• l’année dernière
L'expérimentation "Territoires zéro chômeur" a été lancée à Lodève (Hérault) en septembre 2022. Après bientôt un an, la maire de la commune Gaëlle Lévêque, fait le bilan sur France Bleu Hérault.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 7h47, Sixteen Lees, notre invitée ce matin, c'est la maire de Lodève.
00:04 Gaëlle Lévesque, bonjour.
00:05 Bonjour.
00:06 Votre ville a été sélectionnée comme territoire zéro chômeur, la seule commune en Occitanie.
00:11 On approche bientôt un an d'expérimentation.
00:14 Déjà, est-ce que vous pouvez nous rappeler c'est quoi un territoire zéro chômeur ?
00:17 Alors, un territoire zéro chômeur, c'est la possibilité d'embaucher, donc c'est une
00:24 expérimentation qui est menée par l'État, qui a déjà été menée précédemment sur
00:29 les six années précédentes sur d'autres territoires et qui là s'est étendue, et
00:34 qui permet d'embaucher des personnes privées durablement d'emploi dans le cadre d'une
00:39 entreprise à but d'emploi.
00:40 Et donc cette entreprise à but d'emploi est financée par des fonds d'État, par le département
00:47 et possiblement par les collectivités.
00:50 Et donc les gens privés durablement d'emploi sont embauchés en CDI pour mener des activités
00:57 sur la commune, sur vraiment un territoire donné qui n'entre pas dans le chôme concurrentiel
01:01 de l'activité économique.
01:03 Quel bilan vous tirez après quasiment un an d'expérimentation à Lodev ?
01:07 Alors, à Lodev, là en un an, il y a plus de 130 personnes qui ont été embauchées
01:13 en CDI, donc des gens qui précédemment étaient au RSA ou qui étaient vraiment dans une précarité
01:19 vis-à-vis de l'emploi très forte et qui se retrouvent en CDI, complètement ancrés
01:24 dans la ville, à proposer des services aux habitants.
01:27 Donc c'est une aventure qui est extraordinaire parce que c'est très innovant.
01:34 On est sur le champ social, on est sur le champ écologique puisque la plupart des activités
01:39 sont quand même à visée écologique.
01:42 Donc c'est un grand bouleversement et c'est une autre manière d'envisager le travail.
01:49 C'est une autre manière d'être dans sa ville, en action vis-à-vis des autres.
01:55 Donc ça nécessite quand même de l'imagination et de l'ouverture d'esprit pour bien appréhender ça.
02:03 Quels sont les profils de ces 130 nouveaux salariés ? Est-ce que ce sont des hommes,
02:08 des femmes ? Quel âge ont-ils ?
02:10 On est à peu près sur une proportion équivalente d'hommes et de femmes.
02:14 Le plus jeune à 22 ans, le plus âgé 63, on est en gros sur une moyenne d'âge autour
02:20 de 40 ans et beaucoup de personnes qui étaient vraiment chômeurs de longue durée.
02:25 Ça a dû être un grand changement humain, professionnel pour eux.
02:29 Oui, pour eux, mais pour la ville aussi parce que se retrouver avec 100 personnes qui avaient
02:35 peu de perspectives d'avenir et puis des gens maintenant qui ont un CDI, qui peuvent
02:41 vraiment envisager leur futur différemment, oui, ça fait une grosse différence.
02:46 Et puis ça doit faire du bien, ça doit être un grand changement humain pour les personnes.
02:52 Parce que là, c'est un dispositif qui est en direction des personnes chômage à longue durée.
02:59 Donc c'est des personnes qui étaient très loin de l'emploi jusqu'à présent.
03:02 Oui, très loin de l'emploi.
03:03 Et c'est là qu'on se rend compte que le retour à l'emploi, quand on en a été éloigné
03:08 depuis longtemps, est difficile parce qu'il y a beaucoup de freins.
03:11 Il y a des histoires de garde d'enfants, des histoires de mobilité, des histoires de confiance
03:16 en soi, beaucoup.
03:17 Et ce dispositif amène à reprendre confiance en soi.
03:21 Et d'ailleurs, les gens qui sont dans l'expérimentation et travaillent dans l'entreprise à but d'emploi
03:25 L'Abeille verte n'ont pas forcément vocation à y rester.
03:28 Et déjà, depuis le démarrage en septembre, il y en a eu une dizaine qui sont parties
03:33 vers d'autres styles d'emploi, mais parce qu'ils ont repris confiance en eux au sein
03:37 de l'EBE.
03:38 C'était une marche pour redémarrer dans la vie.
03:40 Oui, c'est ça.
03:41 Et une marche dans laquelle ils avaient la possibilité de choisir leur temps de travail.
03:48 Parce que ce n'est pas forcément des temps pleins.
03:50 Ce n'est pas forcément des temps pleins.
03:51 On a à peu près la moitié de temps plein et puis le reste, c'est du temps choisi,
03:57 mais qui permet d'articuler ça avec sa vie, avec sa vie de famille, avec ses contraintes.
04:01 Et quels sont les métiers qu'on peut faire au sein de cette entreprise ?
04:08 Il y a plusieurs pôles.
04:10 Il y a un pôle recyclage qui est assez vaste, ressourcerie classique.
04:15 À l'intérieur, on a aussi du recyclage de matériel médical, style fauteuil roulant,
04:21 qui sont réhygénisés.
04:22 On a quelque chose qui se met en place, qui est le démembrement des fenêtres.
04:27 Je ne sais pas si vous savez, mais les artisans sont obligés maintenant de gérer, quand
04:32 ils démolissent une maison et qu'ils enlèvent les ouvrants, ils doivent gérer le recyclage.
04:38 Du bois, du métal, des vitres.
04:42 Il n'y a pas encore de filière qui propose ça, donc l'entreprise à but d'emploi
04:46 L'Abeille verte s'est positionnée dessus et il faut séparer les matériaux.
04:52 Et puis, tout le côté recyclage, ils travaillent aussi sur le recyclage du textile, avec la
05:01 réutilisation de textiles pour faire de la création de mode.
05:06 Après, il y a tout un aspect service à la personne, où là on parle des mobilités,
05:11 du compostage, de la gestion des biodéchets, et puis un côté production maraîchère.
05:17 Donc vraiment, c'est assez vaste comme champ d'intervention et ça permet à chacun de
05:22 mettre en avant ses propres compétences.
05:24 Même s'ils ne sont pas des compétences qu'on met sur un CV, mais on a tous des savoir-faire.
05:28 Et c'est ça qui est utilisé dans l'entreprise à but d'emploi.
05:31 On l'évoquait, ce dispositif est financé en grande partie par l'État.
05:36 1,2 million d'euros de l'État qui vient du chômage, de l'argent aussi qui vient du
05:41 département qui était initialement dirigé pour le RSA.
05:44 Pour le RSA, oui, c'est même 2 millions d'euros de l'État, 330 000 euros du département.
05:51 Donc oui, c'est de l'argent qui était déjà là, qui était utilisé pour payer les prestations
05:57 chômage et qui est redirigé dans le cadre d'une entreprise pour faire des CDI.
06:01 Une expérimentation qui doit durer sur 5 ans.
06:04 Merci beaucoup Gaël Lévesque.
06:05 On précise aussi que Montpellier, Grabel et Pézenas vont demander l'habilitation pour
06:10 devenir territoire zéro déchet, zéro chômeur.
06:12 Voilà, moi j'ai quand même deux questions à vous poser Gaël Lévesque.
06:14 La dernière fois que vous êtes venu, c'était pour nous parler de la restauration de la
06:17 cathédrale Saint-Fulcran.
06:18 On en est où ?
06:20 Ça avance.
06:21 Ça avance ?
06:22 Oui, ça avance bien.
06:23 Vous avez besoin d'un coup de main ou pas ?
06:24 On vous appellera.
06:25 Oui d'accord, il n'y a pas de problème.
06:26 La deuxième question, vous avez des dates de spectacle ou pas ? Parce que la dernière
06:28 fois que vous nous aviez raconté que vous étiez comédienne aussi.
06:30 Ah oui, à Narbonne cet été.
06:33 Ah ben voilà, Narbonne cet été.
06:35 Et vous jouez quoi ?
06:36 Une visite théâtralisée dans le cadre de Villar et d'Histoire.
06:40 Très bien.
06:41 À Narbonne cet été donc Gaël Lévesque.
06:42 Merci beaucoup d'être venu ce matin.
06:43 Merci à vous.

Recommandations