Mardi 4 juillet 2023, SMART TECH reçoit Flavio Restelli (consultant Blockchain Partners, KPMG)
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00:00 [Musique]
00:06 C'est parti pour le rendez-vous, nous faisons le tour des actualités du monde des cryptos
00:10 aujourd'hui avec Flavio Etzeli, consultant chez KPMG. Bonjour.
00:14 Bonjour.
00:15 Merci beaucoup Flavio de nous accompagner.
00:16 D'abord une info, c'est le géant BlackRock qui dépose une demande pour un ETF Bitcoin Spot à la SIC.
00:24 Tout à fait, aux Etats-Unis. Alors peut-être un peu de contexte.
00:28 Pendant ce marché pourtant baissier, les institutions financières traditionnelles ne sont surtout pas en train de s'arrêter en matière de crypto
00:36 et il y a une demande croissante d'exposition aux actifs numériques tels que Bitcoin de la part d'acteurs qui pourtant ne sont pas à l'aise
00:45 forcément avec la détention indirecte de ces actifs numériques et c'est pourquoi davantage d'offres pour une exposition indirecte à ce type d'actifs
00:54 sont en train de naître et ce qui est intéressant cette fois-ci c'est que BlackRock, le gestionnaire d'actifs le plus important du monde,
01:01 est en train de proposer à un ETF Spot pour Bitcoin. Donc concrètement...
01:06 Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:07 Concrètement ça voudrait dire qu'on pourrait acheter des parts de cet ETF comme un produit financier traditionnel coté en bourse
01:14 et que cela impliquerait une exposition directe derrière du Bitcoin sans pour autant avoir besoin de passer par des acteurs cryptos
01:22 et acheter de la crypto directement. Après bien évidemment derrière BlackRock il y aurait un acteur crypto, en l'occurrence Coinbase,
01:29 qui détiendrait les Bitcoins mais ce qui est intéressant de cette actualité c'est que ça montre une appétence croissante de la part du monde financier traditionnel
01:38 vis-à-vis de ces nouveaux actifs.
01:40 Et pourquoi vis-à-vis du Bitcoin ?
01:42 Bitcoin parce que c'est la crypto la plus importante, celle qui représente la plupart de la capitalisation boursière, la première.
01:48 On se lance mais on se lance quand même avec une, ce qui est plutôt reconnue.
01:53 Tout à fait, celle pour laquelle il y a aussi le plus de demandes, il ne faut pas se cacher.
01:56 Des acteurs traditionnels c'est ce que vous disiez, de la conservation là se positionnent eux aussi sur des actifs numériques.
02:01 Tout à fait et cette fois-ci d'ailleurs on passe à une Europe, on le sait le cadre réglementaire est en train de progresser,
02:07 la France a été pionnière, maintenant l'Union Européenne avance avec son règlement MICA.
02:12 Pour le moment le marché est encore fragmenté, on attend MICA avec son harmonisation.
02:16 Pour le moment les acteurs ont besoin de licences au niveau national.
02:19 Et ce qu'on constate c'est que les premiers à obtenir ces licences ont été les acteurs crypto natifs.
02:24 Mais aujourd'hui même les banques traditionnelles sont en train d'acquérir ces licences pour pouvoir offrir des services crypto.
02:30 Je pense à Cassezis, filiale du groupe Crédit Agricole en France, je pense à Deutsche Bank en Allemagne.
02:36 C'est intéressant parce que ce sont des news qui parfois sont un peu négligées, ne font pas forcément la une.
02:41 Mais sur le long terme c'est ce qui va faire vraiment la différence, que les banques traditionnelles qui sont déjà implantées sur le territoire
02:47 acquérissent à la fois les compétences et les licences pour pouvoir offrir des services crypto.
02:52 En France on n'a pas encore d'exemple de banque ?
02:55 Si, par exemple Cassezis c'est en France, puis évidemment il y a Société Générale, il y a la Banque des Lubacs, bien sûr.
03:00 Oui c'est ça, vous nous parliez de Cassezis.
03:02 Enfin la Commission Européenne, c'est ça c'est votre dernière info, vient de publier un projet de législation visant à encadrer sa future monnaie numérique de banque centrale.
03:10 Et oui c'est vrai que les banques centrales elles aussi s'y mettent.
03:14 Tout à fait, à propos du monde institutionnel. Alors là c'est un autre sujet encore, dans le sens que si on fait un pas en arrière,
03:19 les banques par exemple acquérissent des licences pour pouvoir émettre des actifs numériques,
03:24 par exemple la version "jetonisée" des actifs financiers traditionnels, ce qu'on appelle les "security tokens".
03:30 Je prends des actions, je prends des obligations, je les tokenise, donc je les présente sur blockchain sous forme de jetos,
03:36 et après il va falloir les échanger.
03:38 Évidemment quand on échange des actifs numériques tels que des titres financiers, il va falloir avoir une monnaie pour les acheter et les vendre.
03:45 Et à ce propos, il y a déjà des options, par exemple les "stable coins", la représentation de l'euro ou du dollar sur blockchain public.
03:53 Mais ces stable coins aujourd'hui sont émis par des entités privées.
03:57 Donc les banques centrales réfléchissent elles à mettre à disposition une monnaie numérique, en l'occurrence l'euro numérique.
04:03 Ce qui est encore compliqué, et on ne sait pas exactement quelle sera la fin de cette histoire,
04:09 c'est que le projet d'euro numérique de la Banque Centrale Européenne est certes intéressant, mais ne circule pas sur blockchain.
04:15 Donc souvent on a tendance à mélanger un peu les deux sujets, forcément il y a effectivement un lien entre ces problématiques-là,
04:22 mais est-ce que cet euro numérique pourra être utilisé sur blockchain ou pas ?
04:27 Et sinon, quelle sera l'utilité et quel sera le modèle de cet euro numérique qui pourtant est censé rester tout de même transparent,
04:36 est censé ne pas mettre dans les mains de la Banque Centrale Européenne un instrument de supervision qui nuit à la confidentialité des données ?
04:46 On ne sait pas encore tout, mais on sait que la Banque Centrale Européenne avance à ce sujet.
04:50 Et comment les acteurs de la crypto regardent justement ces banques centrales aujourd'hui qui veulent créer leur monnaie numérique ?
04:55 - Je peux vous donner mon opinion. Je pense que le marché est partagé là-dessus.
04:59 D'un côté, c'est intéressant évidemment de voir que les banques centrales avancent dans cette direction-là.
05:05 De l'autre côté, moi par exemple, à titre personnel, j'espère que bientôt on pourra commencer à débattre de la possibilité de mettre l'euro numérique sur une blockchain publique.
05:13 Parce qu'in fine, c'est là où on voit une demande, c'est là où on voit un besoin.
05:18 Alors que si on représente et on crée l'euro numérique sur une infrastructure centralisée,
05:23 est-ce qu'il y aura vraiment une valeur ajoutée par rapport à l'utilisation de la carte aujourd'hui,
05:28 à d'autres services financiers, parce que notre monnaie est déjà numérisée, qui sont centralisés ?
05:33 Certes, ça sera une monnaie de banque centrale, donc comme le cash inscrit au bilan de la Banque Centrale Européenne,
05:38 est-ce que pour l'utilisateur final, cela fera vraiment une différence ?
05:42 Donc il y a un certain nombre de questions que l'on se pose.
05:45 Et puis évidemment, dans le secteur crypto, on est particulièrement frileux lorsqu'il s'agit de privacy.
05:49 Et d'ailleurs, pas que dans le secteur crypto, parce que quand la Banque Centrale Européenne a fait un sondage
05:54 pour voir du côté des utilisateurs qu'elles étaient les attentes, la préoccupation vis-à-vis des sujets de confidentialité existait.
06:02 Ce n'est peut-être pas pour rien qu'une des premières monnaies numériques de banque centrale qui a été lancée, a été lancée en Chine.
06:08 Je ne veux pas faire de la provoque, je pense que le projet de l'euro numérique pourrait être très intéressant.
06:12 Nous on le regarde de près, mais c'est vrai qu'il faut se pencher sur la technologie derrière pour comprendre quels sont les avantages et quels sont les inconvénients.
06:19 On en est où là de l'euro numérique ?
06:21 On en est au stade d'expérimentation, de travail, de recherche, mais en réalité on n'est pas non plus encore très proche du lancement
06:27 qui est plutôt estimé 2025-2026, ce n'est pas encore très clair.
06:31 Merci beaucoup Flavio d'avoir été avec nous aujourd'hui, Favre Vorestelli, je rappelle vous êtes consultant chez KPMG.
06:36 Merci beaucoup d'avoir fait le tour des actualités du secteur de la crypto avec nous aujourd'hui dans Smartech.
06:43 On vous retrouve très vite dans cette émission, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
06:47 Merci évidemment à vous de nous avoir suivis, c'est déjà la fin de cette émission.
06:51 Demain vous retrouverez Delphine Sabatier à la présentation de ce rendez-vous, je vais y arriver.
06:57 Merci à Lilie Zadkine qui m'a aidée à préparer cette émission.
06:59 Très bonne journée à tous sur Bsmart et à très vite, ciao !
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