Élisabeth Borne a présenté ce jeudi le volet régalien du plan anti-émeutes du gouvernement devant 500 maires rassemblés à la Sorbonne, en réponse aux violences du mois de juin, qui avaient fait suite à la mort de Nahel, jeune homme tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre. Parmi les mesures annoncées: la responsabilité financière des parents de mineurs ayant causé des dégradations et la possibilité d’un “encadrement de jeunes délinquants par des militaires”.
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00:00 Monsieur le maire, est-ce que vous êtes convaincu par les annonces de la première ministre ?
00:03 Ecoutez, pas vraiment. On a vu globalement un certain nombre de mesures.
00:11 Oui, le spectre est assez large sur tout ce qui est régalien, etc.
00:18 Mais franchement, je ne suis pas sûr, pour reprendre les mots précédents,
00:23 que demain, si on assiste à une poussée de fièvre, ça résolve grand-chose.
00:29 C'est sûr que là, on est un peu dans un constat d'échec.
00:33 Vous savez, quand vous avez eu votre mairie brûlée, comme c'est mon cas,
00:37 et notamment le CCAS, le Centre Communal d'Action Sociale, qui a complètement disparu en fumée,
00:43 on se demande que faire.
00:46 Et en tous les cas, tout le train de mesure, responsabiliser l'ensemble des deux parents,
00:53 essayer de mieux encadrer, on allait voir ce qu'on allait voir en matière judiciaire,
00:58 des policiers, on en aurait beaucoup plus, la police municipale impliquée, etc.
01:03 Mais enfin, si vous voulez, moi, je n'ai pas la sensation d'avoir une réponse immédiate.
01:08 Or, ça fait quatre mois que les faits ont eu lieu, et à ce stade,
01:13 je n'ai pas de réponse qui puisse peser.
01:17 Qu'est-ce qu'il fallait faire ? Vous êtes sur le terrain, M. le maire.
01:21 Donnez-moi une mesure concrète que vous avez pu constater sur le terrain,
01:26 en disant "Tiens, il faudrait faire ça".
01:28 J'en ai deux.
01:30 Moi, j'en ai deux.
01:32 La première, c'est donner au maire l'attribution des logements sociaux,
01:36 parce que tous les incendiaires venaient des mêmes secteurs.
01:39 Donc, il faut qu'on puisse, cache d'escalier par cache d'escalier,
01:43 comme on sépare les élèves turbulents,
01:46 arriver à mieux répartir les implantations des familles dites à problème.
01:51 Première mesure, donc donner le pouvoir au maire.
01:55 Cela, ils savent qui mettre où, de façon à ce qu'on rétablisse le bien-vivre ensemble.
02:01 Et puis, deuxièmement, on a des secteurs, parce qu'il est dit classiquement
02:06 que globalement, c'est toujours un peu les mêmes secteurs
02:09 qui sont affectés par les émeutes, enfin d'où viennent les émeutiers,
02:14 et aussi d'où vient le trafic de drogue et où se trouve le trafic de drogue.
02:18 On a bien des lieux clairement identifiés, qu'on appelle des ghettos,
02:21 qui doivent être traités à la hauteur des enjeux.
02:24 Et donc là, l'État doit apporter des réponses.
02:27 Il n'est pas nécessaire d'engager des plans extraordinaires,
02:30 mais lorsqu'on fait des diagnostics précis en matière d'urbanisme,
02:34 on doit savoir que tel endroit doit être traité,
02:38 c'est-à-dire qu'on puisse recomposer l'urbanisme et offrir des conditions de vie
02:43 qui concentrent moins toutes les difficultés,
02:47 parce que les foyers viennent toujours des mêmes endroits.