• l’année dernière
Transcription
00:00 Je ne sais pas si ça représente grave la Genève, parce qu'avec ce film-là,
00:02 il va parler à plein de gens.
00:04 Il y a des gens, ça se trouve,
00:05 ils vont découvrir des trucs sur eux qu'ils n'ont jamais découverts.
00:09 -Dégagez, bande de bâtards !
00:11 -T'as pas le droit de dire ça !
00:12 -Toi, tu parles comme ça aux gens ? T'es obligée de dire des trucs racistes ?
00:14 -Rentre dans ton pays, toi aussi.
00:16 -Qu'est-ce que tu en racontes, sale babtouche ? Je suis Corse, moi !
00:18 -A la lecture du scénario, déjà, ce qui m'a frappée,
00:20 c'était que c'était un film sur trois femmes.
00:24 En plus de ça, trois femmes noires.
00:27 Et...
00:29 Je pense, pas de bêtise, que c'est un des premiers films
00:32 sur trois femmes noires qui sont les personnages principaux en France.
00:36 Donc, pour des questions de représentation et d'identification,
00:40 ça m'a frappée et ça m'a donné envie d'y aller.
00:44 En plus de ça, mon personnage Jessica est attiré par des femmes
00:48 et potentiellement lesbiennes, si on veut mettre une étiquette.
00:51 Enfin, plein de gens me diront "il faut mettre une étiquette,
00:54 elle est lesbienne".
00:55 Elle est lesbienne.
00:56 Et donc...
00:58 Ça permet...
00:59 Je veux dire, je me suis jamais identifiée à ce point-là.
01:02 Donc, pour ça, c'est très important.
01:04 Et puis, je pense qu'on a besoin de ces rôles,
01:07 on a besoin de ces visages, on a besoin de ces récits.
01:09 En tout cas, moi, j'en ai besoin et j'en avais besoin
01:12 quand j'étais plus jeune.
01:13 Et j'en ai encore besoin, je pense qu'on en aura besoin toute notre vie,
01:17 donc c'est bien qu'on commence un peu.
01:18 -Non, secrètement, c'était...
01:20 C'était mon vœu le plus cher.
01:24 Mon vœu, c'est que...
01:25 D'abord, c'est de donner des récits dont on n'a pas l'habitude
01:29 à des femmes qui sont sous-représentées
01:32 et de leur donner des rôles qui ne soient pas des rôles clichés.
01:36 Voilà, même quand j'utilise Aïssa Tou, Dialo Sania,
01:43 ce qui est aussi tellement la réalité de l'hôpital.
01:47 En ce moment, j'y vais beaucoup parce que ma mère...
01:50 La plupart des aides-soignantes sont des femmes noires, etc.
01:53 Mais c'est vrai que, finalement, on ne les sort jamais
01:56 de la condition où elles sont dans la vie.
01:58 J'avais envie de leur offrir vraiment des rôles de cinéma,
02:01 des rôles de romanesque, des vrais rôles de fiction
02:06 qui pourraient être tenus dans ce film.
02:10 Ça pourrait être une actrice connue ou des acteurs.
02:14 Voilà, donc c'est vrai que pour moi, c'était aussi important
02:17 de les amener là
02:20 parce que j'en ai la capacité aujourd'hui,
02:23 je peux faire un film.
02:25 Et voilà, c'était pour moi presque vital.
02:28 Ça me ressourçait, moi.
02:31 Et je trouve que c'était aussi une manière de dire,
02:34 on vit dans une société qui est mélangée, qui est mixte.
02:37 Humainement, il faut arriver
02:41 à ce que les récits ressemblent au monde dans lequel on vit.
02:49 Dans ce film, c'est grave intéressant pour la jeunesse,
02:54 pour tout le monde un peu, parce que chacun fait sa vie.
02:57 On voit la vie de chacune des personnes,
03:00 Kédidja, Jessica, Farah.
03:03 Et c'est inspirant.
03:04 Et après, m'identifier...
03:08 Je ne sais pas. Là, sur le coup, je ne saurais pas vous dire.
03:11 Mais je trouve que c'est...
03:14 Quel autre adjectif je peux dire ?
03:16 -Inspirant, c'est bien.
03:17 -Gratifiant, inspirant. C'était incroyable.
03:20 Moi, en tant que porte-parole de la jeunesse...
03:24 Non, je trouve que ça représente grave la jeunesse,
03:26 parce qu'avec ce film-là,
03:29 il y en a, par exemple, grâce au rôle de Jessica et Gaïa,
03:32 comment Jessica découvre sa sexualité, ce qu'elle aime,
03:37 comment Gaïa l'est.
03:38 Chaque rôle, chaque enfant peut se...
03:40 Enfin, chaque enfant...
03:42 Chaque adolescent peut s'identifier dedans.
03:43 Et c'est pour ça que je trouve ça grave bien,
03:46 parce que du coup, quand il va sortir,
03:47 il va parler à plein de gens.
03:51 Il y a des gens, ça se trouve,
03:52 ils vont découvrir des trucs sur eux qu'ils n'ont jamais découverts.
03:55 Donc moi, j'ai trop hâte que ça sorte.
03:58 J'espère que les gens vont kiffer, en tout cas.
03:59 -C'était important, parce que...
04:02 Tout simplement, parce qu'avec ma compagne, avec Elisabeth,
04:06 qui a un fils qui a aujourd'hui 20 ans,
04:09 j'ai vu grandir un jeune homme,
04:11 j'ai vu ses copains, ses copines.
04:14 J'ai observé, et ça m'a fait un bien fou, d'ailleurs,
04:18 moi qui n'ai pas d'enfant, de vivre avec ce garçon,
04:23 parce que je me suis dit...
04:24 Voilà, j'ai envie de leur parler à eux,
04:26 j'ai envie que mon film puisse aussi les intéresser,
04:31 de sortir du...
04:33 Mais je sais qu'on n'en sort jamais vraiment,
04:35 mais de sortir un peu d'un public, comme on dit,
04:39 public Télérama ou public un peu...
04:42 Voilà, de gens vieux qu'on voit dans les salles de cinéma
04:45 quand on va en province présenter ses films.
04:47 Et mon rêve, c'est quand même que le cinéma, déjà,
04:50 s'adresse à tous et puis s'adresse à la jeunesse.
04:53 Alors, je sais pas si j'y arriverai, je sais pas,
04:55 mais j'ai eu envie d'avoir des jeunes dans le film
04:59 et d'essayer à la fois de leur donner la parole,
05:01 d'ouvrir un peu le scénario,
05:03 d'écrire avec une jeune scénariste et de...
05:06 Et de me dire, voilà, il faut pas s'enfermer,
05:11 il faut essayer toujours, à chaque fois,
05:13 de tendre aussi un miroir à la société
05:17 et de faire une transition, une transmission
05:21 avec la jeunesse, quoi.
05:24 -Au revoir !
05:25 -Il est bizarre, cette fille. -Mais tu le connais même pas !
05:38 -T'aimes bien ses petits cheveux carrés, là.
05:40 C'est ça, ton style ?
05:43 Les petites corses ?
05:46 Vous avez des soucis avec les corses dans cette famille.
05:49 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:51 [Musique]

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