Europe 1
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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
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Transcription
00:00 Et il est là, notre Mister DJ du jour !
00:02 Vous recevez Philippe Bandet jusqu'à 11h, Etienne de Cressy.
00:05 Bonjour Etienne de Cressy !
00:07 Bonjour !
00:08 Donc justement vous êtes DJ, pionnier de la French Touch, c'est toujours aux affaires !
00:11 Votre renommée a dépassé les frontières de Londres à New York, en passant par Ebisa au Rimini,
00:15 internationale aussi régionale, vous n'êtes pas seulement DJ parisien,
00:18 j'en prends un de votre présentation à la Charente-Libre.
00:20 L'homme discret est devenu une légende du genre, à la fois populaire et pointue.
00:25 Il est invité à la Philharmonie de Paris comme dans les boîtes de nuit branchées
00:28 pour mixer devant 6 000 personnes.
00:30 Et votre actu, ça sera devant plus de 6 000 personnes, l'an passé il y en avait 80 000 sur plusieurs jours.
00:34 Vous serez au Platine ce soir en DJ set au festival Fnac Live Paris avec deux autres DJs,
00:40 de 23h à minuit, c'est encore mieux que ça !
00:44 Ça sera sur le parvis de l'hôtel de ville, l'entrée elle est gratuite,
00:47 j'aime beaucoup l'horaire, c'est de 23h à 23h59.
00:50 Ah parce que j'imagine qu'ils n'ont pas l'autorisation à minuit !
00:54 Le préfet a interdit !
00:55 C'est pour laisser un peu de marge pour que le son soit complètement éteint à minuit.
01:01 Qu'est-ce qu'on va entendre ?
01:02 Et la question est, avant que vous nous racontiez qui sont vos deux acolytes,
01:04 est-ce que vous savez déjà ce que vous allez passer ou est-ce que vous improvisez ?
01:08 Alors non, en général, à DJ set, on improvise, c'est nécessaire.
01:13 On ne sait pas comment les gens vont réagir à la musique,
01:15 donc en fait on est obligé de s'adapter à son public.
01:18 Donc vous connaissez le titre d'ouverture ?
01:20 Voilà, on connaît le titre d'ouverture et après c'est de l'improvisation.
01:24 Alors là c'est une improvisation encore plus particulière parce qu'effectivement on est trois.
01:27 C'est un back to back to back avec DJ Falcone et Hubert Boumbas.
01:31 Et donc, comme chacun va improviser, on joue un morceau chacun.
01:35 Ah, à tour de rôle !
01:36 À tour de rôle, voilà.
01:37 Comme les cadavres X-Ki inventés par les surréalistes.
01:40 Exactement, et donc ça va être très surprenant parce qu'en fait,
01:43 autant quand on est DJ, on peut prévoir deux, trois morceaux à l'avance, ce qui va se passer.
01:47 S'il y a un morceau qui marche bien, on sait qu'on a deux, trois morceaux
01:50 qui vont aller dans la même direction, ça va bien marcher.
01:52 Là, quand je vais passer un morceau, DJ Falcone va en mettre un autre, ça va me surprendre,
01:56 ça va me déstabiliser et donc il faudra se réadapter à chaque fois.
01:59 Ah mais c'est dingue, on dirait de la télé-réalité,
02:01 c'est à qui il va faire le plus danser le parvis de l'hôtel de ville.
02:03 Exactement, on verra qui est le maillon faible ce soir.
02:06 Vous avez déjà fait ce genre d'exercice ?
02:08 Oui, on a déjà fait ce genre d'exercice.
02:10 Tous les trois, on l'avait déjà fait l'année dernière au Electric Park Festival.
02:15 Et donc, le fait qu'on ait fait ça, alors c'était complètement...
02:18 Ce back to back to back, il vient d'un truc,
02:20 c'est l'année dernière, on a fêté les 25 ans du Super Disc 40,
02:24 un album que j'ai fait donc il y a 25 ans.
02:27 J'adore, je vais en parler d'ailleurs.
02:29 Et donc, pour cette soirée anniversaire,
02:31 j'avais demandé justement à Boombaz, à DJ Falcone et à mon ami Alex Gauffeur
02:35 de venir avec moi faire les DJ pendant la soirée.
02:38 Et donc, on s'est retrouvés tous ensemble,
02:40 on a joué ensemble, c'était marrant,
02:41 et donc il y a un programmeur du Festival Electric Park
02:43 qui a vu ça et qui a dit "je veux ça".
02:44 Ah mais c'est une idée absolument formidable.
02:46 Et il y a une limite de temps,
02:47 parce que si un mec il m'a maxi de 28 minutes, comment on fait ?
02:49 Alors par contre, justement, là on s'est dit ça,
02:53 dès que quelqu'un a mis un morceau, l'autre peut enchaîner tout de suite,
02:56 et le plus rapidement possible, parce qu'en fait c'est ça qui est rigolo,
02:58 c'est quand ça va très vite.
03:00 Ah non, c'est-à-dire que ça reste 10 secondes et l'autre il renvoie la sauce ?
03:02 10 secondes, il faut arriver à synchroniser un morceau,
03:04 on n'arrive pas à 10 secondes.
03:05 Une minute ?
03:06 Une minute.
03:07 Vous êtes allé à des morceaux d'une minute ?
03:09 On peut laisser les morceaux qu'une seule minute.
03:11 Super discount, racontez le concept,
03:13 moi j'étais fan et je suis toujours fan,
03:15 ça fait toujours partie de ma playlist, je vais arriver à le dire.
03:18 Racontez quel était ce projet ?
03:20 Le projet, alors donc le projet c'était...
03:24 Je devais faire un deuxième...
03:25 En fait j'ai fait un premier album avec Philips D'Art,
03:27 qui s'appelait Motorbass à l'époque, c'était...
03:29 Philips D'Art qui est disparu.
03:30 Philips D'Art qui est malheureusement disparu.
03:32 Vous savez quoi ?
03:33 Je suis obligé de vous interrompre,
03:34 parce qu'on me dit qu'il me reste une minute.
03:36 Après il y a un autre DJ qui va arriver,
03:37 et j'ai tellement envie qu'on entend, super discount,
03:40 pour qu'on voit de quoi on parle,
03:41 parce qu'on n'a pas encore entendu votre son, Etienne de Crécy,
03:46 le titre s'appelle Prix Choc, ça va rappeler des souvenirs à beaucoup de gens.
03:49 [Musique]
04:13 [Musique]
04:32 Avec ces nappes de piano électrique,
04:34 et puis après il y a le boum boum boum qui démarre.
04:36 Oui, c'était le principal.
04:38 Et tous les titres ont des noms iconiques, ridicules de magasins.
04:41 Évidemment vous avez joué avec ça.
04:42 Ça s'appelle les soldes, la grande distribution.
04:46 C'était que des slogans de grande distribution.
04:48 Le titre, celui-ci, il s'appelle Prix Choc,
04:50 je vous demandais ce qu'on allait voir,
04:51 parce qu'on a compris ce qu'on allait entendre,
04:53 mais on ne savait pas ce qu'on allait voir.
04:54 Il y a du spéc... Voilà !
04:55 [Musique]
04:59 J'ai tellement entendu ça deux fois,
05:01 que j'ai envie qu'on nous resserve des Chupitos.
05:04 Culture Média continue, vous êtes bien sur Europe 1,
05:06 à tout de suite avec Etienne de Crécy.
05:08 Culture Média sur Europe 1,
05:10 avec Philippe Bourdel et avec le DJ Etienne de Crécy,
05:14 qui va mixer ce soir de 23h à 23h59.
05:17 Attention, c'est important,
05:18 sur le parvis de l'hôtel de Ville à Paris.
05:19 L'entrée est gratuite, mais il faut s'inscrire,
05:21 parce qu'il y a du barriérage et des conditions de sécurité,
05:23 et c'est bien normal.
05:25 Mais c'est un très, très bel espace.
05:26 C'est un très bel espace, oui.
05:28 Qu'est-ce qu'on va voir ?
05:28 Vous serez dans votre cube que vous aviez créé.
05:30 Comment vous serez...
05:31 Et avec quel matos ?
05:32 Non, non, alors le cube, c'est terminé.
05:34 C'est un truc, ça fait 10 ans que je tourne plus avec le cube.
05:37 J'ai fait 50 tournées avec, c'est terminé.
05:39 Non, là, on est derrière des platines,
05:41 donc on est trois derrière des platines.
05:43 Il va y avoir effectivement...
05:44 On a un écran derrière nous qui fait qu'il y a un visuel.
05:47 Après, il y a un plan de feu, il y a suffisamment de lumière.
05:51 C'est un festival, donc il y a du matériel.
05:53 Par contre, moi, ce n'est pas une scénographie particulière.
05:55 Là, c'est vraiment un DJ set,
05:56 ce n'est pas la même chose qu'un concert.
05:58 Et c'est quoi ? Il y a trois façons de faire.
05:59 On peut faire avec du vinyle, avec des CD,
06:00 ou maintenant avec des clés USB et un Macintosh.
06:02 Avec quoi vous travaillez, Etienne de Crécy ?
06:04 Alors, ça fait longtemps qu'on ne joue plus vinyle.
06:07 C'est assez marrant que vous me parliez de ça,
06:08 parce que moi, je viens de terminer une tournée vinyle.
06:10 Mais oui, je sais, vous avez acheté...
06:11 J'ai ressorti...
06:12 Non, je n'ai pas racheté des vinyles.
06:14 Vous avez ressorti vos vinyles de 96 à 2006, c'est ça ?
06:16 Voilà, c'est ma collection de disques.
06:18 À l'époque, quand on était DJ, on achetait des vinyles.
06:20 Oui, je me souviens.
06:21 C'était là-dessus qu'il y avait la musique.
06:22 C'était comme ça qu'on pouvait les enchaîner dans un club.
06:24 Donc moi, j'ai acheté des disques pour faire mon métier.
06:27 Ils étaient dans mon studio.
06:29 Et il y a un moment, il n'y a pas longtemps,
06:30 j'ai commencé à les réécouter.
06:32 Donc, c'était des morceaux un peu vintage,
06:34 mais qui étaient intéressants.
06:35 Je me suis dit, je repars avec des vinyles.
06:37 Là, ce soir, c'est clé USB.
06:38 Il faut dire, les vinyles, c'est très contraignant.
06:40 On a fait ça pendant des années, c'était super.
06:42 Depuis que la clé USB est arrivée
06:44 et qu'on arrive à jouer la musique sur clé USB,
06:46 le vinyle, c'est vraiment contraignant.
06:48 Oui, mais c'est moins spectaculaire que le DJ
06:49 qui met son oreille comme ça et qui fait...
06:52 Alors, en fait, le DJ, son travail, c'est de passer de la musique.
06:55 En fait, ce n'est pas de faire...
06:57 Quelle que soit la manière...
06:59 Après, vous êtes d'accord qu'il est arrivé un folklore.
07:01 Il est arrivé un folklore, mais le principal,
07:03 c'est-à-dire que si vous gardez le folklore
07:05 et vous mettez de la musique de merde,
07:06 ce ne sera pas bien.
07:07 Je ne pouvais pas le dire, mais on est d'accord.
07:10 Et donc, le DJ, son travail, c'est de mettre de la musique
07:12 et d'enchaîner le bon morceau après bon morceau
07:15 en fonction de l'ambiance pour effectivement amener...
07:17 Il peut amener les gens très loin dans le délire.
07:19 L'ambiance, le son d'Ethienne de Crécy,
07:22 je suis allé le chercher dans votre Summer Mix.
07:23 Alors, c'est l'été 2023,
07:25 vous avez sorti un mix Summer,
07:27 ça veut dire été 2022.
07:29 Et il y a le titre "Rococo" qui me plaît beaucoup.
07:31 Ça commence comme ça.
07:53 Là, ça peut durer à l'hib,
07:55 pendant des minutes et des minutes.
07:57 Comment vous travaillez ?
07:57 Parce que c'est de la musique à écouter dans une ambiance festive,
08:00 pas écoutée comme ça avec la radio.
08:01 Il n'y a pas de couplet, pas de refrain.
08:03 Comment vous travaillez ?
08:03 C'est vous qui avez composé,
08:05 c'est de la musique faite par d'autres gens,
08:07 c'est vous qui avez remixé.
08:08 Comment vous fabriquez cette musique-là ?
08:10 Alors ça, par exemple, ce n'est pas moi qui l'ai fabriquée,
08:11 c'est un ami qui s'appelle Julien Delfaux,
08:13 et son nom de scène, c'est "I hear disorder".
08:16 Et donc, lui, il a fait ce morceau, les Summer Mix,
08:18 là, c'est des mix que je fais.
08:19 Alors, j'en fais moins, j'ai moins le temps,
08:22 mais c'est un mix que je faisais à chaque saison.
08:24 C'était le mix d'une vingtaine de morceaux
08:26 que je trouvais intéressants à ce moment-là.
08:28 Donc, le Summer 2022, là, il y a une quinzaine...
08:31 C'est votre playlist de l'été.
08:32 Là, c'est votre playlist à vous.
08:33 Ça, c'est ma playlist, mais ce n'est pas...
08:34 Alors, je glisse des productions à moi dedans.
08:37 Mais par contre, le but, là, c'est plutôt de faire découvrir aux gens
08:40 les morceaux que je joue en ce moment
08:41 et les morceaux que j'aime bien en ce moment.
08:42 Comment vous travaillez ?
08:43 Vous dites qu'une semaine par mois,
08:44 vous écoutez entre 2000 et 3000 morceaux.
08:46 Comment c'est possible sans se faire exploser le cerveau ?
08:49 Je me fais exploser le cerveau,
08:51 mais c'est mon métier, le DJ.
08:53 Alors, il y a maintenant que les...
08:57 les logiciels de musique ont fait des progrès énormes.
09:00 Tout le monde peut faire de la musique.
09:01 Je le dis vraiment, tout le monde peut faire de la musique.
09:03 C'est assez facile.
09:03 C'est une bonne ou c'est une mauvaise nouvelle ?
09:05 C'est une très bonne nouvelle.
09:06 C'est une excellente nouvelle.
09:07 C'est-à-dire que tout le monde s'y met
09:08 et il y a des gens qui vont faire un morceau dans leur vie.
09:10 Et si ça se trouve, ce morceau va être vraiment super.
09:13 Moi qui suis DJ, je cherche ce truc-là,
09:15 le morceau un peu inattendu
09:17 et que les autres gens n'auront pas,
09:19 qui n'auront pas bénéficié d'une énorme promo,
09:21 donc ce ne sera pas un tube.
09:22 Je cherche les morceaux.
09:23 Moi, mon travail dans un club ou dans un festival,
09:25 c'est de faire découvrir aux gens de la musique qu'ils auraient...
09:27 ils ne savaient pas encore qu'ils allaient kiffer sur ces morceaux-là.
09:29 Et donc, je cherche des morceaux inédits.
09:33 Et du coup, c'est hyper bien qu'il y ait plein de gens qui fassent de la musique.
09:38 Alors, ça rend mon boulot plus difficile
09:39 parce qu'effectivement, voilà, je dois faire le tri dans...
09:42 je ne sais plus combien, je crois qu'il y a...
09:44 sur Spotify, je crois qu'il y a 200 000 morceaux par semaine qui arrivent nouveaux.
09:48 Et donc moi, je...
09:48 Alors, ce n'est pas sur Spotify, il y a des sites spécialisés pour les DJ.
09:51 Ça s'appelle Beatport, par exemple,
09:53 où il y a aussi Juno ou Soultracks.
09:56 Ce sont des sites spécialisés, c'est que de la musique pour DJ.
09:59 - Que de la musique pour DJ.
10:00 Vous savez quoi ?
10:00 On continue d'en parler, Yann De Cressy,
10:01 parce que Culture Média continue,
10:02 on va parler de musique, on va parler de séries.
10:05 On est bien sur Europe 1.