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Mardi 4 juillet 2023, SMART TECH reçoit Guillaume Moreau (Directeur délégué recherche & innovation, IMT Atlantique) et Thomas Tassin (Directeur général, Mira)

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00:00 *Générique*
00:04 Le métavers, le métavers, où en est-on du métavers ?
00:07 Alors qu'il semblait, il y a quelques mois, sur toutes les bouches, aujourd'hui,
00:10 ce qu'on lit et ce qu'on entend ressemble plutôt à ça,
00:12 la fin du métavers, le flop du métavers, la désillusion du métavers.
00:16 L'occasion de revenir aujourd'hui avec nos invités,
00:18 aux origines, à l'ambition initiale de ces nouveaux univers virtuels et immersifs.
00:23 Pour faire le point, ils sont deux sur notre plateau, un en Skype, qui nous rejoint,
00:27 Guillaume Moreau, il est directeur délégué recherche et innovation au IMT Atlantique
00:33 et il travaille également pour le laboratoire LabStick.
00:35 Vous êtes avec nous en visio. Bonjour Guillaume Moreau.
00:38 - Bonjour.
00:39 - Merci beaucoup de nous accompagner à distance.
00:41 Thomas Tassin, lui, est avec nous, directeur général de Mira,
00:44 un métavers français qui se veut éthique et respectueux.
00:47 Thomas Tassin, bonjour.
00:48 - Bonjour.
00:49 - Bienvenue sur notre plateau.
00:51 Thomas Tassin, où en est-on vraiment de l'intégration du métavers,
00:55 aujourd'hui, par les entreprises, de son usage des particuliers ?
00:58 Est-ce qu'on a des chiffres là-dessus ?
01:00 - Des chiffres ? Non. Je pense que ce n'est pas le sujet aujourd'hui.
01:04 C'est une transformation qui est assez profonde
01:08 et qui a été introduite comme arrivant de manière très forte par Meta,
01:15 avec presque un coup d'état, de dire le métavers c'est nous et c'est maintenant.
01:20 Donc les médias s'en sont saisis et il y a eu, ce que vous dites,
01:23 une espèce de hype, mais en fait il n'y a même pas eu d'adhésion du public,
01:26 ça a été trop rapide.
01:28 Et puis en bout de trois mois, il y a eu c'est maintenant et c'est plus jamais.
01:31 On est passé comme ça. C'est assez particulier.
01:34 - De la même manière qu'on a survendu son utilisation,
01:37 on a trop vite annoncé son déclin.
01:40 - Je pense que c'est un vrai cas d'école pour l'innovation.
01:42 C'est-à-dire qu'on a un processus de fond qui est très fort,
01:46 avec des acteurs qui ne sont pas méta et qui sont beaucoup plus légitimes.
01:50 On peut penser à Nvidia, Unreal, Qualcomm, vous l'avez cité, Unity aussi,
01:56 qui eux développent des choses qui font que de toute façon,
02:00 on arrive à ce qu'est la modélisation 3D, à l'informatique spatiale,
02:06 et qui va être un nouveau médium qu'on va utiliser.
02:10 Donc ça on peut en discuter, mais ça arrive.
02:12 C'est assez passionnant, on rentre dans des univers,
02:15 on peut toucher des objets, on peut s'envoyer des choses 3D,
02:18 on peut se retrouver ensemble, on peut presque se téléporter dans des lieux, etc.
02:23 Donc on est sur quelque chose de complètement nouveau.
02:25 Et les cas d'usage, il y en a des tonnes.
02:28 - On va en parler évidemment.
02:29 - Il y en a des tonnes, ils ne sont pas forcément là.
02:31 Aujourd'hui, ils arrivent.
02:33 Donc on est dans le guidon, les chiffres,
02:36 Méta dit "c'est maintenant", tout le monde est complètement bloqué,
02:41 puis il se passe deux semaines, on dit "enfin, c'est pas maintenant, on arrête".
02:44 Et tout l'écosystème continue.
02:46 Et le danger, c'est de se dire "c'est fini",
02:49 et après de se faire surprendre par la vague qui revient.
02:51 C'est tout.
02:52 - Guillaume Moreau, est-ce que vous faites le même constat,
02:54 c'est-à-dire de cet emballement médiatique d'un côté et de l'autre,
02:57 mais que finalement derrière tout ça, il y a une véritable innovation,
03:00 technologie qu'on va tous utiliser ces prochaines années ?
03:04 - C'est difficile à dire.
03:07 Comme disent les Danois, c'est difficile de faire des prédictions,
03:12 surtout quand ça concerne l'avenir.
03:14 Mais plus sérieusement, on a aujourd'hui une offre technologique
03:18 qui a été dotée par l'arrivée des smartphones,
03:21 l'arrivée des cartes graphiques,
03:23 une offre logicielle qui est conséquente.
03:26 Mais finalement, tout ça existe quelque part depuis une vingtaine d'années.
03:30 C'est ce qu'on fait dans les laboratoires de recherche,
03:32 c'est ce qu'on fait avec les entreprises.
03:34 La grosse différence, c'est qu'aujourd'hui,
03:36 toute cette technologie devient accessible au grand public
03:39 à des prix beaucoup plus modiques,
03:42 pour relativiser la notion de modicité.
03:44 On parle d'un petit millier d'euros aujourd'hui,
03:47 pour prendre un désordre de grandeur,
03:49 là où il y a encore 15-20 ans,
03:51 quand on faisait de la réalité virtuelle avec un constructeur automobile,
03:54 les budgets étaient de l'ordre de quelques centaines de milliers d'euros,
03:57 pour ne pas dire plus.
03:59 Donc aujourd'hui, il y a un point d'inflexion
04:01 qui est lié au coût du matériel.
04:04 Pour autant, est-ce que les usages se sont développés,
04:07 comme le disait M. Tassin à l'instant ?
04:09 Pas encore, ou peut-être pas.
04:12 C'est-à-dire que ce n'est pas prouvé que ça va marcher,
04:15 mais en même temps, ce n'est pas prouvé que ça ne va pas marcher non plus.
04:18 - Est-ce que vous pouvez me donner, moi, Thomas Tassin,
04:21 peut-être que je poserai la même question à Guillaume Moreau,
04:23 votre définition du métavers ?
04:25 - Le métavers, c'est un terme qui est à l'origine un nom propre,
04:30 par Niels Stephenson, qui a été défini dans un roman en 1992,
04:35 qui s'appelle Snow Crash.
04:37 C'est ça, le métavers.
04:39 C'est un lieu qui est défini dans un roman, c'est tout.
04:41 Il n'y a pas à chercher plus loin.
04:43 Vous prenez cette définition-là.
04:45 Ensuite, c'est des univers spatials,
04:47 c'est des univers de l'informatique 3D, ce que vous voulez.
04:49 Mais le métavers, c'est ça.
04:51 - Il y en a plusieurs, d'ailleurs, des métavers ?
04:53 - Non, il n'y en a qu'un, c'est celui de Niels Stephenson.
04:55 Tout le reste, ça a été repris, c'est devenu un nom commun,
04:57 maintenant, je crois qu'il est dans le dictionnaire.
04:59 Mais à l'origine, c'est que ça.
05:01 Après, ce dont on parle, c'est des univers 3D,
05:04 des univers immersifs,
05:06 ça recouvre énormément de choses.
05:08 Énormément de choses, d'abord, parce qu'il y en a qui disent que c'est en VR,
05:11 il y en a d'autres qui disent que c'est sur écran,
05:13 il y en a qui disent qu'il faut que ça soit pour les jeunes,
05:17 d'autres, c'est du patrimonial.
05:19 En fait, c'est un ensemble, c'est un nouveau médium
05:21 qui ouvre à d'énormes potentiels éditoriaux.
05:25 - Et toutes ces visions-là, elles ont le mérite d'exister ?
05:28 - Elles existent, elles sont en train d'être construites,
05:31 et chacun va apporter sa pierre à l'édifice.
05:33 Donc, l'Internet, c'est un ensemble de choses,
05:36 et on fait beaucoup de choses sur Internet.
05:38 L'écriture, c'est un ensemble de choses, on fait beaucoup de choses sur Internet.
05:40 Le cinéma, c'est pareil, et là, c'est pareil,
05:42 on parle de l'informatique spatiale.
05:44 - Parce que derrière cette question de la définition,
05:46 il y a aussi la question de l'objectif initial de ces univers.
05:50 À quoi ils peuvent nous servir ?
05:52 - En fait, on reprend au début, c'est une nouvelle représentation du monde.
05:55 Voilà. À quoi sert la sculpture ?
05:57 Ça permet de représenter des choses en 3D,
05:59 et ensuite, vous déclinez.
06:01 Donc là, au lieu d'écrire, au lieu de dessiner,
06:04 on peut faire des choses en 3D et les faire ensemble.
06:07 À quoi ça sert ?
06:09 Ça va servir à faire, par exemple, du patrimonial.
06:12 On peut aller découvrir des choses qui n'existent plus,
06:14 remonter dans le temps.
06:16 Plutôt que de s'appeler, on dit, tiens,
06:18 on se retrouve ensemble à tel endroit, et on va se parler comme ça.
06:21 Est-ce que c'est intéressant ou pas ?
06:23 Oui, parce qu'il y a un sentiment de présence très fort,
06:25 et on peut se parler en se promenant dans la rue.
06:27 Ou alors, on peut se parler en allant se montrer quelque chose.
06:29 Ou alors, on peut jouer ensemble.
06:31 Ça peut être un jeu, ça peut être quelque chose de très sérieux.
06:34 Et quelque part, moi, je n'ai pas envie de figer ça.
06:39 Parce que ça va arriver, et chacun va en faire quelque chose.
06:42 Et ça va dépendre des âges, ça va dépendre des envies,
06:45 ça va dépendre des moments de la vie aussi.
06:47 Et ça va pouvoir être sur écran.
06:49 Aujourd'hui, on parle de la VR, mais en fait, nous, dans Mira,
06:52 vous entrez dans Mira, vous êtes en VR,
06:54 et vous allez rencontrer des gens qui sont sur leur téléphone portable,
06:56 à l'autre bout du monde, et vous allez dire,
06:58 tiens, t'as vu cette sculpture, elle fait 5 mètres, c'est dingue.
07:01 Voilà. Et c'est tout, et ça, c'est déjà énorme.
07:03 À qui s'adresse le métavers Mira ?
07:05 Dites-nous comment vous l'avez pensé, construit.
07:08 Alors, et ça, c'est intéressant ce que vous avez dit, Stéphane,
07:10 par rapport au design.
07:12 À un moment, vous êtes passé sur le design.
07:14 On s'est dit, quelle est la spécificité française ?
07:16 J'ai dit Unreal, Nvidia, tout ça,
07:18 c'est des, quelque part, c'est des acteurs très très forts,
07:21 très gros, et c'est un rouleau compresseur.
07:23 Donc c'est pour ça, est-ce que ça arrive ?
07:24 Parce que si ça n'arrive pas, demandez-leur, vous allez voir que ça arrive.
07:26 Quelle est la spécificité française ?
07:29 Et c'est comme dans le cinéma, on n'est pas Hollywood,
07:32 en revanche, on a quand même un cinéma français qui est très fort.
07:34 On sait faire de l'éditorial.
07:36 On a une vraie pensée qui part du design,
07:38 qui part de l'esthétisme, qui part de la pensée,
07:41 ça nous vient des lumières.
07:42 Et là, notre spécificité, dans Mira,
07:46 c'est de pouvoir faire du beau,
07:48 de travailler autour de tout ce qui est premium,
07:50 et d'avoir une expérience qui est très émotionnelle.
07:53 Et de ne pas perdre ça.
07:55 Quand vous prenez Meta,
07:57 ou des gros acteurs qui viennent vraiment de l'informatique,
07:59 des techs, c'est des boîtes où vous avez 10 000 personnes
08:02 qui sont des techs.
08:04 Vous mettez un artiste dedans, il ne tient pas 10 minutes.
08:07 C'est compliqué, on lui dit "ah bon, ça ne marche pas".
08:12 Donc nous, on est moitié tech, moitié artiste,
08:14 si on veut faire simple.
08:15 Et ça veut dire qu'on parle sur le design,
08:17 et on se dit "non, on rentre dans des univers qui sont des univers immersifs,
08:20 il faut qu'on soit bien".
08:21 Si vous nous mettez des murs verts, des murs bleus,
08:23 où il ne se passe rien, où il n'y a pas d'esthétisme,
08:26 je ne vais pas y rester.
08:27 Donc on garde cette émotion, on a des artistes,
08:29 on a des gens qui travaillent sur la lumière,
08:31 et notre produit n'est pas fini tant que la lumière n'est pas passée.
08:33 Et c'est pareil pour le son.
08:35 C'est super important, et c'est un parti pris éditorial,
08:37 et on pense que la France a vraiment quelque chose à faire
08:42 dans cet éditorial-là, et qu'on va être très différents là-dessus.
08:44 Guillaume Moreau, la France, ah Stéphane Français,
08:46 vous vouliez réagir deux minutes.
08:47 Oui, je voulais réagir au propos de Thomas,
08:50 parce que moi je suis très impressionné par la technologie qu'il développe,
08:54 et c'est que le début.
08:56 Donc vous imaginez, on parlait d'esthétisme,
09:00 c'est un peu la perfection du monde réel.
09:03 Et on n'en est qu'au départ.
09:06 Donc imaginez derrière les scènes d'émotion qui vont être créées,
09:09 alors qu'on n'en est déjà qu'au début,
09:11 qu'on est tous sous influence de cette technologie.
09:14 Et évidemment, si certains ont pensé que ça pouvait s'arrêter,
09:18 c'est une erreur, parce qu'évidemment,
09:20 l'informatique évolue tout le temps,
09:22 le son comme l'image et la perception,
09:24 tout ça vont avancer avec le métaverse, évidemment.
09:27 Guillaume Moreau, comment va avancer le métaverse selon vous ?
09:30 Comment il va évoluer ?
09:32 On a encore pas mal de défis, j'irais, notamment matériel.
09:37 Aujourd'hui, on a un certain nombre de dispositifs,
09:39 on a parlé des écrans jusqu'au casque.
09:41 Les casques, ils sont loin d'être parfaits.
09:43 C'est aujourd'hui un casque,
09:45 et ça le sera toujours par les lois de la physique,
09:48 un compromis entre on veut le casque le plus petit possible
09:52 et qui a le plus grand champ de vision possible,
09:54 autrement dit qui vous englobe la tête le plus possible.
09:57 On veut une autonomie énergétique malgré une certaine légèreté,
10:01 ce qui là encore est une contradiction.
10:04 Et évidemment, on veut aussi une espèce d'autonomie,
10:08 j'allais dire radio, on veut des casques sans fil.
10:11 Donc, il faut transmettre des informations
10:13 via des réseaux qui existent ou qui n'existent pas encore,
10:16 mais qui là encore peuvent coûter cher en matière d'énergie.
10:19 Donc, il y a déjà un gros compromis à obtenir sur le matériel
10:22 pour ne pas parler de tous les problèmes visuels
10:24 que ça pose de façon générale.
10:28 Ensuite, côté logiciel,
10:30 on commence à avoir aujourd'hui des logiciels de création de contenu.
10:34 Pour autant, ces logiciels ne sont pas tous accessibles,
10:37 et je reprends les propos de M. Tassin,
10:39 ils ne sont pas toujours accessibles, on va dire, aux non-technologues,
10:43 aux non-artistes, aux artistes plutôt.
10:46 Ils ne sont pas si faciles que ça à utiliser.
10:48 Et puis, créer un contenu graphique, c'est bien,
10:50 être capable de le faire vivre,
10:52 c'est encore une difficulté supplémentaire du point de vue logiciel.
10:56 Et puis, il restera à vérifier les usages,
10:59 la déontologie et l'éthique qui va autour,
11:02 ainsi qu'éventuellement le cadre juridique.
11:05 Le métavers pose de ce point de vue là des nouvelles questions.
11:07 - Qui pour l'instant n'est pas défini, ce cadre juridique ?
11:10 Je rebondis sur ce que vous dites.
11:12 - Alors, il est défini tout en ne l'étant pas,
11:15 puisqu'il est nécessairement questionnable.
11:17 Si on fait un parallèle avec les jeux vidéo, par exemple,
11:20 aujourd'hui, dans un jeu vidéo,
11:22 on va dire de manière simple que vous avez non seulement le droit,
11:25 mais l'objectif de tuer votre prochain.
11:27 De ce point de vue là, la législation classique ne s'applique guère.
11:31 À l'inverse, il y a aujourd'hui dans les jeux vidéo,
11:34 et c'est malheureusement bien connu, des phénomènes de harcèlement,
11:37 notamment vis-à-vis des jeunes filles,
11:39 qui eux sont fort heureusement répréhensibles.
11:42 Donc le statut juridique de ce qui se passe aujourd'hui
11:46 dans un univers de réalité virtuelle,
11:48 ne pas dire métavers, ce n'est pas si clair.
11:51 Où commence la loi ? Où s'arrête-t-elle ?
11:54 Quelle est la morale qu'on peut mettre derrière ?
11:57 Je vais citer un exemple un petit peu anecdotique,
11:59 mais qui place la difficulté du débat.
12:02 Aujourd'hui, vous pouvez tuer votre voisin
12:04 dans un jeu vidéo dans le métavers, aucun souci.
12:07 En revanche, si vous faites du mal à un petit chat,
12:10 là c'est tout de suite beaucoup plus compliqué moralement parlant.
12:13 Pour autant, le chat reste aussi virtuel que votre voisin virtuel.
12:17 Donc voilà, pas mal de questions, pas beaucoup de solutions.
12:20 Méta se pose par exemple énormément de questions
12:23 sur comment gérer les phénomènes de harcèlement dans son métavers.
12:27 Mais il n'y a pas encore de réponse absolue.
12:32 Donc ça aussi, ça va évoluer.
12:34 Question éthique, je suis obligée de vous la poser aussi,
12:37 puisque c'est comme ça que vous définissez un métavers éthique et respectueux.
12:40 Qu'est-ce que ça veut dire un métavers éthique ?
12:43 C'est-à-dire qu'on se pose toutes ces questions-là
12:46 et on y répond le mieux possible.
12:48 Alors les questions vont du green, évidemment,
12:51 à la déontologie. Qu'est-ce qu'on propose ?
12:54 Je pense que la question principale, c'est qu'est-ce qu'on propose ?
12:58 On vient pour quoi ? On part avec quoi ?
13:00 C'est cette question-là.
13:02 Après, évidemment, le harcèlement, tout ça, ce sont des sujets.
13:06 Mais si jamais on vient pour des mauvaises raisons,
13:10 qu'on n'est pas harcelé et qu'on repart avec des choses négatives,
13:13 quelque part, on a raté.
13:15 Donc nous, quand on dit éthique, c'est-à-dire qu'on y va pour être enrichi,
13:18 que ça soit du côté pédagogique, éducation,
13:21 et on sort avec une envie qui va nous connecter de manière plus forte
13:24 avec le monde réel.
13:25 - Je reprends sur ce que vous dites, pourquoi on y va, justement.
13:27 Moi, je me suis posé la question, est-ce qu'il n'y a pas une forme,
13:29 de la même manière quand on parle de la transition écologique,
13:31 de greenwashing, aujourd'hui,
13:33 avec des entreprises qui se lancent dans le métavers pour dire
13:36 "je me suis lancée dans le métavers"
13:38 sans véritablement se poser la question du pourquoi ?
13:41 - Ah, ça, c'est les entreprises ? - Oui.
13:43 - D'accord. C'est pas du greenwashing, c'est-à-dire de se dire
13:46 "on est à la mode, on est à la mode et on y va".
13:49 - Non, je pense qu'il y a une vraie prise de conscience
13:53 que ça va être un média important, un médium important,
13:58 et que, soit les consommateurs de ces entreprises-là,
14:02 alors après, il faut regarder entreprise par entreprise,
14:05 soit les entreprises elles-mêmes,
14:07 parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui vont pour l'interne,
14:10 vont... ça va être quelque chose où on va pouvoir transmettre
14:14 les valeurs de l'entreprise,
14:16 et ça devient un nouveau vecteur de ce qu'est l'entreprise
14:19 et comment elle respire et elle vit.
14:21 Donc je pense que c'est autour de ça où il y a eu la communication,
14:26 il y a la communication, les photos, les films, la com,
14:30 c'est quand même très important pour l'entreprise,
14:32 et là c'est un nouvel outil, beaucoup plus fort,
14:34 beaucoup plus immersif, donc oui, c'est logique
14:36 de se poser la question et d'aller voir,
14:38 et de commencer le plus tôt possible,
14:40 parce que ça va être un travail, c'est une page blanche,
14:43 donc qu'est-ce qu'on en fait, qu'est-ce qui est éthique,
14:46 qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui marche pas,
14:48 qu'est-ce qui a du sens, quel est le sens de ça,
14:50 c'est vraiment un travail, donc ça me paraît très logique
14:52 que les entreprises s'y intéressent,
14:54 et nous on travaille beaucoup avec des marques et des maisons,
14:56 beaucoup dans le luxe, autour de ça.
14:58 - Stéphane Français, je vous voyais réagir tout à l'heure
15:00 sur l'aspect, je crois que c'était sur la réalité virtuelle,
15:04 c'est ça, sur toute la technologie qui tourne autour du métavers,
15:09 aujourd'hui des outils dont on a besoin ou pas,
15:11 puisque des fois on peut se connecter sur un métavers
15:13 via un navigateur web, mais derrière il y a quand même
15:16 toutes ces cases de réalité virtuelle qui existent,
15:19 peut-être que Thomson va se lancer dans la VR.
15:22 - En tout cas, en en parlant avec vous dans cette émission,
15:25 ça donne envie, effectivement, parce que j'entendais
15:28 tout à l'heure, et c'était très justement annoncé,
15:31 qu'il y avait des problèmes aussi de consommation d'énergie,
15:34 et là, pour le coup, en fait, on parlait de Qualcomm,
15:37 nous on a des ordinateurs qui ont 24 heures d'autonomie,
15:43 donc c'est le double d'une réalité qui peut être donnée
15:46 avec Intel, parce qu'Intel consomme plus,
15:49 mais voyez, par exemple, le métavers est beaucoup plus adapté
15:52 pour un processeur qui va avoir des transitions sur l'énergie
15:56 qui lui permettra de durer plus longtemps.
15:58 Avec la même batterie, vous doublez votre temps d'usage,
16:03 et effectivement, le métavers, normalement,
16:05 développe des technologies qui sont consommatrices,
16:08 parce que, évidemment, si vous avez un meilleur son,
16:10 si vous avez une meilleure image, et un développement
16:14 plus important qui surprend et qui impressionne,
16:17 forcément qu'il y a une consommation d'énergie.
16:19 Donc ça, c'est un point très important, et effectivement,
16:22 j'étais en train de réfléchir au fait qu'on puisse tourner
16:24 des gammes plutôt moyennes gammes ou hautes gammes
16:27 vers le métavers, et pourquoi pas les développer ensemble,
16:30 parce que moi, j'aime beaucoup les sociétés françaises,
16:33 et je suis prêt à aider, évidemment, et à mettre ça
16:36 avec les produits Thomson pour qu'on puisse se développer
16:39 ensemble en France, en Europe et dans le monde.
16:42 - Parce que l'adoption du grand public passera forcément
16:45 par une technologie accessible.
16:48 - Oui, mais c'est vraiment déjà accessible aujourd'hui.
16:52 D'abord, c'est déjà accessible sur les casques,
16:54 qui sont à des prix, oui, c'est cher, mais 450 euros
16:59 pour un casque, quelque part, on y est déjà,
17:02 je ne sais pas combien vaut votre téléphone,
17:04 mais on ne doit pas être très loin, donc on voit qu'on rentre
17:06 dans cette gamme-là, et puis ensuite, ça fonctionne
17:09 sur téléphone, ça fonctionne sur tablette et sur ordinateur,
17:14 et aussi sur console, et les gens qui sont équipés
17:17 en console, il y en a, et pareil, si vous regardez les prix,
17:20 on est dans les prix des casques.
17:23 Donc c'est déjà accessible, tout ça est en train de se mettre
17:26 en place, et je pense que ça va être plus rapide que prévu.
17:29 Donc on est sur du temps qui n'est pas 3 mois,
17:32 mais qui n'est pas 30 ans.
17:33 - Pourquoi plus rapide que prévu ? Quand on regarde les chiffres,
17:36 on voit une personne sur 4 passera au moins une heure
17:38 dans le métavers d'ici 2026, enfin, on a l'impression
17:41 que là, on n'y est pas du tout.
17:43 - On n'est pas en 2026, c'est bizarre.
17:45 - Mais on n'est pas loin, quand même.
17:47 - On n'y est pas du tout, mais 2 ans par rapport à 3 mois,
17:50 oui, ça peut accélérer.
17:51 - Il peut se passer des choses, ça peut aller très vite
17:53 ces prochaines années.
17:54 - Je ne sais pas, vous prenez Zoom avant le Covid
17:55 et Zoom après le Covid, vous allez voir que les chiffres
17:57 vont augmenter quand même.
17:58 Et donc là, il suffit d'un petit déclencheur,
18:00 je ne sais pas, j'ai entendu parler d'un casque Apple,
18:02 par exemple, qui devrait arriver.
18:03 - Apple, je ne connais pas.
18:04 - Voilà, en tout cas, il va y avoir différentes choses.
18:07 Quand vous avez un champion qui lance la course,
18:09 vous avez beaucoup de monde qui suit derrière,
18:11 les prix qui baissent, l'accessibilité,
18:13 les nouvelles façons, les nouveaux UX,
18:16 ce qu'on appelle l'expérience utilisateur,
18:17 interface utilisateur qui se met en place,
18:19 et puis ça devient naturel et on oublie.
18:21 Et vous reprenez le téléphone, on ne pouvait pas se connecter,
18:26 ça ne marchait pas, c'était cher quand on appelait
18:29 sur un téléphone et on se disait ça ne sert à rien.
18:32 Puis petit à petit, on a mis de l'appareil photo dedans,
18:34 on s'est dit c'est complètement débile.
18:35 Et aujourd'hui, on a des téléphones qui coûtent cher quand même
18:38 et qui font tout ça et plus personne ne se pose la question
18:40 et tout le monde a un ou deux téléphones
18:42 et touche toute la journée dessus.
18:43 Ça ne va pas forcément être le cas avec le métaverse.
18:45 Ce problème, je dirais, d'addiction,
18:48 se peut se poser un peu moins parce que quand on est
18:51 dans un casque, le fait que ce soit immersif,
18:53 on est plus proche d'une expérience cinéma
18:56 que d'une expérience télévision ou téléphone.
18:58 Donc là, par rapport à l'éthique, nous, on est assez confortable
19:00 avec ça, mais le fait que ce soit un espace
19:03 où on va assez régulièrement pour retrouver des amis,
19:07 faire des choses, et ça, je ne vais pas rentrer
19:09 dans les usages parce que sinon c'est terminé.
19:11 Mais voilà, oui, ça va se passer.
19:14 - On arrive à la fin, Guillaume Moreau.
19:15 En une minute, vous nous parliez tout à l'heure
19:17 des freins à dépasser logistique, technologique.
19:19 Voilà, quelles sont les questions qu'on va devoir se poser ?
19:22 Demain.
19:24 - Alors, la première, je vais commencer par quelque chose
19:27 d'extrêmement simple.
19:28 - Très rapidement, Guillaume Moreau.
19:29 - Aujourd'hui, les écrans ne sont pas bons
19:31 pour le système visuel humain.
19:33 Et je dis bien les écrans, ce n'est pas spécifique
19:35 au métallère, c'est vrai aussi pour les téléphones portables
19:38 et tous les écrans, quels qu'ils soient,
19:40 quelle que soit leur qualité.
19:41 Pourquoi ? Parce que simplement, ils nuisent
19:43 au développement du système visuel humain
19:45 qui se développe jusque vers 20 ans.
19:47 Ils favorisent une forme de myopie.
19:51 Et donc, on se retrouve aujourd'hui, par exemple en Chine,
19:56 avec une prévalence de la myopie chez les adolescents
19:59 qui est supérieure à 80 %.
20:01 Donc voilà, un obstacle, tout simple, tout bête,
20:05 compréhensible par tous.
20:07 Et puis après, les autres, on en a parlé,
20:09 développement technologique, usage.
20:12 Ça reste, pour reprendre l'exemple de Zoom
20:15 qui vient d'être cité par M. Tassin,
20:17 moi, ce que je trouve intéressant là-dedans,
20:19 c'est qu'on a tous vécu pendant le confinement
20:21 ce qui s'appelait les apéros WhatsApp.
20:23 Et on est tous d'accord pour dire que
20:25 ce n'est pas la même chose qu'un apéro avec les copains.
20:28 On est dans un mode, entre guillemets, dégradé,
20:31 mais qui permet d'obtenir quelque chose
20:33 auquel on n'avait pas ou plus accès.
20:36 Bientôt, on n'aura plus accès à la pyramide de Khéops
20:38 parce qu'on n'aura plus d'avion,
20:39 on n'aura plus de pétrole pour les avions.
20:41 Eh bien, c'est un mode dégradé,
20:42 ce n'est pas aussi bien que Khéops,
20:44 mais ça permet d'accéder à quelque chose
20:46 qu'on ne connaît plus ou qu'on ne connaît pas encore
20:49 si on parle de choses qui ne sont pas encore construites.
20:51 Voilà un bel enjeu d'usage.
20:54 Donnez accès à quelque chose qu'on ne connaît pas encore.
20:56 Moi, je pense qu'on peut terminer sur ces mots.
20:59 Merci beaucoup à tous les deux, tous les trois,
21:00 d'avoir débattu avec nous sur ce sujet.
21:03 Guillaume Moreau, je rappelle, vous êtes directeur
21:05 délégué recherche et innovation au IMT Atlantique.
21:07 Vous travaillez également pour Laboratoire Lapsic.
21:09 Thomas Tassin, vous êtes le directeur général de Mira.
21:12 Et Stéphane Francais, le président de Metavisio.
21:15 Thomson Compusing, merci beaucoup à tous les trois
21:18 d'avoir été avec nous aujourd'hui dans Smartech.
21:20 On marque une courte pause et on se retrouve tout de suite
21:22 pour le rendez-vous crypto.