Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, est l’invitée de BFM politique ce dimanche.
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00:00 Madame Pannot, je voudrais que nous revenions sur les conséquences des violences qui ont touché le pays ces derniers jours.
00:05 La droite a remis sur le tapis la piste des sanctions contre les parents mineurs, auteurs de violences.
00:10 La Première ministre explique ce matin dans les pages du Parisien que les familles doivent mesurer les conséquences des actes commis par leurs enfants.
00:16 Si le cadre légal existant n'est pas suffisant, explique-t-elle alors le cas échéant.
00:20 On fera évoluer la loi. La piste, c'est l'amende dès la première infraction. Comment vous réagissez à ça ?
00:27 C'est la réponse globale qui est apportée à la colère de ces derniers jours.
00:31 Vous avez d'un côté des jeunes gens qui sont accusés d'avoir volé une canette de Red Bull et qui prennent 10 mois avec sursis,
00:38 donc 10 mois de prison avec sursis, donc des réponses qui sont extrêmement fermes du côté judiciaire.
00:43 Et puis un appel de nouveau à réprimer encore plus. Je ne crois pas que ça soit la solution.
00:48 Je parle de mémoire, mais c'est un jeune homme qui était accusé aussi d'avoir essayé de mettre le feu à la porte d'un commissariat en jetant des cocktails Molotov.
00:56 On verra, on regardera, mais je vous assure que vous avez un nombre de gens qui sont accusés d'avoir volé un pantalon, qui prennent de la prison avec sursis.
01:06 La justice a été trop sévère, vous considérez, dans les comparutions immédiates ?
01:10 Je pense que ça fait partie de ce que je disais tout à l'heure, mais le fait qu'on ait eu des tonnes de jeunes en comparution immédiate
01:16 avec des peines extrêmement sévères est un problème parce que là encore, ça ne réglera pas la situation.
01:20 Je suis complètement opposée...
01:22 Je parle de prison ferme, la peine à laquelle je... le chaos.
01:25 Ce n'est pas celui avec la canette de Raid Bull.
01:27 Donc, nous ne sommes pas d'accord avec le fait qu'on augmente la répression sur les mineurs.
01:33 Ce n'est pas comme ça que nous allons y arriver, notamment parce que beaucoup d'associations pointent à juste titre, ainsi que des maires,
01:40 le fait qu'on ait fermé année après année les clubs de prévention, les services publics, qu'on ait baissé les subventions aux associations,
01:46 qui ont un effet désastreux.
01:48 Domaine que je voudrais dire une deuxième chose.
01:50 Nous ne sommes pas d'accord avec le fait qu'on pointe les parents sur cette question.
01:54 Il est extrêmement difficile, et tout le monde sait ça, pour qui a un adolescent de nos jours,
01:58 il est très difficile d'éduquer un adolescent.
02:00 Donc, chacun fait comme il peut au mieux.
02:02 Et je voudrais dire une troisième chose qui est très importante.
02:05 Le flyer que Dupont-Moretti fait avec beaucoup de mépris,
02:08 qu'il appelle dans un langage simple pour les parents,
02:11 il ferait bien d'aller le remettre à Madame Borne directement.
02:13 Pourquoi ?
02:14 Parce que l'État, je le rappelle, a l'autorité parentale sur 400 000 enfants dans ce pays
02:19 qui sont placés à l'aide sociale à l'enfance.
02:21 Et l'État est-il un bon parent ? Absolument catastrophique.
02:24 L'État a été condamné sur, notamment, une enfant qui avait été victime de viols et d'agressions sexuelles
02:31 parce qu'il n'avait pas, et la justice le dit, pas fait assez attention
02:35 aux conditions dans lesquelles cet enfant a été placé.
02:37 Première des choses.
02:38 Deuxième chose, un SDF sur quatre, une personne sans abri sur quatre dans notre pays,
02:43 est un ancien enfant placé.
02:45 Donc, l'État ferait bien de commencer par regarder sa propre autorité parentale
02:49 sur les enfants qui sont placés à l'aide sociale à l'enfance
02:52 avant de faire des leçons à tout le monde.