La parole aux Français (Émission du 03/07/2023)

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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Il est quasiment 14h. Bienvenue sur CNews, la parole aux Français,
00:00:03 l'émission qui vous donne la parole chaque après-midi en compagnie d'Yvan Rioufolle.
00:00:07 Bonjour Yvan. Bonjour.
00:00:08 Et de Gauthier Lebret, journaliste du service politique de CNews.
00:00:11 On va évidemment revenir sur cette marche qui doit démarrer aux alentours de 15h30.
00:00:17 Le rendez-vous est fixé à 15h devant la mairie de Lailerhose.
00:00:20 Nous en parlerons, nous serons en direct avec des maires dans un instant.
00:00:24 Mais d'abord, l'essentiel de l'actualité, le journal, c'est avec Simon Guillain.
00:00:27 Bonjour Simon.
00:00:28 Bonjour Miquel et bonjour à tous.
00:00:30 Les sirènes des mairies françaises ont donc retenti à midi dans tout le pays
00:00:33 en soutien aux victimes, aux élus victimes de violences.
00:00:37 De nombreux élus et citoyens se sont rassemblés devant chacune d'entre elles
00:00:40 et c'est notamment le cas à Marseille.
00:00:42 Vous le voyez sur ces images.
00:00:43 On va écouter justement quelques réactions recueillies sur place.
00:00:46 Je viens parce que je veux soutenir tous les élus de la République
00:00:51 et que j'ai été attristée de voir des mairies vandalisées,
00:00:58 des maires attaquées, de la police attaquée.
00:01:01 Pour moi, ça ne rendra pas la vie au gamin qui est décédé.
00:01:06 On vient pour soutenir la République et que la République soit un peu plus ferme.
00:01:12 C'est l'ensemble des représentants de l'État qui sont pris en partie,
00:01:18 normalement par des jeunes qui sont dans la désespérance peut-être,
00:01:25 mais qui ont une attitude inacceptable.
00:01:27 Gérald Darmanin était en visite à Reims ce matin.
00:01:31 Une ville particulièrement touchée par les violences urbaines de ces derniers jours.
00:01:35 "Il n'y a pas de justice à deux vitesses, il faut écouter les quartiers
00:01:38 et condamner les voyous", a notamment affirmé le ministre de l'Intérieur.
00:01:41 Gérald Darmanin qui a également évoqué une enveloppe de 20 millions d'euros
00:01:45 pour réparer les caméras de vidéosurveillance.
00:01:46 On l'écoute.
00:01:47 Le président reçoit les maires demain.
00:01:50 Il nous a demandé le désir de travailler à les accompagner.
00:01:52 "Il y a beaucoup de caméras de vidéosurveillance qui ont été cassées.
00:01:55 J'ai débloqué 20 millions d'euros ce matin pour que nous puissions
00:01:59 remettre toutes ces caméras de vidéosurveillance en place dès la fin de l'été.
00:02:03 L'argent de l'État est à la disposition des maires de France."
00:02:08 Plusieurs ministres se sont réunis au ministère de l'Écologie en soutien.
00:02:13 Au maire de la Ile-et-Rose, vous le savez, agressé à son domicile.
00:02:16 On va écouter à la sortie de cette réunion Papendia et le ministre de l'Éducation,
00:02:20 qui revient sur le fait que beaucoup de personnes interpellées
00:02:23 étaient mineures lors de ces violents surprendres.
00:02:25 L'éducation nationale peut beaucoup, elle ne peut pas tout, bien entendu.
00:02:29 Nous avons encore à avancer dans le droit fil
00:02:32 de ce que le président de la République a annoncé à Marseille,
00:02:34 dans le cadre du plan Quartier 2030,
00:02:37 avec la création de classes de toute petite section en maternelle,
00:02:42 avec l'ouverture des collèges en quartier prioritaire de la ville
00:02:46 de 8h le matin à 18h le soir.
00:02:49 Et puis j'ajoute, avec tout le programme de découverte des métiers
00:02:53 d'une meilleure orientation, parce que nous avons à travailler ce lien
00:02:56 entre l'école, la formation professionnelle et l'accès à l'emploi.
00:03:00 Vous savez que le taux de chômage dans ces quartiers
00:03:02 est plus élevé que la moyenne nationale.
00:03:05 L'Assemblée nationale s'empare aujourd'hui du projet de loi
00:03:09 de programmation de la justice, voulu par Éric Dupond-Moretti.
00:03:13 Ce projet de hausse des postes et du budget s'annonçait plutôt consensuel,
00:03:16 mais prend un tour polémique avec les émeutes urbaines et leurs sanctions.
00:03:20 L'objectif est simple, je veux diviser par deux l'ensemble des délais de justice
00:03:23 d'ici à 2027, a affirmé le ministre de la Justice.
00:03:27 Et puis nous venons d'apprendre le décès de Léon Gauthier,
00:03:30 dernier survivant des 177 Français à avoir débarqué le 6 juin 1944 en Normandie.
00:03:36 Léon Gauthier nous a quittés à l'âge de 100 ans.
00:03:38 Il est décédé ce matin à 7h40 dans un établissement hospitalier de Caen.
00:03:43 Voilà pour ce tour de l'actualité à 14h sur CNews.
00:03:46 Vous retrouvez tout de suite Mickaël Dorian et ses deux invités.
00:03:48 C'est l'heure de la parole aux Français sur CNews.
00:03:50 Merci Simon et on vous retrouve à 15h pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:03:54 Évidemment, la parole aux Français, l'émission qui vous donne la parole.
00:03:57 Vous nous écrivez pour réagir en direct.
00:03:59 Témoins au pluriel @cnews.fr.
00:04:02 Et on va revenir évidemment sur cette attaque.
00:04:04 C'était dans la nuit de samedi à dimanche.
00:04:07 Le domicile de Vincent Jambrain, maire de L'Aïlée-Rose, a été incendié
00:04:11 après une attaque à la voiture-bélier domicile où dormait sa femme et ses enfants.
00:04:16 Vincent Jambrain qui était hier soir invité du 20h de TF1
00:04:20 et qui a lancé un appel en direct. On l'écoute.
00:04:24 Je me permets de lancer une forme d'appel à votre micro parce que
00:04:28 ma femme en pleurs hier soir à l'hôpital.
00:04:31 Elle me disait "c'est tellement injuste ce qui nous est arrivé".
00:04:35 À un moment donné, le seul moyen pour que ce soit moins injuste, moins douloureux,
00:04:38 c'est que ça fasse sens, que ce soit utile.
00:04:40 Il y a un sursaut quelque part.
00:04:42 Si notre malheur sert à améliorer la situation, alors ce serait un peu moins douloureux.
00:04:48 Et donc je dis à votre antenne, on a tous un morceau de République en soi.
00:04:52 Le président de la République ne peut pas tout faire tout seul.
00:04:53 Les ministres non plus.
00:04:54 Le maire ne peut pas dans sa commune tout faire tout seul.
00:04:56 Chaque citoyen a sa responsabilité et peut faire un petit quelque chose.
00:05:00 Chacun prend sa part.
00:05:01 Et si chacun prend sa part, alors la République se renforce.
00:05:04 Bonjour Michael Dos Santos.
00:05:06 Vous êtes devant la mairie de l'Aïlée-Rose où le rendez-vous est prévu à 15h.
00:05:11 Oui, c'est juste derrière la mairie de l'Aïlée-Rose qui est toujours protégée
00:05:20 par des barbelés, des grilles de sécurité après ces jours d'émeute que va démarrer
00:05:25 ce grand rassemblement citoyen dans une demi-heure exactement.
00:05:29 Une marche va débuter pour soutenir Vincent Jambrin, maire de la commune, victime dans
00:05:34 la nuit de samedi à dimanche d'une attaque à la voiture bélier.
00:05:38 Pour rappel, son épouse et ses deux enfants étaient à l'intérieur de la maison lorsque
00:05:43 des émeutiers ont tenté d'incendier son domicile.
00:05:46 Son épouse est d'ailleurs toujours hospitalisée après une blessure au tibia.
00:05:50 Plusieurs personnes en tout cas sont attendues pour ce rassemblement.
00:05:54 Quelques-uns des 30 000 habitants de la commune de l'Aïlée-Rose, des communes limitrophes
00:05:58 aussi on l'imagine, mais aussi des élus notamment du parti des Républicains dont
00:06:03 Vincent Jeangran est le porte-parole depuis quelques mois maintenant.
00:06:08 Le président du parti des Républicains, Éric Ciotti, sera là.
00:06:13 Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, mais aussi Gérard Larcher,
00:06:17 le président du Sénat, vont défiler à ses côtés pour soutenir le maire.
00:06:22 Vers 16h, Vincent Jambrin devrait prendre également la parole avec un discours qui
00:06:27 s'annonce fort, un discours qui sera prononcé juste devant le marché de la commune de l'Aïlée-Rose
00:06:33 qui a également été vandalisé par des émeutiers ces derniers jours.
00:06:36 Merci beaucoup Mickaël Dos Santos en direct de l'Aïlée-Rose.
00:06:40 Alors juste avant de vous avoir à l'antenne, on a aperçu le maire de Cholet, Gilles Bourdoulex
00:06:45 qui est avec nous également.
00:06:47 Bonjour, merci d'être avec nous dans la Parole au français.
00:06:50 Je vais vous donner la parole dans un instant, mais d'abord Yvan, il faut aller à une question.
00:06:54 Cet appel de Vincent Jambrin, il est évidemment important pour soutenir ces maires qui sont
00:06:59 aujourd'hui pris pour cibles.
00:07:00 Les soutenir, c'est bien, mais ne faut-il pas surtout les protéger davantage ?
00:07:04 Il faut les soutenir, il faut les protéger.
00:07:07 Il faut essayer de comprendre également comment aujourd'hui le monde politique arrive à
00:07:12 se rendre compte par cet électrochoc qui est dû notamment à cette prise d'assaut
00:07:16 d'un domicile d'un maire, comment le monde politique est lui-même peut-être co-responsable
00:07:20 de ce qui se passe.
00:07:21 Parce que j'entends dire que les responsables seraient les émeutiers, c'est une affaire
00:07:24 entendue.
00:07:25 Naturellement, ce sont les derniers responsables en date.
00:07:26 Que ce seraient les réseaux sociaux, c'est une affaire entendue également.
00:07:29 Mais également le monde politique, le monde des élites dirigeantes qui depuis maintenant
00:07:33 30 ans, 40 ans, n'ont pas voulu entendre les alarmes qui avaient été lancées par
00:07:37 certains sur cette politique folle d'une société ouverte à une immigration qui ne
00:07:44 s'intègre plus.
00:07:45 Des alertes lancées aussi par les élus d'ailleurs ?
00:07:47 Elles ont été partagées par des élus, mais je ne dis pas le contraire.
00:07:50 Il faut que ce monde politique-là, qui se sent maintenant en effet ébranlé par les
00:07:54 attaques qui sont portées à des symboles politiques et/ou à des symboles contre la
00:07:58 violence avec les mairies, que ce monde politique s'interroge lui-même sur sa propre responsabilité,
00:08:03 la propre responsabilité en haut lieu.
00:08:05 C'est-à-dire qu'il ne faut pas se contenter simplement de défiler.
00:08:07 Il faut accepter une épreuve de vérité.
00:08:10 Cette épreuve de vérité, elle passe par le fait aujourd'hui qu'il faut remettre
00:08:13 en question, me semble-t-il, ce modèle de société qui s'effondre sous nos yeux,
00:08:17 qui est celui d'une société diversitaire, d'une société multiculturelle qui, malheureusement,
00:08:22 et nous le savions déjà, alimente des conflits perpétuels à mesure que des populations
00:08:29 nouvelles viennent s'installer et n'arrivent plus à s'intégrer.
00:08:32 Nous sommes devant un échec flagrant de l'intégration.
00:08:34 Or, il y a beaucoup d'élites politiques qui ont cautionné ce modèle, en particulier
00:08:38 le président de la République lui-même, qui était encore à Marseille il y a une
00:08:40 semaine pour valoriser cette société, cette cité ouverte à tous, naturellement, et qui,
00:08:47 on a bien vu, s'est effondrée sous ses pas, puisque c'est à Marseille également
00:08:50 que les violences ont été les plus terribles.
00:08:53 En tout cas, il y a eu près de 300 magasins radiés et des policiers qui ont été pris
00:08:57 pour cibles par arme à feu.
00:08:59 Donc, il ne faut pas se contenter de désigner des boucs émissaires à travers les émutiers,
00:09:03 à travers les immigrés, à travers tout ce que vous voulez.
00:09:05 Je pense qu'aujourd'hui, le monde politique est face à ses propres responsabilités.
00:09:08 Gauthier Lebret, cette histoire, cette situation montre, une fois de plus, que les maires,
00:09:13 finalement, sont les représentants de l'État les plus proches des Français, les plus proches
00:09:18 des citoyens, eux, dont on a souvent eu l'impression ces derniers temps qu'ils n'étaient pas
00:09:22 suffisamment tendus par l'exécutif.
00:09:24 On dit souvent que les maires sont à portée de baffe.
00:09:26 Je pense qu'il faut en finir avec cette expression parce que ça devient effectivement insupportable.
00:09:30 On en a longuement parlé, souvenez-vous, au moment de l'agression contre le maire
00:09:34 de Saint-Brévin, pour d'autres histoires.
00:09:37 Mais, même chose, sa maison avait été en partie calcinée, ses deux voitures avaient
00:09:41 été brûlées et lui, contrairement à Vincent Chambrain, avait fait le choix, à l'époque,
00:09:45 de démissionner puisque sa famille était aussi la cible de ces agressions.
00:09:50 Il y a 30% d'augmentation des agressions contre les maires et il y a un maire sur deux
00:09:54 qui ne sait pas à l'heure où on se parle s'il va se représenter pour un nouveau mandat.
00:09:57 Donc, évidemment, c'est insupportable.
00:09:59 Et on voyait tout à l'heure, devant l'hôtel de ville de Paris, plusieurs maires, plusieurs
00:10:04 élus, des députés également, rassemblés pour soutenir Vincent Chambrain.
00:10:08 Il y avait des écologistes.
00:10:10 Et ce qui est intéressant, c'est qu'il a fallu qu'un maire, sa famille, soit victime
00:10:14 d'une tentative d'assassinat pour que certains changent enfin de discours.
00:10:17 C'est-à-dire qu'on a envoyé une voiture, bélier, en flamme, contre la maison d'un
00:10:21 élu, on a fait sortir sa femme et ses enfants et on leur a tiré dessus au mortier d'artifice.
00:10:25 Et il y avait par exemple Sandrine Rousseau, qui était là avec son écharpe de député,
00:10:28 et qui a quelque part légitimé les pillages, les radias, dont parlait à l'instant Yvan
00:10:33 en disant que c'était le fruit d'une misère sociale.
00:10:35 Donc là, évidemment, quand vous agressez un maire ou du moins sa famille, quand vous
00:10:39 faites une tentative d'assassinat, puisque c'est le qualificatif qu'a retenu le procureur,
00:10:43 c'est beaucoup plus compliqué de légitimer cette violence-là.
00:10:46 Donc il y a eu une interview en urgence de Jean-Luc Mélenchon, qui en plus n'a pas
00:10:49 totalement changé de discours.
00:10:50 Mais donc aujourd'hui, effectivement, il y a beaucoup de gens qui viennent soutenir
00:10:54 Vincent Jeanbrun, heureusement.
00:10:56 Mais ce qu'ils ne se rendent sans doute pas compte, c'est qu'ils ont une responsabilité
00:10:59 dans le climat de violence qu'on traverse actuellement.
00:11:01 On y reviendra d'ailleurs sur cette interview de Jean-Luc Mélenchon un petit peu plus tard,
00:11:04 si vous le voulez bien, Gauthier Lebret.
00:11:06 On va accueillir Gilles Bourdoulex, qui est donc le maire de Cholet, qui est avec nous.
00:11:10 Bonjour, monsieur le maire.
00:11:12 Cette situation dans laquelle ce qu'a vécu le maire de L'Aile-et-Rose, Vincent Jeanbrun,
00:11:18 c'est une situation que vous comprenez puisque vous avez été vous-même victime ces derniers
00:11:23 jours de ces émeutes.
00:11:24 Votre domicile a également été pris pour cible.
00:11:27 Racontez-nous, s'il vous plaît.
00:11:28 Alors, je voudrais d'abord exprimer toute ma solidarité à mon collègue de L'Aile-et-Rose
00:11:34 parce que très franchement, ce que vit sa famille est totalement inacceptable.
00:11:38 Et je serais presque tenté de dire que ce que j'ai connu est dérisoire à côté.
00:11:43 Je trouve que nous sommes familialement en période de déménagement et notre ancien
00:11:48 domicile, qui n'est pas totalement déménagé, a été totalement saccagé dans la nuit de
00:11:52 jeudi à vendredi.
00:11:53 Il y a eu une dépendance, les murs ont été défoncés à coups de hache, les portes également,
00:11:59 un certain nombre de petits meubles, de bibelots qui restaient encore à déménager ont été
00:12:04 cassés partout dans la maison, à tous les étages.
00:12:08 C'est un spectacle de désolation quand on rentre, comme quand rentre chez soi tout
00:12:13 Français qui est cambriolé ou qui a son domicile saccagé.
00:12:15 Mais là, c'était vraiment dans le cadre de ces moments difficiles que notre ville
00:12:20 a connu, puisqu'on a eu beaucoup de débordements au cours de cette nuit de jeudi à vendredi,
00:12:25 avec une salle de sport incendiée, un lycée attaqué, la gendarmerie et le commissariat
00:12:30 de police attaqués également à coups de mortier.
00:12:33 Donc c'est tout un environnement d'émeute qui a eu lieu au cours de cette nuit et effectivement,
00:12:38 cet ancien domicile dont on sait, parce que Cholet est une ville de 56 000 habitants, on
00:12:43 connaît facilement les gens, on sait où habitait le maire avant et où il habite maintenant,
00:12:48 donc c'était forcément ciblé et c'est vrai que c'est assez désolant mais encore
00:12:52 une fois, je prends beaucoup de recul quand je vois ce qu'a vécu mon collègue Vincent
00:12:57 Jambrin, donc je crois qu'il faut quand même attirer l'attention de nos concitoyens
00:13:02 sur la difficulté que nous avons aujourd'hui en tant qu'élu.
00:13:06 Et tout à l'heure, nous avions la manifestation à l'appel de l'AMF devant la mairie, il
00:13:10 y avait pratiquement 500 choletés, ce qui est bien parce que c'est une manifestation
00:13:13 un peu improvisée et nous avons su rappeler cette volonté de défendre les principes
00:13:18 de la République et les valeurs de notre nation.
00:13:20 Et vous êtes bien gentil monsieur le maire quand vous dites ça, quand vous dites que
00:13:24 vous prenez beaucoup de recul et que c'est, quand je reprends vos mots, quand vous dites
00:13:27 que c'est dérisoire, vous avez quand même été victime, vous avez été visé pardon
00:13:32 par cette attaque, vous auriez pu vous trouver dans ce domicile ? Les conséquences auraient
00:13:39 pu être beaucoup plus graves ?
00:13:40 Beaucoup plus graves, sauf à ce que les agresseurs sachent qu'on n'y habite plus, mais bon,
00:13:48 il reste que c'est tout à fait violent et qu'on est effectivement tous à se remettre
00:13:53 en cause.
00:13:54 J'entendais le discours, oui, sur les politiques, nous avons conduit depuis 40 ans, ça a commencé
00:13:57 avec les opérations HVS, Habitat et Vie Sociale, précisément en 1983, des opérations dans
00:14:02 les quartiers dits sensibles pour permettre l'intégration.
00:14:06 Le problème c'est qu'aujourd'hui on est débordé, on est débordé et qu'on a des
00:14:09 discours aussi qui attisent la haine des Français.
00:14:12 J'ai souvent critiqué ce qu'avait dit le président de la République quand il était
00:14:14 candidat en 2017, en expliquant que la colonisation avait été un crime contre l'humanité.
00:14:19 Comment voulez-vous ensuite que les populations qui viennent de pays issus de la colonisation
00:14:25 arrivent avec une vision fraternelle de la France ? Non, ils viennent avec une haine
00:14:31 qu'on entretient par des propos comme cela et aujourd'hui c'est ce qui s'exprime,
00:14:35 c'est cette haine de la France qui est entretenue sans doute par des réseaux souterrains et
00:14:40 je crois malheureusement que c'est là où sont les racines.
00:14:43 On pourra toujours expliquer qu'il faut mieux encadrer au plan scolaire, qu'il faut donner
00:14:47 la chance pour trouver du travail.
00:14:49 J'entendais le ministre de l'Éducation qui disait que le taux de chômage dans certains
00:14:52 quartiers prioritaires est plus important qu'ailleurs.
00:14:55 C'est vrai, je le vois dans les quartiers prioritaires de Cholet, c'est plus important.
00:14:58 Sauf qu'à Cholet on est à 4,8% de chômage, on est au plein emploi.
00:15:01 La difficulté des chefs d'entreprise de mon territoire c'est de trouver des salariés.
00:15:06 Donc quand vous êtes dans un quartier prioritaire et que vous avez vraiment envie de travailler
00:15:09 avec un salaire qui sera certainement moins important que les trafics qui se déroulent
00:15:14 en toute impunité, c'est clair qu'on a une chance de s'en sortir à condition qu'on
00:15:19 aille bien la saisir et qu'on s'intègre et ensuite qu'on soit assimilé à cette
00:15:24 nation qui est ouverte mais qui attend aussi un geste de celle ou celui qui vient vers
00:15:30 elle.
00:15:31 Yvan Youfolle, Gilles Bourdoulex évoquait les propos de Pape Ndiaye, le ministre de
00:15:36 l'Éducation nationale, une fois de plus, des propos qui alimentent la culture de l'excuse
00:15:39 finalement.
00:15:40 Moi j'admire les propos d'une telle modération de ce maire et ma question, oui bien sûr
00:15:45 ça alimente naturellement toute cette culture de l'excuse, ma question était plus précisément
00:15:49 à ce maire, d'abord de savoir s'il arrivait à qualifier dans le fond ces actes-là qui
00:15:55 quand ils consistent non plus simplement à saccager des commerces, où l'on voit bien
00:15:58 qu'il y a une sorte de volonté de piller mais aussi de s'en prendre notamment à des
00:16:03 maires, à des mairies ou à des domiciles de maires.
00:16:06 Quel est le qualificatif que vous pourriez donner à ces actes-là ? Est-ce que ce sont
00:16:10 des actes plus politiques, plus pensés dans le fond ? Et d'autre part, vous l'avez
00:16:15 suggéré, est-ce que vous pensez que la politique de la ville aujourd'hui doit être renforcée
00:16:19 à la revue en fonction des peu d'effets qu'elle produit ?
00:16:22 Alors c'est clair qu'il y a peu d'effets, alors ce sont des actes qui à mon sens sont
00:16:26 politiques parce que je reste convaincu qu'il y a dans nos quartiers un mouvement qui est
00:16:31 porté pour détruire le système français, détruire la France, détruire la République
00:16:38 et aujourd'hui on en est à s'attaquer aux mairies, ce qui n'était pas trop le cas jusqu'à
00:16:41 présent mais je pense qu'on a franchi un cap au cours de cette semaine, c'est de venir
00:16:45 s'attaquer à ce qui est la proximité. C'était dit tout à l'heure, alors certes l'expression
00:16:49 apportée de BAF est certainement pas la meilleure mais en tout cas les élus de proximité,
00:16:54 les lieux de proximité de la République, de la loi, ce sont les mairies. Et aujourd'hui
00:16:59 on s'attaque à la mairie, on s'attaque aux maires, on s'attaque à son domicile,
00:17:03 on les vise particulièrement mais je reste convaincu aussi que notre politique de la
00:17:07 ville est forcément un échec. Moi quand je vois les dizaines et dizaines de millions
00:17:11 d'euros qu'on a dépensés à travers HVS, DSQ, en rue, politique de la ville, toujours
00:17:17 dans les mêmes quartiers, je pourrais entendre les habitants de quartiers plus "privilégiés"
00:17:21 de ma ville qui me reprochent de faire dépenser trop d'argent pour ces quartiers avec un
00:17:25 résultat qui n'est hélas pas probant, avec aussi la nécessité d'avoir une éducation
00:17:30 des enfants. Je voyais des images de vidéos à Cholet l'autre nuit, on voit un père
00:17:35 qui vient récupérer à 2h du matin son gamin qui doit avoir 13-14 ans, il lui met de BAF,
00:17:40 il le met dans son coffre et il s'en va. Sauf que c'était à 20h ou 21h qu'il aurait
00:17:45 dû le surveiller et l'empêcher de partir avec d'autres camarades faire des bêtises
00:17:49 dans la ville. Et tout ça c'est un message qui est véhiculé, comme on sait très bien
00:17:55 qu'il y a tout un système de trafic de drogue dans beaucoup de nos villes, avec une
00:17:58 certaine impunité malheureusement, organisé aussi pour aller "pourrir" toute une société.
00:18:04 Et là on est vraiment dans cette situation, le drame qu'on a connu la semaine dernière
00:18:09 sur lequel je ne porte pas de jugement, il y a eu une enquête, il y aura à un moment
00:18:12 donné une procédure dans le tribunal, le drame que l'on a connu n'est qu'un prétexte.
00:18:17 J'écoutais quelques comptes-rendus de comparution immédiate hier dans les tribunaux, la plupart
00:18:23 des jeunes qui ont été pris au cours des jours derniers ne savaient même pas de quoi
00:18:26 ils retournaient dans l'affaire de Nanterre. Donc ça montre qu'on les a excités pour
00:18:31 leur donner l'opportunité d'aller attaquer un certain nombre d'établissements publics
00:18:36 notamment, mais ça c'est aussi, encore une fois, le résultat d'une politique qui a été
00:18:40 inefficace. Ce sont des sommes au plan national qui sont considérables, considérables qui
00:18:46 ont été apportées. Et malheureusement, moi je vois que quand on fait un centre de soins
00:18:50 nouveau dans ma ville, on l'a fait dans le quartier dit le plus prioritaire. On ne peut
00:18:56 pas dire qu'on ne donne pas une chance à toutes ces populations. Malheureusement, on
00:18:59 n'a pas en retour la reconnaissance et la volonté d'intégration. De toute façon,
00:19:05 la problématique pour moi aujourd'hui c'est que nous n'avons plus de politique d'intégration
00:19:08 parce que nous sommes débordés par une population qui n'y vient pas avec la volonté de s'intégrer,
00:19:13 qui vient par simple intérêt social, parce qu'ils savent qu'ils sont toujours plus
00:19:17 heureux ici parce qu'ils auront tout. Vous avez une minorité française qui paie des
00:19:20 impôts et qui se dit "on paie pour tout le monde et les gens en auront le bol, il faut
00:19:24 le dire, je les comprends". Et cette population ne vient pas pour s'intégrer, ne vient pas
00:19:28 ensuite dans une deuxième phase pour être assimilée dans la nation. Où est la belle
00:19:34 lecture de la nation d'Ernest Renan en 1880 au Collège de France ? C'est terminé, malheureusement.
00:19:39 M. Bourdoulex, 150 mairies ou bâtiments municipaux ont été attaquées depuis mardi. On nous
00:19:46 dit d'un côté que les émeutiers se calment. J'ai l'impression que l'inquiétude est
00:19:50 toujours là, M. le maire. Les policiers, les pompiers, bien sûr les élus qui sont
00:19:53 aujourd'hui en première ligne. Que faut-il faire aujourd'hui pour vous protéger davantage ?
00:19:58 Alors nous sommes attentifs parce que c'est le calme certes, mais je crains que ce soit
00:20:03 surtout un calme qui est fait pour refaire les provisions de munitions, si je puis dire.
00:20:07 Puisqu'on a eu des échos qu'il y avait des achats notamment de mortiers vers l'Allemagne
00:20:13 qui est le pays où ils se fournissent beaucoup. Donc je crains que ça reprenne très vite.
00:20:17 Donc que faire ? Que faire c'est déjà avoir les forces de sécurité disponibles,
00:20:24 ce qu'elles essaient de faire avec toute la qualité qui est leur engagement. Malheureusement
00:20:28 nous avons aussi des problèmes d'effectifs. Une ville comme la mienne au manque d'effectifs
00:20:32 de police nationale, alors on renforce par la police municipale, la gendarmerie vient
00:20:36 également renforcer, mais on sait que c'est limité. Et puis ensuite il y a une réponse
00:20:39 pénale à trouver. Il faut qu'il y ait des sanctions exemplaires, parce qu'autrement
00:20:45 on continuera, y compris pour les mineurs. Vous savez on est dans une situation où à
00:20:50 partir du moment où le délinquant est mineur, il n'en coûte pas grand-chose. Je suis désolé,
00:20:56 il y a un moment où il faut trouver des vraies solutions.
00:20:57 Alors on va y revenir. Justement un mot là-dessus Gauthier Lebret. C'est vrai que depuis quelques
00:21:02 heures, l'exécutif Gérald Darmanin, depuis trois jours, on nous dit que les émeutes
00:21:06 se sont calmées.
00:21:07 Dès samedi soir, dans la nuit de vendredi à samedi, Gérald Darmanin disait qu'effectivement
00:21:13 les choses se calmaient.
00:21:14 C'est quoi, c'est une nouvelle forme de communication ?
00:21:16 Oui mais c'est assez inaudible. Quand Gérald Darmanin dit ça, quelques heures plus tard
00:21:19 on apprend qu'à Vau-en-Velin, pour la première fois, des policiers se sont fait tirer dessus.
00:21:22 Hier, un pompier est mort dans la nuit. Alors on ne sait pas encore si ça a un lien avec
00:21:27 les émeutes, l'enquête est en cours. La nuit d'avant, c'est le maire de la île
00:21:30 de Vaud, qui subit une tentative d'assassinat sur sa famille.
00:21:33 Donc si vous voulez dire que les choses se calment, c'est assez inaudible. Il ne faut
00:21:35 pas que ça se calme, il faut que ça s'arrête. Et on voit toute l'impuissance du gouvernement
00:21:39 à faire endiguer, à faire arrêter ces émeutes.
00:21:42 Après, dans les chiffres, il y a clairement moins d'interpellations, moins de véhicules
00:21:47 ou de bâtiments incendiés.
00:21:49 Bien sûr, bien sûr. Mais c'est assez inaudible quand vous avez des pompiers qui meurent, quand
00:21:52 vous avez un maire dont la famille subit une tentative d'assassinat, des policiers qui
00:21:56 se font tirer dessus.
00:21:58 Si vous voulez, les émeutes sont encore en cours, même si elles sont moins puissantes.
00:22:01 Et je rappelle que quand il se rend à Tourcoing après les premières nuits d'émeutes, Gérald
00:22:06 Darmanin dit que l'ordre républicain va revenir ce soir en France. Il a dit ça jeudi.
00:22:09 On attend que l'ordre républicain revienne effectivement en France. Il parle des fois
00:22:13 un peu trop vite, le ministre de l'Intérieur. Et c'est vrai que même Elisabeth Borne a
00:22:16 dit que ça se calmait. C'est assez inaudible pour ceux qui subissent ces violences.
00:22:20 On va remercier Gilles Bourdoulex d'avoir été avec nous, maire de Cholet. On marque
00:22:23 une courte pause et on revient dans un instant pour la deuxième partie de La Parole aux
00:22:27 Français, toujours avec Yvan Rufolle et Gautier Lebret. A tout de suite sur CNews.
00:22:31 Restez avec nous.
00:22:32 Les 14h29 sur CNews. Merci de nous rejoindre. La Parole aux Français qui devient cet après-midi
00:22:40 la Parole aux maires. Des maires inquiets après la multiplication des actes de violence
00:22:44 à l'encontre des élus et après l'attaque du domicile de Vincent Jambrain dans la nuit
00:22:49 de samedi à dimanche. Le maire de Lailerose qui a pu regagner son domicile tout à l'heure,
00:22:55 accueilli par un groupe d'enfants venus lui témoigner leur soutien. On va les regarder
00:23:01 juste avant de retrouver Somaïa Labidi pour le point sur l'actualité. On regarde cette
00:23:07 séquence.
00:23:08 Alors bon, on la regardera dans un instant. D'abord le point sur l'actualité. Somaïa
00:23:16 Labidi.
00:23:17 Après un rassemblement devant toutes les mairies de France à midi, une marche de soutien
00:23:25 aux maires de Lailerose se tiendra aujourd'hui à 15h. Pour rappel, dans la nuit de samedi
00:23:30 à dimanche, le domicile de l'élu a été attaqué à la voiture bélier. Une démonstration
00:23:34 de violence qui a fortement choqué population et politique.
00:23:38 Eric Dupond-Moretti défend sa loi de programmation de la justice sur fonds des meutes. Le garde
00:23:44 des Sceaux promet une hausse inédite du budget avec 11 milliards d'euros en 2027 contre
00:23:50 9,6 milliards aujourd'hui et l'embauche de 10 000 personnes dont 1 500 magistrats
00:23:55 sur 5 ans. Objectif de cette loi est divisé par deux les délais de justice d'ici à
00:24:00 2027.
00:24:01 Et puis mort de Léon Gauthier, dernier survivant à avoir débarqué en Normandie en 1944. L'homme
00:24:09 s'est éteint aujourd'hui à l'âge de 100 ans. Il était le dernier membre du
00:24:13 commando Kieffer, un bataillon de 177 fusillés marins qui avait débarqué sur les côtes
00:24:18 normandes. Un hommage national devrait lui être rendu en Normandie.
00:24:23 Merci Somaïa, Somaïa Nabidi pour le rappel des titres CNews. Et je vous le disais tout
00:24:28 à l'heure, Vincent Gembrin a pu regagner son domicile, domicile attaqué dans la nuit
00:24:32 de samedi à dimanche par une voiture bélier, voiture en flamme qui a été lancée sur
00:24:39 son domicile alors que sa femme et ses enfants dormaient. Vincent Gembrin qui a donc pu regagner
00:24:45 son domicile tout à l'heure, accueilli par un groupe d'enfants. Je vous propose d'écouter.
00:24:48 Voilà qui évidemment apporte, c'est ce que d'ailleurs Vincent Gembrin a mis sur son compte
00:25:04 Twitter, apporte du beau moqueur dans cette situation compliquée parce que le soutien,
00:25:09 le soutien des enfants, le soutien des administrés Gauthier Lebret, il est évidemment important
00:25:14 pour les maires et pour les élus.
00:25:16 Oui, et puis on parle souvent des jeunes depuis le début de ces émeutes au lieu de parler
00:25:20 des meutiers. Là, c'était très jeune, mais ça montre une autre image. Effectivement,
00:25:25 c'est ce qu'a dit Vincent Gembrin sur son compte Twitter de la jeunesse et c'était
00:25:28 important effectivement que sa population se mobilise pour lui. On le verra tout à l'heure
00:25:32 avec ce rassemblement qui est prévu devant sa mairie pour le soutenir. Encore une fois,
00:25:36 il y a eu des rassemblements un peu partout en France à l'appel de l'Association des
00:25:40 maires de France.
00:25:41 À partir de midi tout à l'heure.
00:25:42 Oui, exactement, notamment à Paris avec Anne Dalgo pour nous citer qu'elle.
00:25:45 On va accueillir Reda Bellage qui est avec nous du syndicat de police unité SGP Île
00:25:48 de France. Bonjour, merci d'être en direct sur CNews cet après-midi. Vous étiez sur
00:25:53 notre plateau, notamment vendredi. Depuis le week-end a été chaud, Reda Bellage. Et
00:25:58 pourtant, on le disait tout à l'heure avec Gauthier Lebret, l'exécutif nous dit que
00:26:01 les choses se calment.
00:26:02 Oui, les choses se calment. On constate beaucoup moins de dégradations. On constate également
00:26:10 beaucoup moins d'interpellations et beaucoup moins de blessés dans nos rangs. À part
00:26:18 pour notre collègue pompier hier, c'était compliqué, mais on ne sait pas encore dans
00:26:21 quelles circonstances il est mort.
00:26:27 Du coup, on observe une grosse baisse, mais il ne faut pas oublier quand même qu'il y
00:26:33 a eu un collègue qui s'est fait tirer dessus sur Paris 13, un collègue qui s'est fait
00:26:39 tirer dessus sur Nîmes. Donc, on est encore très, très vigilant.
00:26:42 Très, très vigilant, une grosse baisse, mais évidemment, ce n'est pas terminé.
00:26:45 D'abord, j'avais une question très, très directe, au savoir, si les propos du président
00:26:51 de la République tenus dès mardi ou mercredi, jugeant l'acte de ce policier comme étant
00:26:56 un acte irresponsable, si ces propos avaient été digérés par la profession.
00:27:00 Inexcusable.
00:27:01 Pardon ?
00:27:02 Inexcusable.
00:27:03 Inexcusable, pardon. Avaient été digérés parce que cela, malgré tout, soulignait
00:27:06 une culpabilité du policier.
00:27:08 Ma deuxième question est plutôt une réflexion.
00:27:11 On entendait ces enfants qui applaudissaient à la survenue du maire.
00:27:15 Moi, ce que je vois à travers ces enfants-là, et la question que je me pose, c'est quel
00:27:18 monde allons-nous laisser à ces enfants-là ? Quelle société allons-nous laisser à ces
00:27:22 enfants-là ?
00:27:23 Je crains que si rien n'est fait pour effectivement nous réveiller, que les dirigeants se réveillent,
00:27:30 nous n'allions vers une société de plus en plus claque-murée, communautarisée.
00:27:33 Et je vous invite à lire un papier ce matin dans Le Figaro qui est excellent, de Georges
00:27:37 Ben Soussan, qui avait coordonné le livre sur les territoires perdus de la République,
00:27:41 qui accuse dans le fond l'antiracisme dévoyé d'avoir servi de masque afin d'interdire
00:27:48 les descriptions des réalités au nom d'une lutte contre l'extrême droite et afin de
00:27:52 ne pas faire le jeu du Front national.
00:27:54 Avec ces bêtises intellectuelles-là, nous nous sommes aveuglés pendant 40 ans au moins
00:27:58 sur effectivement la lampe d'intérioration de la cohésion nationale en fonction précisément
00:28:03 de survenus de nouvelles cultures qui ne s'intègrent plus.
00:28:06 Et donc il faudrait qu'aujourd'hui, en urgence, pour que nous ne laissions pas un
00:28:09 monde infernal à ces jeunes enfants qui applaudissent le maire, que nous acceptions aujourd'hui
00:28:13 de regarder les faits et de désigner effectivement les terribles problèmes qui sont posés aujourd'hui
00:28:18 par ces cohabitations.
00:28:19 Alors Reda Bellage, d'abord peut-être sur la première question effectivement sur les
00:28:23 propos d'Emmanuel Macron qui avait qualifié l'acte du policier d'inexcusable.
00:28:30 Est-ce qu'effectivement ces propos ont depuis été digérés par la profession ?
00:28:34 Écoutez, souvent on discute avec nos collègues de terrain, nos délégués de service également,
00:28:43 les mots de l'ancien ministre de l'Intérieur sur le délit de faciès et la prise de tête,
00:28:51 je ne sais pas si vous vous souvenez de la technique police, plus quelques mois plus
00:28:55 tard les propos du président de la République sur les violences policières.
00:28:59 Et ce qui s'est passé mardi, tous ces mots, tous ces gestes, on ne les oublie jamais,
00:29:06 ils restent tout le temps là.
00:29:08 Maintenant nous depuis quelques jours on priorise ce pour quoi on est rentré dans la police,
00:29:16 c'est-à-dire protéger les biens et les personnes.
00:29:19 On va également accueillir avec nous Maître Jérémy Calfon qui est avocat.
00:29:26 Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:29:28 On parlait tout à l'heure de ce chiffre gigantesque, 3354 interpellations depuis mardi.
00:29:35 Je pose la question d'abord à Reda Bellage, on imagine que certains ont déjà été relâchés.
00:29:40 Oui, on en a parlé sur votre plateau, la législation par rapport aux mineurs,
00:29:47 c'est un problème, il va falloir qu'on trouve une solution par rapport à ça.
00:29:52 Parce que même si ça représente entre 30 et 50% des émeutiers,
00:29:59 ça reste quand même des jeunes qui ont tiré, qui ont essayé de tuer des policiers,
00:30:03 des gens qui ont pillé, des gens qui ont brûlé des mairies.
00:30:06 Donc il va falloir vraiment trouver une solution pénale de gestion pour écarter le temps,
00:30:12 au moins quelques temps, qui est une répression, qui est un message qui soit envoyé à ces jeunes-là.
00:30:18 Maître Jérémy Calfon, Gérald Darmanin l'a dit tout à l'heure,
00:30:21 plus d'un tiers des personnes interpellées étaient des mineurs,
00:30:25 et Reda Bellage vient de le confirmer.
00:30:28 Ça rend évidemment la réponse pénale encore plus difficile.
00:30:32 Oui, absolument, parce que la justice des mineurs a deux spécificités.
00:30:36 La première, c'est que c'est une justice qui prend le temps,
00:30:39 surtout depuis la promulgation du Code de justice des mineurs il y a deux ans,
00:30:43 où vous avez des procédures qui durent plusieurs mois, c'est-à-dire une procédure en deux temps.
00:30:47 D'abord, le mineur est condamné, il y a des mesures éducatives qui sont prononcées,
00:30:52 et la peine définitive n'est fixée que six mois plus tard.
00:30:56 Donc une justice qui prend le temps.
00:30:57 Et la deuxième spécificité de la justice des mineurs,
00:30:59 c'est qu'elle est centrée sur l'éducatif et pas sur le répressif.
00:31:02 Moi, j'aurais tendance à dire c'est heureux,
00:31:04 mais évidemment en termes de réponse pénale au sens de ce qu'attend la police,
00:31:08 c'est évidemment différent des majeurs.
00:31:12 Emmanuel Macron a parlé la semaine dernière, Gérald Darmanin l'a répété tout à l'heure,
00:31:15 il a parlé de responsabilité des parents.
00:31:18 Est-ce qu'elle existe réellement sur le plan pénal, cette responsabilité des parents maîtres ?
00:31:23 Alors sur le plan pénal, non.
00:31:25 Elle pourrait exister dans certaines modalités, je vais le préciser,
00:31:27 mais déjà, il y a une responsabilité sur le plan civil.
00:31:30 Puisque vous le savez, les parents sont civilement responsables
00:31:36 des dégâts matériels et corporels causés par leurs enfants.
00:31:40 C'est pour ça qu'on prend des assurances de responsabilité civile.
00:31:42 Oui, mais ça se traduit comment, ça, dans les faits, finalement ?
00:31:45 Si le jeune est condamné par exemple,
00:31:47 et qu'une municipalité se constitue partie civile puisque la marée a été cassée,
00:31:52 il appartiendra aux parents de mettre la main au portefeuille pour réparer les dégâts.
00:31:57 Sauf si évidemment une assurance responsabilité civile a été souscrite par les parents,
00:32:02 auquel cas ce sera à l'assurance des parents de prendre en charge la réparation de ces dégâts.
00:32:07 Mais pour revenir à votre question,
00:32:09 les parents ne peuvent pas être tenus pour pénalement responsables des actes de leurs enfants.
00:32:15 C'est la responsabilité personnelle en droit pénal.
00:32:19 On n'est pas responsable pour autrui en droit pénal.
00:32:22 Néanmoins, dans certains cas, je pense, très particuliers,
00:32:25 dans lesquels des mineurs de 12, 13, 14 ans sortiraient tous les soirs des meutes,
00:32:32 on pourrait parfaitement imaginer que les parents soient inquiétés
00:32:35 au titre de l'infraction, de soustraction aux obligations parentales,
00:32:38 c'est-à-dire que les parents, par leur inaction,
00:32:41 mettraient en danger la moralité et la sécurité de leurs enfants.
00:32:45 Alors, je reprends ma question, je la modifie un peu.
00:32:48 Comment mieux responsabiliser les parents ?
00:32:51 Faut-il changer la loi ?
00:32:52 Puisque c'est ce que nous dit le président de la République et le ministre de l'Intérieur.
00:32:57 Je ne sais pas si changer la loi sera très efficace.
00:33:00 Moi, ce que je constate, parce que vous savez, nous les avocats,
00:33:03 on reçoit les jeunes, on reçoit aussi leurs parents,
00:33:05 c'est que vous avez évidemment une petite partie des parents
00:33:09 qui est totalement démissionnaire,
00:33:11 et évidemment, c'est sur celle-là qu'il faut taper,
00:33:13 mais vous avez beaucoup de parents qui sont totalement débordés
00:33:16 parce que font leurs enfants, vous avez beaucoup de mères seules,
00:33:18 énormément de mères seules,
00:33:20 qui n'arrivent pas à contrôler parfois les fratries délinquantes qu'il peut y avoir.
00:33:26 Et puis, vous avez aussi parfois des pères qui sont débordés
00:33:29 parce que des pères qui n'ont plus aucune autorité sur leurs enfants,
00:33:31 dans la mesure où eux, par exemple, peuvent aller à l'usine,
00:33:34 respecter les règles, et ça, c'est des choses qui, auprès des enfants,
00:33:38 ne vont pas faire écho, le père sera plus crédible,
00:33:40 et les enfants vont plutôt écouter leur père, P-A-I-R-S,
00:33:44 plutôt que leur père, P-E-R-E-S.
00:33:46 - Reda Bellach, que se passe-t-il concrètement
00:33:48 lorsque ces mineurs sont interpellés ?
00:33:51 - Écoutez, si jamais ils sont placés en garde à vue,
00:33:54 la famille est avisée, vous avez une procédure,
00:33:57 on est un état de droit, il y a un avocat,
00:34:02 lorsque les parents se déplacent également,
00:34:05 les auditions, tout est respecté,
00:34:06 et puis après, vous faites votre avis parquet.
00:34:08 Je me permets de revenir sur ce qu'a dit l'avocat
00:34:14 sur la vitesse de la justice.
00:34:16 C'est pas une critique, c'est un constat.
00:34:18 Il y a un moment où il va falloir se passer les bonnes questions
00:34:20 parce que nous, les policiers, ça fait une semaine qu'on est sur le terrain.
00:34:25 Il faut savoir qu'on a décalé aussi les officiers de police judiciaire,
00:34:28 les services judiciaires de nuit,
00:34:30 pour donner un coup de main au collègue de nuit.
00:34:31 Ces mêmes collègues de jour qui ont été décalés
00:34:34 ont dû traiter avec rapidité.
00:34:36 Les procédures sont de plus en plus complexes à transmettre.
00:34:39 Bien sûr, il faut respecter les droits, les mineurs, il faut filmer.
00:34:42 Il y a beaucoup de choses qui sont faites,
00:34:44 et je suis obligé de le dire,
00:34:46 c'est difficile à entendre qu'on nous dise
00:34:49 "oui, mais bon, il y a un temps de..."
00:34:50 Oui, je comprends, mais le problème, c'est qu'on ne peut pas,
00:34:52 à ce moment-là, demander d'aller au policier, d'aller très très vite,
00:34:55 d'interpeller, d'être carré,
00:34:57 et puis derrière, tout va lentement.
00:34:59 Parce que nous, on a l'impression qu'on travaille des fois vraiment pour rien.
00:35:02 Maître Jérémy Calfon, votre réponse ?
00:35:05 Oui, alors d'abord, c'est spécifique à la justice des mineurs.
00:35:07 Ce temps est inscrit dans la loi.
00:35:11 La loi de 2021 a vraiment demandé à la justice des mineurs
00:35:15 de prendre le temps au maximum.
00:35:17 Maintenant, ce que j'aurais à dire, c'est qu'il n'appartient pas à la justice
00:35:21 de calmer une révolte.
00:35:23 Je ne pense pas que la justice puisse envoyer des signaux.
00:35:26 Je ne crois pas qu'il est bon que la police et la justice se renvoient la balle.
00:35:29 La police, effectivement, c'est le temps de l'interpellation,
00:35:33 mettre fin à l'infraction, mettre fin aux troubles à l'ordre public.
00:35:37 Et puis la justice, ça va être un autre temps, peut-être plus posé.
00:35:39 Évidemment, le temps de la sanction,
00:35:41 mais aussi le temps de la réinsertion.
00:35:43 En fait, si vous voulez, la justice n'a pas à faire d'exemple
00:35:46 ou à faire de la communication.
00:35:47 Et je pense que, en tout cas, ce n'est pas son rôle,
00:35:50 ce n'est pas le rôle institutionnel qui lui a été donné.
00:35:52 Et je pense que c'est de là que peut naître parfois
00:35:55 l'incompréhension qu'il peut y avoir entre les services de police,
00:35:59 qu'on voit complètement aujourd'hui, enfin, épuisés.
00:36:02 Moi, je reviens du commissariat de Rouen.
00:36:04 Il y a eu plus de 59 gardes à vue le samedi soir.
00:36:06 Donc, ça a été très compliqué.
00:36:08 Et les membres et le personnel de justice.
00:36:11 Je pense que nos rôles ne sont pas les mêmes
00:36:13 et notre temps n'est pas le même.
00:36:15 Et c'est, je crois, inévitable.
00:36:17 Et merci beaucoup, Jérémy Calfon,
00:36:19 d'avoir été avec nous cet après-midi.
00:36:22 Gauthier Lebret, lorsque le président de la République
00:36:24 et le ministre de l'Intérieur parlent de responsabilité des parents,
00:36:28 évidemment que les parents de ces mineurs
00:36:31 ont une énorme part de responsabilité.
00:36:33 Mais est-ce que ce n'est pas aussi une façon pour le gouvernement
00:36:36 de se laver les mains, finalement ?
00:36:39 De dévier le tir, mais comme quand il parle des réseaux sociaux,
00:36:42 vous savez, la responsabilité des réseaux sociaux.
00:36:43 Alors, évidemment que c'est très dérangeant d'avoir ces images
00:36:47 qui, voilà, comme ça, sont répandues sur les réseaux sociaux.
00:36:50 Mais le problème, ce n'est pas tant qu'elles soient répandues,
00:36:51 c'est qu'elles existent, ces images, parce que ces scènes existent.
00:36:53 Après, évidemment, les réseaux sociaux jouent un rôle important
00:36:56 parce que c'est via ce canal-là que ces jeunes se donnent rendez-vous,
00:37:00 viennent devant tel endroit pour casser avec telle arme et prendre une cagoule.
00:37:05 Voilà, ils se donnent rendez-vous sur les réseaux sociaux.
00:37:07 On le sait. Sur la responsabilité des parents,
00:37:10 quand vous avez 30 % de mineurs,
00:37:12 dont certains qui ont entre 14 et 17 ans, parfois même plus jeunes,
00:37:17 entre 12 et 14 ans, évidemment qu'il y a une responsabilité des parents.
00:37:21 Mais parfois, c'est plus litigé, plus contrasté.
00:37:25 Quand vous avez des mères seules, c'est très compliqué.
00:37:27 J'entendais des témoignages sur différentes zones
00:37:30 quand on explique que les enfants font trois fois la taille de la mère
00:37:33 et s'en prennent parfois physiquement à la mère.
00:37:35 Donc, c'est parfois aussi compliqué.
00:37:37 Donc, évidemment, l'exécutif dans sa cellule de crise
00:37:40 et le président de la République dans sa cellule de crise vendredi
00:37:43 a trouvé différents responsables pour dévier le tir
00:37:46 et qu'on ne se retourne pas vers l'État.
00:37:48 Mais évidemment que le premier responsable,
00:37:50 c'est l'État qui a du mal à faire régner l'ordre dans ses quartiers.
00:37:54 Yvan Lioufol.
00:37:55 Jean-Pierre Chevènement parlait de sauvageons.
00:37:57 Aujourd'hui, nous avons passé un stade.
00:37:58 Ce ne sont plus des sauvageons, ce sont vraiment des barbares.
00:38:01 Ce sont des enfants qui ont été décivilisés.
00:38:04 Le déficit de l'éducation est tel aujourd'hui
00:38:06 que ces enfants-là ne répondent à aucune injonction,
00:38:09 à aucune norme, à aucune valeur.
00:38:10 Donc, la responsabilité des parents est naturellement flagrante.
00:38:14 Elle est première. Ce n'est pas du tout un alibi.
00:38:16 Ce n'est pas pour que le pouvoir se défose de ses responsabilités.
00:38:19 Simplement, il faut aller au bout de ce raisonnement
00:38:21 et se demander si aujourd'hui, il ne serait pas temps
00:38:24 de réduire le périmètre de la solidarité nationale.
00:38:27 Car dans le fond, je ne vois pas pourquoi les Français
00:38:30 accepteraient encore et toujours de payer pour ceux qui cassent
00:38:32 ou de payer pour ceux qui laissent leurs enfants casser.
00:38:35 Donc, il y a un moment où il va falloir se poser la question
00:38:37 de savoir si les familles de ces délinquants,
00:38:39 même si elles ne sont pas pénalement responsables
00:38:41 ou d'abord, elles devraient l'être d'ailleurs,
00:38:43 mais enfin, je n'ai pas en tête exactement quels sont les arguments,
00:38:46 mais en tout cas, ces familles-là,
00:38:48 si elles reçoivent des aides sociales,
00:38:49 devraient être sanctionnées par une suspension
00:38:52 de ces aides sociales-là.
00:38:54 Et il faudrait s'interroger de savoir si ces familles-là
00:38:56 ne seraient pas également tenues à réparer les dégâts.
00:38:59 Et en tout cas, je ne vois pas pourquoi ce serait
00:39:01 à la communauté des Français de payer
00:39:03 pour ceux qui détestent les Français.
00:39:04 Donc, il va falloir poser tout ce problème aujourd'hui
00:39:06 de la solidarité nationale, du périmètre de la solidarité nationale
00:39:09 qui se réduit à mesure que les communautarismes s'exacerbe
00:39:13 et que l'on voit qu'une société est en train de s'affronter
00:39:15 à une autre société en rejetant le fait que cette autre société,
00:39:18 la société majoritaire, soit une société trop française.
00:39:21 Donc, il va falloir maintenant poser des problèmes
00:39:24 très réalistes et pragmatiques.
00:39:25 Alors, avant d'accueillir dans un instant Boris Ravignon,
00:39:28 qui est le maire de Charleville-Mézières,
00:39:29 qui a également été victime de ces émeutes ces derniers jours,
00:39:34 j'ai une dernière question pour Reda Bella.
00:39:37 J'en ai beaucoup parlé de la CRS 8 qui est intervenue
00:39:40 ces derniers jours et visiblement de façon efficace.
00:39:43 Ne faudrait-il pas pérenniser l'implantation
00:39:46 de ce type de brigade dans certains quartiers
00:39:49 et instaurer une sorte de maintien de l'ordre plus ciblé finalement ?
00:39:54 Alors, c'est une très bonne question.
00:39:56 Déjà, je trouve que le dispositif est bien, ça c'est sûr.
00:39:59 Les collègues CRS font un excellent travail.
00:40:01 Une force de frappe telle que celle de la CRS 8
00:40:04 est un plus.
00:40:06 Maintenant, après, quand tout ça sera fini,
00:40:09 il va falloir quand même se poser parce que,
00:40:11 déjà, quand vous êtes en bac départemental
00:40:15 ou dans une unité départementale,
00:40:17 vous ne travaillez pas pareil que les collègues qui sont en local.
00:40:20 Donc là, on parle souvent du fond du problème,
00:40:22 on va dire, d'une scission entre les jeunes et la police.
00:40:25 Mais ce qui va se passer, c'est au sein du commissariat
00:40:28 et c'est le contact des effectifs locaux.
00:40:30 Parce que moi, je suis un ancien bac E,
00:40:32 je vous dis qu'on n'avait pas de contact.
00:40:34 C'est-à-dire qu'on venait, on interpellait,
00:40:36 ça se passait bien, on repartait.
00:40:38 Par contre, ceux qui vont rester sur place,
00:40:40 ceux qui vont vouloir...
00:40:42 C'est les collègues locaux, si jamais il y a des représailles,
00:40:45 c'est eux qui vont prendre.
00:40:46 C'est là-bas qu'il faut recréer le contact.
00:40:48 Je ne pense pas que la solution, la meilleure solution,
00:40:51 ce soit de mettre des unités.
00:40:53 C'est renforcer ces commissariats.
00:40:55 Il faut que chaque...
00:40:58 On retourne chacun dans notre cœur de métier,
00:40:59 que la brigade territoriale de contact fasse du contact,
00:41:02 que les bacs fassent de l'anticrime.
00:41:03 Mais pour ça, il faut qu'on arrête de nous demander de tout faire.
00:41:07 Merci beaucoup, Réda Bellage, d'avoir été avec nous
00:41:09 du syndicat de police unité SGP, Île-de-France.
00:41:12 Boris Travignon nous a rejoint.
00:41:14 Bonjour, monsieur le maire.
00:41:15 Maire de Charleville-Mézières.
00:41:17 Vous avez été visé également par des émeutiers
00:41:20 dans la nuit de vendredi à samedi.
00:41:22 Racontez-nous ce qui s'est passé.
00:41:24 Nous avions décidé, avec une partie de mon conseil municipal,
00:41:27 de nous rendre dans les quartiers et de patrouiller
00:41:31 pour éviter d'abord la dégradation de nos équipements publics.
00:41:35 Ce que nous craignons en ce moment-là,
00:41:36 c'est que ce que nous avions vu se produire en Île-de-France,
00:41:39 en certaines grandes villes,
00:41:41 nous donne de mauvaises idées
00:41:42 au petit groupe d'individus qui agissaient chez nous.
00:41:46 Et donc, on tournait dans la ville
00:41:48 et lorsqu'on...
00:41:49 J'ai vu une barricade enflammée devant la voiture,
00:41:52 eh bien, on est descendu naturellement pour l'éteindre
00:41:55 avec des extincteurs qu'on avait apportés avec nous.
00:41:57 Et ça n'a naturellement pas plu aux émeutiers
00:42:01 qui venaient de l'installer,
00:42:03 qui s'en servaient un peu comme d'un appât
00:42:06 pour attirer là, à force de l'ordre,
00:42:07 et pompiers et engager finalement
00:42:11 des contacts encore plus violents.
00:42:13 Donc, on a commencé à suer des insultes,
00:42:16 puis ensuite un certain nombre de jets de projectiles.
00:42:18 J'apprends même de la part de la PJ très récemment
00:42:21 qu'il semblerait même qu'il y ait eu des tirs
00:42:28 de projectiles airsoft,
00:42:29 enfin des choses à air comprimé,
00:42:30 apparemment, qui étaient tirées sur nous,
00:42:32 ce qu'on n'a pas réalisé dans le feu de l'action.
00:42:36 Et puis, on a donc dû opérer un petit repli tactique
00:42:39 pour permettre à la police d'arriver.
00:42:41 Et puis ensuite, on est d'ailleurs,
00:42:44 en fin de soirée,
00:42:45 quand on a continué à faire ce travail de présence
00:42:48 sur le terrain, aux côtés des habitants,
00:42:50 qui étaient eux absolument scandalisés, horrifiés
00:42:53 de ce à quoi ils assistaient,
00:42:55 véhicules brûlés et dégradations du bien public,
00:42:58 notamment de nombreuses poubelles,
00:43:00 encore plusieurs dizaines, qui sont parties enfumées.
00:43:03 Dieu soit loué, pour l'instant,
00:43:04 on a pu éviter qu'on ait des dégradations
00:43:08 en dehors d'un immeuble,
00:43:09 logements sociaux dont l'entrée a été dégradée.
00:43:12 On a pu éviter de voir partir
00:43:14 un de nos équipements publics enfumés.
00:43:15 Et personne n'a été blessé, rassurez-nous.
00:43:18 Personne n'a été blessé, non, en fait.
00:43:20 Vincent Jambrin, le maire de Lail-les-Roses,
00:43:22 était ici hier sur TF1.
00:43:23 Écoutez notamment ce qu'il a dit.
00:43:26 On est très fatigué, on est exténué,
00:43:28 on est triste, on est en colère,
00:43:30 on a peur.
00:43:33 Et en même temps, on tient debout.
00:43:36 Juste en venant,
00:43:38 on m'annonçait que l'opération de ma femme s'était bien passée
00:43:40 et qu'elle ne devrait pas tarder à se réveiller.
00:43:42 Donc, on prend chaque petite victoire,
00:43:44 chaque petit bonheur comme il vienne.
00:43:45 Et si je suis là ce soir, c'est parce que ma femme m'a dit
00:43:47 qu'on ne lâchera pas.
00:43:49 Comme le collègue maire tout à l'heure,
00:43:50 il est hors de question qu'on soit des victimes.
00:43:52 Il est hors de question qu'on abandonne.
00:43:53 Parce que si c'est eux qui...
00:43:54 Si on cède à la peur, c'est eux qui auront gagné.
00:43:57 Et il est hors de question qu'ils gagnent.
00:44:00 Les mots sont très forts.
00:44:01 On a peur, on est fatigué, mais on ne lâchera pas.
00:44:04 C'est votre état d'esprit, à vous également aujourd'hui,
00:44:06 Boris Ravignon ?
00:44:07 Oui, tout à fait.
00:44:09 On continue à être présent.
00:44:10 On ne lâchera pas.
00:44:11 Il faut qu'on soit présent.
00:44:13 Il faut qu'on organise, au contraire,
00:44:15 vraiment la reconquête républicaine de ces quartiers.
00:44:18 La reconquête républicaine, ça veut dire être capable
00:44:21 d'arrêter et de fonctionner.
00:44:24 Là encore, on parle de 10 à 15 personnes
00:44:27 qui sont pour l'essentiel des mineurs,
00:44:30 puisqu'en fait, à l'occasion d'un autre moment dans la soirée,
00:44:33 on les avait croisés d'un peu plus près,
00:44:36 des mineurs, pour un certain nombre d'entre eux,
00:44:38 sous l'emprise de stupéfiants ou alcoolisés,
00:44:41 en tout cas pas tout à fait dans leur état normal.
00:44:43 Donc, on est vraiment sur un petit groupe d'individus.
00:44:46 Je crois qu'on doit, dans une ville de 46 000 habitants,
00:44:48 on doit s'organiser avec la police nationale,
00:44:51 la police municipale, avec le soutien de la justice
00:44:54 pour vraiment reprendre le contrôle et mettre hors d'état
00:44:57 de nuire ces individus.
00:45:00 Un dernier mot, Boris Ravignon.
00:45:03 On va devoir vous laisser.
00:45:04 On va devoir marquer une courte pause.
00:45:07 Qu'est-ce qu'on peut espérer pour la suite, évidemment ?
00:45:10 Que faire, évidemment, pour calmer davantage les esprits ?
00:45:14 Je crois qu'il faut qu'on revienne vraiment aux fondamentaux.
00:45:19 Beaucoup de manifestations aujourd'hui sur la sécurité des élus.
00:45:22 Mon combat, ça a toujours été la sécurité de tous.
00:45:24 Je pense que ce n'est pas compétitif.
00:45:27 On ne réglera pas le problème de manière catégorielle.
00:45:29 Il faut vraiment qu'on ait une prise de conscience nationale,
00:45:33 reprendre le contrôle, assurer la sécurité.
00:45:35 Et c'est le bien le plus précieux, y compris dans les quartiers populaires.
00:45:38 Et je peux vous dire que c'est la demande de ces quartiers populaires
00:45:41 d'y vivre en sécurité et de voir les délinquants
00:45:45 qu'ils croisent parfois au quotidien, qu'ils empoisonnent la vie,
00:45:48 de les voir sanctionnés.
00:45:49 Je crois qu'il faut qu'on ait prise conscience sur le fait qu'on doit être
00:45:53 sur les moyens que nous mettons sur la police,
00:45:55 mais aussi sur la justice et aussi sur les moyens que nous donnons
00:45:59 à l'ensemble de cette chaîne judiciaire et pénale d'agir.
00:46:03 Lorsque l'on abaisse ou désarme les capacités d'action
00:46:07 à l'égard des mineurs, lorsqu'on s'interdit l'enfermement par principe,
00:46:12 je crois qu'on ne se met pas en situation de régler
00:46:15 les problèmes de sécurité de manière efficace.
00:46:17 Et le maire de Nanterre l'a dit tout à l'heure, Patrick Jarry,
00:46:19 cette violence pénalise avant tout les administrés,
00:46:21 qui sont les mères, les frères, les cousins aussi des émeutiers.
00:46:25 Et ça, c'est important de le rappeler.
00:46:27 Merci beaucoup, Boris Ravignon, d'avoir été avec nous.
00:46:30 Je rappelle que vous êtes le maire de Charleville.
00:46:32 Mais hier, on va marquer une courte pause et dans un instant,
00:46:35 ce sera Le Grand Journal de l'après-midi avec Simon Guillain.
00:46:37 A tout de suite sur CNews. Vous restez avec nous, évidemment.
00:46:39 Il est quasiment 15h.
00:46:44 Bienvenue sur CNews, si vous venez de nous rejoindre.
00:46:46 C'est l'heure du Grand Journal de l'après-midi avec Simon Guillain.
00:46:49 Rebonjour, Simon. Et à la une de l'actualité.
00:46:51 Rebonjour, cher Mickaël. Bonjour à tous.
00:46:53 Une marche blanche en soutien au maire de Lailerose va s'élancer dans une demi-heure.
00:46:57 Le rendez-vous a été donné à 15h devant la mairie de la ville
00:47:00 et nous retrouverons dans un instant nos envoyés spéciaux sur place.
00:47:03 Un peu plus tôt aujourd'hui, élus et citoyens se sont rassemblés
00:47:05 devant toutes les mairies de France. C'était à midi.
00:47:07 Des rassemblements en soutien aux élus victimes de violences.
00:47:10 Et puis, nous avons appris le décès de Léon Gauthier,
00:47:13 dernier survivant des 177 Français à avoir débarqué le 6 juin 1944 en Normandie.
00:47:19 Léon Gauthier nous a quittés à l'âge de 100 ans.
00:47:20 Il est décédé ce matin à 7h40 dans un établissement hospitalier de Caen.
00:47:26 Après un rassemblement devant toutes les mairies de France,
00:47:29 une marche en soutien au maire de Lailerose a lieu cet après-midi.
00:47:32 Le rendez-vous a été donné devant la mairie à 15h pour cette marche
00:47:36 qui doit s'élancer d'ici une demi-heure.
00:47:38 On va tout de suite aller sur place retrouver Michael Dos Santos.
00:47:41 Michael, bonjour.
00:47:42 Quelle est l'ambiance pour le moment ? Est-ce qu'il y a du monde ?
00:47:44 - Ah, c'est peut-être que tu avais mis l'antenne dans la poche aussi.
00:47:48 Essaye peut-être de faire ressortir un tout petit peu l'antenne.
00:47:51 - Alors, on retrouvera Michael Dos Santos un peu plus tard, évidemment.
00:47:54 On a un petit souci de liaison.
00:47:57 Dans le reste de l'actualité, Simon.
00:47:59 - Les sirènes des mairies françaises ont sonné ce midi dans tout le pays
00:48:03 en soutien, vous le savez, aux élus victimes de violences.
00:48:05 De nombreux élus et citoyens se sont rassemblés devant chacune d'entre elles.
00:48:09 Et c'est le cas notamment dans la ville de Lyon.
00:48:10 Et nos journalistes sur place ont pu suivre justement ce rassemblement.
00:48:14 Regardez.
00:48:15 - Un rassemblement extrêmement sobre qui s'est tenu
00:48:19 devant les grilles de l'hôtel de ville de Lyon.
00:48:22 En présence d'élus, de la majorité et de l'opposition,
00:48:26 mais aussi beaucoup de personnels municipaux
00:48:30 et aussi des habitants de Lyon, environ 200 personnes au total.
00:48:36 La première adjointe a lu un texte en soutien aux maires de la Ile-et-Rose,
00:48:40 mais aussi en soutien aux policiers municipaux et nationaux
00:48:45 qui ont œuvré pendant tout le week-end
00:48:47 au maintien de l'ordre dans l'agglomération lyonnaise.
00:48:50 Et le rassemblement s'est terminé par une marseillaise
00:48:54 entonnée par le public à noter l'absence du maire de Lyon,
00:48:58 Grégory Doucet, retenu à Paris aujourd'hui.
00:49:01 - De son côté, Gérald Darmanin est en visite à Reims aujourd'hui,
00:49:05 une ville particulièrement touchée par les violences urbaines.
00:49:08 Il n'y a pas de justice à deux vitesses.
00:49:10 Il faut écouter les quartiers et condamner les voyous,
00:49:12 a notamment affirmé le ministre de l'Intérieur.
00:49:15 On l'écoute.
00:49:16 - Je pense qu'il faut qu'on prenne quelques temps de réflexion
00:49:20 pour essayer de parler aux quartiers
00:49:24 et d'être ferme avec les voyous.
00:49:26 Je pense que c'est ça le bon équilibre.
00:49:28 Il ne faut pas trouver d'excuses sociales là où il n'y en a pas.
00:49:30 - Et puis concernant la mort de Naël,
00:49:33 sachez que le troisième occupant du véhicule
00:49:35 qui avait pris la fuite après le drame
00:49:36 était entendu en fin de matinée par l'IGPN.
00:49:39 Le passager s'est présenté à l'inspection générale
00:49:41 de la police nationale aux alentours de 11h.
00:49:44 Et puis on va parler dans ce journal de la colère des commerçants
00:49:47 traumatisés après le pillage de leur commerce.
00:49:50 C'est le cas notamment à Montluçon dans l'Allier.
00:49:52 Un commerçant a vu son enseigne totalement incendiée.
00:49:55 Le reportage sur place de Mathilde Covillère-Flandoy.
00:49:57 - Entre les pillages et les incendies,
00:50:02 des scènes de chaos à Montluçon dans l'Allier.
00:50:04 Dans la nuit de samedi à dimanche,
00:50:06 une quarantaine de jeunes ont vandalisé les commerces de la ville.
00:50:09 Et parmi les enseignes touchées,
00:50:11 celle de Jean-Christophe Vaché,
00:50:12 directeur d'une agence d'aide à la personne.
00:50:14 Elle a été entièrement brûlée.
00:50:16 - Le point de ralliement de leur truc,
00:50:20 c'était à côté de mon bureau.
00:50:21 Ils ont cassé la vitrine et ils ont jeté une poubelle en feu à l'intérieur.
00:50:25 Et le feu a pris et ça a carrément détruit l'agence.
00:50:34 Les ordinateurs ont brûlé, les archives ont brûlé.
00:50:37 De son agence, il ne reste plus rien.
00:50:40 Pour ce directeur, c'est toute une partie de sa vie
00:50:42 partie en fumée en quelques minutes.
00:50:45 - Je suis dégoûté.
00:50:46 Ces 15 ans de travail qui partent en fumée en deux minutes,
00:50:50 je suis fataliste parce que la France va de moins en moins bien.
00:50:55 Là, nous, les petites villes de Provence, on n'était pas impactés.
00:50:58 Et maintenant, on commence à l'être aussi.
00:51:02 Ce n'est plus que les grandes villes.
00:51:04 Maintenant, c'est tout le pays qui est à feu et à sang.
00:51:07 Un couvre-feu de quatre jours a été instauré
00:51:09 par la municipalité depuis hier soir.
00:51:11 Selon le ministère de l'Économie,
00:51:13 plus de 700 commerces ont été attaqués en France.
00:51:18 - Et face à ces violences urbaines qui touchent actuellement le pays
00:51:21 et en soutien au maire de l'Aïlée-Rose,
00:51:23 plusieurs ministres se sont réunis au ministère de l'Écologie.
00:51:26 Aujourd'hui, on va écouter à la sortie de cette réunion
00:51:28 le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut,
00:51:31 qui dénonce les silences indécents de la France insoumise.
00:51:34 On l'écoute.
00:51:35 - Il y a eu des silences indécents.
00:51:41 Quand vous refusez d'appeler au calme,
00:51:43 alors qu'il y a des incendies qui se déroulent dans des quartiers
00:51:45 qui consistent à brûler des écoles, des crèches, des mairies,
00:51:48 des commissariats, il y a des silences indécents.
00:51:51 Il y a des complaisances coupables, il y a des soumissions
00:51:53 de la part de gens qui se prétendent insoumis,
00:51:56 qui sont absolument scandaleuses.
00:51:58 Quand vous dites qu'il y a d'un côté les bâtiments
00:52:00 que vous n'avez pas le droit de brûler et les autres,
00:52:02 vous portez une responsabilité dans ce qui se passe.
00:52:05 Quand vous refusez de condamner les violences,
00:52:08 vous portez une responsabilité.
00:52:09 Quand vous transformez l'acte d'un seul en une généralité
00:52:14 contre l'ensemble des policiers,
00:52:16 vous participez à mettre de l'huile sur le feu.
00:52:18 - Gauthier Lebrecht, on peut dire que la France insoumise
00:52:21 est attaquée de toutes parts ?
00:52:23 - Oui, elle est attaquée de toutes parts parce qu'elle a joué
00:52:25 un jeu dangereux, très dangereux.
00:52:26 Effectivement, il y a eu plusieurs épisodes.
00:52:28 Déjà, Jean-Luc Mélenchon qui a refusé d'appeler au calme.
00:52:31 Ensuite, dès la première nuit des meutes,
00:52:33 vous avez une brochette de députés insoumis.
00:52:35 Antoine Léaument, Thomas Porte, Louis Boyard
00:52:37 qui sont allés faire la tournée des commissariats de Nanterre.
00:52:39 Alors évidemment, c'est un droit quand vous êtes député.
00:52:41 Vous pouvez aller visiter des prisons, des commissariats
00:52:43 pour voir comment sont incarcérés les gardés à vue.
00:52:45 Mais ça faisait partie d'un agenda politique.
00:52:47 Et puis, Louis Boyard a fait croire sur les réseaux sociaux,
00:52:50 il y a eu un mort suite aux émeutes en Guyane.
00:52:52 Il a fait croire que c'était de la responsabilité de la police,
00:52:54 alors que cet homme s'est pris une balle d'un émeutier.
00:52:57 Et Louis Boyard n'a toujours pas retiré son tweet.
00:53:00 Effectivement, le ministre en parlait.
00:53:02 Jean-Luc Mélenchon a fait la liste des bâtiments
00:53:05 auxquels il ne fallait pas s'en prendre,
00:53:06 sous-entendant qu'il y avait des bâtiments
00:53:07 auxquels on pouvait s'en prendre.
00:53:09 Et puis récemment, il a fait une interview
00:53:11 après ce qui est arrivé au maire de la Ile-et-Rose,
00:53:13 puisqu'il a fallu qu'il y ait une tentative d'assassinat
00:53:15 contre la famille d'un élu pour que certains changent de discours.
00:53:18 Et Jean-Luc Mélenchon a changé de discours de manière partielle.
00:53:22 Il a fait une phrase pour condamner,
00:53:24 il n'est même pas condamné en fait très clairement,
00:53:26 mais il a fait une phrase de soutien au maire de la Ile-et-Rose,
00:53:28 un peu comme il avait fait au petit-neveu de Brigitte Macron
00:53:31 quand il s'était fait agresser pendant la réforme des retraites,
00:53:33 soutien au chocolatier Tronieux.
00:53:35 Et il a dit hier que le problème, c'était l'ensauvagement des riches.
00:53:38 Donc on voit bien, avec ce refus de condamner clairement,
00:53:42 ce refus d'appeler au calme, effectivement,
00:53:43 la France insoumise a joué un rôle dans le climat de violence,
00:53:47 a joué un rôle politique dans le climat de violence
00:53:48 qu'on traverse actuellement.
00:53:50 Merci Gauthier.
00:53:51 Et on poursuit ce journal avec cette information.
00:53:53 La France compte plus de 547 000 réfugiés.
00:53:56 Des chiffres communiqués ce matin par l'Ofpra
00:53:58 dans son nouveau rapport annuel.
00:54:00 En 2022, plus de 56 000 personnes ont été nouvellement placées
00:54:03 sous la protection de la France.
00:54:05 Et pour la cinquième année consécutive,
00:54:06 ce sont les ressortissants afghans qui ont le plus sollicité
00:54:10 l'asile sur notre territoire.
00:54:12 Un pompier de 24 ans est décédé cette nuit à Saint-Denis
00:54:15 en luttant contre des incendies de véhicules dans un parking.
00:54:19 C'est ce qu'a annoncé Gérald Darmanin sur son compte Twitter.
00:54:22 Aucun lien formel n'a été établi entre l'incendie
00:54:24 et les violences urbaines qui touchent le pays.
00:54:26 Les précisions de Célia Barotte du service Polyjustice de CNews.
00:54:32 Selon les premières informations communiquées
00:54:35 par la préfecture de police de Paris,
00:54:37 les faits se sont déroulés vers 3h du matin,
00:54:39 rue du Landis à Saint-Denis.
00:54:41 Pour un motif encore ignoré,
00:54:43 cet incendie s'est déclaré dans le parking souterrain
00:54:45 d'un immeuble de 4 étages.
00:54:47 Et c'est lors de cette intervention
00:54:50 qu'une centaine de résidents a dû être évacués
00:54:52 et que ce soldat du feu a fait un arrêt cardio-respiratoire.
00:54:57 Il était engagé dans le centre de secours de la Courneuve
00:55:00 et malgré la prise en charge médicale,
00:55:02 le caporal-chef d'Amelin-Cour est décédé à 5h45
00:55:06 à l'hôpital d'instruction des armées persies de Clamart.
00:55:10 Une enquête est ouverte pour déterminer les causes du sinistre et du drame.
00:55:13 Le service départemental de la police judiciaire de la Seine-Saint-Denis
00:55:16 a été saisi et une enquête a été menée par le procureur de la République.
00:55:22 Attention, le ministère de l'Intérieur demande
00:55:25 à ce que l'on prenne toutes les préconceptions
00:55:26 sur les circonstances de ce drame
00:55:28 pour ne pas faire d'amalgame avec les émeutes.
00:55:31 Pour l'instant, aucun lien officiel n'a été fait.
00:55:34 Et puis nous avons appris le décès de Léon Gauthier,
00:55:39 dernier survivant des 177 Français
00:55:41 à avoir débarqué le 6 juin 1944 en Normandie.
00:55:44 Léon Gauthier nous a quittés à l'âge de 100 ans.
00:55:46 Il est décédé ce matin à 7h40 dans un établissement hospitalier de Caen.
00:55:50 On va écouter un extrait de l'une de ses dernières interviews.
00:55:53 C'était en octobre de l'année dernière à Ouistria.
00:55:56 Vous savez, vous faites des veuves, des orphelins,
00:56:00 il a touché la misère, la guerre.
00:56:02 Vous savez, il n'y a pas très longtemps,
00:56:06 vous trouvez peut-être idiot, mais enfin voilà,
00:56:09 je pensais, j'ai peut-être tué un gars,
00:56:13 j'ai peut-être fait des orphelins,
00:56:15 j'ai peut-être fait une veuve,
00:56:17 j'ai peut-être fait pleurer une mère, on ne sait rien.
00:56:21 Et ça, bon, je n'ai pas voulu faire ça.
00:56:27 Vous savez, moi, je ne suis pas méchant,
00:56:30 vous voyez ce que je veux dire.
00:56:33 Merci beaucoup Simon.
00:56:34 Merci à vous cher Mickaël.
00:56:35 Et on va poursuivre cette Parole aux Français édition spéciale.
00:56:39 C'était dans la nuit de samedi à dimanche,
00:56:40 le domicile de Vincent Jambrain,
00:56:42 maire de l'Aile-et-Rose a été incendié après une attaque à la voiture Bélier,
00:56:45 domicile où dormait sa femme et ses enfants.
00:56:48 Vincent Jambrain qui était hier soir invité du 20h de TF1
00:56:51 et qui a lancé un appel en direct à la télévision,
00:56:54 une marche citoyenne qui doit partir de la mairie de l'Aile-et-Rose
00:56:57 aux alentours de 15h30.
00:56:59 Régine Delfourret et Laura Lestratte sont sur place.
00:57:03 Régine, cette marche est en train de se préparer tout doucement.
00:57:05 Oui, il y a, Mickaël, il y a énormément de monde ici,
00:57:11 des concitoyens, des gens de venir un peu de toute l'île de France,
00:57:15 de tout horizon, il y a des maires,
00:57:17 mais il y a aussi des jeunes qui sont là,
00:57:18 comme Sacha qui a 19 ans.
00:57:20 Sacha, vous avez tenu à venir ici, pour quelles raisons ?
00:57:24 Je vais voulu venir ici parce que pour moi c'est important
00:57:26 qu'on se mobilise autour de nos maires, de nos élus,
00:57:28 qui depuis 4 jours vivent l'enfer, ne dorment plus,
00:57:31 se mobilisent dans leur commune.
00:57:33 Et je pense aussi que c'est important de venir aussi
00:57:34 pour soutenir les forces de l'ordre, les pompiers,
00:57:36 toutes les personnes qui sont directement impactées par cette crise.
00:57:39 Et vous avez 19 ans, parmi ces émeutiers,
00:57:42 ils ont beaucoup au vôtre âge, qu'est-ce que vous pensez de ça ?
00:57:46 Eh bien, j'ai beaucoup de peine et même de la honte de ma génération.
00:57:50 Je remercie tous les jours mes parents de m'avoir donné une éducation,
00:57:53 parce que je pense que c'est là le premier problème
00:57:55 de ces jeunes livrés à eux-mêmes.
00:57:57 Donc je pense que c'est important que la jeunesse vienne
00:57:59 pour se mobiliser, pour montrer qu'il existe encore
00:58:01 un soupçon de République chez les jeunes,
00:58:03 qu'on est là, qu'on tient notre pays, qu'on tient la République
00:58:05 et qu'on tient nos élus.
00:58:06 Merci beaucoup Sacha.
00:58:08 Donc vous l'avez compris, Michael, énormément de monde ici.
00:58:10 Le départ, vous l'avez dit, sera à partir de 15h30 et à 16h,
00:58:15 il y aura une prise de parole de Vincent Jambrain.
00:58:18 Merci beaucoup Régine Delfour et merci à Laura Lestratin
00:58:21 qui vous accompagne.
00:58:23 On va accueillir tout de suite Bernard Jammet,
00:58:25 qui est maire de Sanois dans le Val d'Oise.
00:58:28 Bonjour Monsieur le maire, merci d'être avec nous
00:58:30 dans La Parole aux Français en direct cet après-midi.
00:58:32 D'abord, une réaction après les mots de ce jeune
00:58:35 qu'on vient d'entendre, qui sera donc présent
00:58:39 lors de cette marche citoyenne à L'Aile-et-Rose.
00:58:42 J'imagine évidemment de voir quand même que la jeunesse
00:58:44 est présente aux côtés des élus.
00:58:46 Il y a un côté rassurant à tout ça.
00:58:50 Écoutez, je n'ai pas entendu ce jeune,
00:58:51 parce que vous imaginez bien que j'étais en réunion
00:58:55 avec mes cadres et mon premier adjoint
00:58:58 et mon adjointe à la jeunesse.
00:59:00 Mais j'imagine ce qu'a pu dire ce jeune.
00:59:06 Évidemment qu'il ne faut pas faire d'amalgame,
00:59:08 ce n'est pas la jeunesse qui est dans la rue,
00:59:11 c'est une partie de la jeunesse,
00:59:13 une toute petite partie de la jeunesse
00:59:16 qui a fait des exactions.
00:59:17 Il faut bien le faire remarquer.
00:59:19 Il ne faut surtout pas faire l'amalgame
00:59:21 d'une jeunesse qui serait en complète déshérence.
00:59:24 Mais il y en a une partie, oui.
00:59:25 Et c'est important de le préciser,
00:59:26 vous avez bien raison Bernard Jammet,
00:59:29 vous étiez devant votre mairie tout à l'heure à midi.
00:59:32 J'imagine que vous avez été touché
00:59:34 par ce rassemblement citoyen aux côtés des élus.
00:59:38 Oui, c'était très, très, très émouvant.
00:59:41 J'ai vu des gens pleurer, monsieur.
00:59:44 J'ai vu des gens qui, pendant la sirène, ont pleuré.
00:59:48 J'ai vu des gens qui m'ont regardé
00:59:52 avec beaucoup d'affection
00:59:55 et qui ont écouté mon discours avec beaucoup d'attention.
00:59:58 Et j'ai senti une grande solennité
01:00:01 dans ce qui s'est passé ce midi devant la mairie de Saloie.
01:00:05 Monsieur le maire, vous avez été vous-même
01:00:07 victime de ces émeutiers ces derniers jours.
01:00:10 Vous avez reçu des menaces, je crois.
01:00:12 Racontez-nous.
01:00:14 Oui, bien sûr que j'ai reçu des menaces,
01:00:17 mais si je faisais un peu d'humour,
01:00:19 ce sont les émeutiers qui ont été victimes de ma présence.
01:00:22 Parce que quand je suis arrivé devant la mairie de Saloie,
01:00:25 alors qu'ils s'apprêtaient à pénétrer dedans
01:00:28 et à y mettre le feu, je les ai fait fuir.
01:00:33 J'ai, je pense, bénéficié d'au moins trois éléments.
01:00:38 Le premier élément, c'est la surprise
01:00:41 qu'ils ont eue d'avoir un homme seul face à eux.
01:00:44 Le deuxième élément, c'est qu'ils ont aperçu que c'était le maire.
01:00:47 Et le troisième élément, c'est que je suis un ancien directeur d'école
01:00:51 et que je suis persuadé que dans le groupe
01:00:54 de jeunes adultes qui étaient là,
01:00:56 j'avais peut-être des anciens élèves.
01:00:57 Et je pense que ça les a complètement déstabilisés.
01:01:02 Vous êtes en train de nous dire, vous pensez que certains
01:01:04 des émeutiers vous ont reconnu ?
01:01:06 Vous auriez été leur enseignant il y a quelques années ?
01:01:10 Alors, ils m'ont reconnu, c'est sûr,
01:01:12 parce que, vous savez, on n'a pas eu de dialogue.
01:01:16 Moi, quand je suis arrivé devant la mairie, j'ai bousculé deux,
01:01:18 trois qui étaient là en train d'essayer de pénétrer dans la mairie.
01:01:23 J'ai hurlé "pas la mairie, pas la mairie, pas la mairie".
01:01:26 C'est un symbole républicain.
01:01:29 Et par contre, ce que j'ai entendu,
01:01:31 je n'ai rien entendu à ce moment-là,
01:01:33 mais ce que j'ai entendu dans les vidéos,
01:01:37 j'ai entendu un des assaillants crier "seul maire, seul maire, seul maire".
01:01:45 Et après, ce que j'ai entendu dans les vidéos, par contre,
01:01:47 c'est un émeutier qui disait "voilà, il faut tuer le maire,
01:01:51 voilà, il faut tuer le maire".
01:01:52 Un émeutier.
01:01:53 Je ne sais pas qui c'est, évidemment, je ne peux pas les reconnaître,
01:01:56 puisque de toute façon, ils étaient masqués pour la plupart,
01:01:59 et qu'en plus, il faisait sombre.
01:02:01 150 mairies ou bâtiments municipaux au total ont été attaquées
01:02:05 depuis mardi, et c'est très intéressant ce que vous avez dit.
01:02:08 Vous êtes un ancien enseignant, vous nous disiez il y a quelques instants
01:02:11 que certains de ces émeutiers avaient probablement été vos élèves.
01:02:15 Comment est-ce que vous expliquez que ces personnes,
01:02:19 ces jeunes qui ont été à l'école de la République
01:02:22 puissent aujourd'hui se retourner contre l'État,
01:02:25 finalement, contre les symboles de l'État ?
01:02:28 Écoutez, moi, je suis bien placé pour le savoir,
01:02:31 puisque vous l'avez dit, je suis instituteur depuis 1975.
01:02:35 J'étais à l'école normale en 1974.
01:02:38 Donc j'ai vécu la déchéance de l'éducation nationale pendant 40 ans.
01:02:43 Ah, alors, je crois que nous avons un souci de liaison avec Bernard Jammet,
01:02:51 le maire de Stanois, on va essayer de le recontacter.
01:02:53 Alors, il est là, vous êtes là ?
01:02:55 Non, on me dit en régie qu'il est là, qu'il n'est pas là.
01:02:57 Bon, il est là, il n'est pas là.
01:02:58 Yvan, vous souhaitiez réagir, vous souhaitiez l'interpeller ?
01:03:02 Je réagirai tout à l'heure quand M. le maire sera à nouveau avec nous.
01:03:05 Mais ce qu'il faut bien prendre conscience,
01:03:07 c'est qu'il y a ce risque de retomber dans l'endormissement
01:03:10 après, effectivement, cet électrochoc qui nous a fait comprendre tout de même deux choses.
01:03:13 C'est-à-dire d'abord l'extrême fragilité de la nation aujourd'hui,
01:03:17 qui est une nation qui est communautarisée,
01:03:19 qui est une nation qui est claque-murée,
01:03:20 qui est une nation qui fait cohabiter parfois deux peuples
01:03:23 qui ne s'entendent plus, pour partie d'entre eux en tout cas.
01:03:26 Et cette fragilité doit nous interroger sur...
01:03:28 Il est avec nous, il nous entend, juste pour vous le faire.
01:03:30 Cette fragilité doit nous interroger.
01:03:31 Et puis la fragilité non seulement de la nation,
01:03:33 mais la fragilité de la République elle-même,
01:03:35 qui, on le voit bien, est désarmée en tout cas face à ces mineurs,
01:03:39 face à qui, naturellement, les mineurs représentent à peu près un tiers,
01:03:43 dit-on, des manifestants.
01:03:45 Et on voit bien que la République ne sait pas répondre à ces mineurs-là,
01:03:49 mais elle ne sait pas répondre non plus, plus généralement,
01:03:51 à toute cette france de la diversité qui ébranle la cohésion nationale.
01:03:55 On a vu que face au gilet jaune,
01:03:57 la République savait parfaitement être brutale avec ceci.
01:04:03 Elle ne l'est pas du tout avec cette partie de la France,
01:04:07 qui est une France qui fait peur.
01:04:08 Et donc, il va falloir s'interroger de savoir quelles sont ces faiblesses-là.
01:04:12 Parce que toutes ces faiblesses de la nation et de la République
01:04:14 font en sorte que c'est la France elle-même qui s'affaiblit sous nos yeux.
01:04:17 Elle s'affaiblit sous nos yeux,
01:04:18 sauf que les Français eux-mêmes ne sont pas faibles.
01:04:20 Donc, c'est pour ça qu'il est très intéressant de voir
01:04:22 que quand vous avez des individualités comme notre interlocuteur
01:04:27 qui résiste malgré tout à une pression, c'est tout à fait encourageant.
01:04:31 Et c'est un petit peu ces gestes-là qui devraient se multiplier
01:04:34 et perdurer au cœur même de la société.
01:04:36 Mais je pense que c'est à la société elle-même de venir en aide aujourd'hui
01:04:39 aux hommes politiques, aux élites, à ceux qui nous dirigent,
01:04:42 qui eux-mêmes ont rendu les armes pour beaucoup d'entre eux.
01:04:44 Alors, un dernier mot.
01:04:46 Bernard Jamais, si vous êtes revenu, vous allez pouvoir répondre à Yvan Rufolle.
01:04:51 Oui, je suis entièrement d'accord avec Yvan Rufolle,
01:04:54 mais entièrement d'accord.
01:04:55 Je vais vous raconter qu'en 1980,
01:04:59 je suis inspecté par un inspecteur,
01:05:02 à cette époque-là, je les appelais les ayatollahs de la pédagogie,
01:05:05 c'était mon terme, et qui me dit "Monsieur Jamais,
01:05:08 vous êtes trop le maître dans votre classe".
01:05:11 Et je lui réponds du tac au tac "Monsieur l'inspecteur,
01:05:13 vous êtes en train de construire une France ingouvernable".
01:05:17 Alors, nous y sommes aujourd'hui dans la France ingouvernable.
01:05:19 Et pourquoi on a mis 40 ans à Yéttes ?
01:05:22 Parce qu'il y a des gens comme moi qui ont lutté contre le pédagogisme
01:05:25 et qui ont maintenu la baraque pendant 40 ans.
01:05:28 Nous, maintenant, on est à la retraite et il y a plus cette force-là
01:05:31 pour installer dans l'école de la République la force de la République.
01:05:35 Et aujourd'hui, je vais vous dire,
01:05:37 j'ai mes petites filles qui sont à l'école de la République
01:05:40 et quand je leur demande "Alors, qu'est-ce que tu as fait en histoire ?
01:05:43 Qu'est-ce que tu as fait en géographie ?
01:05:44 Quelle poésie tu as apprise ?"
01:05:46 Mais ils n'ont pas appris de poésie de Victor Hugo,
01:05:49 ils n'ont pas appris de poésie de Jean de La Fontaine,
01:05:51 ils n'ont pas appris les fondamentaux qui font qu'on se sent français.
01:05:55 Et bien ces jeunes-là, qui sont des émeutiers,
01:05:58 malheureusement, ils sont passés à côté de la France
01:06:01 parce que l'école de la République ne leur a pas donné les bons codes.
01:06:04 Voilà. Et donc, moi, si j'étais...
01:06:08 D'ailleurs, j'ai fait un appel au président Macron ce matin dans mon discours.
01:06:12 Il a deux options, le président Macron.
01:06:15 La première option, il attend que ça se passe, comme d'habitude,
01:06:20 parce que les vacances arrivent et parce que les émeutiers n'ont plus de mortier.
01:06:24 Et puis, tout redémarrera comme avant et on ira encore plus dans le marasme.
01:06:30 Ou alors, il rentre dans l'histoire de France.
01:06:33 Il rentre dans l'histoire de France, il dissout l'Assemblée nationale,
01:06:37 il donne la parole au peuple, il fait un gouvernement d'union,
01:06:40 comme l'a fait le général de Gaulle après la guerre
01:06:43 et comme l'a fait le général de Gaulle en juin 1940 à Londres,
01:06:46 sans discerner qui était communiste, qui était socialiste,
01:06:51 qui était de droite, qui était juif, qui était franc-maçon.
01:06:54 Il fait un gouvernement d'union et on remet en place une école
01:06:58 qui devient l'école de l'instruction, l'instruction publique.
01:07:01 La première chose qu'il a à faire, c'est, pour rentrer dans l'histoire,
01:07:04 c'est évidemment de prendre ses responsabilités de chef de l'État.
01:07:08 S'il ne fait pas cela, eh bien, il ne rentrera pas dans l'histoire.

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