Éric Bouillard, procureur de la République d'Angers, était en direct dans le Dej Info ce mardi.
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00:00 On va commencer donc par cette chasse à l'homme, je le disais, qui est en cours dans la région d'Angers.
00:04 Les forces de l'ordre cherchent un condamné qui n'est pas rentré à la prison d'Argentan, dans l'Oise,
00:08 après une permission de sortie. C'était le 20 juin, depuis cette date.
00:11 Il est soupçonné d'avoir tué deux fois une femme de 40 ans et un homme de 72 ans.
00:16 Il est aussi soupçonné d'une tentative de meurtre.
00:19 Un avis de recherche a été publié hier soir.
00:21 Bonjour Éric Brouillard, merci d'être avec nous en direct.
00:23 Vous êtes le procureur de la République d'Angers.
00:27 Merci d'être avec nous.
00:29 D'abord, est-ce que vous pouvez nous parler de cet homme, qui est qualifié de très dangereux ?
00:34 Oui, cet homme que j'ai qualifié de dangereux hier, qui a été surqualifié de très dangereux,
00:42 en tout cas c'est un individu qui est signalé depuis le 20 juin évader du centre de détention d'Argentan,
00:50 dans l'Orne, et pas dans l'Oise, c'est quand même un peu plus près de la zone où on le recherche,
00:56 qui est aussi soupçonné d'avoir un lien avec le meurtre d'une femme qui s'est produit le 22 juin à Angers,
01:05 et avec deux autres faits criminels, une tentative d'homicide volontaire et un meurtre qui ont été commis à Chaillan,
01:14 dans les jours qui précèdent.
01:16 L'individu dont la dernière trace remonte à samedi soir dernier dans la région nord d'Angers,
01:24 est activement recherché sur le ressort par des gendarmes et par les policiers qui ont déployé un dispositif conséquent.
01:32 Sait-on comment il s'est échappé ce détenu, monsieur le procureur ?
01:37 Il est évadé d'une permission de sortir, il a obtenu le droit de sortir, dans le cadre de la préparation de sortie,
01:47 vous savez qu'on lutte contre les sorties sèches et qu'il y a des dispositifs d'accompagnement de la préparation de la sortie des détenus.
01:56 C'est quelqu'un qui avait un passé pénal assez conséquent, mais qui en détention présentait plutôt un profil correct,
02:06 et qui avait obtenu le droit le 20 juin d'aller faire des démarches administratives pour préparer sa sortie.
02:12 Monsieur le procureur, quel est le dispositif déployé en ce moment pour essayer de retrouver ce fugitif ?
02:18 Actuellement on a un dispositif à Angers et autour d'Angers qui est coordonné entre les services de la gendarmerie départementale et les services de la poli judiciaire.
02:30 On a d'abord un volet judiciaire puisqu'il s'agit de connaître son rôle exact et son implication dans les trois affaires criminelles dont j'ai parlé tout à l'heure,
02:41 il est très fortement suspecté.
02:43 Ce dispositif là est confié en caussésine à la section de recherche de la gendarmerie et à la direction territoriale de la poli judiciaire d'Angers.
02:54 Et puis on a un dispositif de recherche qui est en cours, là aussi qui est coordonné entre la police et la gendarmerie.
03:00 La gendarmerie fait une fouille systématique de toute la zone placée sous son autorité,
03:06 est plutôt pour l'instant sur le nord d'Angers mais s'étend en fonction des éléments qui sont recueillis sur le numéro vert qui a été diffusé.
03:14 Et la police a de son côté des services avec le concours de la BRI, donc un service spécialisé pour ce type de recherche sur la ville d'Angers et la commune au nord d'Angers d'Avrier pour l'instant.
03:29 Monsieur le procureur, Cécile Olivier, la chef du service de justice de BFMTV, vous vous posez une question.
03:33 Vous avez dit qu'il avait un profil correct en détention, qu'il avait même eu une permission de sortie.
03:39 Est-ce qu'on sait s'il y a un élément déclencheur qui peut expliquer cette cavale, ces meurtres ?
03:45 Monsieur le procureur, je ne sais pas si vous nous entendez.
03:48 Je ne sais pas si vous nous entendez, monsieur le procureur Éric Bouillard.
03:52 Est-ce que vous êtes toujours avec nous ? On va vous récupérer dans une seconde.
03:58 C'est un problème de retour, comme on dit dans notre jargon.
04:02 Évidemment, Cécile Olivier, le procureur, et on va lui poser la question dès qu'il nous entendra à nouveau, a aussi donné des recommandations.
04:10 Monsieur le procureur, est-ce que vous nous entendez ? Je crois qu'on vous a récupéré.
04:14 Cécile Olivier, vous posez une question.
04:17 Vous avez parlé d'un détenu qui avait un profil correct en détention et qui avait même eu une permission de sortie.
04:23 Est-ce qu'on sait s'il y a un élément déclencheur à cette cavale et à ces meurtres ?
04:28 Non. En réalité, aucun service d'enquête n'a eu de contact avec l'intéressé depuis qu'il est sorti du centre de détention d'Argentan.
04:40 Et donc, on n'a pas d'élément sur le mobile.
04:44 Il nous semble que les premiers faits sont plutôt liés à son évasion, c'est-à-dire le meurtre d'une femme à Angers.
04:53 Et que les deux faits qui suivent peuvent ressembler à des actes commis presque en opportunité, en tout cas pour essayer de protéger sa cavale et notamment pour obtenir des véhicules.
05:09 Mais ça, ce sont des éléments qui sont ressentis, encore une fois, on y est beaucoup trop tôt pour affirmer ces mobiles.
05:15 On a des hypothèses de travail au moment où on parle.
05:18 Monsieur le procureur, peut-être une question aussi pour les habitants.
05:22 J'ai cru comprendre que vous aviez donné ce mot d'ordre.
05:25 Attention, fermez bien votre maison. J'imagine que ça suscite quand même une certaine inquiétude dans la population.
05:32 Quelles sont les consignes exactes que vous donnez ?
05:35 C'était un des enjeux en réalité à partir du moment où vous diffusez de l'information et que vous décidez de diffuser de l'information.
05:43 Et cette diffusion de l'information, elle était nécessaire parce que de nombreuses informations erronées circulaient dans la région, y compris dans la presse locale.
05:54 Il était nécessaire pour nous d'abord de les corriger.
05:58 Et ensuite, il nous apparaissait important d'informer quand même la population en ayant, si possible, mais on connaît la limite de l'exercice, des éléments rassurants.
06:09 Alors oui, c'est une personne qui est susceptible de pénétrer dans des habitations.
06:17 Et donc, on demande à la population locale, mais comme on le fait en matière de lutte contre les délinquances itinérantes ou de lutte contre les cambriolages,
06:24 de rappeler des règles. On ferme sa maison, on ferme sa voiture, on rentre sa voiture au garage si on a un garage.
06:31 Ce n'est pas des conseils de confinement, ce n'est pas des conseils de rester cloîtrés chez soi.
06:38 Puis on a un numéro vert, encore une fois, en demandant aux gens de ne pas intervenir dans cette hypothèse-là,
06:43 mais d'appeler les forces de l'ordre, soit par le 17, soit par le numéro vert qui circule.
06:47 Et bien évidemment, on a eu ce matin des gens relativement inquiets, qui ont appelé, auxquels on répète encore une fois que
06:59 cette personne cherche plus à se cacher qu'autre chose. Ça c'est le premier point, et c'est pour ça qu'il faut qu'on exploite le moindre renseignement
07:08 pour le plus rapidement possible interpeller et l'intéresser. Et puis aussi rappeler qu'il y a un maillage territorial par la gendarmerie et par la police
07:15 extrêmement important actuellement, et ça c'est un élément rassurant.
07:18 - Combien avez-vous reçu de témoignages, et est-ce que vous avez une idée de la zone où il peut se trouver maintenant ?
07:25 Parce qu'on voit qu'il s'est beaucoup déplacé entre Angers, Chayens et Cantenay-Epinard, c'est plusieurs centaines de kilomètres.
07:35 - Oui, on a des éléments, justement je ne souhaite pas entrer dans les précisions parce que ça orienterait les témoignages qui nous remontent,
07:46 mais on a déjà des témoignages qui nous remontent, j'en ai pas le nombre exact, mais qui ont permis d'abord à certains endroits de faire des levées de doutes
07:52 et d'envoyer assez rapidement des gendarmes ou des policiers pour aller faire des vérifications.
07:57 Et ensuite, oui, on a des éléments, mais vous pouvez en déduire quand je vous dis que les recherches se font toujours sur la zone d'Angers,
08:04 qu'a priori les éléments nous orientent toujours vers la zone d'Angers.
08:07 - Monsieur le procureur, des consignes peut-être supplémentaires à passer, des conseils peut-être pour ceux qui nous regardent et qui se trouveraient dans le secteur ?
08:18 - Bah oui, des conseils, être attentif, ne pas intervenir, appeler les forces de l'ordre dont la réactivité a été depuis le début des recherches exceptionnelles
08:32 et qu'il faut souligner parce que ça mobilise en permanence au minimum 30 gendarmes sur la zone, et vous savez quelle difficulté nos forces de l'ordre,
08:39 par exemple, travaillent aujourd'hui avec des manifestations qui ont donné lieu aux débordements que vous avez suivis.
08:48 Et puis, je le répète encore une fois, quand on est chez soi, on prend des précautions.
08:54 Et puis si on a un doute avant de rentrer chez soi, parce qu'il y a une fenêtre qui est ouverte ou un carreau qui est cassé,
08:58 avant d'entrer, on appelle la police ou la gendarmerie.
09:00 - Merci infiniment, monsieur le procureur, d'avoir répondu à nos questions sur BFMTV.
09:05 Les consignes sont donc passées, soyez prudents si vous êtes dans ce secteur, il y a un très fort dispositif de gendarmes et de policiers qui est déployé en ce moment.
09:12 pour retrouver cet individu dangereux.