Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, est l'invitée de BFMTV-RMC ce jeudi.
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00:00 Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne condamne-t-il pas tout simplement, sans nuance, sans tout ramener à lui systématiquement ?
00:07 C'est d'ailleurs ce que vous avez fait, ce que François Ruffin a aussi fait, ce qu'Alexis Corbière a fait.
00:12 Pourquoi toujours ramener cela vers le "oui mais" ?
00:15 Monsieur Duhamel, n'essayez pas d'utiliser les éléments de langage du gouvernement sur cette question, ils ne sont pas crédibles.
00:21 Je vais vous expliquer pourquoi.
00:23 Nous avons toujours condamné toute violence qui atteint à l'intégrité physique des personnes.
00:29 Nous continuons de le faire et donc nous condamnons de fait, sans aucun "mais" après ou je ne sais quoi,
00:37 l'agression qui a été pour le petit-niveau de Brigitte Macron, comme pour n'importe qui.
00:42 Nous ne sommes pas d'accord avec la violence en politique.
00:46 Et nous condamnons tout aussi fermement le fait que les condamnations soient en quelque sorte à géométrie variable.
00:52 C'est-à-dire ?
00:53 Eh bien lorsque vous regardez par exemple ce qui s'est passé avec le maire de Saint-Brévin,
00:57 qui hier encore dans une audition expliquait qu'il avait prévenu le préfet, qu'il avait prévenu le gouvernement et qu'il n'y avait rien eu derrière,
01:04 et que ce maire quitte aujourd'hui sa fonction de maire et sa ville parce que son domicile a été incendié par l'extrême droite sans qu'il ne se passe rien,
01:12 cela m'inquiète.
01:13 Quand je vois l'ambiance du pays général, vous avez des ratonnades qui sont faites par l'extrême droite,
01:19 dont un de nos collaborateurs insoumis a été victime jusqu'à aller à l'hôpital.
01:23 Vous avez des gens d'extrême droite qui défilent dans nos rues, encore hier à Annecy, façon milice, des militants insoumis qui ont été agressés à Lyon.
01:32 Mais Mme Pannot, on parle de tout ça d'ailleurs dans nos journaux.
01:35 Là la question c'est pourquoi Jean-Luc Mélenchon donne-t-il l'impression quand il réagit à ce qui s'est passé à Amiens,
01:40 au fond, de dire qu'il est sommé de réagir, de tout de suite expliquer qu'il aimerait qu'il y ait autant de célérité dans les réactions que quand il s'agit de x ou y ?
01:48 Il ne peut pas dire simplement "on condamne, c'est inqualifiable" ce que vous avez fait d'ailleurs ?
01:53 Parce que je vais vous dire pourquoi. Jean-Luc Mélenchon a raison.
01:56 Parce qu'en quelque sorte, on essaye toujours de nous faire passer pour des violents.
02:00 Or, les violents aujourd'hui, dans notre réplique et dans l'histoire de notre pays, c'est l'extrême droite.
02:06 Et je suis inquiète de l'inaction de ce gouvernement, voire des paroles de M. Darmanin sur cette question.
02:10 Quand je vous explique la situation du pays, le planning familial qui est sans cesse attaqué par l'extrême droite,
02:15 quelle est la réaction de Mme Borne face à cette situation générale ?
02:20 Elle nous explique que la France insoumise est plus dangereuse que le Rassemblement National.
02:24 Eh bien, je trouve ça irresponsable. Je trouve ça dangereux.
02:28 Mme Pannot, quand on attend toujours la réaction de Jean-Luc Mélenchon à ce qui s'est passé le 1er mai,
02:33 c'est-à-dire un policier incendié par un cocktail Molotov, est-ce que vous comprenez qu'on puisse se dire
02:36 qu'il y a parfois des indignations précisément à Géométrie Variable
02:40 et qu'un ancien candidat à l'élection présidentielle n'ait toujours rien dit là-dessus ?
02:43 Ça peut interroger. Vous comprenez qu'on se pose la question ?
02:46 Non, je ne comprends pas. Je ne comprends pas parce que vous comprenez qu'on puisse se poser la question
02:50 sur le fait que, évidemment, personne n'appelle ici à ce que quelqu'un soit brûlé, blessé.
02:57 Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans "violence sur l'intégrité physique des personnes",
03:01 quelle qu'elle soit, y compris les manifestants ?
03:04 Et nous, nous ne faisons pas la différence entre les deux. Et je vais même dire plus loin.
03:08 Rappelez-vous de Didier Lallement, l'ancien préfet de Paris, qui expliquait qu'il y avait deux camps.
03:13 Eh bien nous, nous ne sommes pas d'accord. En République, il n'y a pas deux camps.
03:17 Et ce qui est fait aujourd'hui dans les manifestations met en danger à la fois les manifestants et les policiers
03:23 du fait des ordres de M. Darmanin.