• il y a 2 ans
Lilian Calmejane et Adrien Petit sont les deux Français de l'équipe belge Intermarché-Circus-Wanty qui vont disputer le Tour de France 2023 ! Pour Lilian Calmejane, cela faut deux ans qu'il n'avait pas fait le Tour alors...

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Transcription
00:00 Lillian, grand départ de ce 110ème Tour de France.
00:09 Tour de France, tu connais puisque tu y as déjà gagné.
00:11 On se présente dans quel état d'esprit du coup ?
00:12 110ème Tour de France, ça fait beaucoup.
00:17 C'est une course historique maintenant, mais c'est le cinquième auquel je prends
00:20 part.
00:21 Forcément, j'ai un peu d'expérience, j'ai un peu vécu sur cette course.
00:25 Que ce soit des émotions très positives ou des émotions un peu plus négatives.
00:29 On a déjà couru le Tour de France, on connaît l'ampleur de l'événement et aussi la
00:37 beauté de l'événement.
00:38 C'est quand même pour tout coureur cycliste le Graal et c'est quand même la vitrine
00:43 de notre sport aussi.
00:44 D'être présent sur le Tour de France après deux ans d'absence, pour moi, ça signifie
00:50 beaucoup.
00:51 Je prends ça comme une énorme opportunité et une grande chance.
00:55 Je suis forcément très heureux d'être au départ du 70ème Tour de France.
00:58 Quel va être ton rôle dans cette équipe qui est très axée sur le sprint, mais pas
01:02 que ? Comment tu vas définir ta mission pour ces trois semaines ?
01:06 Oui, je pense que l'équipe est axée sur le sprint aussi.
01:11 Hierarchiquement, les meilleurs coureurs de l'équipe sont plutôt dans ce type de
01:18 registre-là.
01:19 Bignam, il peut faire beaucoup de choses autres que le sprint, mais ça reste quand même
01:24 le meilleur moyen pour lui de gagner des courses.
01:26 Maintenant, il nous surprend tous les jours.
01:29 Comme au Tour de Suisse, il avait quand même un beau plateau.
01:31 Il a réussi à gagner un sprint massif à plat, chose que peut-être beaucoup ne pensaient
01:35 pas.
01:36 Mais au final, il en est aussi capable.
01:39 C'est hyper intéressant parce que, au final, ça nous donne encore plus d'opportunités,
01:43 en tout cas avec lui, de pouvoir espérer une victoire d'étape.
01:46 Comme on l'a dit dans la conférence, le but premier de l'équipe, il y a forcément
01:50 cette trame avec Louis Menges qui est un savoir-faire sur le classement général assez extraordinaire
01:55 parce que c'est un coureur qu'on zappe un peu et qu'on ne parle pas tant que ça.
01:59 Mais je crois qu'il a quand même 4 ou 5 top 10 sur le Tour.
02:02 C'est quand même assez incroyable.
02:04 Là, on va miser là-dessus.
02:06 Mais l'objectif premier de l'équipe, c'est quand même de ne pas se mentir une victoire
02:09 d'étape.
02:10 Bigny, c'est notre meilleur cadre.
02:11 Les sprints aussi.
02:12 Ensuite, il y a d'autres coureurs qui ont déjà gagné, comme moi, comme Ricosta, qui
02:18 a encore un gros cran au-dessus et qui l'a su montrer dès le début de saison qu'il
02:21 avait retrouvé ses meilleures jambes.
02:23 Le Tour, on sait que c'est une dynamique aussi.
02:26 C'est une équipe qui a envie de croquer, de prendre tous les petits trucs pour se montrer,
02:35 pour faire un bon résultat.
02:36 C'est une dynamique.
02:37 Et quand on a cette dynamique-là, après, souvent, on court avec l'esprit un peu plus
02:41 libre.
02:42 On prend les bonnes décisions.
02:43 On prend les bonnes échappées.
02:46 On sait que sur le Tour, il y a peut-être un peu moins d'opportunités que sur le Giro
02:49 ou sur la Vuelta.
02:50 Mais il y aura aussi des opportunités pour les baroudeurs, des hommes costauds.
02:53 Et quand les étoiles sont en lignée, ça peut marcher.
02:58 Je l'ai déjà fait deux fois par le passé, sur la Vuelta et sur le Tour.
03:00 Ça fait très longtemps qu'on ne m'a pas vu gagner.
03:02 Mais je ne serais pas professionnel et je ne continuerais pas de m'entraîner, de faire
03:05 autant de sacrifices si je n'y croyais pas.
03:07 Donc forcément, la probabilité, en tout cas si je parle pour moi, elle est assez faible
03:11 peut-être de gagner une étape sur le Tour.
03:14 Mais voilà, c'est quelque chose qui, je pense, est encore possible.
03:19 Je pense que notre leader, c'est Bini.
03:22 Pour répondre à la question du début, comment on va faire pour l'aider ?
03:24 Je pense qu'au Tour de Suisse, on l'a bien montré, la dynamique de l'équipe.
03:27 C'est aussi que des coureurs comme Rui ou comme moi, qui ne sont pas forcément dans
03:31 le dispositif du sprint, sur le Tour, on sait très bien comment ça se passe.
03:34 Déjà à 50 kilomètres, tout le monde est en marche.
03:36 Il n'y a plus d'arrêt pipi, il n'y a plus rien.
03:38 Tout le monde est focus.
03:40 Et nous, notre rôle, c'est aussi à ce moment-là de mettre notre pierre à l'édifice,
03:44 de protéger les gars et d'économiser un maximum de force pour que nos trois ou nos
03:51 deux ou trois gars qui vont vraiment l'aider dans les cinq ou dix derniers kilomètres
03:54 puissent avoir le maximum de ressources.
03:55 Pour que lui, il ait pris le moins de vent possible.
03:59 Parce qu'un sprint, au final, à la vitesse où ça roule, à 70 km/h, quand vous n'êtes
04:06 pas dans les bonnes roues, ça condamne toutes vos chances de gagner.
04:09 - Tu le sens comment, lui, dans sa dernière tour ?
04:12 Il est content, il n'a pas de pression particulière ?
04:14 - Oui, c'est compliqué.
04:16 Dans les interviews de Diroit, c'est un enfant, il a nos stress aussi.
04:23 Je pense qu'il a aussi un peu de pression.
04:25 Après, je pense aussi que pour lui, ce qui doit être un peu compliqué, c'est aussi
04:30 l'attente d'un peuple, l'attente de son pays en tout cas.
04:33 Parce que c'est un peu comme nous, en France, on a Mbappé, on regarde la Coupe du monde
04:36 de foot, c'est un peu à cette échelle-là qu'il est connu en Erythrée.
04:40 Alors que nous, les coureurs français, je ne parle même pas de moi qui ne suis personne,
04:44 mais même un Alaphilippe ou un Bardet, ils se baladent dans la rue, il y a deux pélos
04:48 qui le reconnaissent.
04:49 Donc, ça, c'est peut-être un peu dur pour lui.
04:53 Je l'ai vu un peu autour de Suisse, quand il y a tous les gens qui s'attroupent au
04:56 bus, il a un peu de pudeur avec ça, parce qu'il ne peut pas satisfaire tout le monde.
04:59 Mais je pense qu'après, Bigny, forcément, c'est notre meilleure carte.
05:03 La meilleure moyen de foirer avec lui, c'est de lui mettre de la pression et de lui faire
05:07 comprendre et de lui faire porter ce poids de l'équipe que toutes nos chances de victoire
05:13 reposent sur lui.
05:14 Ce qui n'est pas vrai, même si on sait très bien que c'est notre meilleure carte.
05:17 Donc, ça, il ne faut pas trop le lui dire.
05:18 Moi, je me souviens que quand j'ai gagné sur le Tour, ça s'est passé aussi comme
05:24 ça.
05:25 Il y avait des anciens comme Vauclair et tout qui m'avaient protégé, mais tout le monde
05:28 savait que j'avais déjà six victoires, que j'étais le jeune qui pouvait faire un coup
05:32 d'éclat sur le Tour.
05:33 Mais même moi, je n'étais pas du tout persuadé.
05:36 Au final, on ne m'avait mis aucune pression.
05:37 J'avais couru avec beaucoup de liberté et l'esprit libre.
05:41 Ça avait marché.
05:42 Je pense que la pire des choses pour un coureur novice sur le Tour et un coureur qui a 23
05:46 ans, on ne peut pas l'oublier, Bigny, il est jeune, c'est de lui faire porter tout le poids
05:50 de l'équipe.
05:51 Donc, ça, pour le coup, chez Inter ou en Chircus Bounty, il n'y a pas de problème avec ça.
05:55 Il y a vraiment un management qui est très, très réaliste avec les forces en présence.
06:02 On ne va jamais s'emballer, mais on ne va jamais non plus se dénigrer.
06:05 OK, on n'est pas la plus grosse World Tour, on n'a pas le plus gros budget, mais au final,
06:08 les résultats parlent quand même pour nous.
06:10 On a réussi à renverser la tendance en gagnant deux courses World Tour en juin.
06:13 Chose qu'on n'avait pas fait en début de saison.
06:15 On a quand même 14 victoires.
06:16 C'est la cerise sur le gâteau, le Tour.
06:18 Forcément, une saison réussie, ça passe par un Tour réussi.
06:20 Mais l'équipe, elle tourne très bien, elle fonctionne très bien.
06:25 Je pense qu'ici, on a vraiment une équipe qui peut nous mener à la victoire.
06:29 On verra comment ça se passe.
06:32 [Musique]

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