La parole aux Français Été (Émission du 24/07/2023)

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Pendant tout l'été, l'actualité du jour vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisEte

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00:00 Et vous venez donc de vivre en direct la prise de parole d'Emmanuel Macron depuis Nouméa.
00:04 Bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews pour La Parole aux Français été.
00:09 On va décrypter bien évidemment cette prise de parole du chef de l'État avec autour de ce plateau Laura Lebar.
00:14 Bonjour psychanalyste, bonjour Laura.
00:15 A vos côtés Thomas Bonnet, notre journaliste politique CNews.
00:19 Vous nous direz ce qu'il faut retenir de cette prise de parole.
00:22 Georges Fenech, consultant CNews, est également sur notre plateau.
00:25 Bonjour Georges. Luc Graa, politologue, est en liaison également avec nous.
00:31 Bonjour Luc Graa. Je vous donne la parole dans un instant.
00:35 On va s'interroger notamment sur la forme.
00:37 Mais avant, mon cher Thomas, qu'est-ce qu'on peut retenir ?
00:41 On a le chef de l'État qui a parlé de la crise au sein de la police.
00:45 Il est revenu également sur les émeutes.
00:46 Il a parlé du chantier de l'école ou encore de l'écologie, mais aussi du pouvoir d'achat.
00:52 Qu'est-ce qu'on peut retenir à cette heure de la prise de parole d'Emmanuel Macron ?
00:55 Finalement, ce qu'on peut retenir, c'est que c'est une déclaration qui est assez proche
00:59 de ce qu'avait déjà dit le président de la République vendredi,
01:01 à savoir donner les orientations pour la rentrée.
01:04 Quatre grands chantiers qu'il a donc rappelés à nouveau ce midi.
01:09 Il est revenu sur son choix de maintenir Elisabeth Borne à Matignon.
01:13 Il a également défendu son bilan sur les mois passés.
01:16 On a passé plus de textes qu'il y a cinq ans.
01:18 Il l'avait déjà dit vendredi dernier.
01:20 Alors la différence cette fois-ci peut être dans cette déclaration du président de la République.
01:24 Il a passé un peu plus de temps pour revenir sur les émeutes urbaines
01:27 qui ont touché la France au début du mois de juillet, des violences inqualifiables.
01:32 Il a donné en quelque sorte les leçons qu'il pouvait tirer de ces événements,
01:36 avec donc des personnalités très jeunes, des cadres familiales fragilisés.
01:40 Il est également revenu sur le rôle des réseaux sociaux.
01:42 Et puis donc, il a été interrogé sur cette affaire à Marseille,
01:46 sur les propos plus précisément du directeur général de la police nationale.
01:49 Pas de commentaire du président de la République,
01:52 qui veut se poser en garant des institutions.
01:56 Je comprends l'émotion, mais nul en République n'est au-dessus de la loi.
02:00 Une sorte là encore, en même temps, de la part d'Emmanuel Macron,
02:03 qui, on l'a bien senti, pèse chacun de ses mots lorsqu'il s'exprime sur ce sujet.
02:07 Il faut dire qu'il avait eu des propos dans le passé, il y a quelques semaines à peine,
02:11 qui avaient provoqué une forme d'indignation dans les rangs de la police.
02:14 Et l'ordre, l'ordre, l'ordre a-t-il martelé également après les émeutes ?
02:18 On va revenir sur le fond, bien évidemment, avec vous dans un instant.
02:20 Luc Grah, politologue, est donc en liaison avec nous.
02:23 Peut-être un mot sur la forme ?
02:25 Alors c'est vrai que nous sommes en pleine période de vacances.
02:28 Le chef de l'État avait renoncé à prendre la parole le 14 juillet.
02:32 Il le fait aujourd'hui en duplex depuis Nouméa.
02:35 Qu'est-ce que ça révèle finalement cette forme de communication ?
02:41 Alors vous avez raison, ça interroge, parce qu'en termes de timing, c'est assez curieux.
02:46 Si on rembobine un petit peu, on s'aperçoit donc qu'il n'intervient pas le jour de la fête nationale,
02:52 de la fête de la République.
02:54 Or, quelle meilleure date que le 14 juillet pour appeler un petit peu à l'ordre républicain ?
02:59 C'était assez curieux.
03:01 Il annonce la reconduction de Mme Borne au moment où il fait son déplacement en Europe.
03:06 Et là, il est à Nouméa pour finalement faire une intervention qui a son importance.
03:12 Donc il y a peut-être une question de timing.
03:14 Sur la forme, on peut discuter de ce timing.
03:17 Sur le fond, il y a évidemment une volonté de rattraper peut-être un peu le temps perdu,
03:24 de mettre, suite certainement à l'étude des différents sondages qui sortent depuis des semaines,
03:31 de mettre les notions d'autorité et d'ordre au centre de son discours.
03:38 Encore faut-il, comme il l'a lui-même dit, que cela soit conclu par une forme d'efficacité.
03:44 Car les Français aujourd'hui n'attendent plus des mots, mais des sacs concrets.
03:48 - Le Gra, vous restez avec nous.
03:50 Georges Fenech, de manière générale,
03:52 est-ce que les mots du chef de l'État aujourd'hui vous ont convaincu ?
03:57 - Je ne suis pas convaincu et je ne pense pas que les Français le sauront.
04:03 En dehors des questions qui font consensus,
04:05 écologie, un professeur devant chaque élève, etc., tout le monde est d'accord.
04:10 Il y a des sujets d'une importance majeure.
04:12 - Celles des policiers, notamment.
04:14 - Des sujets d'une importance majeure auxquels le président de la République
04:18 ne nous a pas apporté de réponse, en tout cas visible, lisible.
04:23 D'abord, il y a un aveu d'échec.
04:26 C'est celui de sa première ministre, qui n'a pas, même si elle est confortée,
04:31 qui n'a pas réussi à élargir cette majorité qu'il appelait de ses voeux,
04:35 et qui n'existe toujours pas.
04:37 Vous voyez un peu le ton, la forme un peu dramatique en disant
04:42 « il n'y a pas d'alternative, c'est moi ou le chaos ».
04:45 C'est toujours le même cas de figure.
04:48 Donc là, c'est un aveu d'échec, si vous voulez.
04:51 Mais dans le même temps, il nous dit « on n'a jamais voté autant de textes
04:55 que sur cette législature et que donc, finalement, on va pouvoir continuer ».
05:00 Et c'est là qu'on attend de comprendre comment va-t-il continuer,
05:04 puisqu'il n'y a pas de majorité.
05:07 Et il dit, et ça il faut le lire, le comprendre en filigrane,
05:12 que s'il n'y avait pas de majorité sur le texte immigration,
05:16 il ferait jouer la Constitution.
05:18 Ça veut dire quoi ?
05:19 Ça veut dire un 49-3.
05:21 Est-ce que les Français sont encore, je dirais,
05:24 à seuil d'acceptabilité de cette façon de gouverner à coup de 49-3 ?
05:28 Et quelle sera l'attitude de l'opposition ?
05:30 Parce qu'on voit bien déjà le clivage avec les LR,
05:33 puisqu'ils confirment ici, dans cette allocution,
05:36 qu'il faut régulariser dans les métiers en tension,
05:38 ce qui est un clivage, si vous voulez, non dépassable pour les LR.
05:43 Donc on va se retrouver devant une difficulté majeure.
05:46 Mais ce que je retiens en ce qui concerne les émeutes
05:49 et les propos du DGPN, M. Frédéric Vaud,
05:53 il nous dit, le président de la République,
05:55 « je n'ai pas à commenter les déclarations du directeur général de la police nationale ».
06:00 Mais on ne lui demande pas de commenter les propos du DGPN.
06:04 On lui demande de, sans doute,
06:07 enfin, en tout cas de mon point de vue,
06:09 de demander d'être au ministre de l'Intérieur,
06:12 d'en tirer les conséquences,
06:14 et de rappeler le DGPN à son obligation de réserve
06:19 et ne pas porter atteinte à la dépendance de la justice.
06:21 Et d'ailleurs, il y revient tout de suite derrière,
06:23 c'est le fameux « en même temps, il n'y a pas de citoyen au-dessus de la loi,
06:27 il n'y a pas de justice d'exception,
06:29 et il y a une justice dont je suis le garant de l'indépendance ».
06:31 Mais il n'apporte pas de réponse.
06:33 Et on voit bien que la déclaration du directeur de la police nationale,
06:37 qui est soutenue par Laurent Nunez, préfet de police de Paris,
06:40 et manifestement avec l'assentiment de Gérald Darmanin,
06:44 est en train de creuser un front
06:46 et un creuset avec l'institution judiciaire,
06:49 ce dont on n'a pas besoin aujourd'hui.
06:52 Donc si vous voulez, moi je suis toujours dans l'attente de réponses,
06:55 je n'ai pas les réponses auxquelles j'attendais.
06:58 On va s'intéresser effectivement à présent à cette crise policière,
07:03 Luc Grah, politologue, je vous donnerai la parole également,
07:06 Laura Lebar, notamment sur la question de l'éducation,
07:08 de l'autorité parentale, il l'a exprimé aussi le chef de l'État.
07:12 Effectivement, Luc Grah, on a cette crise importante
07:16 entre la police, entre la justice qui se déroule en ce moment.
07:20 Alors le chef de l'État l'a évoqué finalement,
07:24 avec ce « en même temps », c'est ce que vous nous disiez Thomas Bonnet,
07:28 qu'il caractérise.
07:30 Qu'est-ce que vous en retirez de cette prise de parole du chef de l'État
07:34 concernant ce qui se passe au sein de l'institution police en ce moment ?
07:38 Vous savez, en fait, pour venir un petit peu en arrière,
07:41 la République repose sur ces deux institutions importantes,
07:46 le pouvoir judiciaire et le rôle de la police.
07:50 Et ça ne doit pas du tout être en opposition,
07:51 mais aller dans le même sens.
07:53 Les deux sont au service de la République.
07:56 La question est que l'épisode des retraites a été à cet égard très important.
08:02 Pendant six mois, on a eu des instituts de sondage
08:06 qui ont montré qu'en gros, deux Français sur trois
08:10 ne partageaient ni la forme ni le fond dans cette retraite sur les 64 ans.
08:18 Et donc il y a eu un discrédit de l'image publique
08:23 puisque le président ne les a pas entendus.
08:25 À partir de là, il y a eu toutes les évolutions, les manifestations,
08:31 il y a eu ensuite les heurts suite à l'affaire Nahez, etc.
08:34 On voit bien que la République, d'une certaine manière, est fragilisée
08:39 parce que le chef de l'État, la clé de voûte des institutions lui-même,
08:43 s'est mis dans un rapport à l'autorité qui n'était pas accepté.
08:47 Et à la suite de cela, il y a des gens qui ne jouent pas le jeu de la République,
08:52 les manifestants, les voyous, etc.
08:54 Et aujourd'hui, évidemment, ça affaiblit la République
08:58 lorsque l'autorité judiciaire et la police sont mises en opposition.
09:06 Vous voyez, c'est grave parce que la République repose sur ses pouvoirs régaliens
09:12 dès lors qu'au plus haut niveau de l'État, le respect, l'autorité,
09:18 la citoyenneté et également les solidarités sont réaffirmés en permanence.
09:23 On a un peu l'impression que le président de la République s'est rendu compte
09:27 que tout cela était en train de vaciller et qu'il essaye,
09:32 donc il redit plusieurs fois "l'ordre, l'ordre, l'ordre"
09:34 que n'aurait-on aimé entendre cette posture-là depuis bien longtemps, depuis 2017
09:44 parce que là, on voit bien que la République est fragilisée.
09:47 Donc, en tant que président de la République, il est tout à fait dans son rôle
09:51 de rappeler que l'un et l'autre jouent dans le sens de la consolidation de la République.
09:57 Il doit rester au-dessus du quotidien.
10:00 En tout cas, le chef de l'État qui s'est exprimé à propos des forces de l'ordre,
10:04 je vous propose de l'écouter après cette crise qui secoue la police,
10:08 notamment à Marseille ces dernières heures.
10:10 Écoutez le chef de l'État.
10:13 Nos policiers, nos gendarmes, ils ont été présents durant ces nuits
10:17 face à un déferlement de violence inédit.
10:19 Il faut être absolument intraitable quand il y a des débordements qui sont faits,
10:23 que la déontologie n'est pas respectée.
10:25 Tout le monde doit respecter la loi.
10:27 Mais je ne voudrais pas qu'en quelque sorte on se trompe de débat.
10:30 Et je comprends l'émotion qu'il y a aussi chez nos policiers
10:36 qui ont eu le sentiment d'être confrontés à la violence la plus extrême.
10:41 Et donc, il faut entendre cette émotion tout en faisant respecter l'État de droit pour tous.
10:46 Alors le chef de l'État, Georges Fenech, qui a la fois dit comprendre l'émotion de ses policiers
10:51 et en même temps, il l'a dit, nul n'est au-dessus des lois.
10:55 Est-ce qu'il va y avoir une fracture, selon vous,
10:57 qui peut encore se creuser entre le chef de l'État et l'institution police,
11:01 après les propos que l'on vient d'entendre ?
11:03 Moi, je crois que la gronde et la colère sont en train de monter en puissance.
11:07 Je pense que le fait qu'il y ait ce soutien des chefs de la police,
11:12 et non pas uniquement des syndicats, là, on a franchi un palier.
11:16 Je pense que la confrontation, elle est là.
11:18 Je pense qu'elle peut nous amener vers des chemins extrêmement dangereux pour notre République.
11:24 Je pense qu'il faut vraiment aujourd'hui rétablir le calme entre la police et la justice.
11:29 Mais moi, je comprends aussi, comme le président de la République d'ailleurs,
11:33 cette colère, cette incompréhension, ce sentiment d'injustice des policiers.
11:39 Parce que, voyez-vous, quand vous avez un syndicat de magistrats qui, par voie de communiquer,
11:45 ne parle pas d'émeutier, mais de révolter, c'est révolter, c'est jeune, immigré,
11:50 pour quelques-uns en souffrant, etc.
11:53 Donc, l'air de dire qu'il faut les excuser dans leur violence, ce sont des révoltés.
11:57 C'est quand même une nuance.
11:59 Et qui ensuite jettent le discrédit sur une police nationale
12:02 en disant quasiment que les violences policières, c'est du quotidien, etc.
12:06 On est un tant de voyous, quoi, carrément.
12:08 Comment voulez-vous que les policiers, aujourd'hui, puissent avoir confiance
12:12 lorsque l'un d'entre eux passe devant un juge en se demandant
12:15 « est-ce qu'il n'appartient pas à cette mouvance d'ultra-gauche,
12:18 qu'est le syndicat d'administrature, qui considère que le délinquant, il faut le protéger,
12:22 le policier, il faut le mettre en prison ? » Je caricature.
12:24 Et donc, ça crée ce malaise terrible que je comprends, parce qu'il est réel.
12:29 Il est basé, effectivement, sur une idéologie qui consiste à protéger davantage le délinquant
12:34 qu'à comprendre l'exercice difficile des missions de policier.
12:38 Mais une fois qu'on a dit ça, attention, on ne peut pas non plus,
12:42 dans un dossier en particulier, accepter que le directeur de la police nationale dise
12:47 « dans cette affaire, la détention provisoire ne s'imposait pas ».
12:50 Il n'a pas donné son point de vue ou fait part des états d'âme.
12:53 Il y a des avocats, il y a une chambre d'instruction, il va être défendu,
12:57 beaucoup espèrent, et j'en fais partie, qu'il soit remis en liberté sous contre-judiciaire, par exemple,
13:01 mais respectons les institutions.
13:03 Mais un signe fort qu'un chef soutienne ses troupes aussi à ce point-là,
13:07 ça révèle tout de même un malaise très fort.
13:10 Ça révèle qu'on est arrivé à un point de fracture, un point de fracture qui était prévisible.
13:14 Qu'est-ce qu'attend le garde des Sceaux ?
13:16 Pour remettre à sa place des magistrats qui violent leur obligation de réserve,
13:22 qui imposent leur politique pénale contre celle des représentants et du gouvernement,
13:27 qui diffusent une contre-circulaire à celle du garde des Sceaux
13:32 pour prendre le côté des émeutiers, en quelque sorte,
13:37 qui publient un guide du manifestant.
13:40 Comment vous comportez quand un policier vous...
13:43 Qu'est-ce qu'on attend pour remettre sur les rails une justice qui a complètement dérivé ?
13:48 C'est ça aussi.
13:50 Ne nous étonnons pas aujourd'hui que la police le ressente durement dans sa chair et qu'elle n'en peut plus.
13:56 Laura Lebar, c'est à la psychanalyste que je m'adresse.
13:59 Effectivement, on sent que les policiers ont besoin de ce soutien face à une situation qu'eux ne comprennent pas.
14:05 Cette prise de parole du chef de l'État, il a dit comprendre l'émotion de ces policiers
14:11 et en même temps rappeler effectivement qu'aucun Français n'est au-dessus de la loi.
14:16 Comment finalement, pour le chef de l'État, réussir à redonner cette confiance
14:21 ou pour le ministre de l'Intérieur à ces policiers ?
14:23 Alors déjà, je vais être tout à fait d'accord avec ce qu'a dit Georges.
14:25 Aujourd'hui, il y a un clivage et qui va aller en s'empirant.
14:28 Il faut comprendre ce que c'est.
14:29 Aujourd'hui, on a des policiers, c'est comme si vous, aujourd'hui, vous venez travailler,
14:32 vous ne savez pas si le soir, vous allez rentrer voir votre femme et vos enfants.
14:34 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ils mettent leur vie en danger pour nous protéger.
14:36 Donc déjà, le dire, ce serait déjà les comprendre réellement, je pense.
14:40 Ensuite, au niveau de la justice, il y a quand même d'autres options aujourd'hui.
14:44 On peut imaginer des travaux d'intérêt généraux, même si les prisons sont pleines.
14:47 On peut envisager plein de solutions qui peuvent être mises en place, qui soient autres que l'autoritarisme.
14:52 Et c'est là où je vais rejoindre complètement ce qu'il y a à dire.
14:54 C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut rassembler, il faut comprendre quelle est la racine du problème,
14:57 quelle est la racine du mal.
14:58 Pourquoi aujourd'hui, on arrive à de telles violences ?
15:00 Pourquoi on en arrive à des extrêmes pareils ?
15:02 Pourquoi on en arrive à des policiers qui ont peur d'aller travailler ?
15:05 Parce que c'est fondamental.
15:06 Ils font très bien leur travail.
15:08 Il n'y a pas de justice derrière.
15:09 Il n'y a pas de solution.
15:10 C'est une frustration qui doit être extrême pour ces personnes qui font ça.
15:13 Et vraiment, je salue leur travail parce que c'est important de le dire.
15:16 Et c'est ça qu'on prend de l'autre.
15:17 Et je trouve que c'est un petit peu léger de mettre toujours la loi et le diktat au-dessus.
15:21 Bruno Bartocchetti, policier, est en liaison avec nous justement pour réagir
15:26 aux propos d'Emmanuel Macron, précisément ceux qui concernent votre corps.
15:32 Bruno Bartocchetti, bonjour.
15:33 Merci d'être avec nous en direct.
15:36 Première réaction donc à cette prise de parole du chef de l'État.
15:39 Il dit comprendre l'émotion, votre émotion, l'émotion de votre institution.
15:44 Et en même temps, il a rappelé que nul n'est au-dessus de la loi.
15:47 Comment est-ce que vous avez reçu ces mots du chef de l'État cet après-midi ?
15:52 Si vous le permettez, il y a deux émotions qui me viennent à l'esprit.
15:59 C'est sa position, où il a bien parlé de la séparation des pouvoirs.
16:04 Et bien sûr, c'est quelque chose qui doit être audible.
16:07 Mais je pense, il y a quelque temps aussi, à la position qu'il prenait
16:11 avant même que la justice s'exprime.
16:13 Il qualifiait les faits de mon collègue de Nanterre
16:16 comme des faits inexcusables et inqualifiables.
16:21 Donc, je ne comprends pas trop ce changement de position
16:25 lorsque l'un de nos collègues se retrouve en détention provisoire.
16:30 Donc, nul ne doit être au-dessus des lois, bien sûr, on l'entend.
16:33 En revanche, ce qui est important, c'est que pour nous, une TGP Police,
16:36 c'est que la loi, elle doit évoluer.
16:37 Et on fait tout aujourd'hui pour se faire entendre.
16:40 Le directeur général a aussi entendu et partage notre position.
16:44 Donc, les lois doivent évoluer.
16:46 Et c'est notre rôle, nous aussi, de saisir tous les partis parlementaires
16:49 pour protéger juridiquement nos collègues policiers
16:51 qui sont en insécurité juridique à ce jour.
16:55 - Vous nous dites, la loi doit évoluer.
16:58 De quelle manière, très concrètement ?
17:00 - Eh bien, écoutez, ce qu'on attend, bien sûr,
17:03 c'est qu'il y ait une juridiction spécialisée.
17:06 On ne demande pas une juridiction différente pour les policiers.
17:10 Mais spécialisée dans la mesure où, lorsqu'on exerce notre profession,
17:15 lorsqu'on se retrouve en détention provisoire,
17:17 ça n'a absolument rien à voir avec toutes les détentions provisoires
17:20 qui peuvent s'exprimer à l'endroit même d'un policier hors service.
17:24 C'est tout à fait différent.
17:25 Dans l'exercice de notre profession, on doit pouvoir, justement,
17:29 bien sûr, à la limite, être en contrôle judiciaire.
17:30 On n'est pas contre une procédure en cours.
17:33 D'ailleurs, on ne s'est pas exprimé
17:34 lorsque nos collègues policiers étaient en garde à vue.
17:36 On n'a pas donné d'interview.
17:39 On ne s'est pas exprimé là-dessus.
17:40 C'est sur la détention provisoire où ça ne va pas,
17:42 où on doit protéger l'institution.
17:44 Lorsqu'on parle des policiers en détention provisoire,
17:46 on doit protéger l'institution,
17:48 non pas pour qu'on soit au-dessus des lois,
17:49 mais pour que, justement,
17:50 on puisse avancer avec une protection juridique adaptée.
17:54 Aujourd'hui, se figer sur l'idéologie
17:57 et continuer, bien sûr, la séparation du pouvoir.
18:00 On laisse la justice s'exprimer.
18:01 La magistrature s'exprime aujourd'hui sur les propos du directeur général.
18:06 Elle ne s'est pas exprimée, je le disais précédemment,
18:08 lorsque le président de la République a condamné notre policier de Nanterre
18:12 avant même qu'il les ait demandé à les mettre.
18:13 Donc, vous comprenez bien que nous, policiers,
18:15 on ne peut pas se satisfaire de ceci.
18:17 Nous sommes indépendants politiquement.
18:18 Unité, JPL et police, de toute façon,
18:21 sera toujours indépendant politiquement
18:23 et s'exprimera, comme je le fais, j'espère, le plus clairement possible.
18:26 - Mais au fond, le véritable nœud du problème,
18:28 c'est qu'aujourd'hui, vous voyez de nombreux délinquants,
18:31 finalement, ne pas aller en détention provisoire
18:35 pour des faits parfois plus graves
18:38 que ceux commis par votre collègue.
18:40 Ce que vous demandez, finalement, c'est aussi d'abord appliquer la loi
18:43 et peut-être que si elle l'était, vous comprendrez mieux
18:47 lorsque l'un de vos collègues est incarcéré ?
18:51 - Merci de me poser cette question.
18:52 Je vous prends un exemple.
18:53 À Nice, ce week-end, délibérément,
18:55 vous avez deux individus qui ont falsé sur des policiers à Mbac
19:00 la qualification de tentative de meurtre ou d'homicide volontaire
19:05 n'a pas été retenue.
19:06 Comment voulez-vous qu'on puisse accepter la position
19:09 qui est prise dans l'endroit dont notre collègue policier
19:11 est aujourd'hui en détention provisoire ?
19:13 Vous avez aujourd'hui, j'insiste,
19:15 vous avez aujourd'hui des criminels qui sont sous contrôle judiciaire
19:18 et qui ne peuvent pas forcément répondre, justement,
19:20 à des attentes de la justice.
19:22 Et un policier en détention provisoire, aujourd'hui,
19:24 pour sécuriser, justement, la procédure,
19:27 ce dernier est maintenu dans cette position.
19:30 Comment voulez-vous que le policier, aujourd'hui,
19:32 aille mettre des pressions sur la victime,
19:33 parte à l'étranger pour se cacher,
19:35 ne réponde pas aux convocations judiciaires ?
19:36 C'est ça la détention provisoire,
19:38 alors qu'un policier, dans ce cas-là,
19:40 va répondre aux convocations judiciaires.
19:41 C'est insupportable.
19:42 Franchement, il y a deux vitesses.
19:44 Et on va aller même un peu plus loin,
19:45 puisqu'on demande, justement,
19:48 une formation spécialisée autour de la magistrature.
19:51 Ils ne sont pas forcément toujours très professionnels.
19:54 Eh bien, nous, on demande qu'ils se professionnalisent
19:56 sur notre thème, sur notre sujet, sur la sécurité,
19:59 sur le travail du policier.
20:00 Vous avez de nombreux magistrats qui comprennent
20:02 notre difficulté de travail.
20:04 Vous en avez d'autres qui ne le comprennent pas.
20:06 Et ils sont dans l'idéologie,
20:07 ces derniers doivent accepter, aujourd'hui,
20:09 que nous devons avancer sur ce thème-là.
20:11 On doit se spécialiser, on doit se former
20:14 pour comprendre notre travail et notre difficulté,
20:16 parce que nous sommes, nous, victimes.
20:18 Ce sont nous, les victimes, les policiers.
20:19 Et à partir du moment où la police est victime,
20:21 la police est en danger, c'est la population qui est en danger,
20:24 et ce n'est pas pour rien que 80% de la population nous soutient.
20:27 Bruno Bartocetti, vous restez avec nous.
20:28 Georges Fenech, vous vouliez réagir.
20:31 Effectivement, puisqu'il y a un sentiment de deux poids, de mesure,
20:33 c'est-à-dire ces délinquants qui ne vont pas en détention provisoire
20:36 pour des faits particulièrement graves.
20:39 Les suspicions sur ce policier sont, elles, aussi graves.
20:43 Néanmoins, lui, il va en détention provisoire.
20:46 Il y a une sorte de deux poids, de mesure
20:48 que ces policiers ne comprennent pas, au fond.
20:50 Est-ce qu'il ne faudrait pas, tout simplement,
20:51 commencer par appliquer la loi, finalement ?
20:53 Oui, alors rappelez toujours que la détention provisoire
20:55 n'est pas une sanction.
20:57 Quand un juge décide d'une détention provisoire,
21:00 c'est parce qu'il estime qu'elle est indispensable
21:03 à la conduite, au moins dans les premiers temps, de son instruction.
21:06 Ça veut dire quoi ?
21:07 Ça veut dire empêcher les concertations fonduleuses,
21:10 faire disparaître les preuves, risquer une fuite.
21:13 Là, M. Bartocetti nous a dit, effectivement,
21:15 il n'y avait aucun risque de ce genre pour ce policier-là.
21:17 OK, c'est lui qui le dit, mais qu'en savez-vous ?
21:20 Qu'en savez-vous ? Moi, je n'en sais rien.
21:22 Je ne sais toujours pas de quelle affaire on parle.
21:25 Je n'ai vu aucune vidéo.
21:27 Et ce que je regrette, surtout,
21:29 c'est qu'il n'y a pas eu de transparence de la justice de Marseille.
21:33 Le parquet n'a pas pris la parole.
21:35 Or, le parquet a requis quand même quatre mandats de dépôt dans cette affaire.
21:39 Il y en a qu'un qui a été prononcé les 3 août,
21:41 étant placé sous contre-judiciaire.
21:43 Donc, je ne sais pas de quoi on parle.
21:44 On peut parler longtemps comme ça,
21:46 mais on ne connaît pas les tenants et les aboutissants de cette affaire.
21:49 On ne sait pas, on ne peut même pas se faire une opinion
21:51 sur la proportionnalité de cette détention provisoire par rapport au fait.
21:55 Je rappelle qu'on est qu'en matière délictuelle.
21:57 Ça ne s'agit pas d'une affaire criminelle.
21:59 Maintenant, pour le reste, je vous ai dit tout à l'heure ce que je pense.
22:02 Vous avez des magistrats, aujourd'hui, qui prennent la défense des délinquants
22:07 et qui considèrent que les policiers sont les véritables fauteurs de trouble.
22:10 Ça, c'est ça qui trouble véritablement notre République.
22:13 Tant qu'on n'aura pas, encore une fois, rappelé toute la magistrature,
22:17 sans porter atteinte à la liberté syndicale,
22:19 mais qu'elle ne peut pas s'immiscer dans le débat politique,
22:22 qu'elle ne peut pas faire part de préjugés et d'a priori,
22:24 qu'elle ne peut pas adresser des contres circulaires par rapport aux gardes des sceaux,
22:28 tant qu'on n'aura pas ramené la justice dans son lit,
22:30 eh bien on aura cette confrontation qui va aller en s'aggravant
22:33 et qui menace les fondements de la République.
22:35 Bruno Bartocetti, avant de vous libérer peut-être,
22:38 qu'est-ce que vous attendez du parquet de Marseille, justement,
22:40 qu'il motive, qu'il explique sa décision concernant votre collègue ?
22:46 Alors déjà qu'il explique, peut-être que le procureur aussi pourrait s'expliquer,
22:49 parce qu'au départ il demandait 4 collègues en détention provisoire,
22:53 à la sortie il n'y en a eu qu'un.
22:54 Alors déjà que le procureur s'exprime et explique pourquoi il demandait 4 détentions provisoires,
22:59 et à la fin on n'en a retenu qu'un de trop, on est bien d'accord.
23:02 Donc déjà, il y a une incompréhension à ce niveau.
23:05 Bien sûr que le parquet doit s'exprimer, bien sûr que les magistrats doivent s'exprimer,
23:08 ils ne doivent certainement pas s'exprimer comme ils le font maintenant
23:11 parce que le secrétaire, le directeur général s'est exprimé.
23:14 Bien sûr l'idéologie prend sa place,
23:15 c'est ce qui nous effrite très sérieusement aujourd'hui dans notre société.
23:20 Bien sûr qu'elle doit s'exprimer, et elle doit s'exprimer comme nous.
23:23 Elle a le droit de dire "oui, oui, unité LGP police, vous avez raison,
23:27 on doit avancer dans les droits,
23:29 on doit avancer dans la protection juridique et dans l'insécurité juridique
23:33 dont vous êtes malheureusement victime, vous policiers".
23:36 Elle a le droit de s'exprimer comme ça, ce n'est pas un sujet tabou.
23:39 Et je m'adresse également à la France Insoumise,
23:42 je pense à M. Mélenchon qui s'exprime facilement à l'endroit des policiers,
23:45 député de la 4e circonscription de Marseille en son temps,
23:49 il aurait dû venir à Marseille quand il y a eu les émeutes.
23:51 Pourquoi il n'était pas au cœur des émeutes pour voir ce qui se passait
23:54 au lieu de tranquillement derrière son ordinateur condamner le travail de la police ?
23:58 C'est une honte ce qu'on vit aujourd'hui dans notre pays.
24:00 La police elle est là pour défendre la population,
24:02 certainement pas pour être victime de ces voyous
24:04 qui eux sont en liberté au moment où je vous parle.
24:07 Bruno Bartocetti, vous parliez des émeutes, le chef de l'État y est revenu,
24:11 on va l'entendre dans un instant, mais avant Laura Lebar,
24:13 vous vouliez réagir aux propos de Bruno Bartocetti.
24:17 Je voudrais surtout réagir au problème de la justice qui est du côté des délinquants.
24:20 Moi j'ai juste parlé de mon métier, quand on fait une expertise en psy,
24:23 normalement on doit décrire un profil.
24:25 Aujourd'hui c'est devenu une excuse.
24:27 Et il y a ça aussi que je voudrais ajouter puisque c'est mon métier,
24:30 effectivement je trouve que c'est un petit peu dommage
24:31 parce qu'une expertise psy doit servir à savoir qui on a en face
24:35 et si la personne est dangereuse ou pas.
24:37 Et finalement, ça nous sert à le mettre parfois à l'internet,
24:41 mais on ne guérit pas la personne, on va l'utiliser comme excuse
24:44 alors que ça ne doit pas être une excuse, c'est un fait.
24:47 Et ça c'est ce qu'on voit très souvent en judiciaire et c'est dommage.
24:49 Les profils justement, Laura Lebar, il en a parlé Emmanuel Macron,
24:53 le profil des émeutiers, je vous propose de l'écouter.
24:57 Ce sont des violences, elles sont absolument inqualifiables
25:00 parce que nous avons vu des scènes qui ont heurté tous nos compatriotes.
25:05 C'est le retour à l'ordre qui a prévalu.
25:07 Et je veux ici féliciter le ministre de l'Intérieur,
25:10 nos policiers, nos gendarmes, nos sapeurs-pompiers
25:11 qui, avec beaucoup de courage, durant ces 4 000 émeutes, ont été là.
25:15 Nous avons su mettre fin à ces émeutes au bout de 4 jours
25:19 sans prendre des mesures restrictives de la liberté de chacune et de chacun.
25:24 Thomas Bonnel, le chef de l'État, finalement,
25:26 qui se dit plutôt satisfait de la gestion de ces émeutes
25:29 avec le "retour à l'ordre républicain".
25:31 Ce sont ses mots.
25:32 Oui, en 4 jours, c'est ce qu'il a dit dans cette interview tout à l'heure.
25:35 Retour à l'ordre en 4 jours.
25:37 Il a même fait le parallèle avec la situation de 2005
25:39 où cela avait duré plus longtemps, plusieurs semaines à l'époque.
25:43 Il est donc revenu sur ces violences inqualifiables.
25:45 Il a à nouveau félicité les forces de l'ordre.
25:47 Ça avait déjà été le cas vendredi dernier.
25:49 Il a rappelé qu'il avait eu un déplacement inédit.
25:51 Jusqu'à 45 000 membres de sécurité intérieure,
25:55 policiers et gendarmes confondus en même temps au plus fort
25:58 de ces émeutes urbaines au début du mois de juillet.
26:02 Et puis, il est donc revenu sur les profils aussi
26:04 des personnes qui ont été interpellées,
26:06 donc des personnes très jeunes, les réseaux sociaux.
26:08 C'est lorsqu'on parlait de la police,
26:10 il est revenu aussi sur le nombre de policiers et gendarmes
26:12 qui ont été blessés.
26:13 900 ont été blessés, seulement 28 enquêtes de l'IGPN ou de l'IGGN.
26:18 Il faut être intraitable quand il y a des débordements.
26:21 Voilà ce que déclare notamment Emmanuel Macron
26:23 à propos de ces émeutes, dont il a dit qu'il fallait
26:25 prendre le temps de tirer les leçons en profondeur
26:28 pour bien comprendre l'état de la situation.
26:30 Il indique par exemple, comme piste, rétablir l'autorité.
26:35 Oui, je suis d'accord, tout le monde est d'accord.
26:38 Mais quels sont les moyens pour établir ?
26:41 J'attends toujours.
26:42 Quels sont les moyens que propose le gouvernement
26:45 pour établir l'autorité ?
26:47 Ai-je entendu parler, par exemple, au point de vue de la justice,
26:49 du rétablissement des peines planchers ?
26:51 Pas du tout.
26:52 Ou des courtes peines d'emprisonnement ?
26:54 Pas du tout.
26:55 Ai-je entendu parler de véritablement mise en œuvre
26:58 de la responsabilité parentale ?
26:59 On a beaucoup parlé de la responsabilité parentale.
27:01 Pour l'instant, on ne voit rien.
27:03 Donc, ce sont des déclarations d'intention
27:05 pour lesquelles on est tous d'accord,
27:07 mais on ne voit pas le moindre commencement d'application
27:10 dans la loi ou dans les décisions que prendra l'Etat.
27:13 C'est vrai, pas de proposition concrète de Thomas Bonnet,
27:16 même sur l'autorité parentale.
27:17 Je vous poserai la question, Laurent Le Barre, dans un instant.
27:19 Lorsqu'il dit que les difficultés ont été concentrées
27:21 aux mêmes endroits, je pense que beaucoup de personnes
27:23 seront d'accord sur ce constat.
27:24 On n'a pas entendu de proposition pour le moment
27:26 du président de la République à cet égard.
27:28 Laurent Le Barre, effectivement, qu'est-ce qu'on fait ?
27:30 On parle de l'autorité parentale,
27:32 mais finalement, renforcer cette autorité parentale,
27:34 par quoi ça peut passer, très concrètement,
27:36 puisque c'est un cap affiché, mais comment ?
27:38 Alors, je vais reprendre un petit peu tout.
27:40 Déjà, on dit qu'on voudrait que l'Etat soit respecté
27:43 et qu'il y ait un autoritarisme.
27:44 D'accord, mais en psychologie,
27:46 on ne respecte pas par l'autoritarisme,
27:48 on respecte par le fait de respecter l'autre
27:51 pour ce qu'il est, pour ce qu'il véhicule
27:52 et pour ce qu'il nous apporte.
27:53 Donc déjà, effectivement, je suis d'accord,
27:55 il n'y a pas de solution à porter,
27:56 donc il va y avoir du mal à rétablir l'ordre.
27:58 Ensuite, quand il attaque les familles monoparentales
28:00 en disant que c'est les familles monoparentales,
28:02 c'est majoritairement des femmes.
28:04 Donc on pourrait peut-être parler déjà d'égaliser les salaires,
28:07 parce que je ne vois pas très bien comment on va faire
28:09 pour avoir 10 % d'augmentation, d'accord,
28:12 par exemple de l'électricité,
28:13 des familles monoparentales qui vont gagner moins d'argent.
28:15 Si on suit son calcul, c'est à cause de ça
28:17 qu'il y a de la violence.
28:17 Donc, on va avoir mathématiquement plus de violence.
28:20 Donc, à mon avis, le bon sens,
28:23 c'est déjà arrêter de toujours vouloir
28:25 asseoir une autorité par la force
28:27 et ce qui est de comprendre pourquoi on est dans ce clivage
28:29 et ce qui est de comprendre pourquoi le peuple
28:30 ne respecte plus, justement, aujourd'hui la République.
28:33 Et ça démarre par là, c'est pas accuser, accuser, accuser
28:36 et mettre des peines à tout prix.
28:37 Il est presque 14h13h59 et 53 secondes précisément sur CNews.
28:43 Bienvenue si vous nous rejoignez.
28:44 On continue de parler de la prise de parole d'Emmanuel Macron.
28:47 Vous avez pu le vivre en direct sur notre antenne.
28:50 Mais tout de suite, Augustin Donat-Dieu, bonjour.
28:52 On fait un point sur les dernières actualités.
28:55 C'est à vous, mon cher Augustin.
28:56 Bonjour Olivier, bonjour à tous.
28:58 Évidemment, l'actualité dominée par la prise de parole
29:00 d'Emmanuel Macron à 13h depuis Nouméa,
29:03 il a commencé par renouveler sa confiance
29:05 à la Première ministre Elisabeth Borne,
29:07 affirmant qu'il s'agissait d'un choix de confiance.
29:11 Le chef de l'État, durant son interview,
29:13 a rappelé ses priorités, l'éducation, l'écologie,
29:15 l'autorité, le pouvoir d'achat des Français.
29:18 Il est revenu également sur les quatre nuits d'émeute.
29:21 Au début de l'été, le président a prôné l'ordre
29:24 et le retour de l'autorité à chaque niveau.
29:26 Je vous propose de l'écouter.
29:28 Cette violence qu'on a vue, qui a conduit à brûler des écoles,
29:32 des mairies, des gymnases, des bibliothèques,
29:35 puis qui est devenue une violence de pillage,
29:38 elle est le fait, au fond, de certains de nos compatriotes
29:42 qui sont extrêmement jeunes,
29:43 qui étaient parfois manipulés par d'autres,
29:45 parce qu'on a ensuite eu des choses plus organisées.
29:49 La leçon que j'en tire, c'est un, l'ordre, l'ordre, l'ordre.
29:52 La deuxième, c'est que notre pays a besoin
29:55 d'un retour de l'autorité à chaque niveau.
29:59 Et d'abord dans la famille.
30:01 Interrogé au sujet de la colère des policiers marseillais
30:04 en retrait depuis l'incarcération provisoire
30:06 de l'un de leurs collègues, le chef de l'État
30:08 s'est refusé à tout commentaire,
30:10 s'opposant en garant des institutions
30:13 et de l'indépendance de l'autorité judiciaire.
30:15 Il a tout de même dit comprendre l'émotion de ces policiers.
30:19 Écoutez.
30:20 Nos policiers, nos gendarmes,
30:23 ils ont été présents durant ces nuits
30:24 face à un déferlement de violence inédit.
30:27 Ce sont des forces de sécurité intérieure
30:30 qui sont là pour notre quiétude, à tous.
30:32 Donc ils sont là pour nous servir, nous protéger.
30:34 Mais leur légitimité tient du fait qu'ils protègent
30:38 le cadre républicain et qu'ils font respecter
30:42 les lois démocratiquement votées.
30:44 Et donc bien évidemment, eux-mêmes s'inscrivent
30:47 dans le cadre de la loi et de l'État de droit.
30:49 Nul en République n'est au-dessus de la loi.
30:52 Et il a félicité Gérald Darmanin pour son travail
30:54 durant les violences au sujet de l'éducation.
30:58 Le président a développé les chantiers
31:00 qui attendaient Gabriel Attal avant la rentrée prochaine.
31:02 Il a reconnu les limites et les difficultés
31:04 de la nouvelle version du baccalauréat,
31:06 engagée par Jean-Michel Blanquer.
31:08 Un nouveau calendrier devra d'ailleurs être au menu
31:11 du nouveau ministre de l'Éducation nationale.
31:14 Le président de la République a tenu également
31:16 à rassurer les parents d'élèves.
31:18 Chaque professeur absent sera remplacé.
31:22 Et donc oui, le ministère de l'Éducation nationale
31:26 fera ce qu'il faut pour qu'il y ait des professeurs
31:27 devant chaque classe.
31:28 Et oui, nous mettons en place pour la rentrée
31:30 un système qui permettra de ne plus perdre d'heures.
31:35 D'abord en formant nos enseignants hors des heures
31:38 de temps de présence devant les élèves
31:41 et en leur faisant les réunions hors de ce temps-là.
31:43 Et ensuite en ayant un système de remplacement
31:45 beaucoup plus efficace grâce au pacte qui a été lancé.
31:49 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
31:51 À 7h06, je vous redonne la main Olivier.
31:53 La parole aux Français évidemment consacrée
31:56 en large partie à Emmanuel Macron.
31:58 Effectivement. Merci mon cher Augustin.
32:00 C'était le journal d'Augustin, Donat Dieu Thomas.
32:03 Bonne à Augustin Donanyoud où disaient
32:05 les principales prises de parole qu'il fallait retenir
32:10 d'Emmanuel Macron.
32:11 Au fond, rien de neuf si ce n'est sur la condition des policiers,
32:14 si ce n'est sur les émeutes, mais pas d'annonce finalement nouvelle.
32:18 Si bien qu'on en vient à s'interroger de la pertinence
32:21 de cette prise de parole,
32:22 trois jours après celle de vendredi dernier.
32:24 Je vous rappelle, vendredi,
32:26 propos liminaires du Conseil des ministres,
32:28 environ 25 minutes,
32:30 le président de la République a dit vendredi
32:32 en gros ce qu'il a dit encore aujourd'hui,
32:34 à quelques exceptions près.
32:35 Il est revenu un peu plus en longueur sur les émeutes.
32:38 Il a évidemment été interrogé sur la situation à Marseille,
32:41 mais pour le reste, on est dans des similitudes assez marquantes,
32:44 puisque le président de la République d'une part confirme
32:47 qu'il a donc fait le choix de la continuité
32:50 en maintenant Elisabeth Borne à Matignon.
32:52 Il a également défendu son bilan,
32:54 même si on lui a rappelé,
32:55 le fait d'élargir la majorité,
32:57 c'était la mission confiée à Elisabeth Borne.
32:58 Elle a échoué.
32:59 Oui, il n'y a pas d'accord de gouvernement,
33:01 pas de majorité de rechange,
33:02 mais des majorités d'échange, texte par texte.
33:04 Voilà ce que déclare Emmanuel Macron.
33:07 Et puis, il a également profité de cette prise de parole
33:09 pour féliciter Gérald Darmanin
33:11 pour sa gestion des émeutes urbaines.
33:13 La gestion des émeutes qu'on a largement à bord
33:16 il y a quelques instants. Luc Graa, politologue,
33:18 qui est toujours avec nous.
33:19 Avant de vous libérer, peut-être cette dernière question,
33:21 effectivement, on peut s'interroger,
33:22 quelle était la pertinence de cette prise de parole
33:24 d'Emmanuel Macron aujourd'hui ?
33:27 Alors, moi, je ne partage pas complètement
33:29 l'analyse qui vient d'être faite.
33:30 Je crois qu'il y a une volonté incontestable
33:34 de se remettre en phase avec les Français.
33:38 Et donc, il a quand même eu une posture aujourd'hui,
33:41 et ce n'est pas quand même le naturel d'Emmanuel Macron,
33:44 de parler de l'ordre, de l'ordre, de l'ordre.
33:46 Comme disait bien Georges Fenech tout à l'heure,
33:49 ce sont des paroles, on attend l'efficacité.
33:53 C'est vrai qu'en règle générale, avec Emmanuel Macron,
33:57 on a un peu l'impression de la course à l'échalote.
33:59 C'est-à-dire que les sondages indiquent que ça ne va pas,
34:01 le positionnement politique n'est pas bon.
34:03 Et donc, il a presque toujours un peu un train de retard,
34:07 mais ça va quand même dans le sens d'un peu plus d'ordre.
34:10 Ceci dit, on est confronté à une société
34:12 qui est maintenant fracturée, on le voit dans les sondages,
34:15 on le voit dans les votes, etc.
34:17 La police ne tue pas, la justice n'est pas l'axe,
34:22 ce n'est pas là qu'il faut mettre le curseur.
34:24 Vraisemblablement, les Français attendent
34:26 justement qu'on s'attaque plutôt aux voyous,
34:28 et puis ça fait le jeu des adversaires de la République
34:32 que de mettre en opposition les institutions.
34:34 Donc, il faut vraiment maintenant des actes concrets.
34:37 Le président de la République doit donner une vision claire
34:40 des choses, que dans ce pays, les adversaires ne sont pas
34:43 les policiers, les adversaires ne sont pas la justice,
34:46 les adversaires sont ceux qui veulent s'attaquer
34:49 au vivre en commun, aux valeurs de la République,
34:52 historiques et actuelles.
34:54 Et donc, le président, on a l'impression qu'il a quand même
34:56 compris que là, il y a un enjeu.
34:59 Il est affaibli par sa réforme Passage en force sur les retraites,
35:04 et il doit retrouver de la crédibilité.
35:06 C'est un enjeu important pour les quatre ans qui restent à vivre.
35:10 Mais on a l'impression que sa posture reste d'être un peu plus
35:14 dans la fermeté tout de même.
35:16 Merci Luc Gras pour votre éclairage cet après-midi
35:19 dans La Parole aux Français été. Merci à vous.
35:22 Luc Gras, donc politologue, qui nous a éclairé sur cette prise
35:25 de parole d'Emmanuel Macron.
35:27 Georges Fenech, l'ordre, l'ordre, l'ordre.
35:30 Emmanuel Macron l'a répété trois fois.
35:33 Alors, effectivement, un cap l'a encore affiché.
35:36 Mais comment ?
35:39 L'ordre, l'ordre, l'ordre.
35:40 Ce n'est pas parce que vous martelez un mot qu'il va rentrer
35:43 effectivement dans une réalité.
35:46 Et encore une fois, ça n'est qu'une réponse urgente, immédiate.
35:50 Rétablir l'ordre public.
35:52 Mais il faut d'abord et avant tout s'attaquer aux causes.
35:55 Moi, je n'ai rien entendu encore sur les causes.
35:57 Je ne crois pas que le fait de dire
35:59 il y a un problème de monoparentalité ou de manque d'autorité
36:03 à la famille, ce soit suffisant.
36:05 Je pense qu'on est dans un déni total de qui sont ces jeunes
36:10 qui ont commis ces émeutes ?
36:11 Jeunes, moyenne d'âge, 16-17 ans, ça a été rappelé par le président.
36:15 Je sais bien que le président de la République nous a dit
36:17 qu'il y avait des Kevin et des Matteo.
36:19 Mais moi, je crois que tant qu'on n'a pas le courage,
36:21 la lucidité politique de dire il y a un vrai problème d'appartenance,
36:25 de sentiment d'appartenance à la nation française,
36:29 de la République, de ses valeurs,
36:31 qu'on a un échec de l'intégration de ces jeunes
36:34 issus de l'immigration et qui sont pourtant français à part entière,
36:37 voire depuis plusieurs générations,
36:39 tant qu'on n'aura pas vraiment compris cela
36:42 et s'attaquer à ce problème-là,
36:45 faut-il par exemple rendre obligatoire
36:48 le service national universel
36:50 pour rétablir ce creuset républicain ?
36:52 Voyez-vous ?
36:53 Je crois que c'est encore une fois,
36:55 si on ne voit pas les réalités en face,
36:56 bien que le président de la République ait,
36:58 pour la première fois en l'année dernière,
37:00 fait un lien entre une forme de délinquance
37:02 et une forme d'immigration clandestine,
37:05 il était temps de le faire,
37:06 mais il a fallu du temps pour y en arriver.
37:09 Maintenant, il faut s'attaquer à ces quelques 1 500 quartiers
37:12 dits difficiles, on a doublé en l'espace de 10 ans quand même,
37:16 et prendre à la racine ce mal qui consiste
37:19 à casser la République, casser le pays,
37:22 casser les mairies, casser les commissariats.
37:24 Ceux qui font ça, ils sont bien motivés
37:26 par un rejet de leur environnement républicain.
37:29 Et donc c'est à ça qu'il faut s'attaquer.
37:31 Et on aura l'occasion d'en revenir largement
37:34 tout au long de l'après-midi sur cette prise de parole
37:36 d'Emmanuel Macron.
37:37 Un dernier mot avec vous, Laura Lebar,
37:39 vous nous expliquez en tant que psychanalyste
37:41 l'importance de déterminer les profils
37:43 justement pour lutter contre la délinquance
37:45 et donner une réponse juste.
37:47 Là, Georges Fenech soulignait cette importance
37:50 après cette séquence des émeutes,
37:53 de savoir qui sont ces jeunes,
37:55 de déterminer clairement leurs profils.
37:56 C'est important aussi.
37:58 Déjà, c'est important d'arrêter
38:00 de stigmatiser.
38:02 Il faut déjà commencer par là.
38:03 Moi, quand j'entends, c'est de la faute des parents.
38:06 Il y a aussi des parents qui ont leur enfant
38:07 qui se fait harceler à l'école.
38:09 Il faut déjà commencer par le démarrage.
38:10 Il y a plus de profs, génial,
38:12 mais les profs travaillent dans des conditions dramatiques.
38:14 Il faut aussi penser à eux.
38:16 Finalement, j'entends rien...
38:18 On casse les réseaux sociaux,
38:19 mais j'entends rien sur former les jeunes,
38:21 justement que leur téléphone, c'est une encyclopédie,
38:23 former à tchad-gpt.
38:24 Finalement, on va demander aux jeunes
38:25 plus de temps de cours.
38:26 Bah super, mais on va leur apprendre le même système.
38:29 Aujourd'hui, on arrive à la conclusion que ce système,
38:31 l'écologie, ça ne va pas,
38:33 les finances, ça ne va pas,
38:34 la sécurité, ça ne va pas.
38:35 Donc, on a des jeunes qui sont face à un système
38:37 qui ne fonctionne pas,
38:39 et qui se demandent
38:40 ce qu'on va devenir demain.
38:42 Et tant qu'on va leur apposer le même système,
38:45 ils vont avoir l'impression qu'on aura le même résultat.
38:47 Et tant qu'on rejettera les nouvelles technologies,
38:48 je suis moi-même influenceuse.
38:49 Et sur les réseaux, il y a beaucoup de belles choses
38:51 qui se passent.
38:51 Aujourd'hui, on a des influenceurs
38:53 qui, justement, nous, on poste pas de drogue au volant.
38:56 On poste plein de choses sur les sujets d'actu
38:58 et ça fonctionne auprès des jeunes.
38:59 Donc, il ne faut pas stigmatiser et rejeter leurs méthodes.
39:02 Il faut plutôt leur apprendre, à mon sens,
39:03 à évoluer dans le monde de demain.
39:05 Et on retiendra de cette prise de parole
39:07 d'Emmanuel Macron cet après-midi.
39:09 Cette phrase nulle n'est au-dessus des lois.
39:12 Voilà ce qu'il disait en réponse à cette crise qui secoue
39:16 l'institution policière.
39:17 On y reviendra également, notamment dans 50 minutes.
39:20 Info dans un instant.
39:21 Thomas Bonnet, un grand merci d'être resté avec nous
39:24 pour décrypter les mots d'Emmanuel Macron
39:28 qui s'est exprimé, je vous le rappelle, à 13h.
39:30 Vous avez pu le suivre en direct sur notre antenne.
39:32 Dans l'actualité également,
39:33 eh bien, c'est 30 000 personnes qui ont été évacuées
39:36 de l'île de Rhône en Grèce.
39:38 L'île ravagée, vous le savez, par les flammes.
39:41 Dimanche soir, les pompiers étaient toujours à pied d'œuvre
39:44 pour éteindre les incendies.
39:46 Plus de 250 soldats du feu ont été mobilisés.
39:48 Les autorités restent en état d'alerte
39:50 pour protéger la population.
39:51 Alors, Nicolas est un touriste français.
39:54 Il est encore sur place.
39:55 On va lui donner la parole dans un instant.
39:57 Il sera en liaison avec nous.
39:58 Mais avant, un retour sur les faits
40:00 avec Corentin Briau et Sarah Barney.
40:03 Et on vient de voir Nicolas, qui sera donc en liaison avec nous
40:05 pour nous raconter ce qu'il a vécu et ce qu'il est en train de vivre.
40:08 Restez avec nous tout de suite.
40:10 Retour sur les faits.
40:11 Corentin Briau, Sarah Barney.
40:14 Alors que le feu fait toujours rage,
40:16 les autorités grecques poursuivent les évacuations sur l'île de Rhône.
40:19 Selon un bilan officiel,
40:21 30 000 personnes ont déjà quitté l'île ce week-end.
40:24 Ce Français s'apprête à prendre l'avion pour Paris.
40:26 Lui et sa famille ont passé leur dernière nuit dans un hôtel.
40:30 Vous aviez du monde partout dans ce hall d'hôtel.
40:32 Personne ne savait exactement où est-ce qu'on devait faire,
40:34 où est-ce qu'on devait aller.
40:36 Parce qu'il n'y avait pas de solution pour nous reloger.
40:39 Et donc, nous avons passé la nuit de dimanche à lundi
40:42 à même le sol dans le hall d'hôtel,
40:45 à côté de 500 personnes ou 600 personnes autour de nous.
40:49 D'autres voyageurs sont pour le moment hébergés
40:51 dans des écoles ou des gymnases.
40:53 Pour certains, l'évacuation a été difficile à vivre.
40:56 C'était horrible.
40:57 Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie.
40:59 L'un des habitants nous a dit que nous allions tous être condamnés.
41:02 Je pense que cela m'a fait peur, ainsi qu'à ma fille qui a 15 ans.
41:06 Le mercure diminue légèrement en Grèce.
41:09 Dans certains endroits, les températures avoisinent aujourd'hui les 40 degrés.
41:14 On le voit, situation donc très compliquée,
41:16 à la fois pour les pompiers, mais également pour les touristes.
41:18 Les touristes venus sur place pour passer des vacances,
41:21 parmi ces touristes français, Nicolas.
41:23 Nicolas est en liaison avec nous.
41:26 Bonjour, merci d'accepter de témoigner dans la parole aux Français hété.
41:32 Au départ de votre galère, ce feu gigantesque,
41:35 racontez-nous qu'est-ce que vous avez vu,
41:37 qu'est-ce que vous avez vécu sur place ?
41:41 Depuis que je suis arrivé, je suis arrivé mercredi dernier.
41:43 Il y avait déjà quelques feux, mais bon, a priori, ça allait.
41:48 Et les feux ont augmenté jusqu'à samedi,
41:52 où samedi, j'ai mis deux heures pour regagner mon hôtel,
41:57 alors que ça devait être une demi-heure.
41:59 Donc là, a priori, tout le monde disait que ça devait aller,
42:01 enfin au niveau de l'hôtel, et en fait,
42:03 le téléphone de mon hôtel a sonné à 3h du matin,
42:06 me disant qu'il fallait évacuer toute urgence.
42:09 Donc moi, j'étais avec mes deux filles, j'ai une voiture,
42:12 donc j'ai suivi un bus de tour opérator
42:15 qui nous a emmenés au nord dans un bus,
42:18 enfin dans une école, une grande école.
42:22 Et puis donc, on a dormi à même le sol,
42:24 comme les images que vous venez de diffuser.
42:27 On nous a donné de l'eau à manger.
42:29 Et ensuite, j'ai trouvé un autre hôtel près du nord.
42:32 Donc là, je suis au nord, près de la ville de Rode.
42:36 Et donc ici, là, tout va bien.
42:39 Ailleurs, on ne voit pas de fumée, rien.
42:40 Tout se passe bien pour l'instant.
42:42 Vous ne voyez pas de fumée, vous êtes en sécurité a priori.
42:45 Est-ce qu'il y a un moment où, effectivement,
42:47 vous ne vous êtes pas senti en sécurité ?
42:52 Est-ce que vous avez vu ces flammes qui se rapprochaient
42:55 de votre hôtel petit à petit ?
42:58 Oui, oui, quand on m'a réveillé en plein lieu,
43:00 enfin je ne dormais pas parce que je savais qu'il y avait un souci,
43:04 mais je n'ai pas eu le temps d'expliquer à mes filles ce qui se passait.
43:08 On a vite sauté dans la voiture, on a suivi des bus,
43:10 on ne savait pas où aller.
43:12 Donc évidemment, c'était l'angoisse.
43:15 Après, logistiquement, il faut trouver une solution, un hôtel.
43:21 Sur ça, on est un peu tout seul.
43:23 Mais le principal, c'est de fuir le feu.
43:27 Fuir le feu, et on imagine des scènes de panique également autour de vous ?
43:33 Sur ça, non, pas tellement.
43:36 Les gens montaient dans les bus avec leur valise, tout ça,
43:40 mais nous, c'était vraiment pleine nuit.
43:42 Et les gens partaient en fait.
43:47 Prenez le bus ou les véhicules, partez, on ne sait pas où,
43:49 mais sur ça, ce n'était pas trop trop la panique, on va dire.
43:54 Vous avez eu le sentiment, vous nous disiez tout à l'heure,
43:57 d'être un peu livré à vous-même,
43:59 les autorités néanmoins ont bien géré ces évacuations.
44:03 Vous avez été bien pris en compte par les autorités grecques sur place ?
44:08 Moi, je n'ai eu aucune info en fait.
44:13 Le gymnase où je suis arrivé, l'école,
44:17 il était apparemment, c'est un tour opérator qui s'était occupé de le réserver.
44:25 Moi, j'ai demandé si je pouvais rester,
44:26 parce que moi, je n'étais pas parti avec un tour opérator,
44:30 je suis parti tout seul.
44:31 Et du coup, on m'a dit que je pouvais passer la nuit,
44:34 et le lendemain, je suis parti.
44:37 Je n'ai pas d'info et tout, donc sur ça, oui, c'était moyen.
44:43 Surtout à l'hôtel, on nous a dit "vous partez, vous partez",
44:46 mais on ne savait pas où.
44:47 On vous voit avec vos deux filles, comment vont-elles ?
44:52 Là, ça va, ça va mieux.
44:54 Je leur ai bien expliqué ce qui s'était passé,
44:56 mais bon, elles m'en reparlent beaucoup,
44:59 elles me demandent si l'hôtel, ça va.
45:02 Après, je n'ai pas beaucoup plus d'info,
45:06 je sais qu'il y a eu les feux encore.
45:08 Après, c'était surtout la nuit qui a été stressante,
45:10 parce que moi, je n'avais pas Internet,
45:12 je n'avais pas de réseau.
45:13 De temps en temps, je recevais des messages de la famille
45:16 me disant que Rode était en feu,
45:18 donc c'était assez inquiétant.
45:21 Ça, je ne le disais pas à mes filles, mais...
45:23 - Justement, Nicolas, avant de vous libérer,
45:26 on a la chance d'avoir Laura Lebar,
45:28 qui est avec nous, Laura Lebar, psychanalyste.
45:30 On entendait Nicolas dire "mes filles étaient angoissées,
45:32 j'ai pris le temps de leur expliquer".
45:34 Peut-être quelques petits conseils pour Nicolas ?
45:36 - Déjà, bravo à Nicolas,
45:38 parce qu'il a eu exactement les bons réflexes.
45:40 Si je suis sur une île déserte, ça veut dire qu'il faut partir.
45:42 Les filles, si elles nous entendent, elles peuvent être rassurées.
45:45 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, elles ont un papa
45:47 qui a bien pris les choses en main,
45:48 elles sont au nord de l'île, tout va bien.
45:49 Ça, c'est la première des choses à entendre, les filles.
45:52 Ensuite, quand vous allez rentrer,
45:54 il y a des traitements qui existent, notamment l'EMDR.
45:56 En huit séances, on est débarrassé du trauma,
45:58 il faut le traiter après 30 jours.
45:59 Donc, surtout ne pas s'inquiéter.
46:00 Les filles, vous êtes avec un super papa
46:02 qui a pris les bonnes décisions et vous êtes en sécurité.
46:05 Maintenant, tout ça, c'est derrière vous.
46:07 Et après, quand vous rentrez, si vous êtes sur Paris,
46:09 après l'appelé, moi, je vous offrirai les séances avec grand plaisir.
46:12 Surtout, soyez rassurés.
46:13 Il y a des méthodes et ça ne va pas rester longtemps.
46:16 Embrassez votre papa, dites-lui merci et tout va bien se passer.
46:18 J'en suis certaine.
46:19 Voilà, c'est un bon message.
46:20 - Voilà, merci Laura, effectivement.
46:22 Merci à vous, Nicolas.
46:24 Nicolas, vous avez géré avec sang-froid la situation avec vos deux filles.
46:29 On vous souhaite dorénavant un bon retour.
46:32 Là, vous allez retourner en France.
46:33 Là, vous prévoyez un retour rapide.
46:37 - Oui, oui, là, en fait, moi, j'ai mon avion qui était prévu mercredi matin.
46:41 Donc là, on reste dans le nord.
46:44 On visite juste le nord vite fait et en attendant l'avion de mercredi.
46:50 - Merci.
46:52 Merci à vous, Nicolas.
46:54 Beau retour mercredi donc en France.
46:57 Justement, on va à présent accueillir Lori, qui était également en Grèce.
47:03 Lori, qui est une touriste belge évacuée de Kyotari,
47:07 qui elle a pu rentrer, qui est avec nous.
47:09 Lori, bonjour.
47:10 Merci d'avoir accepté notre invitation.
47:12 Je lui disais, vous êtes donc rentrée aujourd'hui en Belgique.
47:16 Vous allez nous dire dans quelles conditions, précisément dans un instant.
47:19 Mais avant, vos souvenirs.
47:20 Qu'est-ce que vous avez vécu sur place?
47:22 Est-ce que vous avez vu ce feu ravager l'île de Rhôde?
47:27 - Ça a été une catastrophe pour moi et mon compagnon.
47:31 On a vu les flammes qui se sont dirigées vers nous.
47:36 Donc, ça a été...
47:38 Mais je ne suis pas rentrée aujourd'hui.
47:39 Je suis rentrée.
47:41 J'ai eu un vol dimanche.
47:46 On devait rentrer normalement dimanche et j'ai eu un vol samedi soir direction Ostende.
47:51 - Vous avez été rapidement prise en charge pour récupérer un vol?
47:58 - Disons qu'on a été clairement livré à nous-mêmes.
48:02 Personne nous a aidé.
48:04 Personne n'a pris de nouvelles.
48:06 On a eu seulement des nouvelles pour savoir où nous étions quand nous sommes rentrées.
48:12 Parce qu'ils pensaient encore qu'on était du coup à Kyotari.
48:17 Et voilà.
48:18 Mais sinon, non, on n'a pas du tout été pris en charge.
48:21 Rien du tout.
48:22 - Pas pris en charge par les autorités grecques, donc?
48:27 - Autorités grecques et belges.
48:30 Et l'agence Thuy également.
48:32 - D'accord.
48:33 Donc, c'est l'agence, finalement.
48:35 Vous regrettez l'absence de l'agence et néanmoins, les autorités belges.
48:39 Est-ce que vous aviez un lien?
48:41 Comment ça s'est passé avec l'ambassade belge sur place?
48:46 - Personne nous a pris en charge.
48:47 On a seulement eu des nouvelles le dimanche pour demander.
48:54 Parce qu'ils nous demandaient où nous étions.
48:56 Parce qu'on n'était pas dans le vol du coup.
48:58 Donc, eux ne savaient pas où nous étions.
49:01 Mais on n'a pas du tout été pris en charge non plus en Belgique.
49:03 Rien du tout.
49:04 - Avant de vous libérer aujourd'hui, comment est-ce que vous vous sentez, Lori?
49:07 Après cette expérience angoissante, inquiétante, on imagine.
49:13 - On se sent pas bien.
49:16 On est anéantie.
49:18 Moi, j'ai été prise des poumons.
49:20 D'ailleurs, j'ai rendez-vous chez mon médecin.
49:24 Voilà, on n'est pas bien.
49:26 On se dit que ça n'arrive qu'aux autres, mais non.
49:29 - Alors, peut-être un mot, Lori, de Laura Lebar, psychanalyste,
49:33 qui est avec nous très rapide, puisqu'on le voit rendre, Laura,
49:36 mais vous vouliez vous exprimer.
49:37 - Surtout, ne gardez pas ce traumatisme, d'accord?
49:39 Parce que vous avez dû vous sentir abandonnée et c'est très compliqué.
49:42 Je le conseille, c'est vraiment laisser ça derrière
49:44 et pensez maintenant à vous traiter pour ne pas garder ça.
49:47 L'EMDR fonctionne très bien, c'est huit séances.
49:49 Prenez rendez-vous avec un bon praticien.
49:50 Moi, je suis à Paris, mais je vous les aurais offerts, les séances.
49:52 En Belgique, après 30 jours, faites-vous traiter.
49:54 C'est normal que le sommeil soit,
49:56 va être pendant 30 jours un peu compliqué,
49:58 mais prenez rendez-vous à l'issue de 30 jours dès maintenant
50:00 pour ne pas conserver ce traumatisme dans la durée.
50:03 C'est vraiment important.
50:04 Et tout mon soutien, bravo d'être rentrée.
50:06 J'imagine que ça a été compliqué.
50:08 En tout cas, mon soutien, vous l'avez.
50:09 Vous pouvez m'appeler en off quand vous voulez.
50:10 Vous tapez mon nom, vous m'appelez et surtout, allez vous traiter.
50:13 Et on arrive au terme de cette émission.
50:15 Un grand merci, un grand merci, Laurie, d'avoir témoigné.
50:18 Allez-y en quelques secondes.
50:20 Oui, j'ai déjà pris rendez-vous chez un psychiatre.
50:24 EMDR, EMDR.
50:26 D'accord, vraiment, c'est ça qui va vous lever le trauma.
50:28 Huit séances, si vous n'avez pas besoin de psychiatre, c'est un traumatisme.
50:31 C'est pour ça que c'est important.
50:32 Il faut vraiment faire de l'EMDR en huit séances.
50:34 Vous allez vous embarquer dans une thérapie longue
50:36 pour un trauma qui va être compliqué.
50:37 C'est important de l'entendre.
50:38 Il y a des thérapies brèves.
50:39 En huit séances, vous serez libéré.
50:41 L'EMDR, c'est la meilleure pratique pour vous.
50:43 Un grand merci, Laurie, d'avoir accepté de témoigner.
50:45 Et bon courage, bien évidemment, pour la suite.
50:48 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
50:49 Merci beaucoup, Laura Lebar.
50:51 Précieux conseil donné cet après-midi.
50:53 Merci à vous, Georges Fenech.
50:54 Merci, Georges, d'être venu pour décrypter cette prise de parole d'Emmanuel Macron.
50:58 On va continuer d'en parler tout au long de l'après-midi,
51:01 notamment à partir de 15h dans 120 minutes info.
51:04 Je vous retrouve à cette heure-là.
51:06 Mais avant, les belles figures de l'histoire.
51:08 C'est tout de suite sur notre antenne.
51:10 Excellent après-midi.

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