"En matière d'écologie, nous allons payer dans quelques années l'inaction de ce gouvernement" selon Julien Bayou

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Chaque matin de l'été, à 8h15, Alexandre Le Mer en juillet et Lionel Gougelot en août reçoivent une personnalité au centre de l'actualité. Ce matin, Julien Bayou revient sur l'inaction écologique du gouvernement.
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Transcript
00:00 - Europe 1 - Europe 1, il est 8h14, autre invité politique ce matin, Alexandre Julien-Bayou, député Europe Ecologie Les Verts de Paris.
00:09 - Bonjour Julien-Bayou. - Bonjour. - Emmanuel Macron va donc s'adresser aux Français depuis la Nouvelle-Calédonie.
00:14 Interview télévisée à 13h, alors enregistré dans les conditions du direct. On connaît déjà ses priorités pour la rentrée, il les a données devant le conseil des ministres vendredi.
00:24 Cette fois c'est le bilan des 100 jours d'apaisement en particulier. C'est un choix logique, Julien-Bayou, d'avoir attendu le retour au calme de la part du président ?
00:32 - Écoutez, c'est gonflé parce que Emmanuel Macron a été élu il y a un an. Il y a eu l'épisode des retraites qui a vraiment durement bouleversé le pays, secoué le pays.
00:43 Il a annoncé 100 jours comme pour faire semblant de fixer un cap. Finalement on a compris qu'il n'en avait pas. Il y a eu les émeutes suite à la mort du jeune Naël.
00:54 Et finalement on nous dit "le 14 juillet s'est bien passé, circulez, rien à voir". En fait ça fait un an que ce pays est dans un flottement terrible.
01:02 Et j'ai l'impression que le président essaie de donner la face, de donner l'échange, sans avoir de projet pour le pays.
01:10 En fait on a vraiment le sentiment d'une fin de règne, ce qui est très frappant parce que pour le coup il reste encore 4 ans de mandat.
01:18 - Alors, priorité fixée quand même pour la rentrée, on en attend encore les détails, mais l'ordre républicain, donc le calme est revenu, c'est déjà une chose.
01:26 L'école, la santé, la planification écologique, on aura les détails là encore à la fin de l'été.
01:30 Le président promet déjà que l'écologie, elle va structurer l'agenda de la rentrée. C'est le signal que vous attendiez, Julien-Bayou ?
01:38 - On nous a déjà fait le coup il y a quelques temps. Sur l'ordre républicain, j'aimerais quand même dire qu'on a une situation de non-droit à Marseille,
01:45 où vous avez une grande partie de la police qui se met en arrêt maladie, c'est-à-dire en gros une grève déguisée.
01:51 Je crois qu'on est très très loin du compte. C'est-à-dire que, vous voyez, c'est cette histoire de sentiment de fin de règne et de flottement.
01:56 Et je reviendrai sur la question de l'écologie, parce que pendant qu'il y a du flottement, il n'y a pas de planification écologique.
02:02 Mais pendant qu'on a un gouvernement qui est aux abonnés absents, les ministres ne savent pas s'ils vont être reconduits,
02:08 on a un ministre de l'intérieur qui intrigue pour devenir premier ministre, une première ministre qui est fragilisée, qui est reconduite seulement du bout des doigts,
02:16 et bien pendant ce temps-là, les sujets n'avancent pas, voire la situation pourrit. Et la question de la police, on a des forces de l'ordre qui font un métier pénible,
02:26 qui sont mal payées, mal considérées d'un côté, ça n'est pas traité, et de l'autre, il y a des questions de violences policières, de discrimination manifeste,
02:33 et ça n'est pas traité non plus, parce que pendant ce temps-là, le ministre de l'intérieur essaye de prendre la place de la première ministre.
02:38 Vous voyez, c'est ça qui conduit à un sentiment généralisé de "la situation n'est pas tenue".
02:42 Julien Bayou, la question de la police. J'en profite pour vous faire réagir aux propos du grand patron de la police nationale, ce matin dans la presse, Frédéric Vaud.
02:49 Pour lui, avant un éventuel procès, il fait référence à ce fonctionnaire de la BAC mis en examen et placé en détention provisoire à Marseille,
02:57 "avant un éventuel procès", dit le patron de la police nationale, "un policier n'a pas sa place en prison".
03:01 Non mais oui, mais dans ce cas-là, il est contre la détention provisoire, qui représente une bonne partie malheureusement de la population carcérale, et c'est valable pour tout le monde.
03:11 Moi, je suis contre la détention provisoire quand elle peut être évitée, mais il ne me semble pas que les policiers soient au-dessus des citoyens.
03:20 Donc, vous voyez, ça nous amène à une autre question. Comment voulez-vous que l'inspection générale de la police nationale puisse prendre des mesures convaincantes
03:28 quand le propre patron de la police nationale dit qu'en fait, ces policiers ne doivent pas être mis derrière les verrous avant une décision de justice,
03:36 alors que c'est malheureusement le cas pour beaucoup de comparaisons immédiates, de détention provisoire et autres ?
03:42 On a un problème vraiment avec le traitement des violences policières. Et je le redis, ça ne peut pas avancer quand il n'y a pas de cap fixé par le gouvernement,
03:51 quand le ministre de l'Intérieur intrigue pour devenir Premier ministre et ainsi de suite. Et donc, ce gouvernement n'agit pas.
03:58 Et sur l'écologie, c'est dramatique parce que nous allons le payer de plus en plus fort dans les années qui viennent.
04:04 Nous allons payer l'inaction de ce gouvernement qui s'est payé de mots, de numéros verts, de bonnes pratiques,
04:10 sans agir sur les questions de limitation des émissions de gaz à effet de serre ou d'adaptation au changement qui vient.
04:15 Le gouvernement, en tout cas, avance. Julien Bayou, le projet de loi Industrie verte adopté en première lecture à l'Assemblée, pourquoi vous avez voté contre samedi ?
04:23 C'est qu'un slogan. Vous savez qu'ils n'ont pas voulu définir ce qui était vert. Alors évidemment, à ce compte-là, on peut tout dire.
04:31 Nous avions proposé une définition toute simple. Et vert, ce qui ne nuit pas aux écosystèmes ou à la santé humaine.
04:38 Oui. C'est quand même la base. Et donc, ça a été refusé. Donc évidemment, vous pouvez appeler vert tout ce que vous voulez.
04:44 Si c'est pour, à la fin, détruire les écosystèmes ou provoquer des problèmes de santé humaine, je pense par exemple au polluant éternel
04:51 ou à la pollution liée au plastique, vous pouvez les appeler Industrie verte tant que vous voulez. Ça n'est pas vert, évidemment.
04:56 Donc à la fin, nous avons voté contre. Et je regrette d'ailleurs parce que le député Charles Fournier, qui était chef de file, député écologiste de Tours,
05:03 a toujours tendu la main. Mettons en place une définition. Mettons-nous d'accord sur ce qui est vert, sur ce qui crée des emplois,
05:09 ce qui est bon pour le territoire, évidemment. Et à la fin, c'est que du slogan. Et c'est à l'avenant. C'est toujours pareil.
05:14 Julien Bayou, les ravages de la canicule et de la sécheresse, on les voit en ce moment dans le sud de l'Europe, le sud de la France,
05:19 confrontés aussi à des canicules à répétition. Vous plaidez, quant à vous, comme les Insoumis du reste,
05:24 vous plaidez pour un droit de retrait à partir de 33 degrés. Le Code du travail ne prévoit rien en cas de forte chaleur. Pourquoi 33 degrés exactement ?
05:33 – Écoutez, c'est la température à partir de laquelle ça devient vraiment dangereux, finalement, pour la santé humaine de continuer à travailler.
05:39 On pense en particulier aux travaux très physiques en extérieur. Évidemment le BTP, mais beaucoup d'autres professions.
05:49 Et il n'y a rien qui est prévu, vous l'avez dit. C'est l'impensé, en fait. On a l'impression que le dérèglement climatique, les pics de chaleur,
05:56 ce sont des statistiques, des météos. Mais en fait, les corps souffrent énormément. Je pense aux seniors isolés, c'est eux les premières victimes des canicules,
06:07 mais également aux professions très physiques. Et il n'y a rien qui est prévu. Et donc nous, nous proposons ce qu'on appelle l'adaptation.
06:14 C'est-à-dire que ça y est, le dérèglement climatique est engagé. Il faut tout faire pour limiter les émissions de gaz à effet de serre,
06:21 en particulier les plus gros pollueurs. C'est pour ça que limiter les jets privés, les yachts, les grosses industries très polluantes,
06:28 c'est la première des priorités. – Les jets privés, les yachts, ce n'est pas la majorité des émissions de gaz à effet de serre.
06:37 Vous êtes plus sur des symboles, Julien Baillou, non ?
06:39 – Mais le symbole est important. Parce que finalement, on demande aux gens de faire beaucoup d'efforts à la vaste majorité de la population,
06:46 sans en réclamer aux plus riches ou aux plus gros pollueurs. Comment voulez-vous expliquer à quelqu'un qu'il faut limiter les pertes d'eau potable
06:55 pour arroser sa voiture, son jardin ou remplir sa piscine, si pendant ce temps-là, on tolère qu'il y ait un litre sur cinq qui est perdu dans les canalisations ?
07:03 Vous comprenez que les personnes se disent "à quoi ça sert que moi je fasse des efforts supérieurs si les autres n'en font pas ?"
07:10 Et donc il y a une logique d'associer tout le monde, et en particulier les plus gros pollueurs.
07:14 Voilà l'enjeu, c'est sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre.
07:18 Mais malheureusement, comme on n'a rien fait, comme on a un retard incroyable, le dérèglement est engagé et il faut s'adapter.
07:24 Et donc il faut revoir notre code du travail pour éviter que des gens meurent au travail ou des suites de leur travail en période de chaleur.
07:32 Mais on voit bien que nos villes sont mal adaptées à la chaleur.
07:35 C'est pour ça que je propose de peindre tout ce qui peut être peint en blanc pour réfléchir les rayons du soleil.
07:41 Julien Bayou, dans un mois exactement, les journées d'été d'Europe Écologie Les Verts,
07:45 Edouard Philippe, le maire Horizon du Havre, va participer à vos journées de rentrée politique.
07:51 Pourquoi l'inviter à vos journées d'été ? Vous êtes en mal de visibilité à Europe Écologie Les Verts ?
07:57 Je ne sais pas si c'est encore ou très officiel cette affaire.
08:02 Mais pour nous c'est important, en tout cas dans tous les cas, c'est républicain.
08:06 Vous arrivez dans une ville, c'est le minimum que de proposer au maire en place de dire un petit mot.
08:13 Ça se fait régulièrement.
08:15 Un petit mot ou un débat ? Une confrontation d'idées ?
08:19 Ça je crois que c'est encore en cours pour rien dévoiler.
08:23 Mais dans tous les cas, je dois dire que j'ai beaucoup de désaccord avec Edouard Philippe.
08:29 Je ne suis pas d'accord avec la vision qu'il a pour les retraites notamment, par exemple.
08:34 Pour l'immigration ?
08:35 Ou pour l'immigration, parce que je trouve qu'il se rapproche dangereusement de l'extrême droite sur certains sujets.
08:41 Lui qui vantait un aspect humaniste l'oublie assez régulièrement.
08:44 Il a durcé ses positions.
08:45 Mais sur la question de l'horizon écologique, justement,
08:50 je trouve que c'est frappant le décalage entre son ambition et le peu de résultats qu'il a eu en tant que Premier ministre.
08:56 Et donc c'est vrai que s'il y avait des questions à lui poser, ça serait sur ce versant.
08:59 Bien, vous aurez l'occasion d'en reparler. Merci Julien Bayou, député Europe Écologie-Les Verts de Paris.

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