,
01:39:42 reconstituer une industrie et une filière,
01:39:44 notamment pour la maintenance,
01:39:45 mais aussi pour la construction de nouveaux nucléaires
01:39:48 et des EPR.
01:39:49 Et les rapporteurs du budget spécial à l'énergie
01:39:52 se sont penchés sur cette question
01:39:54 et se sont interrogés dans les termes de votre rapport,
01:39:57 c'est-à-dire quelle est la clé de répartition
01:39:59 entre le contribuable d'un côté
01:40:01 et le consommateur d'énergie de l'autre.
01:40:04 Il est notable que la commission de régulation de l'énergie
01:40:06 dans quelques mois va devoir fixer le prix de long terme
01:40:09 de l'énergie électrique
01:40:11 et qu'il faudra décider si EDF doit porter
01:40:15 une masse de prêts considérable
01:40:17 ou si, au contraire, il faut trouver des modes de financement.
01:40:19 Et j'aimerais votre regard sur cela,
01:40:24 parce que c'est un enjeu déterminant
01:40:26 pour la supportabilité par nos concitoyens
01:40:30 de l'effort que vous décrivez. Merci.
01:40:33 -Merci. Benoît Mournet.
01:40:36 -Merci, monsieur le président.
01:40:39 Mesdames, messieurs les rapporteurs,
01:40:40 d'abord, vous remerciez vraiment pour ces travaux.
01:40:43 Enfin, ça a été dit, mais on peut le répéter
01:40:46 parce que c'est vraiment extrêmement utile.
01:40:48 Moi, ce que je trouve très intéressant dans le rapport,
01:40:49 c'est que vous documentez, objectivez bien le lien
01:40:53 qu'il y a entre réindustrialisation
01:40:56 et transition écologique
01:40:58 et que personne ici ne conteste le fait
01:41:01 qu'il faut faire cette transition écologique et la financer.
01:41:04 Moi, la question que je me posais,
01:41:06 c'est est-ce que vous avez travaillé
01:41:08 ou eu connaissance ou pris connaissance
01:41:10 des travaux d'Alexandre Rambaud et d'Hervé Gébeau
01:41:13 sur la comptabilité écologique ?
01:41:16 C'est un des questions qui nous a été posée
01:41:18 par l'association des chercheurs d'Agro-ParisTech
01:41:20 et qui nous invite à une échelle peut-être plus micro
01:41:23 dans la comptabilité.
01:41:24 Ca nous intéresse ici, évidemment, à la commission des finances
01:41:27 de prendre en compte les coûts écologiques non payés,
01:41:31 intégrer le coût des actions nécessaires dans le budget.
01:41:35 C'est pas un exercice de budget vert
01:41:36 qui consiste simplement à taguer,
01:41:38 mais c'est vraiment de faire entrer
01:41:41 dans la méthodologie de comptabilité
01:41:44 et de faire en sorte que les acteurs
01:41:46 qui sont en mesure de faire en sorte
01:41:48 de faire en sorte que les acteurs
01:41:50 qui sont en mesure de faire en sorte
01:41:51 de faire en sorte que les acteurs
01:41:52 qui sont en mesure de faire en sorte
01:41:54 de faire en sorte que les acteurs
01:41:55 qui sont en mesure de faire en sorte
01:41:56 de faire en sorte que les acteurs
01:41:57 qui sont en mesure de faire en sorte
01:41:58 de faire en sorte que les acteurs
01:41:59 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:00 de faire en sorte que les acteurs
01:42:02 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:03 de faire en sorte que les acteurs
01:42:04 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:05 de faire en sorte que les acteurs
01:42:06 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:07 de faire en sorte que les acteurs
01:42:08 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:09 de faire en sorte que les acteurs
01:42:10 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:11 de faire en sorte que les acteurs
01:42:12 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:14 de faire en sorte que les acteurs
01:42:15 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:16 de faire en sorte que les acteurs
01:42:17 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:18 de faire en sorte que les acteurs
01:42:19 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:20 de faire en sorte que les acteurs
01:42:21 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:22 de faire en sorte que les acteurs
01:42:24 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:26 de faire en sorte que les acteurs
01:42:27 qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:28 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:32 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:35 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:38 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:40 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:41 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:42 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:44 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:46 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:50 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:42:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:12 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:13 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:14 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:15 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:18 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:26 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:27 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:43:58 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:00 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:01 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:03 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:04 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:06 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:07 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:09 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:10 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:12 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:13 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:14 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:26 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:27 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:32 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:35 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:37 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:43 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:44 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:46 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:49 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:50 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:52 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:53 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:55 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:56 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:58 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:44:59 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:00 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:06 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:07 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:09 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:10 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:11 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:12 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:13 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:15 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:16 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:18 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:32 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:35 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:38 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:40 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:41 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:42 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:44 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:46 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:52 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:53 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:55 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:56 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:58 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:45:59 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:01 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:03 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:04 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:05 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:07 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:09 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:15 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:16 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:18 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:26 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:27 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:28 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:32 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:38 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:41 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:42 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:43 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:44 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:49 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:50 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:53 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:46:55 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:01 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:04 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:05 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:06 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:07 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:10 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:11 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:12 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:13 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:14 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:16 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:18 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:27 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:28 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:35 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:37 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:40 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:41 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:50 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:52 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:53 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:56 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:58 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:47:59 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:00 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:03 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:04 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:10 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:11 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:13 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:14 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:15 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:16 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:26 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:27 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:37 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:38 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:40 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:42 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:43 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:44 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:46 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:49 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:50 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:56 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:48:59 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:00 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:01 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:03 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:05 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:06 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:07 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:09 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:11 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:12 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:13 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:26 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:28 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:32 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:35 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:42 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:43 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:46 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:49 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:52 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:53 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:55 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:58 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:49:59 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:05 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:06 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:09 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:10 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:11 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:12 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:14 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:15 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:16 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:18 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:28 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:32 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:35 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:37 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:38 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:40 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:41 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:43 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:44 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:52 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:55 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:56 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:50:58 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:00 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:01 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:03 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:04 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:06 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:07 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:14 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:15 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:18 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:26 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:27 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:29 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:37 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:38 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:41 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:42 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:43 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:44 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:49 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:50 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:53 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:51:55 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:16 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:26 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:27 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:28 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:30 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:32 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:37 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:38 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:49 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:50 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:51 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:53 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:55 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:56 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:52:59 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:00 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:01 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:10 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:11 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:12 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:13 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:14 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:16 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:18 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:24 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:25 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:31 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:33 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:34 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:35 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:36 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:37 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:39 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:40 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:41 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:42 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:43 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:45 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:46 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:47 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:48 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:54 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:56 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:57 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:58 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:53:59 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:00 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:02 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:03 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:04 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:05 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:06 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:08 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:09 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:10 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:11 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:17 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:19 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:20 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:21 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:22 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte
01:54:23 que les acteurs qui sont en mesure de faire en sorte

Recommandée