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MusiqueTranscription
00:00 Son mariage avec Sylvie plaçait Johnny devant un double défi.
00:09 Il n'avait protégé jusqu'ici que le petit garçon oublié de la Trinité.
00:14 Désormais il y aurait une et peut-être deux personnes de plus à abriter.
00:18 En rentrant à la caserne, il envia les garçons sans histoire qui allaient en chantant au
00:31 devant de la ville.
00:32 Le jour arriva enfin où il put annoncer à sa jeune épouse l'heure de sa libération.
00:51 Il enfourcha l'énorme moto rouge que toute la caserne lui enviait et fonça à 200 à
01:01 l'heure vers Paris.
01:06 On était en pleine campagne électorale.
01:10 De Gaulle tendait la main aux jeunes et François Mitterrand attendait son heure.
01:19 Pendant que la France restituait son pouvoir aux géants, un autre monstre sacré, plus
01:26 futile mais tout aussi célèbre, s'envolait vers l'Amérique.
01:33 Après Tintin et De Gaulle, Brigitte Bardot triomphait de sa peur des avions et subjuguait
01:41 la presse américaine.
01:42 Sylvie posait pour "Salut les copains".
01:52 Les journalistes de la bible des yéyés pressentaient qu'il fallait modifier l'image des idoles.
02:03 On commença à tailler en grande cérémonie les couettes qui avaient fait la célébrité
02:09 de Sheila.
02:10 Sylvie travaillait très dur à se forger l'image sans concession d'une grande professionnelle.
02:23 Or la date de l'accouchement approchait et Johnny se sentait abominablement écartelé
02:35 entre les devoirs de la paternité et la nécessité de reprendre son ascension.
02:40 Sylvie tentait de le rassurer mais Jean-Philippe gardait au coeur un gouffre sans fond de désespoir
02:46 et de trahison.
02:47 Enfin le grand jour arriva.
02:52 Johnny rentra en catastrophe de Milan, épuisé par une longue tournée en Italie.
02:59 La découverte de son fils le métamorphosa.
03:01 Une immense chaleur intérieure vaporisait d'un coup ses craintes, ses doutes et ses
03:07 hésitations.
03:08 Pour Sylvie il va bien, elle est très fatiguée, elle dort pour l'instant mais elle va bien.
03:14 C'est un accouchement difficile.
03:15 Oui c'est difficile.
03:16 C'est assez pénible.
03:17 Bon, il est en forme ? Ah bah lui il se porte, c'est le plus fort de tous je crois.
03:22 Le plus fort de tous, combien fait-il ? 3,50 kg.
03:25 Bon alors le panneau c'est donc David, il n'y a pas de problème.
03:28 Comment vous l'avez appris ? Jean-Pierre Bloch qui est entre d'abord.
03:31 Je me suis dit, c'est un fils.
03:32 Je sais que Sylvie est fatiguée.
03:33 Vous repartez, vous ne laissez pas son père.
03:34 Pour la première fois il repoussa les caméras.
03:41 L'enfant David rejoignait pour toujours l'enfant Jean-Philippe dans le secret de son cœur.
03:48 Il emporta sa photo comme un talisman car son public se transformait dangereusement.
03:54 En 1965, un prophète barbu émergeant des obscurs maquis de Cuba prenait la première
04:00 place au paradis agité de la contestation.
04:03 Il s'appelait Che Guevara.
04:05 C'était le frère de sang de Fidel Castro, leader d'une révolution grandiose et mystérieuse
04:11 comme une ouverture d'opéra.
04:13 Son image flotta bientôt dans le monde entier sur toutes les manifestations d'étudiants.
04:33 Comment retrouver un second souffle face à la vague de non-violence au mouvement pisciné
04:40 de la révolution française ?
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05:03 de la révolution française ?
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07:21 de la révolution française ?
07:22 Il ne nous regarde pas tellement, par contre ce qui nous intéresse c'est sur le plan purement professionnel.
07:27 Les salles éther qui sont un peu plus hostiles quelquefois.
07:30 Vous n'avez pas l'impression qu'on vous attendait au virage ?
07:33 Dans ce métier là on vous attend toujours au virage, ça fait sept ans que je chante, ça fait six ans et demi comme dis Alidé, il y en a pas six moi.
07:40 Il avait remporté une nouvelle victoire à l'Olympia.
07:43 Sylvie revenait. Mais l'angoisse existentielle de Jean-Philippe empêchait Johnny de croire au renouveau du bonheur.
07:51 Il se réfugia dans la vitesse qui avait coûté si cher à James Dean.
07:57 Avec son Isota qui tournait à 305 chrono, il accumulait accidents et bagarres.
08:03 Sylvie tenta de le calmer, rien n'y fit.
08:07 Il s'obstinait à chercher, dans les bagarres dignes du temps des blousons noirs, un punch que son talent l'avait déjà rendu.
08:13 Il ne trouva que des plaidoiries et des tribunaux sans gloire.
08:17 "Au cours de cette cousée blessure vous avez rencontré votre antagoniste."
08:20 "Il était là oui."
08:21 "Il était là, vous avez serré la main quand même ?"
08:23 "Non, enfin moi je n'ai rien à dire, je me serre la main de partout."
08:29 "Et vous Johnny ?"
08:31 "Moi je suis tout prêt à lui serrer la main mais il m'a pas regardé."
08:33 Autour de ce fonds inontable et fragile dont la vitalité triomphait de tous les dangers, le tourbillon du succès brisait les coeurs vulnérables aux écueils de la gloire.
08:42 *Musique*
08:47 Françoise d'Orléac, la sœur merveilleuse, espiègle et romantique de Catherine Deneuve, se tua dans un accident de voiture.
08:55 Le souvenir de son parfum suscita un chagrin immense.
09:01 Sylvie, elle même si raisonnable, faillit périr sur la route.
09:10 Était-ce l'époque ? La folie du temps ? L'incertitude d'un monde qui basculait ?
09:17 A Cuba, Fidel Castro annonça la mort de Che Guevara.
09:24 Un rêve de plus s'en allait.
09:26 Par une sorte d'ironie tragique, la génération d'après-guerre, après avoir brisé les statues de ses aînés, voyait disparaître peu à peu tous les héros qu'elle s'était donné.
09:36 Ceux qui en réchappaient par miracle se retrouvaient comme Régis Debray devant des tribunaux d'exception.
09:42 Il en résulta une immense confusion d'idéal.
09:49 L'Allemagne fut la première à en subir les conséquences.
09:52 Et l'on vit, redit le Rouge, lancer la jeunesse à l'assaut des institutions.
09:57 La mort des héros !
09:59 Johnny et Sylvie, séparés puis réunis à nouveau, étaient trop blessés et trop soucieux de refaire surface pour entrer dans la tourmente qui enflammait l'Europe.
10:16 Leur carrière parallèle les entraînait vers l'Amérique du Sud, sans savoir que Paris prenait feu.
10:23 Leur carrière parallèle les entraînait vers l'Amérique du Sud, sans savoir que Paris prenait feu.
10:27 Leur carrière parallèle les entraînait vers l'Amérique du Sud, sans savoir que Paris prenait feu.
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11:08 Leur carrière parallèle les entraînait vers l'Amérique du Sud, sans savoir que Paris prenait feu.
11:33 En 1970, Sylvie chantait la musique de Hair, tandis que Johnny partait pour les États-Unis à la recherche de l'air du temps.
11:51 Il chevaucha les Harley Davidson monstrueuses des anges de l'enfer à travers une Amérique qui changeait de visage en s'enlisant dans les bouts de la guerre perdue du Vietnam.
12:00 Il chevaucha les Harley Davidson monstrueuses des anges de la guerre perdue du Vietnam.
12:05 Il se déroule une guerre de guerre, et les Américains se sont faits ennuyer.
12:10 Il se déroule une guerre, et les Américains se sont fait ennuyer.
12:15 Il se déroule une guerre, et les Américains se sont fait ennuyer.
12:20 Il se déroule une guerre, et les Américains se sont fait ennuyer.
12:44 C'est avec ces images terribles en tête qu'il fallut reprendre les tournées.
12:48 En province, la folie de la foule atteignait des paroxysmes jamais égalés.
12:53 Les galas de Johnny avaient toujours été des combats où le public cassait des fauteuils pour finir à jeunir, pétrifiés par l'enthousiasme.
13:01 [Musique]
13:19 Maintenant, l'affrontement se transformait en raz de marée d'hystérie amoureuse, d'érotisme primaire et de fétichisme dévastateur.
13:27 Dans le spectacle, les filles surgissaient de partout, et il fallait des gardes du corps pour les jeter dehors.
13:32 [Musique]
13:44 67 galas en deux mois, 100 heures de scène, 30 000 kilomètres parcourus.
13:51 C'était, pour n'importe qui, une tâche surhumaine, et Johnny, cette fois, crut qu'il allait tout lâcher.
13:57 [Musique]
14:01 Battu, à bout de souffle, il ressuscitait toujours.
14:05 Toujours premier, toujours avec trois souffles d'avance sur les modes et l'air du temps.
14:10 [Musique]
14:15 Il rebondissait toujours plus haut à chaque coup de destin.
14:18 [Musique]
14:33 Sylvie était le métronome de leur duo fantasque et sauvage.
14:37 Mais elle restait impuissante face aux solitudes brutales qui broyaient le petit garçon perdu de la Trinité dans ses refuges de nulle part.
14:44 Les soirs de grande querelle, elle se cuirassait de paillettes et clamait au cœur du public son déchirement et sa passion.
14:51 [Musique]
15:06 Johnny a l'idée, homme d'intérieur, c'est pas encore pour demain.
15:10 Non, ça n'a rien à voir avec ma vie privée parce que moi, j'adore ma femme, je vis avec ma femme autant que je peux, avec mon fils,
15:20 et je pense pas que quelqu'un qui puisse aller au bureau tous les matins et rentrer le soir puisse être un meilleur mari que moi.
15:28 Ils restaient soudés l'un à l'autre, malgré quinze ans de roulottes et toutes les ennières du chemin.
15:33 [Musique]
15:54 Oui ?
15:55 Oui.
15:56 Monsieur le curé, on vous demande de reculer, s'il vous plaît, de deux mètres.
15:59 S'il vous plaît.
16:01 Nous écoutons, monsieur le curé. Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Amen.
16:08 [Musique]
16:10 Comparé à leur mariage, celui de Ringo et de Sheila apparu comme un numéro très étrange, auquel le regard traqué de la mariée donnait une dimension tragique.
16:18 C'était bien la fin d'une époque.
16:20 [Musique]
16:30 Les élections de 1974 démontrèrent que les temps avaient changé.
16:35 Une jeune fille défia le député de Tours les seins nus et confirma la victoire de toutes les contestations sur les tabous d'autrefois.
16:42 [Musique]
16:44 D'autres visages apparaissaient sur la scène politique.
16:47 [Musique]
16:58 Comme d'habitude, John Neill, l'enfant émerveillé des spectacles de jadis, caracolait au devant des fêtes nouvelles.
17:05 [Musique]
17:08 Il ignorait que son anniversaire serait le dernier bouquet d'artifice des soleils de son mariage.
17:14 Que ce rêve de merveille, de grand amour et de beauté, dont tant de garçons et de filles chérissaient les images au secret de leur cœur, touchait à sa fin.
17:23 Pourtant, l'heure était venue de souffler les feux du passé pour allumer d'autres sun nights.
17:29 [Musique]
17:37 Le divorce foudroyait à Johnny. Il toucha terre comme un lutteur cloué par la défaite.
17:43 Mais il était indestructible. Les épaules un peu plus courbées, il fonça sur les planches et sa démarche restait conquérante.
17:51 Il alla de plus en plus vite, de plus en plus fort et de plus en plus droit. Et alors, il explosa.
17:59 Le cœur de la foule battait à l'unisson du sien et les palais de sa douleur lui renvoyaient l'écho fabuleux des chagrins.
18:06 [Musique]
18:10 Une jeune fille nommée Babette tenta vainement de le consoler, mais il lui fallait d'autres lieux, d'autres mondes et d'autres visages.
18:18 Une pauvre Johnny. Il les trouva au cinéma. Cinq ans de pénitencier. C'était dur.
18:25 [Musique]
18:45 Je suis si souvent pensée à toi. Au sacrifice que tu as fait pour me couvrir, tout prendre sur ton dos.
18:52 Aux côtés de Nathalie Baye, il sentit renaître l'espoir et l'amour auquel il ne croyait plus.
18:58 Elle lui donna un enfant. Il lui fit connaître des musiques et des livres ignorés et Jean-Luc Godard.
19:06 C'était assez pour nourrir une passion.
19:08 J'étais tombé amoureux deux fois, j'étais tombé amoureux dans la vie et quand j'ai tourné avec elle, je suis retombé amoureux.
19:15 Ça c'est bien. J'ai réussi complètement à oublier que c'était le chanteur de Rock'n Roll que je connaissais.
19:26 [Musique]
19:30 Il avait retrouvé la joie de vivre. Il était encore plus beau et plus fort.
19:36 Les enfants de ceux qui en avaient fait une idole se pressaient pour l'acclamer à leur tour.
19:42 Il y eut des cortèges d'amour nouvelles à la porte de ses souffrances.
19:47 Ça m'a énormément remonté mon moral pendant que j'étais là.
19:51 J'aimerais de revenir à Rock'n Roll, mais ça a un vieux rockeur, c'est jamais fini.
19:57 La force du Rock aurait pu le paralyser. Il en a fait un feu d'artifice.
20:03 Les étoiles de Jean-Philippe, celles qui furent les seules lumières des larmes d'un petit garçon oublié,
20:09 brillent maintenant pour toujours à l'horizon de nos espoirs et le guident dans sa marche solitaire.
20:15 [Musique]
20:19 [Musique]
20:45 Ce n'est pas fini Johnny, et ça ne finira jamais.
20:49 Raconte-nous encore des histoires, nous saurons bien te retrouver.
20:54 [Musique]
21:14 [Musique]