Le Nouvel I-Média n°450 - Nanterre : De la récupération médiatique à l’émeute !

  • l’année dernière
Cette semaine pour le n° 450 du "Nouvel I-Média", Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur les images de l'intervention de la police à Nanterre suite au refus d'obtempérer d'un jeune homme de 17 ans, au volant d'une voiture, sans permis. Une affaire qui s'est terminée en drame, un drame qualifié d'inexplicable par Emmanuel Macron.
Le dossier du jour est consacré au JDD, en guerre contre le pluralisme médiatique et en grève contre l'arrivée de Geoffroy Lejeune. Une grève votée à 97% au sein de la rédaction et soutenue par 400 signataires, qui dénote d'un conformisme et d'un sectarisme certain chez tous ces journalistes.
Sans oublier les pastilles de l'information et le portrait piquant du jour consacré à Sophia Aram, une "humoriste" qui sévit sur France Inter.
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Sommaire : I-Média 450
La météo de l’info : C'est la mousson lacrymale
L’image de la semaine : Du refus d'obtempérer à l’émeute
Le dossier : Lejeune : Le JDD en grève contre pluralisme
Les pastilles de l’info :
- Les médias en mode roulette russe avec Evgueni Prigojine
- Darius Rochebin nous en Bush en coin
- Une affaire de Hijab, de foot et de Ribéry
Portrait piquant : Sophia Aram, une "humoriste" à France Inter
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Transcription
00:00 Nous sommes encore loin du compte.
00:02 Vite participer au financement de TVL, chaque don compte.
00:06 Financer TVL, c'est essentiel.
00:09 Financer TVL, c'est essentiel.
00:13 [Musique]
00:17 [Musique]
00:20 [Musique]
00:34 [Musique]
00:37 Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver
00:56 pour ce nouveau numéro du Nouvelle Imédiat.
00:59 Et bonjour Jean-Yves.
01:00 Bonjour Floriane.
01:01 Aujourd'hui on va faire un point, un très gros point même,
01:05 sur l'affaire de Nanterre.
01:07 On va revenir sur la vidéo évidemment du drame qui s'est passé.
01:11 Et puis on enchaînera avec le dossier du jour
01:14 qui sera consacré à l'arrivée de Geoffroy Lejeune dans le JDD
01:19 et la guerre des journalistes contre le pluralisme.
01:22 Et puis pour les pastilles de l'information,
01:25 on reviendra rapidement parce que vous l'avez compris,
01:27 le programme est chargé sur l'affaire russe
01:31 et également Darius Rochebin qui nous en a bouché un coin cette semaine
01:36 et le hijab dans le foot.
01:39 Et Franck Ribéry, vous allez voir,
01:42 le portrait piquant de la semaine sera lui consacré à Sophia Aram,
01:46 immédiat numéro 450.
01:48 C'est parti.
01:49 [Musique]
01:52 La météo de l'info est à la mousson.
01:56 La mousson lacrymale, la mousson d'émotion.
02:00 En cause, la mort de Nahel,
02:03 un jeune délinquant routier de 17 ans qui a refusé d'obtempérer.
02:07 Triste bien sûr.
02:09 Mais rien ne justifie d'en faire un héros
02:12 avec une minute de silence à l'Assemblée nationale.
02:15 C'est uniquement son statut de racisé
02:19 qui explique comme Arsy demande qu'on honore la mémoire de cet enfant.
02:24 Sic. Enfant au volant d'un coupé Mercedes.
02:28 C'est uniquement son statut de racisé
02:31 qui nous vaut un tweet d'homme bappé saluant,
02:34 je cite, la mémoire de ce petit ange.
02:37 Ni petit ange, ni même bon petit diable,
02:40 mais déjà en coquetterie avec la justice à 17 ans.
02:45 La valeur n'attend pas le nombre des années.
02:48 N'oublions pas que l'émotion sélective
02:50 est l'arme première de la société de propagande.
02:53 Gardons-nous de ces funestes emballements médiatiques
02:57 qui légitiment les pires émeutes.
03:00 Réinformation et raison, voilà le sens de notre émission.
03:05 Merci.
03:07 Voilà.
03:08 Je vous propose, chers téléspectateurs,
03:15 pour commencer cette image de la semaine,
03:17 de revisionner l'image de cette voiture
03:21 et de ces policiers suite au refus d'intempérer
03:25 d'un jeune de 17 ans, Naël,
03:27 le prénom qui est sur toutes les lèvres aujourd'hui.
03:29 Évidemment, cette vidéo a tourné partout,
03:42 très vite il y a eu des réactions médiatiques,
03:44 notamment, je vous propose de commencer,
03:46 chers téléspectateurs, avec cet article
03:48 de Libération de Jean-Pierre Mignard.
03:51 "Après la mort de Naël, toutes les professions
03:54 ont une génétique, celle de la police et l'impunité."
03:58 On a eu également sur Twitter la réaction de Kylian Mbappé
04:03 qui nous dit qu'il a mal à sa France,
04:05 que la situation est inacceptable
04:07 et que Naël est un petit ange
04:09 qui est parti beaucoup trop tôt.
04:12 Ce que certains internautes ont fait
04:15 et ce que j'ai fait également,
04:16 c'est que j'ai cherché dans les tweets de Kylian Mbappé,
04:18 s'il parlait de Lola ou même de l'affaire Annecy,
04:23 et bien figurez-vous que cette recherche
04:25 est vide de résultats
04:27 parce qu'il n'a jamais produit de tweets sur ces affaires.
04:30 On a également Omar Sy qui a dit que ses pensées
04:33 et ses prières allaient à la famille au proche de Naël
04:36 et qu'une justice digne de ce nom
04:38 honore la mémoire de cet enfant.
04:40 Donc évidemment, tout le gratin s'est réuni
04:43 pour parler de l'affaire Naël.
04:46 On a une réaction de Vincent Lapierre
04:49 qui est un journaliste indépendant
04:51 qui est particulièrement intéressante.
04:53 "Je suis étonnée que même avec une arme braquée sur soi,
04:56 on puisse envisager de ne pas respecter ce que dit la police.
04:59 C'est que certains ont vraiment le sentiment
05:02 que la loi et la police sont là pour la décoration.
05:05 Cette affaire démontre la faiblesse de l'État
05:08 et non sa force."
05:10 Évidemment, l'avocate de la famille s'est très vite exprimée
05:17 ainsi que la maman de Naël
05:20 qui a réagi sur l'Instagram d'Assa Traoré.
05:26 Je vous propose qu'on écoute très vite ces deux vidéos.
05:29 "Une heure après, on me dit quoi ?
05:31 On a tiré sur mon fils.
05:33 Je vais faire quoi ? Je vais faire quoi ?
05:35 Je vais pour lui, je vais acheter tout.
05:37 Je vais tout donner, tout donner,
05:39 pour qu'un fils de pute, il me retire mon fils.
05:42 Il lui met... Non."
05:44 "Est-ce qu'on a des informations sur...
05:47 Est-ce qu'il a un parcours judiciaire, un passé judiciaire ?"
05:52 "C'est peut-être un peu dommage qu'on parle tout de suite
05:54 de son passé judiciaire parce qu'en réalité, il n'en a pas.
05:57 Finalement, je pense que c'est un non-sujet en l'occurrence
05:59 et surtout un gamin qui vivait avec sa mère,
06:02 qui était très aimée dans le quartier,
06:05 qui était livreur de pizzas.
06:07 C'était un gamin qui n'avait pas de casier judiciaire
06:10 parce qu'il n'a jamais été condamné définitivement par la justice.
06:13 Donc il n'y a pas très longtemps, le gouvernement a évoqué
06:16 l'idée de faire passer le permis à 17 ans.
06:18 Donc j'ai envie de vous dire que c'est vraiment,
06:20 pour moi, absolument un non-sujet.
06:22 Qu'il ait un permis ou pas, qu'il ait 17 ans ou pas,
06:24 c'est pas ça le problème en réalité.
06:26 Tous les jours, il y a des gens qui conduisent sans permis
06:28 et qui ne seront pas tués par la police."
06:29 Dans la séquence que vous venez de voir,
06:30 il y a plusieurs choses intéressantes.
06:32 On a la mère de Naël qui a la tête sur l'épaule d'Assa Traoré,
06:36 qui est donc la personne qui filme et qui a produit ces images
06:39 sur son Instagram pour faire réagir.
06:43 Et on a également cette avocate.
06:46 Jean-Yves, je pense que vous allez nous dire quelques mots
06:48 des propos qu'elle tient.
06:50 Deux choses.
06:51 Le fait que la mère s'exprime sur l'Instagram d'Assa Traoré,
06:55 c'est un appel à l'émeute de fait,
06:57 compte tenu de la clientèle de la famille Traoré.
07:01 Alors, quant à l'avocate, elle est quand même assez étonnante
07:07 quand elle nous dit "bon, c'est un brave garçon,
07:11 c'est un livreur de pizzas".
07:13 Le livreur de pizzas, il roule en coupé Mercedes,
07:16 à 17 ans, accessoirement, on a le permis de conduire,
07:19 pour le moment c'est 18 ans quand même.
07:21 Il roule en coupé Mercedes, c'est un livreur de pizzas.
07:24 Bonsoir, Gauthi.
07:26 De plus, dire que c'est un non-sujet son casier judiciaire
07:29 ou même qu'il conduisait une voiture à 17 ans sans permis,
07:33 c'est un peu fort de café pour une avocate quand même.
07:36 On peut continuer, donc dans les réactions médiatiques,
07:41 il y a également cette réaction d'Emmanuel Macron
07:44 qui, lui, dénonce des faits inexcusables et inexplicables.
07:50 C'est vraiment inexplicable, Jean-Yves ?
07:52 Là, je crois qu'on est typiquement dans la déclaration du type
07:55 qui est derrière un bureau ou derrière un micro
07:59 et qui ne comprend pas ce qui peut se passer sur le terrain.
08:05 Oui, il est probable, c'est ce que la justice, d'ailleurs,
08:07 a décidé, en tout cas provisoirement,
08:10 en mettant en examen le policier pour usage anormal de son arme
08:15 et en le mettant en détention préventive.
08:18 Il est possible, effectivement, que ce policier ait commis une erreur,
08:22 une faute, mais je ne crois pas que ça soit inexplicable et inexcusable
08:28 quand on connaît le contexte,
08:30 quand on sait que les policiers vivent en permanence des situations de tension.
08:36 Eh bien, oui, il peut y avoir des choses comme celle-là
08:40 qui sont peut-être condamnables,
08:43 mais qui ne sont sûrement pas ni inexplicables ni inexcusables.
08:48 Je crois que là, Macron a tiré dans le dos, finalement, si j'ose dire, de ce policier.
08:55 Alors, on a l'Assemblée nationale aussi qui a fait une minute de silence
09:01 pour le jeune homme, le jeune homme de 17 ans, Nahel.
09:05 Ça aussi, est-ce que c'est surprenant, Jean-Yves, cette minute de silence ?
09:10 Il y a une tendance à faire des minutes de silence de plus en plus souvent.
09:15 Il y a un moment où il faudra peut-être arrêter avec ce processus.
09:20 Au cas particulier, je trouve que c'est quand même une minute de silence choquante.
09:26 Pourquoi ? Parce qu'on peut tout à fait déplorer la mort de ce garçon,
09:32 mais désolé pour M. Mbappé ou M. Marcy, ce n'était pas un petit ange.
09:38 Il n'avait que 17 ans et il avait déjà 15 mentions au fichier des antécédents judiciaires.
09:49 On va dire pas encore condamné, ben non, parce que la justice est lente
09:54 et même s'il a commencé très vite dans la carrière de la délinquance, il n'a que 17 ans,
10:00 mais 15 antécédents judiciaires, alors à la fois pour des refus d'obtempérer,
10:05 ça n'est pas le premier, pour des délits routiers, pour des conduites avec une fausse plaque d'immatriculation,
10:13 pour de la consommation de stupéfiants, pour de la vente de stupéfiants.
10:17 Bon, c'est pas un petit ange et je pense que la minute de silence demandée par Mme Brown-Pillais
10:24 et faite par à peu près tout le monde à l'Assemblée nationale,
10:28 dans une Assemblée nationale quand même clair-sommée, n'était pas appropriée.
10:33 - D'autant plus qu'on se souvient qu'il y avait eu une minute de silence pour le drame d'Annecy,
10:38 ses enfants qui avaient été poignardés dans des poussettes,
10:41 mais que les médias par exemple avaient titré pour la minute de silence du Rassemblement national pour Lola
10:47 que c'était une minute de silence qui divise.
10:50 Et donc là, on a des termes qui sont très intéressants
10:54 et France Info nous dit également, Jean-Yves, que l'automobiliste,
10:59 si on peut l'appeler automobiliste étant donné qu'il n'a pas de permis de 17 ans,
11:02 avait été déféré au parquet de Nanterre le week-end précédent les faits
11:07 pour refus d'obtempérer là également sans être présenté à un juge pour enfants.
11:12 Donc voilà, un refus d'obtempérer parmi tant d'autres.
11:16 - Derrière ça, objectivement, il y a la création d'un droit à conduire sans permis
11:21 pour certaines catégories de population.
11:23 C'est ça qu'il y a derrière ça.
11:25 Vous ou moi, si on conduit sans permis, on va avoir des soucis.
11:28 Mais dans certains quartiers, bon, conduire sans permis, pourquoi pas.
11:33 C'est la création d'un droit à conduire sans permis dans certains quartiers
11:37 pour certaines catégories qui est finalement en construction derrière cette affaire.
11:43 - Jean-Yves, vous venez d'évoquer le CV juridique de Nahel.
11:48 Quelles sont vos sources ?
11:50 - Alors, mes sources sont les sources d'Europe 1
11:55 qui ont eu eux-mêmes des sources policières
11:59 et ces sources n'ont pas été contestées.
12:03 Simplement, pourquoi c'est Europe 1 qui le sort ?
12:06 Parce que Europe 1, c'est aujourd'hui dans le groupe des médias Bolloré
12:13 où il y a une liberté de dire les choses
12:16 alors que les autres médias sont dans une logique d'étouffement des faits.
12:20 Et vous comprenez pourquoi il y a une guerre aussi terrible menée au groupe Bolloré ?
12:25 Parce que c'est une guerre pour l'occultation, c'est une guerre pour le déni.
12:30 - Alors, si on revient sur les refus d'obtempérer, justement, Jean-Yves,
12:35 ce qui est très intéressant, c'est qu'on a quelques chiffres.
12:38 Il y a eu 13 morts en 2022 suite à des refus d'obtempérer, nous dit Le Point
12:45 et que cela posait des questions sur l'usage des armes par la police.
12:50 Et Le Monde avait produit un live avec des questions d'internautes
12:54 qui est tout à fait intéressant.
12:56 En 2022, c'était en septembre 2022, puisqu'il revenait sur un fait de refus d'obtempérer,
13:03 justement, qu'il avait fait moins de bruit cette fois-ci.
13:06 Donc, on apprend ceci dans cet article.
13:09 On apprend que le nombre de refus d'obtempérer a été multiplié par 25
13:13 au cours des 30 dernières années.
13:16 On a également des questionnements sur l'ouverture de feu par les forces de l'ordre
13:23 qui est en augmentation, là aussi, depuis l'adoption d'une loi en janvier 2017
13:28 pour préciser le cadre des interventions de la police.
13:32 Mais on a une question d'internautes aussi, là, que je vais souligner.
13:38 Peut-on connaître le nombre de policiers ou gendarmes blessés ou tués
13:41 suite à un refus d'obtempérer ?
13:43 Parce que là, 13 morts, il s'agit de 13 morts d'interpellés.
13:47 – De non-obtempérants.
13:49 – Exactement.
13:51 Mais pour les policiers ou les gendarmes qui sont blessés dans ce genre d'intervention,
13:55 comme ceux qui sont traînés sur plusieurs mètres
13:58 pour des interventions sur des scooters, etc.
14:01 Eh bien là, on a Aston Albertini,
14:03 qui est le spécialiste des questions liées à la police,
14:05 qui répond à la question en disant qu'il était difficile
14:09 d'obtenir des données précises sur la question,
14:12 sauf à recenser chaque cas, ce qui n'est donc pas fait,
14:15 avec le risque d'approximation qu'entraînerait une telle entreprise.
14:18 Parce qu'on a parfois des policiers ou des gendarmes
14:20 qui sont déclarés décédés ou grièvement blessés
14:23 et qui basculent finalement dans l'une ou l'autre de ces catégories pré-énoncées.
14:28 Donc on a des statistiques qui sont très compliquées,
14:31 d'autant plus qu'ils nous expliquent qu'en fait,
14:33 police et gendarmerie publient chacune de leurs côtés,
14:35 leurs éléments statistiques, et que donc, visiblement,
14:38 pour certains chiffres, eh bien c'est trop difficile
14:40 de créer du contenu médiatique.
14:42 – Voilà, il y a des domaines dans lesquels on ne cherche pas trop les statistiques.
14:45 Alors plusieurs remarques, d'abord le fait que des refus d'obtempérer
14:49 débouchent sur de graves problèmes pour des policiers,
14:52 il n'y a pas besoin de remonter très loin,
14:54 il y a eu un policier qui a été traîné sur 30 mètres
14:56 dans la nuit de mardi et mercredi à Grenoble.
14:58 Alors il n'est pas mort, heureusement, mais il a été traîné sur 30 mètres
15:02 par refus d'obtempérer.
15:03 Donc ça, c'est quand même le quotidien des policiers,
15:05 dans la mesure où il y a un refus d'obtempérer toutes les 20 minutes.
15:09 Et vous avez dit, à juste titre, que ça a été multiplié par 25,
15:12 25 au cours des 30 dernières années.
15:14 Alors pourquoi ?
15:15 Allez, on va dire les choses, il y a deux raisons complémentaires.
15:19 Il y a d'abord un recul, effectivement, de l'autorité publique,
15:22 qui est un peu général, et puis il y a le comportement
15:29 qu'on constate dans les quartiers de l'immigration en particulier,
15:32 qui sont de plus en plus nombreux, où il y a une hostilité
15:37 dans l'application des demandes de la police.
15:40 Mais Jean-Yves, on n'a pas de statistiques ethniques, nous, en France,
15:43 pour ce cas précis ?
15:45 Alors évidemment, en France, à chaque fois qu'il y a un problème,
15:49 on évite les statistiques qui permettent de le quantifier.
15:53 Alors moi, je dirais deux choses.
15:55 On pourrait demander légitimement aux autorités du ministère de l'Intérieur
16:01 de faire une cartographie des lieux où il y a les refus d'obtempérer.
16:08 On verra quels sont les lieux, quels sont les quartiers concernés.
16:12 Mais si on regarde...
16:13 Surtout les quartiers sensibles.
16:14 Les quartiers sensibles, on est dans la Novelande.
16:17 Les quartiers sensibles, les quartiers populaires,
16:20 les quartiers en difficulté, on est dans la Novelande.
16:23 La vérité, c'est que c'est les quartiers de l'immigration.
16:25 Et on a alors, à défaut d'avoir des statistiques en France,
16:28 on a des statistiques en Allemagne qui permettent d'évaluer
16:33 la surreprésentation par nationalité des refus d'obtempérer.
16:38 Parce que les mêmes phénomènes existent un peu dans tous les pays européens.
16:44 Bon. Et alors en Allemagne, c'est tout à fait parlant,
16:47 puisque la proportionnalité des refus d'obtempérer est 15 fois plus forte
16:53 pour les nationalités issues du Maghreb.
16:57 Et 13 fois plus forte pour les Africains hors Maghreb.
17:02 Deux fois plus forte seulement pour les Turcs.
17:06 Alors vous allez me dire, c'est par nationalité, c'est pas par origine,
17:11 mais ça montre bien que ce phénomène est corrélé avec, au fond,
17:19 le refus qu'on peut constater dans beaucoup de quartiers de l'immigration
17:24 d'accepter la loi commune.
17:28 C'est valable dans l'ensemble des pays d'Europe.
17:33 Et je pense qu'il est tout à fait possible de faire un peu de travail comparatiste,
17:38 puisque nous n'avons pas de statistiques en France.
17:41 Eh bien, essayons de regarder si les statistiques des pays voisins
17:46 ne peuvent pas nous éclairer.
17:48 Alors Marine Tondelier était interviewée sur Sud Radio
17:52 et évidemment le journaliste a parlé de l'affaire Nahel.
17:56 Je vous propose de réécouter ses propos.
17:59 On a cette séquence choquante et on a le sentiment qu'on va vers une
18:03 américanisation de la police et ça on ne le laissera pas faire.
18:07 Et il va falloir un moment que cette société, que ça lui plaise ou non,
18:11 adresse le problème du racisme dans la police.
18:13 Est-ce que vous pensez que c'est du racisme ?
18:15 Mais évidemment qu'il y a du racisme dans la société.
18:18 Oui, bien sûr. Mais pourquoi du racisme dans cette affaire ?
18:21 Évidemment qu'il y a du racisme dans la police, pas tous les policiers.
18:23 Non mais là, est-ce que c'est une question de racisme ?
18:25 Je suis désolée, mais je vais le dire très concrètement,
18:28 je n'ai jamais vu un non-racisé se faire tuer pour un refus d'obtempérer.
18:32 Jamais.
18:33 Alors déjà, ce que dit Marine Tondelier, Jean-Yves, est factuellement faux,
18:36 parce que Ève de Souches a par exemple ressorti un article
18:40 qui nous indique que Romain, 26 ans, a été tué par un policier à Paris
18:44 après un refus d'obtempérer, et ce n'était pas un racisé,
18:48 on voit même sa photo, il a un petit chat dans les mains,
18:51 et là, la famille aussi essaye de comprendre ce qu'il s'est passé,
18:55 c'était dans une rue du 9e arrondissement de Paris
18:59 après un refus d'obtempérer.
19:01 Donc voilà, des cas comme ça, il y en a des tas.
19:03 Il y a eu un autre cas, Place Vauban, il y a quelques années, ça existe.
19:07 Alors évidemment, Mme Tondelier nous dit, il n'y a jamais de non-racisé.
19:11 Pourquoi ? Parce que Mme Tondelier, elle ne regarde pas les faits,
19:14 elle écoute les médias.
19:16 Et il est évident que le bruit médiatique est radicalement différent
19:21 suivant qu'il s'agit, bon, d'un Français de Souches,
19:27 bon, ça n'intéresse pas grand monde, ou d'un racisé.
19:31 Alors là, il y a tout le tonnerre médiatique qui se met en place.
19:36 Alors là aussi, si vous permettez, on va faire un peu de comparatisme,
19:40 mais non pas cette fois avec...
19:42 – Pas avec l'Allemagne.
19:44 – Pas avec l'Allemagne, mais avec les États-Unis.
19:46 Elle nous a dit d'ailleurs, Mme Tondelier, à juste titre,
19:48 qu'il y avait une certaine américanisation, bah oui,
19:50 parce qu'il y a à la fois l'influence culturelle des États-Unis,
19:53 et puis il y a la racialisation qui vient des États-Unis.
19:57 – C'est le cas ici aussi d'ailleurs.
19:59 – Et aux États-Unis, il y a une étude qui a été faite
20:03 qui utilise du bruit médiatique selon que la victime est blanche ou noire.
20:11 Et le rapport est de 1 à 100, voire de 1 à 1000, dans l'affaire de Floyd.
20:18 C'est une étude qui a été publiée sur un compte Twitter que je recommande,
20:23 qui est celui de Je réinforme.
20:25 Voilà, donc là aussi, comparatisme, alors on me dit,
20:28 aux États-Unis, c'est pas en France.
20:30 Ici, on travaille avec les statistiques dont on dispose.
20:33 – Naturellement.
20:35 Alors bien sûr, des vidéos aussi, on a pu en trouver des tas de la sorte,
20:40 des émeutes, et notamment, moi je voudrais revenir sur la revue de presse
20:45 de cet adolescent qui a été tué par un policier à Nanterre,
20:48 parce qu'on a à Mante-la-Jolie une mairie de quartier qui a été incendiée.
20:53 BFM TV nous parle de tensions.
20:56 Sur RMC, on nous parle de violences urbaines.
21:00 Dans Le Parisien, ce sont des échafourées.
21:03 Alors les images, je vous les mets juste là,
21:06 on peut voir par exemple des pompiers qui se font agresser
21:11 par des tirs de mortier ou de feu d'artifice.
21:14 Et puis la nuit, c'est un véritable feu d'artifice,
21:17 mais non pas dans les airs, mais en ligne, en ligne,
21:22 sur les policiers qui essayaient de sécuriser le quartier de Nanterre.
21:27 À Pablo Picasso notamment, on les voit qui sont visés par ces tirs.
21:34 Jean-Yves, là aussi, peut-être un point sur cette réaction médiatique.
21:38 – Alors là, les premières réactions que vous citez,
21:40 c'est celles du premier jour où les médias sont en mode midoration,
21:44 où ils parlent d'échafourées.
21:47 Alors, on sait, la deuxième nuit a été beaucoup plus chaude,
21:51 malgré ou à cause des propos de Macron,
21:55 sur le fait inexcusable, inexplicable, comme l'a dit…
22:01 – Les minutes de silence n'éteignent pas les incendies.
22:04 – Les minutes de silence n'éteignent pas les incendies,
22:07 et on peut avoir à la fois le déshonneur et les émeutes,
22:13 c'est pas incompatible.
22:15 Alors, ce qui est quand même frappant dans ces événements,
22:19 c'est qu'on dit, c'est un peu comme en 2005,
22:22 il y avait eu effectivement une série d'émeutes
22:24 à la suite de la mort de Zayed et Bouna,
22:27 qui étaient poursuivis par la police,
22:29 mais qui s'étaient tués eux-mêmes en rentrant dans un transformateur électrique.
22:34 Mais par rapport à 2005, il faut voir l'évolution que ça va prendre,
22:38 mais c'est plus ample, ça concerne plus de villes,
22:43 ça concerne plus de lieux, plus de…
22:48 Il y a eu un tramway qui a été brûlé à Clamart,
22:53 il y a eu des attaques de commissariat,
23:00 on pourrait dire, on comprend, ils sont fâchés contre les policiers,
23:04 mais pas seulement de commissariat, de mairie, de mairie annexe,
23:08 d'école, de crèche, de crèche, de centres sociaux.
23:13 Quel est le sens de cela, si ce n'est faire une guerre totale aux institutions ?
23:19 Et puis il y a une chose qui est très importante,
23:21 il y a deux choses qui sont très importantes,
23:23 c'est les attaques, non pas seulement de policiers, mais de pompiers.
23:27 Les pompiers, ils n'ont jamais fait le moindre mal,
23:33 ils sauvent, ils interviennent, les pompiers sont attaqués,
23:36 ce n'est pas nouveau, ça fait une quinzaine d'années que les pompiers sont attaqués,
23:39 mais là ça prend une ampleur nouvelle.
23:41 Et puis il y a une chose aussi que disait ce matin sur France Info,
23:48 le maire de Mont-Saint-Barol,
23:50 je ne sais pas quelle est sa tendance politique d'ailleurs,
23:53 il doit être, enfin peu importe,
23:56 mais qui était bouleversé par ce qu'il avait vu de destruction dans sa commune,
24:00 et il ne croyait absolument pas à la thèse de l'émotion spontanée,
24:06 il expliquait que tout ça était voulu, préparé,
24:11 et notamment pour une raison très simple,
24:13 c'est qu'il y a beaucoup de munitions,
24:15 ce n'est pas des munitions guerrières,
24:20 mais ce sont des mortiers de feu d'artifice,
24:23 qu'il y a en nombre considérable,
24:26 puisqu'on voit partout, y compris utilisés contre des armes,
24:30 je crois que c'est à Nanterre,
24:32 où ils ont été utilisés en tir tendu contre un policier.
24:37 Et donc la thèse de l'embrasement spontané est évidemment tout à fait illusoire,
24:45 il est possible d'ailleurs que ça se calme,
24:47 puisqu'au fond, les bandes de dealers,
24:50 leur objectif c'est d'interdire à la police d'intervenir,
24:54 une fois qu'ils auront eu un peu satisfaction,
24:56 ils calment le jeu pour reprendre au fond leur petit commerce.
25:00 En tout cas, pourquoi les destructions sont aussi importantes ?
25:04 Précisément parce qu'on a dit à la police, vous n'intervenez pas.
25:07 Et donc la police n'intervient de fait que pour protéger les pompiers
25:12 qui tentent d'éteindre les incendies de véhicules, de mairies,
25:20 ce n'est pas bon pour la planète.
25:22 En prime.
25:23 En prime.
25:24 Fierté à les spectateurs, vous l'aurez compris,
25:27 affaire à suivre sur e-média suite à cette récupération médiatique
25:32 qui risque de provoquer un embrasement en France,
25:36 place maintenant au dossier du jour.
25:38 [Générique]
25:44 On continue, chers téléspectateurs, avec l'affaire du JDD,
25:48 suite à la déclaration de l'arrivée de Geoffroy Lejeune.
25:52 La grève a été déclarée au JDD,
25:56 Arnaud Lagardère lui défend la nomination de Geoffroy Lejeune.
26:00 Pendant que la rédaction maintient son mouvement,
26:03 ils ont voté la grève et le JDD n'est pas sorti dimanche dernier,
26:09 un fait rarissime, nous dit France Info.
26:12 La rédaction du JDD, elle, a décidé de poursuivre sa grève
26:16 puisque mercredi matin, hier à l'heure où nous parlons,
26:19 ils ont revoté un bulletin secret à 97%
26:23 en faveur de la poursuite du mouvement de grève.
26:26 Donc on verra si le JDD va sortir la semaine qui suit.
26:30 Et je dois bien vous faire un petit point d'une influenceuse
26:34 que vous allez apprécier, chers téléspectateurs.
26:36 Il s'agit de Rima Abdoulmalak qui vous parle de sa "morning routine"
26:40 comme on dit.
26:42 Bientôt vous aurez su la marque de son dentifrice
26:44 et le nom de son professeur de théâtre pour faire des interventions
26:47 pendant le Molière parce qu'elle a tweeté ceci.
26:49 "Mon rituel du dimanche, c'était de me réveiller avec le JDD."
26:52 "Aujourd'hui, il ne paraît pas. Je comprends les inquiétudes de sa rédaction."
26:56 "En droit, le JDD peut devenir ce qu'il veut tant qu'il respecte la loi."
27:01 "Mais pour nos valeurs républicaines, comment ne pas s'alarmer ?"
27:05 nous dit-elle.
27:06 Ministre de la Culture, ministre de la Censure.
27:08 Exactement. On a eu une réaction très rapide d'Elisabeth Lévy
27:12 qui retweet en disant que Rima Abdoulmalak est inquiète
27:17 de l'arrivée de l'ami Geoffroy au JDD.
27:20 "La ministre de l'Information et de l'édification des masses
27:23 pourrait-elle m'indiquer ce que nous devons mettre à la une du prochain causeur ?"
27:28 Le causeur d'ailleurs qui a été très clair en produisant un article
27:32 sur Julia Cagé qui propose de priver de subvention tout média
27:38 dont la direction n'est pas approuvée par la rédaction.
27:40 Ce qui revient à instaurer des soviets.
27:43 Cela indique aussi que pour ces gens-là, les subventions achètent
27:46 le conformisme idéologique, nous disent-ils dans cet article.
27:49 Et pourquoi Julia Cagé est-elle attaquée ?
27:51 Eh bien parce qu'elle a produit ce tweet.
27:53 "Non, Madame la ministre, le JDD ne peut pas devenir ce qu'il veut
27:56 car il produit un bien public, l'information.
28:00 C'est pour cela qu'il bénéficie d'aides à la presse."
28:02 Et là, vous voyez où elle veut en venir.
28:04 "Conditionnons ces aides à l'agrément du choix du directeur de la rédaction
28:09 par la majorité des journalistes, majorité qui a voté pour la grève."
28:13 Alors c'est en boucle.
28:15 C'est-à-dire qu'on ne donne plus les subventions
28:18 qu'à ce qui est politiquement correct.
28:20 Alors je rappelle, il y a simplement 10 ans,
28:22 Rivarol, qui était quand même à l'extrême du spectre non politiquement correct,
28:27 on peut dire, avait des subventions.
28:30 Parce que c'est la liberté de la presse, on a droit à des subventions.
28:33 Et puis on a supprimé, on a supprimé à présent aussi,
28:36 puis on a rétabli, puis on a supprimé à veillance actuelle,
28:39 et maintenant on va supprimer à tout ce qui n'est pas politiquement correct.
28:42 Ça, c'est la première remarque.
28:44 La deuxième remarque, sur la rédaction du JDD.
28:47 Bon, allez, il serait pour la grève à 60 ou 70%.
28:51 On dirait, bon, il y en a 30 ou 40% qui pensent autrement.
28:54 Il y a un certain pluralisme.
28:56 À partir du moment où ils sont à 97%,
28:59 dans un sens, contre l'arrivée de l'eau jaune,
29:01 c'est que ce n'est pas pluralisme.
29:03 C'est un média monocouleur.
29:05 Voilà. Ce qu'ils combattent, c'est le pluralisme.
29:08 Je reviens à ce que j'ai dit tout à l'heure.
29:10 Le pluralisme qui permet de dire les choses.
29:13 Ce qu'on reproche à la presse bolloré,
29:15 c'est de lever le coin du valve sur la réalité,
29:19 comme on l'a vu par exemple,
29:21 sur le pédigré des antécédents judiciaires,
29:25 d'idées nommées Maël. Voilà.
29:27 – Exactement. Alors, Julia Cagé,
29:29 qui, je le précise parce que j'allais l'oublier,
29:31 est professeure d'écho à Sciences Po Paris.
29:35 Elle a également écrit "Libre et égo en voix",
29:38 "Le prix de la démocratie" chez Fayard,
29:41 et "Sauver les médias, l'info à tout prix" pour l'INA.
29:45 – Voilà. Alors, dernier point qu'on peut peut-être commenter,
29:47 c'est cette carte que vous voyez,
29:49 où il y a l'ensemble des médias.
29:52 Et vous avez la partie bleue, ce sont les médias de Bolloré.
29:56 Donc vous voyez, ça représente à peine le dixième.
30:00 Et dans ces médias du groupe Bolloré,
30:04 il y en a qui continuent d'être, pour le moment,
30:07 totalement politiquement corrects,
30:09 comme le JDD par exemple.
30:11 C'est-à-dire qu'on reproche à Bolloré
30:13 d'essayer d'apporter un peu de pluralisme,
30:16 un peu de pluralisme,
30:18 dans un espace médiatique qui représente
30:21 à peine 10% de l'ensemble de l'espace médiatique français,
30:24 et même plutôt 5% que 10%.
30:27 Donc vous voyez, ils ne tolèrent rien.
30:29 – Rien du tout.
30:30 – Rien du tout. Il faut qu'ils aient le monopole.
30:32 – Exactement. Et d'ailleurs, des personnalités,
30:35 Jean-Yves, se sont insurgées.
30:37 Un article du Monde nous fait part
30:39 que 400 personnalités dénoncent l'arrivée de Geoffroy Lejeune
30:44 à la tête du JDD.
30:46 On a par exemple, nous dit le Monde,
30:48 Élisabeth Badinter, Jo Estar, Lionel Jospin
30:52 qui se mobilisent contre le fait que le JDD
30:56 ne peut pas devenir un journal au service des idées d'extrême droite.
30:59 – Ah ! Ah ! Ça s'appelle le pluralisme.
31:03 Mais ça, manifestement, ça a du mal à rentrer dans leur petite tête.
31:07 – Vous avez sans doute entendu tout et n'importe quoi
31:13 sur la rébellion qui s'est passée en Russie.
31:16 Eh bien c'est normal parce que les médias ont été très imprudents.
31:20 On a par exemple cet article de La Dépêche.
31:23 "Rébellion en Russie, le pouvoir de Poutine est profondément ébranlé
31:27 selon l'ex-ambassadeur de France Jean de Glignasti."
31:31 On a L'Express.
31:33 "La rébellion de Wagner en Russie révèle des fissures réelles selon Washington."
31:39 On a Slate.
31:41 "Rébellion de Prigojin, la Russie au bord de l'effondrement politique."
31:45 "La chevauchée de la milice Wagner a dévoilé la décomposition de l'armée de l'État russe."
31:51 Ça, c'est le Figaro avec l'Ormandville.
31:54 Jean-Yves, je crois que vous allez nous en dire un peu plus sur cette journaliste.
31:57 – Oui, alors il y a un certain nombre d'articles qui finalement disent
32:00 "ben oui, c'est vrai que le pouvoir russe a été quand même à minima ébranlé."
32:05 Simplement, tout le monde a parlé très vite.
32:08 Dans les 24 heures, tout le monde a parlé très vite,
32:10 tout le monde a commenté, objectivement,
32:13 sur des faits qu'ils ne connaissaient pas complètement,
32:16 qu'ils ne comprenaient pas complètement.
32:18 – Ils n'ont pas cru clair.
32:19 – Donc il aurait fallu, à minima, être prudent.
32:23 Alors, je dois dire que Mme Mondeville a été, elle, carrément imprudente.
32:29 Les autres, bon, il faut dire qu'il y a des fissures à Moscou.
32:33 Oui, certainement, oui.
32:36 Dire que la Russie est au bord des fondements politiques,
32:39 c'était peut-être un peu prématuré.
32:41 Mais Mme Mondeville dit "la milice Wagner a dévoilé la décomposition
32:47 de l'armée et de l'État russe", ce qui est déjà arrivé dans l'histoire,
32:52 en 1917 ou en 1991, donc ça pourrait arriver encore.
32:57 Mais en l'occurrence, ça n'est pas le cas.
33:01 Et ce n'est pas quand même indifférent de savoir que c'est Mme Mondeville du Figaro
33:06 qui a dit cela, parce que Mme Mondeville est une journaliste engagée
33:11 à les senior fellows de l'Atlantic Council.
33:15 Qu'est-ce que c'est que l'Atlantic Council ?
33:17 C'est un think-tank atlantiste, otaniste,
33:23 qui a entre 30 millions et 50 millions de budget annuel,
33:30 avec lequel il finance des études,
33:34 et donc il finance les gens qui reçoivent les études qui leur sont commandées.
33:39 Donc je crois que Mme Mondeville a tout à fait le droit de dire ça,
33:42 mais le Figaro devrait préciser peut-être qu'elle est senior fellow
33:48 de l'Atlantic Council. Voilà, c'est tout.
33:52 De même qu'on disait à un moment, quand il y avait les médias Russia Today et autres,
33:57 on disait "médias financés par l'État russe".
34:01 Oui, après tout, c'était une information.
34:04 – Ça recontextualise les faits et les propos. – Ça recontextualise l'article.
34:08 – Tout à fait. Finalement, Jean-Yves, il y a une seule personnalité
34:13 qui a tenu des propos cohérents, et vous allez nous étonner,
34:16 et étonner les téléspectateurs.
34:18 – Oui absolument, parce qu'il s'agit de Nathalie Loiseau,
34:22 qui est députée européenne Renaissance, qui a été la chef de file
34:26 des candidats Renaissance aux élections européennes de 2019,
34:32 et qui fait ce tweet, je trouve assez juste,
34:37 "Retour sur la journée d'hier et petit guide de traduction
34:41 à propos des experts de plateau. La situation est complexe."
34:45 Ça veut dire que je n'ai aucune information.
34:47 À ce stade, tout devient possible. Ça veut dire que je ne comprends rien.
34:51 Merci à ceux qui ont osé dire "je ne sais pas", "ils sont trop rares",
34:56 bravo à ceux qui ont résisté à l'appel des Sunlight,
34:59 parce qu'ils savaient qu'ils ne savaient pas, ils se reconnaîtront,
35:02 je pense qu'elles se reconnaissent elles-mêmes,
35:04 mais c'est vrai que ceux qui ont refusé d'aller sur les plateaux,
35:08 y compris si ce sont des gens comme Mme Loiseau,
35:11 ont eu du mérite plutôt que d'aller bavarder sur des choses
35:18 qu'ils ne connaissent pas. Alors M. Youfolle, lui,
35:22 allume les généraux de plateau qui, pour lui,
35:25 ressemblent de plus en plus aux médecins de plateau.
35:28 Aux médecins de plateau aussi, pendant le Covid.
35:31 C'est un peu vrai. Le problème du plateau, c'est qu'il faut dire des choses
35:34 très fortes, très vite, sur des sujets qu'on connaît parfois très mal.
35:39 – Elle va pouvoir préfacer bientôt, je pense, Mme Loiseau,
35:43 le prochain livre que vous produirez sur la réinformation, Jean-Yves.
35:45 – Peut-être, je lui demanderai peut-être, je ne sais pas si elle acceptera,
35:48 mais en tout cas, bravo à elle.
35:51 – Alors, il n'y a pas que les médias qui ont été imprudents
35:55 sur ce conflit qui a eu lieu au cœur de la Russie,
35:59 cette rébellion même, utilisons les mots justes,
36:03 on a Joe Biden qui a été interviewé sur la situation russe,
36:08 c'était mercredi dernier, hier, alors nous parlons.
36:12 Et Joe Biden, il a un petit peu confondu certaines choses en géographie,
36:19 les propos ne sont pas très clairs, mais je vous propose de les entendre.
36:22 [Bruits de la télé]
36:33 – Traduisez-nous le président Biden.
36:35 – Alors, le journaliste lui demande quelles sont vos impressions
36:39 sur les événements de la Russie, il dit, il est en train de perdre la guerre en Irak,
36:44 et ensuite il dit, c'est une sorte de paria dans le monde entier,
36:48 et là, ce qui va être particulièrement intéressant, Jean-Yves,
36:51 c'est le traitement médiatique de ce propos de Joe Biden,
36:56 les médias vont corriger Joe Biden, parce qu'il parle évidemment
37:01 de la guerre en Ukraine lorsqu'il dit "guerre en Irak",
37:04 mais c'est encore un dérapage de Joe Biden, et les médias, eux, disent "Poutine",
37:10 Joe Biden qualifie Poutine de paria qui perd clairement la guerre en Ukraine,
37:14 ça c'est le soir, alors qu'il dit "la guerre en Irak".
37:17 On a L'Express qui, lui, revient sur "perd clairement la guerre", point,
37:21 il ne continue pas plus loin pour ne pas méciter le président Joe Biden,
37:27 on a Ouest France qui reste "qui perd clairement la guerre",
37:31 et on a également La Presse.ca qui corrige également Biden
37:36 qui perdait clairement la guerre en Ukraine.
37:39 Donc c'est intéressant maintenant, il faut que les médias fassent la vérification.
37:43 Alors, ça peut arriver à l'absurde, mais avec Biden, c'est quand même
37:48 extraordinairement fréquent, et donc ça pose quand même la question de savoir
37:54 si Biden gouverne vraiment les États-Unis,
37:58 ou si c'est un peu comme à la fin de Bouteflika en Algérie,
38:02 où Bouteflika était le président en titre, mais derrière,
38:07 c'était un groupe de militaires occultes, ou de mafias occultes,
38:13 qui gouvernaient, qui gouvernent les États-Unis aujourd'hui ?
38:17 C'est la vraie question, je ne sais pas, honnêtement, je ne réponds pas,
38:19 mais je pense que les médias devraient quand même commencer à poser la question.
38:23 Je dois dire que ce matin, j'ai entendu sur France Info
38:27 qu'on citait quand même la phrase "Poutine a perdu la guerre en Irak".
38:36 Voilà, donc il y a quand même la répétition des erreurs, on va dire, des égarments,
38:46 qui commencent quand même à amener certains journalistes à se poser des questions.
38:51 Ils sont un peu lents, ils sont un peu lents, mais enfin ça doit finir par arriver.
38:55 [Générique]
38:58 – Autre fait étonnant, chers téléspectateurs, on a Darius Rocheban,
39:02 le journaliste phare de LCI, fort engagé sur la guerre en Ukraine,
39:07 qui a interrogé John Kerry, et il lui a posé une question très particulière.
39:13 Je vous propose de réécouter cette séquence.
39:15 – Vous les Américains, vous avez commis le crime d'agression en Irak,
39:19 et ces pays du sud disent "mais est-ce qu'il faut juger George Bush ?
39:23 Pourquoi un George Bush n'est pas jugé de la même façon ?
39:25 Vous y seriez favorable ?
39:27 – Non.
39:28 – Pourquoi ?
39:29 – Parce qu'il n'y a pas eu d'accusation à l'encontre du président Bush.
39:39 Alors s'il y avait eu des abus de pouvoir, oui.
39:41 – Jean-Yves, là Darius nous en a bouché un coin.
39:44 – Ah oui, il est très… La formule est excellente Floriane, oui.
39:48 Alors là, il est quand même incroyable, parce qu'il pose benoîtement la question
39:53 "est-ce qu'il ne faudrait pas poursuivre Bush pour la guerre en Irak,
39:57 qui a fait effectivement des centaines de milliers de morts,
40:01 peut-être des millions de morts ?
40:03 Bon, et après il le relance quand même en disant
40:08 "mais en fait c'est sur la base d'un mensonge",
40:10 et Kerry lui répond "on ne va pas ouvrir le dossier, on passe".
40:14 Bon, mais enfin, Rochebin a posé la question, voilà, après tout…
40:19 – Un bon point.
40:20 – Il nous arrive de le critiquer, bon alors là on a fait un bon point pour l'oiseau,
40:25 maintenant un bon point pour Rochebin, il va être temps de terminer l'émission.
40:29 [Générique]
40:34 – Chers téléspectateurs, un peu de foot maintenant,
40:37 on va parler de Hidjab, et puis on va parler de Ribéry aussi, vous allez voir.
40:42 Le Conseil d'État doit se prononcer sur le règlement
40:46 de la Fédération française de football, sur est-ce qu'on autorise ou pas
40:50 le port de tenue manifestant une appartenance religieuse,
40:54 dont le voile et le Hidjab sportif.
40:58 Donc tout le monde suit de près ces informations,
41:02 on a le Parisien par exemple, qui dit que l'avis est favorable
41:06 du côté du rapporteur public, mais qu'on attend la décision
41:10 à la mi-juillet ou plus tard.
41:12 On a quasiment que Le Figaro finalement, qui est revenu sur les propos
41:16 de l'avocat de la Fédération française de football,
41:19 qui lui s'oppose au port du Hidjab en compétition,
41:22 ce sont les Hidjabeuses qui ont lancé le sujet,
41:26 et qui dit, voilà ceci, le voile n'est pas un couvre-chef ordinaire,
41:30 mais la manifestation ostentatoire de la soumission des femmes aux hommes,
41:36 qui ne va pas mettre de sitôt sur un pied d'égalité
41:39 le football féminin et le football masculin,
41:42 puisque c'est aussi une question, mais passons.
41:44 On a BFM avec RMC qui titre "Hidjab dans le sport, le sujet qui divise".
41:50 Et puis, fierté les spectateurs, je vous propose pour la seconde fois
41:54 dans cette émission de réécouter Marine Tandelier,
41:57 parce qu'on lui a posé la question également sur le Hidjab dans le sport,
42:01 et là j'avoue que les bras m'en tombent sur sa réponse.
42:04 - Souvent je constate que c'est contre des femmes et des musulmanes,
42:08 donc ça me pose un problème.
42:10 Je vais prendre un exemple d'un footballeur de chez moi,
42:12 quand Franck Ribéry fait un signe de croix avant le coup d'envoi,
42:16 ou prie après un but, j'entends pas de polémique.
42:19 - Mais porter un signe religieux sur un stade, ça ne vous choque pas ?
42:23 - Vous n'avez jamais vu de crucifix sur un footballeur ?
42:25 Moi j'en ai déjà vu, et je n'ai pas été au conseil.
42:27 - C'est assez... faudrait quand même peut-être lui dire que
42:31 Ribéry est converti à l'islam depuis 2006.
42:35 - Il s'appelle Bilal Youssouf Mohamed, pour son islamique.
42:39 - Il faudrait quand même qu'elle mette un petit peu à jour ses fiches.
42:43 Et je crois qu'il n'a jamais fait de signe de croix,
42:45 il y a peut-être d'autres footballeurs, ça peut arriver, oui.
42:48 Je pense à des footballeurs serbes par exemple, ça peut arriver, oui.
42:52 Mais Ribéry...
42:54 - Puis les crucifix sur le terrain, on a un peu du mal.
42:57 Alors justement, il parle du conseil d'État, Marine Tandelier, Jean-Yves,
43:00 et on a un mot à dire sur le conseil d'État,
43:03 qui a produit un communiqué de presse d'ailleurs.
43:07 - Oui, alors le conseil d'État est très fâché,
43:09 parce que la position de son rapporteur a été fortement critiquée.
43:15 Et en fait, ils vont rendre leur jugement d'ailleurs aujourd'hui,
43:18 on ne l'a pas, enfin leur décision plus exactement aujourd'hui,
43:21 mais en gros ils n'admettent pas d'être critiqués.
43:25 Alors ça pose un réel problème,
43:27 parce que le pouvoir judiciaire, notamment le conseil d'État,
43:31 prend des décisions politiques absolument considérables.
43:35 C'est eux par exemple qui ont imposé le regroupement familial à partir de 1978.
43:41 C'est eux qui ont facilité, qui ont pris des décisions,
43:46 qui ont permis l'extension du domaine du voile à l'école ou ailleurs.
43:53 Donc ils prennent des décisions politiques,
43:56 qui ont des conséquences politiques.
43:58 À partir de là, ils doivent accepter d'être critiqués.
44:02 Ça fait partie du débat d'intérêt général
44:04 que de critiquer les positions du conseil d'État,
44:06 dans un sens ou d'un autre,
44:08 à partir du moment où ce sont des décisions politiques,
44:11 avec un habillage juridique bien entendu.
44:13 Mais le juridique n'est dans cette affaire que l'habillage.
44:16 Donc il va falloir qu'ils acceptent d'être critiqués.
44:19 [Générique]
44:24 Chers téléspectateurs, c'est déjà la fin de cette émission.
44:27 Pas de coup de chapeau cette semaine encore.
44:30 Mais la semaine prochaine, on essaye de vous en trouver,
44:33 parce qu'il faut qu'il y ait un peu de positif aussi dans cette actualité.
44:36 Merci à tous de nous avoir suivis.
44:38 Je vous rappelle, n'oubliez pas de cliquer sur le pouce en l'air,
44:42 de partager cette émission.
44:44 Et puis vous pouvez également nous laisser un commentaire.
44:47 On les lit toujours avec beaucoup d'attention, je dois le dire.
44:50 Et je vous remercie aussi.
44:51 Je voulais vous remercier parce que vous êtes près de 60 000
44:54 à avoir regardé la précédente émission.
44:56 Jean-Yves, on ne se quitte pas et on ne laisse pas les téléspectateurs
44:59 sans leur annoncer le portrait piquant du jour.
45:01 Portrait piquant du jour de Claude Chollet et de Le Gym sur Sophia Aram,
45:05 l'humoriste de France Inter.
45:10 Ça sera piquant.
45:13 Et d'ici là, chers téléspectateurs, portez-vous bien
45:16 et à très vite sur TV Liberté.
45:19 Issue d'une famille d'origine marocaine,
45:23 Sophia Aram est née à Rissorangis en 1973.
45:28 Elle s'illustre en août 2022 en se réjouissant de la mort
45:33 de la Russe Darya Dougina, assassinée par un terroriste.
45:37 Je cite "une occasion de reprendre deux fois des moules".
45:41 Fin de citation.
45:43 Après une maîtrise d'arabe et d'anthropologie,
45:46 Sophia Aram s'initie à l'art de l'improvisation
45:49 avec Jamel Debbouze, puis se tourne vers l'audiovisuel.
45:53 Après quelques interventions sur NRJ et sur Europe 2,
45:58 elle tient une chronique hebdomadaire sur France Inter.
46:02 Les diatribes et les polémiques deviennent alors son fond de commerce,
46:05 privilégiant les cibles comme Marine Le Pen, Nadine Morano
46:09 ou les électeurs du Front National.
46:11 À l'été 2013, France 2 lance l'émission
46:14 "Jusqu'ici tout va bien, tous les jours".
46:16 L'humour politiquement correct de celle qui affirmait que
46:19 "les électeurs du Front National sont des gros cons"
46:23 fin de citation, se mûre en accident industriel.
46:26 Et l'émission ne dure que quelques mois.
46:28 Le 8 mai 2017, Sophia Aram souhaite la bienvenue aux auditeurs en arabe
46:33 pour se payer les électeurs de Marine Le Pen
46:36 dont la candidate est distancée au second tour.
46:39 Elle lance ainsi en arabe "Mesdames et Messieurs,
46:43 bonjour et bienvenue sur France Inter".
46:45 Avant de continuer en français.
46:47 C'est peut-être un détail pour vous,
46:49 mais pour les 34,2% des lecteurs qui ont voté Le Pen,
46:53 entendre de l'arabe sur France Inter, surtout ce matin,
46:56 ça doit faire beaucoup quand même.
46:58 Peut-être qu'ils ont déjà quitté la France
47:01 et qu'ils vont même devenir des immigrés.
47:04 En juin 2011, Khadija Aram, la mère de l'humoriste,
47:09 est condamnée à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis,
47:12 pour avoir promis, contre rémunération,
47:15 des titres de séjour à des immigrés clandestins.
47:19 Faux titres de séjour qui n'ont jamais été remis à ceux qui les ont payés.
47:24 Une affaire familiale qui fait tâche pour Sophia,
47:27 qui aime à se présenter comme la petite sœur des pauvres et des déshérités.
47:31 Terminons par une citation sur France Inter le 21 juin 2021.
47:38 Je cite "Le zémour est une espèce protégée,
47:41 un peu comme les pandas, une petite chose fragile
47:45 qu'il convient d'abriter des sarcasmes et des médisances
47:49 à l'intérieur d'un parc naturel composé de cegnous, c8, canals et peut-être européens.
47:54 Une réserve naturelle de timbrés du populisme ultra-droitier
47:58 dans laquelle Bolloré protège les petits zémours
48:01 le temps qu'ils se reproduisent et qu'on puisse les réintroduire
48:05 dans leur milieu naturel."
48:09 Une citation. Ah, excusez-moi, on m'appelle dans l'oreillette.
48:13 Une information à confirmer.
48:16 Sophia Aram aurait été déclarée persona non grata au Maroc.
48:20 Les Marocains ont plus de bon sens que nous.

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