Manuel Bompard attend "du ministre de l'Intérieur qu'il remette de l'ordre dans la police nationale"
Apolline de Malherbe reçoit Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 6 juillet 2023.
Transcript
00:00 Écoutez, quand vous avez des syndicats de police, Alliance, Messa Police, qui publie un communiqué,
00:06 celui-ci, c'est des syndicats de police qui font plus de 50% aux dernières élections dans la police,
00:11 et qui utilisent des mots pour parler d'une partie de la population en disant que ce sont des nuisibles,
00:15 qui menacent le pouvoir politique.
00:18 Je dis, il y a un problème, parce que la police républicaine, elle n'est pas contre les citoyens,
00:22 elle est au service des citoyens.
00:24 Le gouvernement a condamné l'usage du mot "nuisible".
00:26 Non, ce n'est pas vrai. M. Dupont-Moretti, M. Darmanin, M. Nunes, interrogés sur le sujet,
00:32 n'ont pas pu aller au-delà en termes de condamnation que de dire "je n'aurais pas utilisé les mêmes mots".
00:36 Oh là là, quelle vigueur dans la condamnation !
00:38 Non, un communiqué comme celui-ci, il est inacceptable.
00:41 Ce que j'attends du ministre de l'Intérieur, c'est qu'il remette de l'ordre dans la police nationale.
00:44 Est-ce que vous iriez jusqu'à dire qu'aujourd'hui, les policiers sont ceux qui détiennent le pouvoir en France ?
00:50 En tout cas, du point de vue de l'organisation de la police, il est clair que le ministre de l'Intérieur
00:57 est incapable de condamner fermement ça, parce qu'il a peur. Et pourquoi il a peur ?
01:01 Parce que quand M. Castaner, qui était ministre de l'Intérieur dans la mandature précédente,
01:05 une fois a commis l'outrage de dire qu'il pouvait y avoir des comportements racistes dans la police,
01:11 et qu'un certain nombre de techniques de police, comme les clés d'étranglement,
01:15 puisqu'elles avaient conduit à la mort cette échouite au décès de Cédric Chouviat,
01:19 quand il a eu l'outrage de dire ça, quinze jours après, il n'était plus ministre de l'Intérieur.
01:25 Donc je dis oui, il y a un problème.
01:26 Vous voyez, vous estimez que M. Castaner a été limogé sous pression de la police ?
01:32 Mais bien sûr, il y a eu un reportage sur ce sujet de manière très claire
01:35 qui démontrait les liens entre les syndicats de police et le pouvoir politique.
01:39 C'est le fait d'avoir exprimé cela qui fait qu'Emmanuel Macron l'a sorti ?
01:43 Mais ce n'est pas seulement mon point de vue, tout ça a été documenté.
01:45 Maintenant, je ne vais pas en rester seulement à de la dénonciation.
01:47 Donc la question, parce que oui, on a besoin d'une police dans notre pays,
01:50 bien évidemment qu'on a besoin d'une police.
01:52 La question, c'est comment on fait en sorte d'avoir une police
01:55 qui soit une police véritablement républicaine.