Les 4 vérités - Sylvain Maillard

  • l’année dernière
Sylvain Maillard, 1er vice président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale est l'invité des 4 vérités. 




Les nuits du 13 et 14 juillet ont été calmes malgré les craintes. Cela a été un grand soulagement pour tous. Plus de 45 000 policiers et gendarmes étaient présents sur le terrain pour s’assurer que
les Français aient un moment « calme et serein ». Certains élus et policiers estiment que ce retour au calme a été causé par des dealers. Ceux-ci auraient demandé l’arrêt des émeutes car cela gênait leur traffic. « Il y a une vraie réponse policière et pénale extrêmement forte » explique le vice président du groupe renaissance de l’assemblée nationale. Un grand nombre de délinquants s’adonnaient à brûler les édifices publics et commerces. De plus, l’ensemble de la chaine judiciaire était présente le dimanche suivant et avaient jugé une grande partie des personnes qui avaient été arrêtés avec des peines « extrêmement sévères ». Pour Sylvain Maillard, le calme revient
facilement lorsqu’il y a une réponse rapide de la justice. Un projet de loi a été voté la semaine dernière qui permettra à la justice d’avoir plus de juges et de greffiers.






Après les émeutes, loi d’urgence sur les reconstructions 




8 000 à 10 000 jeunes se sont adonnés à piller et bruler leurs écoles pendant 3-4 jours. Face à cela, des policiers ont eu une réponse extrêmement forte. 98% de ces jeunes étaient des garçons avec une moyenne d’âge de 17 ans. « c’est un type d’émeute qui est très différent de ce que nous avons pu connaitre auparavant » explique l’invité du plateau des 4 Vérités.
La semaine prochaine, une loi d’urgence pour faciliter la reconstruction avec les violences urbaines peut être votée au Sénat. Le texte permettra l’accélération des procédures pour la reconstruction des bâtiments publics. Le zéro reste à charge pour les collectivités locales reste
important. L’État souhaite les supporter financièrement. Cependant, certaines collectivités « qui ont les moyens » paieront pour partie. Avec plus de 200 écoles qui ont brulé, la reconstruction rapide est nécessaire. Les PME et particuliers ont aussi été touchées par ces émeutes. Tous ne sont pas couverts par les assurances notamment pour la perte d’exploitations. Les assureurs se seraient mobilisés très rapidement pour baisser le niveau des franchises et rebrousser les commerçants qui
avaient été impacté. La france insoumise souhaite faire une proposition de loi sur un fond d’indemnisation qui sera géré par l’État et un fond de solidarité pour les PME.
Après la crise des retraites, la fin des 100 jours arrive. Selon le sondage Le Figaro, 78% des personnes sondées estiment qu’Emmanuel Macron n’a pas atteint ses objectifs d’apaiser le pays. La reforme des retraites s’appliquera le 1er septembre. Une revalorisation des petites pension est prevue. Un accord interprofessionnel du partage de la valeur a été voté, celui-ci avait été nolisé pendant la réforme des retraites par les partenaires sociaux. Beaucoup de français n’en sont pas convaincus.

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Transcript
00:00 Sylvain Maillard, bonjour.
00:05 Bonjour Catherine Meyerallais.
00:06 Malgré les craintes, les nuits du 13 et 14 juillet ont été calmes, c'est le soulagement ?
00:11 Oui, bien sûr. D'abord je voudrais remercier toutes les forces de police,
00:15 plus de 45 000 policiers, gendarmes qui étaient sur le terrain
00:19 pour assurer à nos compatriotes de pouvoir passer un moment autour du 14 juillet,
00:23 calme, serein, dans les balles populaires, les balles des pompiers,
00:27 auprès des feux d'artifice, ça s'est bien passé.
00:30 Alors comment vous expliquez ce retour au calme ?
00:32 Certains élus, certains policiers estiment que ce sont les dealers
00:36 qui auraient demandé l'arrêt des émeutes parce que cela gênait leur trafic
00:40 ou bien c'est la réponse policière et pénale ?
00:43 Il y a une vraie réponse policière et pénale extrêmement forte.
00:47 D'abord, 45 000 policiers qui étaient sur le terrain
00:51 et qui ont permis d'arrêter bon nombre des délinquants,
00:55 qui s'est donné à brûler nos édifices publics entre autres,
00:59 ou les commerces, ou piller.
01:01 Et puis une réponse pénale immédiate.
01:03 Et là je salue la mobilisation des parquets,
01:05 de l'ensemble de la chaîne judiciaire, les juges, les greffiers,
01:09 qui ont été là dès le dimanche qui a suivi.
01:11 On jugeait en comparution immédiate bon nombre d'entre eux avec des peines,
01:15 je le dis, extrêmement sévères.
01:17 C'est ça qui a joué selon vous essentiellement ?
01:19 Oui bien sûr, quand vous avez une réponse rapide de la justice,
01:23 évidemment c'est beaucoup plus efficace.
01:25 Je crois que c'est ce que demandent nos concitoyens,
01:27 c'est de la célérité dans la justice.
01:29 D'ailleurs je note que la semaine dernière,
01:32 nous avons voté un projet de loi sur la justice
01:34 qui nous permettra d'avoir plus de juges et plus de greffiers.
01:38 Est-ce qu'il ne faut pas une réponse plus large ?
01:40 Parce que c'est un malaise profond qui s'est exprimé
01:42 lors de ces violences policières.
01:44 Est-ce que là, il y a un nouveau plan pour les quartiers en difficulté
01:47 qui pour l'instant est exclu ?
01:49 Ce ne sont pas des violences policières,
01:50 ce sont des violences urbaines.
01:53 Ce sont des 8 000 à 10 000 jeunes
01:57 qui se sont adonnés à piller, à brûler leurs écoles
02:02 pendant 3 jours, 4 jours,
02:04 avec des policiers qui ont eu une réponse extrêmement forte.
02:07 Je note, parce que c'est difficile de donner une réponse immédiate,
02:11 on note qu'il y a quand même 98% de garçons,
02:13 une moyenne d'âge de 17 ans, donc extrêmement jeunes.
02:16 Il faudra une réponse, très clairement.
02:18 On s'est donné un peu de temps pour bien comprendre
02:21 le phénomène et ce qui s'est passé,
02:23 mais on voit que c'est un type d'émeute
02:24 qui est très différent de ce que nous avons connu auparavant.
02:27 La suite, c'est la semaine prochaine au Sénat et à l'Assemblée.
02:31 Il y a une loi d'urgence pour faciliter la reconstruction
02:33 après les violences urbaines.
02:35 Le texte va permettre notamment une accélération des procédures
02:38 pour la reconstruction des bâtiments en public.
02:41 Est-ce que vous pouvez garantir un zéro reste à charge
02:44 pour les collectivités locales ?
02:45 Certains sont inquiets.
02:46 Oui, l'idée c'est de les accompagner,
02:48 mais ce projet de loi, avant tout,
02:50 il est là pour accélérer les procédures.
02:52 Très simplement, pour tous nos téléspectateurs,
02:55 une école, beaucoup d'écoles ont brûlé,
02:57 plus de 200 écoles ont brûlé partiellement ou totalement.
03:00 Il nous faut les reconstruire le plus rapidement possible
03:02 et chaque semaine est importante.
03:04 Les maires qui ont été invités la semaine dernière,
03:07 il y a deux semaines, pardon, auprès d'Emmanuel Macron,
03:09 les maires qui ont subi ces violences urbaines,
03:13 l'ont dit et répété, il nous faut aller plus vite.
03:15 Sinon, si nous sommes dans des procédures classiques,
03:17 nous allons mettre plusieurs années à tout reconstruire,
03:19 les bâtiments en public.
03:20 Donc, nous allons aller plus vite,
03:22 déroger aux différents codes de la construction
03:25 et nous permettre d'aller,
03:27 d'avoir en quelques mois ou une année,
03:30 de pouvoir reconstruire l'ensemble.
03:32 Donc oui, nous allons accompagner, pardon,
03:34 je vais aller jusqu'au bout de votre question,
03:35 nous allons accompagner financièrement les collectivités.
03:37 Il y a aussi les assurances.
03:39 L'idée, elle est très simple,
03:40 c'est que personne ne sera laissé au bord du chemin.
03:43 Ceux qui ont les moyens,
03:44 des collectivités, il y en a,
03:46 des collectivités qui sont en très bon état financier,
03:48 payeront pour partie.
03:50 Et puis le reste, ce sera évidemment l'État.
03:52 Alors, pour les PLME et les particuliers,
03:54 il y a les assurances, mais tous ne sont pas couverts,
03:57 notamment pour la perte d'exploitation.
03:59 Est-ce que là, il n'y a pas un risque de manque à gagner ?
04:01 D'abord, je voudrais saluer aussi les assureurs
04:03 qui, pour une fois, je le dis,
04:05 parce que j'ai dit souvent qu'ils ne se mobilisaient pas assez vite,
04:07 se sont mobilisés extrêmement rapidement
04:09 pour baisser le niveau des franchises
04:11 et pour pouvoir rembourser le plus vite possible
04:13 les commerçants qui ont été impactés.
04:15 Est-ce qu'il y aura de la perte de chiffre d'affaires ?
04:17 Vous l'avez dit, certains sont assurés dessus,
04:19 sur la perte de chiffre d'affaires, d'autres non.
04:22 Vous avez raison, ça dépend des contrats.
04:24 Nous regarderons les cas les plus difficiles.
04:27 Je suis certain que les collectivités aideront aussi
04:30 les commerces qui sont stratégiques.
04:31 Moi-même qui suis député de Paris,
04:33 on sait que certains commerces sont stratégiques.
04:35 Ceux qui ont été abîmés,
04:37 qui n'ont pas les moyens de repartir, nous les aiderons.
04:39 Alors justement, la France Insoumise, elle, elle prévoyait,
04:42 elle prévoit, elle va proposer une proposition de loi
04:45 pour un fonds d'indemnisation qui soit géré par l'État
04:47 et un fonds de solidarité pour les PME.
04:49 Est-ce que ça n'aurait pas permis, justement,
04:50 de mieux indemniser les commerçants
04:53 et les particuliers qui seraient mal assurés ?
04:56 D'abord, avec un sourire, de voir que la France Insoumise
04:58 s'occupe des commerçants, c'est quand même assez baroque
05:00 après une année où ils n'ont fait que taper sur eux.
05:03 Mais moi, ce que je crois, c'est que d'abord,
05:06 regardons ceux qui vont être en difficulté.
05:09 Après le passage des assurances,
05:11 après le fait de repartir dans l'activité,
05:13 nous regarderons bien distinctement ceux qui ont des difficultés
05:16 et ceux qui n'en ont pas.
05:17 Je crois que ça ne sert à rien de faire des grandes annonces de fonds
05:20 dans la mesure où les assurances sont là
05:22 et chacun d'entre eux est d'ailleurs assuré pour cela,
05:25 dans ce type de cas de figure.
05:27 Alors aujourd'hui, il y avait donc la France Insoumise et l'EVR
05:31 qui avaient prévu une manifestation contre les violences policières,
05:35 manifestation interdite par le ministère de l'Intérieur.
05:37 Est-ce que cette interdiction,
05:39 ce n'est pas un petit peu mettre de l'huile sur le feu,
05:41 c'est ce qu'ils estiment ?
05:43 Le même collectif, pour Adama Traoré,
05:48 avait déposé déjà une demande de manifestation
05:51 qui a été refusée par le préfet,
05:53 mais aussi par le juge,
05:54 car ils avaient contesté devant le juge.
05:56 Donc je note qu'une fois de plus,
05:58 et c'est assez logique que le préfet refuse ces manifestations,
06:01 qu'ils aillent devant le juge s'ils estiment être entravés.
06:06 Moi, ce que je crois que c'est important,
06:08 on est dans un temps d'apaisement,
06:09 il est essentiel que des manifestations,
06:12 quand elles ont lieu, elles soient non violentes.
06:14 On arrive aux 100 jours décrétés par Emmanuel Macron
06:17 après la crise des retraites pour apaiser le pays.
06:20 Alors il y a un sondage Le Figaro,
06:22 78% des personnes sondées estiment
06:25 qu'Emmanuel Macron n'a pas atteint ses objectifs d'apaiser le pays.
06:28 Est-ce que ce n'est pas un constat d'échec ?
06:30 Regardons d'où nous partons.
06:32 On partait d'une situation bloquée avec les syndicats,
06:34 avec de grandes manifestations.
06:36 Et nous sommes passés,
06:38 nous sommes plus loin dans l'écriture politique.
06:41 Je crois que les Français ont compris,
06:44 ont accepté le fait qu'il y a une réforme des retraites
06:47 et qu'il s'applique dès le 1er septembre,
06:49 avec d'ailleurs une revalorisation des petites pensions,
06:51 et je m'en réjouis.
06:52 Mais dire que nous avons avancé pendant 3 mois.
06:55 On a voté un accord interprofessionnel
06:57 du partage de la valeur,
06:59 qui avait été négocié d'ailleurs pendant la réforme des retraites
07:02 par les partenaires sociaux.
07:03 Nous l'avons remis dans la loi, mot pour mot,
07:06 ça nous l'avons voté.
07:07 Et puis nous avons avancé sur...
07:08 Et nous les Français ne sont pas convaincus,
07:09 comment vous l'expliquez ?
07:10 Comment vous expliquez ce décalage ?
07:11 Je pense qu'il y a tout simplement aussi un temps,
07:14 évidemment, de sortie de cette crise qui a été difficile,
07:19 et puis de repartir dans une trajectoire plus forte.
07:23 Moi je note sur le terrain,
07:25 on a plutôt une envie,
07:27 les concitoyens nous disent,
07:29 on a plutôt une envie d'avancer,
07:31 plutôt que de rester sur un blocage,
07:33 et de dire que les négociations avec les syndicats sont reparties.
07:36 On travaille sur la suite,
07:37 entre autres sur l'emploi senior.
07:39 Je crois que c'est une des grandes attendues
07:41 de nos concitoyens dès la rentrée.
07:43 C'est Elisabeth Borne qui doit incarner la suite ?
07:46 Ce n'est pas à moi de le choisir,
07:48 c'est au président de la République de faire son équipe.
07:49 Mais moi je souhaite,
07:50 vous savez très bien que c'est notre chef de majorité,
07:54 et puis elle est très appréciée des députés,
07:58 dont j'ai l'honneur d'accompagner,
08:02 en tout cas de la renaissance.
08:03 Pour moi, je crois que c'est la bonne personne
08:06 pour continuer le travail.
08:07 Pourtant 65% des Français estiment qu'elle doit partir,
08:09 selon toujours ce même sondage.
08:11 Oui, chacun peut avoir son opinion,
08:14 je travaille au quotidien avec elle.
08:15 Elle est la bonne personne, me semble-t-il,
08:18 mais c'est encore au président de la République de choisir.
08:19 Est-ce qu'il ne faut pas un second souffle aujourd'hui, malgré tout ?
08:24 Le second souffle, vous savez, on en parle toujours en politique.
08:27 Ce qu'il faut, c'est que les réformes puissent être d'abord votées,
08:31 puissent s'accomplir, et faire en sorte que chaque ministre
08:34 fasse bien attention que ce que nous votons à l'Assemblée nationale
08:36 s'applique sur le terrain, ce qu'on appelle le dernier kilomètre.
08:39 Je crois que c'est aussi ce qu'attendent les Français,
08:40 c'est que ce que nous votons doit s'incarner dans leur quotidien.
08:45 Là-dessus, on peut toujours progresser.
08:47 Évidemment, je crois que c'est à nous de faire attention.
08:50 J'y mets les députés et la majorité, évidemment, dans le lot.
08:54 Il nous faut être très attentifs sur l'application.
08:56 On a voté déjà beaucoup de choses.
08:58 Parfois, il y a des choses qui ne sont pas perceptibles
09:00 par nos concitoyens.
09:01 Faisons-y attention.
09:02 Il y a un texte qui est très attendu,
09:04 c'est la loi immigration qui a été reportée à plusieurs reprises.
09:07 Est-ce qu'un accord avec LR est possible ?
09:10 Écoutez, cette loi est essentielle.
09:13 D'abord, parce qu'elle permettra de faire en sorte, entre autres,
09:17 que les OQTF, les obligations de quitter le territoire,
09:20 soient mieux appliquées, soient plus efficaces.
09:22 Ceux qui n'ont pas vocation à rester en France doivent repartir.
09:25 Mais aussi, il y a un volet d'accompagnement de ceux qui travaillent,
09:28 doivent pouvoir être sécurisés dans leur travail,
09:30 et donc de régularisation.
09:31 Je crois qu'elle est très radicale sur les deux pans.
09:33 Est-ce qu'un accord avec LR est possible ?
09:35 Vous savez quoi ? Je crois que nous aurons un accord plus large
09:37 avec, évidemment, des députés LR,
09:39 mais j'espère aussi des députés de la gauche,
09:41 qui ne pourront pas voter contre ce volet-là,
09:43 parce qu'ils savent que c'est la réalité.
09:44 Plus une entreprise, plus un service public
09:46 ne peut fonctionner sans des étrangers qui travaillent en son sein.
09:51 Donc c'est essentiel qu'on puisse appliquer
09:54 et qu'on puisse voter dans les mois qui viennent de cette loi.
09:56 Juste, il nous reste quelques secondes.
09:58 22e journée de grève au JDD,
10:01 voté à 96% par les journalistes.
10:03 Est-ce que vous comprenez que les journalistes
10:05 fassent grève pour s'opposer à l'arrivée de Geoffroy Lejeune,
10:08 qui est donc marqué à l'extrême droite ?
10:10 Moi, je ne donne jamais mon avis sur les journalistes
10:12 et le travail des journalistes.
10:14 Ce que je note, c'est qu'il nous faut travailler,
10:15 nous avons commencé dessus,
10:17 à rendre encore plus indépendantes les rédactions.
10:20 Et donc pourquoi pas mettre en place un mécanisme
10:23 qui ferait en sorte que les rédactions choisiraient
10:25 et donc voteraient en interne leurs directeurs de rédaction.
10:30 C'est quelque chose sur lequel nous travaillons
10:31 et on fera des propositions dans les semaines qui viennent.
10:33 Merci.

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