Émeutes en France : quel bilan politique ?

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec Paul Vannier, député LFI du Val-d’Oise, Bertrand Pancher, député LIOT de la Meuse et Philippe Schreck, député RN du Var.

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##LA_CONFRONTATION-2023-07-06##

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Transcript
00:00 (Générique)
00:02 Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Frédéric Brindel.
00:08 - Voici 9 jours que le jeune homme de 17 ans, Naël, est décédé à la suite d'un contrôle de police.
00:13 Une partie de la population habitant dans les quartiers défavorisés s'est révoltée violemment.
00:17 L'heure de la réflexion politique, sociétale, l'heure de rendre des comptes aux propres et aux figurés est venue.
00:23 Autour de la table en studio sur Sud Radio ce matin, et par ordre alphabétique,
00:28 nous accueillons 3 députés. Bertrand Pancher, député Liotte de Lameuse.
00:32 Bonjour, monsieur Pancher. - Bonjour.
00:34 - Bienvenue également à Philippe Schreck, député RN du Var. - Bonjour.
00:38 - Et puis Paul Vannier, député LFI du Val d'Oise. - Bonjour.
00:42 - Bonjour à vous 3. Bon, l'actualité est évidemment chargée.
00:45 Les auditeurs de Sud Radio ont aussi plein de questions à vous poser.
00:48 Ils peuvent le faire au 0826 300 300. Déjà, messieurs, une première tendance,
00:53 celle des déclarations de LR ces derniers jours, ces dernières heures.
00:57 Et notamment ce matin sur Sud Radio avec Olivier Marlex.
01:01 Les émeutes sont le fruit d'une dérive issue de l'immigration.
01:07 Est-ce que l'effondrement de l'éducation est aussi en question ?
01:11 Alors pour vous, messieurs, sur ces différentes déclarations,
01:16 Bertrand Pancher, est-ce que vous allez dans ce sens ?
01:19 C'est-à-dire, les émeutiers sont issus de l'immigration, déjà ?
01:23 - Oui, c'est un conseil. Il y a d'abord beaucoup d'émeutiers qui sont issus de l'immigration
01:28 parce que ce sont des personnes qui sont plus en difficulté que d'autres.
01:31 Il n'y a pas uniquement des personnes qui sont issues de l'immigration.
01:33 Puis, immigration ou pas immigration, c'est des Françaises et des Français.
01:36 C'est des êtres humains, c'est des personnes qui ont besoin d'être mises dans le bon chemin
01:40 et qui ont besoin de recoller aux valeurs de la République.
01:42 Et le vrai problème, c'est les valeurs de la République.
01:44 Quel idéal de fraternité ? Quels moyens nous mettons en œuvre ?
01:47 Et puis, évidemment, la restauration de la paix et de la paix sociale,
01:52 c'est aussi des moyens parce qu'il ne faut surtout pas traiter ça avec de l'angélisme.
01:56 - Paul Vannier, il y a un constat que vous faites aussi sur ces jeunes issus de l'immigration
02:02 ou pas du tout ? Vous mettez ça de côté parce que, de votre parti, les réponses sont fusées.
02:08 Raciste ! C'était le mot qui était dirigé à l'encontre notamment de Bruno Retaillez.
02:14 - Oui, il y a encore des Républicains chez les Républicains.
02:17 La question se pose puisque tous ces responsables se succèdent pour faire un lien,
02:22 construire un lien qui n'a aucun fondement, je crois, entre les origines géographiques,
02:27 culturelles et la participation à ces révoltes urbaines.
02:31 Il y a des Français en France. Les gens qui vivent en France sont très majoritairement des Français.
02:35 Et c'est beaucoup de Français qui se sont révoltés ces derniers jours
02:39 pour la raison qu'ils ne supportent pas de voir l'un des leurs, un jeune Français, tué.
02:44 - Et beaucoup de Français qui se sentent exclus, au nom de quoi se sentent-ils exclus ?
02:47 De par leurs origines aussi peut-être ?
02:49 - Parce que la République ne tient pas sa promesse de liberté, d'égalité et de fraternité.
02:53 Quand vous vivez dans des quartiers où il n'y a plus de services publics,
02:55 plus du tout de services publics, il n'y a même plus de commerce,
02:57 il n'y a même plus parfois de tirettes pour tirer de l'argent et pour pouvoir aller faire ses courses.
03:02 Évidemment, vous vous sentez abandonné, relégué.
03:04 Et on sait que l'investissement public dans ces quartiers,
03:07 il est inférieur à ce qu'on observe ailleurs dans le pays et à la moyenne nationale.
03:11 Donc il y a un sentiment d'injustice, c'est un sentiment républicain.
03:13 C'est au fond un appel à ce que la République tienne ses promesses,
03:15 qui s'exprime depuis plusieurs jours.
03:17 Et ceux qui s'expriment du côté des Républicains dans une surenchère,
03:21 dans une course à l'échalote avec l'extrême-droite,
03:23 qui ont des propos racistes, ils ont perdu toute la vie.
03:26 Et ils participent de maintenir un climat de tension.
03:29 Ils n'aident pas au retour à une situation apaisée dans le pays.
03:32 - En fait, pourquoi cette question est intéressante ?
03:34 Parce que les gens se disent, si on définit clairement les problématiques,
03:38 on pourra peut-être aller plus au fond du problème.
03:40 Si c'est une problématique de gens qui ne se sentent pas inclus
03:44 dans la société française de par leurs origines,
03:46 ça vaut le coup de poser la question, n'est-il pas, Philippe Schreck ?
03:49 - Alors, si. C'est intéressant, mais pour rebondir,
03:53 M.Marlex et les Républicains font semblant de découvrir ce qu'ils ont eux-mêmes créé.
03:58 C'est-à-dire une société où, bien sûr, le phénomène migratoire
04:03 ne peut pas être contesté, ne peut pas être sous-estimé.
04:06 Il est à l'origine, pas que, mais d'une grande partie de la délinquance.
04:11 Il suffit de voir la proportion de détenus étrangers dans nos prisons.
04:15 Alors, moi j'entends tout, mais je pense que la cause sociologique
04:20 de ces émeutes, de ces événements dramatiques,
04:23 parce qu'il ne faut pas oublier les centaines de milliers de Français
04:27 qui sont laissés sur le carreau suite à cette semaine de chaos.
04:31 - Et notamment des gens issus de l'immigration aussi.
04:34 - Des gens issus de l'immigration, des gens majoritairement modestes,
04:37 des gens qui ont besoin de travailler, des gens qui ont besoin d'aller à l'école,
04:39 des gens qui ont besoin de se soigner.
04:41 Alors, moi je pense que la vraie cause, et c'est un vrai problème de société,
04:44 et on rejoint à l'indignité de ceux qui encouragent à ces événements,
04:48 la vraie cause c'est la haine de l'ordre, c'est la haine de la France,
04:51 c'est la haine des institutions, c'est l'envie de désagréger
04:56 tout ce qui est service public, tout ce qui est autorité.
04:59 - Quand vous dites "c'est la haine de la France", sous-entendu,
05:01 un Français peut-il avoir de la haine contre lui-même ? C'est ça ?
05:03 - Bien entendu, c'est la théorie du suicide collectif, finalement,
05:08 que certains propagent, et que certaines sous couverte d'idées révolutionnaires
05:12 veulent parvenir. C'est-à-dire qu'il n'y a plus de réflexion.
05:16 On veut détruire un modèle, on veut détruire un modèle fait sur l'éducation,
05:20 sur le respect, sur le respect, parents, écoles, policiers, justice.
05:24 - J'ai bien compris votre point de vue.
05:26 Les auditeurs de Sud Radio interviennent, 0826-300-300, sur la question.
05:30 Alors, Gérald Darmanin a évoqué la sociologie des interpellés.
05:34 La moyenne d'âge est entre 17 et 18 ans.
05:37 Seuls 10% des interpellés sont de nationalité non française.
05:41 Est-ce que ça sert à quelque chose, cette sociologie des interpellés, Bertrand Pancher ?
05:47 - Si c'est uniquement pour faire de la surenchère d'imbécilité,
05:51 c'est-à-dire en disant "il y a trop de migrants, il faut les refoutre à la mer",
05:55 et taper uniquement sur les mêmes sans régler les problèmes,
06:00 je veux dire que ça ne règle pas les problèmes.
06:03 Si c'est pour dire "il y a dans des quartiers des gens qui sont beaucoup plus en difficulté d'autres,
06:08 par leur culture, leurs histoires, etc. avec des parents qui ne sont même plus des parents,
06:12 parce que quand il y a uniquement la mer et pas le père,
06:15 et on va traiter le mal par la racine", c'était le rapport de Jean-Louis Bourleau,
06:19 ok, ok, on y va. On ne va pas tout régler en tapant toujours comme ça,
06:23 et en demandant, et par de la surenchère, avec de la surenchère.
06:26 Moi j'ai rencontré ce matin Yazid Kerfi.
06:29 Yazid Kerfi, ce n'est pas un nom qui est français d'origine.
06:33 Yazid Kerfi, qu'on connaît peut-être, c'était un ancien prisonnier,
06:37 d'origine évidemment étrangère, qui a fini par être enseignant à l'université,
06:43 il a créé la médiation nomade, il va avec sa caravane dans des quartiers sensibles,
06:47 et qu'est-ce qu'il me dit ? Il me dit "moi je discute avec tous ces jeunes qui font le bazar,
06:51 ils me disent qu'ils sont tout seuls, ils ont besoin d'amour, d'être respectés,
06:55 et ils ont besoin d'être entraînés et d'être accompagnés".
06:58 Et si on fait ça, je peux vous le dire clairement, ça marche, ça marche.
07:02 Le problème c'est qu'on les met en prison, le problème c'est que c'est de la surenchère,
07:05 on ne s'occupe pas d'eux, et c'est le rapport de Jean-Louis Bourleau.
07:08 - Le plus jeune avait 11 ans, le plus jeune des interpellés 11 ans.
07:10 - Il y a maintenant des filles, des filles de 12-13 ans, on ne va pas s'en sortir,
07:14 les centres éducatifs fermés, j'espère qu'on va en parler, ça marche.
07:19 - Ce matin, sur Sud Radio, dans la matinale de Stéphanie Demurhu,
07:23 Olivier Marlex dit "il faut de courtes peines de prison pour les mineurs".
07:26 Qu'est-ce qu'on fait pour les mineurs, Paul Vannier ?
07:30 - On ouvre des classes, chez moi à Argenteuil, il y a 22 fermetures de classes
07:34 qui sont annoncées à la rentrée prochaine dans les quartiers.
07:36 - Là les instituteurs et les profs vous ditent "oh là là, vous vous mettez dans la gueule du loup".
07:40 - Non, parce qu'il faut de l'éducation, il faut des moyens, il faut de l'investissement,
07:42 il faut de l'égalité, je le redis, il faut de la république, il faut plus de république.
07:45 Mais il y en a, je suis enseignant de métier, avant de devenir député j'étais enseignant,
07:48 il y a de l'autorité dans les salles de classe.
07:50 - Vous êtes toujours fait écouter ?
07:51 - Mais bien sûr, vous savez, l'autorité ça ne s'acquiert pas à coup de bâton.
07:54 - Ça s'acquiert comment par exemple ?
07:57 - Mais dans un rapport de confiance qu'on construit avec ses élèves,
08:00 dans de la conviction, dans ce qu'on appelle de la pédagogie, dans l'argumentation,
08:04 et d'un certain point de vue, toute autorité, que ce soit dans une classe ou ailleurs,
08:07 elle s'obtient comme cela.
08:10 - Ça passe par l'ordre et une hiérarchie quand même, vous le reconnaissez ou pas ?
08:12 - Oui, il y a de l'ordre, il y a de la hiérarchie dans notre société,
08:15 mais quand on utilise des moyens autoritaires, c'est justement qu'on n'a pas assis son autorité,
08:18 de façon naturelle, de façon tranquille.
08:20 - Mais comment l'assoit cette autorité ?
08:21 Surtout quand on est professeur face à une école, une classe...
08:23 - Eh bien je vais vous dire comment est-ce qu'on assoit son autorité,
08:25 comment le gouvernement pourrait réassoir son autorité,
08:27 en affrontant le problème pour ce qu'il est, et en apportant des réponses politiques
08:30 à la crise que traverse notre pays, des réponses convaincantes,
08:33 en affrontant le problème à la racine, celui du lien entre la police et la population,
08:37 celui de ces refus d'obtempérer qui se conduisent par des meurtres,
08:41 parce qu'il y a eu l'année dernière 13 personnes, dont des passagers,
08:44 qui ont été tués dans ces conditions.
08:45 - Enfin on peut vous dire, quand on vous demande de vous arrêter, arrêtez, puisque c'est l'ordre.
08:48 - Mais bien sûr, d'ailleurs il a été arrêté.
08:49 - Si on ne respecte pas l'ordre, il y a refus d'obtempérer.
08:51 - D'ailleurs, Nahel a été arrêté.
08:52 Mais je voudrais, parce que moi je suis un responsable politique,
08:54 je voudrais faire des propositions, je crois que c'est notre rôle,
08:56 on ne peut pas se limiter à des constats et des déplorations.
08:58 - Il faut abroger la loi de 2017, la loi "permis de tuer" de Bernard Cazeneuve.
09:02 Il faut dépayser les affaires du type...
09:04 - Vous dites "c'est la loi de permis de tuer", c'est quand même fort.
09:06 - Oui, c'est fort, mais surtout c'est la triste réalité.
09:08 - Et permis de se défendre, non ?
09:09 - Mais c'est la triste réalité, monsieur, parce qu'après l'adoption de cette loi,
09:11 40% de tirs policiers en plus, une explosion du nombre des personnes tuées en refus d'obtempérer.
09:17 Savez-vous qu'en Allemagne, en 10 ans, il n'y a eu qu'un mort dans pareilles circonstances,
09:21 13 l'année dernière en France.
09:22 Il n'y a pas un problème, il n'y a pas des réponses politiques à apporter.
09:24 - Nous allons y revenir, Paul Vanier.
09:25 - Donc si on veut avoir son autorité, il faut parler clair, parler fort et trouver des solutions.
09:29 - D'accord. On est parti de l'école, vous êtes arrivé sur la police,
09:31 on va prendre chaque sujet en son temps, parce que ce sont des sujets différents.
09:34 Juste avant la pub, Philippe Chrec, rapide, parce que je voulais vous donner aussi la parole,
09:39 mais on va y revenir évidemment, dans un instant, sur cette notion de jeunes à encadrer.
09:46 C'est quoi ? C'est une question d'ordre, d'autorité ?
09:48 C'est une question de compréhension, comme dit Paul Vanier ?
09:51 - M. Brunel, j'ai entendu que ces jeunes avaient besoin d'amour,
09:54 ils n'ont pas fait preuve de beaucoup d'amour.
09:56 - C'est normal, ils n'ont pas de parents.
09:58 - Je pense que ce qui est indispensable, c'est de réapprendre à traiter la délinquance,
10:05 notamment la délinquance des mineurs,
10:07 parce que les dispositifs législatifs ne sont plus adaptés à l'évolution de la société.
10:13 On parlait de sociologie, mais aussi à l'évolution de la société,
10:16 à la violence qui se propage, à la haine.
10:18 - Vous parlez d'adaptation, là on est d'accord, Paul Vanier, on n'est pas adaptés.
10:20 - Il y a 40 ans, le délinquant volait une pomme à l'étalage,
10:29 aujourd'hui il crée 40 jours d'ITT au maraîcher.
10:33 Donc si on ne veut pas adopter, si on continue les mêmes recettes,
10:37 les plans à 45 milliards qui n'ont jamais marché,
10:39 ce ne sera pas 250 communes dans quelques mois ou années,
10:45 ce sera 3000-4000 communes, et dans ce cas-là,
10:47 l'État ne pourra plus protéger.
10:50 - Messieurs, nos trois invités, députés, je veille au respect,
10:53 au rythme de l'émission et à vos interventions.
10:55 Nous devons marquer une petite respiration,
10:57 je reviens dans un instant, nous vous donnons la parole.
11:00 0826-300-300, les auditeurs interviennent,
11:03 ont sans doute des questions aussi à vous poser.
11:05 Paul Vanier, Bertrand Pencher et Philippe Schreck, à tout de suite.
11:08 - Frédéric Brindel.
11:10 - Nous sommes de retour, soyez les bienvenus, 0826-300-300,
11:14 vous intervenez, nos trois députés sont là pour débattre.
11:18 Paul Vanier, député LFI du Val-d'Oise, Bertrand Pencher, député Liotte de Lameuse,
11:22 et Philippe Schreck, député RN du Var.
11:25 Messieurs, nous nous étions quittés sur le constat de cette jeunesse.
11:29 Qu'est-ce qu'elle a dit pour vous, messieurs, cette jeunesse ?
11:33 Elle s'est exprimée, elle dit quoi ?
11:36 Qu'est-ce que vous entendez en tant qu'élu de la nation, Bertrand Pencher ?
11:40 - Moi, ce que j'entends d'abord, c'est le besoin,
11:42 objectivement, de restaurer la paix sociale et la sécurité dans les quartiers.
11:48 C'est inadmissible, je rends hommage quand même aux 40 000 policiers
11:52 et aux 60 000 pompiers, d'abord.
11:55 Et deux, il faut traiter le mal par la racine.
11:59 C'est le rapport de Jean-Louis Bourleau qui commence à dater maintenant.
12:02 Mais quand on prend les solutions en amont, on règle les problèmes.
12:05 - Alors, quelles solutions en amont ?
12:07 - Je vais vous donner un exemple très précis.
12:09 Le seul très grave incident que j'ai eu dans mon département rural, c'est à Verdun.
12:13 Des jeunes ont mis le feu à 17 ou 18 poubelles, près des immeubles, ça a failli être grave.
12:18 Ils ont pris 18 mois de prison, dont 6 mois fermes.
12:24 Évidemment, c'est complètement débile de les mettre en prison.
12:27 On va les mettre en prison, chaque fois qu'on les met en prison,
12:29 de toute façon, c'est encore pire quand on ressort.
12:32 Il y a les centres éducatifs fermés, qui sont des vraies institutions, on les suit.
12:37 Il n'y a jamais de récidive, parce qu'il y a des moyens d'accompagnement.
12:40 Il n'y en a pas suffisamment dans notre pays.
12:42 Il y a des chantiers d'insertion, parfois durs.
12:46 Il y a des résultats qui sont formidables.
12:48 Quand on prend en main ces jeunes qui sont en difficulté, on a des résultats.
12:52 Si c'est de la surenchère pour la surenchère, c'est plus de pagaille, plus d'incendie.
12:57 Évidemment, on va faire grimper l'extrême droite, mais moi, ce n'est quand même pas mon fantasme.
13:01 - Bon, crucial et important, c'est la réponse judiciaire à amener,
13:05 parce qu'il y a eu, qu'on le veuille ou non, des dégradations de la casse, des blessures.
13:10 Vous, Philippe Chrec, vous dites « prison » pour ces jeunes ?
13:14 Vous dites quoi ? Qu'est-ce que vous proposez, le Rassemblement National ?
13:18 - Permettez-moi d'abord de vous dire que ce n'est pas la jeunesse qui s'est exprimée.
13:23 - Moi, j'ai dit une certaine partie de la jeunesse des quartiers difficiles.
13:26 - Parce que dans son immense majorité, la jeunesse est calme.
13:31 Elle est chez les parents le soir.
13:33 Elle fait ses études, elle fait sa scolarité, elle se détend également naturellement.
13:37 Donc, ceux qui se sont exprimés, et ce n'est pas que des jeunes, même s'il y en a une part importante,
13:42 si on peut considérer qu'il s'agit d'une expression, parce que pour moi, il ne s'agit pas d'une expression,
13:49 ceux qui se sont exprimés, ce sont des casseurs, des émeutiers, des voyous.
13:53 C'est une frange marginale de la population que l'on ne peut pas durablement laisser en circulation.
14:00 - Est-ce que la réponse pour vous, c'est la prison ?
14:03 - La réponse pénale, mon collègue Pencher nous dit qu'il a pris 18 mois dans 6 fermes.
14:09 Mais je vous rassure, il ne va pas les faire.
14:11 - C'est dommage.
14:12 - Il ne va pas les faire.
14:13 Donc, il faut aller jusqu'au bout.
14:14 Je suis content que nous actions un accord.
14:17 Il faut changer le logiciel de l'exécution des peines sur les courtes peines.
14:21 En France, vous n'avez pas le droit, mineur ou majeur.
14:24 - C'est l'une des revendications de la police, c'est notamment "nous arrêtons quelqu'un s'il ressort et il nous le manque".
14:28 - C'est ce que nous proposons en ce moment même dans la loi de programmation de justice.
14:31 En France, il est interdit d'incarcérer lorsqu'une peine est inférieure à 2 ans.
14:36 Vous imaginez ce que c'est 18 mois de prison de ferme ?
14:38 C'est quand même sur des délits extrêmement graves.
14:40 Donc, c'est ce logiciel qu'on veut changer.
14:41 Nous ne sommes pas pour l'incarcération systématique.
14:44 Mais nous ne sommes pas sur l'incarcion inexistante.
14:47 Pas pour le zéro incarcération.
14:49 La prison a un effet dissuasif.
14:51 Nous n'avons pas d'autre solution parfois.
14:53 De façon délirante, on parle de permis de tuer.
14:57 On peut pas donner des permis d'incendier en permanence.
14:59 - Philippe Schreck, nous sommes d'accord que si c'est jeune...
15:02 Alors, il y a deux types d'émetiers.
15:04 Il y a les majeurs et puis il y a les mineurs.
15:06 - Les émetiers.
15:07 - Oui, mais le traitement judiciaire n'est forcément pas le même.
15:11 Vous, de votre côté, Paul Vannier, un jeune en prison, ça ne sert à rien ?
15:16 - Je crois que ça aggrave souvent la situation.
15:19 Mais d'abord, je voudrais contredire le discours qui vise à faire croire qu'il n'y a pas de réponse judiciaire.
15:24 C'est fou.
15:25 Il y en a une et elle est particulièrement brutale.
15:26 Il y a des gens qui sont condamnés en ce moment, à jute et titre,
15:29 piller un magasin, ça vaut sanction pénale.
15:32 Mais quand on a volé une canette de Red Bull et qu'on prend 12 mois ferme,
15:37 est-ce qu'il n'y a pas là une logique extrêmement brutale, extrêmement violente,
15:41 répressive, de surenchère, de cipres la pub, etc. ?
15:45 - C'est un vol d'enquête de pillage.
15:47 - C'est pas un exemple.
15:48 Il y a en ce moment des dizaines de personnes, des centaines de personnes,
15:51 qui parfois pour des faits comme celui-là, sont condamnés à ce type de peine.
15:55 Qui sont des peines extrêmement lourdes, extrêmement graves.
15:57 Moi ce qui m'intéresse, c'est pas comment est-ce qu'on vient.
15:59 Après, c'est trop tard après.
16:01 C'est comment est-ce qu'on intervient.
16:02 Pour ce type de phénomène, ne se déclenche pas.
16:05 - Mais là on est après les émeutes, donc maintenant qu'est-ce qu'on fait ?
16:07 - Après les émeutes, il y a une réponse judiciaire, c'est normal, elle est prévue.
16:09 Mais moi je ne suis pas pour une logique d'escalade, je ne suis pas pour une logique de répression.
16:12 Je suis pour prendre les problèmes à la racine.
16:14 - Parlier d'accompagnement, c'est quoi l'accompagnement par exemple ?
16:17 - Parce qu'on veut l'oublier, on veut l'effacer.
16:19 C'est qu'un jeune homme est mort, tué par la police, dans un contexte de contrôle routier.
16:23 La question fondamentale, c'est comment fait-on pour que ça ne se reproduise plus ?
16:27 Pour que ça s'arrête ? Pour que pareil drame, à nouveau, ne revienne pas ?
16:31 - Mais là encore une fois, Paul Vanier, c'est très important.
16:35 Un jeune de 17 ans est décédé, c'est très important ce que vous dites.
16:38 Mais la question de départ, c'est comment on fait pour éviter qu'un jeune de 17 ans sans permis
16:42 ne soit au volant d'une voiture et n'arrive pas à la maîtriser et fonce au moment où le police...
16:46 - Mais c'est faux, il a refoncé, pardon, c'est faux, y compris, ça c'est la version policière,
16:51 il était à l'arrêt, il est, d'après ses avocats, il est tabassé à ce moment-là et son pied glisse de la pédale de frein.
16:56 Donc y compris si on veut réinstaurer un climat tranquille,
16:59 évitons de propager les mensonges de la police sur cet épisode.
17:03 - Mais je pense que tous les auditeurs de Sud Radio se disent quand même,
17:05 c'est comment on fait pour que ces jeunes en arrivent à des situations comme ça,
17:09 ne pas se mettre dans des situations ? Qu'est-ce qu'on fait pour l'accompagnement ?
17:12 Je vous ai entendu parler de répression, d'accompagnement, d'intégration,
17:15 parce que parlons-en, aussi, un jeune qui a été auteur d'émeutes, des dégradations,
17:21 14 ans, qu'est-ce qu'on en fait ? C'est quoi le parcours qu'on lui propose ? Bertrand Fancher ?
17:24 - Si le parcours c'est de le mettre en prison, moi je peux vous dire ce qu'il va se passer,
17:28 c'est qu'il va y retourner, parce que connerie plus connerie, c'est des machinas.
17:32 - D'accord, alors vous proposez quoi ?
17:34 - Si c'est pour le mettre dans un centre éducatif fermé, c'est-à-dire, bon,
17:38 c'est fermé, avec de la politique sociale, avec de l'accompagnement,
17:42 y compris le suivi quand il sort, eh bien c'est 95% de réussite, 95%,
17:47 il ne recommence jamais ces conneries, ça veut dire que...
17:50 - Centre éducatif fermé, pour vous, c'est votre proposition centrale ?
17:54 - Pour les situations les plus compliquées, regardez comment ça se passe,
17:57 et ensuite il y a les chantiers d'insertion, il y a le suivi complet,
18:01 il y a la politique de la ville, il y a la police de proximité, tout ça.
18:05 Attention aux solutions caricaturales, l'angélisme, c'est quand même pas mon truc,
18:10 il y a des policiers qui se font taper dessus, et des mesures sécuritaires,
18:13 de mesures sécuritaires, de toute façon ça ne règle pas le problème.
18:16 C'est le bon sens, on le fait ensemble, c'est le plan Borloo, il date maintenant,
18:19 il faut le remettre en place, et le remettre en place ensemble.
18:22 - Pas de caricature, on a bien compris, mais des actes concrets,
18:24 c'est ce que veulent les auditeurs de Sud Radio, concrètement, vous,
18:27 Philippe Chrec, un jeune de 14 ans, alors déjà, vous allez dans tous les quartiers difficiles,
18:32 vous faites le point, tiens, lui il est en difficulté, lui il n'est pas en difficulté,
18:35 et on a vu, celui qui est en difficulté, qu'est-ce que vous en faites, Philippe Chrec ?
18:38 - Pas en difficulté, on fait le point entre celui qui est un délinquant,
18:42 ou celui qui n'est pas un délinquant, on fait le point entre celui,
18:45 avec des mortiers, à l'horizontale...
18:47 - Et si lui qui risque de devenir délinquant, il ne vous intéresse pas, c'est ce que dit Paul Vallée ?
18:51 - On ne risque pas de devenir délinquant, on l'est ou on ne l'est pas, ça c'est un problème.
18:55 - Alors vous entendez, ce n'est pas génétique, quand même ?
18:57 - Mais non, mais on a un snobisme consistant à dire que ce seraient les délinquants,
19:01 ce sont dans les quartiers, mais non, vous avez majoritairement des gens
19:04 parfaitement honnêtes dans les quartiers.
19:08 - Oui, on n'est pas d'accord.
19:10 - Ça revient un petit peu à l'axiome en disant, pauvreté = délinquance.
19:14 - Mais là vous détournez !
19:15 - Non, pas du tout !
19:16 - Ma question c'est, qu'est-ce que vous faites pour que les jeunes ne sombrent pas dans la délinquance ?
19:21 - Monsieur Brindel, l'éducation, le respect dès l'origine de toutes les autorités,
19:27 l'autorité parentale, l'autorité de l'enseignant, l'autorité de l'éducateur,
19:31 l'autorité du prof de sport, l'autorité du président d'association
19:35 ou du bénévole dans l'association, tout ce qui a disparu.
19:39 Moi, je suis dans une ville du sud de la France, à Draguignan,
19:42 je vois des présidents d'association, donc on est dans un cadre ludique,
19:46 on est dans le football, on est dans le rugby, on est dans le handball,
19:49 que vous connaissez, je vois des présidents d'association qui me disent,
19:53 mais on n'y arrive plus au niveau de l'autorité, on n'y arrive plus.
19:57 Bon, alors je pense qu'il faut restaurer ça, mais là on n'est pas dans le traitement de la délinquance,
20:01 on est dans l'éducation.
20:05 - Je vous sollicite tous les uns les autres, Paul Vannier, vous faites un constat quand même
20:10 que la notion d'autorité a perdu de son efficacité, ou pas du tout.
20:15 Vous concevez que c'est difficile aujourd'hui de faire qu'un jeune
20:20 suive le parcours social traditionnel ? Il y a une question d'ordre,
20:23 même si les rassemblements nationaux, que vous ne l'aimez pas,
20:26 que vous n'allez pas dire que vous êtes d'accord, il y a quand même un constat, non ?
20:29 - Mais lequel, pardon ? Celui d'une injustice qui est plus prononcée que jamais ?
20:35 Celui d'un abandon total ? Et peut-être que vous ne connaissez pas cette réalité,
20:39 mais quand il n'y a plus rien, quand les discours des responsables politiques
20:43 ne sont que des discours de mépris, que des discours qui vous traitent en ennemi de l'intérieur,
20:49 que des discours qui vous appellent au fond à vous taire, à subir,
20:53 qui appellent au maintien de la situation telle qu'elle est,
20:56 alors que cette situation est insupportable, il y a des motifs légitimes d'exprimer le colère.
21:02 - Qu'est-ce que vous proposez ?
21:04 - Je vais au bout. Et quand c'est porté, et quand ça n'est pas entendu,
21:08 et quand le constat de l'absence de réponse conduit certains à faire le choix
21:13 que je condamne, parce que je pense qu'ils ne mènent nulle part,
21:15 de la violence, comment l'explique-t-il ? Ils le disent ?
21:18 - Il ne faut pas l'encourager.
21:19 - Il n'y a que comme ça que vous nous écoutez.
21:21 - Avec vous au pouvoir, la France insoumise, il y aurait beaucoup moins de délinquance ?
21:26 - J'en sais rien, monsieur, je ne vais pas vous raconter des histoires.
21:28 Mais en tout cas, nous, on apporterait des solutions.
21:32 Des solutions pour revoir la police, de la cave au grenier,
21:37 les politiques publiques au sens large, celle de l'école, celle de la santé.
21:41 - Vous vous dites que le problème de la sécurité, c'est la police.
21:42 - Non, non, ce n'est pas ça que je dis.
21:44 Je reviens sur... Parce qu'à chaque fois qu'on efface la cause de tout ça,
21:48 la mort d'un jeune homme, pourquoi un jeune homme est-il tué ?
21:50 Parce qu'il y a des conditions d'usage des armes qui ont été réformées en 2017.
21:53 Parce qu'il y a un problème de formation dans la police.
21:55 Parce qu'il y a une autorité politique, le ministre de l'Intérieur, qui est faible.
21:59 - Et ça, ça fait neuf jours qu'on répond à cette question.
22:01 La question d'aujourd'hui, c'est comment on fait pour que le jeune ne se trouve pas dans cette situation ?
22:04 - Il n'y a aucune réponse.
22:05 La première ministre, à l'Assemblée nationale, mercredi, a été interrogée à de nombreuses reprises.
22:09 Elle n'a jamais répondu. Elle s'est contratée de posture martiale.
22:12 Et donc, le problème, je vous le dis, il va revenir.
22:14 Il va revenir.
22:15 - Vous connaissez le principe.
22:16 - Il y a que les conséquences. On n'affronte pas les causes.
22:18 - Vous restez avec nous jusqu'à midi.
22:20 Les auditeurs de Sudie Radio sont là. Ils appellent. J'ai vu sa réaction.
22:24 Préparez-vous, parce que ce sont des questions d'auditeurs.
22:28 Et elles sont souvent peut-être plus directes.
22:30 Moi, j'essaye de vous ménager les uns les autres.
22:32 Bon, allez, on revient dans un instant.
22:34 Frédéric Brindel.
22:36 - Nous allons au cœur du sujet.
22:38 Les problématiques suites.
22:39 Ça fait neuf jours au décès du jeune homme de 17 ans, Naël.
22:43 Décédé à la suite d'un contrôle de police.
22:45 Beaucoup de questions sont posées.
22:47 Des questions sociétales, des questions politiques, plus généralement.
22:50 Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise.
22:52 Philippe Schreck, député RN du Var.
22:55 Et Bertrand Pancher, député Lyot de la Meuse, sont avec nous.
22:58 Et vous, les auditeurs aussi. 0826-300-300.
23:01 Depuis Viry-Châtillon, nous sommes dans l'Essonne, en Ile-de-France.
23:05 Geoffray. Bonjour, Geoffray.
23:07 - Oui, bonjour. Merci de me donner la parole.
23:09 - Allez-y, il vous écoute tous les trois.
23:11 Une constatation et une question. C'est parti.
23:13 - Écoutez, moi, je vous appelle parce que j'ai été un peu choqué
23:16 de propos que j'ai entendu.
23:18 Il me semble que c'était la part de M. Lannier
23:20 qui a parlé, pour commencer, de 13 meurtres
23:22 qui avaient été faits par la police l'année dernière
23:25 sur des refus octempérés,
23:27 au frein des contrôles routiers, comme il les appelle.
23:30 Déjà, je ne savais pas qu'il était magistrat.
23:32 Et je ne sais pas s'il y a eu des décisions de justice
23:34 qui ont été rendues pour employer ce terme qui est fort, en fait,
23:37 parce qu'il est en train de dire que la police,
23:39 ce sont des meurtriers.
23:41 Ensuite, je trouve inexact de dire que le véhicule était à l'arrêt.
23:45 Alors, il a tenu à préciser qu'en plus, le véhicule était à l'arrêt
23:49 au moment où les faits ont été commis.
23:51 Le véhicule, je ne pense pas qu'il était à l'arrêt.
23:54 Moi, je pense qu'il était bloqué.
23:55 Donc, il n'y avait pas de base humaine.
23:57 - Geoffrey, de toute façon, nous laisserons l'enquête.
23:59 - Oui, nous laisserons l'enquête se mener.
24:01 - Voilà, exactement.
24:02 - Juste d'ailleurs, pour vous rappeler que le policier est maintenu en détention.
24:04 Ça, c'est une information que nous avons eue.
24:06 Mais, Geoffrey, sur ce que vous dites,
24:08 la question centrale, le refus d'octempérer,
24:10 vous est au cœur de la question.
24:11 Allez-y, interpellez.
24:13 - Moi, ce que je voudrais savoir, c'est...
24:15 On est capable aujourd'hui de dire que l'année dernière,
24:17 la police a fait 13 meurtres.
24:19 Moi, je voudrais savoir l'année dernière,
24:20 combien de personnes ont été tuées
24:22 par des gens qui faisaient des rodéos,
24:24 qui roulaient sans permis.
24:25 Et je voudrais avoir l'avis des familles des victimes, en fait,
24:28 et savoir si on peut décemment laisser partir une voiture
24:33 alors qu'on a constaté qu'elle roulait dangereusement.
24:36 Et quand on a la possibilité de l'arrêter, en fait,
24:38 qu'est-ce qu'on doit dire ?
24:39 Si là, le policier n'avait rien fait
24:41 et que dans sa suite, le véhicule avait percuté
24:43 une famille qui amenait ses enfants à l'école,
24:46 qu'est-ce qu'on aurait dit du policier ?
24:48 On aurait dit qu'il ne faisait pas son travail ?
24:49 Alors, en fait, c'est quoi la solution ?
24:51 Moi, je voudrais qu'il me dise, lui, là,
24:52 s'il avait un uniforme et qu'il était sur la voie publique,
24:55 qu'est-ce qu'il faut faire, en fait ?
24:56 Il faut dire, bah non, en fait, on ne fait rien,
24:58 on fait une enquête derrière, et puis...
24:59 Vous voyez, alors, le truc, c'est que ça, ça avait déjà été fait,
25:02 il avait déjà été interpellé pour ces faits-là.
25:05 Alors, en fait, on fait quoi ?
25:07 Très intéressant, Geoffrey.
25:09 Bon, Geoffrey, merci, très intéressant.
25:11 Vous vous appelez de Viry-Châtillon dans l'Essonne,
25:13 au 0826-300-300.
25:16 Vous voyez, Paul Vannier, bon,
25:18 Geoffrey vous a invectivé d'une certaine manière,
25:22 mais, encore une fois, si on repart sur le dossier de la police,
25:27 oui, nos auditeurs ont des questions.
25:29 Qu'est-ce qu'on fait ?
25:30 Le refus d'obtempérer, c'est crucial.
25:32 Bien sûr, bien sûr, mais on ne tire pas.
25:34 On ne tire pas, la peine de mort dans notre pays n'existe plus.
25:36 Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
25:37 Elle n'existe plus, et un délit de fuite ne vaut pas peine de mort.
25:41 Est-ce que ça donne une idée, par exemple ?
25:42 Geoffrey nous dit, quand il y a quelqu'un qui s'en va,
25:45 il faut tout faire pour le rattraper,
25:47 et qu'il dit, il faut lui tirer dessus, je ne suis pas d'accord.
25:49 Vous vous dites, on le laisse filer, c'est ça ?
25:50 On le poursuit, on prend sa plaque d'immatriculation.
25:52 Mais à partir de quand on l'arrête ?
25:54 On le poursuit, mais ça s'arrête quand ?
25:55 Quand il n'a plus d'essence ?
25:56 On l'arrête, excusez-moi, je vous provoque.
25:58 On va le chercher chez lui.
25:59 En tout cas, on agit intelligemment.
26:00 Je pense que les policiers sont capables de retrouver une personne
26:03 quand il y a des éléments qui permettent de l'identifier.
26:05 Il y a des caméras de vidéosurveillance.
26:07 Mais quand les policiers vont arriver de nouveau, il va fuir, alors qu'est-ce qu'on fait ?
26:10 En tout cas, on ne tire pas dessus.
26:11 Je répète, on ne tire pas dessus.
26:12 Il n'y a pas de peine de mort en France,
26:13 et un délit de fuite ne vaut pas peine de mort.
26:15 Et je voudrais ajouter une chose,
26:16 parce que j'ai dit qu'il y avait 13 personnes qui avaient été tuées l'année dernière.
26:18 La majorité d'entre elles, la moitié d'entre elles, c'était des passagers.
26:21 Donc, d'abord, pas de peine de mort pour personne.
26:24 La question notamment à Barbès, avec une jeune femme qui était à côté.
26:27 Est-ce qu'on accepte une jeune femme qui est sur le siège passager,
26:29 qui n'a rien fait, qui n'est responsable de rien,
26:31 qui n'est pas responsable du choix peut-être du conducteur d'essayer de s'enfuir ?
26:35 Est-ce qu'on accepte qu'elle prenne une balle et qu'elle meurt ?
26:39 Moi, je ne l'accepte pas.
26:40 Et je pense que c'est une des causes du problème
26:43 et de la réaction que l'on voit, aujourd'hui dans le pays.
26:45 Donc, si on veut sortir de ça, il faut regarder les choses en face,
26:49 et il faut revoir les conditions d'usage des armes par la police.
26:52 La peine de mort n'existe pas en France,
26:53 et elle ne peut pas revenir comme ça par le fait.
26:56 Philippe Schreck, député du Rassemblement National.
27:00 Votre auditeur est tout à fait représentatif de ce que pensent
27:04 et ressentent les gens au plus profond d'eux-mêmes.
27:06 Lorsqu'on nous dit, en même temps, même si le mot va devenir un jour tabou,
27:11 mais lorsqu'on nous dit qu'il faut trouver des solutions,
27:14 il faut éduquer, il faut apeser.
27:16 Et dans la même phrase, on nous dit que la peine de mort existe en France
27:20 parce que la police tue, parce qu'il y a 13 meurtres,
27:23 alors qu'il n'y a pas une seule qualification de meurtre.
27:25 Il y a 13 drames, peut-être, mais pas forcément 13 meurtres.
27:28 C'est bien la preuve que l'on ne veut pas régler le problème.
27:32 On veut l'embrasement, on veut la terre bollée,
27:34 et au lieu d'essayer d'apaiser, d'avoir un peu de dignité,
27:37 d'avoir un peu de gravité, on réalimente l'incendie
27:40 qu'on a soi-même, depuis des mois et des mois, provoqué.
27:43 Et en même temps, c'est vrai que ça choque de tirer...
27:45 Moi, je pose une question de Béossien, vous êtes député,
27:48 et si on met une grille, un grillage, pour faire crever les pneus, par exemple ?
27:53 Tout décès, tout décès est un échec. Tout décès est un drame.
27:57 Est-ce que vous condamnez ce tir policier mortel ?
27:59 Non, je ne condamne pas, je condamne le décès, bien sûr,
28:02 je condamne le résultat...
28:03 Mais il ne vient pas de nulle part, le décès.
28:05 Est-ce que vous condamnez quand une passagère est tuée,
28:07 alors qu'elle n'a rien fait ?
28:08 Alors qu'elle n'a rien fait, je condamne de la même façon
28:10 lorsqu'un passant est tué, est traîné sur des centaines de mètres...
28:15 La question est claire, il faut vous condamner, le fait n'en est pas le mien.
28:19 Je le condamne parce que quelqu'un conduit sans permis une voiture de 80 000 euros,
28:23 alors qu'il n'a pas le droit de la conduire, dont on ne sait...
28:26 On parlait de pauvreté, les pauvres, ils n'ont pas de voiture de 80 000 euros.
28:29 Ça, je le condamne.
28:31 L'exercice politique est très difficile, parce que c'est facile,
28:35 en lisant le petit livre rouge, de dire "il ne faut pas faire ça".
28:39 Mais la vérité, c'est que le policier, à un moment donné, la justice dira.
28:44 L'étendue de son erreur...
28:46 - Nous avons écouté vos deux points de vue, qui sont diamétralement opposés,
28:50 Paul Vannier pour LFI, Philippe Schreck pour RN.
28:53 J'aimerais que Bertrand Pancher, et essaye, à l'écoute de ces deux points de vue opposés,
28:59 de trouver quelque part une solution.
29:01 C'est vrai que tirer n'est pas la solution.
29:03 Est-ce qu'il y a d'autres moyens à mettre en place ?
29:05 Je parlais moi, tout naïvement, d'une grille qu'on met qui crève les pneus, des moyens...
29:12 - Bertrand Pancher ?
29:13 - D'abord, il faut être humble face à des sujets de ce type.
29:16 Être policier, c'est pas facile. Gendarme, c'est pas facile.
29:19 Moi, je dînais avec le secrétaire général de FO au premier syndicat,
29:22 dans le domaine de la police.
29:24 C'est quand même un métier compliqué.
29:26 Ceci dit, on n'est pas les États-Unis.
29:30 On ne va pas tirer sur tous ceux qui bougent.
29:32 Quand il y a des conneries, il y a des conneries.
29:34 Et quand on est policier, il peut y en avoir qui font des conneries.
29:37 Et bien, ils sont condamnés.
29:38 - Ce qui est important, c'est le garde-fou aussi.
29:40 - Le garde-fou, c'est quand même la justice.
29:43 Parce qu'on est dans un pays où on a une séparation des droits.
29:46 Il n'y a pas un monde idéal.
29:47 Moi, je pense que l'essentiel, c'est d'essayer de faire société d'abord,
29:52 de se donner les moyens pour faire en sorte que ça fonctionne.
29:55 Et puis, quand des gens font des conneries,
29:57 ils sont condamnés.
29:59 Et l'essentiel, c'est qu'ils ne recommencent pas.
30:01 Et moi, j'ai honte de ce que je vois dans les prisons.
30:03 J'ai honte.
30:04 J'ai un de mes amis qui a un poste important dans un service pénitentiaire.
30:08 Il m'appelle, il me dit "Bertrand, ce que je vois, j'ai honte".
30:10 Il n'y a pas de moyens dans tout ça.
30:12 Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
30:13 C'est mon quatrième mandat de parlementaire.
30:15 C'est de la surenchère, de surenchère, de mesures de sécurité
30:18 pour occuper l'opinion publique.
30:20 Et ça ne fonctionne pas.
30:22 Quand on se met tous ensemble, ça fonctionne.
30:24 Du concret.
30:25 - Du concret.
30:26 - C'est un peu d'ailleurs ce qui ressort au 0826 300 300.
30:29 Sandrine, qui nous appelle du Lot-et-Garonne.
30:31 Bonjour Sandrine.
30:32 - Oui, bonjour.
30:33 Bonjour à tous vos invités.
30:35 Oui, alors moi, je ne vais pas revenir sur ce sondage.
30:39 Mais par contre, moi je pense que là, il y a des politiques à mes yeux
30:45 qui ont depuis 30 ans une grosse responsabilité, je veux dire, dans une négativité.
30:50 Moi, je vois, je suis née en banlieue.
30:53 Je suis née à Montpellier, à La Payade, je ne sais pas si vous connaissez bien.
30:55 - Oui, bien sûr.
30:56 - Dans un quartier difficile.
30:58 Mais moi, j'étais dans un quartier assez calme.
31:00 Bon, il y avait à l'époque, on responsabilisait les gens, et même encore.
31:04 J'ai encore mes parents qui vivent là-bas.
31:05 Ils me disent des fois des trucs qui se passent.
31:07 Mais après, voilà, je veux dire en fait, ce qui se passe, c'est que dès le primaire,
31:13 et je dirais même dès le collège, on devrait responsabiliser tous les gens.
31:20 C'est-à-dire comprendre la valeur des choses.
31:22 Je pense qu'ils n'ont pas compris.
31:24 Enfin, ils n'ont pas compris.
31:25 Ils ont cassé.
31:26 Bon, dans les casseurs, je ne vais pas incriminer toujours,
31:28 parce qu'on incrimine toujours, bon, toujours les mêmes.
31:31 Mais bon, moi aussi, c'est pareil, je me suis amusée à regarder un peu les images.
31:34 Il y avait un peu de tout.
31:35 Il n'y avait pas que des étrangers.
31:37 J'ai vu d'autres personnes.
31:38 Bon, ça a été un peu monté.
31:40 - On peut imaginer dans vos propos des personnes issues de l'immigration.
31:45 - Non, non, non, issues de l'immigration, mais pour moi, ce sont tous des Français.
31:48 Pour moi, on est Français, voilà.
31:50 Alors qu'on soit d'origine, de telle origine, on est Français.
31:53 - Oui, c'est important.
31:54 - Voilà, c'est important.
31:55 Et le truc qui me gêne, c'est-à-dire qu'en fait, dans ces casses,
32:00 il y a toujours des leaders.
32:02 Alors moi aussi, j'étais jeune, je vous assurais, j'ai 51 ans.
32:05 Après, bon, j'ai un parcours, je suis agricultrice maintenant,
32:07 mais ça, c'est mon choix, je l'ai choisi.
32:09 J'étais jeune.
32:10 On est souvent, des fois, dans une jeunesse, à un moment donné,
32:12 on est des fois mené par des militants.
32:14 Moi, à un moment donné, heureusement que j'ai eu un père derrière
32:18 et qui m'a dit non.
32:19 On est des fois confronté à des militants.
32:21 - Les mauvaises rencontres.
32:23 - Exactement.
32:24 Et alors, c'était, voilà, pour une cause,
32:26 et alors, il fallait aller à tel endroit.
32:28 J'ai fait des manifestations.
32:30 On est des fois tendance à casser.
32:32 Bon, ce qui s'est passé, c'est qu'en fait, il y a eu ça,
32:34 ils se sont mis à les émeutier.
32:36 Moi, je pense qu'il y a un peu de tout.
32:38 Et moi, je condamne beaucoup les politiques.
32:41 Et la responsabilité, ça ne sert à rien, comme le disait là,
32:43 Madame Pécresse, en disant,
32:45 "Oui, on va mettre tant de millions pour remettre, on va tout..."
32:48 Non, ça ne sert à rien, parce que moi, je veux dire, moi,
32:50 la première, je vais casser quelque chose, n'importe quoi,
32:52 on va essayer de le réparer.
32:53 Et pour le réparer, on va savoir pourquoi ça s'est...
32:55 Pourquoi, qu'est-ce qui se fait que...
32:57 - C'est plus un état d'esprit que vous souhaitez,
32:59 plus constructif et s'intéressant aux questions.
33:02 Mais finalement, je suis très content, Sandrine,
33:04 parce que vous allez dans le sens des questions
33:06 que je voulais poser à nos députés
33:08 qui sont autour de la table, qui vous ont écouté,
33:10 et qui vont répondre à vos interrogations dans un instant,
33:13 parce qu'on doit marquer une respiration,
33:15 mais Paul Vannier, Bertrand Pancher et Philippe Schreck sont là,
33:18 ils vont vous répondre.
33:20 Il y a eu des questions très précises de la part de Sandrine.
33:23 Et Sandrine, juste un petit mot, à 51 ans,
33:26 on est encore jeunes.
33:28 Allez, on répond à vos questions dans un instant.
33:30 - Des émeutes de la Casse, en réaction à,
33:35 évidemment, le drame du jeune Nahel,
33:37 mais en réaction à d'énormes problématiques.
33:40 Ces problématiques sociétales, politiques,
33:42 nous les abordons avec nos trois invités dans ce débat.
33:46 Bertrand Pancher, député Lyaute de la Meuse,
33:48 Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise,
33:51 et Philippe Schreck, député RN du Var.
33:54 Messieurs, vous avez écouté nos différents auditeurs,
33:58 0826, 300, 300.
34:00 Les auditeurs de Sud Radio vous disent,
34:02 au moment où on parle de la responsabilité des parents,
34:04 parlons aussi de la responsabilité des politiques.
34:06 Je vais commencer par vous, Paul Vannier.
34:09 Oui, on vous entend parler les uns et les autres,
34:12 faire des phrases très punchy,
34:15 mais est-ce qu'il n'est pas temps de passer aux propositions concrètes, honnêtement ?
34:19 - Je suis d'accord. Il est plus que temps.
34:21 J'ai commencé à en faire une série, je les répète.
34:25 Il faut supprimer l'IGPN et créer un véritable organe indépendant qui contrôle la police.
34:30 - Mais attendez, on parle des émeutes, vous dites que le problème c'est la police ?
34:33 - Mais oui, mais le problème c'est le lien de confiance avec la police.
34:37 Le problème c'est le sentiment que tant d'affaires ont été mises sous le tapis.
34:40 Et quand on entend la Première Ministre,
34:42 quand on entend le ministre de l'Intérieur,
34:44 on a ce sentiment. Passons à autre chose, que le calme revienne.
34:47 Oui, il faut qu'il revienne, mais pas pour que les choses reviennent comme elles étaient.
34:50 - Vous étiez enseignant l'école, par exemple, sur l'école ?
34:53 - Je peux vous dire plein de choses sur l'école, mais je voudrais aller...
34:56 Moi je redis, le fond du problème, il est d'abord là. Il est d'abord ici.
35:00 - J'ai l'impression qu'à LFI, vous en voulez vraiment à la police.
35:03 - Non, on n'en veut pas à la police.
35:05 D'ailleurs, les policiers, vous savez, ils se sont mis dans une situation qui est intenable,
35:08 par ce pouvoir politique, par ces responsables qui, depuis maintenant le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron,
35:13 utilisent la police pour régler des problèmes politiques.
35:15 Rappelez-vous des Gilets jaunes, rappelez-vous du mouvement des retraites.
35:18 Maintenant, ces révoltes urbaines, on les envoie, eux, au casse-pipe,
35:21 avec des instructions qui les mettent en danger, parce que ce sont des instructions qui sont dans la logique d'escalade,
35:26 et nous nous proposons, en effet, de rompre avec ça.
35:28 Donc je vais les redire, pour qu'elles soient bien entendues.
35:30 Après, chacun en pensera ce qu'il veut.
35:32 - Mais vous avez eu la première proposition sur un cas grave de problème social, c'est la police.
35:37 - J'insiste, j'insiste. Ce n'est pas un problème social au départ.
35:40 Au départ, c'est un problème démocratique. C'est un problème de liberté individuelle.
35:44 - C'est-à-dire, au temps du communisme, du socialisme, par exemple,
35:46 on disait que le problème des banlieues, c'était parce qu'on n'accompagnait pas les gens, vous l'avez dit.
35:50 - Je vais vous dire, si vous ne pensez pas que chacun, quel que soit l'endroit où il habite,
35:54 est en danger aujourd'hui, quand dans un contexte comme celui d'un refus d'obtempérer,
35:58 il peut se faire tuer par la police, alors il y a sans doute un différent d'appréciation entre nous.
36:03 Mais c'est ce problème de liberté individuelle, de liberté fondamentale, de droit de la personne,
36:07 de séparation de la police, de la justice, de rôle de la police qu'il faut affronter.
36:12 Donc voilà nos réponses, voilà nos propositions.
36:14 Il y a tout un plan qui se déploie et qui doit être mis en œuvre d'urgence.
36:19 Je voudrais ajouter une chose sur la question des propositions.
36:21 Il faut aussi indemniser les commerçants, les collectivités territoriales qui ont été...
36:25 - Qui indemnise ? - L'État.
36:27 - L'État en dernière instance ? - C'est le contribuable, c'est-à-dire vous et nous.
36:30 - Oui, bien sûr, c'est l'État en dernière instance qui doit agir en solidarité avec ceux qui ont vu des biens...
36:36 - Donc en fait, ce sont les gens qui se sont fait casser qui doivent aussi agir,
36:38 parce qu'eux, ils paieront des impôts, enfin c'est tout le monde.
36:40 - Mais vous savez, sinon, qu'est-ce que vous proposez ?
36:42 Vous proposez de les laisser, ces commerçants, ces collectivités ?
36:44 - Moi, je ne propose rien, c'est vous qui proposez.
36:46 - A travers votre question, j'interroge ceux qui défendent cette idée-là.
36:49 Que l'État n'intervienne pas.
36:50 Qu'on laisse donc les gens qui ont vu leur commerce pillé, brûlé, qu'on les laisse tous seuls.
36:54 Qu'on laisse les communes qui déjà font face à tant de difficultés et de besoins,
36:58 et qui ont vu leur dotation diminuer, qu'on les laisse toutes seules.
37:01 Moi, je ne suis pas d'accord avec ça.
37:03 Je ne suis pas d'accord avec cette logique de laisser faire.
37:05 Je suis pour la solidarité nationale, et ici, elle doit l'emporter.
37:08 - M. Vanier, député LFI, bon, je ne veux pas vous faire rentrer dans la confrontation directe,
37:13 parce que notre auditrice nous a dit qu'on veut du concret.
37:16 Donc, vous, allons-y, Bertrand Pencher, concrètement, pour sortir de cette situation,
37:23 quelles sont les propositions concrètes que vous faites à Lyon ?
37:25 - Sur les principaux problèmes de notre pays, et celui-là en particulier,
37:30 il ne faut pas se raconter d'histoire, il va falloir 10 ans pour tout reconstruire.
37:34 Vraiment pour tout reconstruire.
37:36 Un, deux, on est un des pays qui dépense le plus dans le monde.
37:40 On est un des pays où les dépenses publiques sont les plus importantes,
37:43 et on est dans un pays où on n'écoute personne, et on a la capacité de faire ensemble.
37:47 - Où va l'argent de nos impôts ?
37:48 - Et quand moi, je discute avec les maires, les travailleurs sociaux,
37:51 enfin, tous les gens qui sont là, ils ont tous les solutions.
37:54 Ils me disent "nous, on a besoin de nous écouter, on a besoin de moyens constants sur le terrain,
37:58 et quand on fait ça, on a des résultats, on peut le faire".
38:01 Et finalement, c'est assez simple de réformer le pays.
38:04 C'est d'écouter les acteurs.
38:06 - Retour des élus locaux, vous dites ?
38:08 - Le retour des élus locaux, le retour des associations.
38:10 Moi, quand je discute avec l'association Médiation Nomade, avec son camion,
38:15 ils discutent avec des jeunes qui sont à l'initiative de tout ce bordel dans des quartiers.
38:20 Et ils me disent "le problème, c'est qu'on est les seuls à le faire,
38:23 les centres sociaux ferment à 20h, il faut aller trouver les jeunes quand ils sont là la nuit".
38:27 - Le dialogue social n'existe plus, finalement.
38:29 - Le dialogue social, moi, quand je discute avec des familles,
38:31 "mais vous êtes une mère de famille, il n'y a plus de père, il n'y a plus de repères,
38:34 la mère de famille, elle a 5 enfants, 3 ados, un fou le bordel,
38:38 est-ce que la solution, c'est de lui retirer les allocations familiales
38:41 alors qu'il lui reste plus que 10 euros à la fin du mois ?"
38:43 L'association, c'est de s'occuper de ses jeunes avec elle,
38:45 de lui permettre d'avoir des contrats, également d'insertion.
38:48 Tout ça, c'est possible.
38:50 Quand on travaille avec les gens, de la constance, des moyens,
38:53 par enchantement, le pays marche bien.
38:55 Mais arrêtons toutes ces surenchères, de changer de politique en permanence,
38:59 parce que tout ça ne fonctionne pas.
39:01 Après la crise des Gilets jaunes, il y a moins de 5 ans,
39:04 c'était le même bazar, on a tout cassé il y a 5 ans.
39:07 On recommence en recassant tout maintenant.
39:09 - La casse se multiplie ces dernières années.
39:11 - Ce n'est pas possible.
39:13 - C'est votre première réaction.
39:15 Je suis content de ma question, parce que finalement,
39:17 je vous lance le micro, et vous le prenez,
39:19 et vous allez sur le thème qui vous plaît.
39:21 Alors, solution concrète par rapport à cette situation,
39:25 Philippe Schreik du RN.
39:27 On pourrait discuter sur vos solutions.
39:30 Elles ont au moins le mérite d'être sur la table,
39:32 mais je leur fais le reproche d'être là depuis 40 ans,
39:34 et c'est ce que disait votre auditrice, 40 ans de solutions,
39:37 des plans Borloo à 45 milliards, le résultat qu'on connaît.
39:40 Mais ce sont des solutions, et je suis d'accord pour en parler.
39:44 Mais ça fait écho à de véritables dingueries qu'on entend.
39:47 De véritables dingueries.
39:49 Lorsque vous posez un problème qui est un problème de société,
39:52 et on vous répond qu'il faut réformer les JPN,
39:54 non mais...
39:55 - Supprimer même.
39:56 - Vous pouvez même supprimer.
39:57 - Non, non, non, ça c'était la proposition de Paul Vannier.
40:00 Vos propositions maintenant.
40:02 - Et pourquoi pas changer la couleur de l'uniforme ?
40:04 - Non mais, vous, vous, vous, vous, une idée.
40:07 C'est ce que demandent les auditeurs de Sud Radio.
40:09 - De toute façon, l'argent, l'argent...
40:11 - Du calme Paul Vannier, du calme.
40:13 - C'est vrai que quand on met les gens dans leur contradiction,
40:16 ça a tendance à les mettre en colère,
40:18 mais l'argent, il y en a, il y en a eu,
40:20 parce que qu'est-ce qui a été brûlé ?
40:21 C'est des gymnases, c'est des écoles, c'est des supermarchés,
40:23 donc c'est preuve que cela existe.
40:25 Moi, la solution pour cette frange de population,
40:28 juxtaboutiste, qui veut casser,
40:31 qui est encouragée par des responsables politiques irresponsables,
40:35 et bien la solution c'est, et bien c'est le tour de vis.
40:38 Il faut que la justice, quand elle fait son travail,
40:40 elle soit suivie d'exécution.
40:42 - Donc vous demandez une plus grosse rigueur.
40:44 - Je demande une plus grosse rigueur,
40:46 je demande l'application des jugements.
40:48 Je demande l'application des jugements.
40:50 Nous avons un problème de délinquance,
40:52 qui doit être traité comme tous les pays traitent la délinquance,
40:55 lorsqu'elle est grave et lorsqu'elle est dramatique.
40:58 - Je reviens vers vous, messieurs.
41:00 - La délinquance, ça ne s'encourage pas.
41:02 - On avait un auditeur au 0826-300-300,
41:05 mais il y a eu un petit souci.
41:07 Bon, alors je reviens.
41:08 Alors réaction de Paul Vani.
41:10 - Le vent des propositions du Rational,
41:13 dire que les peines prononcées par la justice
41:15 doivent être appliquées, pardon, mais c'est l'évidence.
41:17 Appeler un tour de vis, c'est une formule extrêmement creuse
41:20 pour dire qu'il n'y a pas de solution du côté de l'extrême droite.
41:23 Parce qu'il n'y a pas de compréhension des causes du problème,
41:25 ou plutôt la volonté de les nier, de les effacer.
41:28 Vous ne m'avez pas laissé tout à l'heure finir la liste de mes propositions.
41:31 - Et vous voyez, vous revenez.
41:32 - Oui, parce que c'est le rôle des responsables politiques.
41:34 - Parlons vrai, SUD Radio, allez-y.
41:36 - Vos auditeurs jugent et choisiront le jour.
41:38 - Voilà, c'est le choix.
41:39 - S'il leur paraît être la bonne solution.
41:40 - Allez-y, Paul Vanier, pour aller aussi.
41:41 - Donc je vous dis, toute suppression de l'IGPN
41:43 mise en place d'une autorité externe indépendante
41:46 qui permet de faire la lumière sur des affaires
41:48 comme par exemple le meurtre de Naël.
41:51 Nous appelons aussi à dépayser les procédures judiciaires
41:56 pour permettre qu'elles se tiennent dans d'autres départements
41:59 que là où les faits ont été observés.
42:02 Parce qu'on sait, et c'est normal,
42:03 les policiers et les maïchras, ils travaillent ensemble au quotidien.
42:05 Et donc il faut de la neutralité, de l'impartialité.
42:07 - Mais là on reste sur la même question.
42:08 - Et là il n'y aura plus d'incendie.
42:09 - Moi je finis, je finis, je finis ma liste.
42:11 - Vous finissez la liste et après vous en penserez ce que vous voulez.
42:13 Il faut refonder la doctrine de maintien de l'ordre.
42:17 Il faut par exemple revenir à une police de proximité.
42:20 C'est indispensable et c'est une nécessité absolue d'ailleurs.
42:23 Elle est demandée parce que par ailleurs,
42:25 les gens dans les quartiers me le disent.
42:26 Moi je suis allé voir les commerçants qui ont vu leur boutique incendier.
42:29 Ils me disent "Pendant trois heures on a vu la boutique voisine se faire piller,
42:33 on n'a pas vu un seul policier".
42:34 Et donc ils demandent de la présence policière.
42:36 Ils demandent de façon générale plus de services publics.
42:39 - Et si le policier se fait agresser, comment il fait pour se défendre ?
42:42 - C'est un problème, évidemment.
42:43 Il faut avoir une réponse.
42:45 Justement avant, quand il y avait cette police de proximité,
42:47 elle existait dans les quartiers.
42:49 Il y avait un lien police-population qui était un lien fort.
42:51 Un lien de connaissance mutuel, un lien de confiance.
42:54 Et donc il y avait beaucoup moins d'agressions de ce type.
42:56 Je ne veux pas dire que c'était un monde merveilleux.
42:58 Mais il y avait bien sûr des rôles.
43:00 Les policiers faisaient leur travail.
43:02 Mais ils connaissaient les habitants et les choses se passaient mieux.
43:05 C'est Nicolas Sarkozy qui a détruit cette police de proximité.
43:07 Il porte une très grave responsabilité.
43:09 De ce fait, il faut la rétablir.
43:11 - OK, Philippe Schreck vous répond.
43:13 - Oui, mais on est encore une fois dans l'irréel.
43:15 Lorsque vous avez un policier et il y a un refus d'obtempérer,
43:19 que la police soit de proximité ou d'un peu plus loin,
43:22 les victimes du même comportement, antipolicier,
43:26 ceux qui sont antiflics,
43:28 qui estiment que les policiers sont des meurtriers,
43:33 veulent plus de police de proximité.
43:35 - Peut-être ne seront-ils plus antiflics s'il y a une proximité ?
43:41 - Un policier de proximité, c'est un policier en uniforme
43:46 qui tente de faire respecter la loi
43:48 et qui interpelle également quand nécessaire
43:50 et appelle à son soutien d'autres policiers.
43:52 Donc si il faut mettre le nom proximité,
43:54 mais ça c'est à l'FI en pensant qu'en changeant les noms,
43:56 la couleur des uniformes, ça valait mieux.
43:58 Nous on dit qu'il faut changer le logiciel
44:01 parce que la majorité des gens sont embêtés par la minorité.
44:04 - Conclusion, Bertrand Pancher,
44:06 on a beaucoup parlé de la police,
44:08 on ne parle pas assez de l'école.
44:10 - La réalité c'est qu'il faut tout, il faut de la police
44:12 et des policiers qui sont formés.
44:13 Quand je discute avec des policiers qui me disent
44:15 "on s'entraîne une fois par an",
44:16 la panique, comment ça peut arriver ?
44:18 - Absolument, pour le tir, la maîtrise du tir.
44:20 - Il faut des moyens de bon sens.
44:22 Je ne suis pas d'accord avec mon collègue
44:24 quand il dit "les plans banlieue ça n'a pas marché".
44:27 Ça n'a pas marché parce que ça s'est arrêté.
44:29 Quand on reconstruit un quartier
44:31 et qu'on prend la population pour les reconcentrer ailleurs
44:33 et reconcentrer les problèmes,
44:35 on en crée davantage et ça casse.
44:37 Et si, je vous le dis, et je le dis à vos auditeurs,
44:40 si on fait ce travail-là ensemble,
44:42 avec des moyens constants,
44:43 en s'écoutant les uns et les autres,
44:45 j'ai la certitude que ça va marcher.
44:47 C'est pas très compliqué, mais il faut le faire.
44:49 Et il faut le faire évidemment sans angélisme
44:51 parce que tout est compliqué.
44:53 Il faut être humble, parce que comme on ne croit pas plus du tout
44:55 en ce qu'on raconte, raison de plus de faire tout ça ensemble.
44:58 - Merci très sincèrement à vous trois,
45:01 Philippe Schreck, député Rennes du Var,
45:03 Bertrand Pancher, député Lyott de la Meuse,
45:05 Paul Vannier, député LFI du Val-d'Oise.
45:07 Merci à vous trois.
45:09 Continuez bien vos travaux à l'Assemblée nationale.
45:11 Essayez de vous entendre, d'être concret.
45:13 C'est ce que vous demandent les auditeurs de Sud Radio.
45:15 Ils l'ont dit au 0826 300 300.
45:17 Dans un instant, un invité d'honneur.
45:19 David Lappartient, nouveau président du CNOSF.
45:22 Il y a eu une crise aussi dans le sport français.
45:24 Nous sommes à un an des Jeux Olympiques.
45:26 Il sera notre invité.
45:28 Il est également président de l'Union cycliste internationale.
45:30 Et président du conseil départemental du Morbihan.
45:35 Les infos dans un instant.

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