SMART TECH - Tech talk du lundi 10 juillet 2023

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Lundi 10 juillet 2023, SMART TECH reçoit Jean-Louis Rassineux (Associé & responsable Aéronautique et Défense, Deloitte) et Paul Cassé (PDG et cofondateur, CAPS)

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00:00 On nous dit que les taxis volants seront d'ici à 2030 une option privilégiée par
00:09 certains usagers pour gagner du temps selon une étude du cabinet de conseil de Loitte.
00:15 Et il ne coûterait pas plus cher qu'un taxi premium, voire même qu'un VTC sur certaines
00:22 courses qui deviendraient standards.
00:25 On appelle ça la mobilité aérienne avancée et c'est notre sujet à la une aujourd'hui
00:29 dans Smartech.
00:30 Pour en parler, les experts Jean-Louis Racineux, associé responsable aéronautique et défense
00:34 du cabinet d'audit et de conseil de Loitte, Paul Cassez, PDG et cofondateur de Cap, qui
00:39 est une start-up deep tech française, travaillant justement à la conception de taxis volants,
00:46 et rester avec nous Benoît Vedel, responsable du bureau Cita France.
00:49 Alors, première question que j'ai envie de vous poser, est-ce que ça y est, on est
00:54 vraiment sur un décollage imminent pour ces taxis volants ? Quand je dis un décollage,
00:58 je parle d'un décollage commercial, pas juste une démonstration technologique.
01:03 Qui veut s'avancer ?
01:05 Moi je peux parler un peu du sujet, que je suis maintenant depuis quelques années avec
01:11 TELPS.
01:12 Nous aussi, mais on attend, on attend.
01:13 Pourquoi on attend tellement ces taxis volants et qu'ils n'arrivent pas ?
01:17 Finalement, moi je trouve qu'ils arrivent assez vite.
01:19 Les premiers vols commerciaux dans lesquels vous pourrez embarquer en France et à Paris,
01:23 c'est l'année prochaine pour les Jeux Olympiques.
01:25 Peut-être un petit peu après, peut-être un petit peu avant, mais c'est dans ces
01:27 eaux-là.
01:28 Et c'est finalement un temps qui a été nécessaire parce que c'est la convergence
01:31 d'énormément de choses, technologiques, sur la miniaturisation, sur l'automatisation,
01:36 l'électrification, aussi un cadre réglementaire qui s'est mis en place.
01:38 Mais c'est pour une réelle réalité.
01:40 Toutes nos villes font face à une congestion structurelle.
01:42 Moi je suis physicien de formation.
01:43 Je peux vous dire que nos villes sont devenues tridimensionnelles, avec des bâtiments qui
01:46 s'élèvent.
01:47 Mais notre réseau de transport a lui resté en deux dimensions au sol.
01:49 Et c'est ce qui explique cette congestion structurelle qu'on observe aujourd'hui.
01:52 Économiquement, c'est une problématique majeure.
01:55 Socialement aussi, c'est près de trois semaines à un mois par an qu'on passe juste pour
01:58 nos trajets de domicile-travail.
02:00 Alors dans un premier temps, c'est des trajets très fréquentés, comme les destinations
02:05 pour les aéroports, qui seront dans un premier temps accélérées via ces nouvelles mobilités.
02:09 Et progressivement, de plus en plus de destinations.
02:12 Même regard sur l'imminence du décollage commercial des taxis volants ?
02:16 Oui, alors il y a quatre ans, les taxis volants, c'était un concept.
02:19 Aujourd'hui, il y a de vrais pilotes.
02:22 On l'a vu au dernier salon du Bourget, avec effectivement des démonstrations.
02:25 Maintenant, la vraie question, c'est effectivement du décollage commercial.
02:29 Alors, effectivement, on a mené au niveau du cabinet de loi une étude pour regarder
02:37 quels étaient les facteurs au niveau du temps de transport, au niveau du coût, et puis
02:42 également au niveau de l'impact sur l'environnement.
02:45 Alors au niveau du coût, au départ, on sera quand même…
02:48 Du coût du prix d'une course, c'est ça ?
02:49 Du coût du prix d'une course, on sera quand même beaucoup plus élevé au démarrage,
02:54 notamment avec un pilote, avec des engins qui seront pour un passager et un pilote.
02:59 On ne peut pas baisser un transport en commun, déjà ?
03:02 C'est déjà plus limité.
03:04 Ça devrait baisser en passant à deux, quatre passagers.
03:08 Ça, c'est un facteur important.
03:10 Au niveau du temps, alors là, effectivement, il y a absolument une différence colossale
03:16 entre un transport sur Roissy jusqu'au centre-ville, puisqu'on aura quelques minutes pour se rendre
03:24 au lieu, quelques minutes pour l'embarquement, aidé avec le fameux jeton, et puis derrière,
03:31 on parle d'une dizaine de minutes, simplement, de temps de vol pour rejoindre la capitale,
03:35 et un débarquement qui devrait faire très rapide, éventuellement, ensuite un acheminement
03:40 vers le dernier lieu.
03:41 Donc, on parle au lieu d'une heure et quinze minutes, d'environ trente minutes de bout en bout.
03:47 Donc, on divise par deux les durées de trajet ?
03:49 On divise par deux le délai de trajet, notamment…
03:51 Centre-ville, aéroport ?
03:52 Absolument.
03:53 Notamment lors des problèmes d'embouteillage.
03:56 Et puis, le dernier aspect qui est très important, c'est l'impact sur le développement durable,
04:03 puisque les taxis volants sont électriques.
04:06 Donc, si l'électricité est produite à travers un réseau propre,
04:10 on est sur du zéro émission par rapport aux taxis,
04:13 qui représentent quand même quelque chose d'important,
04:16 puisque les véhicules au sol représentent 65%.
04:21 On peut avoir des taxis électriques ?
04:23 Absolument, absolument. C'est ce qu'ils feraient.
04:26 Qu'est-ce qu'on sait aujourd'hui des taxis qui vont voler au-dessus de Paris
04:30 pour les Jeux Olympiques 2024 ?
04:33 Alors, je pense que vous me direz que c'est plus, aujourd'hui, un démonstrateur
04:39 que quelque chose qui peut se généraliser tout de suite.
04:43 Pourquoi ? Parce qu'on va utiliser des couloirs qui sont des couloirs d'hélicoptères.
04:49 Donc, on s'affranchit déjà d'une contrainte importante,
04:52 qui est le survol des zones très occupées.
04:56 Donc, déjà, ça va être un démonstrateur.
04:58 On espère que ça va bien se faire, puisqu'il y a quand même ces problèmes de certification
05:02 qui ne sont pas encore jusqu'au bout.
05:05 Donc, ça, c'est vraiment l'élément clé, la certification de ces taxis volants.
05:10 Qu'est-ce qu'il faut pour que cette certification se fasse ? Qu'est-ce qu'il manque ?
05:14 Alors, premièrement, ce qu'il faut, c'est une certaine hégémonie mondiale
05:17 sur la mise en accord des standards à mettre en œuvre.
05:20 Globalement, on reste sur une qualité de standard d'excellence,
05:22 qui est celle de l'aéronautique, voire poussée au-dessus,
05:25 parce qu'opération dans des vols peuplés, en général, et la plupart du temps.
05:30 Ce cadre réglementaire existe aujourd'hui, à la fois au niveau de l'Europe et de la France.
05:34 On le voit avec cette première démonstration qu'il y aura lors des Jeux olympiques.
05:38 C'est en effet une démonstration.
05:40 Il y aura déjà plus de cinq routes aériennes qui seront mises en place.
05:43 Il faut savoir que le survol de zones sensibles,
05:45 comme des lieux de pouvoir, des lieux très habités, restera proscrit.
05:49 C'est vraiment des couloirs aériens qui seront mis en place.
05:52 Et derrière, ça va être un engouement du public.
05:54 Moi, j'invite les gens à venir tester cette solution, montrer leur attrait,
05:58 leur volonté de pouvoir observer aussi.
06:00 C'est une chance de pouvoir voir Paris du ciel, ce qu'on ne voit jamais,
06:03 d'accélérer nos déplacements quotidiens et de vraiment lancer le moteur de ceci.
06:08 En France, on a fait figure d'y travailler.
06:09 Dites-y, il y a un engouement du public.
06:10 Ça va aussi accélérer les choses du côté de la certification, de la réglementation.
06:15 C'est la dernière grande inconnue.
06:16 Ça fait 50 ans qu'on nous parle des voitures volantes.
06:18 Alors, ce n'est pas une Twingo avec des ailes.
06:19 Ça s'apparente plus à un hélicoptère électrique.
06:22 Mais oui, voir si les gens adoptent cette technologie en font la leur.
06:27 Dans un premier temps, on l'a dit, ce sera des appareils avec un pilote à bord
06:31 et un ou quelques passagers, donc quelque chose qui sera relativement cher.
06:35 Notre vision, chez Caps, c'est un horizon réglementaire un peu plus lointain,
06:39 aux alentours de 2030, mais pour un trajet automatisé.
06:44 Donc, des prix beaucoup plus abordables,
06:45 de l'ordre de ce qu'il se fait aujourd'hui en taxi,
06:47 progressivement de moins en moins cher,
06:49 pour venir démocratiser de plus en plus ces solutions.
06:51 Alors, ces taxis volants pour les JO 2024,
06:54 c'est aussi un engagement des aéroports de Paris,
06:58 pas seulement, aussi de la RATP.
07:00 - Mais comment ADP se prépare pour cette échéance qui se rapproche ?
07:04 - Alors, je ne peux pas répondre pour l'aéroport de Paris.
07:06 En revanche, je peux répondre pour CITA.
07:09 On est en partenariat avec des gestionnaires, justement,
07:13 de plateformes qui vont faire déveucoller ces taxis volants
07:21 pour que la technologie soit la même que par rapport à celle qui est à l'aéroport.
07:24 Donc, en fait, que le passager ne soit pas perturbé,
07:27 que ce soit les mêmes procédures d'embarquement,
07:30 que ce soit les mêmes portes qui peuvent se passer, la même biométrie.
07:34 Donc, effectivement, fluidifier aussi et que quelque part,
07:38 que le passager, lorsqu'il rentre dans son taxi volant,
07:40 il est déjà dans sa première étape pour accéder à l'aéroport.
07:44 Donc, c'est vrai que la technologie permet aussi de simplifier.
07:48 - C'est-à-dire qu'on sera identifié au moment où on rentre dans ce taxi volant.
07:52 À l'aéroport, on sera identifié avec une carte d'embarquement comme pour un avion.
07:56 - Oui, parce qu'aujourd'hui, sur les premiers prototypes,
08:00 on va partir d'un aéroport.
08:01 Donc, du fait qu'on part d'un aéroport, notre aéroport de l'île de France,
08:05 c'est pour ça qu'il est important de pouvoir sécuriser...
08:08 - Mais quand je pars de l'aéroport avec un taxi non volant,
08:11 je n'ai pas cette question d'identification.
08:13 - Voilà, mais c'est-à-dire que vous l'aurez fait avant, vous aurez pu le...
08:16 - Oui, mais je veux dire, ce n'est pas nécessaire.
08:17 Une fois que j'ai quitté l'aéroport, je prends un taxi,
08:19 je n'ai pas besoin de m'authentifier,
08:21 je n'ai pas besoin de carte d'embarquement spécifique.
08:23 - Tout à fait.
08:25 - Donc là, ce sera différent.
08:26 - Mais c'est-à-dire que là, si vous voulez aller embarquer,
08:29 vous voulez partir d'un autre aéroport de la région de l'île de France
08:32 pour pouvoir directement arriver à l'aéroport de Paris,
08:33 vous pouvez utiliser les mêmes solutions de technologie
08:37 que vous avez trouvées dans un aéroport sur place.
08:41 - Bon, je n'ai pas tout à fait compris ici.
08:43 On sera obligé de s'authentifier pour prendre ce taxi volant.
08:47 Est-ce que tout ça est encore en train de se mettre en place, j'imagine ?
08:50 - Alors, ce qui est effectivement clé, c'est de ne pas gâcher l'avantage du temps de trajet
08:55 par, effectivement, les procédures à mon embarquement ou des embarquements.
08:59 - Oui.
09:00 - Parce qu'effectivement, c'est le facteur clé, c'est le temps.
09:02 Donc, effectivement, on est...
09:04 - Oui, mais en quoi c'est différent de prendre un taxi classique ?
09:06 Pourquoi est-ce que j'aurais besoin de procédures plus complexes ?
09:09 C'est ça, ma question.
09:10 - Parce que pour des questions de sécurité,
09:12 je pense que lorsqu'on prend quand même un véhicule de type taxi volant,
09:16 on se doit de savoir, effectivement, quelle est l'identité du passager,
09:21 de savoir également ce qu'il a comme bagage, d'avoir...
09:24 Pour des questions de sécurité, on se doit...
09:25 - Parce qu'on survole des villes.
09:27 - Parce qu'on survole des villes et pour des questions de sécurité
09:30 pour les autres passagers, pour le pilote, tel qu'on l'a dans l'aviation.
09:34 - Oui.
09:35 Donc, ça crée quand même quelques contraintes supplémentaires, ça,
09:38 pour le décollage commercial des taxis volants.
09:41 - Alors, moi, je vais répondre un peu plus sur la partie technique de cet aspect.
09:46 Quand on prend un taxi classique et on prend un taxi volant,
09:48 on n'atterrit pas dans la même partie de l'aéroport.
09:51 Et donc, vu qu'on part d'une structure aéroportuaire
09:52 pour arriver à notre structure aéroportuaire,
09:54 on peut faire dès en amont l'identification
09:56 pour arriver à l'aéroport après le contrôle.
09:58 Donc, encore une fois, venir fluidifier cet aspect-là.
10:01 Par la suite, si on veut aller d'un point de la ville à un autre,
10:04 les questions d'authentification seront nécessaires,
10:07 mais peut-être un peu plus allégées que celles qui sont nécessaires
10:09 lorsque, derrière, on va prendre un vol pour l'étranger.
10:11 Mais vu que les infrastructures sont là
10:14 et que le processus passager, le parcours passager sera le même,
10:17 que l'on fasse en amont ou après,
10:19 l'idée, c'est de le faire à un moment ou à un autre
10:21 et de rester sur cette logique-là.
10:23 - Alors, parlez-nous quand même de votre projet à vous.
10:28 D'abord, où vous en êtes ?
10:29 Quel est le concept ?
10:30 C'est un taxi volant monopassagé sur lequel vous travaillez.
10:34 - Exactement. Quand on a commencé à travailler sur le sujet,
10:36 on s'est dit que si on voulait avoir un déploiement massif
10:40 des solutions de taxi volants, il fallait plusieurs choses.
10:43 Il fallait que ce soit un prix abordable, automatisé.
10:46 Il fallait que ce soit discret,
10:47 à la fois pour ne pas générer trop de nuisance sonore,
10:49 mais aussi pour ne pas avoir besoin d'énormément d'infrastructures dans la ville.
10:52 Il faut un aéronef qui puisse quand même atterrir et décoller
10:55 un peu de partout dans la ville. - Donc petit.
10:57 - Exactement.
10:58 Et donc, cette volonté-là nous a fait discuter avec les autorités réglementaires
11:02 des villes responsables de la mobilité.
11:05 Et on a vu que, dans nos voitures, dans nos taxis,
11:07 la moyenne de passagers est de 1,1.
11:10 Donc, on s'est dit, on va faire un aéronef monopassagé,
11:12 quelque chose qui puisse correspondre aux effets de transport.
11:15 Ce n'est pas un transport en commun, mais c'est un transport partagé.
11:19 Quelque chose que vous commanderez via une application mobile
11:21 qui viendra vous chercher d'une borne.
11:23 - C'est plus le futur de la voiture, finalement, en ville.
11:26 - C'est le futur de la ville, tout court.
11:29 L'idée, c'est vraiment d'accélérer, de décarboner nos trajets quotidiens.
11:32 On a commencé en 2019.
11:34 Nous, on a créé un premier prototype à échelle, comme toute bonne startup.
11:36 On a fait ça dans notre garage, avec nos petites mains.
11:39 On l'a révélé lors de l'édition 2021 de VivaTech.
11:42 On a pu le présenter au grand public.
11:44 Et aujourd'hui, on travaille vers un démonstrateur.
11:46 Il faut savoir que, comme on travaille sur une version automatisée,
11:49 le transport de passagers avec un horizon réglementaire plus lointain,
11:52 dans un premier temps, nous, ce que nous faisons,
11:53 c'est de la logistique de bien pour les industriels, pour les sociétés,
11:58 pour les grands secteurs d'infrastructures industrielles,
12:01 comme les ports, les aéroports,
12:03 et progressivement, aller vers le transport de passagers
12:05 pour ne pas avoir cet effet premium de taxi très cher au départ,
12:10 avec un pilote à bord, mais plutôt quelque chose qui soit directement abordé.
12:13 Donc là, pas de pilote à bord de votre taxi volant ?
12:16 Exactement.
12:18 Donc encore plus besoin de valider les aspects de sécurité.
12:22 On parle aussi du problème de l'engorgement au sol,
12:27 de la difficulté qu'on a de plus en plus à circuler dans les villes.
12:30 Mais est-ce qu'on a envie d'encombrer aussi les airs ?
12:32 Est-ce qu'on a besoin de ces taxis volants ?
12:35 L'étude qu'on a menée au niveau de l'Ouag
12:38 montre qu'on a des situations très différentes
12:41 entre les États-Unis et l'Europe.
12:43 Au niveau des États-Unis, on envisagera ces taxis volants
12:47 pour des liaisons entre villes, assez proches,
12:49 mais ce sera quelque chose qui va être envisagé
12:52 parce qu'on n'a pas l'infrastructure ferroviaire
12:54 ou routière dont on dispose en Europe.
12:57 Et que les distances sont importantes ?
12:58 Les distances sont effectivement…
12:59 Donc ils prennent déjà beaucoup l'avion, finalement, les Américains ?
13:01 Oui, ce sera une solution assez pratique pour relier des villes,
13:05 Washington, New York, des choses assez proches,
13:08 où finalement le transport ferroviaire n'est pas au niveau.
13:11 En revanche, en Europe, on a une situation très différente
13:14 qui est plutôt sur des trajets, aéroports, centres-villes,
13:18 voire de points dans la ville.
13:20 Donc on utilisera beaucoup plus ces taxis volants
13:23 pour ce besoin spécifique.
13:26 Alors, sur les chiffres qui sont parus dans votre étude,
13:29 vous me dites qu'il y a environ 600 modèles déjà de e-VTOL,
13:33 donc le véhicule électrique volant,
13:36 en cours de fabrication dans plus de 350 entreprises dans le monde.
13:39 Les investissements dans le secteur atteignent 5,8 milliards de dollars en 2021
13:44 contre 4,5 milliards seulement entre 2010 et 2020.
13:49 Donc c'est une véritable accélération.
13:52 Parce que les conditions technologiques, ça y est, sont remplies ?
13:55 Parce que les conditions réglementaires le semblent proches également ?
13:59 Parce qu'il y a un marché ?
14:00 Comment vous expliquez cette accélération ?
14:02 Cette accélération, elle est liée, je pense, déjà au fait qu'on voit
14:06 des choses aujourd'hui très concrètes.
14:08 Ce ne sont plus simplement des concepts,
14:11 ce sont effectivement des véhicules qui volent,
14:12 certes qui n'ont pas encore la certification requise,
14:15 mais qui volent déjà.
14:16 Donc déjà, on sait que ça va arriver.
14:19 Maintenant, ce qui est important,
14:22 c'est effectivement de garantir l'acceptation par le public.
14:26 Cette acceptation sera liée avec ses démonstrateurs,
14:29 comme ce qu'on va faire pendant les JO de Paris.
14:31 Ça va pouvoir montrer que c'est un concept qui marche,
14:33 de donner confiance et ça va permettre d'accélérer le mouvement.
14:38 Et sur la manière dont ça peut s'insérer dans l'offre de mobilité urbaine,
14:43 vous pensez qu'on est proche, justement, de la voiture partagée ?
14:46 Tout à fait d'accord avec ce qui a été dit.
14:47 C'est-à-dire que c'est un moyen de transport qui doit être intégré
14:50 par rapport aux autres moyens de transport.
14:52 Parce qu'on a besoin de se rendre au vertiport
14:55 et on a besoin ensuite d'aller du vertiport vers son point de destination final.
14:59 Donc c'est important d'avoir quelque chose qui soit intégré
15:01 par rapport aux autres moyens de transport,
15:03 qu'on puisse voir sur son application.
15:05 Le meilleur moyen, c'est de prendre déjà peut-être une voiture électrique
15:09 pour aller au vertiport, pour ensuite prendre le taxi
15:12 et du vertiport, peut-être prendre un train, un tramway.
15:16 Donc l'idée, ce sera effectivement de l'intégrer totalement
15:19 par rapport à ce qui existe.
15:20 Bon, et donc pour ça, il faut qu'il y ait un engouement,
15:23 l'envie du public de prendre ce nouveau mode de transport.
15:27 Sur la question que je posais de l'environnement,
15:31 des embouteillages de main dans le ciel de nos villes,
15:35 ça aujourd'hui, ça peut être un frein sociétal important, non ?
15:40 Pour le déploiement de vos technologies.
15:42 Alors, je voudrais vous rassurer tout de suite,
15:44 ce n'est pas demain qu'on sera dans le cinquième élément
15:45 avec des colonnes de voitures à perte de vue dans le ciel de nos villes.
15:48 L'avantage de passer dans l'aérien, c'est que la troisième dimension aérienne
15:54 est beaucoup plus volumineuse et beaucoup plus grande que l'espace au sol.
15:57 Les trajets étant trois à quatre fois plus rapides,
15:59 il y a trois à quatre fois moins de véhicules en l'air au même moment.
16:02 Donc, je n'ai absolument aucune crainte face à des embouteillages dans le ciel.
16:06 D'autant plus qu'une automatisation grandissante vient vraiment attendre à fruiter.
16:10 Fonction visuelle, sonore ?
16:12 Alors, visuelle, quand on évolue à des altitudes qui sont envisagées aujourd'hui,
16:18 elles sont vraiment limitées.
16:19 Le sonore, on n'entendra pas ces appareils, alors vol de croisière.
16:23 Notamment, et je fais ma promo là-dessus, sur des appareils qui sont plus petits,
16:27 donc plus légers, donc émettant moins de sonorité.
16:30 Certains appareils qui feront les jonctions entre les villes sont des appareils plus grands,
16:34 plus gros, plus volumineux pour emparquer jusqu'à une dizaine de passagers.
16:37 Là, ça sera d'une zone portuaire à une autre,
16:39 avec cet environnement favorable pour limiter ces émissions sonores.
16:43 Mais ça devrait y aller.
16:44 Je reviens sur ce que...
16:45 Mais on a quand même en ce moment un gros débat sur la voiture,
16:48 sur les choix de transport des personnes qui habitent dans les villes.
16:53 Est-ce que ce taxi volant, cette nouvelle voiture partagée, mais dans les airs,
16:59 peut s'insérer dans cette idée du futur de la ville, de la smart city,
17:03 où, a priori, on s'était dit, on va plutôt bannir la voiture ?
17:08 Là, c'est vraiment une solution supplémentaire qu'on va venir ajouter.
17:11 Nous, on l'a vraiment vécu de l'intérieur.
17:13 Vous dites, aujourd'hui, il y a plus de 350 sociétés.
17:15 Nous, quand on a commencé, il y en avait moins de 50.
17:17 C'est vrai.
17:17 Cette évolution des financements, on l'a vraiment vue.
17:20 Et ça se justifie pour une chose, c'est le marché qu'il y a derrière.
17:23 La mobilité quotidienne est l'un des marchés les plus grands,
17:26 aujourd'hui, de notre écosystème économique.
17:28 Et il est grandement efficace dans toutes les grandes zones d'activité,
17:31 que ce soit les villes ou les zones industrielles aux alentours.
17:33 La congestion au sol est un facteur de ralentissement.
17:37 Vous me dites qu'il y a un besoin.
17:38 Est-ce que ça peut être aussi une activité rentable, une industrie rentable ?
17:43 Alors, effectivement, au démarrage, je pense qu'il y aura quelques investissements à réaliser.
17:47 Ne serait-ce que pour les développements.
17:49 Ensuite, la rentabilité, on va l'obtenir avec l'acceptation par le public
17:55 et ce moyen de transport étant de plus en plus accepté.
17:59 Avoir également plus de passagers dans l'avion pour la rentabilité,
18:03 pour pouvoir faire baisser les prix.
18:04 Parce qu'on reste quand même à peu près au double, probablement,
18:07 en termes de prix pour un transport aéroport vers la ville.
18:12 Donc, il faudra faire baisser en ayant plus de volume,
18:16 en ayant plus de passagers par taxi volant.
18:19 Donc, il y a quand même des choses à faire pour qu'on puisse arriver à quelque chose qui devienne viable.
18:25 Mais c'est possible.
18:26 Parce qu'aujourd'hui, on vous présente comme une deep tech.
18:28 Ça veut dire, j'entends en fond, l'investissement important,
18:33 le déploiement de technologies massifs et la rentabilité,
18:37 en revanche, dans très très très longtemps.
18:38 Dans combien de temps, selon vous ?
18:41 Alors, très très longtemps, non.
18:44 Les premières solutions qui peuvent s'appliquer à la logistique et nos business model
18:47 prévoient des premières ventes en 2025 et une rentabilité immédiate.
18:50 On est quand même sur un attaque avec des secteurs à très forte valeur ajoutée.
18:54 En effet, le taxi volant, le B2C, le service client,
18:58 va mettre un peu de temps avec la nécessité d'avoir plus d'infrastructures.
19:01 Mais on peut mettre des cheminements et des business plans
19:03 qui viennent pallier à ces problématiques.
19:06 Donc, il y a un besoin de capital initial,
19:07 mais c'est de la valeur qui n'est pas perdue, qui est investie.
19:10 Et derrière, c'est un secteur qui est assez prometteur économiquement parlant.
19:15 On a parlé des Etats-Unis, c'est là où ça va peut-être décoller le plus vite en premier, c'est ça ?
19:20 Alors, l'Europe est assez bien placée
19:23 parce que les autorités européennes travaillent avec les constructeurs
19:26 de manière à pouvoir accélérer ces besoins de certification.
19:30 Aux Etats-Unis, on a effectivement des pilotes très avancés.
19:34 Archery a sorti quelque chose qui est déjà bien avancé en termes de démonstrateurs.
19:40 Ils ont déjà eu un premier niveau de précertification
19:44 et derrière, on espère aller assez vite.
19:46 Mais je pense que l'Europe est quand même relativement bien placée pour une fois.
19:50 Est-ce que les industriels classiques de l'automobile s'y intéressent à ce marché du taxi-volant ?
19:55 Alors, tout le monde regarde un peu, tout le monde essaye de se positionner,
19:58 de développer son modèle.
20:00 Pour l'instant, on entend surtout des noms d'entreprises nouvelles.
20:03 Stellantis travaille justement avec Archer aux Etats-Unis
20:05 pour essayer de développer un certain nombre de véhicules.
20:11 Pour revenir là-dessus, les institutionnels de la mobilité,
20:14 les grands groupes automobiles s'y intéressent de très près.
20:16 Ils font figure des plus gros investisseurs dans l'écosystème,
20:20 souvent de façon discrète, en attendant de voir...
20:22 Donc, ils vous laissent tester, en fait, et avancer sur les technologies.
20:25 Mais oui, Stellantis a été cité avec Archer.
20:29 Beaucoup des grands, si vous pensez à tous les grands constructeurs automobiles,
20:32 ont un billet quelque part dans une des sociétés.
20:34 Et les Etats-Unis sont avancés.
20:36 L'Europe est pionnière, et la France notamment,
20:40 avec ce lancement pour les J.O. de Paris.
20:42 Il y a l'Asie, je pense que sur les plateaux économiques,
20:44 c'est ce qu'on entend assez souvent.
20:45 La Chine notamment, avec un constructeur qui s'appelle Yang,
20:48 qui effectue déjà des vols avec des passagers aujourd'hui
20:51 et qui vont très très vite sur ces secteurs-là,
20:53 avec leurs instances réglementaires nationales
20:56 qui permettent d'avoir des parcours très accélérés.
20:58 Bon, rendez-vous dans un an, dans un taxi-volant au-dessus de Paris.
21:01 Merci beaucoup à tous les trois.
21:03 Jean-Louis Racineux, associé responsable aéronautique et défenché de Loi,
21:06 Paul Cassez, PDG cofondateur de Caps,
21:09 et Benoît Fedele, responsable du bureau CitaFrance,
21:11 étaient avec moi pour parler de ces taxis volants.
21:13 Tout de suite après, on fait une petite pause
21:15 et puis on se retrouve pour parler biomimétisme cette fois,
21:17 on part regarder dans la nature,
21:19 ce qui pourrait nous inspirer pour de nouvelles technologies.