Jane Birkin, à jamais l'Anglaise préférée des Français
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Transcript
00:00 Un grand sourire, des yeux bleus, une frange et un accent so british.
00:04 Jane Birkin est décédée aujourd'hui.
00:06 À 76 ans, l'actrice et chanteuse britannique a été retrouvée morte ce matin dans son appartement parisien.
00:11 Sa santé était fragile depuis plusieurs mois déjà.
00:15 Retour sur sa vie avec Marie Gickel.
00:18 Des yeux en amande d'un bleu profond qui se dévoilent sous une frange.
00:27 Un bras Serge Gainsbourg, à l'autre un panier en osier.
00:30 Abandonné plus tard pour un sac de luxe iconique qui portera son nom.
00:34 Voici l'image que l'on gardera de Jane Birkin.
00:36 Et bien sûr le son, celui de sa voix fluette à l'accent charmant et éternel.
00:41 Une icône anglaise du chic à la française.
00:46 Jane Birkin, indissociable de Gainsbourg, qu'elle rencontre à 22 ans en 1968
00:51 pour partager l'affiche du film slogan.
00:53 Elle délaisse son Londres natal pour entamer une vie festive à Saint-Germain-des-Prés
00:58 avec Serge et sa fille Kate, née de son premier mariage avec le compositeur John Berry.
01:03 Dans les années 70, de compagne, elle deviendra la muse de Gainsbourg,
01:07 provocatrice et amoureuse dans « Je t'aime, moi non plus ».
01:11 Androgyne inaccessible dans « Melody Nelson ».
01:15 Ça, c'est l'histoire de Melody Nelson.
01:21 De ce mariage mythique naît Charlotte Gainsbourg qui consacra l'année dernière
01:25 un documentaire à sa mère et à leur relation fusionnelle.
01:28 Jane Birkin marque aussi le cinéma dans les années 70.
01:31 On se souvient d'elle dans « La Piscine » aux côtés d'Alain Delon
01:34 ou filmée par Agnès Varda et Jacques Doyon qui deviendra son compagnon.
01:39 Un impair, un jean pas de def, ses cheveux relevés,
01:42 séparé de Serge Gainsbourg dans les années 80,
01:45 Jane Birkin reste sa plus fidèle interprète même après sa mort.
01:49 J'avoue, j'en ai pas fait pas vaut, mon amour.
01:53 Puis c'est une vie loin des paillettes, rythmée par quelques concerts,
01:57 mais une vie brisée par la disparition de sa fille Kate il y a 10 ans.
02:01 Jane Birkin éternelle discrète demeurera l'incarnation des sixties
02:06 et une artiste légendaire.
02:07 Ex-fan de sixties, petite baby doll.
02:11 Marie Gickel, spécialiste culture pour Europe 1
02:15 et dès l'annonce de la mort de Jane Birkin,
02:17 beaucoup de fans se sont rassemblés rue de Verneuil
02:19 devant la maison où elle a habité avec Serge Gainsbourg.
02:22 Maxime Gondelot, bonsoir.
02:24 - Bonsoir.
02:25 - Devant cette ancienne maison de Jane Birkin, l'émotion commence à monter.
02:29 - Oui, je suis pile devant dans le cinquième arrondissement de Paris,
02:32 là où elle a habité avec Serge Gainsbourg pendant 11 ans.
02:34 De plus en plus de fans nous l'avaient dit viennent lui rendre hommage.
02:37 C'est comme Mado par exemple qui l'a vu toute sa vie.
02:40 - C'est une très grande tristesse.
02:44 Je l'ai connue depuis très très longtemps.
02:47 J'avais une boulangerie pas très loin.
02:49 Donc elle venait avec son petit Pagny et sa petite Charlotte.
02:52 Et après c'est Charlotte qui venait avec son petit Ben à la boulangerie.
02:56 Donc c'est un peu notre famille.
02:57 - Qu'est-ce que vous vous retenez d'elle du coup ?
02:59 - Sa gentillesse, sa simplicité, sa générosité.
03:03 Elle était humble.
03:05 - Comédienne, réalisatrice, chanteuse et interprète,
03:07 mais bien plus que tout cela pour Ariane qui voyait en elle
03:10 une femme en avance sur son temps.
03:12 - C'était une femme magnifique qui avait un charme fou,
03:15 qui a incarné une sorte de féminisme avant-gardiste.
03:20 Elle a quand même joué dans différents films.
03:23 Elle a chanté, elle a continué à chanter.
03:25 Et je trouve ça assez extraordinaire sur la longévité
03:27 et de continuer à être aimée et aussi appréciée par des gens
03:31 beaucoup plus jeunes qui n'ont pas connu la période
03:33 où elle était au top de sa gloire.
03:35 - Ce qui est sûr c'est que les gens continuent d'arriver ici.
03:38 Toute la soirée, touristes, voisins et fans sont attendus.
03:41 Des fleurs sont déposées devant le portail.
03:43 Certains laissent un mot sur le mur du bâtiment en souvenir.
03:46 Beaucoup d'émotions pour d'autres émus jusqu'aux larmes.
03:48 - Maxime Gondelot en direct de la rue Verneuil à Paris pour Europe 1.
03:52 Et pour évoquer la vie de Jane Birkin,
03:54 nous recevons Didier Barbelivien.
03:56 Bonsoir.
03:57 - Bonsoir.
03:58 - Vous êtes auteur, chanteur, compositeur, interprète.
04:02 Jane Birkin, morte, on le rappelle aujourd'hui, à l'âge de 76 ans.
04:05 Elle incarne une époque ?
04:07 - Oui, elle incarne la fin des années 60, les années 70.
04:14 Mais ce qui a été merveilleux, c'est la carrière qu'elle a faite.
04:17 Vous entendez les témoignages du public.
04:20 Et le public ne se trompe jamais.
04:23 Il avait trouvé...
04:25 Birkin, c'est une star en bas de chez vous.
04:27 Vous voyez ?
04:28 Elle était tellement simple, tellement cool.
04:31 Et c'était une star.
04:32 - Et le public ne se trompe jamais.
04:35 Il en avait fait l'anglaise préférée des Français.
04:38 Son succès en France, il doit beaucoup à ce charme très british.
04:42 - Oui, ça faisait partie d'elle.
04:46 Dans les chansons légères, elle était craquante.
04:50 Dans les chansons avec des textes magnifiques,
04:53 elle était extrêmement séduisante aussi.
04:57 Qu'est-ce que vous voulez ?
04:59 Elle a eu tout, tout le temps.
05:02 Après, elle a évolué vers un autre cinéma,
05:05 avec Doyon, vers le théâtre.
05:07 Je pense qu'elle est une star.
05:09 Vous verrez, il restera énormément de Jane Birkin.
05:12 Ce n'est pas quelqu'un d'anodin.
05:14 Ce n'était pas que les géries de Gainsbourg.
05:17 Ils étaient à 50/50 sur leur réussite ensemble.
05:22 - Et elle aimait, Jane Birkin, être une muse.
05:24 C'est ce qu'elle aimait aussi.
05:26 - Oui, parce que je pense qu'elle a inspiré à Gainsbourg
05:30 ses plus belles chansons.
05:32 Pour moi, il y a deux albums inoubliables.
05:35 C'est l'histoire de Melody Nelson,
05:37 qui au départ, effectivement, avait mal démarré.
05:40 Et maintenant, elle est un disque culte.
05:42 Et l'album Babylon in Babylon,
05:44 qui est un chef-d'oeuvre absolu
05:46 de la première à la dernière chanson.
05:49 - Et entretenir cet héritage de Serge Gainsbourg,
05:51 ce n'est pas aussi une mission qu'elle s'était donnée
05:53 après le décès de l'artiste ?
05:56 - Oui.
05:58 Et puis, qu'est-ce qui lui collait mieux que ces chansons-là ?
06:01 Je veux dire,
06:03 elle lui collait tellement qu'on aurait pu penser
06:06 qu'elle les avait écrites elle-même.
06:08 Quand on entend les deux sous-titres,
06:10 Babylon in Babylon,
06:12 tellement Jane B, sa première chanson,
06:14 elle était magique.
06:18 Vous avez passé tout à l'heure un extrait de Jane B.
06:21 Tout de suite, elle est différente.
06:24 - Elle est devenue une icône, Jane Birkin, vous l'avez dit.
06:27 Elle existe en dehors de Serge Gainsbourg.
06:29 Elle a vraiment sa propre aura
06:31 dans l'univers culturel français ?
06:35 - Je pense.
06:36 Et puis, elle a pu continuer ses concerts.
06:39 Au début, on a beaucoup raillé sa voix,
06:42 mais on a eu tort,
06:43 parce que c'est une chanteuse parfaite.
06:45 Elle est en place, elle chante juste tout le temps.
06:49 Moi, j'ai vu beaucoup de retransmissions de ses concerts
06:51 à la télé encore il n'y a pas très longtemps.
06:54 Il y avait, je pense, une thématique sur elle,
06:57 je ne sais plus si c'est Netflix qui a fait ça ou qui,
07:00 ou quoi.
07:01 Mais j'ai vu ça, j'ai vu le film
07:04 que sa fille Charlotte a fait d'elle,
07:06 a fait sur elle,
07:08 qui était d'une émotion absolue.
07:10 Je pense que ça a été quelqu'un d'une grande, grande sincérité,
07:14 d'une grande simplicité, d'une grande sincérité.
07:16 J'en parle d'autant plus facilement
07:18 que je ne l'ai jamais rencontré.
07:20 Vous voyez, moi, j'ai l'œil du public sur une artiste comme ça.
07:23 - Merci Didier Barbolivien pour votre éclairage
07:26 sur la vie de Jane Birkin.
07:28 Et je rappelle que nos auditeurs vous retrouvent
07:30 tous les samedis de 10h à 11h dans Les Étoiles d'Europe.