Mélina de Courcy, professeur d’histoire de l’art au collège des Bernardins, décrypte la dimension artistique et spirituelle du célèbre tableau de Georges de La Tour, "Saint Jacques le Majeur", réalisé en 1620 et conservé actuellement au musée Toulouse-Lautrec d'Albi.
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00:00 Mais qui peut bien être ce personnage ?
00:02 En 1620, Georges de Latour peint une série
00:07 des douze apôtres et du Christ conservés au musée d'Albi.
00:09 Peut-être connaissez-vous cet homme,
00:11 mais Georges de Latour donne trois détails pour l'identifier.
00:14 Regardez bien.
00:15 Premièrement, il tient un bâton, ce qu'il définit comme marcheur.
00:19 Deuxièmement, une calvasse, une cire de gourde.
00:21 C'est donc qu'il parcourt de longues distances dans des contrées chaudes.
00:24 Troisièmement, trois coquilles ornent son chapeau et son habit.
00:28 Vous aurez reconnu Saint Jacques de Compostelle, qui est fêté le 25 juillet.
00:31 En effet, sa légende dit qu'après la Pentecôte,
00:34 Jacques traversa la Méditerranée pour annoncer le Christ en Espagne,
00:38 jusqu'à Finistéré, d'où proviennent les coquilles.
00:40 Mais il fait seulement sept disciples et rentre à Jérusalem, où il est décapité.
00:44 C'est un échec.
00:45 Est-ce pour cela qu'il a l'air si bourru ?
00:48 Pourtant, on devine sous son grand chapeau, ses yeux levés vers le ciel,
00:52 une main sur le bâton, l'autre sur son cœur, d'où sort le dernier doigt
00:57 qui désigne les attributs du pèlerin.
00:58 Ces trois points captent la lumière.
01:01 Pourquoi ?
01:02 Pour montrer sa persévérance dans l'épreuve.
01:05 Finalement, enterré à Compostelle, c'est sur sa dépouille
01:08 que fut construite la cathédrale de Santiago,
01:10 qui accueille des foules de pèlerins chaque année.
01:13 Aussi, grâce à cette persévérance,
01:16 celui qui n'avait que sept disciples en compte aujourd'hui des millions.
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