• il y a 2 ans
La journaliste Charlotte d'Ornellas réagit suite aux déclarations du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin concernant les émeutiers interpellés : «On ne peut pas parler avec des gens qui se défilent en permanence». 

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Transcription
00:00 Alors le ministre de l'Intérieur, en termes de rapport problématique aux faits et à la vérité des faits,
00:07 le ministre nous refait un supporter anglais, vous vous souvenez ?
00:10 On avait les supporters britanniques au Stade de France, c'était tout le problème.
00:13 Alors évidemment, il prend une petite partie du sujet pour ne surtout pas comprendre ce qui s'est passé.
00:18 Il n'est pas question d'aller dire "c'est un tel ou un tel", etc.
00:21 Là, devant le Sénat, c'est de comprendre ce qui s'est passé.
00:24 La Macronie, depuis une semaine, nous explique qu'ils vont prendre le temps de comprendre,
00:27 mais quand même, ils ont tellement pas compris...
00:30 Il faut comprendre le phénomène, on va prendre beaucoup de temps,
00:32 mais quand même, ils ont compris des trucs et du coup, ils le contestent.
00:34 Donc ça s'appelle de la manipulation, en fait.
00:36 Parce que si Gérald Darmanin se permet d'arriver au Sénat en nous disant
00:40 "il y avait aussi beaucoup de Matteo et de Kevin",
00:42 c'est qu'il a très bien compris quel était le fond de la question qui lui a été posée sur ces émeutes.
00:46 Par ailleurs, il nous dit "oui, il y a apparemment beaucoup de gens qui sont issus de l'immigration",
00:50 j'aurais bien aimé qu'on le fasse préciser, en fait, tous ces termes-là.
00:53 "Il y a apparemment beaucoup de gens", c'est-à-dire de quoi parlez-vous, monsieur le ministre ?
00:56 Ensuite, il y a des Matteo et des Kevin.
00:58 Vous imaginez le ministre de l'Intérieur devant le Sénat,
01:00 qui dit "il y a des Mohamed et des Nabil".
01:04 Vous imaginez ce que ça aurait généré, mais là, c'est pas grave.
01:07 Par ailleurs, je me souviens, il y a un an dans ce pays,
01:10 du psychodrame autour d'un débat sur les prénoms,
01:12 de "ça ne veut rien dire, chacun fait ce qu'il veut",
01:14 et là, tout à coup, les prénoms, ça veut dire à nouveau quelque chose.
01:17 C'est exactement ce que je disais tout à l'heure,
01:19 on ne peut pas parler avec des gens qui se défilent en permanence.
01:22 On ne sait jamais quel est le fond du sujet.
01:24 Là, il nous explique, comme tout le monde d'ailleurs en Macronie,
01:26 parce qu'ils vont prendre du temps, on a eu Papendia, on a eu Elisabeth Borne,
01:29 ils nous ont tous fait le coup.
01:30 On va prendre beaucoup de temps pour comprendre ce qui s'est passé,
01:32 mais ce qui est sûr, c'est que ça n'a rien à voir avec l'immigration.
01:34 Donc, il faut savoir, soit ils n'ont rien compris de ce qui s'était passé,
01:37 et donc il va leur falloir du temps,
01:38 soit tous les prédécesseurs de Gérald Darmanin ont prévenu
01:41 qu'il y aurait un problème précisément sur ce sujet-là.
01:44 Et par ailleurs, j'ajouterai à la fin, sur la déclaration de monsieur Darmanin,
01:47 que quand il nous dit qu'il y a eu à peine 10% d'étrangers,
01:51 à peine 10% d'étrangers, mais c'est déjà énorme,
01:53 et là, on parle d'étrangers, et sur le reste, quand il dit,
01:56 oui, sur les 90% restants, il y a apparemment des gens issus de l'immigration,
02:00 c'est évidemment un problème pire pour un pays que d'avoir précisément
02:05 des gens qui, administrativement, sont français,
02:07 qui, pour la plupart d'entre eux, puisqu'ils étaient très jeunes,
02:09 sont nés en France, et qui se révoltent à ce point
02:13 contre le pays dans lequel ils sont nés, précisément.
02:16 C'est évidemment un problème politique beaucoup plus important,
02:19 même que la participation des étrangers, qu'il ne réglera pas,
02:22 parce que de toute façon, on n'arrive pas à expulser correctement ces personnes-là.
02:26 Mais donc, il n'y a rien qui va dans cette déclaration, absolument rien.
02:29 [Musique]
02:33 [SILENCE]

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