• l’année dernière
1 mars 2 023
Documentaire
Suisse => Suisse, France, Royaume-Uni => Humanité

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Titre originel « Microbiote et psychisme - 36.9° »

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Excellente enquête, mais plusieurs points essentiels manquent.

Lait
Les produits laitiers acidifient l’organisme. De ce fait le corps va chercher le calcium dans les dents et les os pour tenter de retrouver un équilibre (homéostasie).
Il ne servira à rien de se priver de ses produits si on les aime et si l’on en est non intolérant et/ou non allergique. L’essentiel est d’être conscient des doses que l’on absorbe pour mieux les répartir dans le temps plutôt que d’en consommer de façon irréfléchie.
De plus, le professeur et chirurgien Henri Joyeux a indéniablement vu un lien entre le cancer du sein et celui de la prostate dus aux facteurs de croissance non éliminés par l’UHT – ultra haute température – ou pasteurisation qui avec l’industrie moderne ne font augmenter la température que très peu de temps alors qu’à la maison durant notre enfance on surveillait durant de nombreuses minutes le lait bouillir dans la casserole.
Le lait n’est pas exclusivement la cause de ces 2 cancers qui peuvent avoir d’autres origines.

Candida
Un gros manque existe dans ce documentaire comme dans d’autres exposant les recherches sur le microbiote. Une énorme partie de la population a le candida albicans. Celui-ci se développe de façon incontrôlée et en surnombre dans les intestins dû à l’ingestion répétée de sucre et Dieu sait combien de kilos de sucres sont ingurgités par personnes chaque année en Occident. Le candida réclamera toujours plus de sucre et c’est le cycle infernal qui se met en place pour toute la vie.
Pour y remédier il serait judicieux de déjà supprimer le sucre blanc raffiné de betterave dans les thés et cafés, puis d’être conscient de la quantité et de la fréquence d’ingestion de pâtisseries.
Candibiotic des Laboratoires Copmed est un excellent médicament plutôt naturel permettant de mettre fin au cycle infernal. Pour la posologie voir avec un naturopathe ou avec un médecin généraliste spécialisé holistique ou en naturopathie.

Pain
Nous l’apprécions tous, pourtant cet aliment mort sans énergie vitale encombre insidieusement note organisme. Voir Hél ène Gr os jean, sa vidéo « La vie En Ab on d an ce ».

Spiritualité
Afin de garder la ligne verticale en évitant l’énervement puis la dépression il est obligatoire de surveiller quotidiennement la quantité de sucre ingéré y compris celui caché tel que dans les pâtes alimentaires (qui elles aussi encrassent insidieusement le corps).

Porosité de l’intestin & violation de la barrière encéphalique
Bannir le E621 (glutamate monosodique ou exhausteur de goût) et les émulsifiants.

delta de la Lyre – 4 juillet 2 023

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Aussi :

● Suisse
► https://www.dailymotion.com/playlist/x7h30g

● Dans les coulisses du monde
► https://www.dailymotion.com/playlist/x75jq1

● Retrouver sa Souveraineté
► https://www.dailymotion.com/playlist/x7hilg

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Voyages
Transcription
00:00 Lucas était un enfant qui était monté sur ressort.
00:11 C'était direct de 5h30 le matin jusqu'à ce qu'on le couche le soir.
00:15 Il était rempli d'énergie et il arrêtait pas une seconde.
00:18 Et c'est vrai que par rapport à ma puce qui, ben voilà, on allait quelque part, elle
00:23 pouvait être relativement calme, lui c'était absolument pas possible.
00:27 Typiquement à la récréation, ben voilà, quand il y avait une petite bagarre ou un
00:33 monté d'énergie, ben c'était celui qui tapait plus fort que les autres.
00:36 Du coup forcément ça fait des difficultés relationnelles à l'école.
00:40 Un jour, lors d'une grosse, grosse crise, j'ai décidé de prendre rendez-vous avec
00:47 une pédopsy.
00:48 Et puis lors des tests, il s'est avéré qu'en fait Lucas a un TTH, un trouble du comportement
00:55 avec hyperactivité.
00:56 Valérie est soulagée.
00:59 Ce n'est pas l'éducation ou l'absence de cadre qui est à l'origine du comportement
01:03 de son fils, comme elle l'a parfois entendu, mais bien un trouble de l'attention.
01:08 J'ai beaucoup subi le regard des autres, le jugement des… que ce soit certaines maîtresses
01:15 d'école ou certains parents.
01:17 C'est pas toujours évident à gérer.
01:18 Lors d'une discussion avec une amie, elle me dit « Valérie, regarde les yeux de ton
01:26 fils.
01:27 Ses yeux, on dirait qu'il est sous cocaïne.
01:32 » Sur le moment, je ne comprenais pas ce qu'elle voulait me dire par là.
01:34 Et c'est vrai qu'elle me dit « qu'est-ce que tu lui as donné à manger aujourd'hui ?
01:39 Réfléchis.
01:40 » Ce jour-là, spécifiquement, on avait fait un cake au chocolat maison, j'avais donné
01:45 aussi du jus de fruits, j'avais des petits biscuits spéciaux pour les enfants que j'avais
01:50 achetés, etc.
01:51 C'est vrai qu'en tant que parent, on ne s'imagine pas donner autre chose que le
01:54 meilleur, mais en y réfléchissant bien, effectivement, il y avait un énorme lien avec l'alimentation.
01:59 On a beaucoup diminué son apport en sucre, donc le fait de pouvoir prendre des produits
02:13 bruts, ce genre de choses.
02:15 « Je te donne aussi des carottes, il y a aussi des carottes crues, tu veux un peu des
02:19 deux ? » « Oui, deux, trois carottes crues.
02:24 » « Tu veux un petit trou ? » « Oui, on va monter un petit trou pour le poisson.
02:28 »
02:29 Intuitivement, Valérie réalise le lien entre ce que mange son fils et son comportement.
02:33 Une relation plus complexe qu'il n'y paraît.
02:36 Au-delà du sucre, qui rend parfois les enfants excités, ou d'un plat très riche, cause
02:46 d'une fatigue momentanée, la nourriture influence notre comportement global et à
02:51 long terme.
02:52 « On ne sait pas exactement qui commande.
02:57 C'est le cerveau qui dicte un certain nombre de choses à l'intestin, et l'intestin
03:01 qui fait remonter un certain nombre d'informations au cerveau.
03:04 La qualité et la quantité d'informations est énorme, mais on ne sait pas ce que c'est.
03:09 On ne sait pas exactement comment ça fonctionne, on ne sait pas comment les échanges se font.
03:12 »
03:13 Ce qui est sûr, c'est que cet axe a été longtemps mal compris.
03:17 On voyait l'intestin comme un simple exécutant au service du cerveau.
03:21 Puis, on a découvert que des millions de neurones étaient présents au niveau de l'intestin.
03:26 On a alors parlé d'un deuxième cerveau pour le désigner.
03:29 On a compris que ces neurones, et surtout le microbiote, jouent un rôle considérable
03:35 dans le fonctionnement cérébral.
03:37 « Le microbiote, c'est l'ensemble des micro-organismes qui nous habitent.
03:43 La plupart du temps, on parle de microbiote digestif, c'est-à-dire des micro-organismes
03:47 qui peuplent nos intestins.
03:48 C'est essentiellement des bactéries.
03:50 Il y a aussi des virus, des levures et de petits organismes qu'on appelle des prothoseurs.
03:54 C'est un grand zoo avec des centaines de milliards de bactéries, beaucoup de choses
03:59 à essayer de comprendre parce qu'ils ne sont pas là par hasard. »
04:02 Principalement situé au niveau du colon, donc en fin de chaîne digestive, notre microbiote
04:10 est composé de corps externes avec lesquels nous entretenons un rapport gagnant-gagnant.
04:15 Les micro-organismes sont nourris et logés.
04:18 Mais ils nous mettent à disposition des composés importants pour notre métabolisme, notamment
04:24 certaines protéines.
04:25 « La fonction principale évidente, c'est celle d'aider à la digestion.
04:30 Elle aide à couper les aliments en plus petits morceaux pour qu'ils puissent être absorbés
04:35 par notre organisme.
04:36 Mais la vraie question, c'est comment ça marche ? C'est très compliqué.
04:40 On disait une centaine de milliards de bactéries, 3000 espèces différentes, ça fait beaucoup
04:44 de choses à comprendre.
04:45 On peut essayer de prendre une comparaison avec une ville.
04:47 On est des extraterrestres, on a envie de comprendre ce qui se passe.
04:50 On voit d'avions ou de soucoupes volantes Genève, on voit Zurich, on voit Bienne.
04:55 On voit qu'il y a des choses qui se passent à certaines heures, on ne sait pas pourquoi
04:58 ça s'agit le matin, ça s'agit le soir.
05:01 Donc c'est ce qu'on doit essayer de comprendre.
05:03 Donc il y a des constantes qui sont là.
05:04 Il y a des constantes, si on reprend l'analogie avec la ville, il y aura des magasins d'alimentation,
05:09 il y aura des zones où il y aura des flux, il y aura des heures où des choses se passent.
05:12 C'est ce qu'on essaie de comprendre maintenant.
05:14 On soupçonne aujourd'hui que notre microbiote est partie prenante dans des maladies ou des
05:21 troubles aussi divers que l'obésité, Parkinson, l'autisme, la dépression, on n'en citait
05:26 que quelques-uns, ou l'hyperactivité, comme dans le cas de Luca.
05:30 Comprendre le rôle de chaque micro-organisme impliqué permettrait peut-être de pouvoir
05:35 les traiter.
05:36 Mais un problème se pose.
05:39 Il est très difficile d'énoncer des généralités, car chaque être humain a un microbiote qui
05:44 lui est propre, un peu comme son iris ou ses empreintes digitales.
05:47 Chaque microbiote est unique, car il dépend de nombreux facteurs, et ce, depuis le stade
05:54 embryonnaire.
05:55 Le microbiote des enfants, il est quand même très influencé parce que l'enfant a immédiatement
06:04 vécu, c'est-à-dire, le régime de sa maman et le microbiote de sa maman pendant la grossesse,
06:11 pendant l'allaitement.
06:12 Ensuite, on va hériter le microbiote de notre maman au moment de l'accouchement.
06:19 Et puis, l'influence la plus forte de notre microbiote, elle va venir de la façon dont
06:26 on l'a acquis, elle va venir de notre alimentation, très forte influence.
06:32 Et puis, elle va aussi venir de ce qui peut vraiment alors représenter une bombe, qui
06:39 est les antibiotiques qu'on prend et qui vont bien sûr nous aider à nous soigner
06:45 d'une pneumonie, une otite, mais qui vont aussi laisser une trace.
06:48 Ça va nous rappeler des chouettes souvenirs.
06:52 Comme il est impossible d'influencer le microbiote que la mère lègue à son enfant, et peu réaliste
06:57 de supprimer entièrement les antibiotiques, si l'on veut modifier le microbiote d'un
07:01 enfant, reste à changer ce qu'il mange.
07:04 Tu avais l'air d'apprécier.
07:06 Valérie et le père de Luca commencent donc par supprimer le sucre avant de s'attaquer
07:11 à toute l'alimentation de leur fils.
07:13 Ça, ça rappelle vraiment notre famille à l'époque.
07:16 Ambre, toute calme, qui pose pour la photo, en mode mannequin, là, petite.
07:22 Et Luca, qui n'a absolument pas le temps de poser deux secondes sur une photo, qui
07:27 a bien mieux à faire.
07:29 Au début, j'ai tâtonné.
07:31 Et c'était difficile de sevrer mon fils parce que c'est vrai, quand on a justement
07:35 cette envie de goût sucré, pour le diminuer, ce n'est pas toujours évident.
07:39 Donc au début, il faut cacher dans les placards plus hauts.
07:42 Après, il faut acheter de moins en moins.
07:43 Et c'est vrai qu'il cherchait partout.
07:45 Luca, aujourd'hui, le petit déjeuner, c'est vrai qu'on essaye de lui donner justement
07:52 des fruits, du pain complet.
07:54 Il aime beaucoup, par exemple, le beurre de cacahuète, ce genre de choses.
07:57 À midi, alors, le repas du jour, et pas forcément un sandwich, un panini, ce genre de choses.
08:02 Et de prendre un dessert, si possible un fruit.
08:04 Et c'est vrai que le soir, on essaye de souper assez tôt et de pouvoir manger, par exemple,
08:12 typiquement des légumineuses.
08:15 C'est quelque chose qu'il est en train d'expérimenter.
08:17 Il commence à bien aimer les haricots rouges, les lentilles.
08:21 Après, voilà, ça reste encore un enfant de 10 ans quand même, par rapport à ça.
08:26 Et ça va mieux depuis que vous avez changé l'alimentation ?
08:28 Oui, vraiment, clairement.
08:30 Oui.
08:31 Les parents scolaires, par exemple, qui le connaissent depuis des années, voient un
08:34 énorme changement sur lui par rapport à tout ça.
08:37 C'est vrai que si on regarde des anciennes vidéos, des anciennes photos, si on discute,
08:42 enfin, j'ai eu une discute avec ma maman où c'est vrai qu'il y a un avant-après
08:46 qui est extraordinaire.
08:47 On peut avoir une influence très positive en changeant d'alimentation.
08:52 C'est-à-dire qu'il y a aussi un effet de rescue, de pouvoir sauver, ressusciter
08:59 des choses.
09:00 Donc, il n'est jamais trop tard.
09:02 C'est quand même le message fort.
09:04 Il n'est jamais trop tard pour avoir vraiment une alimentation équilibrée qui va favoriser
09:10 un microbiote qui a été altéré.
09:14 Quand tu es invité, par exemple, chez un copain pour l'anniversaire, tu fais comment
09:20 quand il y a un beau gâteau au chocolat ?
09:22 On mange, mais ça c'est exceptionnel.
09:25 Et puis après, du coup, le lendemain, je mange beaucoup moins de sucre, mais je peux
09:33 le manger.
09:34 Si aujourd'hui, Luca peut parfois se permettre une tranche de gâteau, c'est que son microbiote
09:40 va mieux et retrouve peu à peu l'équilibre.
09:42 On dit d'un microbiote en bonne santé qu'il est riche, c'est-à-dire qu'il comporte
09:48 une grande variété de bactéries.
09:50 Par opposition à un microbiote pauvre, donc avec une diversité bactérienne faible.
09:55 En modifiant son alimentation, Luca a enrichi son microbiote.
10:01 L'enrichir, c'est avant tout lui apporter le carbone et l'énergie dont il a besoin
10:07 pour se multiplier, pour vivre.
10:09 On sait que les fibres alimentaires sont un élément important de l'apport de carbone
10:13 et d'énergie pour nos microbes.
10:15 Il est donc nécessaire de consommer des fibres pour enrichir son microbiote.
10:20 La diversité est fondamentale, car elle permet d'absorber correctement l'ensemble des
10:25 aliments que l'on mange, et ainsi d'apporter les nutriments nécessaires au bon fonctionnement
10:30 du corps humain.
10:31 Les microbes, qui évoluent avec l'espèce humaine depuis bien longtemps, ont appris
10:38 à se spécialiser dans leur aptitude à dégrader les fibres.
10:41 Les fibres, c'est une feuille de salade, de l'eau et de la cellulose.
10:45 La cellulose est un type de polymère végétal que savent dégrader les bactéries intestinales,
10:52 que l'humain ne sait pas dégrader.
10:54 On n'a pas d'enzyme capable de dégrader la cellulose.
10:56 Donc, quand on mange une feuille de salade, on nourrit nos microbes intestinaux avec un
11:00 type de fibres très particulier.
11:02 On peut imaginer ça comme le support d'une niche écologique dans l'intestin.
11:06 Quand on mange de la pomme, on a aussi un peu de cellulose, mais on a aussi beaucoup
11:10 de pectine.
11:11 C'est une autre molécule de type fibre que vont pouvoir utiliser nos bactéries intestinales.
11:17 En dégradant les fibres, le microbiote produit également des acides gras à chaîne courte,
11:24 qui ont des effets anti-inflammatoires bienvenus en cas de microbiote altéré, et donc potentiellement
11:29 pro-inflammatoire.
11:30 Mais parallèlement à l'altération du microbiote, la paroi intestinale peut devenir poreuse
11:41 et laisser passer des éléments dans le sang qui ne devraient pas quitter l'intestin.
11:45 Ils vont alors voyager dans tout le corps, et certains vont atteindre le cerveau.
11:50 C'est ce mécanisme que l'on soupçonne d'avoir une influence sur les maladies d'Alzheimer,
11:55 de Parkinson ou les troubles de l'attention, par exemple.
11:58 Ces facteurs inflammatoires ont une modulation sur ce qu'on appelle des neurones qui sont
12:06 dopaminergiques, et qui sont dans certaines régions du cerveau, qui sont impliquées
12:11 par exemple dans les capacités d'attention, dans la flexibilité, dans la mémoire où
12:16 on se rappelle des choses pendant qu'on est en train de les faire, et peuvent aussi
12:20 avoir une influence dans certaines régions qui sont impliquées dans la mémoire à long
12:23 terme et dans la régulation de l'anxiété et des émotions.
12:27 - Viens, tu peux te mettre ici.
12:31 Ok, alors c'est super que tu sois ici.
12:38 Tu veux m'expliquer un peu tes difficultés de concentration, que je comprenne bien, ou
12:44 tu dirais comment elles s'expriment ? A l'école, tu te concentres facilement ?
12:47 - Des fois je me concentre facilement, mais des fois je ne me concentre pas assez, et du
12:53 coup c'est difficile pour moi de bien entendre ce que disent les profs.
13:00 - Donc tu perds un peu le fil, c'est ça ? Donc tu pars sur autre chose, et après tu
13:05 n'arrives plus très bien à savoir ce qui a été dit.
13:07 Et ça, ça arrive souvent ou tous les jours ?
13:11 - Ça n'arrive pas trop souvent, mais des fois je perds vraiment le fil, et du coup je
13:16 ne comprends rien, et je me nerve facilement.
13:19 - On voit que tu es courageux, que tu essaies de vraiment faire au mieux, mais il y a des
13:22 moments où c'est quand même chaud.
13:24 C'est juste ? - Oui.
13:27 - Vous voyez, je veux dire, donc il est quand même assez inquiet par rapport à ce qu'il
13:33 est.
13:34 On voit aussi que ça affecte son estime de lui-même.
13:36 - C'est sûr.
13:37 - Parfois c'est un peu décourageant parce que finalement tes efforts, malgré tous tes
13:41 efforts, ça ne marche pas toujours mieux.
13:43 C'est juste ? - Des fois je me décourage parce que je vois
13:47 le travail, c'est trop compliqué, et du coup j'essaie de faire, mais je vais beaucoup
13:50 plus lentement.
13:51 - Et donc tu dis, à quoi ça sert un peu ? Dans la prise en charge, dans ce que vous
13:56 allez mettre en place, il y a un certain nombre de choses qui vont compter.
14:02 - Oui.
14:03 Pour Lucas, que l'on voit ici avec son père, le travail est encore long et passe par une
14:10 meilleure alimentation, mais aussi par un changement global de mode de vie.
14:15 - On a mis énormément de choses en place pour que ça aille mieux.
14:21 Déjà on a rétabli son sommeil.
14:22 Typiquement le soir, on va se coucher tôt, ça lui permet aussi d'être plus en forme
14:27 le matin.
14:28 On a mis aussi énormément de choses en place au niveau, effectivement, alors on allait
14:31 se balader dehors avec un enfant hyperactif, on a même plutôt intérêt quand on vit dans
14:35 un immeuble, mais les balades sont aussi plus sereines, il y a aussi plus de moments aussi
14:42 calmes, des moments précieux.
14:45 Le fait que maintenant, quand il fait du sport, ça se passe mieux qu'avant, c'est
14:50 sûr.
14:51 Donc du coup, il fait des activités sportives, il va typiquement avec son papi sur le lac,
14:57 il y a plein de choses qui fait que c'est un petit garçon qui va bien.
15:03 Depuis le début de l'âge adulte, Yoko est confrontée à des problèmes de santé.
15:16 Elle souffre de troubles intestinaux et traverse plusieurs épisodes dépressifs.
15:20 Ce qui ne l'empêche pas de fonder puis de mener tambour battant durant 10 ans une ONG
15:26 environnementale.
15:27 Je me suis réveillée un matin et je n'arrivais plus à sortir de mon lit.
15:32 Je n'ai rien vu venir, je n'avais aucune conscience de moi, j'ai des gens qui m'ont
15:37 dit autour de moi "tu as l'air d'aller pas bien, qu'est-ce qui se passe ?" Moi
15:39 je disais "non, non, tout va bien".
15:41 Puis un matin, je n'arrivais plus à sortir de mon lit.
15:43 J'ai eu un arrêt pendant 6 mois.
15:46 C'était une période très difficile, j'avais de la peine à sortir, à faire des courses.
15:52 Je ne voyais personne.
15:53 C'était vraiment difficile.
15:59 On l'a vu, quand le microbiote est altéré et rend la paroi intestinale poreuse, il
16:04 laisse passer des éléments inflammatoires dans le sang vers le cerveau.
16:07 Des éléments qui peuvent péjorer les capacités d'attention.
16:11 Mais ces composants inflammatoires peuvent également influencer la sérotonine ou "hormone
16:16 du bonheur", dont le déficit joue un grand rôle dans l'anxiété et la dépression.
16:21 J'ai eu des maux de tête chroniques la même année que ma fille est née.
16:29 Et puis à la fin d'une année, de ne pas dormir, de reprendre le boulot, tout ça,
16:36 je n'en pouvais plus.
16:37 J'ai arrêté le travail, je me suis dit j'arrête et on verra, je vais réfléchir
16:42 à la suite.
16:43 Je me suis rapidement trouvée en dépression, en arrêt.
16:48 Au bout de 6 mois, j'étais dans une espèce de dégringolade avec de plus en plus de médicaments,
16:57 de plus en plus d'alcool.
16:58 Et puis en fait, il y a eu un gros déclencheur, c'est que j'ai compris pourquoi j'avais
17:04 commencé à boire.
17:05 Et donc c'est un trauma que j'ai vécu quand j'étais adolescente et auquel en fait,
17:11 c'est quelque chose dont je n'avais jamais parlé.
17:13 Puis en fait, de comprendre ça, ça a été un énorme déclic.
17:18 J'ai vraiment pris la décision, en fait là, il faut que je trouve un chemin pour
17:21 m'en sortir, pour de bon.
17:23 Yoko identifie l'origine de son mal-être.
17:28 Reste maintenant à remonter la pente.
17:30 Elle commence par s'informer par elle-même sur Internet, puis auprès de spécialistes.
17:36 Un jour, elle entend parler d'un régime alimentaire draconien.
17:40 On élimine tous les sucres, donc les sucres lents, les sucres blancs, voilà, pas de fruits,
17:49 pas de féculents, il n'y a pas d'oléagineux, enfin, il n'y a pas de produits laitiers.
17:53 Donc c'est vraiment super strict au départ.
17:56 Puis après, petit à petit, on réintroduit des aliments.
17:57 La doctoresse Dové a travaillé plusieurs années au HUG comme chef de clinique.
18:05 Aujourd'hui, à son compte, elle prescrit parfois des antidépresseurs aux patients
18:09 les plus atteints.
18:10 Mais autant que possible, elle les traite avec des régimes alimentaires restrictifs,
18:15 comme celui de Yoko.
18:17 Lorsque la flore est déséquilibrée, les aliments pathogènes vont se nourrir de toutes
18:21 les sources de sucre, que ce soit des sucres rapides ou des sucres lents.
18:24 Donc les céréales sont souvent éliminées de ces régimes.
18:27 Les degrés de restriction varient quand même d'un régime à l'autre.
18:31 Et dans certains cas, on autorise des céréales, mais des céréales sans gluten, non mutées,
18:36 des céréales sauvages, en petite quantité.
18:38 Ce sont des régimes qui sont supposés ne pas générer de carences parce que, évidemment,
18:42 tous les produits du monde animal sont autorisés.
18:44 Vous allez avoir des quantités raisonnables de fruits, de légumes, qui apportent toutes
18:50 les vitamines, les minéraux, les nutriments.
18:51 C'est un régime d'ailleurs plutôt riche, y compris en matières grasses.
18:54 Et il n'y a normalement pas de carences.
18:57 Pas de carences, pour autant que l'on soit suivi par des professionnels.
19:02 Ainsi, après quelques mois, Yoko peut à nouveau manger des variétés anciennes de
19:08 féculents, comme le sarrasin ou le quinoa.
19:11 Chaque jour, en fait, je me sentais de mieux en mieux.
19:15 Donc j'avais plus mal à la tête.
19:17 J'ai eu l'impression qu'il y avait un brouillard mental qui s'élevait.
19:21 Je me suis dit, mais comment j'ai fait pour survivre toutes ces années en me sentant
19:25 dans ce brouillard ?
19:26 Avant, je mangeais de manière variée, assez saine.
19:34 J'ai toujours beaucoup cuisiné, je mangeais bio.
19:39 Et puis, je mangeais aussi de temps en temps du McDo et des frites, un peu de junk food.
19:49 Initialement, la nature humaine est faite pour consommer ce que la nature nous met à
19:52 disposition.
19:53 Et ces aliments transformés, évidemment, lorsqu'ils sont cuits à de très hautes
19:56 températures, lorsqu'il s'agit de céréales très raffinées, l'organisme aujourd'hui
20:01 n'est pas programmé pour les absorber correctement.
20:03 Alors, bien sûr, un organisme en bonne santé pourra en consommer une certaine quantité
20:08 sans forcément basculer dans la pathologie, bien entendu.
20:11 Mais si à l'occasion d'un stress ou d'un excès de mauvaise alimentation de manière
20:16 répétée, vous pouvez vous exposer à ce que cet équilibre fragile se détériore.
20:21 Et il faudra en effet revenir à une alimentation saine plutôt primitive pour rétablir cet
20:26 équilibre.
20:27 Et ça marche ?
20:28 Pas à tous les coups.
20:29 Il y a des gens qui vont raconter une amélioration radicale, très rapide, en quelques semaines,
20:38 quelques mois, même s'ils devront sûrement poursuivre le régime un peu plus.
20:41 Et puis d'autres personnes qui ont une absence totale de résultats.
20:44 Mais le régime que Yoko s'impose est contraignant.
20:52 Elle passe chaque jour des heures à cuisiner.
20:56 À un moment donné, ça me prenait tellement la tête, je me suis dit maintenant je me
21:02 fais trois jours où je mange ce que je veux.
21:04 Et j'ai mangé beaucoup de sucre.
21:05 Et au bout de trois jours, j'étais dans un état d'anxiété vraiment hyper, hyper
21:11 élevé.
21:12 Et là, j'ai vraiment pris conscience que l'alimentation avait un lien avec comment
21:17 je me sentais.
21:18 Pour la première fois de ma vie, c'était vraiment méga, méga clair.
21:22 Et je mange peu de féculents.
21:27 Et donc j'ai besoin de manger beaucoup de protéines pour me sentir bien, pour que j'ai
21:33 le sucre qui soit stable dans le sang.
21:35 Et comme je n'ai pas envie de manger de la viande deux fois par jour, je mange des oeufs
21:40 tous les jours.
21:41 Aujourd'hui, Yoko ne consomme plus ni anxiolytiques ni antidépresseurs.
21:46 Son état psychologique s'est stabilisé.
21:48 Elle fait même profiter d'autres personnes dépressives de son expérience.
21:53 Le kefir, c'est chouette, c'est très facile à faire et puis c'est bon.
21:57 C'est un produit fermenté.
22:00 Et les produits fermentés, c'est très, très important pour nourrir la bonne flore
22:07 intestinale.
22:08 Malgré le fait que le microbiote des adultes se rééquilibre bien moins facilement que
22:14 celui des enfants, Yoko entrevoit même quelques libertés face à la rigueur de son régime.
22:20 Bonjour, comment ça se passe ?
22:29 Très bien.
22:31 Bonjour.
22:32 Aujourd'hui, où est-ce que vous en êtes dans votre régime, je dirais, au quotidien ?
22:37 J'ai l'impression que ça se stabilise de mieux en mieux.
22:41 Donc sans maïs, sans riz blanc.
22:45 La plupart du temps, le reste, ce sera des légumes et les fruits frais, puis les produits
22:49 animaux.
22:50 Je me demandais, le microbiote, est-ce qu'à un moment donné, je vais avoir le microbiote
22:54 guéri et je peux manger n'importe quoi ? Ou c'est quelque chose qui est…
23:01 Il faudra toujours y faire un peu attention.
23:03 Quelque part, prendre soin de sa flore, c'est à l'échelle d'une vie, mais normalement,
23:08 il est considéré qu'après deux ans de situation asymptomatique, on considère que
23:14 l'équilibre de la flore intestinale est relativement acquis.
23:19 Je peux aller manger une pizza ? De temps en temps, oui, si ça ne génère
23:22 pas de rechute symptomatique.
23:24 Il s'agira d'être à l'écoute, que ce soit au plan émotionnel ou au plan digestif,
23:28 pour savoir si tel type d'aliment est possible, en quelle quantité, à quelle fréquence,
23:32 et trouver votre équilibre et le conserver, bien sûr.
23:36 Je me sens vraiment avec mon alimentation en équilibre.
23:39 Et puis je vois à quel point je suis mieux à l'intérieur de moi, à quel point ça
23:45 me tranquillise et ça me stabilise.
23:48 Je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma vie.
23:50 De tout temps, opérer des changements dans son régime alimentaire a été le premier
24:01 réflexe pour tenter de se soigner ou de se sentir mieux.
24:03 Et c'est un réflexe juste, d'abord parce qu'on se connaît mieux que personne, et
24:08 ensuite parce que c'est un domaine de la santé où, comme individu, on a le pouvoir
24:11 d'agir.
24:12 Le problème, c'est que c'est une aventure sans carte ni boussole, on ne peut compter
24:16 que sur ses propres sensations, et elles peuvent être trompeuses, ou alors on est trop impatient
24:20 et on ne persiste pas suffisamment pour obtenir des bénéfices qui prennent souvent du temps
24:24 à s'installer.
24:25 Il faut dire que l'alimentation est un des champs les plus complexes de la santé.
24:29 Mais vous allez voir que des actions très simples peuvent avoir des effets puissants
24:33 et parfaitement mesurables.
24:34 L'alimentation impacte donc le microbiote, qui à son tour influence la santé psychique.
24:47 Ces liens sont encore plus évidents lorsque l'on étudie des populations fragiles.
24:55 Direction la banlieue est de Londres.
25:01 Dans cette zone où les restaurateurs de la capitale s'approvisionnent en produits
25:05 frais, une cuisinière un peu particulière teste de nouvelles recettes destinées à
25:10 des détenus.
25:11 C'est un plat à base de haricots.
25:16 C'est une sorte de ragout de haricots mexicains fumés, et on va le servir avec des oignons
25:22 et du fromage et des chips de tortilla.
25:25 C'est vraiment un délice.
25:27 En 2016, l'inspecteur des prisons a mené une grande enquête sur la nourriture des
25:35 détenus.
25:36 Les conclusions étaient accablantes.
25:37 La nourriture avait un impact négatif sur le comportement des prisonniers, la violence
25:44 en prison, les relations entre eux, leur santé mentale et physique, et surtout sur
25:49 les chances de réinsertion une fois libérés.
25:52 Il y a deux ans, Lucy et Natalia ont lancé une ONG qui travaille sur la nourriture en
25:58 prison.
25:59 Son but ? Sensibiliser les détenus à l'importance de bien manger.
26:02 Dans deux établissements pénitentiaires du Royaume, elles proposent des menus simples
26:08 et équilibrés en lieu et place de la tambouille habituelle que l'on voit sur cette photo.
26:12 Premièrement, on parle d'un manque de fruits et légumes.
26:18 Beaucoup d'hydrates de carbone, c'est bon marché, ça remplit le ventre.
26:22 Des frites, des patates à toutes les sauces.
26:24 Et c'est courant de servir des pâtes comme accompagnement des pommes de terre.
26:29 Ça arrive tout le temps en prison.
26:31 Et beaucoup de nourriture ultra transformée, c'est dégueulasse.
26:35 Dans les prisons du Royaume-Uni, en moyenne, le budget consacré à l'alimentation journalière
26:42 est de 2,40 francs par prisonnier.
26:44 Même avec cette somme, Lucie et Natalia proposent des plats équilibrés et savoureux pour les détenus.
26:51 C'est un environnement sous haute tension.
26:55 En une seconde, tout peut partir en cacahuète.
26:58 Au moins un tiers des prisonniers suit un traitement pour un problème psychique,
27:05 sans compter tous ceux qui ne sont pas diagnostiqués.
27:08 On voit beaucoup de dépression, d'anxiété, de troubles de la personnalité.
27:15 Ce qu'on mange rend plus agressif, plus agité.
27:22 Et bien sûr que ça a un impact.
27:25 C'est un plat qui ressemble à une frittata, avec des pommes de terre et des oeufs qu'on cuit au four.
27:34 Il y a aussi des tomates et des épices indiennes.
27:41 Au début, les prisonniers nous disaient "on ne croit pas trop à ce plat".
27:46 Et puis certains l'ont goûté, en ont parlé autour d'eux, parce qu'ils aimaient bien.
27:51 Au début, on faisait 20 ou 30 plats, et maintenant, sur les 800 détenus de la prison,
27:56 500 prennent ce plat quand il est proposé.
28:00 C'est super, mais c'est aussi assez stressant.
28:06 En se basant sur l'observation de centaines de prisonniers,
28:10 Lucy, Natalia et le personnel des prisons ont pu observer à long terme
28:14 les effets d'une nourriture équilibrée sur les détenus.
28:18 On a des retours incroyables du personnel chargé de la restauration.
28:24 Ils voyaient que la nourriture avait un effet favorable sur les prisonniers.
28:28 Comment ils se considéraient, leur estiment d'eux-mêmes, leur santé psychique.
28:34 C'est prouvé scientifiquement qu'une nourriture de meilleure qualité nutritionnelle
28:40 a un impact sur le cerveau et le comportement.
28:45 Ça coûte cher au système pénitentiaire de ne pas prendre la nourriture au sérieux.
28:50 Et en plus, ça crée des problèmes pour les prisonniers.
28:54 Des soucis de santé physique et psychique, des soucis de comportement.
28:58 Donc ça crée des problèmes et ça coûte cher.
29:02 Et au final, les détenus libérés ne sont pas dans les meilleures conditions possibles
29:06 pour mener une vie respectueuse de la loi.
29:10 Ce qui explique pourquoi au Royaume-Uni, on a le plus haut taux de récidive d'Europe.
29:16 Les gens retournent très vite en prison.
29:22 De la bonne nourriture pour prévenir les troubles psychiques.
29:26 Pour agir efficacement sur les populations à risque,
29:29 la France a mis sur pied le programme Nutrinet santé.
29:34 Une étude qui porte sur un immense groupe de 170 000 personnes bien portantes.
29:39 Au moyen de questionnaires, les participants notent régulièrement ce qu'ils mangent,
29:44 les médicaments qu'ils prennent, les maladies dont ils souffrent, etc.
29:49 Leurs données sont centralisées et traitées ici,
29:52 dans une annexe de l'Université de la Sorbonne, en banlieue parisienne.
29:56 Adossé à cette partie de questionnaire, on a aussi fait un volet qu'on appelle biologique
30:02 où on a invité des personnes à se rendre dans différents centres en France
30:06 pour collecter des échantillons sanguins, pour mesurer leurs tensions artérielles,
30:10 leur poids, leur taille, etc.
30:16 Sans surprise, l'analyse de ces milliers de données a révélé un lien statistique
30:21 entre aliments ultra transformés, sucre et dépression.
30:25 Mais surtout, elle a montré quelles sont les populations les plus à risque,
30:30 c'est-à-dire celles qui se nourrissent le moins bien.
30:33 On a montré que la consommation d'aliments ultra transformés
30:37 était plus fréquente chez les individus qui étaient plus jeunes,
30:40 plutôt que chez les personnes qui vivaient en ville.
30:44 Et avec un niveau socio-économique plus faible.
30:48 Les personnes qui consomment le plus d'aliments ultra transformés
30:52 sont donc des jeunes, urbains, pauvres et peu formés.
30:56 Ils présentent plus de risque d'avoir un microbiote altéré
31:00 et donc de souffrir de troubles psychiques.
31:02 Sauf que ces relations de causalité ne sont pas aussi simples.
31:06 On a vraiment l'anxiété et la consommation de sucre au même instant.
31:11 Donc on ne peut pas savoir qui est l'œuf et qui est la poule.
31:14 Est-ce que c'est le fait d'être anxieux qui pousse à la consommation de sucre
31:18 ou est-ce que c'est la consommation de sucre qui va entraîner un caractère anxieux ?
31:23 Pareil pour la dépression, on manque d'études qui permettent d'avoir le microbiote
31:28 avant l'apparition de la maladie.
31:30 À l'heure actuelle, en particulier chez l'humain,
31:34 on est encore assez prudent sur les relations entre microbiote et santé,
31:37 sur qui cause quoi.
31:39 Donc probablement c'est un mélange des deux.
31:42 Cette étude est précieuse, car elle a débuté en 2009.
31:47 Suivre les participants sur le long terme permet d'y voir plus clair
31:51 dans les relations de causalité entre alimentation et problème de santé.
31:55 Pour être plus pertinente encore, Nutrinet Santé vient d'ajouter la récolte des sels à sa cohorte
32:01 afin de pouvoir cartographier le microbiote français.
32:04 De quoi faire des envieux en Suisse, où l'on ne dispose pas d'un tel outil.
32:09 Par exemple, si on parle de dépression, on peut imaginer que 20% d'une cohorte a une dépression.
32:16 On peut faire une analyse de leur microbiote à un moment donné,
32:19 mais on peut aussi revenir dans le temps, revenir deux ans avant,
32:22 et voir si leur microbiote avant était différent par rapport aux autres patients
32:27 qui n'ont pas fait une dépression.
32:29 Donc on peut reposer des questions, s'ils ont été abordés de manière bien construite dans ces cohortes,
32:34 pour voir si ce qu'on suppose être vrai était déjà là,
32:38 et différencier les patients malades des patients qui n'ont pas développé la maladie.
32:42 Et ainsi, proposer des outils permettant une prise en charge des populations à risque, le plus tôt possible.
32:49 Avoir un microbiote riche et varié, et le garder dans cet état,
32:54 c'est donc l'idéal pour la santé physique et l'équilibre psychique.
32:58 Mais on sait aujourd'hui qu'il est très difficile de moduler le microbiote.
33:01 Premièrement, il s'agit d'un héritage bactérien que l'on reçoit à la naissance,
33:05 et qui se développe ensuite lentement en fonction de l'environnement et du régime alimentaire.
33:10 Il est lui-même influencé non seulement par les aliments que nous avalons,
33:13 mais aussi par notre système immunitaire.
33:16 Et pour compliquer encore les choses, le microbiote est unique et différent chez chacun de nous.
33:21 Même les vrais jumeaux n'ont pas le même, c'est un peu comme les empreintes digitales.
33:24 Vous imaginez les combinaisons possibles entre toutes ces bactéries et les variétés d'aliments qui existent.
33:29 C'est un vrai casse-tête pour les chercheurs.
33:32 Il faut donc rester humble, se méfier des théories sur les régimes alimentaires
33:35 dont certaines rivalisent dans le farfelu,
33:38 et avancer avec les conseils de bon sens à la recherche d'un équilibre pour soi.
33:43 S'alimenter correctement permet donc de conserver un microbiote riche,
33:55 et potentiellement sa santé psychique.
33:58 Mais à l'heure des régimes sans gluten, sans lactose ou vegan par exemple,
34:02 quelle alimentation est adéquate ?
34:05 Il faut manger des fibres en suffisance, c'est-à-dire fruits et légumes.
34:13 Il existe plusieurs catégories de fibres.
34:16 Chacune d'entre elles va jouer un rôle sur ces bactéries intestinales qui forment le microbiote.
34:24 C'est important de varier, également pour une question de pigments.
34:28 Vous voyez ici dans les assortiments que nous avons, vous avez plusieurs couleurs,
34:33 et chaque couleur correspond à des tannins, à des pigments.
34:37 C'est ce qu'on appelle des substances secondaires qui ont souvent un rôle d'antioxydants dans notre organisme,
34:43 et donc qui vont aider à lutter contre le vieillissement cellulaire, notamment l'oxydation.
34:49 Et comme on l'a vu, il faudra faire particulièrement attention au sucre et aux aliments ultra transformés.
34:55 Si vous prenez du lait brut ou un yogourt nature,
35:01 ce sont quand même des aliments qui apportent des protéines d'excellente qualité,
35:05 du calcium, des vitamines et des saines minéraux.
35:08 Mais lorsque vous prenez déjà la version sucrée,
35:11 souvent c'est l'équivalent pour un pot de cette grandeur, de 4 voire 5 morceaux de sucre ajoutés.
35:19 Et on va préférer un pain plutôt complet que des pains transformés,
35:26 comme le pain de mie ou les petits pains sandwich.
35:29 Vous avez ici farine de blé, eau, huile de tournesol, protéines de blé,
35:34 levure, sel de cuisine iodé, œuf entier, émulsifiant, sucre, farine de malt,
35:40 plus la liste est courte des ingrédients, et probablement meilleure est la qualité du produit.
35:47 Sans compter que les émulsifiants s'attaquent à la fine couche de mucus qui protège la paroi intestinale.
35:55 Ça va forcément s'accompagner à un petit peu plus de passage de signaux de l'intestin vers la voie sanguine,
36:06 et donc un risque accru de développer de la permeabilité et de l'inflammation.
36:12 Et donc de laisser passer vers le cerveau davantage de micro-organismes, avec les conséquences que l'on sait.
36:18 Pour la santé du microbiote, en plus d'une nourriture brute et riche en fibres,
36:23 un élément fait consensus, les oméga-3.
36:27 C'est sûr qu'il nous en faut dans l'alimentation, et ce sont principalement les poissons,
36:33 et les poissons gras, et ce sont des macros, qui vont apporter ce type de graisse.
36:38 Optez donc pour des oméga-3 naturels.
36:43 Par contre, la chair des poissons gras contient davantage de métaux lourds, comme le mercure.
36:48 Évitez donc les poissons prédateurs, qui se situent en haut de la chaîne alimentaire, comme le thon,
36:54 car ils concentrent encore plus de métaux lourds.
36:57 Préférez les anchois, le saumon ou le macro.
37:02 On en trouve également dans les huiles de noix, de lin et de colza.
37:06 Ce qui est intéressant chez les oméga-3, c'est qu'ils ont un double effet sur le tube digestif.
37:15 D'une part, ils diminuent l'inflammation, donc d'une certaine façon, ils pourront avoir un rôle protecteur,
37:22 et ils ont aussi un effet qui favorise le resserrement des jonctions serrées du tube digestif,
37:29 et donc diminue la porosité du tube digestif.
37:32 On imagine que ça pourrait protéger de ces intrusions de produits bactériens directement dans le sang,
37:40 qui eux, à nouveau, ont un effet pro-inflammatoire.
37:43 Les oméga-3 ont donc un effet bénéfique pour empêcher certains micro-organismes d'atteindre le cerveau.
37:49 Aujourd'hui, pour de nombreux chercheurs, le microbiote est le nouvel eldorado.
37:57 Le monde scientifique mise beaucoup sur son étude pour tenter de traiter notamment les problèmes psychiques.
38:03 Cela prendra évidemment du temps, mais les résultats sont déjà encourageants.
38:11 Les équipes du professeur Joël Doré misent sur le microbiote pour remplacer les antidépresseurs.
38:18 L'animal qui est déposé au milieu d'un labyrinthe en forme de croix,
38:23 on voit des bras qui sont protégés par des parois et des bras qui sont ouverts.
38:28 On va mesurer le temps que passe l'animal dans les bras protégés par les parois et dans les bras ouverts.
38:36 Tout naturellement, l'animal anxieux va avoir tendance à rester dans la zone protégée,
38:43 donc dans les bras avec les parois,
38:45 et l'animal non anxieux va aller indistinctement dans la partie protégée du labyrinthe et dans la partie ouverte.
38:53 L'étude a consisté à comparer sur un modèle souris de dépression,
38:58 un antidépresseur utilisé chez l'humain aujourd'hui, la chlomypramine,
39:03 et dont on connaît chez l'homme des effets secondaires pas toujours très sympathiques,
39:07 et une combinaison de trois actifs de type alimentaire,
39:11 un acide aminé, un polyphénol et un probiotique, une bactérie lactique.
39:16 La curcumine donne sa couleur au curcuma.
39:19 La glutamine se trouve abondamment dans les viandes.
39:23 Et le probiotique en question vient de produits laitiers fermentés.
39:28 Trois éléments simplement tirés de notre alimentation qui ont été administrés à un groupe de souris
39:34 alors qu'un autre recevait un traitement à base d'antidépresseur classique.
39:38 Après trois semaines, les résultats sur la dépression étaient les mêmes dans les deux groupes.
39:44 Aujourd'hui, la phase de recherche sur les souris est terminée.
39:49 Les résultats sont suffisamment prometteurs pour qu'une nouvelle série de tests soit lancée,
39:54 sur des êtres humains cette fois.
39:58 Mais les scientifiques sont réalistes.
40:01 Ils ne misent pas seulement sur des compléments alimentaires pour rééquilibrer le microbiote.
40:06 Les travaux actuels tablent plutôt sur une combinaison d'actions
40:10 favorisant notamment la richesse du microbiote ou l'imperméabilité de la paroi intestinale.
40:17 Et certains chercheurs se méfient des probiotiques.
40:20 Leur puissance peut aussi rompre l'équilibre du microbiote.
40:24 Ils sont donc vus comme un appoint aux thérapies existantes.
40:29 Ça nous donnerait de nouvelles actions, en plus des médicaments et des approches qu'on a,
40:34 qu'on ne va pas jeter, qui sont fonctionnelles, mais ça permet d'éliminer les problèmes.
40:39 Ça permet d'élargir notre panoplie de traitements pour pouvoir aborder ce problème-là.
40:45 Et ça permettrait peut-être aussi de se substituer à des traitements
40:49 pour avoir quelque chose de moins agressif ou de mieux toléré dans certaines circonstances.
40:54 En sachant que les probiotiques peuvent aussi être agressifs et mal tolérés.
40:58 Donc ce n'est pas du bison-ours.
41:01 Les probiotiques sont des bactéries qui vont tuer d'autres bactéries.
41:05 Donc au lieu d'utiliser un médicament qui va avoir des effets,
41:09 on donne cette tâche à des bactéries qui vont faire un certain nombre d'effets collatéraux.
41:14 En d'autres termes, il faut se méfier des compléments alimentaires.
41:33 Il faut sortir de l'idée du médicament qu'on avale, le même pour tout le monde,
41:37 et qui remplacera les antidépresseurs.
41:40 La pilule capable d'installer un microbiote riche et idéal pour nous préserver du déclin cognitif
41:45 et de toutes les maladies angoissantes n'existe pas et n'existera probablement jamais.
41:50 Le plus urgent, c'est de soutenir les initiatives qui visent à offrir aux enfants
41:54 des aliments bruts, variés et sans pesticides.
41:57 Car avant de chercher à réparer le microbiote endommagé,
42:00 commençons par préserver celui des petits humains.
42:03 Le temps passe vite, c'est la fin du magazine Santé.
42:17 Toute l'équipe de la rédaction et du studio vous dit merci d'être là, de l'autre côté de l'écran.
42:22 Prenez soin les uns des autres et de la planète et on se retrouve bientôt.
42:26 [Musique]
42:49 [SILENCE]

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