La guerre civile d'Espagne en couleur - 03

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La guerre civile d'Espagne en couleur

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00:19 *Générique*
00:27 Mars 1938.
00:29 *Générique*
00:32 Après bientôt deux ans de guerre civile,
00:34 Franco contrôle déjà plus de la moitié de l'Espagne.
00:36 *Générique*
00:43 Le général Issim vient de porter un coup terrible à la République.
00:46 *Générique*
00:51 Il a repris Teruel, un mois seulement après avoir laissé la ville aux mains de l'ennemi.
00:54 *Musique*
01:06 Une fois la conquête de l'Aragon achevée en à peine un mois,
01:09 ses troupes ont ouvert deux fronts en Catalogne.
01:11 *Musique*
01:15 Un premier au nord, en franchissant l'Ebre et en s'arrêtant aux abords de la Sègre.
01:19 *Musique*
01:20 Un second plus au sud, non loin de la Méditerranée.
01:23 *Musique*
01:32 Malgré l'appel à la résistance du gouvernement républicain,
01:34 le moral de ses soldats est au plus bas.
01:36 *Musique*
01:40 L'armée populaire bat en retraite à la moindre attaque.
01:43 *Musique*
01:45 Mais certains montrent plus de courage.
01:47 *Musique*
01:48 Voici les survivants de la 43ème division républicaine.
01:52 *Musique*
01:55 Ils ont défendu Bielsa, une petite vallée des Pyrénées durant plusieurs mois.
01:59 *Musique*
02:01 Leur résistance leur a valu d'être rebaptisée la division héroïque.
02:05 *Musique*
02:06 Après leur défaite, ils se sont enfuis de l'autre côté de la frontière
02:10 et attendent d'être fixés sur leur sort.
02:12 *Musique*
02:13 Le gouvernement français les laissera choisir leur camp.
02:15 *Musique*
02:17 46 d'entre eux préféreront rejoindre la zone franquiste.
02:20 *Musique*
02:22 Les autres, près de 7000 hommes, continueront de se battre pour la république.
02:26 *Musique*
02:28 La plupart d'entre eux mourront quelques mois plus tard lors de la bataille de l'Ebre.
02:31 *Musique*
02:40 Les troupes franquistes attaquent Lérida en Catalogne,
02:42 la capitale de province la plus proche du front.
02:45 *Musique*
02:47 La ville est bombardée depuis la fin de l'année 1937.
02:50 *Musique*
02:54 Au mois de novembre 1938, l'aviation italienne a détruit cette école, le liceo escolar.
03:00 *Musique*
03:05 Plusieurs professeurs et une cinquantaine d'enfants sont morts ce jour-là.
03:08 *Musique*
03:23 L'armée de Franco finit par s'emparer de Lérida.
03:25 *Musique*
03:33 Les soldats du général Yagoué entrent dans une ville totalement ravagée.
03:37 *Musique*
03:51 Des centaines de personnes prennent la fuite.
03:53 *Musique*
03:58 Elles sont acculées par les nationalistes dans les territoires qui restent sous le contrôle de la république.
04:03 *Musique*
04:10 Le 15 avril 1938 marque un tournant dans cette offensive.
04:14 *Musique*
04:15 Les troupes franquistes atteignent la Méditerranée.
04:18 *Musique*
04:23 La zone républicaine est désormais coupée en deux.
04:26 *Musique*
04:32 Les poutchistes semblent avoir une voie toute tracée vers leur prochain objectif.
04:36 Barcelone.
04:38 *Musique*
04:41 C'est là qu'est réfugié le gouvernement républicain, présidé par Juan Negrin.
04:45 *Musique*
04:47 Sa chute précipiterait la fin de la guerre.
04:49 *Musique*
04:53 Pourtant, Franco va de nouveau prendre une décision surprenante.
04:56 Il dirige son armée vers Valence.
04:58 *Musique*
05:02 C'est la troisième fois qu'il dévie de son objectif principal.
05:05 *Musique*
05:06 Les deux fois précédentes, il était parvenu à libérer l'Alcazar de Tolède et à reprendre Teruel.
05:11 *Musique*
05:16 Mussolini est furieux.
05:18 *Musique*
05:20 Il reproche au caudillo de laisser passer une victoire qui lui tend les bras.
05:23 *Musique*
05:30 Le Duce avait d'ores et déjà ordonné des bombardements intensifs sur Barcelone
05:33 afin de préparer l'occupation de la ville.
05:35 *Musique*
05:46 Entre le 16 et le 18 mars 1938,
05:49 la Viazione Légionaria a attaqué, faisant mille morts et deux mille blessés.
05:54 *Musique*
06:06 Cette intervention a soulevé des protestations internationales.
06:09 *Musique*
06:11 Le Pape Pionze s'est joint à cette condamnation.
06:14 *Musique*
06:17 Ce n'était pas la première fois que la capitale catalane était pilonnée par l'ennemi.
06:21 *Musique*
06:23 Les franquistes ont souvent pris la ville pour cible, autant par mer que par lézère.
06:27 *Musique*
06:30 Au cours de la guerre civile, Barcelone sera bombardée à 194 reprises.
06:35 *Musique*
06:39 Les raids particulièrement sanglants du printemps 1938
06:43 s'abattent sur une population qui souffre déjà de la faim et d'autres pénuries depuis des semaines.
06:48 *Musique*
06:52 La nourriture est rationnée.
06:54 *Musique*
06:56 On distribue surtout des lentilles
06:58 *Musique*
07:00 qu'on appelle les pilules du docteur Negrin, en référence au chef du gouvernement.
07:04 *Musique*
07:09 Mais cela ne suffit pas à nourrir tout le monde.
07:11 *Musique*
07:13 Le président de la République, Manuel Azaña, écrit dans son journal
07:18 « Errer dans les rues à la recherche de nourriture était la principale occupation des familles.
07:23 Les prix étaient dix ou douze fois plus élevés que d'habitude. »
07:26 *Musique*
07:30 À Barcelone, la situation empire de jour en jour
07:33 avec l'arrivée de milliers de réfugiés puyant l'armée franquiste.
07:36 *Musique*
07:39 Des associations d'aide humanitaire sont créées partout dans le monde.
07:43 *Musique*
07:44 L'Eric Harid partira du port de New York
07:47 avec 5000 tonnes de blé, de vivres, de vêtements et de matériel sanitaire à son bord.
07:52 *Musique*
07:55 Le pacte de non-intervention n'empêche pas la solidarité internationale
07:59 qui se manifestera pratiquement jusqu'à la fin de la guerre.
08:02 *Musique*
08:06 La République épuise ses dernières ressources économiques.
08:09 *Musique*
08:11 Elle est contrainte d'acheter du pétrole, de la nourriture et bien sûr du matériel de guerre.
08:16 *Musique*
08:18 Son principal fournisseur est la Russie.
08:20 *Musique*
08:21 Mais ses ventes d'armes enrichiront aussi intermédiaires et trafiquants sans scrupule.
08:25 *Musique*
08:30 De son côté, Franco dispose de l'équipement que lui procure Hitler et Mussolini.
08:34 *Musique*
08:37 Mais cette aide ne sera pas gratuite.
08:38 *Musique*
08:40 A peine instauré, le premier gouvernement franquiste devra régler le coût de la Légion Condor
08:45 et se verra obligé de vendre une partie des sociétés minières qu'il contrôle à l'Allemagne nazie.
08:50 *Musique*
08:56 Avec l'appui de ses alliés, Franco lance l'assaut sur le Levant espagnol au printemps 1938.
09:02 *Musique*
09:06 Plusieurs divisions traversent le canton du Maestrasgo en direction du sud-est.
09:10 *Musique*
09:12 Les autres longent la côte vers Castellon.
09:15 *Musique*
09:22 Le généralissime s'attend à une victoire facile face à un ennemi démoralisé.
09:26 *Musique*
09:28 Mais il se trompe.
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09:32 Au cinquième jour de l'offensive, ses soldats sont bloqués à 50 kilomètres de Castellon.
09:37 Ils y resteront enlisés pendant un mois et demi.
09:40 *Musique*
09:46 L'armée républicaine en profite pour consolider ses positions défensives.
09:49 *Musique*
09:55 Mais c'est peine perdue.
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09:59 Les nationalistes finissent par entrer dans la ville.
10:02 *Musique*
10:06 Les troupes défilent devant de nombreux partisans, tandis que les milices phalangistes s'emparent des rues.
10:11 *Musique*
10:17 L'Auxilio Social distribue de la nourriture et des vêtements.
10:21 Cette organisation humanitaire contrôlée par la phalange a été fondée pour venir en aide aux victimes derrière les lignes.
10:27 *Musique*
10:37 Franco poursuit sa progression vers Valence.
10:39 *Musique*
10:41 Sa gonte est déjà en vue.
10:43 *Musique*
10:45 Mais quelques jours plus tard, les républicains vont de nouveau le freiner.
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10:52 L'armée populaire obtient l'une de ses victoires les plus importantes grâce à la ligne XYZ.
10:57 *Musique*
10:59 Il s'agit d'une série de fortifications et de tranchées en zigzag, très difficiles à attaquer par les airs.
11:04 *Musique*
11:07 Elle s'étend sur 100 kilomètres.
11:09 *Musique*
11:10 De la Sierra de Rabalambré en Aragon, jusqu'à la mer au nord de sa gonte.
11:14 *Musique*
11:22 Et ce n'est pas l'unique succès capital de la République ce printemps-là.
11:25 *Musique*
11:28 Quelques mois plus tôt, le croiseur franquiste Baléar est écoulé lors d'un combat au large du Cap de Palos.
11:34 *Musique*
11:36 Malgré cette victoire encourageante, la marine républicaine ne tirera aucun profit de son éphémère supériorité en Méditerranée.
11:44 *Musique*
11:45 Cette défaite a tout de même été très mal reçue par l'autre camp.
11:48 *Musique*
11:49 Franco a été on ne peut plus clair, il ne tolérera plus le moindre échec.
11:53 *Musique*
11:59 *Musique*
12:03 L'obstination du Caudillo à poursuivre l'offensive du Levant est vue d'un mauvais œil par ses alliés européens.
12:09 Il est aussi critiqué au sein de son propre gouvernement.
12:12 Personne ne comprend pourquoi il n'envoie pas ses troupes vers Barcelone pour accélérer la fin de la guerre.
12:17 *Musique*
12:19 Le phalangiste Dionicio Rydruero avance une explication à sa stratégie.
12:24 *Musique*
12:26 Une guerre longue signifie une victoire totale.
12:28 *Musique*
12:29 Franco a choisi la solution la plus cruelle qui de son point de vue était aussi la plus efficace.
12:34 *Musique*
12:40 Mais il redoute aussi une réaction de la France si son armée s'approche excessivement de la frontière.
12:45 *Musique*
12:51 Dans la zone républicaine, le chef du gouvernement Juan Negrin impose une politique de résistance.
12:56 *Musique*
12:59 Il espère encore convaincre les démocraties occidentales d'intervenir dans la lutte contre le fascisme.
13:04 *Musique*
13:11 Pour renforcer ses défenses, il lance une campagne de presse et de propagande
13:16 qui doit lui permettre d'envoyer 100 000 volontaires au front.
13:19 *Musique*
13:24 Au cours de cette guerre, la République aura mobilisé plus d'un million 750 000 soldats
13:29 tandis que Franco en aura eu un million 250 000 sous ses ordres.
13:32 *Musique*
13:38 Les communistes pensent eux aussi que résister c'est vaincre.
13:41 *Musique*
13:42 Lors d'une manifestation dans les rues de Barcelone, ils accusent des membres du gouvernement de trahison.
13:47 *Musique*
13:48 Ils visent ainsi directement le ministre de la Défense, Indalecio Prieto
13:52 et tous ceux qui comme lui ne croient plus à la victoire.
13:55 *Musique*
14:01 Son pessimisme irrite aussi Negrin qui déclare
14:04 "Prieto a fait un rapport si accablant que je me demande si je dois demander au chauffeur de m'emmener chez moi ou à la frontière."
14:10 *Musique*
14:13 Savoie en vaincu, le ministre présente sa démission.
14:16 *Musique*
14:17 Negrin en personne sera désormais responsable de la politique de défense.
14:20 *Musique*
14:28 Le 30 avril 1938, il présente son programme de gouvernement, les 13 points de la victoire.
14:34 *Musique*
14:36 Il propose notamment l'instauration d'une république démocratique libre de toute ingérence étrangère,
14:42 des droits civiques,
14:44 une réforme agraire
14:45 et une vaste amnistie.
14:47 *Musique*
14:54 C'est une façon de justifier la résistance et un nouvel appel adressé à Londres et Paris
14:59 afin qu'ils s'engagent aux côtés de la République.
15:01 *Musique*
15:05 Cependant, Manuel Asania n'est pas du même avis que Negrin.
15:09 Considérant la guerre comme perdue depuis quelques temps,
15:12 il n'aspire qu'à obtenir une paix digne.
15:14 Deux ans jour pour jour après le coup d'État,
15:16 il prononce un discours à l'hôtel de ville de Barcelone
15:19 comportant une requête très claire destinée à ses adversaires.
15:23 *Musique*
15:25 Paix, pitié et pardon.
15:27 *Musique*
15:29 Personne n'avait encore osé évoquer la paix.
15:31 *Musique*
15:34 Pour Negrin, la République n'a pas dit son dernier mot
15:37 et pour le prouver, il passe à l'offensive.
15:40 *Musique*
15:41 Il projette une opération extrêmement risquée en terrain dégagé
15:44 avec une armée peu préparée à ce type de combat.
15:47 *Musique*
15:49 L'objectif est de percer les lignes franquistes
15:52 et ainsi empêcher l'ennemi d'aller prendre valance.
15:54 *Musique*
15:59 Le général Bichente Rojo, chef de l'état-major républicain,
16:03 organise une manœuvre près de l'embouchure de l'Ebre.
16:06 *Musique*
16:09 Cette région aride et montagneuse n'a aucune importance stratégique.
16:13 *Musique*
16:15 Mais l'armée populaire y mettra en jeu son prestige militaire.
16:18 *Musique*
16:25 Disposée à frapper fort,
16:28 elle a levé 100 000 hommes contre les troupes de Franco.
16:30 *Musique*
16:37 La bataille de l'Ebre sera la plus longue et la plus sanglante de la guerre civile.
16:41 *Musique*
16:43 Et c'est celle qui décidera de son issue.
16:45 *Musique*
16:51 L'assaut est préparé méthodiquement durant plusieurs semaines.
16:54 *Musique*
16:54 Le mot d'ordre est le suivant.
16:56 Des rivières de sueur pour éviter des gouttes de sang.
16:59 *Musique*
17:01 Les soldats s'entraînent sans relâche à franchir le fleuve
17:04 et à attaquer les positions nationalistes.
17:06 *Musique*
17:10 La plupart d'entre eux n'ont jamais traversé une rivière en barque.
17:13 Beaucoup ne savent même pas nager.
17:15 *Musique*
17:20 La veille du passage de l'Ebre,
17:22 on leur sert un dîner plus copieux que d'habitude.
17:24 *Musique*
17:26 Des pois chiches aux chorizos et une gorgée de cognac.
17:29 *Musique*
17:37 Il y a parmi eux des adolescents de 16 ans.
17:39 *Musique*
17:43 Ils sont plus de 30 000 à avoir été recrutés en désespoir de cause 3 mois auparavant.
17:48 *Musique*
17:51 On les surnommera la classe du biberon.
17:53 *Musique*
18:00 Le commandant Henrik Elister déclare en les voyant,
18:03 "Ils sont très jeunes, mais si c'est tout ce qu'on a, qu'est-ce qu'on peut y faire ?"
18:06 *Musique*
18:10 Bon nombre d'entre eux mourront sur le front de l'Ebre.
18:12 *Musique*
18:18 L'opération est dirigée par Juan Modesto, 32 ans.
18:21 *Musique*
18:24 Les troupes sont placées sous le commandement direct de Lister, 31 ans,
18:28 et Manuel Taguena, 25 ans.
18:30 *Musique*
18:31 Tous trois sont membres du parti communiste.
18:33 *Musique*
18:35 Ils ont entre leurs mains toute l'artillerie disponible,
18:37 mais le matériel est souvent obsolète et défectueux.
18:40 *Musique*
18:43 A l'aube du 25 juillet, l'armée républicaine franchit l'Ebre en 12 endroits,
18:47 entre Mekouinensa et Amposta.
18:49 *Musique*
18:58 L'ennemi est pris par surprise.
19:00 *Musique*
19:03 Toutes les divisions parviennent à atteindre l'autre rive,
19:06 *Musique*
19:06 à l'exception de celle qui était le plus près de l'embouchure du fleuve.
19:10 *Musique*
19:11 A cet endroit, l'armée régulière de Franco ouvre le feu.
19:15 *Musique*
19:22 Quand la nuit tombe, Modesto a perdu 800 soldats et ses adversaires 400.
19:27 *Musique*
19:29 1200 hommes sont morts sur une bande de 3 kilomètres.
19:32 *Musique*
19:37 Les forces républicaines occupent 800 kilomètres carrés en 24 heures.
19:40 *Musique*
19:43 C'est un succès foudroyant qui déclenche des scènes de liesse chez les vainqueurs
19:47 et sème la confusion dans l'autre camp.
19:49 *Musique*
19:56 Modesto envoie ses troupes à la conquête de Gandesa,
19:58 la municipalité la plus importante aux alentours.
20:01 C'est un important nœud de communication de cette région sèche et vallonnée.
20:05 *Musique*
20:07 Le général franquiste Juan Yagüe lance une contre-offensive.
20:11 *Musique*
20:12 Il force sa meilleure division à parcourir 50 kilomètres à pied en un jour
20:16 pour aller renforcer les défenses de la ville.
20:18 *Musique*
20:22 Certains soldats meurent de fatigue.
20:24 *Musique*
20:30 Malgré les violents bombardements républicains des 31 juillet et 1er août,
20:34 Gandesa ne tombe pas.
20:36 *Musique*
20:42 L'armée populaire bute encore et encore contre les combattants nationalistes.
20:46 *Musique*
20:51 Et la Légion Condor vient immédiatement prêter main forte à ses alliés.
20:54 *Musique*
20:57 Les allemands pilotent des Stuka, leurs bombardiers les plus modernes.
21:01 *Musique*
21:04 Une fois de plus, Hitler profite de la guerre d'Espagne pour tester ses armes.
21:08 *Musique*
21:10 Les républicains mettront près d'une semaine à envoyer leurs avions vers l'Ebre
21:14 depuis leur base de Valence.
21:16 *Musique*
21:17 Ce retard met en évidence le manque de coordination de leur commandement
21:20 et leur crainte de laisser sans défense la capitale du Levant.
21:23 *Musique*
21:27 Déterminé à ne pas céder un pouce de terrain, Franco relève immédiatement le défi.
21:32 *Musique*
21:35 Il se détourne de sa gonte et se prépare à livrer combat plus au nord.
21:39 *Musique*
21:42 Pour freiner son ennemi, il considère qu'il est crucial de détruire les points de passage sur l'Ebre.
21:47 *Musique*
21:48 Son aviation bombarde sans répit les ponts et les passerelles.
21:51 *Musique*
21:56 Les pontonniers de la République devront constamment les reconstruire tout au long de la bataille.
22:00 *Musique*
22:12 Après l'assaut avorté sur Gandessa, l'armée populaire se tient de nouveau sur la défensive.
22:17 *Musique*
22:19 Modesto ordonne à ses hommes de se retrancher dans les sierrasses de Pandols et de Cavals au sud de la ville.
22:24 *Musique*
22:29 Leur morale s'en ressent, mais le commandement est inflexible.
22:33 *Musique*
22:35 Tout déserteur et même toute personne qui aura perdu son arme sera fusillée.
22:39 *Musique*
22:44 A l'arrière du front, le gouvernement de Negrin ne tolère pas non plus le moindre écart.
22:48 *Musique*
22:52 Au début du mois d'août 1938, il prend le contrôle de toute l'industrie de guerre.
22:57 *Musique*
23:01 Dès l'ouverture du conflit, des dizaines d'usines se sont tournées vers la fabrication d'armes et de matériel militaire.
23:07 *Musique*
23:11 Les hommes étant au front, la plupart des postes sont occupés par des femmes.
23:15 *Musique*
23:21 La mainmise de Negrin sur l'industrie de guerre, située principalement en Catalogne, irrite certains républicains.
23:27 *Musique*
23:30 Les Catalans et les Basques quittent le gouvernement.
23:33 *Musique*
23:40 Le 2 août, Franco arrive sur le front de l'Ebre.
23:43 *Musique*
23:44 Il installe son poste de commandement sur le col d'El Moro, près de Gandesa.
23:48 *Musique*
23:50 Il a opté pour le choc frontal contre son adversaire.
23:53 *Musique*
24:03 Août 1938, Franco est sur le front de l'Ebre.
24:07 *Musique*
24:09 Il a choisi la confrontation directe avec l'ennemi.
24:11 *Musique*
24:15 Dans son entourage, la plupart préfèreraient fixer les républicains et avancer vers Barcelone ou Valence par d'autres itinéraires.
24:22 *Musique*
24:25 Mais le caos d'Ile-aux veut obtenir une victoire totale.
24:28 *Musique*
24:33 Entre les mois d'août et novembre 1938, il lance 7 offensives pour anéantir la résistance de l'armée populaire.
24:40 *Musique*
24:42 La première, le 6 août, est un immense succès.
24:45 *Musique*
24:47 La poche de Micuinensa, dans la province de Saragosse, est reprise en quelques heures.
24:52 *Musique*
24:56 La facilité avec laquelle les nationalistes font reculer les premières divisions républicaines leur laisse espérer une conquête rapide.
25:02 *Musique*
25:04 Mais c'est une fausse impression.
25:06 *Musique*
25:08 Désormais, chaque maître gagné aux abords de l'Ebre demandera du temps et fera couler le sang.
25:13 *Musique*
25:21 Le généralissime ordonne d'attaquer par tous les flancs.
25:24 *Musique*
25:33 Mais les soldats de Modesto résistent malgré des conditions épouvantables.
25:37 Un soleil de plomb et presque pas d'eau et de nourriture.
25:40 *Musique*
25:46 Les morts se comptent par milliers.
25:48 *Musique*
25:55 Médecins et infirmiers travaillent sans relâche, soignant parfois les blessés à même le champ de bataille.
26:00 *Musique*
26:05 La guerre civile d'Espagne est aussi l'occasion de tester les derniers progrès de la médecine.
26:09 Pour la première fois de l'histoire, on effectue des transfusions sanguines sur le théâtre des opérations.
26:15 *Musique*
26:22 La garde rapprochée de Franco ne comprend toujours pas sa stratégie.
26:26 *Musique*
26:27 Mussolini déclare indigné.
26:29 "Cet homme ne sait pas faire la guerre ou bien il ne veut pas la gagner."
26:33 *Musique*
26:40 Dans l'autre camp, les troupes sont épuisées.
26:43 *Musique*
26:45 Le gouvernement républicain craint que le rapport de force ne tourne à l'avantage des franquistes.
26:49 *Musique*
26:53 Negrin prend une décision inattendue en annonçant le retrait des brigades internationales.
26:58 *Musique*
27:00 Il espère ainsi que les nationalistes congédieront également leurs combattants étrangers.
27:04 *Musique*
27:08 Staline approuve cette initiative.
27:10 Il veut cesser de provoquer Hitler et pense que la République est perdue.
27:13 *Musique*
27:21 Après deux années de combat, les brigadistes quittent l'Espagne républicaine en héros.
27:26 *Musique*
27:29 Ils défilent sur l'avenue diagonale de Barcelone sous les ovations et les applaudissements.
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27:36 Les principaux dirigeants du régime président la manifestation.
27:40 *Musique*
27:42 La femme politique communiste Dolores Ibaruri, surnommée "La Pasionaria", prononce un discours enthousiaste.
27:48 *Musique*
27:49 "Vous êtes entrée dans la légende. Vous êtes l'exemple héroïque de la solidarité et de l'universalité de la démocratie."
27:55 *Musique*
27:58 Une escadrille largue des milliers de tracts contenant un sonnet du poète Miguel Hernandez dédié aux brigades internationales.
28:05 *Musique*
28:10 Mais le geste de Negrin ne sera pas suivi par l'ennemi.
28:13 *Musique*
28:15 Franco n'est pas disposé à faire la moindre concession.
28:18 *Musique*
28:20 Hitler et Mussolini restent aux côtés du caodio.
28:23 *Musique*
28:27 Les démocraties européennes ne réagissent pas.
28:29 *Musique*
28:30 À ce stade, l'Espagne n'est plus une priorité.
28:33 *Musique*
28:35 À Munich, le Premier ministre britannique et le Président du Conseil français ratifient l'invasion allemande des Sudètes en Tchécoslovaquie.
28:42 *Musique*
28:48 Chamberlain et Daladier ont cédé, dans l'espoir d'apaiser le régime nazi.
28:52 *Musique*
29:01 La bataille de l'Ebre se poursuit sans interruption.
29:03 *Musique*
29:05 Les soldats font face aux balles ennemies, mais aussi à des conditions de vie épouvantables.
29:10 *Musique*
29:13 Sur la ligne de front, les deux armées ont recours à tous les moyens pour miner le moral de leur adversaire.
29:18 *Musique*
29:21 Ces projectiles contiennent des tracts appelant les soldats à se rendre ou à changer de camp.
29:25 *Musique*
29:30 Les combats se livrent aussi dans les airs.
29:32 *Musique*
29:34 Cet épisode voit se produire les assauts aériens les plus intenses de la guerre civile.
29:38 *Musique*
29:40 87 avions franquistes et 52 républicains s'affrontent au-dessus de Corbera.
29:45 *Musique*
29:49 Au quatrième jour, les nationalistes l'emportent.
29:52 *Musique*
29:55 Les stratèges de la République commencent à admettre qu'ils ne gagneront pas cette bataille.
29:59 *Musique*
30:01 Sur les autres fronts, la situation n'est pas meilleure.
30:04 *Musique*
30:05 Des avions russes attaquent la ville de Cabra dans la province de Cordoue en zone franquiste, bien loin des lignes ennemies.
30:11 *Musique*
30:21 Ils auraient pris les étals du marché pour des tentes de soldats italiens.
30:25 *Musique*
30:31 Plus de 100 civils sont tués dans ce bombardement.
30:34 *Musique*
30:44 Durant le mois de novembre 1938, l'armée populaire épuise ses dernières forces sur le front de l'Ebre.
30:50 *Musique*
30:53 C'est alors que Franco lance une contre-offensive décisive.
30:56 *Musique*
31:02 Le jeune colonel Rafael Garcia Valigno dirige l'opération.
31:05 *Musique*
31:09 Les forces républicaines ne sont plus en mesure de résister.
31:12 *Musique*
31:15 Le 16 novembre, les derniers survivants battent en retraite et repassent de l'autre côté du fleuve.
31:20 *Musique*
31:26 La bataille de l'Ebre s'achève sur une victoire de Franco.
31:30 *Musique*
31:33 Après 115 jours de combat, il a regagné quelques hectares de terre aride au prix de 30 000 morts dans chaque camp et près de 100 000 blessés et malades.
31:42 *Musique*
31:52 La République ne dispose plus que de faibles moyens militaires.
31:55 *Musique*
32:01 Quelques jours après son triomphe, le généralissime réunit un contingent de 300 000 soldats pour partir à l'assaut des territoires catalans que les républicains contrôlent encore.
32:09 *Musique*
32:13 L'offensive est déclenchée le 23 décembre 1938.
32:16 *Musique*
32:19 Les troupes franquistes attaquent sur deux fronts, au nord en franchissant la Sègre et plus au sud sur la rive gauche de l'Ebre.
32:26 *Musique*
32:34 Les nationalistes entrent dans Tarragone.
32:36 *Musique*
32:38 Dans un discours à la radio, Franco égrène ses succès et les échecs de l'ennemi et appelle ses adversaires à se rendre.
32:44 *Musique*
32:46 Il déclare.
32:46 *Musique*
32:48 "Vous ne pouvez plus avoir le moindre espoir. Votre défaite est totale. Votre situation s'aggravera de jour en jour."
32:54 *Musique*
33:00 En désespoir de cause, le gouvernement républicain décrète la mobilisation générale pour sauver Barcelone.
33:06 *Musique*
33:09 Negrin tente encore d'obtenir de l'aide à l'étranger.
33:12 Mais à ce stade, ni la France ni le Royaume-Uni ne sont prêts à intervenir pour un régime aux abois.
33:18 *Musique*
33:26 De Tarragone aux portes de Barcelone, toutes les villes catalanes se rendent aux forces franquistes.
33:30 *Musique*
33:49 Enfin, les troupes du général Iagué viennent parader sur l'avenue diagonale de Barcelone.
33:54 *Musique*
34:11 Les putschistes sont à Barcelone.
34:13 *Musique*
34:15 Franco contrôle désormais la capitale catalane.
34:18 *Musique*
34:24 Les jours précédents, ces avions ont bombardé la ville sans relâche.
34:28 *Musique*
34:37 Des milliers de personnes fuient vers le nord, en direction de la frontière française.
34:41 *Musique*
34:44 Les routes de Catalogne voient passer un cortège de gens désespérés.
34:48 *Musique*
34:53 Pour le régime franquiste, Barcelone est avant tout le berceau de l'anarchisme et du séparatisme.
34:58 *Musique*
35:01 Les messes à l'air libre et les cérémonies religieuses se succèdent.
35:04 *Musique*
35:07 Le nouveau gouverneur de la capitale, le général Alvarez Arreñas, affirme.
35:11 "Cette ville a beaucoup péché et doit être sanctifiée."
35:15 *Musique*
35:27 Simultanément, les troupes nationalistes imposent leurs lois.
35:30 *Musique*
35:31 Les 5 premiers jours d'occupation se soldent avec 10 000 morts.
35:34 *Musique*
35:41 La chute de Barcelone ne laisse presque aucune chance à la République.
35:44 *Musique*
35:46 10 jours plus tard, l'armée de Franco prend Géronne sans tirer de coup de feu.
35:50 *Musique*
36:01 Quelques heures plus tôt, les militaires, les membres du gouvernement
36:04 et des milliers de partisans de la République ont quitté la dernière capitale de province catalane.
36:08 *Musique*
36:12 Negrin réunit les quelques députés encore présents au château de Figueras,
36:15 près de la frontière française.
36:17 *Musique*
36:19 Ils ne cherchent plus qu'à signer une paix la moins humiliante et traumatisante possible,
36:23 tout en essayant de mettre en place une résistance militaire qui tient désormais de l'affiction.
36:27 *Musique*
36:32 Le 28 février 1939, l'une des figures du régime,
36:36 le président de la République, Manuel Asana, présente sa démission.
36:40 *Musique*
36:42 Ce même jour, le Royaume-Uni et la France reconnaissent officiellement le gouvernement franquiste.
36:47 *Musique*
36:52 A la frontière, les candidats à l'exil forment des queues interminables.
36:56 *Musique*
37:03 Les gendarmes les traitent sans égard.
37:05 *Musique*
37:13 Des dizaines de milliers d'entre eux connaîtront les pénuries des camps de réfugiés,
37:16 tels que celui-ci, à Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales.
37:20 Ils y vivront dans des conditions déplorables durant des mois.
37:23 *Musique*
37:31 Depuis que la Catalogne est tombée aux mains de l'ennemi,
37:33 le reste de l'Espagne républicaine résiste encore pour la forme.
37:37 *Musique*
37:38 Mais la décomposition du régime est une évidence.
37:41 *Musique*
37:48 Le 5 mars 1939, le colonel républicain Cerismundo Casado déclenche un coup d'État.
37:53 *Musique*
37:55 Ce conservateur qui a pris ses distances avec les communistes
37:58 pense possible un accord rapide et digne avec Franco.
38:01 *Musique*
38:03 Sa prise de pouvoir entraîne à Madrid un conflit fratricide
38:06 entre ses partisans et les communistes.
38:08 *Musique*
38:12 Franco refuse de signer un traité de paix, que ce soit avec Casado ou un autre.
38:16 *Musique*
38:19 Il vient de faire adopter une loi de responsabilité politique,
38:22 légitimant la répression contre ceux qui ont soutenu la République.
38:25 *Musique*
38:28 Il n'y aura ni pitié, ni pardon.
38:30 *Musique*
38:34 Ne voyant plus d'autres issues possibles, Negrin et son gouvernement optent pour l'exil.
38:39 *Musique*
38:48 Le généralissime ordonne maintenant une offensive nationale sur tous les fronts.
38:52 *Musique*
38:55 Il veut venir à bout des dernières poches de résistance républicaine.
38:58 *Musique*
39:04 Désorganisé et démoralisé, cette opposition n'est déjà plus qu'une chimère.
39:08 *Musique*
39:20 Le 28 mars, les troupes franquistes entrent dans Madrid.
39:23 *Musique*
39:28 La capitale espagnole était assiégée depuis le mois de novembre 1936.
39:33 *Musique*
39:38 Épuisée, affamée et découragée, elle a fini par se rendre.
39:42 *Musique*
39:50 Les phalangistes occupent les principaux bâtiments publics.
39:53 *Musique*
39:57 Des centaines de partisans de Franco viennent les saluer.
40:00 *Musique*
40:11 Le 1er avril, le caodillo dicte son dernier communiqué de guerre.
40:15 *Musique*
40:18 Aujourd'hui, l'armée des Rouges étant prisonnière et désarmée,
40:22 les troupes nationales ont atteint leurs derniers objectifs militaires.
40:25 *Musique*
40:28 La guerre est terminée.
40:29 *Musique*
40:36 Le défilé de la victoire est organisé dans le centre de Madrid.
40:39 *Musique*
40:41 Le général a obtenu un triomphe absolu.
40:44 *Musique*
40:49 L'uniforme militaire, le béret carliste et le salut phalangiste sont les symboles du nouvel État.
40:55 *Musique*
41:00 Les troupes victorieuses au grand complet rendent hommage au caodillo.
41:04 *Musique*
41:11 Ses alliés étrangers figurent en bonne place.
41:13 *Musique*
41:14 Le corps des troupes volontaires italiens
41:16 *Musique*
41:17 et la légion condor allemande.
41:19 *Musique*
41:41 Franco ne cache pas sa sympathie pour l'axe rom-berlin
41:45 mais il saura prendre ses distances à temps quand le vent tournera contre Hitler et Mussolini.
41:50 *Musique*
41:57 A l'issue de la seconde guerre mondiale, le régime mettra en avant son anticommunisme
42:02 et tirera avantage de la guerre froide.
42:04 *Musique*
42:11 Franco cultivera jusqu'à la fin de ses jours une image d'homme affable, accessible et bienveillant.
42:17 Très éloigné du dictateur inflexible dirigeant son pays d'une main de fer.
42:21 *Musique*
42:36 Il conservera le pouvoir jusqu'à sa mort en 1975,
42:40 près de 40 ans après ce 18 juillet 1936
42:44 où il a pris les armes contre le gouvernement républicain.
42:47 *Musique*
42:55 Ce jour-là a marqué le début de la dernière grande tragédie de l'histoire espagnole.
42:59 *Musique*
43:04 Au cours de cette guerre, 300 000 hommes sont morts.
43:06 *Musique*
43:10 Un demi-million ont été envoyés en prison ou en camp de concentration.
43:14 *Musique*
43:17 Et autant sont partis en exil.
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43:22 La guerre civile espagnole a duré trois ans.
43:24 *Musique*
43:25 Mais ses répercussions se sont prolongées bien longtemps après la fin du conflit.
43:30 *Musique*
43:59 [SILENCE]

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