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Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver sur CNews.
00:03 Votre rendez-vous du dimanche soir, il est presque 19h, ça se dispute avec bien évidemment
00:08 Julien Drey, comme chaque dimanche.
00:10 Bonsoir Julien.
00:11 Bonsoir.
00:12 Et avec vous Geoffroy Lechen.
00:13 Bonsoir mon cher Geoffroy.
00:14 Dans un instant on va parler notamment de nos concitoyens de plus en plus inquiets sur
00:17 les questions de sécurité, d'immigration après les émeutes.
00:20 Ils plaident d'ailleurs pour un gouvernement d'union nationale pour régler le problème.
00:24 Votre avis dans un instant, on l'aura.
00:26 Mais avant, on va retrouver Miquel Losantos pour le rappel des titres.
00:30 Eh bien c'est bien Isabelle Piboulot, pardonnez-moi ma chère Isabelle, le rappel des titres.
00:35 C'est bien aussi.
00:36 À l'approche du 14 juillet, Elisabeth Borne promet des moyens massifs pour protéger les
00:44 Français durant tout ce week-end de festivité.
00:46 Dans un entretien aux Parisiens, la chef du gouvernement a annoncé l'interdiction de
00:51 la vente du porc et du transport de mortiers d'artifice afin d'empêcher de nouvelles
00:56 violences comme celle survenue après la mort de Nahel.
00:59 Avant de se rendre au sommet de l'OTAN à Venus, Joe Biden s'est envolé pour le Royaume-Uni.
01:04 Il rencontrera le roi Charles III demain pour aborder des questions environnementales.
01:09 Mardi et mercredi, le démocrate espère réussir à convaincre la Turquie d'accepter la candidature
01:16 de la Suède à l'OTAN.
01:17 Le président américain conclura son voyage par une visite en Finlande, dernier pays à
01:22 avoir intégré l'Alliance Atlantique.
01:24 Et puis en Formule 1, 8e victoire de la saison pour Max Verstappen, le Néerlandais a remporté
01:30 le GP de Grande-Bretagne à Silverstone.
01:32 En devançant les Britanniques Lando Norris et Lewis Hamilton, le double champion du monde
01:37 en titre continue de s'échapper au classement provisoire.
01:40 Prochain rendez-vous dans deux semaines pour le Grand Prix de Hongrie à suivre sur Canal
01:45 Plus bien sûr.
01:46 Merci ma chère Isabelle.
01:48 On vous retrouve à 18h30 dans l'actualité.
01:51 Également la disparition du petit Émile.
01:53 Le petit Émile, deux ans et demi.
01:55 Il a disparu hier dans la commune de Vernesse et dans les Alpes de Haute-Provence.
01:59 Une cinquantaine de gendarmes, de sapeurs-pompiers actuellement mobilisés.
02:03 Dans un instant, le préfet des Alpes de Haute-Provence, mais également le procureur de la République,
02:10 il s'exprime.
02:11 On va le suivre dans un instant en direct.
02:14 Vous le voyez sur ces images.
02:15 La disparition de l'enfant, je vous le rappelle, signalée hier par ses grands-parents.
02:20 Ces derniers qui se sont aperçus de son absence lorsqu'ils l'ont cherché en vain pour l'emmener
02:26 faire une excursion en voiture.
02:27 Le préfet des Alpes de Haute-Provence doit s'exprimer ainsi que le procureur de la République.
02:34 Priorité au direct sur ces news.
02:36 Une prise de parole imminente donc, comme vous pouvez le voir sur ces images.
02:41 Un important dispositif de recherche était jusque-là déployé.
02:47 Peut-être qu'on aura de nouveaux éléments.
02:50 On va revenir sur la mobilisation des moyens qui ont été déployés depuis hier.
02:56 Et pour faire un point de situation sur la recherche du petit Emile qui a commencé hier
03:03 soir et qui s'est poursuivi toute la journée.
03:04 Donc, dès que la gendarmerie a été appelée hier à 18 heures, nous avons déployé des
03:11 moyens très importants pour pouvoir concentrer un maximum de force pour rechercher l'enfant.
03:19 Près de 30 gendarmes, 20 pompiers, des équipes cynophiles, un hélicoptère, des drones qui
03:27 ont tourné depuis hier soir 18h40 toute la nuit jusqu'à 3h du matin.
03:32 Et le dispositif a été reconduit toute la journée d'aujourd'hui.
03:37 Hier, près de 100 personnes ont été mobilisées.
03:40 Aujourd'hui, 200 personnes en comptant les nombreux bénévoles qui ont apporté spontanément
03:46 leur aide aux forces de sécurité, à nos gendarmes, à nos policiers pour pouvoir retrouver
03:52 le petit Emile.
03:54 Donc, les 48 heures sont cruciales pour pouvoir optimiser nos chances et faire en sorte que
04:02 nous puissions le retrouver.
04:04 Les recherches sont portées sur un périmètre de 5 kilomètres autour de la maison des grands-parents.
04:09 Est-ce que le dispositif va être renouvelé demain matin ?
04:15 Alors, nous poursuivons le dispositif pendant toute la soirée et une partie de la nuit.
04:21 Et si les recherches n'aboutissent pas, nous reconduirons le dispositif toute la journée
04:26 de demain avec des moyens nouveaux qui, notamment, nous sont apportés par les départements
04:33 voisins que nous avons appelés.
04:34 Aujourd'hui, nous avions 10 équipes synophiles qui intervenaient pour trouver trace de l'enfant.
04:40 Est-ce que nous aurons une chance de le retrouver ? Est-ce que les événements seront là ?
04:45 Alors, bien sûr, nous mettons tout en œuvre pour le retrouver.
04:49 Nous verrons au bout de 48 heures ce qu'ont donné les recherches et nous ajusterons le
04:55 dispositif en tant que besoin.
04:57 Le relief est très escarpé.
05:00 On sait que c'est difficile.
05:01 On peut passer à côté, même avec tous ces moyens, d'un petit garçon qui peut-être
05:05 se cache ou se rencontre lui ?
05:08 Alors, c'est la raison pour laquelle nous déployons des moyens importants.
05:11 Nous avons pu compter sur l'appui des bénévoles, sur le maire, sur les habitants du Vernet,
05:17 les voisins.
05:18 C'est vrai que la commune est escarpée, mais nous nous appuyons aussi sur la connaissance
05:24 de tous les acteurs.
05:25 Et le fait d'avoir des chiens spécialisés dans la recherche de personnes est de nature
05:30 à nous aider considérablement dans les recherches.
05:33 Est-ce qu'il y a eu des signes ? Est-ce que les chiens ont remarqué ? Est-ce qu'il y
05:38 a eu des traces ? Des indices ?
05:40 Alors, pour le moment, M. le Procureur peut-être va vous donner des éléments sur là où
05:44 en est l'enquête.
05:45 Donc, au niveau judiciaire, une enquête a été ouverte ce matin en recherche des causes
05:51 de disparitions inquiétantes.
05:52 Il s'agit par les investigations qui ont été confiées à la section de recherche de la
05:57 Gendarmerie nationale de Marseille, appuyée par la brigade de recherche de la compagnie
06:01 de gendarmerie de Digne, de tenter de déterminer les causes et les circonstances de cette disparition.
06:06 C'est une enquête qui est menée en parallèle des opérations de recherche actuellement
06:11 évoquées par le préfet.
06:12 Pour l'instant, nous avons eu quelques marquages qui donnent lieu à vérification, mais c'est
06:18 un élément relatif puisque c'est l'odorat des chiens et que nous sommes en milieu rural,
06:23 en milieu montagnard, et qu'il peut y avoir des éléments parasitants.
06:26 Plusieurs investigations ont été menées dès cet après-midi et surtout, et j'insiste
06:31 sur ce point, le parquet de Digne-les-Bains a lancé un appel à témoins à la mi-journée
06:37 parce qu'il est très important que toutes les personnes qui se sont trouvées sur le
06:42 secteur du Vernet hier après-midi ou qui ont pu le traverser, soit pour se rendre en
06:48 Ubaï en vacances, notamment puisque nous étions sur une première journée de vacances,
06:53 ou bien quitter l'Ubaï et redescendre vers le sud de la France en direction de Nice,
06:58 Draguignan, Grasse ou Aix-en-Provence, toutes ces personnes qui ont pu passer au Vernet
07:03 ou qui sait, elles s'être arrêtées ensuite sur une aire d'autoroute à un endroit,
07:08 ces personnes si elles ont vu le petit émigre dont la photographie et le signalement ont
07:13 été diffusées sur tous les médias, doivent à ce moment-là se rapprocher de la Gendarmerie
07:19 nationale et appeler le numéro qui a été dédié et qui vous a été déjà communiqué.
07:24 Est-ce que vous envisagez l'artiste de l'enlèvement, M. le procureur ?
07:27 Aucune hypothèse pour l'instant n'est éludée, aucune n'est privilégiée.
07:31 Par sécurité, et c'est notre travail, nous embrassons toutes les hypothèses et les gendarmes
07:36 travaillent activement pour vérifier les unes et les autres.
07:40 Pour l'instant, il est bien évidemment trop tôt et aucune hypothèse n'est envisagée,
07:45 nous n'avons pas d'indice en ce sens, nous sommes pour l'instant sur les opérations
07:50 de recherche qu'évoquait le préfet qui sont la priorité vitale pour cet enfant.
07:55 Les perquisitions n'ont rien donné au Hamo à l'heure dont nous parlons ?
07:58 Des visites domiciliaires ont été effectuées, elles n'ont pas donné d'éléments probants
08:04 dans un sens ou dans un autre.
08:05 Dans ce détail, qu'est-ce que sont les parents ?
08:09 Les parents sont, vous l'imaginez, sous l'émotion et dans l'inquiétude de la disparition
08:16 de leur enfant.
08:17 Nous les avons rencontrés et ils sont pris en charge, notamment pour être accompagnés,
08:23 mais leurs proches sont déjà très aidants dans ce cadre-là.
08:27 Les chiens ont-ils marqué en dehors du jardin des grands-parents ?
08:30 Les chiens ont pu marquer aux extérieurs du village, mais il y a eu des marquages divers
08:35 et variés qui nécessitent que des vérifications soient effectuées.
08:39 C'est d'ailleurs celles-ci qui sont actuellement en cours un peu plus haut.
08:43 Est-ce que vous avez reçu des témoignages ?
08:45 La ligne dédiée a déjà reçu, je crois, monsieur le préfet.
08:49 On a activé ce midi une cellule d'information du public qui recueille les témoignages suite
08:55 à l'appel à témoins lancé par monsieur le procureur.
08:59 Nous avons à cette heure une cinquantaine d'appels qui sont en cours de traitement.
09:03 Il y a des informations intéressantes ?
09:06 Les services d'enquête sont en train d'exploiter tout ça.
09:11 Il est trop tôt pour vous donner des conclusions à ce stade.
09:14 De toute façon, par rapport à ces éléments qui sont tout de suite judiciarisés,
09:20 une interface directe existe entre la préfecture et le service de gendarmerie saisie de l'enquête
09:26 et tous les renseignements sont pris en compte et vont être vérifiés.
09:29 L'enfant a été vu marchant sur la route ?
09:31 Les premiers éléments que nous avons qui ressortent de deux témoignages,
09:37 c'est l'enfant quittant le lieu de résidence de ses grands-parents
09:41 et il est vu dans une rue descendante par deux personnes.
09:45 C'est là que nous perdons ensuite sa trace.
09:47 Il n'y a pas de caméra de vidéosurveillance des routes ?
09:50 Non, nous sommes dans une zone rurale et même montagneuse puisque nous sommes sur le haut de la commune.
09:56 Celle-ci n'est pas couverte par une vidéoprotection.
09:59 Comment peut-on imaginer qu'il a passé la nuit ?
10:01 Comment peut-on imaginer qu'il est dans l'état à laquelle vous parlez ?
10:07 Pour l'instant, je ne ferai pas de prospection.
10:09 On ne sait pas où est cet enfant.
10:11 Je n'évoquerai pas d'hypothèse dans un sens ou dans l'autre
10:14 et je ne peux bien évidemment pas vous renseigner sur la situation de cet enfant.
10:18 Pourquoi ne pas déclencher l'alerte enlèvement par précaution pour avoir plus de moyens ?
10:22 Les cas d'alerte enlèvement sont strictement figés par la loi.
10:26 Il y a des critères de mise en œuvre par le procureur de la République.
10:29 Ces critères, à ce jour, ne sont pas réunis et n'autorisent pas le recours à l'alerte enlèvement.
10:34 C'est pour ça que nous avons eu recours à un deuxième moyen d'appel au public
10:40 par cet appel à témoigner la diffusion avec l'accord de la famille, bien évidemment,
10:43 de la photographie du petit garçon.
10:45 Merci beaucoup.
10:47 Les enfants n'ont pas réagi.
10:49 Merci à tous.
10:51 Merci.
10:53 Et de retour sur le plateau de Sasse Dispute.
10:58 Nous venons donc de vivre en direct la conférence de presse de Marc Chappuis,
11:02 le préfet des Alpes de Haute-Provence, accompagné du procureur de la République de Dignes-les-Biens.
11:08 Et on le comprend, la course contre la montre se poursuit.
11:11 Donc à 7h pour retrouver le petit Émile disparu hier du domicile de ses grands-parents.
11:16 200 personnes mobilisées.
11:18 Aucune hypothèse n'est privilégiée pour le moment par les enquêteurs.
11:22 C'est la section de recherche de la gendarmerie de Marseille qui prend l'enquête en main.
11:27 Et surtout un appel à témoin qui a été lancé.
11:31 Important appel à témoin pour tous ceux qui seraient passés dans la commune de Vernet,
11:36 dans les Alpes de Haute-Provence.
11:38 Ou tous ceux qui, lors d'un passage dans la vallée de Lubaï,
11:44 auraient pu ou pourraient donner des indices.
11:47 Vous le voyez à l'antenne, un numéro à contacter.
11:50 Un appel à témoin ce soir lancé pour retrouver le petit Émile, 2 ans et demi.
11:56 Toujours introuvable à 7h.
11:59 Et je le rappelle, aucune hypothèse privilégiée pour le moment.
12:04 Peut-être une réaction, Julien Drey, c'est toujours une angoisse terrible,
12:08 cette disparition d'enfants.
12:10 On se met à la place des parents.
12:12 On pense d'ailleurs particulièrement à...
12:14 - Le seul commentaire qu'on a, c'est qu'on espère un dénouement heureux et rapide.
12:17 - C'est ça.
12:18 - Pour le reste...
12:19 - On salue les personnes mobilisées et tout le matériel, les gendarmes mobiles,
12:24 une dizaine de chiens mobilisés également.
12:26 On suit tout cela bien évidemment de très près sur notre antenne.
12:30 Stéphanie Roux, qui est notre journaliste, est sur place
12:33 et elle nous informe bien évidemment de l'évolution de la situation.
12:36 Messieurs, on va revenir sur le ressenti des Français après les émeutes, dans un instant.
12:42 Mais avant, je souhaitais vous entendre sur ces propos du ministre de l'Éducation nationale,
12:48 Pape Ndiaye, sans dépris, ce matin à notre chaîne CNews.
12:51 En tout cas, il l'a jugé. Écoutez-le.
12:54 - Vincent Bolloré, une personnalité proche de l'extrême droite, vous dites.
12:59 Son groupe est proche de l'extrême droite ?
13:01 - Écoutez, quand vous regardez CNews, quand vous regardez ce qui est devenu européen,
13:06 quand vous regardez cet ensemble-là, la conclusion s'impose.
13:11 - JDD, enfin pardon, européen, CNews, l'extrême droite ?
13:14 - Écoutez, ce sont des publications, oui.
13:17 CNews, c'est très clairement l'extrême droite.
13:19 - Ils font du mal à la démocratie ?
13:21 - Moi, je pense qu'ils font du mal à la démocratie, aucun doute.
13:23 Moi, je suis, vous savez...
13:25 - Donc, l'européen et CNews ?
13:27 - Je considère que lutter contre l'extrême droite, c'est une priorité.
13:30 Ça peut se faire de toutes les manières possibles.
13:32 - Alors, tout d'abord, j'invite Pape Ndiaye, le ministre de l'Éducation,
13:36 à venir visiter la rédaction de CNews. Il est le bienvenu.
13:39 Il pourrait alors apporter un véritable jugement.
13:43 Et puis, ce soir, notre ami Julien Drey, figure du Parti socialiste,
13:46 fondateur de SOS Racisme, est avec nous.
13:48 Je pense à Nathan Devers, qui débattait il y a un instant avec Charlotte Dornelas,
13:52 on peut... c'était Philippe Guibert, Karim Zeribi, ou encore Laurent Joffrin.
13:56 Des visages connus de vous, chers téléspectateurs.
13:59 C'est vrai qu'on aime le débat sur CNews.
14:01 C'est vrai qu'il y a des points de vue différents, comme ce soir,
14:04 Julien Drey, Geoffroy Lejeune, on va vous entendre dans un instant.
14:07 Et c'est justement cela qui est bon, au fond, pour la démocratie.
14:11 Contrairement aux propos qu'on vient d'entendre, finalement.
14:15 Quelle est votre réaction aux propos de Pape Ndiaye ?
14:19 On a aussi, sur la tête de la ministre de la Culture,
14:22 qui elle aussi avait apporté un jugement à CNews.
14:25 Je vais commencer par quelque chose qui n'a rien à voir.
14:27 Comme vous avez cité le nom de Philippe Guibert...
14:29 Ah, Philippe Guibert, on le salue !
14:30 On voulait le saluer, parce que comme il a convolé en juste noce,
14:33 et en belle noce hier, je voulais quand même que dans cet univers de nouvelles,
14:37 celle-là soit quand même une bonne nouvelle.
14:39 Et bien plein de bonheur à Philippe Guibert.
14:41 Et à son épouse, sa nouvelle épouse.
14:44 Alors après, ça tombe bien, comme Geoffroy est là,
14:48 et qu'il est aussi sur la sellette ces dernières semaines,
14:51 et que je n'ai pas eu le temps de pouvoir discuter avec lui.
14:54 Le problème du ministre de l'Éducation nationale, c'est que c'est bien de combattre,
15:01 mais dans la crise actuelle, il y a une responsabilité majeure de l'Éducation nationale.
15:07 Et donc, d'un certain point de vue, avant de s'en prendre aux autres,
15:09 il devrait s'en prendre à lui-même et à l'Éducation nationale.
15:12 Pour moi, une des explications de ce qu'on vient de vivre,
15:15 c'est une faillite de notre système éducatif.
15:17 Alors, je ne vais pas le charger plus que les autres, parce qu'il n'y a eu qu'un an.
15:21 Mais bon, voilà.
15:22 Après, je connais le débat sur CNews, sur l'Empire Bolloré.
15:25 Je sais que Geoffroy est questionné sur la manière dont il va ou non diriger le journal,
15:32 et qu'il y a de l'émoi, etc.
15:33 Mais moi, j'ai une règle de base.
15:36 Je ne pratique pas la politique de la chaise vide.
15:39 Si je crois à ce à quoi je pense, je vais le défendre jusqu'au bout.
15:42 Mais c'est ça, et c'est ça le débat, et c'est ça la démocratie, au fond.
15:46 Quand vous venez tous les week-ends débattre autour de ce plateau,
15:50 c'est ce qui fait vivre et dans la bienveillance,
15:52 et c'est ce qui fait avancer les choses, au fond, Geoffroy Lejeune.
15:54 Je suis bien d'accord avec vous.
15:57 Moi, je suis révolté, en fait, à chaque fois que j'entends ça.
16:00 Et ce n'est pas la première fois, on en a déjà beaucoup parlé.
16:03 Il y a eu Marine Bondelier, il y a eu en effet la ministre de la Culture,
16:06 maintenant le ministre de l'Éducation nationale,
16:08 qui avait déjà fait le coup il y a quelques semaines.
16:10 En fait, je vois la chose assez différemment.
16:13 Je me dis que ce sont des gens qui représentent
16:15 une toute petite partie de l'opinion de ce pays,
16:18 mais qui tiennent toutes les manettes, toutes les commandes
16:21 de ceux qui peuvent faire l'opinion,
16:22 qui tout à coup voient les choses changer,
16:24 avec l'apparition, en effet, d'une chaîne comme CNews ces dernières années.
16:27 Il a cité "Europe 1", je ne vois pas tellement ce qu'il peut reprocher à "Europe 1", mais bon, voilà.
16:31 Et qui trouve ça insupportable que leur magistère moral soit remis en question.
16:35 Et quelle est la faute de CNews ?
16:37 Et puis je vais mettre "Europe 1" dedans puisqu'il en parle.
16:40 "Europe 1", c'est d'avoir tout simplement un autre projet
16:44 que celui de ce qui existe partout ailleurs.
16:46 Et quel est-il ? Donnez la parole à tout le monde.
16:48 C'est-à-dire que Papendiaï, pourquoi il n'est pas sur CNews ?
16:50 Parce que c'est lui qui ne vient pas, ce n'est pas vous qui ne l'invitez pas.
16:52 - Bien sûr, il est bienvenu.
16:54 Tout le monde est bienvenu sur le plateau de CNews.
16:56 Papendiaï...
16:57 - Et Mahbub Malak, elle a été invitée beaucoup, elle n'est jamais venue.
16:59 - Bien sûr, Pascal Praud.
17:01 - Et donc, ces gens-là ne supportent pas ça.
17:03 Donc ils ne supportent pas le pluralisme, le débat,
17:05 et qu'on puisse penser un peu différemment d'eux.
17:07 Et qu'on puisse ne pas relayer leurs éléments de langage.
17:09 Mais comprenez bien une chose, c'est ça qui est important que les Français doivent comprendre,
17:12 ils sont ultra minoritaires.
17:14 Aujourd'hui, la frange qui s'énerve contre la place notamment prise par CNews,
17:17 ils représentent 15 à 20% de l'opinion française.
17:20 Et qu'est-ce qu'on fait pour les 80% restants ?
17:22 Ils n'ont pas le droit d'avoir une chaîne, ils n'ont pas le droit d'avoir une radio,
17:24 ils n'ont pas le droit d'avoir des journaux.
17:26 Et c'est ça que je trouve profondément scandaleux.
17:28 Ils voudraient que ce système cadenassé qui ne représente pas les Français,
17:30 cette élite complètement déconnectée,
17:32 puisse garder le pouvoir en fait.
17:34 Moi je trouve ça absolument insupportable.
17:36 Et puis je vais répondre à Julien Oculto, je ne vais pas répondre à Julien sur mon cas personnel,
17:40 mais c'est important, ça fait un mois et demi que je suis traîné dans la boue,
17:43 accusé régulièrement, diffamé, caricaturé par cette petite minorité de la presse d'extrême gauche,
17:48 parce que j'appelle ça la presse d'extrême gauche,
17:50 moi, Média Park, Le Monde, Libération, c'est la presse d'extrême gauche.
17:53 J'ai pour l'instant décidé de ne pas répondre, alors que mon tempérament c'est plutôt de répondre.
17:57 C'est pas du tout parce que j'ai rien à dire,
17:59 mais j'attendrai d'avoir la possibilité de le dire pour le dire.
18:02 Donc Julien, je vous répondrai avec grand plaisir dans quelques semaines.
18:04 Pour l'instant, c'est un journal qui est en grève.
18:07 La vraie urgence, c'est qu'il paraisse à nouveau.
18:09 Et moi, quand j'aurai quelque chose à dire sur mon projet, sur ce que je ferai, etc., je le ferai.
18:13 Et pour le coup, je répondrai à ces gens.
18:15 Parce que je ne me suis pas tué de gaieté de cœur, et je répondrai.
18:17 J'ai beaucoup de choses à dire sur ce qui s'est passé.
18:19 Et rassurez-vous, Julien, parce que j'adore débattre avec vous ici,
18:22 et je vous remercie de le faire tous les dimanches,
18:24 vous aurez toute votre place dans ce futur journal pour venir dire ce que vous pensez.
18:27 Et j'espère que vous le ferez avec le même bonheur qu'Yacine Neuze.
18:30 Alors, que les choses soient claires, je ne suis une demandeur de rien.
18:32 Non, mais moi j'ai envie !
18:33 D'autant que, bon, je connais un peu la manière dont certains de mes rédactions s'émeuvent,
18:37 et la manière dont elles se sont comportées.
18:39 Pour une fois, je n'étais pas en total désaccord avec Jean-Luc Mélenchon
18:42 sur quelques remarques qu'il avait faites auparavant.
18:45 Mais je crois qu'il y a deux choses dans ce que vous dites.
18:48 Le fait qu'il soit une minorité ne leur donne pas forcément tort.
18:51 Parce que, je veux dire, c'est pas parce qu'on est minoritaire qu'on a tort.
18:55 Non, mais il faut avoir un peu d'humilité, c'est ça que je dis.
18:57 Oui, d'accord, mais le fait d'être minoritaire n'est pas forcément le symbole d'avoir tort.
19:02 Moi, j'ai été longtemps minoritaire sur un certain nombre de choses,
19:04 donc c'est pour ça que je vous le dis.
19:06 On comprend votre argumentaire.
19:09 Ça, c'est la première chose.
19:10 La deuxième chose, oui, il y a quand même un débat sur la concentration de la presse, les équilibres.
19:15 Ce qui est ennuyeux, c'est qu'un certain nombre de ceux qui ont été en responsabilité
19:20 ne se sont jamais posé cette question-là.
19:22 Puis quand ils sont sur la sallette, tout d'un coup, ils se posent cette question.
19:25 Voilà, c'est ça qui est assez désagréable.
19:27 Et en tout cas, ce soir, on va poursuivre le débat.
19:30 Alors effectivement, vous n'êtes pas d'accord sur tout.
19:32 C'est ça, le principe d'un débat, c'est ce qui fait avancer la démocratie.
19:37 Justement, on va parler à présent de cette enquête Opinion Way.
19:42 Enquête parue dans le Parisien aujourd'hui, une semaine après les violences qui ont secoué le pays.
19:47 Et cette enquête, elle révèle que les émeutes ont fait évoluer les principales préoccupations des Français.
19:51 Vous allez le voir à l'instant à l'antenne.
19:54 Si la question du pouvoir d'achat reste l'enjeu prioritaire de nos concitoyens,
19:57 elle est en recul de 5 points par rapport à février dernier.
20:01 Contrairement à l'inquiétude concernant la sécurité, plus 10 points.
20:04 Ou encore l'immigration, plus 8 points par rapport à février 2023.
20:09 Et vous allez le voir, les Français dans ce contexte sont sévères, plutôt sévères avec le gouvernement.
20:15 69% des sondés estiment que le gouvernement a mal géré les émeutes.
20:20 On voit bien le fossé entre les gouvernants et les gouvernés qui reste encore très large.
20:26 Avant de s'intéresser aux solutions, vous vous situez l'un et l'autre dans quelle partie ?
20:30 Celle qui pense que le gouvernement a bien géré ?
20:34 Ou plutôt, celle qui pense que le gouvernement a mal géré ses émeutes ?
20:38 Honnêtement, je pense que le gouvernement est le dernier des sujets.
20:41 Je vais vous répondre juste sur le gouvernement.
20:43 Je pense que la faute du gouvernement, c'est après les émeutes, de faire comme si ce qu'on a vu n'existait pas.
20:47 On a tous vu le remake de 2005, le match retour.
20:50 Cette fois-ci avec une opposition bien plus féroce.
20:54 Et le gouvernement nous explique qu'il faut prendre le temps de réfléchir.
20:58 Qui aurait pu prévoir ça ?
21:00 Il faut prendre le temps de réfléchir, Elisabeth Borne.
21:02 Emmanuel Macron, Gérald Darmanin qui nous fait le coup des prénoms à Mathéo et Kevin.
21:06 Ils sont parfaitement au courant de ce qui s'est passé.
21:09 Moi, ce que je trouve regrettable et ce que je leur reprocherais,
21:12 c'est de continuer ce déni, de permettre que le déni continue.
21:15 Mais au-delà de ça, ce n'est pas le gouvernement le problème.
21:18 Le problème, c'est la situation sociale de ce pays, l'état de la société.
21:22 Et là, pour le coup, c'est quatre décennies ou cinq décennies même peut-être
21:26 de gouvernement de ce pays.
21:28 Droite, gauche, tout le monde confondu.
21:30 Et je ne dis pas ça pour pointer des responsables absolument.
21:32 Moi, je connais beaucoup de gens venus de la droite et venus de la gauche aussi d'ailleurs
21:35 qui disent "on a raté ça, on a raté ça, on a été naïf là-dessus, on a été candide".
21:39 J'aimerais bien juste que tout le monde puisse le dire de manière dépassionnée
21:42 et qu'on arrive à inverser la tendance.
21:44 Moi, j'en suis au point où je suis juste inquiet pour mon pays.
21:47 Je suis juste inquiet du fait qu'on n'arrive pas à inverser la tendance,
21:50 qu'on ne récupère pas, que la France soit chassée de certains quartiers.
21:54 C'est trop tard pour vous ?
21:56 Beaucoup de gens disent que c'est trop tard.
21:58 Je ne suis pas un tempérament à faire de la politique.
22:00 Donc en tant que commentateur, je serais tenté de vous dire "oui, c'est trop tard".
22:02 Mais malgré tout, je suis un amoureux de ce pays
22:04 et j'ai envie de me dire qu'on s'est relevé de choses bien plus graves.
22:06 On s'est relevé d'une occupation, on s'est relevé de guerres, on s'est relevé d'invasions.
22:09 Il n'y a pas de raison qu'aujourd'hui, cette situation nous échappe.
22:12 Mais par contre, il faut que les hommes politiques, c'est la seule chose qu'on leur demande,
22:15 disent le réel, disent ce qu'ils voient, voient ce qu'ils disent
22:19 et qu'ils se réveillent là-dessus.
22:21 C'est une mauvaise gestion parce que le réel n'a pas été nommé clairement, Julien Dreyfus.
22:25 Vous disiez hier que vous aviez plutôt apprécié l'action générale d'Armand Hinde.
22:27 Je pense que le ministre de l'Intérieur a été confronté à une situation très difficile
22:31 et que par rapport à d'autres ministres de l'Intérieur, il s'en est plutôt pas mal sorti
22:35 dans la mesure où cette situation aurait pu dégénérer
22:38 et devenir encore beaucoup plus grave et beaucoup plus dramatique.
22:41 Ça, c'est la même chose.
22:43 Ce n'est pas un blanc-seing pour le reste, mais c'est quand même l'honnêteté de...
22:46 Vous parlez de maintien de l'ordre, on est d'accord.
22:48 Je suis d'accord sur le maintien de l'ordre, il n'y a pas de problème.
22:50 C'est vraiment le diagnostic qui marche.
22:52 Après, je pense qu'il y a effectivement un débat qui doit avoir lieu
22:57 sur quelle est la réalité de cet événement, qu'est-ce qu'il traduit,
23:01 parce que ça va induire aussi après un certain nombre de décisions politiques ou pas.
23:07 Dans ce débat, le gouvernement, effectivement, on ne sait pas bien où il se situe.
23:13 Moi, je m'excuse de le dire, mais si la seule réponse est
23:16 « c'est la faute à LFI et à Mélenchon » ou « c'est la faute aux parents »,
23:20 ça, je vois bien comment le gouvernement se dédouane de toutes ses responsabilités.
23:23 Je suis d'accord.
23:25 Ça ne veut pas dire que je suis en accord avec ce que dit LFI,
23:28 mais je trouve que franchement, on considère que c'est LFI qui a déclenché ça.
23:33 Par ailleurs, avec des dérapages, je le dis honnêtement,
23:36 parce que j'ai des accords terribles avec des propos, avec des comportements, etc.
23:40 Mais quand on commence à dire qu'ils ne sont plus dans l'arc républicain...
23:43 On va en parler tout à l'heure, d'ailleurs.
23:45 On va en parler en deuxième partie, mais justement, je viendrai pour les solutions.
23:50 Après, il y a un débat, mais qui est le débat qu'on a déjà depuis un certain temps.
23:55 Pour moi, c'est la faillite de tout un système.
23:59 Il me semble que réduire ça simplement à un problème,
24:03 c'est la faillite du projet d'intégration,
24:07 et derrière, c'est toute la question de l'immigration, est une erreur.
24:10 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas un problème,
24:12 mais c'est un problème de relégation, c'est un problème d'éducation,
24:15 c'est un problème d'instruction, c'est un problème de famille.
24:17 Alors, je sais que le journal Le Monde est un journal d'extrême gauche.
24:20 - Il est devenu, malheureusement.
24:22 - Mais là, ils ont fait, en tous les cas, même les journaux d'extrême gauche,
24:26 ça leur arrive de faire des reportages intéressants.
24:28 Ils ont fait une étude dans le journal d'hier sur la situation des familles.
24:33 Et je pense qu'il faut qu'on fasse parler des familles de ces quartiers.
24:36 D'abord, pour une raison simple, c'est que certains nous disent aujourd'hui
24:39 que c'est les dealers qui ont rétabli l'ordre dans ces quartiers.
24:42 Et j'ai discuté avec beaucoup de policiers qui me disent
24:45 « Non, il ne faut pas exagérer. On s'est appuyé sur une mobilisation des familles
24:48 qui ont été ressaisies, et d'ailleurs, les témoignages sont nombreux
24:51 des habitants de ces quartiers qui sont descendus pour défendre quelque chose. »
24:55 - Je crois le jeune, il nous reste un peu plus d'une minute.
24:57 - Pardon, je disais moi que j'étais un peu...
24:58 - Non, un peu plus d'une minute avant la pause pour équilibrer le débat.
25:01 - Je vais même parler moins longtemps que ça.
25:03 Vous dites comme Elisabeth Borne, Julien, vous dites « Attention à ne pas tomber dans les clichés. »
25:06 D'ailleurs, Darmanin dit la même chose au Sénat, c'est-à-dire
25:09 « L'explication identitaire serait trop courte. »
25:11 Moi, je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres causes.
25:13 Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres symptômes à tout ce qu'on a vécu.
25:15 Si vous me dites qu'il y a un problème d'éducation dans ce pays
25:17 et notamment dans les banlieues, je vous réponds « Oui ».
25:20 Si vous me dites qu'il y a un problème de relégation, je vous réponds « Oui ».
25:22 Si vous me dites qu'il y a un problème de drogue, je vous réponds « Oui ».
25:24 Si vous me dites « Je suis d'accord avec tout ça, je vous dis juste que tous ces problèmes-là ne seraient pas aussi présents
25:30 si on n'avait pas importé des populations étrangères qui se sont désassimilées au fur et à mesure. »
25:35 C'est-à-dire que les grands-parents des émeutiers étaient plus assimilés ou plus intégrés, si vous préférez le mot,
25:39 que les petits-enfants.
25:40 Qu'est-ce qui s'est passé ?
25:41 - C'est ça la question.
25:42 - Pour moi, c'est...
25:43 - Non, ce n'est pas la question parce que...
25:44 - Ah si, c'est un problème d'école.
25:45 - Vous donnez plusieurs exemples qui montrent que ce n'est pas simple.
25:47 - D'une phrase qu'on t'a menée...
25:48 - Terminé, j'offre à le jeune et...
25:49 - Ce qui me fait peur dans votre explication qui vise à mettre beaucoup de causes au milieu de tout ça,
25:53 c'est que ça évite la première cause, premièrement.
25:55 Et deuxièmement, on a vécu sur votre logiciel pendant des années,
25:57 en expliquant que c'était un problème de relégation, un problème d'argent, qu'il fallait mettre des milliards dans les banlieues, etc.
26:01 Et on a bien vu que ça n'apportait pas de réponse.
26:03 Donc moi, je pense que c'est un problème d'amour de la France et on n'arrive pas à transmettre ça.
26:06 Donc, il faut arrêter de faire venir des gens...
26:07 - Julien André, avant de marquer, une pause.
26:08 - Plusieurs choses.
26:09 D'abord, c'est ça la différence, y compris par rapport aux émeutes de 2005.
26:14 C'est que là, les trois quarts, 90% des émeutiers et des émeutières, ils sont français et françaises.
26:22 - C'est encore pire.
26:23 - Et d'ailleurs, vous avez remarqué que dans d'autres situations, on brandissait d'autres rapports, d'autres nationalités, etc.
26:28 Là, ça a été très, très marginal.
26:30 Et j'ai plusieurs amis enseignants qui ont eu ce débat dans les classes,
26:34 où ils ont interpellé leurs propres élèves, dont ils pensaient qu'une partie était partie prenante de ça,
26:39 leur disant "Est-ce que vous êtes français ?"
26:41 Donc 90% évidemment, ils disaient "Oui, on est français."
26:43 Et la deuxième question, c'était "Mais pourquoi vous aimez pas la France ?"
26:45 La réponse était "Mais ça va pas, on aime la France, nous. On n'a rien à voir.
26:49 Pourquoi vous me posez cette question-là ?"
26:50 Donc, c'est pas si simple que ça.
26:52 - Oui, mais pardon, brûler des écoles, c'est pas un acte d'amour.
26:54 - Mais non, mais non, c'est pas...
26:55 Ils ont brûlé des écoles, ils ont pillé des commerces, ils ont brûlé des...
26:59 Voilà, c'est un acte d'émetier qui brûle tout.
27:03 Mais par ailleurs, je vous fais remarquer que les maires le disent de même.
27:06 Ce sont des minorités.
27:07 La majorité des jeunes de ces quartiers-là, ils se reconnaissent pas du tout.
27:12 - Et le débat va se poursuivre dans un instant.
27:14 On marque une très courte pause.
27:16 Julien Drez, Geoffroy Lejeune, débattent ce soir sur CNews.
27:20 Dans un instant, vous parliez de LFI tout à l'heure.
27:22 Ils ont participé hier, vous l'avez suivi sur notre antenne, à une manifestation interdite.
27:27 Qu'est-ce que ça révèle ?
27:30 Est-ce qu'effectivement, ils sont hors de l'arc républicain ?
27:34 Ça, ce sont les mots d'Elisabeth Borne.
27:37 On en parle dans un instant.
27:38 A tout de suite sur CNews.
27:39 - Et de retour sur le plateau de Sasse Dispute.
27:45 Bienvenue si vous nous rejoignez.
27:46 Julien Drez, Geoffroy Lejeune, débattent, décryptent, analysent l'actualité du jour.
27:52 Dans un instant, on va revenir sur cette annonce d'Elisabeth Borne hier dans les colonnes du Parisien.
27:56 Concernant les sanctions pour les mineurs délinquants.
28:00 Mais avant, le rappel des titres.
28:01 Avec vous, Isabelle Piboulot.
28:03 - Dans les Alpes d'Haute-Provence, le petit Emile est toujours porté disparu.
28:10 200 personnes se sont mobilisées pour les recherches.
28:12 Ainsi que des équipes synophiles, des hélicoptères et des drones équipés de caméras thermiques.
28:17 Selon le procureur de la République de Dignes-les-Bains, pour l'heure, aucune hypothèse n'est privilégiée.
28:23 Deux personnes disent avoir aperçu l'enfant de 2 ans et demi.
28:26 Un appel à témoins a été lancé.
28:29 Papendiaille fermement opposé à une suppression des allocations familiales en guise de sanctions contre les émeutiers.
28:35 Pour lui, cela n'aurait pas d'effet, si ce n'est de sanctionner toute une famille.
28:39 Le gouvernement réfléchit à une amende spécifique pour les mineurs sur le modèle de l'amende forfaitaire pour les adultes.
28:45 Le ministre de l'Education reste ouvert aux sanctions qui font partie de la pédagogie.
28:50 Et puis dans l'actualité internationale, dans le nord de l'Inde, les pluies de la mousson ont fait au moins 15 morts en raison d'inondations et de glissements de terrain.
28:59 New Delhi a enregistré un record de précipitations en l'espace d'une seule journée depuis 40 ans.
29:04 Les autorités ont ordonné la fermeture des écoles dans la capitale.
29:08 De fortes pluies sont encore attendues dans les prochains jours.
29:12 Merci Isabelle Piboulot qu'on retrouvera à 20h pour un prochain point sur l'actualité.
29:18 On continue de parler des conséquences et des émeutes avec la première ministre qui a évoqué une question qui a beaucoup agité la classe politique ces derniers jours.
29:29 Faut-il sanctionner financièrement les familles de jeunes se rendant coupables de dégradation ?
29:34 Alors selon la première ministre, si le cadre légal existant n'est pas suffisant, on fera évoluer la loi.
29:40 Explique-t-elle que la sanction pourrait prendre la forme d'une amende forfaitaire comme celle qui existe pour les adultes.
29:45 Y avoir recours n'est pas possible pour les mineurs.
29:50 Détail Elisabeth Borne, nous allons construire un dispositif qui le permette. C'est rapide et efficace.
29:55 Ajoute-t-elle, est-ce que l'un et l'autre vous y seriez favorables à cette amende forfaitaire pour les mineurs ?
30:02 Vous savez combien il y a de familles monoparentales dans ces quartiers ? Le taux ?
30:08 Vous nous l'avez dit hier me semble-t-il et je ne l'ai plus en tête.
30:12 La moyenne c'est 40 et des fois ça monte à 50.
30:16 Moi s'il y a une amende à faire, c'est parce que les familles monoparentales c'est le terme public pour dire que c'est les mamans qui sont toutes seules et que les maris sont partis.
30:24 Donc la première amende ça serait peut-être au lieu de pénaliser la maman qui toute seule se lève à 6h du matin, à 3 ou 4 enfants,
30:30 et avec l'inflation est obligée de travailler encore plus parce qu'elle n'arrive pas à subvenir aux besoins,
30:35 ça serait peut-être d'aller chercher ses pères qui ne payent pas les pensions alimentaires et dont on ne sait pas où ils sont.
30:40 C'est la responsabilité du père avant d'aller...
30:43 Moi je veux bien qu'on sanctionne la pauvre maman qui n'arrive plus et qui au contraire se bat comme elle peut
30:48 et qu'on oublie derrière ceux qui pour une part portent la responsabilité.
30:53 Et en même temps Geoffroy Lejeune c'est rapide et efficace comme l'expliquait Elisabeth Borne,
30:58 lorsque vous avez une amende à payer, tout de suite, voilà, la sanction est finalement payée.
31:06 Quand je l'entends parler j'ai un peu le sentiment d'entendre une épicière, c'est pas une insulte mais c'est de l'épicerie selon moi.
31:12 Moi ?
31:13 Non, non, pas vous, je veux bien.
31:16 Hé, j'ai pas des bruits pour les épicières !
31:18 Mais par ailleurs c'était pas une insulte du tout, non je parle d'Elisabeth Borne, le comment dire, j'aurais dit un épicier à la limite.
31:24 Le comment dire, l'ajustement vous savez des curseurs en fonction de la situation et qui mettra des années à être appliquée
31:32 et qui ne donnera probablement pas de résultats etc. je pense que c'est vraiment pas le sujet.
31:36 Le sujet pour moi c'est que la sanction existe et qu'elle fasse peur et qu'elle soit un peu dissuasive pour le délinquant.
31:41 Et là une amende sans fêteur c'est effectivement pas très dissuasif.
31:43 Je pense pas, et par ailleurs la question des allocations je pense que la seule chose qui est intéressante,
31:47 moi non plus je veux pas mettre sur la paille les mères de famille qui galèrent et qui se battent, mais deux objections à ça.
31:53 Premièrement je pense que c'est néfaste, le débat qu'on a en ce moment sur la question des allocations familiales etc.
31:59 Il est très très vite évacué en disant "non ce serait pas efficace, il y a des trucs mieux à trouver"
32:03 c'est ce que fait Elisabeth Born, c'est ce que Julien vient de faire.
32:05 Je pense que le fait qu'on écarte tout le temps des solutions y compris quand elles sont radicales
32:09 donne l'impression qu'au fond on s'accommoderait du fait que rien ne change.
32:11 Je pense que c'est ça, premièrement.
32:13 Et deuxièmement sur la question des mères seules etc.
32:15 Moi j'entends beaucoup dire sur les plateaux de télévision en ce moment, Julien le dit, Karim Zeribi le dit à chaque émission
32:21 "Oui c'est l'immense minorité des délinquants et l'immense majorité des gens qui souffrent de cette situation etc."
32:27 Et je suis d'accord avec ça. Il se trouve que j'en croise en ce moment pas mal qui viennent me parler
32:30 en m'expliquant quel est leur quotidien.
32:32 Des gens qui vivent en banlieue et qui sont victimes des émeutes, c'est des gens dont les gosses ne peuvent pas dormir la nuit à cause du bruit
32:36 enfin ne pouvaient pas dormir la nuit à cause du bruit, qui subissent ça au quotidien etc.
32:39 Et la phrase que j'entends le plus, et je me permets de me faire leur porte-parole, c'est "on sait très bien qui c'est et c'est toujours les mêmes".
32:45 Voilà ce que j'entends. C'est-à-dire que je ne pense pas qu'on viserait beaucoup de mères qui se fatiguent à aller travailler très tôt le matin
32:51 pour un salaire de misère. Je pense qu'on vivrait des familles qui vivent de ça et qui sont dans une forme d'impunité.
32:57 Voilà pourquoi je pense que cette sanction-là, la généralisation des sanctions sur les allocations, à mon avis, ciblerait les bonnes personnes.
33:03 Je viendrai. Alors, il y a deux choses. On sait très bien qui c'est et c'est toujours les mêmes.
33:07 Ça en général, c'est la minorité qui est effectivement totalement impliquée dans les trafics
33:13 et qui fait effectivement régner un certain ordre dans un certain nombre de quartiers.
33:18 Et c'est eux qu'il faut aller chercher, qu'il faut aller sanctionner alors ?
33:20 Dans ce qui s'est passé, il n'y a pas eu que. Et d'ailleurs, ce qui est intéressant, c'est pour ça qu'il y a une étude à faire
33:28 sur les comparutions immédiates, c'est les casiers, les profits de tous ceux qui passent.
33:34 Ils ont des palettes de casiers, en effet.
33:36 La plupart, ils n'ont pas de casiers.
33:38 Mais ça, Julien, on reconnaissait que c'était une...
33:40 Et c'est ça. Ça, c'est un phénomène auquel d'ailleurs les avocats eux-mêmes disent "on ne s'y attendait pas".
33:44 Ils y reconnaissent, pour une fois, je vais être honnête.
33:46 Ils disent "ce qui est bien, c'est que comme la réponse a été rapide, d'abord, premièrement,
33:53 elle va avoir un intérêt parce que la réponse, ils vont être convoqués dans six mois, etc.
33:58 Deuxièmement, ça nous permet de mieux situer les choses".
34:00 C'est pour ça que le problème qui est posé là, c'est pas un problème...
34:03 On peut prendre des mesures générales pour faire plaisir à l'opinion.
34:06 Le problème, c'est tout un dispositif qui a totalement explosé.
34:10 Le dispositif scolaire, le dispositif de la justice pour les mineurs, le dispositif éducatif de la PJJ, le dispositif...
34:17 Dans les articles, les avocats vous disent "il y a plein de jeunes, il ne faudrait pas les mettre en prison,
34:22 il faudrait les mettre dans un centre d'éducation renforcé".
34:24 Nous, on n'a plus de place, il n'y a plus rien.
34:26 C'est vrai, je crois, le jeune qu'on a sanctionné...
34:28 Des jeunes qui n'avaient pas de casier judiciaire ont été sanctionnés lourdement, finalement.
34:32 Ou en tout cas, une vraie peine...
34:35 Des vraies peines ont été prononcées et au fond, on avait le sentiment de ne plus avoir l'habitude que la justice passe de manière...
34:43 C'est ça en fait qui a été...
34:45 Ça en dit très long sur l'habitude qu'on a prise.
34:47 En fait, on en a beaucoup parlé à l'époque et au moment où la sanction est tombée, on a arrêté d'en parler.
34:53 Mais souvenez-vous, les gamins qui ont tabassé une octo ou une onagénaire à Cannes,
34:58 qui avait mis hors de lui le maire canne David Dissnard, qui est pourtant réputé plutôt modéré,
35:03 ils sont rentrés chez eux, il y a huit mois ils sont rentrés chez eux.
35:05 Ils ont passé, je crois, huit mois en centre de rétention pour mineurs,
35:08 enfin, en centre éducatif fermé pour mineurs, et terminé, c'est fini.
35:11 Donc la sanction, pour ce qu'ils ont fait, elle n'existe pas.
35:13 Donc moi, je suis évidemment un peu triste qu'on se félicite que pour une fois, il y ait des sanctions qui existent dans le Code pénal,
35:18 qui vont être appliquées, premièrement.
35:20 Deuxièmement, j'espère que pour ces jeunes, enfin pour les 4000 qui ont été arrêtés,
35:23 elle sera dissuasive et que ça leur invitera de recommencer.
35:25 Mais globalement, rien contre, encore une fois, qu'on parle d'éducation, etc.
35:29 Mais à la fin, je pense que comment on devient émeutier quand on n'a pas de casier ?
35:33 Je pense que c'est tout un système, pour le coup, qui prépare à ça.
35:36 C'est-à-dire que c'est vivre dans la culture de l'absence totale d'autorité,
35:41 l'absence totale de réponse de l'autorité, c'est-à-dire les profs qui n'osent plus,
35:44 parce que les pauvres, je les comprends, ils ont peur des représailles potentielles,
35:48 les flics qui n'osent plus aller dans certains endroits,
35:51 l'autorité globalement qui a disparu de toute la société,
35:54 et donc pour ces jeunes qui deviennent délinquants,
35:58 c'est ça qui leur a manqué, je pense.
36:00 Le fait qu'il n'y ait jamais eu de sanction, qu'il n'y ait jamais eu la table sur la main,
36:02 et donc au moment où il n'y avait plus d'étape entre la peine de prison
36:06 ou la peine de centre éducatif fermé et la première peine,
36:10 je pense que c'est tout ça qui s'est affaibli.
36:11 Je pense que, encore une fois, ce n'est pas la responsabilité du gouvernement,
36:13 de ce gouvernement, c'est la responsabilité de tous les gouvernements
36:16 qui ont gouverné ce pays pendant très longtemps.
36:17 Et c'est une culture aussi qui s'est imposée sur...
36:20 Je suis désolé, vous allez dire que je suis obsessionnel là-dessus,
36:22 mais quand on dit "il est interdit d'interdire", ça a des conséquences, en fait, sur le long terme.
36:25 Non mais là, c'est pas...
36:26 Je souviens quand on disait "il est interdit d'interdire", là c'est les familles qui sont...
36:30 C'est pour ça qu'il faut...
36:32 Je veux dire, c'est aux journalistes maintenant de faire leur travail,
36:34 c'est-à-dire qu'il faut donner la parole, faire des enquêtes de terrain,
36:37 c'est là que ça devient important, c'est-à-dire qu'il faut donner la parole à toutes ces familles
36:40 et pour voir les cas, et voir ce qu'ils disent et ce que disent les parents,
36:44 parce que le préfet, il dit "bon, on va mettre deux claques et on va le mettre au lit",
36:46 mais quand vous avez un gamin de 17 ans qui vous dépasse de 20 cm,
36:49 je ne suis pas sûr que vous êtes capable de lui mettre deux claques et de le mettre au lit.
36:51 Désolé, moi, pardon, mais encore une fois...
36:53 Bon, c'est pas aussi simple que ça.
36:55 Voilà.
36:56 Bon, s'il a 8 ans, oui, d'accord, mais quand ils en ont 17, et donc vous avez des mères qui...
37:01 Bon voilà, d'autant qu'une partie de ces enfants-là, quand ils sont dans leur famille, c'est des anges.
37:05 C'est ce que j'allais dire.
37:06 Il y a une phrase qui revient énormément aussi,
37:08 et je vais continuer à me faire le porte-parole des gens qui m'ont parlé depuis 10 jours,
37:11 une phrase qui revient énormément, c'est "dans son pays d'origine, ils n'auraient jamais fait ça".
37:15 Ils ont plus de pays d'origine.
37:17 Non, mais je veux dire, je sais bien, ils sont tous en français,
37:19 et par ailleurs, ils sont détestés dans leurs origines.
37:21 Ça, Julien, je sais.
37:22 Ce que je veux juste dire, c'est que les gens issus de l'immigration raisonnent comme ça en disant
37:25 "s'il était au Cameroun", j'ai entendu l'exemple du Cameroun et de l'Algérie,
37:28 "au Cameroun et en Algérie, ils n'auraient jamais osé".
37:30 C'est hyper intéressant.
37:31 Je ne dis pas que c'est leur pays, je ne dis pas que...
37:32 Je sais bien qu'ils n'y sont jamais allés ou alors en vacances,
37:34 mais ce que je veux juste dire, c'est qu'en effet, dans leur famille et dans leur pays,
37:38 quand ils y retournent en vacances, enfin dans leur pays d'origine, quand ils y retournent,
37:41 ce ne sont pas les mêmes.
37:42 Et ça, ça veut dire que ce sont des pays où l'ordre existe,
37:44 l'autorité existe et elle est respectée.
37:46 Oui, enfin, c'est un ordre particulier, mais...
37:47 Bah oui, je suis bien d'accord.
37:48 Non, mais il y a un phénomène d'exemplarité négative,
37:52 et de contamination d'exemplarité négative.
37:55 On va en parler avec la France Insoumise.
37:56 C'est-à-dire qu'il y en a deux ou trois qui commencent ça,
37:58 et ils entraînent les autres parce que les autres, ils se disent
38:00 "bon, de toute manière, puis il n'y a plus rien".
38:02 Voilà.
38:03 Quel est le problème qui est posé bien souvent ?
38:05 C'est qu'il faut les sortir.
38:07 Il y a toute une partie, c'est des voyous, c'est des dealers, tout ce que vous voulez,
38:11 OK, on les connaît, c'est vrai.
38:13 Et là, c'est vrai qu'en général, ils ont un casier.
38:16 Il y en a toute une partie dans cette affaire-là,
38:18 ils sont laissés entraîner parce que c'était tout,
38:20 festif, tout ce que vous voulez, etc.
38:22 Celui-là, il faut les sortir.
38:24 Et pas cinq jours, pas quinze jours.
38:27 Il faut les mettre dans des centres d'éducation,
38:30 dans des internats éducatifs fermés.
38:32 Pendant un certain temps, parce qu'il y a toute une notion d'autorité,
38:35 de respect à réapprendre.
38:37 Et ça se fait pas en 24 heures.
38:39 Je vous dis une chose, moi je veux bien qu'on les mette dans les prisons.
38:43 Alors dans les prisons, moi j'ai bien connu le centre des jeunes d'études
38:47 de Fleury-Mérogis, je peux vous dire que c'était pas là
38:50 qu'on va redresser ces jeunes-là.
38:52 Geoffroy Lejeune, avant de parler de la France Insoumise,
38:54 vous parlez pas de les redresser, vous parlez de les sortir,
38:56 parce que vous dites "il y en a qui faut les sortir".
38:58 Oui, sortir du quartier, sortir de toutes ces influences-là.
39:00 On a le même problème avec les centres éducatifs fermés
39:02 qu'avec les prisons, c'est-à-dire le manque criant de places.
39:05 Les prisons, on nous a annoncé je crois 30 000 places
39:07 en début du grand quinquennat précédent,
39:09 et elles vont mettre beaucoup de temps à arriver si elles arrivent.
39:11 Et les centres éducatifs fermés, il faudrait doubler le nombre.
39:13 Et le service militaire, est-ce que c'était pas une bonne chose au fond,
39:16 pour mélanger ces populations ?
39:18 Non, mais on avait quelque chose qui marchait bien,
39:20 mais que l'armée a arrêté.
39:22 On avait mis en place il y a 20 ans,
39:24 les services "Action Jeunesse", je crois qu'on va se l'appeler comme ça,
39:26 "Armée Jeunesse".
39:28 L'armée avait accepté, vous preniez des jeunes entre 13-14 ans,
39:33 et ils étaient par petites unités, c'était des unités de 15,
39:36 avec eux ils avaient même un uniforme, etc.
39:38 Et ça marchait très très bien !
39:40 Mais même le service militaire, vous envoyez à quelqu'un
39:42 d'une banlieue parisienne baroudée dans le sud de la France,
39:45 et qui va retrouver...
39:47 Moi je suis issu d'une famille de...
39:49 C'est intéressant aussi !
39:51 C'est vrai, c'est une chose qui a été faite en 95,
39:53 on aurait pu faire autre chose, ça a été une décision brutale.
39:55 Et par ailleurs, il faut être honnête, l'armée avait envie de s'en débarrasser.
39:58 C'est vrai, mais en fait l'armée intègre aussi le fait que parfois
40:00 il y a des missions qui ne sont pas les siennes, mais qu'elle fait pour la nation.
40:02 Moi je suis d'accord, je connais par cœur le discours des militaires sur le sujet,
40:05 mais ça c'est pareil, je ne veux pas en vouloir personnellement à Jacques Chirac
40:08 pour cette histoire d'abandon du service militaire,
40:10 mais les conséquences sont désastreuses.
40:12 Revenir au service militaire, ça serait probablement très compliqué,
40:14 mais moi je suis issu d'une famille de militaires,
40:16 je connais un nombre incalculable de gens,
40:18 notamment dans la Légion étrangère,
40:20 c'est des étrangers, mais pas uniquement, il y a aussi des Français qui s'engagent,
40:23 et notamment des Français qui avaient commencé à basculer dans la délinquance,
40:25 qui au moment du service découvrent l'armée, postulent la Légion étrangère,
40:29 et le nombre de ceux que je connais qui m'ont dit "mais l'armée m'a sauvé la vie,
40:32 sinon j'aurais été un bandit, un voyou",
40:34 on a perdu quelque chose, on a perdu un trésor en supprimant le service national.
40:38 Parce qu'il y a des valeurs d'autorité, il y avait des valeurs de camaraderie,
40:41 il y a toutes ces valeurs-là.
40:43 Cette décision, elle a été prise brutalement en 1995,
40:45 d'ailleurs l'Assemblée nationale a été prise au dépourvu,
40:47 parce qu'il y avait une mission qui était en train de travailler,
40:50 pour reconstruire un service civique sous l'autorité de Philippe Seguin,
40:53 et puis la décision a été prise, et tout le monde a été mis devant le fait accompli,
40:57 et après on a trouvé ce gadget des trois jours de formation civique, etc.
41:01 Je vous rappelle qu'on parle déjà depuis dix ans de remettre en place un service civique,
41:07 mais on n'a rien avancé.
41:10 Donc c'est un dispositif, c'est pour ça que moi ce qui m'inquiète,
41:15 c'est dans le débat actuel, et je vois bien, c'est ce que je vous ai dit la semaine dernière,
41:19 c'est qu'on va trouver quelques boucs émissaires, on va dire "les familles",
41:22 parce que ça c'est populaire, tout le monde va dire "oui c'est vrai",
41:25 après on va se rendre compte que dans les familles...
41:27 Moi je préférais, par exemple, je vais d'abord être éloigné,
41:31 le père de cet enfant qui est mort,
41:34 le père de Naël,
41:35 17 ans après réapparaît,
41:37 et dit "moi je veux être dans le... je sais pas, je peux pas juger les gens,
41:42 parce que c'est dramatique, mais il y a quand même pas de problème".
41:44 C'est un peu proche quand même.
41:46 Un mot, il nous reste un peu plus de trois minutes.
41:48 Un mot sur la participation hier d'élus de la France Insoumise.
41:52 Participation à une manifestation qui était pourtant interdite,
41:55 ce n'est pas la première fois, on se souvient par exemple de Sainte-Seline.
41:58 Cette fois l'appel à se rassembler à Paris venait du comité Traoré,
42:02 en mémoire d'Adama Traoré, il est décédé peu après son arrestation par des gendarmes en juillet 2016.
42:07 La manifestation donc interdite par la préfecture,
42:09 dans le contexte, on en a parlé, des émeutes après la mort de Naël.
42:12 Et en première ligne, dans la rue, les députés insoumis et écologistes,
42:15 ils ont marché au rythme des slogans anti-police.
42:18 Regardez.
42:19 "Tout le monde déteste la police, c'est tout, le monde déteste la police, c'est tout, le monde déteste la police".
42:30 Une photo du...
42:31 Alors Sandrine Rousseau, qui était présente.
42:33 On a vu Mathilde Panot, notamment, la chef de file, elle est fiée à l'Assemblée Nationale.
42:36 Sandrine Rousseau, elle a justifié sur les réseaux sociaux ces slogans.
42:40 Voyez ce qu'elle dit.
42:42 "Sur le slogan 'tout le monde déteste la police', je l'ai entendu dans des cortèges d'hiver,
42:45 retraite après Sainte-Soline, dans des manifs écolos, à la marche pour Naël et hier pour Adama.
42:49 Il est une alerte sur l'importance d'une réforme de la police pour rétablir la confiance".
42:54 Geoffroy Lejeune, c'est une grille de lecture quand même étonnante, à tout le moins, assez gonflée même.
43:01 Non mais là, c'est un festival en fait.
43:03 C'est un festival sur les justifications qu'il donne.
43:07 Je vais laisser du temps de parole à Julien, je ne vais pas expliquer tout ce que je pense de tout ça,
43:13 mais vous le savez, on en parle régulièrement.
43:15 Moi, j'ai une réflexion qui m'est arrivée en voyant ces images ce week-end.
43:18 Ils ont théorisé la révolution ces derniers mois, ces dernières semaines,
43:23 au moment notamment de la réforme des retraites.
43:25 Ils ont théorisé la révolution, ils ont beaucoup parlé de ça, ils ont poussé,
43:28 ils ont été très véhément vindicatifs en espérant un sursaut.
43:31 Et ce que je me suis dit en voyant les images d'hier, c'est qu'ils ont espéré que le peuple,
43:34 les travailleurs, ce qui est censé historiquement être ce qui porte la gauche au pouvoir,
43:39 ils ont espéré que le peuple allait leur donner les moyens d'une révolution
43:41 et prendre le pouvoir de cette manière-là.
43:43 C'était exactement expliqué comme ça, il fallait, Mélenchon disait,
43:45 il fallait un peuple insurrectionnel, etc.
43:47 Et ça n'a pas marché, parce que je crois que le peuple n'est pas d'accord avec la France Insoumise
43:51 sur les questions sociales, sur les questions économiques.
43:53 Et d'ailleurs, je pense que l'immense majorité des Français qui ont colléré la réforme des retraites
43:56 n'étaient pas sur les positions de la France Insoumise.
43:58 Donc je pense que ce qu'ils font aujourd'hui, c'est l'autre carte qu'est la révolution ethnique en fait.
44:03 Parce que pour moi, le comité Adamat-Raouret, c'est du pur racialisme importé des États-Unis.
44:09 Et ils ont épousé ce discours, y compris parfois en étant mal à l'aise,
44:12 mais ils l'épousent, ils lui donnent un vernis de respectabilité
44:16 et ils espèrent que c'est ça qui va les porter au pouvoir.
44:18 Ils ont choisi leur peuple, ils ont choisi une équation démographique
44:21 et du reste ils ont raison, parce que sur le plan électoral, ça profite à Jean-Luc Mélenchon depuis des années.
44:24 Cette stratégie de LFI, vous faites le même constat ?
44:28 Non, je pense d'abord qu'ils n'avaient pas leur place dans cette manifestation.
44:30 Pas forcément parce qu'elle était interdite, parce qu'il m'est arrivé,
44:33 des fois les manifestations interdites, on décide quand même de passer out,
44:36 parce que la cause est... voilà, donc je mets ça de côté,
44:39 mais parce que le contenu de la manifestation pose des problèmes.
44:41 D'ailleurs, on voit bien dans les images que les élus LFI qui sont là,
44:45 je pense notamment à Éric Coquerel, on les sent très gênés par rapport au slogan.
44:49 On sent qu'ils ne sont pas à l'aise, parce que le slogan "tout le monde déteste la police"...
44:54 Ils ne sont pas à l'aise, mais ils ne le condamnent pas.
44:56 Voilà, ils sont pris dans leur propre contradiction.
44:59 Ça me permet de faire une remarque sur le comité, sur Mme Traoré,
45:03 parce qu'elle joue un rôle très particulier, elle est très très aimée par les Américains.
45:08 Bien sûr.
45:09 Très très aimée par les Américains.
45:11 Elle vient de faire des interviews sur toutes les chaînes américaines en disant
45:14 "la France, le modèle républicain, il est nul", etc.
45:17 Et comme vous savez qu'il y a une confrontation avec une partie de l'intelligentsia américaine
45:21 qui considère que le modèle républicain c'est une catastrophe, etc.
45:24 Elle, elle a trouvé une place dans le dispositif politique.
45:27 Alors c'est étonnant que Jean-Luc Mélenchon se retrouve
45:30 aux côtés de celle qui représente le modèle culturel américain.
45:34 Et ce sera le mot de la fin.
45:36 Merci Julien Dré, un grand merci Joffroy Lejeune.
45:39 Ça se dispute, une émission à retrouver sur notre site www.cnews.fr.
45:44 L'actualité continue, dans un instant Yvan Rioufol d'en face à Rioufol avec Elodie Huchard.
45:49 Et bien évidemment Véronique Jacquier, c'est tout de suite sur notre antenne.
45:54 Restez avec nous. À très vite sur CNEWS.
45:57 ♪ ♪ ♪

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