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Depuis quelques années, un nombre grandissant d'entreprises s'engagent en faveur du climat et du bien-être de leurs salariés. Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), raison d'être, entreprises à mission, leadership responsable : comment s'y retrouver dans la jungle de ces nouveaux termes ? Lesquels engagent vraiment ? Les explications de Paul Gadel, directeur des études de l'Institut Choiseul.
Mais au fait, comment doit se comporter un patron responsable aujourd'hui ? Quelles peuvent être ses actions concrètes sur le terrain ? Réponse avec un des dirigeants les plus engagés, Pascal Demurger, directeur général de la MAIF.
Enfin, pour aider les sociétés à se transformer, la plateforme Vendredi permet aux salariés et à leurs dirigeants de s'engager en faveur de causes utiles...les explications de notre journaliste Émilie Chaussier. Année de Production : 2022

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Transcription
00:00 Pourvu que ça dure, vous est présenté par Ecodds,
00:03 éco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.
00:07 [Générique]
00:35 Bonjour, nouveau numéro de Pourvu que ça dure,
00:37 l'émission qui rend les co-responsables sur Public Sénat.
00:40 Crise sanitaire, crise climatique, crise sociale,
00:43 on assiste depuis quelques années à un mouvement de transformation des entreprises.
00:47 Nombreux sont celles qui ont décidé de s'engager en faveur du climat
00:50 et du bien-être de leurs salariés.
00:52 Pour en parler, nous serons avec l'un des dirigeants
00:54 les plus engagés en faveur de la responsabilité sociétale des entreprises,
00:58 Pascal Demurger, le directeur général de l'AMAIF,
01:00 qui nous dira comment doit se comporter un patron qui se veut responsable
01:04 et puis pour aider les sociétés à se transformer, il existe des outils.
01:07 C'est le cas de la plateforme Vendredi,
01:09 qui permet aux salariés et à leurs dirigeants de s'engager en faveur de causes utiles.
01:13 Mais tout d'abord à cette question,
01:14 une entreprise qui intègre ses exigences environnementales et sociales,
01:18 peut-elle devenir plus performante ?
01:19 Réponse main.
01:20 Pendant très longtemps, les entreprises étaient uniquement focalisées
01:26 sur des objectifs de performance et de rentabilité.
01:29 Paul Gadel, bonjour.
01:31 Bonjour.
01:31 Merci d'être là, directeur des études de l'Institut Choiseul.
01:34 Selon vous, une entreprise doit désormais pleinement s'engager
01:36 dans le domaine environnemental, social,
01:39 parce qu'une entreprise qui ne le fait pas,
01:41 elle risque carrément de disparaître.
01:42 Est-ce que vous n'y allez pas un peu fort ?
01:44 Non, vous avez raison de le poser comme ça.
01:45 C'est une question maintenant de survie et de pérennité de l'entreprise sur le long terme.
01:50 La dynamique de ce qu'on appelle la RSE,
01:53 ça fait maintenant plusieurs dizaines d'années que c'est en route.
01:57 Responsabilité sociale des entreprises.
01:59 Exactement.
02:00 Responsabilité sociale, sociétale, environnementale,
02:02 ça englobe beaucoup de choses.
02:04 Il y a une accélération quasi exponentielle,
02:07 décennie après décennie, et maintenant année après année presque.
02:10 Et face à la fois aux limites planétaires
02:15 qui s'imposent à tous, et notamment aux entreprises,
02:18 face à l'acceptabilité sociale, sociétale des activités économiques,
02:24 et face aussi aux cadres réglementaires qui se contraignent de plus en plus,
02:28 ce qu'on appelle la RSE,
02:29 et en fait, ce qui est le mouvement de transition vers plus de durabilité,
02:33 c'est désormais un enjeu de survie, de pérennité pour les entreprises.
02:37 Oui, mais en 2019, avant la crise sanitaire,
02:39 ce mouvement n'était pas si massif que ça.
02:41 Une étude d'Accenture a montré que seulement 48 % des entreprises
02:45 avaient initié une démarche responsable.
02:46 Est-ce qu'il y a vraiment une accélération auprès de la crise sanitaire ?
02:49 Il y a une accélération par la crise, ça c'est sûr.
02:51 La crise sanitaire, ça a été un événement soudain, externe,
02:56 qui a mis tout le système économique et tout le système capitaliste
02:59 en fait sous tension et sous stress.
03:02 Et donc, en fait, ça a fait prendre conscience des fortes dépendances
03:06 des entreprises par rapport à leurs parties prenantes
03:08 et par rapport à l'environnement,
03:10 et ça a fait prendre conscience des fortes vulnérabilités des acteurs économiques.
03:13 Donc, ça a été un mouvement d'accélération des transitions environnementales
03:19 et des transformations des modèles.
03:20 Ça, c'est sûr, mais il ne faut pas non plus surestimer l'impact de la crise.
03:25 C'est un mouvement de long terme.
03:26 Oui, absolument, c'est un mouvement de long terme, quoi qu'il arrive.
03:28 La crise, c'est un point focal qui a un petit peu hystérisé tous ces sujets-là.
03:33 Mais on le voit après la crise, avec la crise énergétique,
03:36 les chocs géopolitiques, avec la guerre en Ukraine,
03:38 ce sont aussi des mouvements qui tendent à accélérer cette transition.
03:41 Après, de quoi est-ce qu'on parle juste quand on évoque l'entreprise responsable ?
03:45 Il y a plein de termes, il y a plein de sigles.
03:47 La RSE, la raison d'être, l'entreprise à mission, le critère ESG.
03:52 On se dit, c'est un peu flou et il y a un petit côté fourre-tout, non ?
03:55 Alors, on peut le penser.
03:57 La RSE, c'est vraiment ce qui englobe tout.
03:59 Et maintenant, ça ne veut plus dire grand-chose.
04:00 La RSE, vous l'avez dit, c'est la responsabilité sociale des entreprises.
04:04 En fait, il s'agit juste de...
04:05 C'est la première pierre à l'édifice.
04:06 Exactement.
04:07 Mais elle n'est pas contraignante.
04:08 C'est une espèce de formule
04:12 qui, quelque part, n'engage pas, au-delà de la bonne intention,
04:15 qui n'engage pas plus que ça l'entreprise.
04:16 Absolument. La RSE, ça désigne juste une transformation de modèles
04:20 et un désir de réduire son impact environnemental.
04:24 C'est le slogan, d'ailleurs, souvent.
04:25 Absolument. Ça rejoint la communication, ça rejoint aussi le marketing.
04:29 On va peut-être en parler ensuite.
04:30 La RSE, c'est vraiment quelque chose qui englobe tout.
04:33 Si on veut ensuite davantage dans l'opérationnel,
04:36 vous avez parlé de raison d'être et d'entreprise à mission.
04:38 Ça, c'est un cadre bien défini en France qui a été instauré par la loi de 2019,
04:43 la loi Pacte.
04:44 La raison d'être, ça permet à une entreprise de se définir une raison d'être,
04:48 c'est-à-dire au-delà de son but purement lucratif,
04:50 de son objet social qui est de faire du profit.
04:52 Il s'agit de dire que l'entreprise agit pour le bien commun,
04:56 pour moins d'impact négatif, davantage d'impact positif.
04:59 C'est une intention. Il y a beaucoup d'entreprises aujourd'hui,
05:01 plein, qui publient des raisons d'être.
05:04 C'est très en vogue.
05:07 C'est souvent pétri, évidemment, de bonnes intentions,
05:10 mais là encore, dans quelle mesure ça les engage ?
05:12 Alors, la raison d'être en soi, ça ne les engage pas,
05:15 si ce n'est la parole donnée,
05:17 mais les entreprises peuvent s'engager et se "lier les mains"
05:20 en devenant entreprise à mission.
05:22 Ça, c'est aussi quelque chose qui était conclu dans la loi Pacte.
05:24 C'est le cran d'après, ça ?
05:25 C'est le cran d'après pour justement s'engager
05:27 et mettre sa peau sur la table, comme on dit.
05:30 Il s'agit en fait, en devenant entreprise à mission,
05:32 c'est de modifier les statuts de l'entreprise,
05:34 c'est de définir une raison d'être,
05:36 d'accoler des objectifs sociaux et environnementaux à cette raison d'être
05:40 et de s'engager à suivre l'exécution de ces objectifs.
05:44 Avec un comité de mission ?
05:45 Absolument, un comité de mission pour certaines entreprises,
05:48 celles qui ont plus de 50 salariés.
05:50 Et en fait, ce statut d'entreprise à mission,
05:52 c'est plus qu'un élément de communication,
05:55 c'est plus qu'un badge.
05:56 C'est plus crédible, on va dire ?
05:57 C'est plus crédible et c'est vraiment lié au déploiement opérationnel de l'entreprise.
06:01 Alors, il y a une autre notion qui revient de plus en plus,
06:04 c'est celle de leadership responsable.
06:07 Il se trouve que vous avez publié une étude,
06:08 vous vous adressez justement à ce portrait robot du leader responsable.
06:13 Quelles sont les qualités qu'il doit absolument requérir ?
06:16 Absolument, on a construit une étude à l'Institut Choiseul
06:20 où on a interrogé une vingtaine de décideurs de haut niveau,
06:22 donc dirigeants d'entreprises françaises.
06:24 C'était une sorte de coup de sonde à l'instant T
06:27 pour voir comment, dans le capitalisme français aujourd'hui,
06:31 comment les dirigeants avaient pris conscience
06:33 et qu'est-ce qu'ils faisaient pour transformer leurs entreprises
06:34 vers davantage de durabilité.
06:36 Et donc, on a interrogé notamment Brice Rocher du groupe Rocher,
06:40 Bruno Poirson d'accord, Mathias Vichrat de Sciences Po,
06:42 ou Elisabeth Didier de Kering, par exemple.
06:44 Et par un certain nombre d'entretiens
06:48 et la remontée de terrain de best practice,
06:50 on a essayé de définir ce que pouvait être le leadership responsable.
06:54 Pourquoi leadership responsable ?
06:55 Parce qu'il s'agit d'engager les entreprises,
06:57 qui sont des mastodontes parfois,
06:59 vers un chemin de durabilité, de réduction d'impact,
07:02 de transformation des modèles.
07:03 Et donc, ça, ça part par le haut et ça demande une incarnation.
07:07 Mais quelles sont les qualités intrinsèques au quotidien d'un leader responsable ?
07:09 Au quotidien, le leader responsable, il se trouve en fait
07:12 dans une juxtaposition d'enjeux et d'impacts croisés.
07:16 Parce que c'est ça, en fait, la RSE, c'est prendre en compte davantage que le profit.
07:19 C'est prendre en compte toutes les relations avec les parties prenantes
07:23 dans un écosystème qui est beaucoup plus complexe.
07:25 Parties prenantes, c'est salariés, fournisseurs, clients...
07:26 Exactement. Les investisseurs institutionnels, les investisseurs privés,
07:30 l'État, le cadre réglementaire, les concurrents.
07:32 Donc, c'est beaucoup de choses.
07:33 Qu'est-ce qui pousse, qu'est-ce qui contraint les leaders à devenir plus responsables ?
07:37 Est-ce que le contexte de pénurie de main d'œuvre peut jouer aussi ?
07:41 Ou à la marge, ou réellement ?
07:43 Absolument. Je pense qu'il joue vraiment de manière centrale.
07:45 On l'a vu maintenant auprès des étudiants,
07:48 auprès de ceux qui sortent des grandes écoles aujourd'hui.
07:51 Ce n'est plus le salaire qui compte, même si en période d'inflation, il compte quand même.
07:55 Mais c'est la quête de sens et la quête de responsabilité.
08:00 On l'a vu par un certain nombre d'initiatives, notamment le manifeste pour un réveil écologique,
08:04 qui a été signé par des dizaines de milliers d'étudiants.
08:07 L'impact environnemental et social d'une entreprise aujourd'hui,
08:11 c'est un critère fondamental pour que des étudiants en sortie d'école s'y engagent.
08:16 Brice Rocher a une excellente expression dans le rapport Choiseul.
08:19 Il dit "la raison d'être d'une entreprise, c'est la raison d'y être".
08:22 Et ça pose bien le sujet, en fait.
08:23 La raison d'être, ça permet de reposer les bases d'une entreprise,
08:27 d'expliquer pourquoi on y est, pourquoi on travaille à ce projet commun,
08:30 qui est le projet de toutes entreprises et organisations.
08:32 Il y a un autre enseignement dans votre étude, c'est le fait d'adopter une stratégie RSE.
08:37 C'est gagnant aussi pour l'entreprise, parce que les salariés, on se dit,
08:40 sont plus motivés et donc plus performants eux aussi.
08:43 C'est une réalité, ça ?
08:44 Oui, c'est une réalité.
08:46 La RSE, c'est un levier de rentabilité sur la fidélisation des collaborateurs,
08:50 vous l'avez dit, sur la productivité, parce qu'ils sont plus engagés.
08:53 C'est aussi un levier de rentabilité purement économique sur justement
08:57 la gestion des ressources, l'allocation des ressources, la réduction des déchets.
09:00 Donc, ce n'est pas seulement une contrainte qui vient de l'externe,
09:04 ce mouvement de durabilité, c'est une transformation des modèles
09:07 qui est aussi rentable.
09:08 C'est ça qui est important de montrer.
09:10 Allez, merci beaucoup, Paul Gadel.
09:11 Merci à vous.
09:12 Vous êtes directeur d'études de l'Institut Choiseul.
09:14 Alors, c'est l'un des dirigeants précurseurs en matière de responsabilité sociétale.
09:18 Son groupe est l'un des premiers à avoir opté pour le statut d'entreprise à mission.
09:22 Le patron de la Maïf est notre invité.
09:27 C'est un patron qui colle bien au slogan de sa compagnie,
09:29 "Assure militant", un dirigeant engagé qui a la conviction que la performance
09:34 d'une entreprise reposera plus que jamais sur ses choix éthiques.
09:37 Pascal Demurger, bonjour.
09:38 Bonjour David Diocot.
09:38 Merci d'être là avec nous.
09:40 Directeur général de la Maïf, est-ce que quand même,
09:42 ce n'est pas plus facile d'être un patron responsable
09:45 quand on est à la tête, vous me voyez venir, d'un établissement mutualiste
09:47 et qu'on n'a pas des actionnaires à rémunérer ?
09:50 Alors, à la fois oui et non.
09:51 Non, parce que nous sommes une entreprise plongée dans la concurrence,
09:55 sur le marché de l'assurance et la concurrence est vive sur ce marché.
09:58 Derrière, en face de nous, il y a des entreprises mondiales,
10:03 des AXA, des Allianz, des Generali, qui sont de très grandes entreprises.
10:09 Et donc, on est soumis évidemment aux mêmes contraintes économiques.
10:13 Et en même temps, c'est un peu plus facile parce que
10:16 on n'a pas effectivement d'actionnaires à servir.
10:18 On n'a pas de dividendes à verser.
10:21 On n'a pas de comptes à rendre tous les trimestres.
10:24 On n'a pas de cours de bourse à défendre.
10:26 Et ça, ça change énormément de choses parce que ça veut dire qu'on n'est pas
10:30 prisonnier de court terme.
10:32 On peut diriger l'entreprise avec une perspective de long terme.
10:38 Et c'est vrai qu'il y a des choix qui sont pertinents pour l'entreprise,
10:41 pertinents, on en parlera sans doute pour la planète, pour la société,
10:45 qui nécessitent d'avoir une vision de long terme.
10:48 Bon, est-ce qu'être un patron responsable,
10:51 c'est ne pas gagner des millions d'euros par an ?
10:53 Est-ce que ça vous choque des rémunérations ?
10:55 On ne citera pas de nom de patrons du CAC 40 qui gagnent plusieurs millions ou
10:58 dizaines de millions d'euros chaque année.
11:00 Alors, la question n'est pas tant de savoir si ça me choque que
11:05 de comprendre les conséquences de ces rémunérations.
11:09 Pour moi, il y a deux sujets distincts.
11:10 Il y a d'abord, effectivement, le montant de la rémunération.
11:13 En gros, ce qu'on appelle le ratio d'équité, c'est-à-dire le rapport entre
11:18 le salaire moyen dans l'entreprise et le salaire le plus élevé.
11:21 Ce ratio d'équité, chez nous, il est de 13.
11:24 Vous l'avez défini comme ça.
11:26 Il n'y a pas de norme ?
11:28 Il n'y a pas de norme. Il n'y a pas de norme.
11:29 Il se fait qu'il est de 13.
11:31 C'est un constat.
11:31 Et en moyenne, en France ?
11:32 Et en moyenne, dans les entreprises du CAC 40, il est supérieur à 100.
11:36 Quand vous gagnez dans une journée
11:41 ce qu'un de vos collaborateurs gagne
11:44 quasiment dans une année,
11:46 je ne suis pas sûr qu'on fasse exactement partie du même corps social
11:51 de l'entreprise, qu'on ait le même sentiment d'appartenance.
11:55 Et diriger un corps social, diriger des équipes nombreuses,
12:00 quand on n'a pas cette conviction qu'on partage au fond le même destin
12:05 et la même réalité, je pense que c'est extrêmement difficile.
12:10 Avoir un leadership sur un corps social auquel
12:13 les gens n'ont pas le sentiment que vous appartenez, c'est quelque chose de très
12:16 difficile.
12:16 C'est le standard du marché aussi.
12:18 Les boîtes du CAC 40, ce sont des multinationales et les salaires sont
12:21 alignés sur d'autres multinationales, italiennes, espagnoles, américaines.
12:24 Oui, mais c'est le jeu du marché ?
12:26 C'est le jeu du marché si on veut s'y prêter.
12:28 Il y a d'excellents dirigeants qui gagnent beaucoup moins.
12:33 Regardez les entreprises publiques.
12:35 Les entreprises publiques, vous le savez, le salaire...
12:38 Plafonnet 400 000 euros.
12:39 Voilà. Alors, le plafond, pour le coup, est très bas.
12:41 Et en même temps, il y a des dirigeants de très grande qualité
12:47 à la tête des entreprises publiques.
12:48 Et c'est un des grands objectifs de la société.
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22:07 Et c'est un des grands objectifs de la société.
22:35 Et il existe des outils, focus sur l'un d'entre eux, qui impliquent toutes les parties prenantes de l'entreprise.
22:40 Et oui, changer le monde sans changer de travail, c'est le crédeau de la startup Vendredi.
22:47 Bonjour Emile.
22:48 Bonjour David.
22:49 Alors, tout démarre en 2015 et Vendredi, à l'époque, n'est qu'une association, mais son fondateur, Félix Demos, y voit grand.
22:54 Et oui, quand il fonde Vendredi, il est encore étudiant et à l'époque, des termes comme RSE, Critères ESG ou Raison d'aide des entreprises,
23:01 ce sont des termes qui évidemment ne sont pas du tout à la mode.
23:04 Lui, il a envie d'être une partie de la solution face à l'urgence sociale et environnementale.
23:09 Il est convaincu finalement qu'il faut arrêter d'opposer intérêt général et le profit de l'entreprise.
23:14 Et donc, tout commence avec les stagiaires.
23:16 Et oui, on les appelle les stages partagés.
23:18 Les entreprises peuvent proposer à leurs stagiaires de s'impliquer un jour par semaine dans des causes qui leur tiennent à cœur.
23:24 L'équation, elle est vraiment gagnante.
23:26 Les stagiaires se sentent utiles et motivés, donc plus performants.
23:29 Les entreprises, elles, sont satisfaites et du coup, demandeuses pour leurs propres salariés.
23:32 Et c'est ainsi que l'association se mue en startup avec sa propre plateforme d'engagement.
23:37 Exactement. Très vite, elle est contactée par les équipes RH et RSE des entreprises,
23:41 des grands noms comme Danone, Suez, PwC, Soprasteria, Payfit, ManoMano ou encore Swythe,
23:48 s'abonnent à la plateforme tout simplement pour être aidés dans leur démarche RSE.
23:51 Bon, notre émission aujourd'hui se place du point de vue des dirigeants.
23:55 De quels outils bénéficient-ils pour transformer leur entreprise ?
23:59 Au-delà du classique accompagnement pour se mettre en conformité avec les normes RSE,
24:04 il y a tout un soutien aux associations. C'est d'ailleurs la mission historique de vendredi.
24:09 Les collaborateurs peuvent prendre sur leur temps de travail tout en étant payés.
24:13 C'est important de signaler, c'est l'entreprise qui finance tout ça.
24:16 Cela peut aller de 1 à 10 jours par an en fonction de ce que vous accorde votre boîte.
24:20 Et le choix ne manque pas parmi les 2000 associations partenaires.
24:23 Vous pouvez par exemple donner un soutien logistique à l'association Mamama
24:27 qui vient en aide aux maires isolés, participer à la collecte de déchets
24:31 aux côtés de l'association Surf Rider ou aux distributions de repas chauds
24:35 aux côtés de la soupe populaire. Ou pourquoi pas vous engager dans des missions
24:38 un petit peu plus longues de programmes de mentorat pour aider des jeunes à s'insérer dans la vie active.
24:43 Ou tout simplement mettre vos compétences informatiques par exemple
24:46 au service de la création du site web d'une ASSO.
24:49 L'idée en creux, c'est que tout le monde mette la main à la pâte, les salariés comme les dirigeants.
24:54 Il y a un deuxième outil, Émilie, qui est important, c'est la sensibilisation des teams, des équipes.
25:00 Exactement. Ça passe par des défis ludiques et pédagogiques, des parcours fléchés,
25:04 des tutoriels, des quiz pour se sensibiliser à la biodiversité, au handicap ou encore à la parité.
25:11 C'est très facile. En plus, ça se fait en quelques clics sur son appui ou son ordi, au bureau comme à la maison.
25:16 Les salariés qui peuvent aussi être amenés à se déplacer à l'occasion des traditionnels team buildings.
25:22 On connaît tous les team buildings. La Fendretier est partenaire de l'association La Sauge
25:26 qui organise des team buildings dans des jardins urbains.
25:29 C'est un peu plus original. Le temps d'une journée, le salarié se reconnecte à la terre
25:33 en donnant un petit coup de main au jardin potager.
25:35 En plus, c'est tout bénef, ça sensibilise à la protection de la nature et ça fédère les équipes
25:39 parce qu'on jardine ensemble, entre collègues.
25:41 Autre outil qui est assez impactant et qui est assez en vogue aussi, c'est la fresque du climat.
25:45 Plusieurs collègues sont réunis dans une même pièce.
25:49 Chacun dispose de cartes avec des images, des chiffres, des mots clés, toujours en lien avec l'urgence climatique.
25:55 L'objectif, c'est de coller tous ensemble ces images sur une grande fresque en papier sur le mur
26:00 pour mesurer finalement l'impact que chaque acte individuel peut avoir sur la planète.
26:05 Au final, ça donne une belle œuvre vivante et collective qui donne finalement à réfléchir
26:10 sur sa responsabilité en tant que salarié, mais surtout en tant qu'être humain.
26:13 C'est bien beau, Emilie, toutes ces actions, mais est-ce que ça transforme vraiment les entreprises ?
26:18 Une fois de retour au bureau, est-ce que dans leur vie normale, les salariés,
26:22 est-ce qu'ils ont eu une espèce de déclic ?
26:24 Vendredi, la plateforme ne va pas nous dire le contraire.
26:27 Selon elle, les salariés sont de plus en plus impliqués, de plus en plus engagés.
26:31 D'ailleurs, ils deviennent plus exigeants et mettent plus de pression sur leurs employeurs.
26:35 Leurs employeurs, qui sont obligés un petit peu d'agir s'ils veulent retenir leurs talents,
26:39 qui donc sont beaucoup plus en quête de sens.
26:42 Des dirigeants qui d'ailleurs eux-mêmes se transforment.
26:44 La plateforme cite par exemple le cas de ce DRH qui avait lancé un défi sur la parité homme-femme
26:49 et qui avait constaté au moment de ce défi qu'il y avait encore des inégalités persistantes dans sa boîte.
26:53 Du coup, aujourd'hui, il fait bouger les pratiques, il fait bouger les lignes chaque mois
26:57 avec des ateliers de sensibilisation, avec toutes ces équipes.
27:00 Donc voilà un exemple, effectivement, de transformation de l'entreprise.
27:03 Voilà, vendredi, c'est tous les jours. Merci beaucoup, Emilie.
27:06 Voilà, c'est la fin de Pourvu que ça dure, l'émission qui rend les co-responsables sur Public Sénat.
27:10 Émission à voir ou revoir sur Public Sénat.
27:12 Il y a du replay, bien sûr, sur publicsena.fr. Rendez-vous dans deux semaines.
27:16 [Musique]
27:29 Pourvu que ça dure, vous a été présenté par Ecodds,
27:33 éco-organisme qui agit pour une économie respectueuse de l'environnement.

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