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Lundi 10 juillet 2023, SMART TECH reçoit Benoit Vedel (responsable bureau, SITA France)

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00:00 ...
00:05 -A la une de Smartech, les taxis voleront-ils un jour ?
00:09 On nous dit que oui, c'est même imminent, semble-t-il.
00:12 Pourquoi est-ce que ça a tant tardé ?
00:14 Des experts en plateau vont nous expliquer tout ça
00:17 et nous dire aussi si ce taxi volant peut s'insérer
00:20 dans l'offre de transport,
00:21 on va pas dire de transport en commun,
00:23 mais un transport courant, urbain.
00:25 Vous en êtes convaincus,
00:27 on va pouvoir nous convaincre, téléspectateurs.
00:30 Jean-Louis Racineux, vous participez à ce débat,
00:32 vous êtes associé responsable aéronautique et défense
00:36 chez Deloitte, Paul Cassé, PDG, cofondateur de Caps.
00:39 Ca, ce sera pour notre sujet à la une.
00:41 Je vous propose d'abord qu'on passe du côté de l'aéroport,
00:44 on n'est pas si loin de votre sujet, avec Benoît Vedel.
00:47 Bonjour. -Bonjour.
00:48 -Vous êtes le responsable du bureau Cita France,
00:51 un fournisseur mondial de solutions technologiques
00:54 pour toute cette industrie du transport aérien.
00:57 Vous parlez du déploiement d'un jeton biométrique
00:59 qui sera attribué à chaque voyageur
01:01 pour passer les différents accès au sein de l'aéroport
01:05 de manière plus fluide.
01:07 J'imagine que c'est ça, l'idée. On va le développer ensemble.
01:10 Ce déploiement, d'après une étude récente,
01:13 serait envisagé par 39 % des aéroports.
01:17 En quoi ça consisterait ?
01:19 A quoi ressemblerait ce jeton biométrique ?
01:22 A quoi va-t-il servir ?
01:23 -C'est une très bonne question.
01:25 Pour parler de Cita,
01:27 on est un fournisseur de solutions technologiques
01:30 pour le monde du transport aérien,
01:32 les aéroports et les compagnies aériennes.
01:34 La fluidification du parcours du passager
01:37 est vraiment un axe prioritaire.
01:39 C'est important, et d'autant plus après le Covid,
01:42 où on s'est rendu compte que, même si on est à peu près 90 %
01:45 du nombre de passagers avant le Covid,
01:49 la volatilité des transports et des passagers
01:52 est beaucoup plus forte.
01:54 Pendant les périodes de vacances,
01:56 on doit traiter un nombre de passagers
01:58 bien plus fort qu'auparavant.
02:00 -On va parler de l'état des lieux,
02:02 mais ce jeton biométrique,
02:03 pour poser le sujet et comprendre de quoi on parle...
02:06 -Ce jeton va associer pour chaque voyage
02:09 votre visage, votre passeport et votre carte d'embarquement.
02:12 Que vous soyez chez vous avec une application
02:16 ou qu'vous soyez à l'aéroport sur un kiosque dédié,
02:19 vous allez pouvoir associer ces trois informations ensemble.
02:22 Pendant tout votre parcours dans l'aéroport...
02:25 -Que je retrouverai comment ?
02:27 -Ce sera sur une application.
02:29 -C'est votre visage.
02:30 -Concrètement, ce jeton, vous appelez ça un jeton ?
02:33 -Ce jeton, il est stocké
02:36 dans l'informatique de l'aéroport,
02:38 du gouvernement, de la compagnie aérienne.
02:41 Vous allez simplement présenter votre visage
02:43 lorsque vous êtes à l'enregistrement,
02:46 lorsque vous êtes au parcours, aux frontières,
02:48 à l'embarquement,
02:50 pour pouvoir avoir l'ouverture des portes.
02:52 -Ce qui existe déjà un peu,
02:54 parce qu'aujourd'hui, beaucoup de biométrie
02:57 s'invite dans les aéroports
02:59 pour les passages, les contrôles d'accès,
03:01 pas seulement en France, également à l'étranger.
03:04 Votre étude nous dit que 2 % des aéroports envisagés
03:07 l'utilisation de ce jeton biométrique en 2021
03:10 y sont passés, donc à 39 %.
03:12 -Oui, parce qu'on se rend compte que l'automatisation
03:15 de tous les processus dans l'aéroport
03:18 permet de fluidifier le parcours du passager
03:20 et de traiter ces croissances importantes
03:22 du nombre de passagers que l'on peut avoir
03:25 en fonction de la saisonnalité.
03:27 -Où est-ce qu'on ne l'a pas encore utilisé,
03:29 cette reconnaissance biométrique ?
03:31 -On l'utilise dans très peu d'endroits.
03:34 Il y en a très peu, parce qu'on peut la mettre en oeuvre.
03:37 L'intérêt, c'est d'avoir ce jeton au départ
03:39 et à l'aéroport d'arrivée.
03:41 Il faut aussi que les différents gouvernements
03:44 de chacun des pays travaillent ensemble
03:46 pour que ce jeton soit reconnu.
03:48 Il y a à la fois une difficulté technique,
03:51 une difficulté réglementaire,
03:52 et de se coordonner avec les différents gouvernements
03:56 dans les différents pays.
03:57 -On est passé de 2 % à 39 % des aéroports
04:00 qui l'envisagent très sérieusement,
04:02 du côté du déploiement de ce jeton biométrique.
04:05 Quels sont ces aéroports les plus intéressés ?
04:09 -Beaucoup d'aéroports européens.
04:11 Les aéroports européens permettent,
04:13 d'abord parce que la régulation est plus facile
04:16 que ce qu'on peut être d'accord en Europe,
04:19 et dans lequel les problématiques de gestion du personnel
04:22 vont être plus problématiques.
04:24 Effectivement, on a une très forte adoption.
04:26 Et puis, ça veut dire aussi d'automatiser
04:29 et d'installer des automatisations de self-service
04:34 donc au contrôle aux frontières,
04:37 aux postes de sécurité.
04:40 -Aujourd'hui, en France, on l'utilise,
04:42 ce système biométrique à l'aéroport de Roissy-Charbonneau ?
04:46 En l'occurrence, je suis passée à travers une porte
04:49 qui m'a demandé de faire face à une caméra.
04:52 -Ah oui, mais là, c'est seulement la biométrie
04:54 qui permet d'associer votre visage avec votre passeport.
04:58 -Quelle différence ce sera ?
04:59 -Vous allez pouvoir associer aussi votre carte d'embarquement.
05:03 Et donc, ça veut dire que vous n'êtes plus obligé
05:06 de montrer la biométrie...
05:08 -Ni une identité, ni la carte d'embarquement.
05:11 -L'exemple que vous citez, il est pour le passage aux frontières.
05:15 Là, le single token, il va être pour tout le parcours
05:18 du passager dans l'aéroport, donc aussi pour embarquer.
05:21 Pour embarquer, vous n'avez plus besoin de sortir
05:24 ni votre téléphone ni votre carte d'embarquement, ni votre passeport.
05:28 -Et on pourra associer mon bagage ?
05:30 -Votre bagage est déjà associé.
05:32 Le bagage, lui, va partir sur un parcours...
05:34 -Donc plus la petite étiquette qui va se balader...
05:37 -Si, l'étiquette sera toujours à coller au bagage,
05:40 car c'est l'étiquette qui va permettre que le bagage soit aiguillé
05:44 dans les bons endroits,
05:46 dans les coulisses du terminal, pour arriver jusqu'à votre avion.
05:51 -Ca, pour l'instant, on ne va pas s'en passer.
05:54 Sur la biométrie, vous savez qu'en France,
05:56 c'est un sujet quand même très brûlant.
05:58 Comment regarde l'ACNIL ce projet de généralisation
06:03 du jeton biométrique dans les aéroports ?
06:05 -A partir du moment où l'information est transparente
06:08 pour le passager, pour la réglementation,
06:11 il n'y a aucun problème.
06:13 -Il y a des discussions sur ce sujet ?
06:15 -En fait, les discussions sont pays par pays,
06:17 donc il n'y a pas du tout de blocage.
06:19 Simplement, ce qui est important, c'est que ce même jeton
06:23 soit valable en France, soit valable en Italie,
06:25 soit valable en Allemagne, et donc c'est de s'assurer
06:29 que les identités vont être identiques
06:31 en fonction des pays,
06:33 qui posent plutôt un problème technique
06:35 qu'un problème réglementaire.
06:37 -Et peut-être sociétal aussi,
06:39 parce qu'il faut que ce soit accepté par les voyageurs.
06:42 -C'est une très bonne question, mais on se rend compte,
06:45 et les études le montrent, que plus un passager
06:48 est en contrôle de son self-service,
06:50 est en contrôle de son parcours dans l'aéroport,
06:53 plus il est détendu.
06:55 Et qu'en fait, c'est plutôt une queue qui va le stresser,
06:58 alors que s'il sait qu'il peut maîtriser
07:00 et que c'est lui qui a toutes les technologies en son pouvoir,
07:04 il est plus détendu.
07:05 -Ce qui est intéressant dans votre étude,
07:08 c'est de dresser l'état des lieux, de la fluidité dans les aéroports.
07:12 -On est très dressés.
07:13 Déjà, on nous demande maintenant d'arriver 3h en avance
07:16 à l'aéroport.
07:18 On s'occupe déjà de beaucoup de...
07:20 de process tout seul,
07:23 sans accompagnement,
07:25 et pour autant, c'est toujours compliqué,
07:28 il y a toujours beaucoup de monde,
07:30 il reste des problèmes de bagages perdus, égarés.
07:33 -Je pense qu'effectivement, c'est le challenge
07:36 qu'on a en ce moment, c'est-à-dire que la volatilité
07:39 ou la variation du nombre de passagers
07:41 est plus forte qu'auparavant.
07:43 Les aéroports doivent anticiper le nombre de passagers
07:46 qui varient pendant les vacances,
07:48 les voyageurs qui vont arriver dans d'autres périodes,
07:52 et c'est à nouveau où l'automatisation,
07:54 la biométrie...
07:55 -Vous dites qu'il n'y a pas autant de monde
07:58 qu'avant la période Covid ? -En moyenne.
08:00 -Il y a des pics plus importants ? -Beaucoup plus.
08:03 -Et il y a aussi un problème de personnel.
08:05 Dans tous les secteurs, on parle de recrutement,
08:09 j'imagine que l'aérien n'y échappe pas.
08:12 -Oui, mais le problème du personnel,
08:14 il est vrai, mais lorsqu'il y a une volumétrie plus forte
08:18 à gérer, c'est difficile pour n'importe quel opérateur
08:21 de pouvoir gérer la formation, la qualité
08:24 de tout ce personnel qui est nécessaire.
08:27 Donc, la vraie réponse, c'est effectivement
08:30 qu'on puisse automatiser le maximum
08:34 et les trois phases du parcours du passager,
08:36 c'est-à-dire qu'à la fois, la partie enregistrement
08:39 du passager et de son bagage, et aujourd'hui,
08:42 un axe de croissance fort, ça va être l'automatisation
08:45 de la dépose de son bagage dans l'aéroport.
08:48 Ensuite, la deuxième étape, c'est le passage aux frontières,
08:51 et que l'automatisation du passage aux frontières
08:54 va énormément aider à fluidifier et à diminuer les queues
08:57 que l'on peut avoir en fonction du nombre d'agents,
09:00 des douanes présents ou non à 5h du matin.
09:03 Donc, si vous avez automatisé,
09:05 vous avez moins la question de la disponibilité du personnel.
09:08 Et puis, la troisième étape, c'est l'embarquement dans l'avion.
09:12 Aujourd'hui, on peut en gagner jusqu'à 30 %
09:14 du temps d'embarquement dans l'avion.
09:17 -Ca ressemblerait à quoi, nos voyages dans le futur ?
09:20 -Les mains dans les poches. -Les mains dans les poches.
09:23 -Et effectivement, on peut se dire qu'on peut
09:26 avoir un temps réduit en fonction de la topologie de l'aéroport,
09:32 mais d'une demi-heure, trois quarts d'heure,
09:35 c'est le moment où on embarque.
09:36 -On pourrait nous demander d'arriver une demi-heure avant
09:40 l'embarquement à l'aéroport ?
09:41 -Aujourd'hui, beaucoup de vols vous demandent ça.
09:44 -L'international, c'est pas le cas.
09:47 -L'international, c'est la question aussi du passage aux frontières.
09:51 Et donc, l'automatisation du border control
09:55 est une belle réponse que l'on peut avoir.
09:58 -On a une grande marge de manoeuvre, de progression.
10:01 -Oui. C'est...
10:02 Les aéroports ont l'objectif, pour 2025,
10:05 donc dans deux ans, d'être à 60 %
10:08 d'avoir automatisé tout leur...
10:10 Tout le contrôle aux frontières.
10:13 -Très bien. Et quand on aura atterri,
10:15 peut-être qu'on pourra en plus prendre un taxi volant
10:18 pour arriver jusqu'à notre destination finale.
10:22 Merci, Benoît Vedel, de nous avoir parlé de cette évolution
10:25 dans les aéroports. Vous êtes le responsable
10:27 du bureau Cita France.
10:29 On continue à parler de l'aérien, de transport, de vols de taxi
10:34 avec Jean-Louis Racineux et Paul Cassé.

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