L'édito d'Agnès Verdier-Molinié : «Les casseurs-pilleurs doivent aussi payer la facture»

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Dans son édito du 07/07/2023, Agnès Verdier-Molinié revient sur les casseurs-pilleurs qui doivent aussi payer la facture.

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00:00 Tous les jours, on a des nouveaux chiffres.
00:02 Et l'addition s'aggrave jour après jour.
00:05 Alors en 2005, les émeutes avaient coûté environ 200 millions d'euros aux assureurs.
00:10 Les gilets jaunes ensuite, 2018-2019, c'était environ 250 millions d'euros.
00:15 Là, le compteur des assureurs, il est déjà à 280 millions d'euros.
00:18 Mais j'ai fait le point ces derniers jours avec eux,
00:21 il y a seulement 5 900 CINIS qui ont été déclarés à ce stade,
00:25 dont 4000 véhicules incendiés.
00:28 Alors que Gérald Darmanin, au Sénat, dans son audition,
00:31 a dit qu'il y avait 12 000 véhicules incendiés,
00:34 2 500 bâtiments incendiés, 105 mairies incendiées ou dégradées,
00:40 168 écoles attaquées.
00:43 Donc ça veut dire qu'on n'a qu'un tiers de l'ensemble des dommages
00:48 qui ont été véritablement déclarés aux assureurs.
00:50 Ça veut dire que la note, potentiellement pour les assureurs,
00:52 elle peut être deux ou trois fois plus élevée.
00:55 Et pour les collectivités publiques, leurs bâtiments,
00:58 les bâtiments de l'État ne sont pas assurés pour la plupart,
01:01 si on a bien compris.
01:02 Oui, ce n'est pas obligatoire.
01:03 Ils ne sont pas assurés pour la plupart.
01:05 On l'avait vu pour les gilets jaunes,
01:07 il y avait 30 millions d'euros à l'époque de coûts.
01:10 Une partie pris en charge par l'État,
01:12 parce que finalement, c'est l'État qui en dernier ressort
01:14 est civilement responsable quand il y a des dégâts commis
01:17 par des attroupements armés ou non.
01:20 Ça veut dire que les collectivités se retournent vers l'État.
01:23 Et là aussi, on peut se dire qu'on ne sait pas encore
01:26 combien ça va coûter.
01:27 Oui, au final, ça va nous coûter beaucoup d'argent public, non ?
01:31 Peut-être des dizaines, voire des centaines de millions d'euros,
01:34 rien que sur la question des bâtiments publics.
01:36 Les estimations qui tombent sont incroyables.
01:39 On a vu dans les transports publics en Ile-de-France,
01:42 c'est déjà rien qu'en Ile-de-France.
01:44 Transports publics, 20 millions d'euros.
01:46 Et alors, il faut ajouter aussi les annonces de Bruno Le Maire.
01:49 Les reports de charges, les annulations d'impôts,
01:52 de charges pour les entreprises les plus touchées.
01:55 On sait qu'on a 500 millions d'euros de chiffre d'affaires
01:59 qui ne vont pas être réalisés à cause de ces émeutes.
02:02 Donc, au final, c'est le contribuable, c'est nous tous,
02:05 c'est notre argent, c'est nous qui payons la note,
02:08 une partie de la note en tout cas.
02:09 Alors, c'est nous qui allons payer, il n'y a pas de doute là-dessus ?
02:12 Oui, mais alors, on peut se dire que quand même,
02:14 ce n'est pas tout à fait normal.
02:16 Et qu'à un moment, on ne peut pas avoir toujours l'État
02:18 en dernier ressort qui paye quand il n'y a pas d'autre assureur pour payer.
02:25 Et qu'on ne peut pas être l'assureur éternel de toutes les casses.
02:28 Et j'ai proposé dans le Figaro le principe du "pilleur-payeur".
02:34 Et alors, à ce moment-là, j'ai eu énormément de retours.
02:36 Et on m'a dit, mais alors, les personnes en question,
02:38 elles sont insolvables, déjà quand elles ont des amendes,
02:41 elles ne les paient pas, on n'arrive pas à les recouvrer, etc.
02:44 J'ai regardé ce qui se passe dans les autres pays.
02:46 Finalement, par exemple, au Royaume-Uni,
02:48 quand vous avez une famille qui a un comportement antisocial,
02:51 et là, on peut dire que c'est clairement antisocial,
02:54 on sanctionne ces aides sociales.
02:56 Et alors là, ils vont vers un programme qui est un programme
02:59 pour lutter contre la délinquance juvénile,
03:02 contre les comportements antisociaux,
03:04 remettre les adultes sur le chemin du travail.
03:07 Et c'est très intéressant parce qu'on pourrait s'inspirer de ça
03:10 et se dire qu'une partie des aides sociales qui ne seraient plus touchées
03:13 parce que les aides sociales baissent à ce moment-là,
03:15 eh bien, ça irait dans la reconstruction des médiathèques,
03:19 des salles de sport, etc.
03:20 Bien sûr, on ne peut pas attendre pour les mairies, pour les écoles et tout,
03:24 mais il faudrait des symboles pour montrer
03:26 que finalement, l'argent public, il ne tombe pas du ciel.
03:29 Voilà, ce n'est pas gratuit tout ça.
03:31 Et qu'à un moment, il y a des droits, mais il y a aussi des devoirs.
03:34 [Musique]
03:37 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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