Dernier hommage à Jane Birkin: la cérémonie en intégralité

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 Dernier hommage à Jane Birkin: la cérémonie en intégralité

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00:00:00 Priorité au direct sur BFMTV, on va regarder ces images maintenant de cette église des environs, de cette église Saint-Roch à Paris.
00:00:05 Pourquoi ? Parce que c'est là-bas que vont être célébrées dans un court moment les obsèques de Jane Birkin,
00:00:10 à la fois chanteuse, comédienne, muse de Gainsbourg pendant aussi des années.
00:00:16 Jane Birkin qui était une icône et qui était aussi très appréciée des Français.
00:00:21 On la présentait souvent d'ailleurs comme la plus française des citoyennes britanniques.
00:00:25 Évidemment au dispositif de BFMTV avec nos reporters sur place qui vont nous raconter et nous faire vivre ce moment solennel.
00:00:32 Il y a bien sûr Philippe Dufresne qu'on aperçoit, Benjamin Dubois, Lisa Hadef, Nicolas Quaddou qui sont sur place avec le public qui est venu rendre un dernier hommage.
00:00:40 Philippe Dufresne, je me tourne vers vous d'abord. Comment va se dérouler cette cérémonie ?
00:00:46 C'est une cérémonie qui va être ici assez courte, une cérémonie à la fois populaire et en même temps intimiste.
00:00:53 La volonté de la famille c'était de protéger un petit peu les artistes.
00:00:57 C'est vrai qu'ici rarement on a eu une cérémonie avec autant de barriérage, autant de force de police et autant de contrôle des accès.
00:01:05 Tous les journalistes ici sont devant cette église mais dans une bulle assez fermée donc difficile effectivement d'approcher les talents.
00:01:15 Et puis à l'inverse, il y aura une partie plus populaire puisqu'au bout de la rue, juste ici, un écran géant a été installé pour que le public puisse suivre cette cérémonie et rendre un dernier hommage à Jane Birkin.
00:01:28 Cérémonie qui sera courte, peu d'infos ont filtré mais on sait évidemment que les proches seront là, que les filles rendront certainement un hommage à Jane,
00:01:37 Catherine Deneuve sera présente et lira probablement un poème, Olivier Rollin prendra aussi la parole et probablement également Gabrielle Crawford qui était la photographe de Jane.
00:01:48 Le tout avec des chants, des lectures de poèmes et certainement des musiques de Gainsbourg, notamment probablement un final sur la Javanaise.
00:01:56 Dernier hommage à Jane Birkin donc ici avec une cérémonie qui sera certainement assez courte.
00:02:03 Merci beaucoup Philippe Dufresne, évidemment, cérémonie à faire vivre en direct sur BFM TV le plateau pour nous faire vivre les obsèques de Jane Birkin ce matin à Paris.
00:02:14 Bonjour Hédore Bonamour, vous êtes journaliste culture de BFM TV, Chloé Thibault bonjour, journaliste, autrice de Toutes pour la musique et en relisant Gainsbourg,
00:02:24 Jean-Pierre Pasqualini, journaliste spécialisé dans la musique, directeur des programmes de Melody TV, bonjour, merci d'être avec nous.
00:02:30 Et j'accueille également Baptiste Vignolles, biographe, auteur de Jane Birkin aux éditions Grund. On le montre ce livre, le voici.
00:02:37 Avec cette jolie photo.
00:02:38 Très belle photo de Jane Birkin, merci beaucoup d'être avec nous, on va faire vivre ses obsèques sur BFM TV.
00:02:42 On retourne tout de suite à l'église Saint-Roch à Paris dans le premier arrondissement.
00:02:46 Elisa Haddè, vous êtes avec le public devant l'écran géant qui a été installé.
00:02:55 On va montrer d'abord cet écran géant, regardez, c'est ici que les fans, les téléspectateurs pourront vivre et suivre en direct les obsèques de Jane Birkin.
00:03:05 Et bien sûr il y a plusieurs dizaines de personnes, bientôt plusieurs centaines, ça commence à fluer au fur et à mesure.
00:03:09 J'ai fait la rencontre d'Aurégine et Françoise, bonjour.
00:03:12 Pourquoi c'était important pour vous d'être ici aujourd'hui ce matin ?
00:03:15 Parce que pour moi elle ferme presque une époque, l'année des Sixties.
00:03:21 C'était une femme libre, je suis toute émue d'être là et je tenais à lui faire mes adieux.
00:03:31 Elle était simple, elle était authentique et elle a réussi à rester elle-même et garder son petit accent anglais qu'on pouvait critiquer mais que j'aimais beaucoup.
00:03:41 Aujourd'hui elle est partie, j'aurai de beaux souvenirs mais je tenais à être là pour lui dire au revoir et qu'elle m'a beaucoup apporté.
00:03:52 On sent beaucoup d'émotion.
00:03:54 Oui, et quand la cérémonie va commencer, j'espère que je resterai humble et que je ne me montrerai pas mes larmes.
00:04:04 Et pour vous pourquoi c'était important ? Qu'est-ce que Jane Birkin symbolisait pour vous ?
00:04:09 C'était une merveilleuse interprète. Elle chantait avec coeur et j'ai beaucoup apprécié durant toute sa carrière sa simplicité.
00:04:20 Elle restait elle-même. J'ai aimé l'artiste.
00:04:25 On sait qu'on l'a connu pour ses chansons, elle a joué dans des films. Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ?
00:04:31 C'est surtout ses chansons que j'ai beaucoup apprécié. Serge Gainsbourg lui a composé de merveilleuses chansons et qui convenaient très bien à son personnage.
00:04:44 Merci beaucoup, merci à toutes les deux pour votre témoignage.
00:04:46 Virginie et François sont partis à 7h ce matin, les obstacles ne commencent qu'à 10h.
00:04:51 Il y a beaucoup de personnes ici qui sont venues de fans rendre hommage à Jane Birkin qui ont fait de la route parfois,
00:04:57 qui sont arrivées avec des petits tabourets, tout était fait pour être là très tôt et être sûre de ne pas du tout manquer ces obsèques et cet hommage populaire.
00:05:06 Au moment où je vous parle, vous le voyez sur ces images de Sébastien Rioux, de plus en plus de personnes qui arrivent ici rue des Pyramides devant l'écran géant.
00:05:14 Merci Lisa. Alors qu'on entend les chansons qui sont en train d'être diffusées avant le début de cette cérémonie,
00:05:22 on entend cette dame qui parlait d'une forme de simplicité chez elle, Edouard Bonamou.
00:05:27 Qu'est-ce qui la rendait si attachante ? C'est vrai que tout le monde aime Jane Birkin, il n'y a pas vraiment de critique sur ce personnage qu'elle était.
00:05:34 Vous me posez une vaste question, pourquoi on aime Jane Birkin ? C'est vrai qu'elle était effectivement très attachante.
00:05:40 Pourquoi ? Parce que je pense qu'elle était très honnête. Jane Birkin n'était pas tellement dans le contrôle,
00:05:45 elle n'était pas une artiste qui cherchait à mentir ou à jouer un rôle. Et je pense que pour ceux qui ont eu la chance de la rencontrer,
00:05:53 et c'est mon cas, j'ai vraiment eu cette chance-là à trois reprises, elle était très accessible, elle était extrêmement drôle,
00:06:01 elle avait un humour très anglais, très drôle. Donc oui, elle n'a jamais menti, elle n'a jamais cherché à mentir.
00:06:10 Baptiste Vignol, on va vous retourner cette question, peut-être plus facile pour vous. Pourquoi elle était si attachante, Jane Birkin ?
00:06:17 Parce que ses chansons étaient bonnes déjà, qu'elle était bonne comédienne, qu'on avait envie de la connaître.
00:06:24 Elle était star sans lettres, elle était accessible, elle était effectivement rigolote, sensible, profonde, émouvante.
00:06:33 Elle avait cet accent qui faisait un peu sa signature. C'était quelqu'un dont on avait envie d'être l'ami, peut-être.
00:06:43 Et elle était belle, libre, et puis cette histoire avec Gainsbourg, et puis leurs enfants, ses enfants.
00:06:56 Elle fait partie de l'histoire des Français, et pas que des Français d'ailleurs, parce que c'était une vedette planétaire.
00:07:04 Elle a d'ailleurs par la suite tourné dans le monde entier avec Arabesque, son spectacle où elle orientalisait les chansons de Gainsbourg.
00:07:13 Et elle était star sans lettres, je crois, très accessible et simple.
00:07:16 Jean-Pierre Pascolini, c'est votre point de vue aussi, c'était quelqu'un comme ça qui ne cherchait pas à construire une carrière,
00:07:22 à anticiper les choses, mais qui faisait son bout de chemin, son œuvre, au fil des chansons écrites beaucoup par Gainsbourg, évidemment.
00:07:31 Elle n'était pas sûre d'elle déjà, elle a toujours pensé qu'elle avait eu de la chance, qu'elle ne méritait pas sa place.
00:07:39 Moi je crois que si elle a plu aux Français, c'est parce qu'à la fois elle a su faire des choses très populaires,
00:07:44 des films très populaires, avec Pierre Richard, Me montonner, et puis des films beaucoup plus exigeants.
00:07:50 Et dans la chanson c'est pareil, il y a eu des tubes d'onomatopées comme dit Douda, et puis des chansons beaucoup plus profondes.
00:07:57 Et grâce à ça elle a touché toutes les catégories de Français.
00:08:01 Philippe Dufresne, on vous retrouve à l'église Saint-Roch, on le rappelle, des obsèques vraiment intimistes.
00:08:07 Seulement les amis, les proches, la famille de Jane Birkin pourront entrer dans l'église Saint-Roch,
00:08:12 mais évidemment les VIP, les stars se succèdent pour venir rendre un dernier hommage dans cette église,
00:08:18 faire leur dernier adieu à Jane Birkin.
00:08:21 Avec ici les premières arrivées, on a vu José Garcia, on a aperçu Carole Bouquet, Maïwenn également,
00:08:30 Joël Hugues Anglade, Miosec, voilà quelques-uns des premiers artistes qui ont franchi les portes de cette église
00:08:36 pour rendre un dernier hommage à Jane Birkin pour cette cérémonie dans l'église des artistes ici.
00:08:43 La paroi Saint-Roch c'est l'église des artistes et je pense qu'il y a un symbole aussi dans le fait que ces obsèques soient organisés ici.
00:08:52 Avec, vous le voyez derrière moi, déjà énormément de fleurs aussi qui ont été déposées, des fleurs d'artistes par exemple,
00:08:59 les fleurs d'Adamo, les fleurs évidemment du management de Jane Birkin, des fleurs également d'associations,
00:09:06 on a vu SOS Racisme par exemple parce qu'il faut rappeler le combat, les engagements de Jane Birkin
00:09:11 et je pense qu'à ce titre-là il y a beaucoup de gens qui seront présents dans cette cérémonie.
00:09:16 Et puis voilà pas mal de bouquets comme ce bouquet qui est assez marquant derrière moi avec "Et nos mots n'y pourront rien changer",
00:09:25 les paroles de chansons de Jane et Serge qui devraient résonner évidemment dans cette église avec un final je pense sur la javanese.
00:09:36 Chloé, Thibault, on entendait Philippe qui nous parlait de cette femme d'engagement,
00:09:41 vous avez écrit sur Jane Birkin et sur les femmes notamment en chanson,
00:09:45 c'était une femme engagée dans le féminisme aussi, qui s'impliquait dans différentes causes.
00:09:50 Oui tout à fait, vous évoquiez la liberté de Jane, moi c'est vraiment ce qu'elle représente à mes yeux,
00:09:55 une femme libre qui a eu l'audace dans les années 60 de porter des textes particulièrement osés du point de vue de la liberté sexuelle,
00:10:04 "Je t'aime moi non plus" et "69 années érotiques" évidemment.
00:10:07 Et puis dans sa vie personnelle, on l'a par exemple vu en 1972 au procès de Bobigny,
00:10:12 qui a été le procès le plus important dans la lutte pour le droit à l'avortement, elle faisait partie de la prison.
00:10:17 Je crois que c'est Alain Souchon qu'on aperçoit de dos, dans l'église avec ses enfants,
00:10:23 mais aussi dans la musique notamment.
00:10:25 Pardon je vous ai coupé, je vous en prie continuez.
00:10:27 Donc oui Jane c'était bien au-delà de la femme d'eux et la mère d'eux,
00:10:33 parce qu'on la présente systématiquement comme la muse de Gainsbourg,
00:10:36 mais elle a été une artiste complète, une artiste à part entière, actrice, comédienne vous le disiez,
00:10:40 et puis autrice, parce que les deux derniers albums ce sont elle qui les a écrites.
00:10:45 Donc c'est elle qui les a écrites pardon.
00:10:47 On retourne sur place, Existence Rock, Nicolas Kouadou,
00:10:51 vous êtes avec le public, avec des fans de Jane Birkin venus leur faire leurs derniers adieux.
00:10:57 Oui absolument, à la rue des pyramides, vous le voyez sur ces images de Juan Palencia,
00:11:02 qui se remplissent à l'approche des obsèques, près d'une centaine de personnes.
00:11:07 Pour l'instant en attendant le début de la cérémonie, on a une photo de Jane Birkin,
00:11:10 et des chansons qui se sont crachées sur les enceintes, des chansons qui sont fredonnées,
00:11:15 reprises par la plupart des personnes venues ici rendre un dernier hommage à l'actrice, à la chanteuse,
00:11:20 c'est notamment le cas de Cathy.
00:11:23 Cathy on vous voit depuis tout à l'heure fredonner toutes ces chansons de Jane Birkin,
00:11:26 c'était important pour vous d'être ici là aujourd'hui ?
00:11:29 C'est très important oui, parce que j'y croyais pas,
00:11:32 et être ici avec tout le monde, je commence à y croire,
00:11:36 et puis partager quoi, voilà, et lui dire au revoir.
00:11:40 Justement Jane Birkin, on voit que vous avez fait un très beau t-shirt, vous l'avez fait vous-même, "I love you".
00:11:44 Un beau t-shirt hier soir avec de la peinture.
00:11:47 Jane Birkin, on en parlait juste avant au plateau, c'était une actrice, c'était une chanteuse,
00:11:51 c'était tellement de choses, qu'est-ce que vous vous retiendrez de Jane Birkin ?
00:11:55 Sa douceur, sa drôlerie, son accent, sa gentillesse, sa discrétion,
00:12:06 il y en a plein, il y a beaucoup de choses à dire,
00:12:10 et sa façon de chanter, sa voix, son amour pour tous les gens qui sont près d'elle.
00:12:17 Vous vous voyez très émue en écoutant les chansons qui sont diffusées depuis tout à l'heure ?
00:12:22 Oui, parce que je suis allée à tous ses concerts, à chaque fois je lui offrais des fleurs,
00:12:27 et là j'y suis mais elle n'y est plus.
00:12:31 Merci beaucoup, Katia, on vous laisse profiter de la cérémonie,
00:12:34 une émotion très palpable pour toutes les personnes présentes ici,
00:12:38 et ces obsèques qui vont être retransmises en intégralité pour les fans,
00:12:42 pour les personnes qui sont venues voir ici Jane Birkin, un dernier hommage pour Jane Birkin,
00:12:47 cérémonie qui devrait commencer maintenant, d'ici une poignée de minutes.
00:12:50 Cérémonie qu'on va pouvoir suivre évidemment sur BFM TV.
00:12:54 Jean-Pierre Pasqualini, on entendait cette dame qui disait "j'ai été à tous ses concerts, j'ai acheté tous ses disques",
00:12:58 on la présente souvent comme la muse de Serge Gainsbourg,
00:13:01 on oublie qu'au début, dans les années 70, elle vendait plus de disques que Serge Gainsbourg,
00:13:05 qui était un auteur, bon certes prisé, mais qui n'arrivait pas à vendre autant de disques que sa compagne.
00:13:10 C'est vrai que les femmes de la vie de Gainsbourg,
00:13:14 les femmes et les chanteuses comme France Gall et puis bien sûr Jane,
00:13:19 lui ont permis de vivre, lui ont permis d'avoir des droits d'auteur,
00:13:23 parce que c'est vrai que son premier disque d'or à Serge Gainsbourg en tant qu'interprète,
00:13:27 c'est à la toute fin des années 70, c'est l'époque de la Marseillaise qui avait fait un scandale.
00:13:31 - Oui, scandale à l'époque, oui.
00:13:33 - Mais c'est vrai qu'elle a été une muse très, on va pas dire, rentable, ce serait pas joli,
00:13:40 mais c'est vrai que grâce à elle, il a traversé les années 70 avec des duos aussi, je témoins non plus,
00:13:47 et puis la Décadence qui a été un autre duo avec Jane, qui ont marché.
00:13:52 - On a perçu là qu'il est en train d'arriver effectivement à l'église Saint-Roch, il y a beaucoup de...
00:13:57 - Et qui embrase Didier Varro, le patron de France Inter.
00:14:01 - ...de la musique sur Radio France notamment, qui a écrit beaucoup sur ces chanteurs de cette époque.
00:14:05 - Cléo Thibault justement sur cette muse qu'était Jane Birkin,
00:14:10 on la décrit souvent comme une muse, comme la muse de Serge Gainsbourg,
00:14:13 c'est là que vous, vous n'êtes pas d'accord.
00:14:15 Pour vous, c'est elle qui façonne surtout Gainsbourg, sans Birkin, il n'y avait pas de Gainsbourg.
00:14:20 - Oui, mais c'est-à-dire qu'on parle des femmes de la vie de Gainsbourg,
00:14:23 parce que Gainsbourg représente toujours comme un Pygmalion.
00:14:26 Donc dans le mythe, Pygmalion, c'est celui qui crée sa statue et à qui Aphrodite donne vie,
00:14:31 parce qu'il tombe amoureux d'elle.
00:14:32 Moi en fait, j'invite à ce qu'on inverse notre point de vue,
00:14:35 en se disant que les femmes de la vie de Gainsbourg ont été des Pygmalions,
00:14:38 et que c'est grâce à elles, au pluriel, et notamment grâce à Jane,
00:14:42 qui est devenue Serge tel qu'on le connaît.
00:14:44 Et notamment parce que c'est grâce à Jane qu'il a pu créer ce look si reconnaissable,
00:14:49 connu dans le monde entier.
00:14:50 - Ce dandy chic là, qui était, ouais.
00:14:51 - Du dandy parisien.
00:14:52 - La dandy a vraiment fait ça, ouais.
00:14:53 - Oui, parce qu'avant elle...
00:14:54 - On a parfois Catherine Deneuve sur les marches, qui est en train d'arriver à glisser un rock.
00:14:57 - Avant elle, Serge Gainsbourg a un look très intello, rive gauche, un peu coincé, quoi,
00:15:03 le cheveu très bien rangé, et elle, elle lui dit, laisse pousser ta barbe, laisse pousser tes cheveux,
00:15:08 ouvre ta chemise, porte des jeans, des jeans déchirés, etc.
00:15:11 Donc elle lui apporte ce côté british et dandy parisien qui a marqué nos esprits.
00:15:16 - Mais vous avez parfaitement raison.
00:15:17 - Je l'ai arrivé.
00:15:18 - Je souscris complètement à ce qui vient d'être dit.
00:15:21 Birkin a fait Gainsbourg davantage que Gainsbourg a fait Birkin.
00:15:24 Et Gainsbourg le disait lui-même, finalement, c'est pour Birkin qu'il a écrit "Melody Nelson",
00:15:29 qui est un des albums mythiques de la musique planétaire, internationale,
00:15:33 même si... qui ne s'est pas vendu quand il est sorti en 1971,
00:15:37 et qui est devenu disque d'or en 1983.
00:15:40 Et quand il l'a eu, d'ailleurs, il l'avait dit à Birkin,
00:15:42 enfin on l'a eu ce disque d'or pour ce disque-là.
00:15:44 Et je me permets juste de dire ce que disait Gainsbourg à propos de Jeanne Birkin.
00:15:48 Jeanne a été à l'origine d'une évolution constructive.
00:15:51 Elle avait été mariée à un célèbre compositeur, John Barry.
00:15:54 "Je ne pouvais plus rester auteur de chansonnettes."
00:15:57 - On aperçoit un capsule là sur les marches.
00:15:59 - Elle l'a obligée à se sublimer.
00:16:01 Et avant, il y a eu Gainsbourg avant Birkin, et il y a eu Gainsbourg après Birkin,
00:16:06 et là, ce sont devenus des chansons, pour ce qui concerne...
00:16:09 Je pense qu'elle était à côté actrice de cinéma et championne de box-office,
00:16:12 mais en ce qui concerne la chanson,
00:16:14 il doit davantage à Birkin qu'elle ne le doit à Gainsbourg.
00:16:17 - Elle expliquait aussi beaucoup qu'elle avait révélé un peu le côté féminin de Gainsbourg,
00:16:22 qu'elle lui avait, effectivement, un peu "relooké",
00:16:26 mais surtout, elle disait, après leur rupture, Gainsbourg a continué à composer pour elle,
00:16:30 et notamment l'album "Baby Alone in Babylon" où elle disait
00:16:34 "Gainsbourg n'a jamais été aussi féminin que quand il a écrit ces chansons-là,
00:16:37 quand il lui a écrit "Fuir le bonheur" de Birkin, "Ce sauve les deux souchiques" qu'il adorait,
00:16:41 et qui était vraiment visiblement ce côté féminin de Gainsbourg.
00:16:44 Donc c'est vrai qu'elle l'a beaucoup révélé.
00:16:46 - C'était un couple évidemment iconique, Jean-Pierre Pasqualini.
00:16:49 Comment ils se sont rencontrés ?
00:16:50 Comment la petite Anglaise, si je puis dire, avec beaucoup de respect,
00:16:53 est arrivée en France et a fait la connaissance de Serge Gainsbourg ?
00:16:56 - La petite Anglaise a débarqué en France avec un enfant dans ses bras,
00:17:01 sa première fille, la fille de John Barry, Kate.
00:17:05 Et c'est vrai qu'elle s'est retrouvée sur un plateau,
00:17:08 parce qu'elle avait déjà tourné "Blow Up" d'Antonioni,
00:17:11 ce qui est quand même une belle carte de visite.
00:17:14 - Oui, Panneau d'or, il semble qu'elle a enlevé.
00:17:16 - Exactement, vers 1967, je pense.
00:17:19 Et la même année, ou quelques mois plus tard, elle débarque à Paris,
00:17:23 et elle va se retrouver sur un plateau d'un film, "Slogans",
00:17:26 où elle va croiser Serge, qui joue aussi dans le film.
00:17:29 C'est pas du tout lui qui a demandé à ce qu'elle soit sa partenaire,
00:17:32 c'est Pierre Grimm là qui les a choisis séparément.
00:17:35 Et c'est là que la rencontre a eu lieu.
00:17:38 Ça n'a pas été fameux tout de suite, d'après ce que dit la légende,
00:17:41 alors leur rapport n'a pas été tout de suite magique,
00:17:44 surtout qu'il sortait de sa blessure avec Bardot.
00:17:47 Il avait été un peu éconduit de la vie de Bardot par Gunter Sachs,
00:17:51 le mari de Bardot, qui avait interdit la sortie de "Je t'aime, moi non plus",
00:17:55 parce qu'il faut rappeler que la chanson, qui va devenir un tube avec Jane,
00:17:58 avait été déjà enregistrée par Bardot avec Serge.
00:18:02 - On retourne sur place à l'église Saint-Roch.
00:18:05 Lisa Hadeff, la cérémonie "Les obsèques" de Jane Birkin,
00:18:08 décédée il y a une semaine désormais, vont débuter dans quelques instants.
00:18:12 Et les fans se pressent pour venir assister à ces obsèques au plus près,
00:18:16 grâce à l'écran géant qui a été installé juste derrière vous.
00:18:20 - De plus en plus de personnes, quelques centaines désormais.
00:18:25 - Il y a du temps à arriver, mais maintenant, comme vous pouvez le voir sur ces images,
00:18:28 il y a de plus en plus de monde. Il n'y a pas beaucoup de bruit.
00:18:31 Il y a un silence particulier sur cette rue des pyramides, dans le premier arrondissement.
00:18:35 Et effectivement, tout le monde est venu ici aujourd'hui pour rendre hommage à Jane Birkin
00:18:39 et parfois même à Serge Gainsbourg, c'est le cas de Sandrine.
00:18:42 Bonjour Sandrine. - Bonjour.
00:18:44 - Pourquoi c'était si important pour vous d'assister à cet hommage populaire ?
00:18:47 - Parce qu'elle a accompagné, je crois, tous qui sommes ici,
00:18:52 une bonne partie de notre vie, de notre jeunesse.
00:18:56 C'était l'interprète poétique de Gainsbourg qu'on adorait tous, avec ses textes magnifiques.
00:19:02 Et puis, en même temps, derrière cette fausse apparence de légèreté,
00:19:08 c'était quelqu'un de très engagé. Moi, je suis enseignante d'histoire géo.
00:19:12 Donc, par ses combats récemment pour les droits des femmes,
00:19:19 et puis d'ailleurs de manière un peu plus ancienne, dans les années 70,
00:19:22 pour le droit à l'avortement. Elle a accompagné le combat de Gisèle Halimi,
00:19:26 plus récemment lors des raptes de jeunes filles par Boko Haram au Nigeria.
00:19:31 Elle s'est battue. Et puis également pour le droit des femmes, des jeunes filles en Iran.
00:19:36 - Vous retournez davantage à ces combats que son œuvre ?
00:19:39 - Son œuvre aussi, qui était d'une douceur et d'une légèreté superbes.
00:19:47 On a été bercés par ses chansons, par les textes de Gainsbourg.
00:19:51 Et c'était très, très émouvant d'apprendre sa disparition.
00:19:54 - Vous êtes venue avec qui aujourd'hui ?
00:19:56 - Alors, avec mes filles, parce que... - Vous êtes de quel âge ?
00:19:59 - Alors, 21. Alice, qui a 15 ans, et à qui j'ai fait écouter Berkine et Gainsbourg
00:20:09 pour leur transmettre cet amour de la liberté qu'ils avaient.
00:20:14 - Justement, vous me parliez de liberté. Et juste avant cette interview,
00:20:17 on discutait toutes les deux. Vous m'avez confié que pour vous,
00:20:19 justement, Jeanne Berkine représentait la liberté. En quoi est-ce qu'elle représente la liberté ?
00:20:23 - Ah bah la libération pour les femmes, surtout.
00:20:25 Elle est arrivée avec ce petit grain de malice tout anglais, venu des années 60,
00:20:35 avec ses mini-jupes, ses robes transparentes, dans une France qui était un petit peu gannassée,
00:20:41 à l'époque, très gaullienne. Et puis finalement, avec d'autres artistes,
00:20:45 elle a libéré un petit peu tout ça, elle a apporté ce petit grain de folie tout britannique.
00:20:49 Et elle est devenue très française. Elle habitait en Bretagne.
00:20:52 Moi, je suis originaire de Bretagne. Elle avait une maison là-bas.
00:20:54 - Vous vous sentez très liée à Jeanne Berkine. - Oui, oui, oui, oui, oui, oui.
00:20:57 Par les combats, par les valeurs. Et elle est devenue, à mon avis,
00:21:02 aussi très, très française, parce qu'elle représentait bien les valeurs de la République.
00:21:06 - Merci beaucoup. Et on le voit bien avec toutes ces personnes qui lui rendent hommage aujourd'hui,
00:21:09 les obsèques qui, donc, devraient démarrer, je vous le disais, dans une ambiance très particulière.
00:21:12 Il y a un gros silence, alors qu'il y a plusieurs centaines de personnes ici rue des Pyramides.
00:21:16 - Et on vient d'apercevoir Brigitte Macron, l'épouse du président de la République,
00:21:19 qui est en train d'entrer dans cette église Saint-Roch à Paris pour les obsèques de Jeanne Berkine.
00:21:23 On entendait cette dame aussi un peu plus tôt qui a amené ses enfants, adolescents, 14, 15 ans.
00:21:29 Ce qui marque aussi la carrière de Jeanne Berkine, c'est qu'elle a été appréciée
00:21:32 de toutes les générations d'artistes de ces dernières années.
00:21:35 Alors, on a aperçu Souchon. C'est un peu sa génération, bien sûr,
00:21:37 mais on sait qu'elle a collaboré avec Étienne Dao.
00:21:39 On a aperçu Vanessa Paradis, Edith Opreto.
00:21:41 Bon, la jeune génération, elle séduisait tout le monde, finalement, d'une certaine manière.
00:21:46 - Oui, disons que les chansons de Jeanne, elles ont traversé le temps, déjà.
00:21:52 C'est vrai que celles de Serge Gainsbourg, mais pas que, parce que c'est vrai qu'il faut toujours le rappeler,
00:21:58 elle n'a pas que chanté du Gainsbourg, elle a chanté ses propres mots.
00:22:01 Notre ami l'a dit il y a quelques instants.
00:22:04 Elle a chanté aussi Gaëtan Roussel de Louis Attaque.
00:22:07 Elle a chanté M.
00:22:09 Elle a chanté François Dardy, qui est de sa génération.
00:22:12 Mais c'est vrai que ce sont quand même tous des auteurs un peu intemporels dans leurs textes.
00:22:17 Ce n'est pas vraiment daté les textes ni de Jeanne comme auteur.
00:22:22 C'est un peu comme ses films, quand on regarde "Boxes",
00:22:25 un film qu'elle avait réalisé parce qu'elle était aussi réalisatrice.
00:22:28 On se rend compte qu'il y a eu une volonté d'intemporalité chez cette créatrice.
00:22:37 - Philippe Dufresne, à l'église Saint-Roch, nous avons aperçu il y a quelques instants la Première Dame,
00:22:42 Brigitte Macron, entrée dans l'église Saint-Roch.
00:22:44 La cérémonie qui va débuter vraiment dans quelques instants maintenant.
00:22:48 - Oui, alors le corbillard n'est pas encore arrivé pour l'instant.
00:22:55 Je pense qu'on attend un peu les derniers retardataires parmi les artistes et les invités.
00:23:01 Mais effectivement, vous l'avez vu, la Première Dame est là et a fait son arrivée.
00:23:05 On a vu tout à l'heure Alain Souchon avec ses fils, Carol Bouquet, Maïwenn, Jean-Hugues Anglade.
00:23:11 Nombreux sont les artistes qui sont venus.
00:23:13 Sheila, qui était là il y a quelques instants, Benjamin Biollet, Adamo, Catherine Deneuve,
00:23:19 Mathieu Chédid, Vanessa Paradis aussi a fait son arrivée tout à l'heure sur le côté ici.
00:23:25 Et puis, Eddie De Pretto, beaucoup d'artistes qui sont présents pour rendre un dernier hommage
00:23:31 à la plus française finalement des chanteuses britanniques.
00:23:36 C'est 60 ans de musique partagée avec les artistes et avec les Français.
00:23:42 C'est une cérémonie qui sera assez courte et qui devrait durer une petite heure ici,
00:23:49 mais qui sera très certainement très émouvante et à la hauteur de ce qu'elle a représenté
00:23:54 pour tous les Français.
00:23:56 Merci Philippe Dufresne.
00:23:58 On va évidemment vous retrouver dans un court instant puisqu'on le sait, cette cérémonie.
00:24:01 D'ailleurs, on aperçoit un prêtre qui est officier qui est en train de rentrer dans cette église Saint-Roch.
00:24:04 Ça ne devrait pas tarder à débuter.
00:24:06 On vous fera vivre ce qui se passe aussi à l'intérieur durant cette page spéciale.
00:24:10 Jeanne Berkin, vous en parlez évidemment beaucoup dans votre livre qui est dédié avec toutes ces belles photos.
00:24:15 Baptiste Vignole, c'est vrai que quand on regarde toutes ces photos, elle capte de la lumière.
00:24:19 Elle est incroyablement belle cette femme en fait, tout au long de sa vie d'ailleurs.
00:24:23 Oui, elle a la grâce.
00:24:25 Elle est très photogénique.
00:24:27 Ce qui est amusant pour rebondir à ce qui a été dit sur le film de Grimbla et la rencontre avec Gainsbourg,
00:24:33 c'est que Gainsbourg était fâchée de l'avoir arrivé sur le film parce que le rôle devait être tenu par Marisa Berenson.
00:24:39 Mais Grimbla n'était pas convaincu que Marisa Berenson incarnerait à la perfection ce rôle-là.
00:24:46 Donc il était allé chercher Jeanne Berkin dans un casting à Londres.
00:24:49 Et quand Gainsbourg la voit arriver, effectivement, les relations sont froides comme l'Arctique.
00:24:53 Ça se passe très très mal.
00:24:55 Et en fait, on y reviendra.
00:24:57 Mais ce qui est, comme bien souvent dans nos vies à tous, mais la vie de Jeanne Berkin n'est faite que d'accidents en fait.
00:25:03 C'est Grimbla, je crois, qui va arranger un rendez-vous.
00:25:05 Il arrange le rendez-vous.
00:25:06 C'est la légende.
00:25:07 C'est ce qu'il a raconté.
00:25:09 Il les a invités au restaurant, puis il n'est pas venu, il les a laissés dévoyer.
00:25:11 Elle l'a dit, Gainsbourg l'a dit, Grimbla l'a révélé.
00:25:15 Elle ne devait pas tourner dans ce film finalement.
00:25:17 Elle tourne dans ce film, elle rencontre Gainsbourg.
00:25:19 Après le film, elle doit rentrer à Londres.
00:25:21 Même Gainsbourg est tombé amoureux d'elle.
00:25:23 C'est pour Berkin que Gainsbourg écrit en 1969 "Overseas Telegram".
00:25:28 "J'ai écrit ce Telegram en pensant que ce Telegram..."
00:25:32 Pour lui, elle va rentrer.
00:25:34 Et le Telegram de Rey lui propose de tourner dans la piscine avec Delon.
00:25:37 Donc elle reste.
00:25:39 Elle part à Saint-Tropez avec Gainsbourg.
00:25:42 Et à Saint-Tropez, Serge Gainsbourg rencontre le grand frère de Jane Birkin.
00:25:45 Et là, ils forment un trio infernal.
00:25:47 Jane Birkin décide de rester à Paris.
00:25:49 Elle s'installe rue de Verneuil dans cette maison que Gainsbourg avait achetée pour Bardot.
00:25:54 Au moment de cette passion.
00:25:57 Et puis, en novembre 1968, Jane Birkin prend son bain et Gainsbourg l'entend chantonner.
00:26:02 Et là, il se dit "Elle pourrait reprendre "Je t'aime, moi non plus".
00:26:05 Encore un accident, parce qu'elle n'était pas du tout chanteuse.
00:26:08 Elle était faite pour être comédienne.
00:26:10 Et elle devient chanteuse presque par hasard.
00:26:12 Et elle devient une interprète majuscule.
00:26:14 On y reviendra.
00:26:15 Mais c'est une interprète extraordinaire.
00:26:17 Qui a fait des chansons que lui écrivait Serge Gainsbourg.
00:26:20 Des chansons de Jane Birkin.
00:26:22 - Edouard ?
00:26:23 - Je voulais rebondir sur ce que vous disiez.
00:26:25 Parce qu'effectivement, Jane Birkin était très belle.
00:26:27 Elle était mannequin avant d'être actrice comédienne.
00:26:30 Elle était mannequin en Angleterre.
00:26:32 Et si elle a aussi obtenu ce statut d'icône, c'est parce que c'était une icône de la mode.
00:26:36 Ça paraît bête, mais c'est important de le dire aussi.
00:26:38 Et quand vous parliez d'accident,
00:26:39 c'est vrai que Jane Birkin, par exemple, elle va s'acheter un panier en osier sur un marché à Camden, à Londres.
00:26:44 Et ça devient un objet de mode que tout le monde veut s'approprier.
00:26:48 - Elle a un sac à fond.
00:26:50 - Elle a un sac à fond et ça devient quelque chose.
00:26:52 Donc c'est vrai qu'il y a une ligne Birkin.
00:26:54 Il y a vraiment un objet de mode très important.
00:26:58 Et il y a aussi une anecdote très drôle sur son premier concert en 87 au Bataclan,
00:27:02 où elle se crée un look avec un pantalon très large,
00:27:05 où elle met une petite ceinture en cuir très fine et puis une chemise d'homme.
00:27:09 Et elle se coupe les cheveux avec des ciseaux parce que Gainsbourg lui dit
00:27:13 "tu vas être très féminine, tu vas faire rayonner toute ta beauté sur scène".
00:27:17 Elle dit "non, je veux être garçonne justement, je veux qu'on m'écoute, je veux pas qu'on me regarde".
00:27:22 Elle se coupe les cheveux et finalement, ça devient quelque chose de très à la mode.
00:27:26 Ça devient un style Birkin et ça c'était très important pour elle.
00:27:29 - Chloé ?
00:27:30 - Ça me donne envie de rebondir sur plusieurs choses, mais sur le Birkin, l'hermès, le sac,
00:27:34 il faut quand même noter qu'en 2015, Jane Birkin avait demandé à ce qu'on le débaptise,
00:27:38 justement pour protester contre le traitement des crocodiles par la marque.
00:27:41 Donc elle était très engagée en faveur des animaux.
00:27:44 Et ça c'est à noter, parce que ça fait vraiment partie de ses engagements.
00:27:47 - Mais à son style Birkin, c'est qui était fait de...
00:27:50 On avait l'impression que pas grand chose, un pull un peu large,
00:27:52 un pantalon coupé un peu différemment des autres.
00:27:55 Et voilà, ça devenait une icône de la mode, c'est impressionnant.
00:27:57 - Je suis obligée de réagir sur la beauté de Birkin, c'est normal qu'on la salue.
00:28:02 Mais il faut quand même faire attention à ne pas la figer.
00:28:05 En fait, dans les années 60-70, lorsqu'elle avait 20 ans,
00:28:08 Jane Birkin, pour beaucoup d'adolescents qui l'aiment aujourd'hui,
00:28:12 ils et elles ne la connaissent qu'à travers son visage de femme âgée.
00:28:15 Et en fait, Jane Birkin, c'est aussi une femme qui a vieilli
00:28:17 et il faut qu'on l'autorise à se montrer comme ça et qu'on ne projette pas toujours...
00:28:21 - Elle le ferait bien volontiers, elle était toujours aussi éclatante d'ailleurs,
00:28:23 même si les années avaient passé.
00:28:24 - Elle a gardé sa lumière et toute icône soit-elle,
00:28:28 ça reste quand même une femme qui a vieilli
00:28:30 et c'est important qu'on la présente comme ça.
00:28:32 Sur son style, moi ça m'évoque aussi la liberté, on en parle peu,
00:28:36 mais Jane Birkin, on l'a souvent vue sans soutien-gorge, les tétons apparents,
00:28:40 quelque chose qui est interdit aujourd'hui sur les réseaux sociaux par exemple.
00:28:43 Et en cela, elle incarne une liberté qui est vraiment inspirante pour les femmes.
00:28:46 Elle s'habillait comme elle voulait.
00:28:48 - Jean-Pierre Pascolini, on parlait tout à l'heure que Jane Birkin a traversé les générations
00:28:52 et on l'a bien remarqué aussi, Ruth Verneuil, quand les fans sont venus lui rendre hommage,
00:28:56 on a vu beaucoup de parents, avec des enfants, avec des adolescents,
00:28:59 ils ont transmis cette passion, cet amour pour Jane Birkin et ça se transmet encore.
00:29:04 - Oui, c'était facile, parce que Chloé vient de le dire,
00:29:08 elle pouvait se dénuder très librement, mais sans jamais aucune vulgarité.
00:29:14 Il faut savoir quand même que c'est une des rares chanteuses
00:29:16 qui chantait "Les autres filles ont de gros nichons, moi je suis aussi plate qu'un garçon"
00:29:21 dans une chanson, c'était rare d'employer de tels mots.
00:29:24 Elle osait, elle pouvait tout porter sans vulgarité et ça c'est un exploit.
00:29:29 Et jusqu'à la fin de sa vie, jusqu'à aujourd'hui, elle a gardé son humour.
00:29:33 Moi je l'ai interviewée plusieurs fois, elle était toujours pleine d'humour,
00:29:37 elle osait des formules que personne n'aurait osé à son âge,
00:29:41 elle était libre du début à la fin.
00:29:44 - Baptiste Vignole, on évoquait ce couple iconique, évidemment avec Gainsbourg,
00:29:49 on le regarde aujourd'hui, mais à l'époque c'était extrêmement sulfureux,
00:29:52 le duo Gainsbourg-Birkin dans cette France de Pompidou,
00:29:58 juste après le général de Gaulle.
00:30:00 Aujourd'hui, évidemment, ça ne nous choquerait plus du tout,
00:30:02 un couple libre comme ça qui chante des chansons très sexualisées d'une certaine manière,
00:30:06 mais à l'époque, on était proche du scandale.
00:30:09 - Imaginez aujourd'hui une chanson qui sortirait et qui s'appellerait "Je t'aime moi non plus",
00:30:12 ça ferait du bruit aussi, forcément, il commence avec ça,
00:30:17 puis après il y a la décadence deux ans après,
00:30:20 qui est presque encore plus sexuelle que "Je t'aime moi non plus",
00:30:26 il y a cette arrivée à la première de "Slogans", du film "Slogans",
00:30:30 donc le film qui les réunit sur les Champs-Elysées,
00:30:32 où elle arrive dans une robe en maille quasiment transparente,
00:30:36 on voit les tétons dont vous parliez, elle est magnifique, elle est nue,
00:30:38 elle porte juste une petite culotte,
00:30:40 elle a l'humour de dire, en regardant la photo quelques années après,
00:30:44 "Si j'avais su qu'elle était aussi transparente, je n'aurais pas mis de petite culotte".
00:30:49 C'était la liberté, alors qu'elle ne se savait pas belle.
00:30:57 Elle a dit que c'est le regard de Gainsbourg qui l'avait convaincue qu'elle pouvait être belle.
00:31:03 Elle se trouvait effectivement quelconque,
00:31:06 et elle était étonnée que Gainsbourg ait craqué sur elle,
00:31:09 parce qu'elle disait des Anglaises comme moi,
00:31:11 enfin toutes les Anglaises me ressemblaient,
00:31:13 je ressemblais à toutes les Anglaises, on était toutes comme ça,
00:31:15 avec nos mini-jupes quand elle arrive en 67 à Paris,
00:31:20 ou en 68, mais je ne sais plus ce que vous me demandiez.
00:31:26 Elle était aussi l'anti-Bardo dans la femme qu'elle représentait,
00:31:30 peu de forme, châtain alors que Bardo était blonde,
00:31:33 mais ce qui est intéressant sur le style de Birkin aussi,
00:31:35 c'est qu'ensuite elle a créé elle aussi cette image de la femme en tee-shirt, jean et basket,
00:31:40 et ça aussi on lui doit beaucoup, parce qu'elle l'a démocratisé,
00:31:43 et c'est au-delà du côté androgyne,
00:31:46 c'est simplement le droit pour les femmes de ne pas porter des robes et des talons,
00:31:49 et ça c'est vraiment Jane qui l'a incarnée.
00:31:52 Je voulais juste rebondir aussi sur ce que vous disiez,
00:31:54 parce que déjà d'une part je pense que si "Je t'aime, moi non plus" sortait aujourd'hui,
00:31:57 ça ferait encore scandale, c'est pour ça qu'elle est restée aussi iconique cette chanson,
00:32:02 c'est que je pense qu'il y a peu d'artistes qui aujourd'hui pourraient simuler un orgasme
00:32:05 dans une chanson comme c'est fait dans la chanson,
00:32:08 et vous disiez juste le couple Birkin-Gainsbourg faisait scandale, ça c'est vrai,
00:32:12 mais aussi ce qui était frappant c'est qu'au-delà de c'était un couple en vogue, à la mode, etc.,
00:32:17 mais il y avait aussi un aspect très famille,
00:32:19 et je pense que c'est ça aussi qui a vachement marqué les gens,
00:32:21 c'est qu'ils constituaient une vraie famille avec des enfants,
00:32:24 enfin un clan vraiment qui était très important.
00:32:27 Les obsèques de Jane Birkin qui vont débuter dans quelques instants à l'église Saint-Roch à Paris,
00:32:31 dans le premier arrondissement, image en direct, regardez,
00:32:34 le public aussi qui est présent non loin de là face à l'écran géant qui a été installé,
00:32:39 la cérémonie qui va débuter dans quelques instants, Nicolas Quaddou,
00:32:42 vous êtes justement avec le public, alors les invités qui continuent d'arriver,
00:32:46 Sandrine Kiberlin qui est arrivée il y a quelques instants,
00:32:49 et le public qui commence à arriver et s'installe parce que ça va débuter maintenant dans une poignée de secondes.
00:32:53 Oui exactement, d'ailleurs la rue des pyramides et Noir de Monde,
00:32:58 elle s'est remplie petit à petit et désormais, oui c'est absolument toute la rue qui est remplie,
00:33:03 des visages de toutes les générations, on voit des personnes âgées,
00:33:07 on voit également des jeunes qui viennent avec leurs parents en famille,
00:33:10 et on comprend en regardant ces images que Jane Birkin était une icône intergénérationnelle.
00:33:16 Parmi ces personnes qui sont venues ici, on a justement Laurent, bonjour Laurent.
00:33:20 - Bonjour.
00:33:21 - On discutait tout à l'heure, vous m'expliquiez qu'à l'annonce du décès de Jane Birkin,
00:33:23 vous, vous avez d'abord écouté toutes ces chansons et vous vous êtes rendu compte
00:33:26 qu'elle avait une place importante dans les cultures musicales.
00:33:29 - Oui, c'est pas dans les artistes de mon panthéon personnel,
00:33:33 mais je me suis rendu compte que j'en avais plein dans ma discothèque,
00:33:37 et du coup j'ai tout réécouté le jour même, j'ai passé l'après-midi avec elle en fait,
00:33:42 c'est assez bizarre, mais ça me paraissait naturel d'être là, je suis venu spontanément.
00:33:47 J'aimais bien son personnage, je crois que les gens, la masse qui se réunit aujourd'hui
00:33:53 prouve son extrême simplicité, ce matin en venant je me disais que
00:33:56 elle nous présentait des diamants avec la candeur et la simplicité d'une marchande de pacotiller.
00:34:03 Et je trouve que ça, il y a une forme d'authenticité chez elle,
00:34:09 qui fait qu'on se réunit tous aujourd'hui.
00:34:11 - Tout le monde retiendra quelque chose de Jane Birkin,
00:34:13 qui était une artiste extrêmement complète, une actrice, une autrice, réalisatrice, chanteuse,
00:34:17 c'est quoi vous que vous retiendrez particulièrement s'il fallait choisir une seule corde de son arc ?
00:34:23 - Je ne sais pas, comme on dit, la main de fer dans un gant de velours,
00:34:28 c'est la solidité sous la fragilité, c'est-à-dire une voie fluette, presque cristalline,
00:34:35 on a peur que ce soit une petite chose qui se casse.
00:34:39 Et puis quand on voit la carrière qu'elle a eue, et tout ce qu'elle a enduré,
00:34:43 ça me paraissait normal de venir lui rendre hommage aujourd'hui.
00:34:47 - Merci beaucoup Laurent. - Bonne journée à vous.
00:34:49 - Voilà, vous le voyez, du monde, la place qui est noire de monde,
00:34:53 ici, et chacun qui retient quelque chose de Jane Birkin.
00:34:56 Vous savez, depuis tout à l'heure, des enceintes diffusent les tubes de Jane Birkin,
00:35:01 et on peut voir les personnes fredonnées avec une certaine émotion qui peut se lire sur les visages.
00:35:08 D'ailleurs, à l'instant, la javanese vient d'être jouée,
00:35:10 elle s'est soldée par les applaudissements de toutes les personnes rassemblées ici
00:35:14 pour rendre un dernier hommage à Jane Birkin.
00:35:16 - Merci Nicolas. Alors qu'on voit que, sur le pari de cette église, les prêtres se sont approchés,
00:35:22 il y a sans doute le corbillard avec le cercueil de Jane Birkin
00:35:25 qui ne devrait plus tarder à arriver dans cette église Saint-Roch.
00:35:28 On entendait les propos d'ailleurs très touchants du public,
00:35:30 Jean-Pierre Pasqualini qui dressait le portrait de Jane Birkin,
00:35:33 avec une part de l'érisme, c'était assez beau.
00:35:36 Et puis ces chansons, c'est en fond la bande originale de la vie de tarte français.
00:35:40 Toutes ces chansons qui ont aigréné notre vie, à nous, à nous tous.
00:35:43 - Oui, parce que Jane a su très bien choisir ses chansons et n'a jamais méprisé les chansons populaires.
00:35:51 Quand elle reprend "L'Agadou" en 1996, qui avait été créé par Petula Clark dans les années 60,
00:35:56 elle fait un nouveau succès avec cette chanson qui est très simple
00:36:00 et pourtant elle a fait des choses beaucoup plus poétiques, beaucoup plus ambitieuses.
00:36:05 Mais ce n'est pas grave, c'est comme les réalisateurs de films ou les réalisatrices,
00:36:09 elle est allée vers des gens très jeunes, inexpérimentés,
00:36:13 comme elle est allée vers des poids lourds du cinéma qui ont fait avec elle des comédies
00:36:19 qu'on n'a pas vraiment toutes retenues.
00:36:22 Elle a tourné énormément, 70, 80 films, ils n'ont pas tous été bons.
00:36:26 Mais elle, elle a toujours été solaire et elle est restée solaire jusqu'au bout.
00:36:31 C'est vrai qu'elle a sauvé les films, parce que sans elle, peut-être, il y aurait eu vraiment zéro intérêt.
00:36:37 Cette fille, elle était magique.
00:36:39 Moi je me souviens quand elle m'avait raconté son tournage avec Bardot,
00:36:43 le tournage de Don Juan en 73, qui a été un des derniers films de Bardot.
00:36:47 Bardot va se retirer juste après ce film, ou après Colinault, Trousse-chemise,
00:36:51 enfin dans ces mois de 73, Bardot va mettre fin à sa carrière.
00:36:55 Et évidemment, Bardot en 73 est une énorme star depuis les années 50.
00:36:59 Jane a débarqué dans Slogan en 68, donc il y a 5 ans de ça.
00:37:03 Elle n'est pas encore très connue, 73 c'est l'année de son premier album solo avec Didouda.
00:37:08 Donc elle est encore vraiment très intimidée.
00:37:12 Et on la met dans un lit toute nue avec Bardot, évidemment, elle n'est pas très à l'aise.
00:37:19 Et là Bardot, pour décontracter l'atmosphère, va lui proposer de se souvenir de Serge,
00:37:25 qu'elles avaient toutes les deux eu dans leur lit.
00:37:27 Et elles vont chanter "Je t'aime moi non plus" toutes les deux, évidemment pas devant la caméra.
00:37:31 Mais tout ça pour vous prouver que cette fille, on avait envie de l'aider.
00:37:35 Et Bardot n'était pas du tout jalouse, elle a été très très bonne copine avec Jane.
00:37:41 Ces obsèques qui vont débuter dans quelques instants à l'église Saint-Roch à Paris.
00:37:49 Dans le premier arrondissement, les invités qui se sont installés.
00:37:52 On a aperçu notamment Brigitte Macron, qui est entrée dans cette église
00:37:56 pour assister aux derniers adieux de Jane Birkin.
00:38:00 Le public qui est également présent face à l'écran géant installé.
00:38:04 Non loin de là, les obsèques qui vont débuter dans quelques instants.
00:38:07 Le corbillard qui devrait arriver incessamment sous peu.
00:38:11 Edouard Bonamour, on avait vu les mots, l'hommage d'Emmanuel Macron
00:38:15 pour Jane Birkin après son décès.
00:38:18 Parce qu'elle incarnait la liberté, qu'elle chantait les plus beaux mots de notre langue.
00:38:22 Jane Birkin était une icône française.
00:38:25 C'est vrai que pour la nouvelle génération, les plus jeunes d'entre nous,
00:38:28 on n'en oublierait pas ce qu'elle était anglaise au départ.
00:38:31 C'est vrai que c'est toute la magie de sa carrière.
00:38:34 C'est qu'elle a été complètement adoptée par la France.
00:38:37 Elle disait d'ailleurs elle-même qu'elle était un symbole,
00:38:41 un miracle d'intégration dans un pays.
00:38:44 Est-ce qu'on en vient à l'oublier ?
00:38:47 Parce qu'elle a quand même gardé son accent très fort toute sa vie.
00:38:50 Elle en jouait presque un petit peu. C'était sa marque de fabrique aussi, cet accent.
00:38:53 Elle a pris part à la culture française avec un tel dévouement.
00:38:59 Elle a été tellement incroyable dans, effectivement, on l'a dit,
00:39:02 les films, le cinéma, la chanson.
00:39:05 Ce que je voulais noter aussi, c'est vrai qu'on a vu depuis tout à l'heure,
00:39:08 on voit Sheila, on voit Alain Souchon arriver, on voit Catherine Deneuve.
00:39:11 On voit vraiment tout un éventail très large d'artistes.
00:39:15 Parce que depuis tout à l'heure, on parle de liberté.
00:39:18 Et c'est vrai que Jane Birkin n'osait pas travailler avec des gens,
00:39:21 on le disait tout à l'heure. Elle était au théâtre avec le splendide,
00:39:24 avec Josiane Balasco et Thierry Lhermitte.
00:39:27 Et puis après, elle allait travailler avec Patrice Chéreau au Théâtre des Amandiers.
00:39:30 Et puis ensuite, elle allait faire une comédie populaire.
00:39:32 Donc, elle a travaillé et elle a pris part à la culture française
00:39:35 avec toujours autant de simplicité et de liberté.
00:39:38 - Oui, Chloé Thibault, c'est quelqu'un qui faisait l'unanimité, d'une certaine manière,
00:39:41 au sein de tout ce monde du spectacle, qui est parfois,
00:39:44 on parle de grande famille, mais qui est parfois un peu cruelle.
00:39:47 Mais Jane Birkin, on a le sentiment, on n'est pas dans la coulisse,
00:39:50 on est pas épargné par tout ça.
00:39:52 - Impossible de la mettre dans une case.
00:39:54 Et moi, ce qui m'a touchée dans ce qu'on a entendu, c'est malgré ce qu'elle a enduré.
00:39:57 Parce qu'en effet, c'est ça qui est bouleversant avec Jane,
00:40:00 c'est que jusqu'à la fin, elle représente quelque chose de lumineux et de solaire,
00:40:04 alors qu'elle a quand même beaucoup souffert.
00:40:07 Et d'ailleurs, on parlait de la légèreté de certaines de ses chansons,
00:40:10 mais quand on écoute son dernier album, qu'elle a écrit intégralement,
00:40:13 il y a des textes qui sont vraiment poignants,
00:40:16 dont un qui s'appelle "Cigarette" sur la disparition de Kate, sa fille,
00:40:19 qui est une parole très crue, très brutale,
00:40:21 et puis un autre qui s'appelle "Ghost" sur ses fantômes,
00:40:24 donc celles et ceux qu'elle va rejoindre.
00:40:26 Je pense que c'était, comme pour tout le monde, une fausse légèreté,
00:40:29 et c'est ça qui nous touche autant chez elle, ce sont ses fêlures.
00:40:32 Je pense qu'on y reviendra, mais on romantise beaucoup,
00:40:35 on idéalise beaucoup la relation qu'elle a eue avec Gainsbourg,
00:40:38 mais elle a été violente, difficile, et puis même avec John Barry avant lui.
00:40:42 Donc il faut quand même nuancer tout ça et ne pas en faire qu'un soleil.
00:40:46 Il y avait une grande part d'ombre.
00:40:48 - Lisa Hadeff, face à l'église Saint-Roch, devant l'écran géant,
00:40:51 avec le public qui attend les obsèques de Jane Birkin.
00:40:54 Lisa Hadeff, on vous retrouve, vous êtes près de l'église Saint-Roch,
00:41:04 face à l'écran géant où s'amasse le public pour assister aux obsèques de Jane Birkin.
00:41:09 - Oui, oui, absolument. On est toujours devant cet écran géant,
00:41:17 qui est ici pour l'hommage populaire, et je me trouve avec Benjamin.
00:41:20 Benjamin qui s'était déjà rendu à la maison Gainsbourg, rue de Verneuil,
00:41:24 quand il a appris le décès de Jane Birkin.
00:41:27 On suppose que c'était à nouveau important d'être ici aujourd'hui.
00:41:31 Pourquoi est-ce que vous continuez à faire ces hommages continuellement ?
00:41:35 - Parce que c'est le moment où jamais de dire au revoir à Jane Birkin,
00:41:43 et de montrer à quel point elle était importante pour moi, pour nous,
00:41:49 parce qu'on est nombreux.
00:41:51 Puis je pense que Jane Birkin, qui avait beaucoup d'humour et de sagesse,
00:41:55 dirait "bon, vous n'allez pas continuer à pleurer comme ça toute votre vie,
00:41:59 il faut passer à autre chose".
00:42:01 Je pense qu'elle nous dirait ça avec sa légèreté et son...
00:42:06 - Vous qui étiez aux hommages à la maison Gainsbourg, rue de Verneuil,
00:42:10 vous avez vu quelques personnes affluer,
00:42:13 là vous voyez qu'il y a énormément de monde,
00:42:15 qu'est-ce que ça vous fait, qu'est-ce que ça vous procure comme sensation ?
00:42:17 - Je suis heureux parce que Jane Birkin était une des plus grandes interprètes,
00:42:23 parce qu'elle a chanté des chansons de très grande qualité,
00:42:27 de grandes chansons, pas que Gainsbourg,
00:42:30 et c'était une grande interprète.
00:42:33 Il n'y en a pas beaucoup des interprètes comme ça,
00:42:36 elle avait une voix vraiment singulière,
00:42:39 et les chansons qu'elle chantait étaient loin d'être des chansons faciles à chanter.
00:42:42 Je pense que c'est des chansons très difficiles.
00:42:45 - Là il y a plusieurs chansons qui passent,
00:42:47 qu'est-ce qu'il y a d'un ami qui vous marque particulièrement,
00:42:49 que vous êtes heureux d'entendre aujourd'hui en ce jour d'hommage ?
00:42:51 - En fait je redécouvre "L'Aquaboniste",
00:42:55 comme c'est une chanson où la voix est...
00:42:58 il n'y a pas trop d'instruments en arrière,
00:43:01 on entend vraiment sa voix,
00:43:03 elle est à fleur de peau cette chanson,
00:43:05 et ça m'a touché de la réentendre,
00:43:08 je ne l'avais pas entendue.
00:43:10 - Merci beaucoup Benjamin, on va vous laisser tranquillement ici,
00:43:12 et comme je vous le disais, il y a encore des centaines de personnes,
00:43:14 Sébastien va vous montrer derrière la caméra,
00:43:16 il y a énormément de monde ici,
00:43:18 toujours dans une ambiance très particulière,
00:43:20 une ambiance d'hommage,
00:43:21 certains des fans fredonnent les chansons qu'on peut entendre ici,
00:43:24 d'autres se recueillent tout simplement.
00:43:27 - Oui, beaucoup de monde est parmi ces personnes,
00:43:29 on a aperçu la ministre de la Culture,
00:43:32 Rima Abdul-Malak, Philippe Buffrein, on vous retrouve sur place,
00:43:34 cette cérémonie va maintenant débuter,
00:43:36 on aperçoit le corbillard qui est en train d'arriver à l'église.
00:43:39 - Le corbillard qui vient juste de s'arrêter sur le parvis de cette église Saint-Roch,
00:43:49 pour ce dernier adieu, ce dernier hommage à Jane Birkin,
00:43:53 avec les portes qui vont s'ouvrir,
00:43:59 on aperçoit les enfants juste derrière ce corbillard,
00:44:06 avec Charlotte et avec Lou,
00:44:10 qui embrassent évidemment les proches,
00:44:16 et le management.
00:44:21 Beaucoup de silence évidemment sur ce parvis,
00:44:26 pour ce moment,
00:44:29 voilà, elles sont très dignes,
00:44:33 les filles de Jane,
00:44:36 avec les différents véhicules qui commencent à se mettre en place ici,
00:44:42 beaucoup de photographes,
00:44:45 et c'est vrai qu'on assiste ici à quelque chose de totalement différent
00:44:49 de ce que vous voyez de l'autre côté,
00:44:51 avec ce parvis extrêmement populaire d'un côté et de l'autre,
00:44:55 avec un silence, un recueillement,
00:44:58 une intimité que voulait effectivement la famille,
00:45:03 et qui de fait se trouve bien respectée par ces deux endroits.
00:45:09 Voilà la famille qui s'approche effectivement de l'entrée de cette église.
00:45:17 [Bruit de la rue]
00:45:21 Beaucoup d'embrassades sur le parvis de cette église Saint-Roch,
00:45:35 où on va le rappeler, énormément d'artistes sont déjà entrés à l'intérieur.
00:45:40 On a croisé Alain Souchon,
00:45:44 Carole Bouquet, Maïwenn, on voit Étienne Dao,
00:45:47 effectivement ici sur ses marches, tout à gauche.
00:45:51 Étienne qui lui avait fait son dernier album, "Oh pardon, tu dormais",
00:45:58 qui avait été extrêmement éprouvé par la nouvelle de son décès,
00:46:04 et qui l'avait véritablement épaulé,
00:46:07 même sur scène justement, il était présent avec elle,
00:46:10 lors des spectacles, lors des concerts, derrière la console,
00:46:14 et qui avait salué son courage justement face à la maladie,
00:46:20 et sa volonté de monter sur scène véritablement jusqu'au bout avec le public.
00:46:29 Il y a beaucoup d'intensité dans ce moment.
00:46:36 Il y a des dernières embrassades qui se déroulent sous nos yeux,
00:46:57 avec énormément de silence ici devant cette église Saint-Roch.
00:47:05 On entend juste le cliquetis des appareils photos,
00:47:09 des photographes qui sont nombreux.
00:47:12 Les obstacles de Jane Birkin à vivre en direct sur BFM TV
00:47:17 et d'ici là, on ne peut pas les oublier.
00:47:19 On ne peut pas les oublier.
00:47:21 On ne peut pas les oublier.
00:47:23 On ne peut pas les oublier.
00:47:25 On ne peut pas les oublier.
00:47:27 On ne peut pas les oublier.
00:47:29 On ne peut pas les oublier.
00:47:31 On ne peut pas les oublier.
00:47:33 On ne peut pas les oublier.
00:47:35 On ne peut pas les oublier.
00:47:37 On ne peut pas les oublier.
00:47:39 On ne peut pas les oublier.
00:47:41 - On a vu le corbiard de BFM TV,
00:47:43 et on voit ici les plus proches,
00:47:45 la famille, les plus proches amis,
00:47:47 Etienne Dao notamment de Jane Birkin.
00:47:49 C'était à la demande de la famille,
00:47:51 d'avoir des obsèques vraiment intimistes.
00:47:53 - Oui, intimes avec la famille.
00:47:55 On a vu d'ailleurs les petits-enfants de Jane aussi,
00:47:58 puisqu'elle a quand même eu six petits-enfants au total.
00:48:01 Kate Berry avait un fils,
00:48:03 Charlotte a eu trois enfants,
00:48:05 et Lou a eu deux garçons.
00:48:07 Donc on voit Ben, Ben Attal,
00:48:09 le fils de Charlotte,
00:48:11 qui était chef cuisinier
00:48:13 et qui est devenu comédien,
00:48:15 qui avait une formation dans la cuisine,
00:48:17 et qui est devenu comédien,
00:48:19 grâce à son père évidemment,
00:48:21 qui s'est marié au début du mois,
00:48:23 au début du mois de juillet.
00:48:25 Donc c'est à la fois une période pour lui
00:48:27 de grande joie et de grande tristesse.
00:48:29 Et puis Alice Attal, sa soeur,
00:48:31 qui est mannequin,
00:48:33 Joe Attal, qui a 13 ans,
00:48:35 qui a grandi à New York,
00:48:37 et d'ailleurs Jane regrettait que ce soit
00:48:39 de l'avoir un peu ratée,
00:48:41 parce que Charlotte,
00:48:43 après la mort de Kate,
00:48:45 était partie s'installer à New York,
00:48:47 et elles n'ont pas eu des rapports
00:48:49 très très intimes pendant ces années-là.
00:48:51 Pendant les années de l'enfance de Joe,
00:48:53 qui a été le troisième enfant,
00:48:55 qui a été le deuxième enfant,
00:48:57 qui a été le troisième enfant,
00:48:59 qui a été le troisième enfant
00:49:01 de Charlotte.
00:49:03 - Et puis évidemment on a aperçu
00:49:05 Charlotte Gainsbourg, qui a fait d'une certaine manière,
00:49:07 après son séjour à New York, un beau cadeau.
00:49:09 Sa mère a fait un documentaire
00:49:11 qui est assez saisissant, Edouard.
00:49:13 - Oui, Jane par Charlotte,
00:49:15 c'était le titre du documentaire
00:49:17 qui a été présenté à Cannes
00:49:19 à l'époque, et qui a été aussi nommé
00:49:21 au César du meilleur documentaire.
00:49:23 C'était un magnifique portrait.
00:49:25 En fait,
00:49:27 Charlotte Gainsbourg a beaucoup dit
00:49:29 qu'après son départ à New York,
00:49:31 après le décès de sa sœur Kate,
00:49:33 elle a voulu partir,
00:49:35 elle s'est un peu éloignée de sa mère à ce moment-là.
00:49:37 Et elle a voulu renouer un contact très fort,
00:49:39 elle avait besoin de voir sa mère.
00:49:41 Et donc elle lui a fait ce cadeau.
00:49:43 Et ce qui est frappant dans ce documentaire,
00:49:45 c'est à la fois évidemment un portrait
00:49:47 de femme, un portrait de Jane Birkin très beau,
00:49:49 et c'est surtout un film vraiment sur la relation
00:49:51 mère-fille,
00:49:53 qui est vraiment fascinant,
00:49:55 parce qu'on remarque que c'est pas tout à fait
00:49:57 facile au début, c'est pas tout à fait évident
00:49:59 entre ces deux artistes
00:50:01 qui se connaissent évidemment très bien,
00:50:03 c'est la mère et la fille,
00:50:05 et en même temps, elles ont une approche
00:50:07 l'une de l'autre qui est presque un peu timide,
00:50:09 c'est très amusant à voir.
00:50:11 Et puis au fur et à mesure de ce documentaire,
00:50:13 elle se livre de plus en plus.
00:50:15 Et justement, Jane Birkin, qu'on voit dans sa maison
00:50:17 en Bretagne, qu'on voit dans son intimité,
00:50:19 on remarque cet attachement
00:50:21 très fort à ses filles.
00:50:23 Elle a beaucoup dit dans sa vie d'ailleurs que ce qu'elle avait le mieux réussi,
00:50:25 c'était justement ses filles.
00:50:27 Elle n'était pas tellement sûre d'elle
00:50:29 en tant qu'artiste, mais par contre,
00:50:31 elle savait que c'était une bonne mère.
00:50:33 Je crois que le décès de Kate l'a beaucoup fragilisé,
00:50:35 elle s'était confiée dans un journal intime.
00:50:37 Mais voilà, cette relation à ses filles
00:50:39 était vraiment très importante.
00:50:41 - Baptiste Vignol, relation importante, aussi spéciale
00:50:43 entre Jane Birkin et Étienne Dao,
00:50:45 que nous avons aperçue sur le Parvis
00:50:47 il y a quelques instants. Il a collaboré sur
00:50:49 son dernier album, il avait été
00:50:51 très touché par sa disparition. Leur relation
00:50:53 a aussi été spéciale, ils ont beaucoup travaillé ensemble.
00:50:55 - Ils se sont rencontrés en 1986,
00:50:57 je crois, sur une émission
00:50:59 que les Carpentiers avaient
00:51:01 produite pour Jane Birkin.
00:51:03 Ça se passait dans les sous-sols
00:51:05 de Paris, et il y avait
00:51:07 à l'époque Indochine Alain Souchon,
00:51:09 elle y chantait les dernières chansons
00:51:11 que lui avait écrites Serge Gainsbourg,
00:51:13 et c'était la grande apparition d'Étienne Dao.
00:51:15 On était en pleine Daomania,
00:51:17 et il était venu chanter dans cette émission
00:51:19 "Tombé pour la France"
00:51:21 ou je sais pas, "Épaule Tatou",
00:51:23 un titre de cette époque-là.
00:51:25 Et ça a été leur rencontre, après quoi
00:51:27 il a rencontré Serge Gainsbourg,
00:51:29 et oui, il l'a dit
00:51:31 dernièrement, il faisait
00:51:33 partie un peu de la famille.
00:51:35 Et puis, effectivement, il a produit
00:51:39 avec Jean-Louis Pierrot le
00:51:41 dernier album de
00:51:43 Jane Birkin, sorti en
00:51:45 2021. - 2020.
00:51:47 - Oui, bref.
00:51:49 Son dernier disque,
00:51:51 qui est un album très sombre,
00:51:53 c'est pas celui que je préfère,
00:51:55 mais c'est...
00:51:57 Mais oui, il était là,
00:51:59 il était présent, effectivement.
00:52:01 Elle l'aimait beaucoup, elle l'admirait beaucoup,
00:52:03 et je crois que c'était effectivement réciproque.
00:52:05 - Oui, Chloé Thibault, on l'aperçoit sur ces images,
00:52:07 Charlotte Gainsbourg, nous voyons
00:52:09 également qu'elle est là, donc on l'imagine
00:52:11 évidemment très affectée par la disparition
00:52:13 de leur mère.
00:52:15 On sait que Charlotte avait été aussi
00:52:17 profondément affectée, c'est la moindre des choses,
00:52:19 par la disparition de son père, mais parce que c'était
00:52:21 aussi quelqu'un qui, d'une certaine manière,
00:52:23 l'avait fait naître en tant qu'artiste,
00:52:25 mais sa mère aussi y a collaboré,
00:52:27 elle a comme ça élevé ses enfants,
00:52:29 ses filles, c'était quelque chose d'assez fort pour elle,
00:52:31 d'avoir justement que des filles.
00:52:33 - Mais oui, et surtout, c'est ce documentaire
00:52:35 qui nous a révélé cette facette-là
00:52:37 de leur relation, c'est que Serge Gainsbourg,
00:52:39 malgré son absence depuis 30 ans,
00:52:41 a été omniprésent dans la vie
00:52:43 de Charlotte, ça a été très difficile
00:52:45 pour Jane de se construire une place
00:52:47 dans ce duo-là, malgré l'absence
00:52:49 de Serge, et moi c'est ça qui m'a
00:52:51 bouleversée dans le film, et puis,
00:52:53 ce qui est surprenant... - Je crois que dans le film, elle revient pour la première
00:52:55 fois à Rue de Verneuil, elle n'est jamais revenue
00:52:57 depuis la mort de Gainsbourg, toutes les deux.
00:52:59 - Elle dit qu'elle se sent comme dans un rêve, oui, parce que...
00:53:01 - C'est fou. - C'est le lieu de beaucoup de traumatisme
00:53:03 aussi pour Jane, parce que je le disais tout à l'heure,
00:53:05 mais elle a vécu de la violence avec Serge
00:53:07 dans cette maison-là, donc c'est pas forcément
00:53:09 de bons souvenirs qui refont surface,
00:53:11 mais ce qui est dingue, c'est qu'avec cette famille,
00:53:13 on a tendance à parler de la famille Gainsbourg,
00:53:15 alors que finalement, Jane a eu
00:53:17 trois filles de trois hommes différents, et c'est
00:53:19 Jane qui fait clan. Moi, c'est ça
00:53:21 que j'admire aussi chez elle, c'est ce côté matriarche.
00:53:23 C'est elle qui a tenu toute cette
00:53:25 famille et qui lui a donné sa force.
00:53:27 C'est très inspirant. - Edouard, justement,
00:53:29 quelle était la relation de Jane Birkin avec ces trois filles ?
00:53:31 - Bah, c'est ce que je vous disais
00:53:33 tout à l'heure, elle était très forte, déjà,
00:53:35 elle les emmenait un petit peu partout
00:53:37 avec elle, en tout cas pour Kate, même quand
00:53:39 elle tournait, parce qu'elle a eu Kate très jeune,
00:53:41 elle avait, je crois, 18-19 ans,
00:53:43 enfin vraiment, elle était très très jeune, et elle l'emmenait
00:53:45 sur les tournages avec elle.
00:53:47 Ça a été la même chose avec Charlotte Gainsbourg
00:53:49 qui est née quelques années plus tard, en 71,
00:53:51 où elle expliquait que
00:53:53 parfois, quand elle allait tourner des films
00:53:55 qu'elle oubliait son texte, et bien il y avait ces deux filles
00:53:57 qui étaient à côté d'elle et qui lui servaient
00:53:59 de prompteur un petit peu pour
00:54:01 lui donner des indications. Elle était
00:54:03 vraiment très proche. Alors, elle avait,
00:54:05 je crois, trois relations très
00:54:07 différentes avec ces trois filles,
00:54:09 et notamment,
00:54:11 effectivement, avec Charlotte, elle expliquait
00:54:13 beaucoup que Charlotte, elle était presque intimidée
00:54:15 par sa présence,
00:54:17 mais c'était effectivement, comme le disait
00:54:19 Chloé, une relation de cloche. - Et évidemment, plus beaucoup, regardez
00:54:21 images en direct, images en direct
00:54:23 du cercueil de Jane Mirkin qui va faire son
00:54:25 entrée dans l'église Saint-Roch pour les obsèques
00:54:27 Philippe Buffrein.
00:54:29 - Oui, vous le voyez
00:54:31 effectivement en direct sur BFMTV
00:54:33 avec
00:54:35 deux choses assez
00:54:37 étonnantes. Ici, un grand silence
00:54:39 et on entend au loin
00:54:41 à l'inverse le public
00:54:43 qui semble applaudir sur
00:54:45 le parvis où est retransmis
00:54:47 en fait
00:54:49 la cérémonie. Vous le voyez,
00:54:51 donc, le cercueil
00:54:53 qui est en place avec
00:54:55 l'équipe de cette
00:54:57 paroisse Saint-Roch qui est la paroisse
00:54:59 des artistes où se sont
00:55:01 déroulés de nombreuses obsèques
00:55:03 justement d'artistes
00:55:05 du monde du spectacle.
00:55:07 Beaucoup de silence
00:55:09 pour ce
00:55:11 dernier hommage
00:55:13 avec les proches réunis
00:55:17 et le cercueil
00:55:25 va faire
00:55:27 son entrée
00:55:31 avec, vous le voyez,
00:55:33 les filles.
00:55:35 Et on se tient la main
00:55:45 derrière des accolades
00:55:47 et ça y est,
00:55:51 ce cercueil fait son entrée
00:55:53 dans cette église Saint-Roch.
00:55:55 Alors qu'on aperçoit ici
00:55:57 ces images du cercueil
00:55:59 de Jane Birkin qui est en train de rentrer
00:56:01 dans cette église Saint-Roch,
00:56:03 c'est l'église des artistes
00:56:05 à Paris, alors on n'aperçoit pas bien
00:56:07 parce que l'image est encore assez sombre,
00:56:09 mais en fait, il y a deux personnes qui portent le cercueil
00:56:11 devant Jean-Pierre Pascolini,
00:56:13 ce sont les filles de Jane Birkin
00:56:15 qui l'ont portée
00:56:17 et qui sont en train de se débrouiller
00:56:19 et de se débrouiller
00:56:21 et de se débrouiller
00:56:23 et ce sont les filles de Jane Birkin
00:56:25 que nous doyons, effectivement.
00:56:27 Et puis également, ce sont d'autres filles
00:56:29 qui portent le cercueil. - Et puis il y a leurs enfants
00:56:31 qui sont juste derrière. - C'est quand même
00:56:33 quelque chose d'extrêmement fort, on parlait
00:56:35 de la relation entre cette mère et ses filles,
00:56:37 c'est quand même assez rare de voir ça.
00:56:39 - Je crois que
00:56:41 Jane a été une des rares chanteuses
00:56:43 à la fois très rock'n'roll
00:56:45 et très maternelle et c'est aussi pour ça
00:56:47 que les Français aiment beaucoup Jane,
00:56:49 c'est parce qu'elle a toujours,
00:56:51 peut-être aussi à cause
00:56:53 ou grâce à Serge Gainsbourg, qui a médiatisé
00:56:55 leur couple, qui a médiatisé
00:56:57 les enfants dans les années 70.
00:56:59 On a beaucoup vu à la télé,
00:57:01 dans la presse, Jane,
00:57:03 Charlotte, Kate en photo,
00:57:05 c'était la volonté de Serge, pas la volonté
00:57:07 de Jane. C'est vrai que
00:57:09 ça a été peut-être pas si facile pour elle
00:57:11 qui était une maman
00:57:13 qui avait eu un
00:57:15 papa militaire,
00:57:17 elle venait déjà d'un
00:57:19 foyer assez
00:57:21 assez
00:57:23 assez divers
00:57:25 parce que sa mère était actrice chanteuse,
00:57:27 son père était militaire
00:57:29 et elle était
00:57:31 beaucoup plus sobre comme
00:57:33 anglaise et beaucoup plus pudique.
00:57:35 Je ne suis pas sûr qu'elle aurait spontanément
00:57:37 ouvert les portes de son intimité
00:57:39 comme Serge l'a fait à l'époque.
00:57:41 - 10h40 sur BFM TV,
00:57:43 les obsèques de Jane Birkin qui débute
00:57:45 image en direct, qui débute
00:57:47 à l'église Saint-Roch dans le premier
00:57:49 arrondissement de Paris
00:57:51 avec deux de ses filles,
00:57:53 Charlotte Gainsbourg, Lou Doillon, qui portent
00:57:55 le cercueil de leur mère.
00:57:57 Le public qui est présent, voyez ici
00:57:59 les images sur l'écran géant installé
00:58:01 non loin de l'église Saint-Roch.
00:58:03 Le public qui est venu nombreux pour
00:58:05 rendre un dernier hommage à
00:58:07 Jane Birkin pour faire ses adieux.
00:58:09 Edouard Bonamour, ce n'est pas une surprise quand on voit
00:58:11 tout ce public qui s'amasse face à
00:58:13 cet écran géant, quand on a vu déjà qu'il s'était déplacé
00:58:15 face à son ancien
00:58:17 domicile où elle était avec Serge Gainsbourg
00:58:19 tout au long de la semaine dernière.
00:58:21 - Oui, parce que c'est ce qu'on vient de dire justement,
00:58:23 ça fait des années évidemment qu'on connaît Jane Birkin
00:58:25 et puis, comme on le disait,
00:58:27 elle constituait avec Serge Gainsbourg un couple
00:58:29 absolument mythique qui représentait
00:58:31 ce clan familial dont on parle beaucoup
00:58:33 et en fait on a tous, enfin en tout cas,
00:58:35 beaucoup de générations confondues, c'était mon cas,
00:58:37 c'est peut-être le cas aussi autour de cette table
00:58:39 et pour les gens qui nous regardent, on a tous
00:58:41 grandi à la fois avec eux artistiquement,
00:58:43 la musique, le cinéma, etc.
00:58:45 Et puis on a tous grandi avec eux
00:58:47 à travers la naissance de Charlotte,
00:58:49 les divorces,
00:58:51 les difficultés dans le couple,
00:58:53 c'est vrai que c'était très médiatisé.
00:58:55 Donc on a suivi cette histoire
00:58:57 comme on suivait une histoire
00:58:59 de famille et ils n'en faisaient pas
00:59:01 un fond de commerce,
00:59:03 c'était eux, c'était naturel,
00:59:05 peut-être qu'ils en parlaient un peu
00:59:07 peut-être délibérément aussi,
00:59:09 mais ça se naît en tout cas,
00:59:11 on ne se trouve jamais faux,
00:59:13 c'était toujours très vrai,
00:59:15 on en parle depuis tout à l'heure de la vérité,
00:59:17 alors ça va devenir un peu galvaudé de dire
00:59:19 vérité pour parler de Jane Birkin,
00:59:21 mais c'est vrai, il y avait quelque chose
00:59:23 où on a suivi cette histoire familiale
00:59:25 du début à la fin, donc finalement
00:59:27 quand on assiste aux obsèques aujourd'hui de Jane Birkin
00:59:29 et c'est pour ça qu'on en parle autant depuis
00:59:31 des jours et depuis là ce matin,
00:59:33 c'est qu'on perd un peu quelqu'un
00:59:35 dont on se sentait assez proche.
00:59:37 - On aperçoit d'ailleurs ces gens
00:59:39 qui sont venus aux larmes qu'on a aperçus
00:59:41 juste avant sur cette image à droite de votre écran,
00:59:43 avec des gens de générations
00:59:45 un petit peu différentes
00:59:47 et au fond, beaucoup de femmes aussi
00:59:49 qui sont présentes dans cette foule.
00:59:51 Chloé, c'est ce qu'on remarque.
00:59:53 - Mais surtout, moi je découvre
00:59:55 les images en même temps que vous,
00:59:57 c'est particulièrement bouleversant de les voir,
00:59:59 mais insistons sur cette image
01:00:01 quand même saisissante de Charlotte
01:00:03 et Lou qui portent le cercueil de leur mère
01:00:05 parce que c'est finalement assez rare
01:00:07 de voir une femme à cet endroit-là
01:00:09 lors de funérailles, c'est quelque chose
01:00:11 de très masculin normalement
01:00:13 et je trouve que c'est évocateur de leur force
01:00:15 à toutes, qui finalement éclipse
01:00:17 parce que même les filles éclipsent
01:00:19 les maris d'eux, c'est Lou,
01:00:21 c'est Charlotte, c'était Kate, c'est Jane,
01:00:23 ce sont des prénoms, moi j'ai tendance à privilégier
01:00:25 le prénom et non pour les femmes, qu'on les réduise pas
01:00:27 à un prénom, mais mine de rien c'est ça
01:00:29 que je garderais moi
01:00:31 de ces images de ce matin.
01:00:33 C'est la force de ces deux filles
01:00:35 de voir qu'ils portent son poids,
01:00:37 ça me donne la chair de poule rien que d'en parler.
01:00:39 C'est vrai que ce seront les images
01:00:41 je crois qui resteront, tout comme pour les funérailles
01:00:43 de Johnny Hallyday, la dignité de David
01:00:45 et de sa soeur, attendant
01:00:47 le cercueil de leur père stoïque
01:00:49 face à cette foule immense
01:00:51 ce jour-là, et là effectivement
01:00:53 c'est terrible, c'est...
01:00:55 on a perdu
01:00:57 quelqu'un de proche, oui, comme
01:00:59 quelqu'un d'une famille
01:01:01 et voir quelqu'un qu'on a aimé, qui nous a porté
01:01:03 même par sa démarche artistique
01:01:05 dans un cercueil, c'est...
01:01:07 ça relativise
01:01:09 beaucoup de choses.
01:01:11 Que va-t-elle laisser maintenant pour les futures
01:01:13 générations qui ne l'auront pas
01:01:15 connue ? Est-ce que Jane Birkin
01:01:17 va tout de même rester ? Est-ce que ses engagements,
01:01:19 ses combats,
01:01:21 tout ce qu'elle représentait
01:01:23 va rester ? Et Thibault, est-ce que ça va continuer
01:01:25 de se transmettre ?
01:01:27 C'est difficile pour moi de répondre,
01:01:29 je me suis toujours dit, par exemple
01:01:31 au sujet de l'oeuvre de Gainsbourg, qui selon
01:01:33 moi est devenue l'oeuvre de Jane tout autant,
01:01:35 d'ailleurs l'album
01:01:37 symphonique c'est Birkin-Gainsbourg-le-Symphonique
01:01:39 et j'aime beaucoup que son nom soit là
01:01:41 en premier, elle était vraiment devenue
01:01:43 l'ambassadrice de cette oeuvre.
01:01:45 Qui va ensuite avoir les épaules,
01:01:47 la stature suffisante
01:01:49 pour s'emparer de l'oeuvre
01:01:51 de Jane ? Je ne sais pas.
01:01:53 Je pense que Charlotte étant très pudique
01:01:55 sur ce sujet-là, je la vois mal pour l'instant
01:01:57 reprendre tout ça.
01:01:59 Elle s'occupe déjà de l'oeuvre de son père.
01:02:01 Oui, voilà.
01:02:03 Non sans difficulté, parce qu'on sait que notamment pour la Ruth Verneuil,
01:02:05 ce projet de misée qui tarde
01:02:07 à venir, parce que pour elle c'était très dur
01:02:09 d'ouvrir les portes de son intimité familiale.
01:02:11 Oui, oui, là ça va être
01:02:13 doublement difficile pour elle, surtout
01:02:15 qu'elle venait quand même de recréer
01:02:17 ce lien, enfin pas recréer, mais en tout cas
01:02:19 admettre ce lien très fort à sa mère
01:02:21 à travers le film et le travail qu'elle a fait.
01:02:23 Je pense que ce documentaire
01:02:25 a été bénéfique justement à la fois
01:02:27 pour nous, les fans de Jane,
01:02:29 et puis pour Charlotte. Ça lui a vraiment permis
01:02:31 de marquer ce moment-là de sa vie avec sa mère.
01:02:33 Ce que va devenir l'héritage
01:02:35 de Jane Birkin, évidemment, il va se transmettre.
01:02:37 Mais...
01:02:39 Alors qu'on le voit,
01:02:41 la messe se poursuit, évidemment
01:02:43 on entendra les prises de parole des uns et des autres
01:02:45 dans un instant sur BFM TV, tout au long
01:02:47 de cette cérémonie.
01:02:49 Jean-Pierre Pasqualini, c'est quelqu'un malgré tout
01:02:51 qui part relativement jeune, 76 ans,
01:02:53 quelqu'un qui était malade au fond depuis quelques années,
01:02:55 Jane Birkin, et qui se battait,
01:02:57 qui voulait encore monter sur scène dans les prochains mois.
01:02:59 - C'est vrai qu'elle avait
01:03:01 annulé beaucoup de spectacles.
01:03:03 Moi j'ai failli la voir à Lille
01:03:05 au mois de février, ça avait été annulé.
01:03:07 Il y a eu
01:03:09 beaucoup de choses qui ont fait
01:03:11 qu'on était un peu en alerte
01:03:13 depuis des mois, et je pense aussi
01:03:15 que si Charlotte a fait son film,
01:03:17 c'est qu'elle savait que sa mère
01:03:19 était malade aujourd'hui
01:03:21 depuis une quinzaine d'années.
01:03:23 - Vous parlez d'une leucémie.
01:03:25 - C'est ça, oui, elle était malade d'une leucémie,
01:03:27 et au fil des années,
01:03:29 Charlotte s'est dit, si je ne me réconcilie pas
01:03:31 avec elle,
01:03:33 si on ne casse pas un peu
01:03:35 la barrière, ça sera trop tard.
01:03:37 Et je pense que
01:03:39 ce film est arrivé juste
01:03:41 à temps, parce que Jane
01:03:43 était encore assez en forme
01:03:45 pour le faire, et
01:03:47 ces derniers mois, ça a été
01:03:49 beaucoup plus difficile.
01:03:51 On l'a vu la dernière fois,
01:03:53 je crois que c'était en février au César,
01:03:55 Jane, elle a même
01:03:57 été là pour la reconnaissance
01:03:59 du film qui avait déjà été
01:04:01 reconnu à Cannes, qui a été reconnu au César.
01:04:03 Donc elle a bouclé la boucle
01:04:05 de ces retrouvailles avec
01:04:07 ces deux filles qui ont hérité de sa force
01:04:09 de mec, parce que Jane
01:04:11 avait la force d'un mec, quand on voit
01:04:13 les scènes à l'aventure...
01:04:15 - Chloé, tu ne vas pas avoir le même point de vue que moi.
01:04:17 - Ça possède un point de vue, oui.
01:04:19 - La force qu'on attribue
01:04:21 en général à tort au mec.
01:04:23 Je vais dire ça comme ça.
01:04:25 Mais c'est vrai que quand on voit les images de l'aventure,
01:04:27 la boîte de Dany
01:04:29 à côté des Champs-Elysées dans les années 70,
01:04:31 quand on voit les images de Serge et Jane
01:04:33 à table, elles ne se laissent pas faire du tout.
01:04:35 Elle ne s'est jamais laissée faire, même
01:04:37 quand elle était la petite qui débarquait.
01:04:39 Elle a toujours eu une personnalité,
01:04:41 un caractère qui devait lui venir
01:04:43 de son père, et c'est
01:04:45 vrai que cette force, et même de sa mère,
01:04:47 je pense, on va mettre aussi
01:04:49 les femmes sur le biais des stals, parce que la mère
01:04:51 de Jane avait eu une carrière en Angleterre
01:04:53 extraordinaire.
01:04:55 Donc c'est vrai que Jane,
01:04:57 cette force, elle fait
01:04:59 qu'aujourd'hui ses filles portent le cercueil.
01:05:01 Elle a transmis la force
01:05:03 qu'elle avait au fond d'elle.
01:05:05 - Edouard, Chloé nous parlait
01:05:07 tout à l'heure
01:05:09 qu'elle a beaucoup souffert.
01:05:11 Elle a enduré beaucoup de choses, Jane Birkin,
01:05:13 tout au long de sa vie, il y a eu des blessures.
01:05:15 Vous l'avez rencontrée à plusieurs reprises
01:05:17 pour des interviews, on parle de cette force.
01:05:19 Mais est-ce que vous ressentiez aussi
01:05:21 ces blessures et peut-être aussi cette fragilité ?
01:05:23 - Ah ben, c'était
01:05:25 toujours très ténu.
01:05:27 Jane Birkin, déjà on l'a rencontrée,
01:05:29 elle avait ce petit filet de voix,
01:05:31 elle était quand même assez fragile.
01:05:33 Et en même temps,
01:05:35 encore une fois, ce qui était frappant, je le trouvais,
01:05:37 c'est qu'elle
01:05:39 avait toujours énormément d'humour.
01:05:41 Moi c'est ça qui m'a vraiment frappé.
01:05:43 Quand on la voyait, déjà,
01:05:45 elle vous accueillait, encore une fois,
01:05:47 vraiment pas du tout comme une star.
01:05:49 Elle vous accueillait comme quelqu'un de tout à fait lambda.
01:05:51 Et bon, à ses limites,
01:05:53 si elle ne vous servait pas un thé,
01:05:55 c'était vraiment assez simple de rencontrer Jane Birkin.
01:05:57 Et surtout,
01:05:59 elle avait un franc-parler
01:06:01 qui était toujours très amusant.
01:06:03 - Une autodérision aussi, parfois, sur elle-même.
01:06:05 - Une autodérision, exactement.
01:06:07 Même quand elle traversait des périodes
01:06:09 très difficiles, je me souviens,
01:06:11 justement, on était allés avec Philippe Dufresne
01:06:13 sur sa première date où elle reprenait
01:06:15 sa tournée.
01:06:17 Elle avait beaucoup le trac en plus avant de monter
01:06:19 sur scène, donc elle était assez angoissée.
01:06:21 On devait la faire avant le spectacle en interview,
01:06:23 puis finalement, elle avait tout annulé.
01:06:25 Et puis on ne savait pas si on pourrait la voir.
01:06:27 Et puis finalement, à la dernière minute, elle a dit
01:06:29 "Ok, vous venez me voir, mais après le spectacle, et ça durera 5 minutes."
01:06:31 Et quand on la voyait,
01:06:33 ouais, elle avait cette fragilité
01:06:35 et en même temps, comme on le disait tout à l'heure,
01:06:37 énormément de force et beaucoup d'humour.
01:06:39 - Oui, Chloé, sur cette question...
01:06:41 - Mais ce n'est pas parce que Jane
01:06:43 avait une "petite voix",
01:06:45 qu'elle avait une voix fragile.
01:06:47 Sa voix était aiguë, mais ça pareil,
01:06:49 c'est quelque chose de très sexiste.
01:06:51 - Du coup, on tendait l'oreille pour vraiment l'écouter.
01:06:53 - Oui, on tendait l'oreille, mais déjà,
01:06:55 il faut vraiment pouvoir les chanter, tous ces titres,
01:06:57 parce que c'est d'une complexité musicale
01:06:59 qui n'autorise pas la fragilité.
01:07:01 Mais elle était loin d'être fragile.
01:07:03 Ce qu'il y a avec Jane, c'est qu'on l'a souvent réduite
01:07:05 à la forme au lieu de s'intéresser au fond.
01:07:07 - Oui, elle a une voix très "fluette",
01:07:09 alors qu'en effet, c'est la force incarnée.
01:07:11 Et ce qui est très beau dans son parcours,
01:07:13 c'est de voir comment c'est une femme
01:07:15 qui a lutté contre son syndrome de l'imposteur,
01:07:17 mais qui est un syndrome de l'impostrice,
01:07:19 parce que c'est quelque chose de très féminin.
01:07:21 Il lui a fallu des décennies pour oser
01:07:23 affirmer cette voix aiguë, pour oser prendre la plume,
01:07:25 parce que finalement, elle a mis 40 ans
01:07:27 avant de sortir un album
01:07:29 où elle a écrit ses propres textes.
01:07:31 Donc c'est vraiment ça qui était beau,
01:07:33 c'est comment est-ce qu'elle est allée chercher cette force,
01:07:35 qui l'a toujours eu, qui était là.
01:07:37 Il lui a fallu se défaire aussi
01:07:39 de tous ces modèles masculins
01:07:41 qui l'ont entourée et s'affirmer.
01:07:43 - C'est ce qu'elle a fait avec ses enfants, d'ailleurs,
01:07:45 parce qu'on sait que Charlotte,
01:07:47 à Gainsbourg, pour monter sur scène,
01:07:49 c'est une difficulté, elle a eu du mal à le faire.
01:07:51 - Ça a été comme Jane,
01:07:53 Charlotte a fait face aux mêmes difficultés,
01:07:55 parce qu'aussi, une petite voix,
01:07:57 ce modèle du père,
01:07:59 peut-être pire encore.
01:08:01 - Une figure complètement écrasante.
01:08:03 - Je pense que c'est aussi ça qui les a rapprochées,
01:08:05 c'est comment est-ce qu'on devient
01:08:07 Charlotte et Jane sans Serge.
01:08:09 Et il leur a fallu des décennies pour y arriver.
01:08:11 - Juste pour rebondir sur ce que dit Chloé,
01:08:13 c'est assez intéressant,
01:08:15 on a tendance à croire qu'être chanteuse,
01:08:17 être une artiste, c'est avoir une grande voix
01:08:19 et chanter comme Céline Dion. Et c'est pas forcément le cas.
01:08:21 C'est ce que nous prouvait Jane Birkin,
01:08:23 et c'est ça qui était génial. Il y avait un talent
01:08:25 dans l'interprétation. Alors évidemment,
01:08:27 il y avait les mots qu'on lui écrivait, les mots de Serge Gainsbourg
01:08:29 qui sont, même si on aime pas forcément
01:08:31 Serge Gainsbourg, les mots de Serge Gainsbourg sont quand même
01:08:33 des mots qui sont incroyables à écouter,
01:08:35 il faut vraiment s'y pencher tellement c'est beau.
01:08:37 Mais derrière tout ça, il y avait aussi
01:08:39 l'interprétation. Et Jane Birkin, elle savait interpréter.
01:08:41 Alors, même si elle doutait d'elle-même,
01:08:43 parce que "Je t'aime moins non plus", on l'a dit tout à l'heure,
01:08:45 elle avait d'abord été interprétée par Brigitte Bardot,
01:08:47 ensuite elle a sauté sur l'occasion quand
01:08:49 Serge Gainsbourg lui a dit "Est-ce que tu veux l'enregistrer ?"
01:08:51 Elle a dit "Oui, bien sûr", parce qu'elle voulait qu'aucune autre femme
01:08:53 puisse le faire à sa place. Et elle a
01:08:55 toujours dit qu'elle trouvait que sa version à elle
01:08:57 était beaucoup moins féminine,
01:08:59 beaucoup moins charnelle que celle de Brigitte Bardot.
01:09:01 Et pourtant, c'est une version qui est incroyable.
01:09:03 Jane Birkin, elle avait cette
01:09:05 force-là et effectivement,
01:09:07 Chloé a raison en disant "On parle
01:09:09 beaucoup de cette voix", mais en fait, cette voix, elle est
01:09:11 très belle et moi, je trouve, je suis partisan du fait
01:09:13 de dire aussi que la voix de Charles Gainsbourg est
01:09:15 incroyable parce que ce sont, encore une fois,
01:09:17 des interprètes de talent.
01:09:19 - Chloé et Edouard ont parfaitement raison, c'était une
01:09:21 interprète magique,
01:09:23 majuscule, dans la lignée d'une
01:09:25 Juliette Gréco.
01:09:27 Elle sublimait les chansons,
01:09:29 elle s'est appropriée les chansons du de Chloé Gainsbourg.
01:09:31 - Catherine Deneuve va s'exprimer
01:09:33 lors des obsèques de Jane Birkin en direct sur BFM TV.
01:09:35 (Bruits de l'ambiance)
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01:15:19 Anglaise
01:15:21 de sexe
01:15:23 féminin
01:15:25 âge
01:15:27 entre 20 et 21
01:15:29 (Bruits de l'ambiance)
01:15:31 Apprend
01:15:33 le dessin
01:15:35 domicilé
01:15:37 chez ses parents
01:15:39 lieu bleu
01:15:41 chemin
01:15:43 j'attends
01:15:45 Jimmy
01:15:47 t'emballes
01:15:49 le nez
01:15:51 à qui l'on
01:15:53 porte et disparue
01:15:55 ce matin
01:15:57 à 5
01:15:59 heure -20
01:16:01 lieu bleu
01:16:03 chemin
01:16:05 j'attends
01:16:07 Jimmy
01:16:09 tu dors
01:16:11 au-delà
01:16:13 tu dors
01:16:15 au bord
01:16:17 du chemin
01:16:19 une fleur
01:16:21 de sang
01:16:23 à la main
01:16:25 (Applaudissements)
01:16:39 -J'ai revécu la mémoire de sa mère, je me retrouve orpheline, je vois le vide, c'est ma maman, c'est notre maman, je crois que c'est désormais nous doyons, c'est notre fille qui doit s'exprimer maintenant.
01:16:49 -Titan d'inter
01:16:51 il y a toi
01:16:53 7 ans peut-être
01:16:55 avec la casquette militaire de ton père
01:16:57 sur le radeau d'un calendar pour un magazine
01:16:59 il y a toi
01:17:01 aux côtés de ton père, fier quand il retourne
01:17:03 sur l'école bretonne si familière pendant la guerre
01:17:05 toi qui nous racontes
01:17:07 Job et sa torche
01:17:09 le bout rouge des cigarettes des soldats allemands
01:17:11 il y a Romain et moi avec le lapin
01:17:13 le bulldog à l'avant de la camionnette
01:17:15 du dépanneur qui rigole
01:17:17 que tu aies pu penser que l'ami Harry sans fenêtre
01:17:19 tiendrait la verse sur l'autoroute
01:17:21 en plein hiver
01:17:23 il y a toi qui me demande de te rejoindre
01:17:25 sur la péniche avec 100 paires de ballerines
01:17:27 pour les enfants que vous avez rapatriés
01:17:29 avec Ariane Mouschi
01:17:31 il y a toi qui compte des fourmis qui carablent
01:17:33 le long de mes jambes sur la plage avec Jacques Perrin
01:17:35 avant de suivre les boats de Pipole
01:17:37 il y a toi qui me fous la trouille
01:17:39 en partant d'un Sarajevo sous les bombes
01:17:41 parce que tu dis que j'aurai honte plus tard
01:17:43 que ma mère ait rien fait
01:17:45 il y a toi qui nous laisse Romain et moi
01:17:47 courir à moitié à poil dans le bois de Boulogne
01:17:49 déguisé en indien
01:17:51 à l'affût des pervers disant que ça leur foutra la trouille
01:17:53 et que ça leur apprendra l'un son
01:17:55 laquelle ?
01:17:57 il y a toi qui nous traîne le dimanche avec les poupoules
01:17:59 que tu veux qu'on distribue à Jolicoeur
01:18:01 qui en veut pas, qui préférait son coup de jaja
01:18:03 il y a toi
01:18:05 qui monte sur la moto au Pays de Galles
01:18:07 qui démarre sans avoir demandé à Andrew
01:18:09 où sont les freins et qui t'écrase contre le mur
01:18:11 la jambe cassée, de tordant de douleur
01:18:13 et de rire dans les bras de ton frère
01:18:15 il y a le diamant que tu as balancé par inadvertance
01:18:17 dans une boîte de Lexo dans la poubelle
01:18:19 de ta chambre de la tour et qu'on retrouve
01:18:21 des années plus tard en Bretagne car t'avais oublié
01:18:23 de vider les poubelles, mise tel quel au déménagement
01:18:25 il y a Betty qui sort d'une boîte
01:18:27 offerte par Jacques à l'hôtel Nico
01:18:29 puis il y a Dora, il y a Dolly
01:18:31 et enfin petite Béla
01:18:33 il y a Tiger et Jean, bravant la neige
01:18:35 pour arriver chez ton frère
01:18:37 les grands dîners et mes allers-retours à la dernière route
01:18:39 il y a B
01:18:41 et toi devenu Bob and Jim
01:18:43 dans la caravane traversant les Etats-Unis
01:18:45 avec Hanon et Ned
01:18:47 il y a toi qui me mets sur ton grand manteau
01:18:49 pour que je conduise toute seule la route
01:18:51 de Death Valley et moi qui te dis
01:18:53 que mes jambes sont trop courtes pour toucher les pédales
01:18:55 et voir la route en même temps
01:18:57 et toi qui me réponds tranquillement
01:18:59 qui me fait confiance et qui t'endort
01:19:01 il y a Charlotte et moi
01:19:03 que t'envoie dans une réserve indienne la nuit
01:19:05 car on a encore une fois tombé en panne
01:19:07 pour qu'ils nous prêtent un tipi
01:19:09 il y a Marlowe que t'appelais Gégé qui court sur la plage
01:19:11 de Sainte-Marguerite
01:19:13 il y a Charlotte et Lola sur le capot de la voiture à Crézeuil
01:19:15 il y a Papy qui se casse la gueule au sport d'hiver
01:19:17 et le lendemain ta mère
01:19:19 et toi qui nous quittes dans l'ambulance
01:19:21 entre les deux bancars
01:19:23 il y a Hanon, Ned, Henry, George et Jacques
01:19:25 en roller à Prat-Arcoum faisant tomber le sapin
01:19:27 il y a Linda et Mike
01:19:29 à Pushy Park pour ce Noël avec Kate
01:19:31 enceinte de Rovan
01:19:33 il y a toi à Old Church Street
01:19:35 mettant un faux oeil dans le tête de Papy
01:19:37 qui le boit d'un trait
01:19:39 toi qui me regardes honteuse et qui panique
01:19:41 moi qui éclate en sanglots
01:19:43 et lui qui finalement sourit et ouvre doucement
01:19:45 sa paume avec l'oeil intact
01:19:47 il y a Lola que tu tiens dans tes bras enceinte de moi
01:19:49 il y a toi
01:19:51 dans la voiture quand je t'annonce
01:19:53 pour Kate
01:19:55 il y a Jacques qui enterre Moggy dans mes culs
01:19:57 Jacques qui part en avance à l'aéroport
01:19:59 parce qu'on arrive toujours en retard pour prendre l'avion
01:20:01 qui nous attendra
01:20:03 comme tu dis, et c'était souvent vrai
01:20:05 il y a Anès qui nous embarque
01:20:07 en camionnette dans une maison d'enfance dont elle a pas les clés
01:20:09 vous deux
01:20:11 me faisant la courte échelle pour que je puisse me faufiler
01:20:13 par la petite fenêtre en premier
01:20:15 en me faisant des signes, des choses que vous voulez que je prenne
01:20:17 en me disant qu'on joue à
01:20:19 Hollywood West
01:20:21 il y a Nad Nad et ses comic books
01:20:23 il y a Serge qui fait le cow-boy et les indiens sur le piano
01:20:25 et la tour pendant que Lulu dort sur le canapé
01:20:27 il y a Charlotte qu'on va voir
01:20:29 sur ses premiers tournages et toi qui la regarde
01:20:31 si fière, disant qu'elle est encore toute petite
01:20:33 mais que c'est déjà une grande actrice
01:20:35 il y a toi avec Kate bébé dans les bras
01:20:37 à l'hôtel Esmeralda
01:20:39 il y a la loge du splendide où je joue avec
01:20:41 les poulets en plastique
01:20:43 il y a la loge avec Arditi où je déguise Romane en petite dame
01:20:45 qui se trompe de porte cherchant les chiottes
01:20:47 et qui déboule sur scène
01:20:49 il y a la loge du casino de Paris avec
01:20:51 Philippe le richaud et toi qui as si peur
01:20:53 à chaque fois de monter sur scène
01:20:55 il y a Dada qui me tient la pince
01:20:57 qui me met sur ses épaules pour fendre la foule
01:20:59 il y a toi qui me fait pleurer
01:21:01 en chantant "My little girl"
01:21:03 de Carousel en traversant
01:21:05 le Lincoln Square Park
01:21:07 dans un New York coup de gorge début 80
01:21:09 et ce taximan qui nous supplie de rentrer dans son taxi
01:21:11 gratuitement
01:21:13 car il veut pas de nos morts sur la conscience
01:21:15 et toi qui s'amuse beaucoup et qui dit
01:21:17 comme à chaque fois cette phrase étrange
01:21:19 "They wouldn't dare"
01:21:21 il y a toi cette sainte Valentin
01:21:23 bien triste qui me dit de pas manger
01:21:25 les bonbons au coeur du Chelsea Hotel
01:21:27 attention mon loulou
01:21:29 il doit y avoir du drogue
01:21:31 il y a toi la barboche enceinte de 8 mois
01:21:33 au fin de recoudre la tête de ton père avec ton kit de couture
01:21:35 il s'est fendu la tête sur la porcelaine
01:21:37 des water closets
01:21:39 il y a Romane et moi que tu embarques
01:21:41 sur la petite île au lapin dans le bateau que Jacques
01:21:43 t'a acheté vite à regret car
01:21:45 tu n'avais peut-être pas hérité du pied marin de ton père
01:21:47 on avait fait le tour de l'île
01:21:49 et on l'avait retrouvé échevée au milieu de la plage
01:21:51 "Oh merde" t'avais dit
01:21:53 t'avais oublié les marais
01:21:57 toi encore une fois qui nous enroule dans ton pull
01:21:59 en tirant l'air des fusées de détresse
01:22:01 il y a les sauveteurs en mer qui arrivent
01:22:03 et nous sauvent encore une fois
01:22:05 et qui à double titre je pense te nomment "ma reine"
01:22:07 il y a Yvan Cibot
01:22:09 sur le bateau à la pervraque avec Charlotte
01:22:11 dans les bras, il y a toi tenant
01:22:13 à peine debout allant manifester
01:22:15 encore une fois
01:22:17 tu rapatrie en urgence à la maison
01:22:19 encore une fois
01:22:21 ton bras qui te fait mal et on rigole car on a oublié
01:22:23 si c'est le gauche ou si c'est le droit qui molestient
01:22:25 il y a moi le jour de mon accouchement
01:22:27 avec toi qui note au feu sur ton bras
01:22:29 les contractions
01:22:31 et quand on arrive à l'hôpital avec John
01:22:33 tu montres aux infirmières tes hiéroglyphes
01:22:35 à moitié effacés disant "elle en est là"
01:22:37 il y a moi qui t'ennuie souvent
01:22:39 qui te demande d'être
01:22:41 un peu plus raisonnable
01:22:43 et quand on te dit avec Charlotte
01:22:45 que c'est peut-être pas raisonnable en pleine chignot
01:22:47 d'aller au plus près de Fukushima
01:22:49 il y a Kate et toi
01:22:51 qui escaladent les grilles d'un jardin en Angleterre
01:22:53 il y a toi qui dessine les hippopotames
01:22:55 en Afrique avec Roman
01:22:57 il y a toi qui dessine les filles en vitrine en Belgique
01:22:59 et qui me demande de glisser
01:23:01 les dessins sous la porte
01:23:03 et elle ravie qui te lance des baisers
01:23:05 il y a nous courant à Kyoto
01:23:07 derrière les geishas, toi voulant qu'elle me maquille
01:23:09 et la dame austère qui nous arrête
01:23:11 sous ton charme nous laisse rentrer en Katimini
01:23:13 il y a toi dans la Renault 5
01:23:15 couverte de seekers
01:23:17 "touche pas à mon pote"
01:23:19 la banquette arrière couverte de goodies
01:23:21 allant de maison de retraite en maison de retraite
01:23:23 et nous demandant avec Roman de faire croire
01:23:25 qu'on va voir nos grands-parents
01:23:27 pour pouvoir lui passer du temps
01:23:29 avec des petits vieux qu'on connait pas
01:23:31 il y a la dame que tu adorais
01:23:33 qui finissait jamais ses phrases
01:23:35 il y a tes dîners et les 10 proportions
01:23:37 tes proportions, 4 canards pour 6 invités
01:23:39 il y a tes trompes, l'oeil de trou de souris
01:23:41 et de toile d'araignée que tu dessines
01:23:43 au mur de tes maisons
01:23:45 il y a toi qui fait rire sous chaud
01:23:49 en mettant sur ton répondeur
01:23:51 que t'es épuisé parce que tu repètes
01:23:53 matin, midi et soir
01:23:55 il y a petit David que tu prends sous ton aile
01:23:57 à la mort de ta mère
01:23:59 il y a petit Michel, fidèle
01:24:01 dans les couloirs d'Agissen, dans tous les théâtres
01:24:03 il y a Belle et sa peau
01:24:05 qui cavallent dans la véranda
01:24:07 il y a Marlowe et Alice, de tous tes mauvais coups
01:24:09 qui piquent sous la sculpture de la vache
01:24:11 de la sphuce d'un bère en pleine nuit
01:24:13 il y a Charlotte et Kate
01:24:15 dans cette maison rouée au Pays de Galles
01:24:17 pleurant de rire cherchant à voir qui a les genoux qui touchent
01:24:19 il y a toi qui va voir Mamie
01:24:21 toi qui va voir Jacqueline
01:24:23 toi qui va voir Yvette, toujours sans faute
01:24:25 il y a Gabriel et toi
01:24:27 radieuses petites Anglaises
01:24:29 soudées depuis 50 ans
01:24:31 de toutes les aventures
01:24:33 de toutes les bêtises et de tous les drames
01:24:35 il y a toi
01:24:37 robe rouge pieds nus
01:24:39 qui fait tourner les têtes et les scènes du monde entier
01:24:41 il y a Nelly
01:24:43 que tu appelles Jeeves les derniers mois
01:24:45 il y a PG Woodhouse que je te lise
01:24:47 comme tu le lisais à papy
01:24:49 il y a Stéphane qui te raconte Kroust
01:24:51 et toi Alice, tes yeux fermés qui sourient
01:24:53 il y a Joe
01:24:55 qui frappe à la fenêtre en route pour l'école pour te dire
01:24:57 "I love you"
01:24:59 il y a Laszlo, ton petit poif que tu laisses jouer
01:25:01 avec le câble à oxygène en disant que ça serait une roule de feu
01:25:03 il y a toi
01:25:05 qui a dit que tu ferais la course avec lui
01:25:07 à qui il serait le premier
01:25:09 debout pour marcher
01:25:11 et c'est toi qui a gagné
01:25:13 toi qui, debout, est forte
01:25:15 de nouveau pour le mariage de Ben
01:25:17 bravant tout
01:25:19 avec ta canne et Marlowe et Romain l'aubra
01:25:21 il y a Tessa que tu trouves si douce
01:25:23 il y a toi
01:25:25 qui meurt et qui revit encore une fois
01:25:27 et encore une fois
01:25:29 qui te lève si fragile au sens intensif
01:25:31 pour s'élever ta reine
01:25:33 il y a toi qui dit "paf, paf, paf"
01:25:35 est-ce qu'on peut être un parfait nom ?
01:25:39 il y a tous tes dessins de nous
01:25:41 sur tes boîtes orange
01:25:43 il y a la version des trois petits cochons et un humain
01:25:45 il y a Gus qui boite
01:25:47 et que tu appelles ton oracle
01:25:49 il y a Jane B
01:25:51 il y a my pony of the oche
01:25:53 qui est dans ma tête en boucle depuis dimanche
01:25:55 il y a les lettres d'amour de Jacques
01:25:57 entourées d'un rument rouge
01:25:59 que j'ai trouvé près de ton lit
01:26:01 il y a ton mot près du mien
01:26:03 Malo, Sentinelle
01:26:05 il y a toi qui faisait passer tout le monde avant toi
01:26:07 et des fois avant nous
01:26:09 et des fois ça nous fait chier
01:26:11 toi qui aimais ton public plus que tout
01:26:15 plus que tout
01:26:17 toi qui appelles Olivier pour demander
01:26:19 les dates de l'Olympia
01:26:21 il y a Charlotte et Romain hier
01:26:23 près de toi une dernière fois
01:26:25 Maman
01:26:27 Maman
01:26:29 merci pour toutes ces aventures
01:26:31 merci de pas avoir été ordinaire
01:26:33 raisonnable
01:26:35 ou docile
01:26:37 ce monde de demain
01:26:39 bien paisible et raisonné
01:26:41 ça m'emmerde déjà
01:26:43 (applaudissements)
01:27:11 Les obsèques de Jane Birkin
01:27:13 en est en direct de l'église Saint-Roch
01:27:15 Charlotte Gainsbourg, Lou Doillon
01:27:17 deux de ces filles qui se sont exprimées
01:27:19 et qui portaient le cercueil de leur mère en entrant
01:27:21 dans l'église Saint-Roch, nous accueillons
01:27:23 Pierre Michalioff, merci beaucoup d'être avec nous
01:27:25 Bonjour, vous êtes musicien, écrivain, journaliste
01:27:27 scénariste français, auteur de Citizen Jane
01:27:29 aux éditions Alfa
01:27:31 alors on a entendu les hommages de
01:27:33 Charlotte Gainsbourg, de Lou Doillon
01:27:35 qui a cité pendant plusieurs minutes
01:27:37 beaucoup d'anecdotes autour de sa mère
01:27:39 autour de Jane Birkin et qui conclut en disant
01:27:41 "Merci de ne pas avoir été
01:27:43 ordinaire, raisonnable
01:27:45 et docile"
01:27:47 c'est ainsi que les gens la voyaient
01:27:49 Je trouve que oui, là c'est
01:27:51 un parfait résumé de ce qu'était Jane Birkin
01:27:53 c'est-à-dire un personnage extraordinaire
01:27:55 qui... peut-être que
01:27:57 c'est aussi dans l'ADN anglais, je ne sais pas
01:27:59 cette espèce de comportement
01:28:01 qui nous paraît à nous français très cartésien, excentrique
01:28:03 mais en fait c'est ça
01:28:05 elle incarnait une liberté totale
01:28:07 et en même temps une innocence
01:28:09 une sorte de légèreté
01:28:11 qu'elle a toujours conservée vraiment jusqu'au bout
01:28:13 et c'était un
01:28:15 sublime hommage j'ai trouvé, j'étais très très
01:28:17 émouvant, c'était très beau tous les mots
01:28:19 de Lou et tous ses
01:28:21 souvenirs qu'elle a partagé avec nous
01:28:23 c'était vraiment très élégant en l'image de Jane
01:28:25 Chloé, on a entendu également
01:28:27 Charlotte Gainsbourg
01:28:29 qui effectivement, on a entendu très émue
01:28:31 la voix brisée, qui a repris les paroles d'une chanson
01:28:33 je crois, pour évoquer sa maman
01:28:35 oui c'est touchant parce que les deux discours
01:28:37 ont été profondément à l'image de
01:28:39 Lou Doyon et de Charlotte Gainsbourg et Charlotte
01:28:41 a lu le texte de Jane B
01:28:43 chanson écrite par Gainsbourg sur un air
01:28:45 d'un prélude de Chopin
01:28:47 qui était d'ailleurs, on parlait de la voix de Jane mais particulièrement
01:28:49 difficile à interpréter cette chanson là
01:28:51 et donc c'était un hommage tout en pudeur
01:28:53 avec les mots de Serge
01:28:55 pour accompagner Jane
01:28:57 c'était bouleversant et sincèrement
01:28:59 je me demandais si elle allait
01:29:01 si elle allait, pardon je suis émue
01:29:03 si elle allait lire un texte
01:29:05 et je suis émue de voir
01:29:07 qu'elle a fait cette décision là
01:29:09 qui lui ressemble tout à fait à Charlotte
01:29:11 et pour Lou, oui c'était absolument bouleversant
01:29:13 justement d'être
01:29:15 plus du tout dans cette pudeur du côté de Charlotte
01:29:17 mais dans le partage de souvenirs très personnel
01:29:19 qui la humanise complètement
01:29:21 l'icône Jane Birkin
01:29:23 avec plein de petits moments du quotidien
01:29:25 et finir avec cette formule
01:29:27 j'ai pas tout entendu mais je crois
01:29:29 comprendre que le monde sans
01:29:31 toi ça m'emmerde déjà et j'aime bien qu'elle ait dit
01:29:33 ça m'emmerde déjà parce que c'est tellement Jane
01:29:35 d'utiliser ce verbe là
01:29:37 c'était la conclusion de Lou Doyon dans son hommage à sa mère
01:29:39 Jean-Pierre Parcellini, on a entendu
01:29:41 Charlotte Gainsbourg qui disait je vois le vide
01:29:43 qu'elle nous laisse et elle dit aussi
01:29:45 c'est notre maman, on s'en rend compte
01:29:47 quand on voit tout le public ici à l'image
01:29:49 qui est présent face à l'écran géant pour
01:29:51 venir faire ses derniers adieux à Jane Birkin
01:29:53 ben oui
01:29:55 leurs mamans elles l'ont
01:29:57 beaucoup partagé avec le public
01:29:59 avec les hommes de la vie de Jane
01:30:01 et c'est vrai que là
01:30:03 elles ont envie de
01:30:05 de lui donner
01:30:07 peut-être le dernier message en sa présence
01:30:09 puisque le cercueil est devant
01:30:11 elle et c'est vrai que c'est un moment
01:30:13 important dans une vie
01:30:15 d'enfant de dire
01:30:17 adieu à ses parents
01:30:19 ça a touché déjà beaucoup
01:30:21 d'entre nous et ce moment
01:30:23 elles ont pas eu envie
01:30:25 de le calculer, elles ont fait
01:30:27 comme Jane l'aurait fait
01:30:29 avec beaucoup de spontanéité
01:30:31 sans se dire il faut que je dise ci
01:30:33 ou il faut que je dise ça
01:30:35 les anecdotes pouvaient paraître
01:30:37 trop intimes
01:30:39 mais c'est pas grave
01:30:41 elles l'ont ressenti
01:30:43 c'est un peu comme
01:30:45 quand Jane est partie s'installer
01:30:47 en Bretagne tout près des plages
01:30:49 où son papa avait été
01:30:51 là à sauver des
01:30:53 militaires
01:30:55 pendant la 2ème guerre mondiale
01:30:57 elle s'est spontanément installée
01:30:59 en Bretagne et là ses filles ont été
01:31:01 aussi très spontanées
01:31:03 - On va se tourner à présent vers l'église de Saint-Roch
01:31:05 et une autre prise de parole qui va avoir lieu
01:31:07 - Jane disait qu'on s'était
01:31:09 collé dans un tank
01:31:11 et c'était vrai
01:31:13 même si ce n'était pas exactement un tank
01:31:15 mais un transport blindé
01:31:17 sur les chemins menant
01:31:19 à Sarajevo en 1995
01:31:21 on s'était quand même
01:31:23 aperçus avant le départ
01:31:25 que l'amie qui nous venait là-bas
01:31:27 Francis Webb
01:31:29 nous avait réunis au bar du Lutetia
01:31:31 elle me dira
01:31:33 plus tard qu'elle avait pensé
01:31:35 ce type doit être un intellectuel
01:31:37 mondain et il n'ira pas
01:31:39 et moi de mon côté
01:31:41 je lui avais dit qu'elle était une sarde
01:31:43 probablement un peu futile
01:31:45 qu'elle renoncerait au dernier moment
01:31:47 mais si
01:31:49 elle était partie
01:31:51 ce n'était pas son genre de s'engager
01:31:53 à moitié mais je ne le savais pas encore
01:31:55 et là-bas dans la ville assiégée
01:31:59 bombardée
01:32:01 j'ai été tout de suite ébloui
01:32:03 par sa beauté
01:32:05 si évidente et simple bien sûr
01:32:07 si éclatante et sans
01:32:09 après
01:32:11 je n'étais pas le seul, tous les soldats français
01:32:13 étaient amoureux d'elle
01:32:15 mais aussi par son esprit
01:32:17 par l'intention passionnée qu'elle portait
01:32:19 aux gens
01:32:21 par le calme avec lequel elle affrontait
01:32:23 les situations d'une ville en guerre
01:32:25 comme si elle avait toujours vécu dans le danger
01:32:27 avec cette vertu qu'on prête
01:32:31 à juste titre à l'angleterre
01:32:33 du blitz
01:32:35 c'est la nuit sur une colline
01:32:39 on devine vaguement la ville en dessous
01:32:41 tout feu éteint
01:32:43 dans une demi-brume
01:32:45 on enterre un homme tué par un éclat
01:32:47 doulu, on enterre la nuit
01:32:49 par peur des snipers
01:32:51 l'imam s'almaudit dans l'ombre
01:32:53 des petites lumières
01:32:55 volent entre les tombes
01:32:57 ce sont des lucioles ou des âmes
01:32:59 le mort est descendu
01:33:01 dans la fosse couverte d'un simple sueur
01:33:03 très blanc dans cette obscurité
01:33:05 soudain
01:33:07 elle se joint aux hommes qui l'enterrent
01:33:09 qui ne la connaissent pas
01:33:11 à genoux elle pousse avec eux
01:33:13 la terre de ses mains
01:33:15 un geste d'une beauté parfaite
01:33:17 absolument simple et absolument audacieux
01:33:21 à son image
01:33:23 un geste comme issu
01:33:25 de la tragédie antique
01:33:27 elle vient de jouer Andromaque
01:33:29 dans les Troyennes de Ripide
01:33:31 au National Theatre
01:33:33 à Londres
01:33:35 telle je la vois pour toujours
01:33:37 tranquillement belle
01:33:39 attentive au malheur
01:33:41 intrépide
01:33:43 je cherche des anecdotes
01:33:45 je n'en trouve pas que je n'ai déjà dit
01:33:47 tout bien alors trop insignifiante
01:33:49 ou trop personnelle
01:33:51 je cherche une anecdote pour faire sourire
01:33:53 je sais que c'est l'usage
01:33:55 dans ces cérémonies d'adieu
01:33:57 ce sourire à travers les larmes
01:33:59 qui est justement celui d'Andromaque
01:34:01 et je n'en trouve pas
01:34:03 si
01:34:05 celle-ci peut-être
01:34:07 on est à Sanaa
01:34:09 au Yémen en 1996
01:34:11 où un autre ami
01:34:13 nous a mené sur les traces de Rimbaud
01:34:15 on est à l'hôtel
01:34:17 sans y prendre garde
01:34:19 elle se change devant une grande fenêtre
01:34:21 qui donne sur une rue populeuse de Sanaa
01:34:23 horrifiée je la pose
01:34:25 au fond de la chambre
01:34:27 elle se moque de moi
01:34:29 me trouve poltron et puis dit bon
01:34:31 elle n'a peut-être pas tort
01:34:33 mais pour une fois je crois avoir un peu raison quand même
01:34:35 le Yémen n'est pas le genre de pays
01:34:37 où on est tellement fan
01:34:39 des deux souchics
01:34:41 mais au fond
01:34:43 ce ne sont pas des anecdotes que je veux égraner
01:34:45 aujourd'hui nous ressentons tous
01:34:47 chacun à sa façon
01:34:49 combien son absence va nous appauvrir
01:34:51 je voudrais dire que ces jours derniers seulement
01:34:55 j'ai pu nommer un sentiment que j'éprouvais
01:34:57 pour Jane
01:34:59 au delà de l'immense
01:35:01 affection qu'il y avait doucement
01:35:03 pas toujours doucement
01:35:05 succédé aux amours
01:35:07 anciennes
01:35:09 et ce sentiment c'est l'admiration
01:35:11 c'est peut-être un peu
01:35:13 solennel
01:35:15 c'est sûrement en tout cas ce qu'elle aurait pensé
01:35:17 elle qui détestait tant
01:35:19 les grands mots, les grands airs
01:35:21 mais c'est comme ça
01:35:23 et moi je trouve que je suis bien bête
01:35:25 d'avoir mis si longtemps à m'en apercevoir
01:35:27 nous venions d'histoires
01:35:31 complètement différentes et presque opposées
01:35:35 et pourtant toutes les qualités
01:35:37 que j'avais toujours respectées
01:35:39 sans les cultiver assez moi-même
01:35:41 je les découvrais en elle
01:35:43 le courage
01:35:45 je l'ai déjà dit dans le danger
01:35:47 mais aussi plus tard
01:35:49 dans le deuil et la maladie
01:35:51 avec le courage
01:35:53 il n'y a qu'une autre vertu cardinale
01:35:55 qui est la bonté
01:35:57 ce mot qui fait rire les sous
01:35:59 et la bonté, la petite bonté
01:36:03 comme l'a dit un des grands écrivains russes
01:36:05 elle l'avait si inaltérable en elle
01:36:09 que même les gens qui ne la connaissaient pas
01:36:11 ne la connaissaient que de loin
01:36:13 la sentait et c'est cela je crois
01:36:17 qui explique l'énorme émotion
01:36:19 qui s'est manifestée depuis une semaine
01:36:21 lorsque je l'ai connue je me souviens qu'elle passait des heures
01:36:27 des journées à s'occuper d'une vieille femme
01:36:29 quelque peu acariâtre
01:36:31 qui se méritait de l'organiser
01:36:33 moi qui ne suis pas aussi généreux qu'elle
01:36:35 je trouvais qu'elle chariait
01:36:37 et qu'elle a mise en scène bien des années plus tard
01:36:39 avec humour et compassion
01:36:41 et la touche d'extravagance
01:36:43 qu'elle avait
01:36:45 dans son film "Boxes"
01:36:47 cette Annie Gérardot qui l'incarne
01:36:49 Gabriel me raconte qu'une femme
01:36:53 de ménage à l'hôpital lui a dit
01:36:55 "ne mourrez pas madame
01:36:57 la France a besoin de vous"
01:36:59 comme elle avait raison
01:37:01 cette femme
01:37:03 nous avons
01:37:05 je ne parle même pas de la France
01:37:07 nous avons besoin de sa générosité
01:37:09 je n'ai jamais connu quelqu'un
01:37:11 d'aussi généreux que Jane
01:37:13 dans tous les sens qu'a ce mot
01:37:15 depuis les plus simples
01:37:17 les plus triviaux
01:37:19 le fric et tout ça
01:37:21 jusqu'au plus raffiné
01:37:23 la disposition à se passionner pour les autres
01:37:27 à se réjouir de leur succès
01:37:29 à être indulgent
01:37:31 à leurs défauts
01:37:33 et elle en a eu bien besoin avec moi
01:37:35 une femme, une fois
01:37:39 une fois chez les amis
01:37:41 parce que j'avais du le mériter
01:37:43 elle m'a quand même balancé un verre de vin au visage
01:37:45 ajoutant en riant
01:37:47 qu'elle regrettait de ne pas m'avoir envoyé
01:37:49 tout le contenu de la bouteille
01:37:51 comme je voudrais
01:37:53 le reprendre encore dans la gueule
01:37:55 ce verre
01:37:57 elle était irrésistible
01:37:59 même dans la colère
01:38:01 car il n'y avait en elle
01:38:05 rien qui craise ou qui pose
01:38:07 elle n'était, Dieu sait
01:38:09 ni Joan of Arc
01:38:11 ni Florence Nightingale
01:38:13 tout en elle, au contraire, était léger
01:38:17 élégant, gracieux
01:38:19 musical, mais alors
01:38:21 plutôt érexatique que Wagner
01:38:23 il y avait son merveilleux humour
01:38:25 et même ses talents de clown
01:38:27 son anticonformisme spontané
01:38:31 sa vivacité
01:38:33 sa constante curiosité intellectuelle
01:38:35 et sa passion pour la littérature
01:38:37 à l'hôpital, elle lisait la recherche
01:38:41 et se délectait de la façon dont Proust
01:38:45 se moque du snobisme de Le Grandin
01:38:47 le snobisme, voilà bien un sentiment
01:38:51 si on peut appeler ça un sentiment
01:38:53 qui lui était plus complètement étranger
01:38:55 qu'à aucune autre personne que j'ai connue
01:38:57 moi y compris
01:38:59 c'est à elle que je dois d'avoir lu
01:39:03 Graham Greene et Dickens
01:39:05 qu'ils trouvaient si drôle
01:39:07 et je ne la croyais pas
01:39:09 mais elle avait raison
01:39:11 c'est avec elle et Judy
01:39:13 la reine mère
01:39:15 que j'ai connu à Rome
01:39:17 la maison de Keith Echelé
01:39:19 sa gaieté
01:39:21 était teintée de mélancolie
01:39:23 et je m'en voudrais
01:39:25 le temps qui me reste à vivre
01:39:27 d'avoir été parfois
01:39:29 celui par qui la mélancolie est venue
01:39:31 nous avions le même âge
01:39:35 et il nous était arrivé de nous dire
01:39:37 qu'un jour
01:39:39 nous reprendrions la route
01:39:41 commencée il y a 28 ans à Sarajevo
01:39:43 et nous vieillirons ensemble
01:39:47 je serai seulement pour elle
01:39:49 la combattante
01:39:51 la valeureuse
01:39:53 cet homme
01:39:55 qui évoque les mots
01:39:57 du grand poète
01:39:59 César Vallejo
01:40:01 "A la fin de la bataille
01:40:05 y muerta la combatiente
01:40:07 vino hacia ella un hombre
01:40:09 que le dijo
01:40:11 "No mueras
01:40:13 te amo tanto"
01:40:15 A la fin de la bataille
01:40:17 est morte
01:40:19 la combattante
01:40:21 un homme vint à elle
01:40:23 et lui dit
01:40:25 "Ne meurs pas, je t'aime tant"
01:40:27 C'était Olivier Roland qui s'exprimait
01:40:43 qui était le dernier compagnon
01:40:45 de Jane Birkin
01:40:47 qui on s'en souvient dans certaines interviews
01:40:49 avait dit qu'elle espérait trouver un dernier compagnon
01:40:51 pour aller jusqu'au bout de sa vie
01:40:53 et qu'il avait rencontré
01:40:55 c'est ce qu'il raconte dans le bar du Viteccia
01:40:57 on est dans les années 95
01:40:59 l'ex-yougoslavie est en guerre
01:41:01 elle va aller dans ce pays
01:41:03 et cette ville bombardée
01:41:05 où des snipers sont partout
01:41:07 il raconte ça avec beaucoup d'émotion
01:41:09 Olivier Roland qui est un écrivain connu
01:41:11 et il évoque notamment
01:41:13 pour résumer d'une certaine manière
01:41:15 ce qu'était Jane Birkin
01:41:17 le mot de "bonté" qui paraît désuet
01:41:19 mais qui peut être recloé
01:41:21 la résume assez bien finalement
01:41:23 Oui je suis très touchée par ce discours
01:41:25 parce que justement moi qui réfléchis
01:41:27 à la place des hommes dans la vie de Jane
01:41:29 avec Olivier Roland on a vraiment cette sensation
01:41:31 de mise à égalité
01:41:33 dans cette dernière union
01:41:35 et me venait une chanson
01:41:37 de Serge Gainsbourg
01:41:39 dont les paroles disent
01:41:41 "une chose entre autres que tu ne sais pas
01:41:43 tu as eu plus qu'un autre, le meilleur de moi"
01:41:45 et en fait je crois que
01:41:47 le meilleur d'elle même elle ne l'a pas donné
01:41:49 qu'à Gainsbourg, elle l'a donné ensuite
01:41:51 aux autres hommes de sa vie mais surtout
01:41:53 à son public à travers cette bonté là
01:41:55 ce que rappelait Lou, que le public c'était
01:41:57 ce qui comptait par dessus tout pour Jane
01:41:59 et puis là le fait qu'il insiste à ce point
01:42:01 sur cette générosité
01:42:03 c'est ce que ça m'a évoqué
01:42:05 et je trouve ça
01:42:07 magnifique mais évidemment ô combien
01:42:09 mérité et normal qu'il parle de l'admiration
01:42:11 qu'il a pour elle et ça ça fait du bien
01:42:13 de l'entendre que cet homme là
01:42:15 se place à cette place là par rapport à elle
01:42:17 - Les hommages qui se succèdent
01:42:19 lors de cette cérémonie religieuse
01:42:21 pour les obsèques de Jane Birkin
01:42:23 Pierre Mikheilov, on se posait la question
01:42:25 tout à l'heure, qu'est-ce qui va rester maintenant de Jane Birkin
01:42:27 pour les futures générations ?
01:42:29 - La réponse est assez simple, il va rester
01:42:31 70 films
01:42:33 il va rester des dizaines d'albums
01:42:35 des dizaines de chansons qui sont dans la mémoire collective
01:42:37 il va rester cette bonté
01:42:39 cette générosité dont elle a fait
01:42:41 preuve tout au long de sa vie
01:42:43 il va rester ce sourire
01:42:45 ce sourire magique
01:42:47 ce visage lumineux
01:42:49 il va rester tout ça et je pense que
01:42:51 je pense qu'aujourd'hui
01:42:53 il va falloir que Charlotte et Lou
01:42:55 fassent le même travail que Jane
01:42:57 a fait elle-même pour l'oeuvre de Serge
01:42:59 c'est-à-dire de faire en sorte que les chansons
01:43:01 continuent à être interprétées sur scène
01:43:03 que son oeuvre
01:43:05 continue à perdurer
01:43:07 il lui reste beaucoup de choses de Jane
01:43:09 absolument. - C'est casse-gueule quand même
01:43:11 reprendre du Birkin derrière Birkin
01:43:13 - C'était casse-gueule de reprendre du Serge Gainsbourg
01:43:15 derrière Serge Gainsbourg aussi ? - Oui mais elle avait le talent pour le faire
01:43:17 - Bien sûr, bien sûr - Elle, elle avait le talent
01:43:19 j'espère qu'on va nous épargner les tributaires d'une Birkin
01:43:21 avec des chanteuses ou des chanteurs
01:43:23 bref c'est
01:43:25 c'était une chanteuse magnifique
01:43:27 et c'est rumuant de voir
01:43:29 de voir toutes ces images
01:43:31 et elle parlait
01:43:33 de, effectivement
01:43:35 de l'amour du public qu'elle avait
01:43:37 je suis un peu le vieux schnock sur ce plateau là
01:43:39 je me souviens qu'en
01:43:41 87 au Bataclan
01:43:43 elle découvrait pour la première fois
01:43:45 son public sur scène
01:43:47 et j'y étais, j'avais 16 ans
01:43:49 et c'est un des plus beaux concerts que j'ai jamais vu
01:43:51 elle s'est effectivement coupée
01:43:53 les cheveux, court
01:43:55 elle était habillée très simplement avec une chemise à nièce B
01:43:57 on lisait dans la presse
01:43:59 sa chemise à nièce B, c'est son Chanel
01:44:01 elle s'est révélée ce jour là
01:44:03 ce soir là
01:44:05 ce mois là
01:44:07 une interprète majuscule
01:44:09 capable de reprendre avec le temps
01:44:11 d'une façon
01:44:13 peut-être plus bouleversante que Léo Ferré
01:44:15 ne l'a chanté lui-même
01:44:17 c'était absolument
01:44:19 magnifique, ça a fait l'objet d'un album live
01:44:21 qui est à mon avis le plus bel album de Jeanne Birkin
01:44:23 puisqu'elle y reprend le meilleur
01:44:25 de Gainsbourg
01:44:27 c'est
01:44:29 l'amour du public et puis cette simplicité
01:44:31 cette élégance
01:44:33 ce talent, on dit la voix fluette
01:44:35 juste une minute, vous aviez raison
01:44:37 d'ajouter
01:44:39 entre guillemets, parce que quand on écoute ses chansons
01:44:41 et cette voix cristalline, ce filet de voix
01:44:43 il faut le faire ce filet de voix
01:44:45 il faut être capable de l'interpréter
01:44:47 il faut y mettre l'émotion
01:44:49 qu'elle y mettait, c'était une interprète magnifique
01:44:51 vous le dites, c'était une interprète magnifique
01:44:53 ça va être dur de reprendre du Jeanne Birkin
01:44:55 vous avez permis que tout le monde s'y mette
01:44:57 mais c'est important aussi pour continuer
01:44:59 l'oeuvre de Jeanne Birkin et pour qu'elle continue d'exister
01:45:01 mais l'oeuvre de Jacques Brel vit très bien
01:45:03 avec Jacques Brel, l'oeuvre de Georges Brassens
01:45:05 vit très bien avec Georges Brassens
01:45:07 l'oeuvre de Gainsbourg vit très bien
01:45:09 et puis a été reprise par Jeanne Birkin
01:45:11 mais c'est compliqué de prendre du Gainsbourg
01:45:13 il faut s'appeler Birkin pour pouvoir reprendre Gainsbourg
01:45:15 les chansons sont faites pour être chantées, ok
01:45:17 mais quand on parle de chef d'oeuvre
01:45:19 il faut être capable
01:45:21 de se les approprier, voire de les sublimer
01:45:23 quand on les reprend et qu'on est sur la même interprète
01:45:25 on n'est pas dans la chansonnette là
01:45:27 mais c'est surtout, je crois que c'est en essayant de la reprendre
01:45:29 qu'on se rendra compte à quel point elle chantait
01:45:31 absolument
01:45:33 il faut aussi assister sur le fait que
01:45:35 cette voix cristalline qu'on entend
01:45:37 ces notes très hautes
01:45:39 c'était aussi des notes qui étaient extrêmement difficiles à atteindre
01:45:41 et que Serge l'a martyrisé en studio
01:45:43 c'était des épreuves très douloureuses
01:45:45 les séances d'enregistrement de Jeanne Birkin avec Serge
01:45:47 c'était des épreuves très douloureuses
01:45:49 les séances d'enregistrement de Jeanne Birkin avec Serge
01:45:51 - Retournons un petit peu sur cette cérémonie
01:45:53 Retournons un petit peu sur cette cérémonie
01:45:55 on voit que les hommages des proches se poursuivent
01:45:57 on a entendu tout à l'heure Edouard
01:45:59 ces deux filles
01:46:01 Lou, Lou Doyon, Charlotte, Charlotte Gainsbourg
01:46:03 qui ont porté le cercueil
01:46:05 c'est une image très forte, si vous nous rejoignez
01:46:07 tout à l'heure il y a eu cette image, vous la reverrez évidemment
01:46:09 tout au long de la journée sur BFMTV
01:46:11 de ces deux filles qui portaient le cercueil
01:46:13 dans l'entrée de cette église
01:46:15 vous n'êtes pas surpris vous qui avez croisé les trois
01:46:17 vous avez fait beaucoup de reportages autour de
01:46:19 Jeanne Birkin et évidemment de ces deux filles
01:46:21 voilà, de les voir prendre la parole
01:46:23 on sait que certaines, notamment Charlotte, sont très pudiques
01:46:25 - C'est intéressant que vous disiez ça
01:46:27 parce que c'est tout le paradoxe
01:46:29 de cette famille, c'est que à la fois
01:46:31 on les connait extrêmement bien, on les suit depuis des années
01:46:33 et en même temps elles sont extrêmement pudiques
01:46:35 c'est-à-dire que quand on croise Charlotte Gainsbourg
01:46:37 c'est difficile qu'elles se confient
01:46:39 elles ont vraiment une retenue
01:46:41 qui est assez belle
01:46:43 et c'était un peu le cas aussi je trouve de Jeanne Birkin
01:46:45 donc en fait elles se donnaient beaucoup
01:46:47 on parlait tout à l'heure du documentaire
01:46:49 que Charlotte Gainsbourg a fait sur sa mère
01:46:51 et en même temps, voilà, elles avaient
01:46:53 un peu leur histoire familiale
01:46:55 et puis effectivement, on l'a dit
01:46:57 cette image très forte des deux filles
01:46:59 qui portent le cercueil, et comme le disait Chloé
01:47:01 ça montre ce clan
01:47:03 familial autour de ces
01:47:05 trois femmes, alors quatre
01:47:07 évidemment il y avait Kate qui a disparu
01:47:09 à maintenant dix ans
01:47:11 mais c'est vraiment un clan familial
01:47:13 centré autour des femmes
01:47:15 c'est très important
01:47:17 et elles étaient
01:47:19 très liées
01:47:21 mais c'est
01:47:23 étrange de dire ça parce que finalement
01:47:25 il y a beaucoup de mères et de filles
01:47:27 qui sont très liées comme elles le sont
01:47:29 mais elles, elles avaient
01:47:31 ce lien très fort familial artistique
01:47:33 je me souviens d'une anecdote où
01:47:35 Charlotte Gainsbourg racontait que
01:47:37 quand elle partait tourner, elle racontait
01:47:39 pas forcément tout à sa mère mais elle s'écrivait des textes
01:47:41 en disant "là je suis en train de tourner avec Lars von Trier
01:47:43 je vais tourner une scène un petit peu particulière
01:47:45 dans les bois, et toi qu'est-ce que tu fais ?
01:47:47 Moi je suis en train de travailler sur un album de chansons
01:47:49 elle se racontait des choses
01:47:51 comme une mère et sa fille se les racontent
01:47:53 toute la journée
01:47:55 c'est vrai que ça sera l'image très forte de cette cérémonie
01:47:57 La cérémonie religieuse qui se poursuit en direct
01:47:59 sur BFMTV, les obsèques de Jane Birkin
01:48:01 à l'église Saint-Roch, et vous voyez
01:48:03 l'image à droite, c'est le public
01:48:05 qui est non loin de là
01:48:07 face à l'écran géant qui a été
01:48:09 installé pour pouvoir permettre aux fans
01:48:11 de faire un dernier adieu à Jane Birkin
01:48:13 on retrouve Lisa Hadeff
01:48:15 vous êtes au milieu du public
01:48:17 qui suit cette cérémonie
01:48:19 Oui, beaucoup d'émotions
01:48:23 pendant cette cérémonie, au fur et à mesure
01:48:25 que les discours s'égrènent, les discours de la famille
01:48:27 notamment et surtout des filles de Jane Birkin
01:48:29 aux doyaux, encore Charlotte Gainsbourg
01:48:31 forcément beaucoup d'émotions, on a pu voir
01:48:33 beaucoup de personnes ici se mettre à pleurer
01:48:35 c'est vraiment passé aussi du rire aux larmes
01:48:37 parce que tous sont très attentifs
01:48:39 aux discours qui sont prononcés
01:48:41 évidemment le dernier compagnon
01:48:43 de Jane Birkin aussi a beaucoup fait réagir
01:48:45 c'est un discours plein d'émotions
01:48:47 on peut voir les visages complètement
01:48:49 tristes
01:48:51 et forcément des expressions
01:48:53 un peu particulières puisque je vous le disais
01:48:55 ces gens sont émus et à la fois ils ont tous l'impression
01:48:57 d'être très proches de Jane Birkin
01:48:59 donc il y a une émotion vraiment très particulière ici
01:49:01 il y a des centaines de personnes qui sont rassemblées
01:49:03 sur cette rue Medhé Pyramide dans le premier arrondissement
01:49:05 avec tous les yeux rivés
01:49:07 sur l'écran et je vous le disais au fur et à mesure
01:49:09 que le discours s'égrène, les expressions
01:49:11 du visage changent
01:49:13 tous sont très très attentifs
01:49:15 et attendent évidemment
01:49:17 de rendre des derniers hommages, chaque discours
01:49:19 est applaudi, notamment et surtout
01:49:21 celui de Lou Doyon
01:49:23 qui a été très vivement applaudi
01:49:25 ce discours qui a marqué les esprits beaucoup
01:49:27 ici rue des Pyramides
01:49:29 - Merci Lisa, rue des Pyramides à proximité
01:49:31 de l'Ile Saint-Roch, on voyait cette cérémonie
01:49:33 se poursuivre, on écoutera tout à l'heure
01:49:35 il y a des petits enfants de Jane Birkin
01:49:37 qui prendront la parole durant cette cérémonie
01:49:39 hommage, Jean-Pierre Pasquali
01:49:41 on parlait évidemment du public, elle a mis du temps
01:49:43 à monter sur scène, pourtant elle a fait des disques assez tôt
01:49:45 avec Gainsbourg et Jane Birkin a mis du temps à monter sur scène
01:49:47 à aller à la rencontre de son public
01:49:49 c'était dans les années 80 je crois, c'est ça ?
01:49:51 - 85 oui, au Bataclan
01:49:53 - 87 Jean-Pierre
01:49:55 - 87, ah pardon, 87 au Bataclan
01:49:57 - Il y était, c'est pour ça alors
01:49:59 - J'ai bien écouté la leçon
01:50:01 Non c'est vrai qu'elle a mis du temps
01:50:03 parce qu'une fois de plus elle n'était pas sûre d'elle
01:50:05 elle se demandait vraiment
01:50:07 si quelqu'un viendrait
01:50:09 parce qu'elle a toujours douté de son talent
01:50:11 on parlait de l'interprète
01:50:13 c'est vrai que l'interprète dans un studio
01:50:15 c'est une chose et l'interprète sur scène
01:50:17 il faut occuper l'espace, c'est autre chose
01:50:19 et Jane avait des doutes
01:50:21 sur les deux fronts, sur les deux plans
01:50:23 c'est à dire qu'elle n'avait pas conscience
01:50:25 qu'elle savait faire passer le son
01:50:27 des mots mais aussi le sens des mots
01:50:29 et c'est ça les grands interprètes
01:50:31 et être choriste c'est donner à beaucoup de chanteuses
01:50:33 parce qu'on fait passer le son
01:50:35 mais faire passer le sens des mots
01:50:37 c'est beaucoup plus difficile
01:50:39 et le faire passer en studio avec un micro
01:50:41 très très près c'était déjà une épreuve
01:50:43 parce qu'en plus Gainsbourg
01:50:45 était à ses débuts très exigeant
01:50:47 il la reprenait souvent
01:50:49 elle a souvent craqué en studio
01:50:51 mais sur scène il n'y a personne pour vous reprendre
01:50:53 il y a le public
01:50:55 et puis c'est la fosse au lion
01:50:57 et je pense qu'elle s'est demandé longtemps
01:50:59 s'il y avait droit
01:51:01 à ce moment de partage
01:51:03 et c'est vrai que ça a été un triomphe
01:51:05 je n'y étais pas mais
01:51:07 j'ai beaucoup lu de témoignages
01:51:09 qui ont montré
01:51:11 qu'elle avait attendu longtemps
01:51:13 peut-être trop parce qu'avant ça
01:51:15 elle avait déjà prouvé qu'elle occupait l'espace
01:51:17 quand on la voyait chez les Carpentiers
01:51:19 parce qu'il ne faut pas oublier
01:51:21 que c'était Gainsbourg mais elle s'est aussi
01:51:23 permis de chanter en duo avec
01:51:25 Michel Sardou qui n'était pas de sa famille
01:51:27 mais en duo avec Sheila, ex-fan des Sixties
01:51:29 sur un porte-avions dans le port de Toulon
01:51:31 elle savait s'adapter
01:51:33 à tout
01:51:35 c'était vraiment
01:51:37 à la fois un petit bout de femme
01:51:39 mais un vrai 4x4
01:51:41 elle allait sur tous les terrains
01:51:43 et elle y était à l'aise
01:51:45 dans une émission des Carpentiers elle faisait même la Claudette pour Claude François
01:51:47 elle était
01:51:49 le pas de danse
01:51:51 son élégance
01:51:53 on ne pouvait pas la trouver vulgaire
01:51:55 on ne pouvait pas la trouver ridicule
01:51:57 elle le faisait avec tellement fraîcheur
01:51:59 avec tellement d'humour
01:52:01 que forcément c'était jamais à côté
01:52:03 Baptiste Vignon, vous êtes biographe
01:52:05 auteur de Jane Birkin aux éditions Groon
01:52:07 on disait que c'était aussi une femme
01:52:09 d'engagement, elle a eu plusieurs combats
01:52:11 elle s'est engagée tout au long de sa vie
01:52:13 dans différents combats
01:52:15 mais toute jeune à Londres
01:52:17 à la fin des années 50
01:52:19 je crois que son père emmenait ses enfants
01:52:21 défiler dans les rues contre la peine de mort
01:52:23 son père
01:52:25 était lui même un grand résistant
01:52:27 quand on est enfant de résistant
01:52:29 c'est le porte
01:52:33 je crois
01:52:35 et puis oui
01:52:37 elle s'est engagée sur bien des causes
01:52:39 et je crois, c'est pas du tout ma partie
01:52:41 mais je crois toujours avec un
01:52:43 une générosité, une sincérité
01:52:45 une authenticité
01:52:47 absolue quoi
01:52:49 c'était...
01:52:51 - Chloé Thibault, en termes de choix de vie
01:52:53 parce que très jeune
01:52:55 elle est en Angleterre, elle va rencontrer
01:52:57 celui qui allait devenir son premier époux
01:52:59 et puis elle va avoir un enfant et puis elle va divorcer assez vite
01:53:01 à l'époque c'était pas toujours très bien vu
01:53:03 même dans cette Angleterre très conservatrice
01:53:05 - Bien sûr, c'est pour ça que moi j'insiste
01:53:07 vraiment sur l'image qu'elle nous a transmise
01:53:09 en tant que femme
01:53:11 c'est à dire aussi ce droit
01:53:13 de quitter les hommes qui nous partagent
01:53:15 notre vie, parce qu'ils sont violents
01:53:17 parce qu'ils nous font souffrir, parce qu'on mérite mieux
01:53:19 le fait qu'elle ait assumé
01:53:21 d'avoir trois enfants de trois hommes différents
01:53:23 parce que ça il faut le porter aussi
01:53:25 quand on est une femme et quand on est exposé
01:53:27 en fait
01:53:29 c'est vraiment
01:53:31 là dessus que j'insiste aussi quand on parle
01:53:33 de liberté, pas forcément dans ses choix artistiques
01:53:35 la façon dont elle a mené sa vie
01:53:37 mais ce qui est troublant avec elle c'est que oui
01:53:39 il y a cette pudeur mais en même temps elle a quand même
01:53:41 accepté et été capable de publier
01:53:43 ses journaux intimes, les Monkey Diaries
01:53:45 qui nous donne des clés de lecture
01:53:47 très très intimes de sa vie et encore une fois je reviens
01:53:49 sur son dernier album
01:53:51 "Oh pardon tu dormais" dans lequel
01:53:53 il y a des textes qui sont vraiment très poignants
01:53:55 notamment sur la disparition de Kate
01:53:57 donc elle a quand même
01:53:59 réussi à fissurer cette timidité
01:54:01 avec les années et elle nous a offert
01:54:03 un accès à, c'est un petit peu
01:54:05 mélodramatique ce que je dis
01:54:07 mais à son âme, vraiment
01:54:09 dans les oeuvres qu'elle a produites
01:54:11 - Et c'est aussi pour ça qu'elle plaît tant encore aujourd'hui
01:54:13 et qu'elle a autant plu tout au long de ses années
01:54:15 avec Jane Birkin, qu'on voit aujourd'hui
01:54:17 beaucoup de femmes
01:54:19 alors que l'un des petits-enfants
01:54:21 de Jane Birkin s'exprime en ce moment même en direct
01:54:23 on l'écoute
01:54:25 - Voilà j'avais juste envie de dire ça
01:54:27 et j'espère que de là-haut tu nous regarderas
01:54:29 tous et qu'on pourra tous te rendre fière
01:54:31 voilà je t'aime mon amour
01:54:33 (Applaudissements)
01:54:49 - Chloé Thibault on le disait
01:54:51 elle plaît autant Jane Birkin
01:54:53 parce qu'elle était
01:54:55 le symbole de la femme libre
01:54:57 - Oui et finalement très loin d'être
01:54:59 lisse
01:55:01 parce qu'il y a cette confusion
01:55:03 justement du fait qu'on ne retransmette
01:55:05 presque d'elle que des images de lorsqu'elle
01:55:07 était jeune et évidemment elle a une beauté
01:55:09 frappante, son visage
01:55:11 ses grands yeux, sa petite frange
01:55:13 mais elle est très loin de correspondre au canon
01:55:15 de beauté de notre culture patriarcale
01:55:17 justement à la Brigitte Bardot
01:55:19 et en fait qu'elle débarque dans ce paysage
01:55:21 médiatique français je pense, et d'ailleurs je l'affirme
01:55:23 parce que beaucoup de femmes le disent, ça nous a fait
01:55:25 du bien de voir une poitrine plate
01:55:27 de voir une femme sans soutien-gorge
01:55:29 d'une femme si élégante en tee-shirt et en basket
01:55:31 et ça elle l'a transmis aussi à ses filles
01:55:33 parce que Charlotte et Lou ont quand même
01:55:35 repris un grand nombre de codes
01:55:37 vestimentaires de leur mère
01:55:39 et je crois que c'est aussi pour ça qu'elle nous parle tant
01:55:41 parce qu'elle nous a fait du bien, elle a beaucoup cassé
01:55:43 les codes de la féminité malgré tout
01:55:45 et même sans se couper les cheveux à la garçonne
01:55:47 - D'ailleurs on se souvient
01:55:49 quand elle avait repris les chansons de
01:55:51 Gainsbourg, à la mort en fait
01:55:53 de Serge Gainsbourg, elle a maintenu ses concerts
01:55:55 d'ailleurs on se souvient qu'à la fin de ses
01:55:57 concerts elle avait un geste assez fort
01:55:59 pour témoigner d'un hommage comme ça à Serge Gainsbourg
01:56:01 je sais pas si vous étiez déjà dans la salle vous à l'époque
01:56:03 - Je dois dire que j'y étais - Vous y étiez aussi
01:56:05 alors on s'est mis à faire des souvenirs
01:56:07 - Elle posait le micro sur le sol, c'est ce que vous vouliez dire
01:56:09 ouais elle posait le micro, elle disait
01:56:11 je suis venu dire que je m'en vais, c'était quelques
01:56:13 mois au casino de Paris, quelques mois après la mort
01:56:15 de Serge Gainsbourg et ça avait fait là encore
01:56:17 l'objet d'un double
01:56:19 c'était plus des 33 tours
01:56:21 à l'époque, d'un double CD
01:56:23 très beau d'ailleurs et là elle reprenait
01:56:25 "As Time Goes By"
01:56:27 de la chanson de Casablanca
01:56:29 c'est drôle parce que elle préparait
01:56:31 ce show et Gainsbourg était au courant
01:56:33 et Gainsbourg disait "non mais ne chante pas ça
01:56:35 je t'ai écrit assez de chefs d'oeuvre
01:56:37 faut pas chanter les autres" et il lui avait aussi
01:56:39 au Bataclan déconseillé de reprendre avec le temps
01:56:41 "pourquoi tu reprends cette chanson, bon c'est vrai elle est pas mal
01:56:43 mais les miennes sont mieux" et ça elle le raconte
01:56:45 elle-même, c'est voilà
01:56:47 c'était, ouais
01:56:49 elle posait à la fin le micro
01:56:51 sur le sol et elle était persuadée
01:56:53 qu'elle ne remonterait plus jamais sur scène
01:56:55 après ce spectacle-là, finalement
01:56:57 elle n'a fait que ça dans sa vie
01:56:59 partir sur les routes, après
01:57:01 en ce qui concerne la chanson et chanter Gainsbourg
01:57:03 - Oui elle était à la fois
01:57:05 très très
01:57:07 frontale avec Serge quand il lui disait
01:57:09 "il faut pas faire telle ou telle chanson
01:57:11 les miennes sont mieux" mais en même temps
01:57:13 quand elle recevait des journalistes et j'ai eu une anecdote
01:57:15 moi, face à elle où j'ai commencé
01:57:17 à lui dire "oui mais Jane B
01:57:19 c'est du classique"
01:57:21 "Pour qui fuir le bonheur de peur
01:57:23 qu'il ne se sauve c'est aussi du
01:57:25 classique, c'est du domaine public"
01:57:27 donc Serge Gainsbourg a surtout été
01:57:29 un auteur, il a pas vraiment
01:57:31 été un compositeur et là elle le
01:57:33 défendait comme jamais elle devait
01:57:35 le faire face à lui, elle montait sur ses
01:57:37 grands chevaux, je me rappelle, je vous interdis
01:57:39 avec son accent anglais de dire
01:57:41 que Serge est un plagiaire
01:57:43 qu'il a plagié, parce que c'est pas
01:57:45 du plagiat, c'est du domaine public, ce sont des
01:57:47 oeuvres classiques qu'il avait à la fin de son chanson
01:57:49 - Il avait orchestré des morceaux de Chopin notamment
01:57:51 - Oui, même Poupée de sang en est une pour
01:57:53 France Gall, il l'a souvent fait dans sa vie
01:57:55 et elle supportait pas qu'on puisse
01:57:57 douter des qualités
01:57:59 de son créateur, parce qu'autant
01:58:01 elle a réussi à faire autre chose que du
01:58:03 Gainsbourg, autant elle est toujours
01:58:05 restée son ambassadrice
01:58:07 et elle permettait à personne
01:58:09 surtout pas à moi le petit journaliste
01:58:11 de pouvoir douter des capacités
01:58:13 de compositeur de Gainsbourg
01:58:15 - Mais de toute façon Gainsbourg là
01:58:17 a toujours souligné
01:58:19 l'importance qu'avait pour lui la musique classique
01:58:21 et tous les emprunts qu'il a fait
01:58:23 à la musique classique
01:58:25 - Oui, mais il a pas toujours mis sur les pochettes
01:58:27 de disques le nom de Vanier
01:58:29 des arrangeurs, etc. - C'est vrai, ou c'était
01:58:31 en tout petit caractère - Oui, elle avait même quelque fois
01:58:33 c'était à la satelle des fades sur les pochettes
01:58:35 - Oui, c'est vrai, parce qu'au fond elle l'a quitté
01:58:37 à un moment, parce que vous me disiez de manière
01:58:39 un peu punie tout à l'heure, quand il est devenu
01:58:41 Gainsbourg c'était compliqué pour elle, c'est pour ça
01:58:43 qu'elle est partie, parce qu'il y avait des violences
01:58:45 à la maison, il faut le dire - Oui, je peux
01:58:47 tout à fait parler de ça, mais surtout sur ce qu'elle
01:58:49 a fait de son oeuvre depuis sa disparition
01:58:51 elle s'est quand même autorisée, alors avec
01:58:53 des équipes de talent, mais à réinventer
01:58:55 l'oeuvre, vous parliez tout à l'heure d'Arabesque
01:58:57 des versions orientales, justement
01:58:59 des titres de Gainsbourg qui sont magnifiques
01:59:01 et même avec le symphonique, elle a complètement retravaillé
01:59:03 et peut-être rejoint justement
01:59:05 les aspirations premières de Serge
01:59:07 qui évidemment vouait un culte à la musique classique
01:59:09 mais elle a été au-delà de l'ambassadrice
01:59:11 qui se contente d'interpréter les chansons
01:59:13 telles qu'elles ont existées, elle les a vraiment
01:59:15 réinventées, ça il faut le souligner - Et elle avait
01:59:17 un autre but aussi, c'était de faire connaître
01:59:19 Serge à l'international
01:59:21 et c'est pour ça qu'elle s'est aussi démenée pour que
01:59:23 Serge soit davantage connu dans le monde anglo-saxon
01:59:25 ou au Japon notamment
01:59:27 où l'aventure symphonique a démarré
01:59:29 - Elle avait
01:59:31 un producteur qu'on a vu sur les marches
01:59:33 qui était très proche d'elle, Olivier Glussman
01:59:35 que je salue d'ailleurs, les visiteurs du
01:59:37 soir, qui a été un de
01:59:39 ses principaux partenaires pour
01:59:41 ses tournées mondiales parce que c'était
01:59:43 un producteur qui savait
01:59:45 travailler l'étranger et qui a su
01:59:47 la mener un peu partout dans le monde, avec
01:59:49 Arabesque notamment, où elle a fait
01:59:51 beaucoup de pays orientaux, mais aussi
01:59:53 elle est allée au Japon
01:59:55 vous l'avez dit, elle est allée partout grâce
01:59:57 à ce complice qui était devenu
01:59:59 un ami qu'on a vu accueillir, Charlotte
02:00:01 et Lou, les embrasser au début de la cérémonie
02:00:03 il était en haut des marches parce que
02:00:05 c'était devenu un ami, vous savez sa famille
02:00:07 c'était à la fois ses enfants
02:00:09 mais la famille de ce métier
02:00:11 a été importante pour elle aussi
02:00:13 Nicolas Coadou, on vous retrouve
02:00:15 face à l'écran géant avec
02:00:17 les fans de Jane Birkin
02:00:19 on les voit à l'image
02:00:21 ils sont tous très émus
02:00:23 Oui absolument, une émotion qui a été
02:00:27 partagée par tout le monde, tout au long des
02:00:29 différentes prises de parole et notamment
02:00:31 de celle de la fille de Jane Birkin
02:00:33 Lou Doyon, vous pouvez avoir beaucoup d'émotions
02:00:35 sur les visages, beaucoup
02:00:37 de larmes et contrairement
02:00:39 à l'ambiance à l'intérieur de l'église
02:00:41 ces applaudissements à la fin
02:00:43 de chaque prise de parole, certains sourires
02:00:45 aussi, certains rires, même
02:00:47 l'évocation de certaines anecdotes de la vie
02:00:49 de Jane Birkin et
02:00:51 vous voyez on est avec Jean-Baptiste qui a cette pancarte
02:00:53 Jane Forever, bonjour
02:00:55 Bonjour, on était en train
02:00:57 de parler de l'émotion autour de toutes ces prises de parole
02:00:59 notamment celle de Lou Doyon, c'est comme ça que vous l'avez
02:01:01 ressentie ? Bouleversante, prise de parole
02:01:03 de Charlotte et Lou
02:01:05 et tout ça ensuite
02:01:07 et moi en fait je viens de Bourgogne
02:01:09 exprès parce que
02:01:11 Jane m'a accompagné comme beaucoup de gens ici
02:01:13 dans ma vie avec ses belles chansons
02:01:15 ses belles interprétations
02:01:17 et puis aussi, je voulais dire que c'est aussi
02:01:19 ce qui me plaît chez elle, c'est pas seulement l'artiste
02:01:21 d'une grande sensibilité mais c'est aussi la femme
02:01:23 humaniste engagée pour
02:01:25 plein de causes, notamment contre la Jane Birman
02:01:27 elle a été à Sarajevo
02:01:29 c'est engagé pour les migrants, les sans-papiers
02:01:31 et un jour, j'ai une anecdote
02:01:33 j'ai reçu un SMS de Jane, que j'avais son numéro
02:01:35 grâce à un groupe de Corse qui s'appelle
02:01:37 Imbouvrini, pour lequel j'ai agi sur scène
02:01:39 pour la non-violence
02:01:41 et c'est le seul message que j'ai eu d'elle, mais c'est un très beau message
02:01:43 parce que je lui ai dit que j'allais en soutien à Cédric
02:01:45 Hérou, qui est de l'immigrant
02:01:47 de la vallée de la Roya, et elle m'a envoyé
02:01:49 un SMS à lui transmettre de remerciements
02:01:51 chaleureux pour ses engagements à Cédric
02:01:53 j'ai transmis à Cédric devant le tribunal où j'étais en soutien
02:01:55 à lui, pour ce qu'il fait
02:01:57 pour Cédric Hérou, et ça l'a
02:01:59 énormément touché
02:02:01 et c'est ça, j'ai pensé à ça
02:02:03 tous ces temps-ci
02:02:05 voilà, donc je suis là
02:02:07 pour la femme en tant qu'artiste
02:02:09 une grande sensibilité, mais aussi
02:02:11 la femme aussi, d'une grande empathie
02:02:13 envers le vivant
02:02:15 les humains
02:02:17 la planète, le monde, pour un monde meilleur
02:02:19 c'est la femme à la fois artiste
02:02:21 sensible et très
02:02:23 créative et engagée
02:02:25 pourquoi je suis là
02:02:27 - C'est vrai que quand on discute avec les gens
02:02:29 un petit peu tout autour, tout le monde nous confie la même chose
02:02:31 on s'y attendait pas
02:02:33 parce que pour nous Jeanne, elle était immortelle
02:02:35 c'est un peu comme ça que vous voyez ça aussi
02:02:37 - Oui, elle est partie trop tôt
02:02:39 à cause de la maladie, c'est ce qui est très dommage
02:02:41 mais elle va continuer
02:02:43 de nous inspirer, de vivre en nous
02:02:45 par toutes ses
02:02:47 qualités d'âme, c'est quelqu'un vraiment
02:02:49 qui nous porte
02:02:51 qui nous fait du bien, vraiment
02:02:53 je veux penser qu'elle est
02:02:55 passée sur l'autre rive, mais qu'elle va continuer de nous
02:02:57 inspirer - Merci beaucoup Jean-Baptiste
02:02:59 bien sûr, merci beaucoup Jean-Baptiste
02:03:01 vous voyez cette pancarte
02:03:03 colorée avec cette photo
02:03:05 très souriante de Jeanne Birkin
02:03:07 et on a l'impression qu'ici, pour
02:03:09 tous ses fans, c'est l'image qu'il veut en garder
02:03:11 - Nicolas Coadou en direct
02:03:13 de la rue des Pyramides
02:03:15 à Paris, à proximité de cette église Saint-Roch
02:03:17 où le public est venu, il y a des centaines de personnes
02:03:19 parfois avec des pancartes comme ce monsieur
02:03:21 qui sont venus rendre hommage, Pierre Michaloff
02:03:23 vous êtes pas surpris qu'il y a autant de monde aujourd'hui
02:03:25 pour Jeanne Birkin, avec des gens
02:03:27 qui ont des témoignages assez touchants, qui nous parlent
02:03:29 beaucoup de sa sensibilité, de sa sincérité
02:03:31 - Oui, absolument, il y a beaucoup de monde et on sent
02:03:33 que ce sont des gens qui ne sont pas là par hasard
02:03:35 tous les témoignages qu'on a entendus
02:03:37 de ces gens qui sont devant l'église, ont tous
02:03:39 quelque chose de beau, de fort à dire
02:03:41 à partager, et on sent que Jeanne Birkin
02:03:43 les a marqués, on n'est pas dans un phénomène
02:03:45 de fan, un peu superficiel
02:03:47 de groupie, c'est vraiment des gens
02:03:49 qui aimaient le personnage et qui aimaient aussi
02:03:51 l'oeuvre, on peut dire
02:03:53 Floë Thibault, elle était un modèle, elle était un modèle pour
02:03:55 beaucoup de femmes, et c'est pour ça aussi que c'est
02:03:57 important pour vous de vraiment séparer
02:03:59 Jeanne Birkin et Serge Gainsbourg, parce que
02:04:01 quand on parle de Jeanne Birkin, on en arrive très vite
02:04:03 forcément à parler de Serge Gainsbourg
02:04:05 - On en arrive immédiatement à parler de lui, c'est vrai
02:04:07 que depuis une semaine, moi je fais très attention
02:04:09 au traitement médiatique qui est fait sur
02:04:11 la disparition de Jeanne, et qui est particulièrement
02:04:13 sexiste, mais ce qui ne m'étonne pas
02:04:15 puisqu'on a eu la même chose par exemple
02:04:17 pour France Gall, lorsqu'elle est décédée
02:04:19 qu'on rapportait nécessairement
02:04:21 pas seulement à Michel Berger justement, mais aussi
02:04:23 à Gainsbourg et à d'autres hommes, on a
02:04:25 du mal en France à considérer
02:04:27 ces femmes comme des artistes à part entière
02:04:29 et on les catalogue assez vite
02:04:31 comme étant des muses
02:04:33 donc c'est vrai que depuis une semaine, moi je vois
02:04:35 la muse de Gainsbourg, la muse de Gainsbourg
02:04:37 la mère d'eux, je vois
02:04:39 des articles, Jeanne Birkin, les hommes
02:04:41 et les enfants de sa vie, voilà, alors que
02:04:43 Jeanne a tant à nous raconter
02:04:45 et il suffit juste de la regarder telle qu'elle était
02:04:47 c'est-à-dire une immense actrice,
02:04:49 comédienne, autrice, réalisatrice, scénariste
02:04:51 interprète, voilà
02:04:53 une artiste à multiples facettes
02:04:55 - Ce qui est agaçant aussi c'est d'entendre Serge Gainsbourg
02:04:57 le Pygmalion de Jeanne
02:04:59 c'est vrai que Jeanne existait avant Serge Gainsbourg
02:05:01 et avait déjà eu
02:05:03 bien longtemps avant de le rencontrer
02:05:05 envie de monter sur scène, envie de tourner
02:05:07 des films, la chanson c'est vrai
02:05:09 c'est Serge qui lui a certainement donné envie de chanter
02:05:11 au départ c'était pas un des objectifs de cette...
02:05:13 - Mais à la façon d'une certaine manière Serge Gainsbourg...
02:05:15 - Oui bien sûr, c'est dans les deux sens
02:05:17 - Il y a un peu son look à Gainsbourg qui évolue, on l'évoquait tout à l'heure
02:05:19 au début de la cérémonie mais...
02:05:21 elle l'a aussi aidé à être ce qu'il était à l'époque
02:05:23 - Voilà, je pense qu'elle a
02:05:25 aidé Serge Gainsbourg
02:05:27 à accepter son physique
02:05:29 sur lequel il était
02:05:31 très complexé au départ
02:05:33 - L'homme à tête de chou - Voilà
02:05:35 et puis elle lui a amené un certain style anglais aussi
02:05:37 elle lui a fait un petit peu rallonger
02:05:39 ses cheveux, elle l'a inspiré pour porter des cabans
02:05:41 des jeans, je pense qu'aussi
02:05:43 le Gainsbourg qu'on connaît vers les années
02:05:45 18-79 avec des jeans
02:05:47 coupés, des jeans rappeurs
02:05:49 apiécés, des vestes militaires, je pense que
02:05:51 c'est aussi Jane qui l'influence à ce moment-là
02:05:53 donc il y a vraiment des influences dans les
02:05:55 deux sens - Edouard Bonamore
02:05:57 - Une manière aussi de s'éloigner un tout petit peu peut-être de l'image de Serge Gainsbourg
02:05:59 c'est vraiment de parler de Jane Birkin en tant que
02:06:01 comédienne parce qu'on parle
02:06:03 beaucoup d'elle en tant que chanteuse mais en fait
02:06:05 avant ça, il y a eu tout à l'heure, on l'a rappelé, le film
02:06:07 "Blow Up" où en fait elle a une toute petite scène
02:06:09 mais elle est complètement nue donc ça a fait
02:06:11 complètement scandale à l'époque, on parlait que de ça
02:06:13 dans le cinéma anglais
02:06:15 personne ne voyait ça, elle fait
02:06:17 scandale avant même de rencontrer
02:06:19 Serge Gainsbourg et puis après elle aura toute sa
02:06:21 carrière cinématographique qu'on connaît
02:06:23 où elle a tourné avec des grands réalisateurs
02:06:25 avec Jacques Rivette, avec Jean-Luc Godard
02:06:27 avec Agnès Varda, enfin vraiment elle va côtoyer
02:06:29 des grands noms du cinéma, alors elle aura
02:06:31 peut-être pas, elle sera peut-être pas en tête
02:06:33 d'affiche de certains films, elle a pas eu d'énormes récompenses
02:06:35 mais elle est quand même là et elle tourne avec des
02:06:37 grands metteurs en scène jusqu'à être
02:06:39 réalisatrice en 2006 de son film
02:06:41 "Boxys" qui est un film très autobiographique
02:06:43 mais qui est un film très beau, donc c'est vrai que la carrière
02:06:45 aussi de comédienne s'éloigne un petit peu
02:06:47 de Serge Gainsbourg, enfin ils ont quand même fait le film "Je t'aime
02:06:49 moi non plus" qui a aussi été assez marquant
02:06:51 mais c'est aussi une manière
02:06:53 qu'elle s'affirme en tant qu'artiste à part entière
02:06:55 - Le succès ! - La piscine, enfin qui a marqué
02:06:57 quand même les esprits, il y a Romy Schneider, Alain Delon
02:06:59 elle tient sa place à côté
02:07:01 de ces monstres sacrés du cinéma
02:07:03 - Elle a tourné avec des très grands comédiens aussi
02:07:05 - Au fil des années 70 c'est énormément de
02:07:07 films et de pur carton
02:07:09 au box-office avec Pierre Richard, des films de Claude Zidi
02:07:11 et ça agaçait beaucoup Gainsbourg
02:07:13 parce que le succès de Birkin
02:07:15 l'agaçait, dans le couple dans les années 70
02:07:17 c'est Jane Birkin qui est connue
02:07:19 à tel point que Gainsbourg disait lui-même
02:07:21 "j'en ai marre d'être Monsieur Birkin"
02:07:23 - Celle qui vend plus de disques, on le disait encore tout à l'heure
02:07:25 - C'est elle qui fait qu'il vend plus de disques
02:07:27 C'est elle qu'on invite dans les shows
02:07:29 Carpentier, c'est elle qui est une championne du box-office
02:07:31 - Surtout que le film "Je t'aime moi non plus" ne marche pas
02:07:33 - Non - En 76 je crois
02:07:35 - 76 absolument
02:07:37 - C'est 6 ans après la chanson
02:07:39 ce film où elle est déjà en garçonne
02:07:41 parce que ça c'était un peu le fantasme de Serge
02:07:43 de voir Jane en garçonne
02:07:45 - Jouer son ambiguïté absolument
02:07:47 - Voilà, avec toutes les ambiguïtés qu'il portait en lui
02:07:49 et qu'il a même chanté dans "Mon légionnaire"
02:07:51 donc c'est vrai que
02:07:53 après en 87
02:07:55 au Bataclan elle reprendra cette coupe
02:07:57 aux cheveux courts mais elle l'avait déjà pratiquée
02:07:59 Moi ce qui m'étonne
02:08:01 à la fois c'est le paradoxe
02:08:03 de Jane Birkin qui est à la fois
02:08:05 une fille de caractère, une fille avec une poigne
02:08:07 j'ai pas dit une poigne de mec
02:08:09 une poigne
02:08:11 mais à la fois elle avait choisi toujours
02:08:13 des papas
02:08:15 John Berry avait 15 ans de plus qu'elle
02:08:17 Gainsbourg avait
02:08:19 20 ans ou 19 ans de plus qu'elle
02:08:21 donc ça c'est un paradoxe
02:08:23 c'est à dire que son père l'avait tellement marquée
02:08:25 je pense qu'elle est allée vers des mecs âgés
02:08:27 et il a fallu attendre Olivier Rollin
02:08:29 le 4ème homme
02:08:31 officiel de sa vie, qu'on a entendu
02:08:33 tout à l'heure parler, pour trouver
02:08:35 un homme qui était né en
02:08:37 47 comme elle, qui avait son âge
02:08:39 un doyon avait juste 3-4 ans
02:08:41 de plus qu'elle donc la différence n'était pas énorme
02:08:43 mais les deux premiers hommes officiels
02:08:45 que ça soit John Berry l'anglais
02:08:47 né en
02:08:49 33 je crois
02:08:51 et Serge né en 28
02:08:53 par rapport à elle qui était née
02:08:55 en 47, il y avait un énorme gap
02:08:57 et c'est à dire pour ça qu'elle a pu
02:08:59 relouquer Gainsbourg parce que
02:09:01 la petite jeune, là, Jane
02:09:03 elle est jeune, elle est dans le coup, elle est à la mode
02:09:05 elle vient du swinging London
02:09:07 donc c'est vrai qu'il l'a écoutée encore plus
02:09:09 facilement parce qu'elle était jeune
02:09:11 et qu'elle pouvait être plus proche
02:09:13 du public jeune que Serge ne
02:09:15 voulait surtout pas perdre
02:09:17 - Moi j'appellerais pas ça un paradoxe
02:09:19 mais une névrose
02:09:21 et puis c'est surtout qu'ensuite il y a quand même
02:09:23 ça je pense qu'en 2023 il faut le reconnaître
02:09:25 une relation d'emprise qui s'est aussi
02:09:27 nouée dans son
02:09:29 couple, notamment là avec Serge Gainsbourg
02:09:31 et moi je ne vois pas du tout un rapport
02:09:33 père-enfant entre
02:09:35 Serge et Jane, bien au contraire c'est Jane
02:09:37 qui a joué un rôle de mère avec Gainsbourg
02:09:39 - Une fois installée dans sa vie, mais au début
02:09:41 pourquoi cette attirance vers des hommes
02:09:43 aussi âgés ? - Pourquoi l'attirance
02:09:45 des hommes âgés envers des filles si jeunes ?
02:09:47 C'est plutôt de cela je pense qu'il faut poser la question
02:09:49 - Attirance vers des hommes brillants avant tout
02:09:51 - Oui - Avant des... vers des artistes brillants
02:09:53 - Oui oui non mais là je pense que l'explication
02:09:55 l'explication est là mais
02:09:57 puisqu'on est aujourd'hui sur une journée
02:09:59 d'obsèques, rappelons quand même qu'en termes de symboles
02:10:01 c'est assez fort, Jane Birkin donc qui a écrit
02:10:03 les "Monkey Diaries", "Monkey" qui était le
02:10:05 petit nom donné à son
02:10:07 doudou, qu'elle a glissé dans la
02:10:09 tombe de Serge pour l'accompagner
02:10:11 il n'y a pas plus maternel
02:10:13 comme geste et comme symbole
02:10:15 que celui-ci
02:10:17 et donc dans ce qu'elle a vécu
02:10:19 Jane s'est occupée de Serge
02:10:21 comme une mère, c'était un vrai gamin
02:10:23 et puis on parlait de 1987
02:10:25 moi il me vient une interview
02:10:27 de Serge je crois dans les "Unrock"
02:10:29 de cette année précise où il disait
02:10:31 "Jane m'a jeté, c'était bien fait
02:10:33 pour ma gueule, moi qui lui cassais la sienne"
02:10:35 Je pense qu'en 2023 c'est important quand même
02:10:37 de rappeler que c'était un couple qui a connu
02:10:39 de la violence conjugale et que voilà
02:10:41 Jane en a parlé dans
02:10:43 les journaux mais elle s'est toujours sentie
02:10:45 illégitime en tant que victime
02:10:47 mais en tant qu'artiste aussi
02:10:49 mais ça je pense que c'est... notre époque aujourd'hui doit aussi
02:10:51 s'emparer de ce récit là, de ce que
02:10:53 Gainsbourg a fait subir à Jane
02:10:55 et pourquoi est-ce qu'elle est partie en 1980
02:10:57 en prenant littéralement ses jambes à son cou
02:10:59 Elle est partie mais ils ont gardé une relation
02:11:01 très... enfin...
02:11:03 La drogue, l'alcool...
02:11:05 La relation n'a jamais été coupée
02:11:07 c'est un homme
02:11:09 qui a été très important dans sa vie et jusqu'au bout
02:11:11 jusqu'au bout... - Elle a même écrit des chansons pour
02:11:13 "Nous doyons" je crois, enfin voilà
02:11:15 il a continué d'avoir un lien très fort avec
02:11:17 tout ce plan - Il a même continué à écrire pour Jane
02:11:19 - Oui bien sûr
02:11:21 - Elle avait eu un album signé Gainsbourg alors qu'ils étaient
02:11:23 plus ensemble depuis 4 ans
02:11:25 c'est vrai qu'elle est partie mais qu'on a rien
02:11:27 su dans les années 70
02:11:29 il y avait quand même une image de légende
02:11:31 dans la presse, dans les médias
02:11:33 du couple Gainsbourg-Birkin
02:11:35 on n'a jamais parlé dans les médias de l'époque
02:11:37 des bastons
02:11:39 qu'elle prenait - C'est pour ça que je
02:11:41 dis qu'aujourd'hui en 2023 il est temps
02:11:43 de ne plus passer
02:11:45 sous ces lances, ces facettes là que l'on connaît
02:11:47 et qui ont été dites à la fois
02:11:49 par Gainsbourg en interview et par Jane
02:11:51 - 11h53 sur
02:11:53 BFM TV, la cérémonie religieuse
02:11:55 des obsèques de Jane Birkin qui se
02:11:57 poursuit avec vous le voyez le public
02:11:59 qui est non loin de là, face aux écrans géants
02:12:01 en train de suivre ces obsèques
02:12:03 en direct. Edouard Bounamour, quelle va être
02:12:05 la suite après cette cérémonie
02:12:07 religieuse ? - Alors ce qu'on
02:12:09 sait pour l'instant c'est que
02:12:11 la famille
02:12:13 vraiment les proches, les très proches que la famille
02:12:15 seront invitées à se rendre
02:12:17 au Père Lachaise
02:12:19 pour la suite de la cérémonie
02:12:21 et ensuite il y aura un dépôt
02:12:23 de plaques normalement en fin d'après-midi
02:12:25 aujourd'hui mais encore une fois ce sera
02:12:27 vraiment en cercle très restreint
02:12:29 cet après-midi. - Baptiste Vignole, vous avez
02:12:31 suivi cette cérémonie, évidemment vous connaissez par coeur
02:12:33 la carrière de Jane Birkin,
02:12:35 qu'est-ce que vous allez retenir au fond
02:12:37 de cette femme et de l'artiste qu'elle était ?
02:12:39 - J'ai l'impression de me répéter
02:12:41 l'interprète extraordinaire
02:12:43 qu'elle était parce que ma passion c'est la chanson
02:12:45 et elle a su
02:12:47 être une interprète
02:12:49 comme je n'en vois pas aujourd'hui dans le paysage
02:12:51 de la chanson française et francophone.
02:12:53 Elle a une sorte de juette greco
02:12:55 avec cette élégance, cette audace, cette finesse
02:12:57 cette intelligence, cette capacité
02:12:59 de sublimer les chansons
02:13:01 des autres,
02:13:03 de se les approprier,
02:13:05 de faire des choix audacieux,
02:13:07 pointus, parfois léger.
02:13:09 Non,
02:13:11 elle tirait tous azimuts mais elle visait toujours juste
02:13:13 en ce qui concerne la chanson.
02:13:15 Je ne vais pas parler de la comédienne,
02:13:19 je connais moins bien.
02:13:21 Et puis, ces trois albums des années 80,
02:13:23 on parlait de la rupture avec Gainsbourg,
02:13:25 en 83 il lui écrit Babylone in Babylon
02:13:27 où il y a 10 ou 11 diamants dessus,
02:13:29 en 87 c'est Lost Song,
02:13:31 en 90 c'est Amour défeinte.
02:13:33 C'est un triptyque,
02:13:35 il faut les écouter, les découvrir dans l'ordre,
02:13:37 c'est un triptyque,
02:13:39 ces albums-là racontent l'histoire
02:13:41 d'une rupture amoureuse inconsolable
02:13:45 pour Gainsbourg
02:13:47 et en fait, il fait chanter
02:13:49 à son ancienne compagne
02:13:51 la douleur qu'il porte lui
02:13:53 et d'ailleurs elle a expliqué à quel point c'était troublant
02:13:55 en studio de chanter ses mots,
02:13:57 à quel point elle le découvrait, à quel point elle se rendait compte,
02:13:59 à quel point elle l'avait fait souffrir, disait-elle.
02:14:01 Elle en était presque à culpabiliser,
02:14:03 ce qui est insensé, quoi, après tout ce qu'elle s'était pris.
02:14:05 Donc c'est...
02:14:07 C'est une histoire folle,
02:14:09 celle de Jane Birkin.
02:14:11 - Vous parliez d'elle tout à l'heure en concert,
02:14:13 qu'elle vous avait marquée,
02:14:15 vous étiez à l'époque, vous aviez 16 ans,
02:14:17 vous étiez très jeune au Bataclan,
02:14:19 est-ce que c'est une des personnes qui vous a le plus marquée en concert ?
02:14:21 - Sur scène, oui, oui, oui,
02:14:23 c'est un des plus beaux concerts que j'ai vus,
02:14:25 je sais pas, j'en ai vu...
02:14:27 On en a vu tellement, mais...
02:14:29 Oui, je...
02:14:31 C'est du niveau de Bjork,
02:14:33 c'est du niveau de Lassa,
02:14:35 c'est du niveau de Charles Trenet,
02:14:37 c'est du niveau...
02:14:39 Voilà, c'est des...
02:14:41 Sur scène, c'est un spectacle.
02:14:43 D'ailleurs, elle le disait aussi,
02:14:45 elle prenait pas ça à la légère pour reprendre le titre
02:14:47 d'un de ses albums à la légère,
02:14:49 elle disait, après le Bataclan, que chanter
02:14:51 une chanson, chanter "Avec le temps", par exemple,
02:14:53 ou chanter "Fuir le bonheur de peur qui ne se sauve",
02:14:55 ou chanter "Les deux Souchics", c'était comme...
02:14:57 C'était une petite pièce de trois minutes,
02:14:59 et elle s'y investissait tellement qu'il lui fallait
02:15:01 derrière deux, trois chansons pour s'en remettre.
02:15:03 Donc elle mettait les chansons plus légères
02:15:05 que les grands clous de son répertoire.
02:15:07 Ouais, c'était...
02:15:09 Mais de toute façon, je suis...
02:15:11 C'est pour ça que les salles étaient pleines,
02:15:13 et que les gens se levaient,
02:15:15 et que les gens pleuraient parfois aussi.
02:15:17 Une interprète extraordinaire.
02:15:19 - On parlait justement de ce spectacle
02:15:21 sur scène, en chanson,
02:15:23 petite scène, vous évoquiez, hein.
02:15:25 Elle a aussi eu une carrière au théâtre,
02:15:27 qui est quand même pas rien.
02:15:29 - Elle est montée sur les planches,
02:15:31 et là encore, je vais utiliser le mot paradoxe,
02:15:33 elle n'a plus rien été sur les planches
02:15:35 sous la direction de Patrick Schero,
02:15:37 que sous celle de... - Pas mis en scène.
02:15:39 - Josiane Balasco, voilà.
02:15:41 Elle pouvait aller dans les deux extrêmes,
02:15:43 dans un théâtre difficile, soutenu,
02:15:45 pour un public plutôt exigeant,
02:15:47 et puis aller aussi vers le théâtre populaire,
02:15:49 vers le théâtre qu'on appelle de boulevard.
02:15:51 Mais je pense que c'est quelqu'un
02:15:53 qui aimait profondément la scène,
02:15:55 et ce qui était très beau, c'était sa force aussi.
02:15:57 Son envie, quel que soit son état physique,
02:15:59 c'est de remonter toujours cette pugnacité,
02:16:01 de toujours revenir vers la scène,
02:16:03 et qui dit vers la scène, bien sûr,
02:16:05 aller vers le public.
02:16:07 Et ça, c'était très beau chez elle.
02:16:09 On sentait vraiment cette envie de communiquer,
02:16:11 de partager sur scène.
02:16:13 - Jean-Pierre Pascolini, d'ailleurs, jusqu'à la fin,
02:16:15 il y a encore quelques semaines, quelques mois,
02:16:17 elle envisageait, c'était prévu,
02:16:19 de nouveaux concerts, d'aller à la rencontre du public,
02:16:21 malgré la maladie.
02:16:23 - Oui, de toute façon, la maladie,
02:16:25 elle vivait avec, depuis 16 ans,
02:16:27 donc on pouvait imaginer
02:16:29 que ça allait continuer comme ça.
02:16:31 Elle a continué, depuis 16 ans,
02:16:33 à tourner des films,
02:16:35 à enregistrer des chansons.
02:16:37 Le Symphonique, je crois que c'est 2017,
02:16:39 il n'y a pas si longtemps que ça.
02:16:41 On a parlé du théâtre,
02:16:43 toujours toute azimut,
02:16:45 que ce soit dans la chanson, le cinéau, le théâtre,
02:16:47 elle allait dans tous les types de répertoires.
02:16:49 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
02:16:51 elle avait envie de rechanter.
02:16:53 Le projet, c'était de remonter sur scène
02:16:55 pour chanter.
02:16:57 Moi, je ne lui connais pas
02:16:59 des projets de films qui auraient dû se faire,
02:17:01 ni des projets de pièces de théâtre.
02:17:03 En revanche, on a déjà parlé tout à l'heure
02:17:05 de son tourneur, d'Olivier Glutzmann.
02:17:07 Il y avait, je crois que c'est un Olympia,
02:17:09 même, qui était prévu.
02:17:11 - C'est ça.
02:17:13 - Donc voilà, on saura...
02:17:15 Définitivement,
02:17:19 il n'y aura pas d'Olympia
02:17:21 de Jane Birkin.
02:17:23 Mais en tout cas,
02:17:25 on a la chance
02:17:27 d'avoir quelques belles traces
02:17:29 de ces lives du passé.
02:17:31 Et c'est vrai que
02:17:33 pendant les années
02:17:35 qui vont venir,
02:17:37 je suis sûr que Charlotte, qui a fait un travail
02:17:39 sur son papa, qui va ouvrir
02:17:41 la maison de la rue de Verneuil
02:17:43 au public le 20 septembre,
02:17:45 cette maison va être ouverte en musée
02:17:47 avec un café littéraire, etc.
02:17:49 Évidemment,
02:17:51 Jane y avait déjà une grande place
02:17:53 dans cette maison, parce qu'elle l'a quand même
02:17:55 habité pendant 10 ans.
02:17:57 Donc c'est énorme.
02:17:59 Mais je pense que Lou
02:18:01 va s'associer à Charlotte
02:18:03 pour aller plus loin, pour pouvoir continuer
02:18:05 à faire rentrer
02:18:07 Jane dans le patrimoine.
02:18:09 - Il est midi, vous suivez en direct
02:18:11 sur BFM TV les obsèques
02:18:13 de Jane Birkin depuis l'église Saint-Rod
02:18:15 dans le premier arrondissement de Paris.
02:18:17 Nous avons vu Charlotte Gainsbourg,
02:18:19 Lou Doyon, porter le cercueil
02:18:21 de leur mère lors de l'entrée
02:18:23 dans l'église. A droite, le public
02:18:25 qui est venu se réunir, non loin
02:18:27 de l'église Saint-Rod, face à l'écran géant
02:18:29 pour suivre
02:18:31 ces obsèques. On vous retrouve, Lisa Hadeff,
02:18:33 vous êtes justement avec les fans de Jane Birkin
02:18:35 et vous le voyez,
02:18:37 l'émotion est très présente et très forte.
02:18:39 - Oui, l'émotion est très forte
02:18:43 au fur et à mesure que les discours ont été
02:18:45 égrinés, notamment et surtout par
02:18:47 les filles Lou Doyon et Charlotte Gainsbourg.
02:18:49 Ce fut une émotion très intense.
02:18:51 Beaucoup de personnes se sont mises à pleurer, forcément.
02:18:53 Les gens se sont aussi passés du rire aux larmes,
02:18:55 il faut le dire, parce que dans les discours, il y avait parfois des notes
02:18:57 d'humour et de légèreté,
02:18:59 comme les fans de Jane Birkin
02:19:01 aiment dire que Jane Birkin a aussi marqué
02:19:03 par sa légèreté. Je me trouve avec Nathalie.
02:19:05 Bonjour Nathalie, vous êtes une fan
02:19:07 de Jane Birkin et de Serge, on le voit
02:19:09 à votre t-shirt. Pourquoi vous avez tenu
02:19:11 à être ici aujourd'hui ? Qu'est-ce que vous pensez de cette cérémonie
02:19:13 d'hommage ? - Pour être là,
02:19:15 j'étais très contente parce que
02:19:17 je suis rentrée hier de vol
02:19:19 et il me fallait que je sois là.
02:19:21 C'est un hommage
02:19:23 d'être là pour une
02:19:25 icône qui part.
02:19:27 J'ai toujours été
02:19:29 fan de l'univers, de tout.
02:19:31 J'ai regardé
02:19:33 beaucoup de choses ces derniers temps.
02:19:35 - Vous vous êtes plongée dans les films,
02:19:37 les chansons ? - Les films,
02:19:39 les chansons, les reportages.
02:19:41 - Est-ce que ça vous procure
02:19:43 comme émotion de voir qu'il y a autant de personnes
02:19:45 qui se sont rassemblées aujourd'hui dans ces rues
02:19:47 pour suivre les obsèques et
02:19:49 pour faire un bel hommage ?
02:19:51 - Je dis que c'est bien.
02:19:53 Voilà, c'est des...
02:19:55 Oui, c'est bien. Il n'y a pas
02:19:57 beaucoup de monde,
02:19:59 mais oui, c'est chouette.
02:20:01 - Vous m'aviez évoquée
02:20:03 en devant le discours de Lou Doillon.
02:20:05 Qu'est-ce qui vous a marquée ?
02:20:07 - J'étais
02:20:09 dans le métro.
02:20:11 C'est super.
02:20:13 C'est fort, c'est puissant.
02:20:15 On avait fait déjà un bel hommage
02:20:17 pour la victoire
02:20:19 de la musique. Vraiment, c'était
02:20:21 un super discours.
02:20:23 Là, c'est plein d'émotions.
02:20:25 Quand elle dit "maman",
02:20:27 je suis tombée que pendant le transport,
02:20:29 que sur son hommage.
02:20:31 - Vous l'avez tenue à venir ici.
02:20:33 Merci beaucoup à Nathalie. Beaucoup de personnes
02:20:35 qui, comme Nathalie, sont pleines d'émotions
02:20:37 et qui continuent de suivre ces obsèques
02:20:39 sur l'écran jaune que vous voyez juste derrière
02:20:41 avec un silence particulièrement
02:20:43 religieux sur cette rue
02:20:45 des pyramides.
02:20:47 C'est le moment de bruit
02:20:49 très fort et de clameur qu'on entend. C'est à la fin
02:20:51 des discours quand plusieurs de ses fans,
02:20:53 plusieurs de ses personnes qui sont venues assister aux obsèques
02:20:55 applaudissent.
02:20:57 Les discours des personnes qui
02:20:59 prennent la parole ou encore quand ils
02:21:01 fredonnent certaines chansons.
02:21:03 - Des chansons qui ont marqué cette cérémonie
02:21:05 avant la cérémonie, dans la rue,
02:21:07 pendant la cérémonie également. Edouard Bonamour,
02:21:09 il y a beaucoup de gens qui nous rejoignent
02:21:11 sur BFMTV et qui sont en train de suivre
02:21:13 avec nous cette cérémonie qui a été marquée
02:21:15 tout à l'heure par l'arrivée du Corbillard
02:21:17 avec ce cercueil. Cercueil qui a été porté
02:21:19 par ces deux filles. C'était un moment très fort.
02:21:21 - Exactement. On le dit depuis tout à l'heure,
02:21:23 ce sera probablement l'image,
02:21:25 peut-être l'une des images les plus fortes de cette cérémonie.
02:21:27 C'est l'entrée de ce cercueil
02:21:29 dans l'église portée
02:21:31 à l'avant par Charlotte
02:21:33 et Charlotte Gainsbourg et Lou Doyon.
02:21:35 Donc, énormément
02:21:37 d'émotions avec aussi les petits-enfants
02:21:39 qui étaient derrière le cercueil,
02:21:41 qui suivaient cette procession.
02:21:43 Et puis, cette cérémonie
02:21:45 ensuite où
02:21:47 Charlotte Gainsbourg a pris la parole,
02:21:49 où elle a parlé
02:21:51 évidemment de sa mère et puis elle a récité
02:21:53 les paroles de la chanson "Jane B".
02:21:55 On l'a rappelé tout à l'heure, cette chanson
02:21:57 qui a été écrite par Sage Gainsbourg,
02:21:59 qui est un peu comme un signalement policier
02:22:01 de l'artiste
02:22:03 Jane Birkin qui la décrit
02:22:05 très bien.
02:22:07 Et puis ensuite, Lou Doyon
02:22:09 qui a pris la parole après sa soeur
02:22:11 pour, elle,
02:22:13 parler plus des souvenirs,
02:22:15 des souvenirs d'enfance, des souvenirs de leur vie
02:22:17 de famille, pour faire le portrait
02:22:19 de sa mère, un portrait
02:22:21 qu'on connaissait déjà
02:22:23 assez bien et là, elle donne vraiment
02:22:25 des éléments très personnels.
02:22:27 Elle a fait une cérémonie avec beaucoup d'émotions
02:22:29 et on le voit dans les images du public
02:22:31 qui est nombreux là juste à côté
02:22:33 de l'église et qu'on voit sur ces images à droite.
02:22:35 C'est vrai qu'on est tous, je pense,
02:22:37 très émus par
02:22:39 ces discours qui
02:22:41 nous rappellent un peu qui était Jane Birkin.
02:22:43 Et puis il y a eu aussi la chanson
02:22:45 "Fuir le bonheur" de "Peur qui ne se sauve"
02:22:47 qui a été diffusée aussi tout au début
02:22:49 de la cérémonie.
02:22:51 - Chloé Thibault, on entend beaucoup de fans
02:22:53 de Jane Birkin dans le public,
02:22:55 avec nos reporters qui nous disent
02:22:57 que c'était l'occasion de se replonger un peu dans les oeuvres,
02:22:59 dans les chansons de Jane Birkin.
02:23:01 Si on pouvait vous demander à vous
02:23:03 si vous pouviez
02:23:05 en ressortir une qui vous a marquées,
02:23:07 une que vous allez vraiment vous souvenir.
02:23:09 C'est trop dur d'en ressortir une.
02:23:11 - C'est trop dur mais je les écoute
02:23:13 presque quotidiennement, alors là depuis une semaine
02:23:15 en particulier, mais je ne pourrais pas
02:23:17 vous en dire une, donc je vais vous en dire plusieurs.
02:23:19 Mais celles qui me viennent...
02:23:21 Mais je vous le disais, en fait, c'est vraiment pas la plus connue
02:23:23 mais moi j'adore une chose entre autres,
02:23:25 ce qu'elle raconte, la chanson "Quoi" aussi.
02:23:27 J'adore "Et quand bien même".
02:23:29 Et puis les deux "Sushi"
02:23:31 qui est "Amour défeinte".
02:23:33 Ces chansons-là qui sont
02:23:35 des chefs-d'oeuvre et qui sont
02:23:37 infiniment difficiles à chanter.
02:23:39 Ce qu'on répète depuis le début
02:23:41 mais disons-le, la voix, c'est un instrument
02:23:43 et Jane, justement,
02:23:45 si je dois faire un bon mot, n'est pas une muse
02:23:47 mais une musicienne et c'était vraiment une grande musicienne
02:23:49 dans la façon dont elle interprète ces chefs-d'oeuvre.
02:23:51 - On va demander également à nos autres invités,
02:23:53 je pense à vous Jean-Pierre Pasqualini,
02:23:55 si vous aussi vous avez une chanson comme ça qui vous a marquées
02:23:57 plus personnellement. Alors évidemment c'est une oeuvre
02:23:59 riche et complète, complexe
02:24:01 même parfois, si il y a une chanson comme ça
02:24:03 de Jane Birkin qui vous a marquée peut-être un peu plus qu'une autre.
02:24:05 - C'est vrai que j'ai
02:24:07 peut-être écouté pendant des soirées
02:24:09 de blues beaucoup de
02:24:11 chansons assez dures et profondes
02:24:13 qu'elle savait très très bien interpréter
02:24:15 mais une fois de plus je vais insister
02:24:17 sur son côté solaire, même
02:24:19 quand ça n'allait pas, Jane en public
02:24:21 avait toujours de l'humour,
02:24:23 avait toujours un mot pour chacun.
02:24:25 Elle prenait beaucoup sur elle,
02:24:27 je pense, et j'aime Dee Douda,
02:24:29 j'aime X-Fan des Sixi, j'aime
02:24:31 ce que le public retiendra. C'est aussi ça
02:24:33 qui fait que Gainsbourg est omniprésent
02:24:35 parce que tous les tubes de Jane
02:24:37 sont signés Gainsbourg.
02:24:39 Les autres chansons sont magnifiques, sont sublimes
02:24:41 mais malheureusement
02:24:43 pour ces autres chansons
02:24:45 de la fin de sa carrière
02:24:47 après la mort de Gainsbourg,
02:24:49 il n'y en a aucune qui est devenue un tube.
02:24:51 Et donc forcément
02:24:53 on a tendance à l'associer
02:24:55 à Serge Gainsbourg parce que
02:24:57 tous les tubes sont signés Serge.
02:24:59 - Baptiste Vignolles,
02:25:01 des musiques qui vous ont
02:25:03 particulièrement marqué ?
02:25:05 - Comme vous, je retiendrai... Quoi ?
02:25:07 "Notre âme au feu ne resterait
02:25:09 que descendre", la chanson est
02:25:11 merveilleuse,
02:25:13 sur une musique italienne enregistrée
02:25:15 en 1985, c'est la première fois
02:25:17 quand Birkin l'enregistre que Gainsbourg
02:25:19 n'est pas dans le studio, donc elle l'interprète
02:25:21 comme elle l'entend.
02:25:23 Pour la première fois, et c'est
02:25:25 au final, ça restera pour Gainsbourg
02:25:27 sa chanson préférée
02:25:29 dans le répertoire
02:25:31 de John Birkin.
02:25:33 Et c'est d'ailleurs grâce au succès
02:25:35 de quoi qu'elle peut faire le Bataclan,
02:25:37 parce que ça c'est aussi un vrai tube, grâce
02:25:39 citons-là, Rose Léandry qui est une femme,
02:25:41 parce qu'on a parlé d'Olivier Glusman,
02:25:43 mais il y a des gens qui l'entourent,
02:25:45 dont une femme, Rose Léandry, qui l'a persuadée
02:25:47 de monter sur la scène du Bataclan, il faut
02:25:49 aussi citer Philippe Lerichaume, essentiel,
02:25:51 son mentor, elle le disait, essentiel,
02:25:53 quelqu'un comme Gérard Davoust, qui a été
02:25:55 le producteur de Serge Gainsbourg, puis celui
02:25:57 de John Birkin, voilà, des gens
02:25:59 qui l'ont accompagné.
02:26:01 - Agnès Varda aussi. - Agnès Varda, oui,
02:26:03 mais pardon, je reste sur Anthony, elle a la chanson
02:26:05 un peu, voilà, effectivement,
02:26:07 Agnès Varda et d'autres.
02:26:09 - Y a Mickaël Léof aussi, votre... parce que c'est la bande
02:26:11 on le disait tout à l'heure, c'est la bande originale
02:26:13 d'une vie pour des tas de gens. - Absolument,
02:26:15 c'est mon cas aussi. Alors il y a un album
02:26:17 que j'aime beaucoup, qui est un peu négligé,
02:26:19 c'est Lolita Go Home, sur lequel
02:26:21 Gainsbourg est peu présent et les
02:26:23 textes sont écrits pour la plupart par Philippe
02:26:25 Labreau, et à ce moment-là, Gainsbourg
02:26:27 prépare le film Je t'aime moins non plus, donc
02:26:29 il s'est un petit peu absenté
02:26:31 de ce disque, mais je trouve qu'il y a de très très
02:26:33 belles choses dessus, notamment la chanson
02:26:35 Lolita Go Home, et puis, il y a aussi
02:26:37 les chansons qu'on a citées, Les Deux Souchics,
02:26:39 Ex-Fan des Sixties, qui est un peu
02:26:41 celle par laquelle je viens
02:26:43 à Jane Birkin, et puis
02:26:45 Douda aussi que j'aime beaucoup, avec
02:26:47 là, pour le coup, où l'humour de Jane
02:26:49 ressort particulièrement.
02:26:51 - Edor Bonamon. - Il y a juste une chanson, je trouve,
02:26:53 pour peut-être les téléspectateurs qui connaissent
02:26:55 moins Jane Birkin, pour comprendre son humour
02:26:57 et qui elle est un peu, il faut écouter son
02:26:59 duo avec Mickey 3D, qui s'appelle Je m'appelle Jane,
02:27:01 qui est un morceau qui est excellent,
02:27:03 qui est sorti il y a une vingtaine d'années, je pense,
02:27:05 qui a pour le coup quand même été un tube à l'époque,
02:27:07 et qui vraiment
02:27:09 décrit qui est Jane Birkin avec beaucoup
02:27:11 d'humour, et ça lui ressemble vraiment beaucoup,
02:27:13 je trouve que c'est une très belle chanson. - Et puis dans le côté humour,
02:27:15 il y a la gadoue aussi, lorsqu'elle rentre pour la gadoue.
02:27:17 - Mais c'est durant celle-ci qu'elle dit "Et je t'emmerde".
02:27:19 - Oui. - Oui, c'est ça.
02:27:21 - Exactement. - La formule reprise
02:27:23 par Lou, justement, à la fin de son discours,
02:27:25 elle disait "Ça m'emmerde déjà,
02:27:27 le monde sans toi".
02:27:29 - Qui disait merci de ne pas avoir été ordinaire,
02:27:31 raisonnable et docile.
02:27:33 A la fin de son hommage tout à l'heure,
02:27:35 la cérémonie religieuse qui se poursuit,
02:27:37 vous voyez, ici, à l'église
02:27:39 Saint-Roch, le public
02:27:41 sur l'image de droite qui est
02:27:43 venu rendre un dernier hommage
02:27:45 à Jane Birkin.
02:27:47 Jean-Pierre Pasqualini, on le disait,
02:27:49 vous l'avez rencontré à plusieurs reprises
02:27:51 lors d'interviews.
02:27:53 Est-ce que vous avez rencontré d'autres personnes comme ça
02:27:55 qui vous ont autant marqué ? Ou Jane,
02:27:57 c'était vraiment spécial quand on l'avait en interview en face ?
02:27:59 - Alors oui, il y a beaucoup de gens
02:28:01 qui m'ont marqué, mais c'est vrai que Jane
02:28:03 était très très spéciale. C'était
02:28:05 la plus anti-star des stars.
02:28:07 C'est fou parce que
02:28:09 quand on arrivait
02:28:11 près d'elle, accompagnée par son
02:28:13 attaché de presse,
02:28:15 qui essayait un peu
02:28:17 de donner un côté un peu solennel
02:28:19 à la rencontre, elle, elle cassait tout de suite
02:28:21 la barrière, quoi.
02:28:23 Il n'y avait pas d'écran.
02:28:25 On s'asseyait avec elle, on pouvait lui poser
02:28:27 toutes les questions qu'on voulait. C'est pas pour ça
02:28:29 qu'elle répondait de façon
02:28:31 docile, comme on l'a dit.
02:28:33 Elle n'a jamais été docile.
02:28:35 Je vous ai raconté une anecdote où
02:28:37 elle m'avait repris avec
02:28:39 beaucoup de force.
02:28:41 Elle ne nous laissait pas dire, nous, les journalistes,
02:28:43 ce qu'on voulait. Elle ne nous laissait pas poser
02:28:45 toutes les questions. Enfin, elle entendait
02:28:47 les questions, mais elle pouvait se mettre en
02:28:49 colère très très très facilement
02:28:51 à Jane. Jane était une colérique.
02:28:53 Une fille qui
02:28:55 ne se laissait pas marcher sur les
02:28:57 pieds du tout.
02:28:59 Donc c'est vrai que Gainsbourg
02:29:01 ne lui marchait pas sur les pieds
02:29:03 et elle lui résistait.
02:29:05 Quand, avec Doyon,
02:29:07 elle a fait "La Pirate"
02:29:09 en 82, qui a un peu été
02:29:11 un tournant dans sa carrière
02:29:13 cinématographique, c'est vrai
02:29:15 qu'elle était encore avec une
02:29:17 forte personnalité en face.
02:29:19 Je l'ai parlé des premiers hommes
02:29:21 qui étaient beaucoup plus vieux qu'elle.
02:29:23 Vous avez rajouté que c'était des
02:29:25 esprits, des gens
02:29:27 qui l'ont
02:29:29 sûrement enrichi, nourri, parce que
02:29:31 que ce soit John Barry, Serge Gainsbourg,
02:29:33 ont été des grands créateurs.
02:29:35 Mais Jacques Doyon a été un
02:29:37 grand réalisateur. Donc elle a toujours été
02:29:39 avec des gens qui
02:29:41 l'ont aidé à
02:29:43 grandir, à se nourrir.
02:29:45 Et le problème, entre guillemets,
02:29:47 de cette famille, c'est que tout le monde est connu.
02:29:49 Donc être une maman
02:29:51 avec Lou Doyon connu,
02:29:53 Charlotte connu, c'était pas si facile
02:29:55 que ça. Elle a que eu des...
02:29:57 N'oublions pas que John Barry,
02:29:59 son premier homme, le papa de Kate,
02:30:01 était le compositeur des musiques
02:30:03 de James Bond. Donc en Angleterre,
02:30:05 c'était un personnage énorme.
02:30:07 Donc elle a été toujours dans
02:30:09 une... Elle a eu une
02:30:11 famille de gens très très
02:30:13 connues et être une maman
02:30:15 dans ce système-là, ça a pas été facile.
02:30:17 - Et la mère de Jane Birkin aussi.
02:30:19 - Oui. - Judy Campbell était déjà une star
02:30:21 en Grande-Bretagne.
02:30:23 - On va se diriger évidemment vers l'église
02:30:25 Saint-Roch à présent, où vous
02:30:27 assistez, vous voyez sur ces images. Il y a eu
02:30:29 un baptême il y a quelques temps avant la dernière bénédiction
02:30:31 par le prêtre du cercueil de Jane Birkin.
02:30:33 Ça veut dire que Philippe Dufresne,
02:30:35 cette cérémonie touche à sa fin.
02:30:37 Une cérémonie qui a été particulièrement
02:30:39 poignante,
02:30:41 avec des images qu'on retiendra bien sûr.
02:30:43 - Les âmes des fidèles
02:30:45 des passées... - Il y a énormément
02:30:47 d'émotion effectivement lors de ce ceb-cec
02:30:49 de toute façon, dès le départ. Cette image
02:30:51 marquante des deux filles
02:30:53 qui portent le cercueil
02:30:55 à son arrivée,
02:30:57 ça laissait présager que cette cérémonie
02:30:59 serait assez particulière.
02:31:01 Les deux filles
02:31:03 qui portent le cercueil, Catherine Deneuve
02:31:05 qui prend la parole pour lire un texte,
02:31:07 un poème de Paul-Jean Toulé.
02:31:09 Émotion énorme
02:31:11 quand Charlotte
02:31:13 prend la parole, remercie son père
02:31:15 d'avoir aimé sa mère, et
02:31:17 inversement, "Orpheline, je vois
02:31:19 toutes vos âmes en peine, c'est ma maman,
02:31:21 c'est notre maman", et puis ensuite
02:31:23 elle a enchaîné sur les paroles le texte
02:31:25 de Jane B, loup-doyon,
02:31:27 qui racontait un peu des petits
02:31:29 instantanés finalement, un peu comme des
02:31:31 photographies où
02:31:33 elle était dans une méhari
02:31:35 qui tenait pas les averses, sur Jane
02:31:37 qui comptait les fourmis sur ses jambes
02:31:39 avec Jacques Perrin,
02:31:41 quand elle courait, toute nue
02:31:43 dans le bois de boulogne. Tout ça c'était Jane,
02:31:45 un diamant balancé dans une boîte
02:31:47 de Lexo et qu'on a retrouvé des années après car tu n'avais
02:31:49 pas vidé les poubelles. Hommage
02:31:51 à sa maman, à sa
02:31:53 folie et au fait que c'était quelqu'un
02:31:55 qui était loin d'être formaté.
02:31:57 "Maman, merci pour toutes ces aventures,
02:31:59 ce monde de demain résonné,
02:32:01 ça m'emmerde déjà".
02:32:03 Intensité donc au moment de
02:32:05 la prise de parole des filles, intensité aussi
02:32:07 lorsque Olivier Rollin, son dernier compagnon,
02:32:09 adressait son portrait de Jane racontant
02:32:11 en zone de guerre, lors d'un
02:32:13 voyage humanitaire à Sarajevo, comment
02:32:15 il l'avait rencontrée,
02:32:17 cherchant avec difficulté
02:32:19 une anecdote et trouvant cette anecdote,
02:32:21 elle se change devant une vitre au
02:32:23 Yémen, un pays où, a-t-il
02:32:25 dit, on n'est pas fan des deux souchics.
02:32:27 Et puis des prises de parole,
02:32:29 notamment d'un de ces médecins qui a raconté
02:32:31 son humanité et sa force devant
02:32:33 la maladie. C'est un de ces petits
02:32:35 enfants également qui a espéré
02:32:37 qu'elle retienne ses hommages,
02:32:39 qu'elle retienne toutes ses images. Voilà
02:32:41 ce qu'on retiendra de cette
02:32:43 cérémonie alors que s'ouvrent juste
02:32:45 derrière moi les portes
02:32:47 ici de cette église Saint-Roch
02:32:49 et de ce cercle qui va certainement sortir dans quelques instants.
02:32:51 (Applaudissements)
02:32:53 (Musique)
02:32:55 (Musique)
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02:35:11 (Musique)
02:35:13 (Applaudissements)
02:35:15 (...)
02:35:17 ...
02:35:46 ...
02:36:15 ...
02:36:43 ...
02:36:53 -Les applaudissements à la sortie du cercueil de Jane Birkin.
02:36:57 Et surtout, beaucoup d'émotion.
02:36:59 Les images à droite, les fans de Jane Birkin
02:37:01 qui sont venus lui rendre un dernier hommage.
02:37:03 Juste à côté de l'église Saint-Roch,
02:37:05 ils ont vécu en direct cette cérémonie sur un écran géant.
02:37:08 Nous avons aperçu Brigitte Macron, la ministre de la Culture,
02:37:12 Abdoulmala, qui était présente aux obsèques de Jane Birkin,
02:37:15 les invités qui sortent le cercueil, qui est sorti sur la Javanèse.
02:37:21 On a entendu la Javanèse avec cette grande photo,
02:37:24 ce très, très beau portrait de Jane Birkin.
02:37:27 Chloé Thibault, on vous sent très émue.
02:37:30 On vous a vu très émue, surtout, à la sortie du cercueil de Jane Birkin.
02:37:34 -Oui, je partage l'émotion de toute la France,
02:37:37 bien que je sois sur ce plateau.
02:37:39 C'est vraiment l'une des artistes, moi,
02:37:41 avec lesquels j'ai grandi,
02:37:42 avec lesquels je me suis construite en tant que femme
02:37:46 et amatrice de musique.
02:37:47 Donc, c'est un déchirement de voir ces images.
02:37:51 -On va retourner dans quelques instants du côté de Paris,
02:37:54 justement, pour donner la parole à celles et ceux qui ont suivi
02:37:57 cette cérémonie.
02:37:58 Évidemment, il y avait les proches, la famille,
02:38:00 mais il y a également ces Parisiens, ces Franciliens,
02:38:02 ces touristes qui ont fait le déplacement
02:38:04 tout au long de cette matinée.
02:38:06 Cette belle cérémonie, cette longue cérémonie
02:38:09 avec des prises de parole,
02:38:11 avec également des témoignages aussi des proches,
02:38:15 notamment des artistes qui ont partagé la carrière de Jane Birkin.
02:38:20 Finalement, il n'y avait pas d'autre possibilité
02:38:22 d'avoir une si belle cérémonie aujourd'hui
02:38:25 avec tant de témoignages,
02:38:26 parce que Jane Birkin fait partie de la vie des uns et des autres.
02:38:29 -D'abord, parce qu'elle a été très aimée,
02:38:31 déjà de tous les Français,
02:38:34 et puis dans son métier, dans le métier du cinéma,
02:38:38 dans le métier de la chanson, dans le métier du théâtre.
02:38:40 Donc, c'était un peu évident
02:38:42 qu'on ne pouvait pas ne pas y être.
02:38:45 Alain Souchon, on est au mois de juillet,
02:38:47 beaucoup d'artistes sont en vacances
02:38:50 ou alors sont sur la route des festivals.
02:38:52 Et pourtant, ils ont été nombreux,
02:38:54 de l'immense Catherine Deneuve à Alain Souchon,
02:38:59 en passant même par la famille plus ou moins éloignée,
02:39:04 puisqu'on a vu Lulu Gainsbourg à la sortie,
02:39:07 le fils que Serge avait eu avec Bambou,
02:39:10 la compagne officielle qui avait suivi Jane dans les années 80.
02:39:15 Donc oui, c'est une évidence que tous ces gens-là soient là,
02:39:19 les jeunes du métier, les plus anciens.
02:39:23 -Et on a aperçu Bambou aussi sur les marches.
02:39:26 -Tout à fait, on a vu Bambou aussi.
02:39:27 -Ces images en direct à la sortie de l'église Saint-Roch
02:39:30 après les obsèques de Jane Birkin.
02:39:32 On a aperçu Étienne Dao, on le rappelle,
02:39:34 qui a collaboré sur son dernier album "Oh pardon, tu dormais".
02:39:38 On a aperçu également Mathieu Chédid,
02:39:41 Carole Bouquet également, Philippe Dufresne.
02:39:43 Vous êtes devant ces marches de l'église Saint-Roch
02:39:46 où la cérémonie religieuse se termine et le cercle qui s'en va.
02:39:49 -On a l'impression d'avoir une grande photo de famille,
02:39:55 d'une certaine manière, juste en face de nous,
02:39:57 avec, vous le voyez, tout ce monde artistique
02:40:00 qui est réuni pour rendre un dernier hommage à Jane.
02:40:04 Mathieu Chédid, la ministre de la Culture,
02:40:07 Étienne Dao, vous le disiez, Bambou,
02:40:10 j'aperçois Édith Opato.
02:40:12 Voilà tous ces gens qui, en fait, sont venus une dernière fois
02:40:16 assister à cette cérémonie qui a été extrêmement émouvante.
02:40:20 Vous avez vu la sortie du cercueil il y a quelques instants
02:40:23 avec les deux filles, Lou et Charlotte,
02:40:26 qui étaient très proches l'une de l'autre
02:40:28 et qui, dans le dos, se tenaient la main.
02:40:31 Beaucoup d'images marquantes, beaucoup de prises de parole
02:40:36 qui ont été extrêmement fortes au cours de cette cérémonie
02:40:39 pour retracer les 60 ans de carrière commune
02:40:43 entre les Français et Jane Birkin.
02:40:46 Elle nous a accompagnés, finalement, avec ses chansons,
02:40:50 avec d'abord son côté peut-être un peu ingénieux, un peu frivole,
02:40:53 et puis, on l'a dit après, cette femme forte
02:40:57 qui avait aussi son caractère,
02:41:00 qui savait prendre ses décisions et qui savait s'entourer.
02:41:05 Tout ça prend forme devant nous avec cette grande photo de famille
02:41:11 sur le son de Jane B, qui, ici, est en train de retentir.
02:41:17 On aperçoit Catherine Deneuve qui sort sur la gauche,
02:41:22 on aperçoit Benjamin Biollet.
02:41:24 Voilà toute la grande famille de la chanson, de la musique, du cinéma,
02:41:28 tous les proches qui l'ont accompagnée,
02:41:31 qui sont là pour cet ultime hommage extrêmement émouvant
02:41:34 ici, dans cette église Saint-Roch,
02:41:36 qui est, vous le savez, l'église des artistes,
02:41:40 la paroisse des artistes.
02:41:42 -Une photo de famille, donc, dans ce premier arrondissement de Paris,
02:41:46 à la suite de cette cérémonie si singulière,
02:41:50 une photo de famille, des proches, des artistes,
02:41:52 mais aussi de tous ceux qui ont travaillé avec Jane Birkin.
02:41:56 On a pu voir sur le perron, il y a encore quelques instants,
02:41:59 ses proches collaborateurs, ses très jeunes collaborateurs
02:42:02 qui ont accompagné Jane Birkin ces dernières années,
02:42:05 notamment aux équipes des visiteurs du soir.
02:42:08 Edouard, mon amour, c'est une manière aussi
02:42:10 à tous ceux qui ont travaillé à ses côtés
02:42:13 de lui rendre un dernier hommage lors de cette cérémonie.
02:42:16 -Oui, exactement, de lui rendre hommage
02:42:18 et de montrer que c'était une artiste formidable
02:42:21 avec laquelle ils ont pu travailler.
02:42:23 Ce qui est frappant quand on regarde ces images aussi,
02:42:26 c'est de voir l'éclectisme un peu dans tous ces artistes
02:42:29 qui sont présents aujourd'hui,
02:42:31 parce que Catherine Deneuve est assise à côté d'Étienne Dao,
02:42:35 vous comprenez ce que je veux dire.
02:42:37 En tout cas, ils étaient tous réunis, Vanessa Paradis était là,
02:42:40 plein d'artistes différents qui montrent la richesse
02:42:44 de la carrière de Jane Birkin, qui ne se refusait à rien,
02:42:47 qui travaillait avec les personnes avec qui elle avait envie de travailler,
02:42:51 et qui avait une culture soi-disant populaire
02:42:54 où des artistes un peu plus pointus.
02:42:57 Je trouve que c'est ce qu'on voit dans le portrait
02:43:00 qu'on peut tirer grâce au public qui était présent sur place,
02:43:03 c'est de montrer que cette femme avait vraiment des amis partout
02:43:07 et qu'elle travaillait avec que des artistes de talent.
02:43:10 -Artiste éclectique, mais aussi intergénérationnel.
02:43:13 Elle a parlé à beaucoup de générations,
02:43:16 même au sein du public, au sein des artistes.
02:43:18 -Exactement, parce que tout de suite,
02:43:21 après l'arrivée en France, elle a commencé par le cinéma,
02:43:24 et c'est là où elle a rencontré Serge Gainsbourg.
02:43:27 Après, elle a construit sa carrière.
02:43:29 A l'époque, il faut bien réaliser que quand elle chante
02:43:32 "Je t'aime, moi non plus" en 69, et ensuite "Ex-Femme des Sixties",
02:43:36 elle devient tout de suite une artiste populaire hyper connue.
02:43:40 On l'a dit, elle a une carrière au cinéma
02:43:42 où elle joue dans des grosses comédies qui cartonnent au cinéma.
02:43:46 Elle a vraiment un énorme succès.
02:43:49 Elle a collaboré avec beaucoup de gens différents.
02:43:51 C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, et jusqu'à la fin de sa vie,
02:43:55 elle est toujours restée curieuse de rencontrer une nouvelle personne.
02:43:59 Vous voyez, dans son dernier film, "Boxist", qu'elle a tourné en 2006,
02:44:03 dedans, on retrouve Adèle Exarchopoulos.
02:44:06 Dans un de ses premiers rôles, c'est une petite jeune fille,
02:44:09 qui va jouer dans la vie d'Adèle, avoir un prix à Cannes, etc.
02:44:13 Elle était curieuse de découvrir de nouveaux talents
02:44:17 et de travailler avec des nouveaux talents.
02:44:19 -Lorsqu'il y a ces moments de recueillement,
02:44:22 à la suite d'un décès, on se souvient de tout ce qu'a laissé
02:44:25 John Birkin dans nos vies.
02:44:27 Que laisse John Birkin dans la vie des Français ?
02:44:31 Qu'ils apprécient la musique, la mode, le cinéma ou non ?
02:44:34 -Au-delà de l'oeuvre, on va mettre de côté l'horreur artistique,
02:44:38 les films, les disques, il reste le personnage,
02:44:41 toutes ces apparitions médiatiques hors musique et hors cinéma,
02:44:45 qu'elle a défendues.
02:44:47 Il reste aussi des choses plus futiles,
02:44:49 mais qui ont aussi beaucoup fait parler,
02:44:52 qui sont associées à l'image de Jane.
02:44:54 C'est le fameux sac Hermès, qui a aussi une histoire rigolote.
02:44:58 Elle prend l'avion pour aller à Londres,
02:45:01 et elle est surclassée.
02:45:02 Elle se retrouve en classe à faire, à côté d'un monsieur qu'elle ne connaît pas.
02:45:07 Le sac se renverse, elle se met à parler avec son voisin,
02:45:11 et il lui explique qu'il n'y a pas de sac approprié
02:45:14 pour une jeune maman.
02:45:15 Il se trouve que c'est le directeur général d'Hermès qui se trouve à son côté.
02:45:20 Ils veulent dire qu'ils profitent de ce voyage pour dessiner un sac parfait.
02:45:25 Il y a aussi ce sac Hermès associé à la mémoire de Jane Birkin,
02:45:29 mais il y a plein de choses anecdotiques et plus importantes.
02:45:33 -On voit l'émotion très forte de Charlotte Gainsbourg
02:45:36 devant l'église Saint-Roch.
02:45:38 Les invités à cette cérémonie religieuse aux obsèques de Jane Birkin
02:45:42 sont là pour des embrassades, pour lui apporter son soutien.
02:45:46 On a vu Catherine Deneuve, Vanessa Paradis,
02:45:49 et les invités qui sont toujours sur les marches devant l'église.
02:45:53 La cérémonie va se poursuivre au cimetière du Père Lachaise.
02:45:57 Nicolas Kouadou, on vous retrouve.
02:46:00 Vous avez suivi cette cérémonie avec les fans de Jane Birkin.
02:46:04 On les imagine tous très touchés.
02:46:06 Ils ont fait leur dernier adieu à Jane Birkin.
02:46:10 -Oui, absolument. Dernier adieu.
02:46:12 La cérémonie est terminée depuis une dizaine de minutes,
02:46:16 mais vous voyez ces images de Juan Palencia.
02:46:19 Il y a encore plusieurs dizaines de fans devant ce portrait
02:46:23 de l'actrice qui ne veut pas quitter cette rue des pyramides.
02:46:27 Cette cérémonie a été pleine d'émotions ici,
02:46:30 puisque à chaque prise de parole,
02:46:32 notamment celle de l'oudoyon, la fille de Jane Birkin,
02:46:36 il y a eu beaucoup de larmes sur les visages,
02:46:39 et certains rires à l'évocation de certaines anecdotes.
02:46:42 Vous venez d'assister à cette cérémonie.
02:46:45 C'était très chargé en émotions.
02:46:48 -Oui, très chargé en émotions. C'est très douloureux pour nous,
02:46:52 parce qu'elle a traversé notre coeur depuis toujours.
02:46:55 On l'a connue depuis notre enfance, notre jeunesse.
02:46:59 Elle nous a tous permis de vivre, d'aimer, de partager.
02:47:05 C'est une journée très douloureuse.
02:47:08 -On a l'impression que toutes les personnes qui sont venues ici
02:47:12 ne sont pas venues par hasard.
02:47:14 Tout le monde a une petite histoire, un concert,
02:47:17 un engagement de l'actrice qu'ils retiennent.
02:47:20 Qu'est-ce que vous vous retenez de Jane Birkin ?
02:47:24 -Je suis chanteuse, auteur-compositeur.
02:47:27 Je lui dois tellement à Serge et à Jane.
02:47:32 Il y a quelque chose de profond.
02:47:35 C'est une douleur intense pour moi en tant qu'artiste d'être là.
02:47:41 C'est très douloureux. C'est comme une perte.
02:47:44 Elle est partie, mais elle restera là par rapport à tout ce qu'elle a fait,
02:47:49 tout ce qu'elle nous a donné, offert.
02:47:52 Elle m'a permis aussi, avec Serge...
02:47:55 J'ai l'intégrale de Serge.
02:47:57 Je suis baignée dans leur histoire.
02:48:00 Ca m'a permis d'écrire, de composer.
02:48:03 Je suis très proche. C'est très émouvant pour moi.
02:48:07 C'est très dur. C'est une journée très difficile.
02:48:10 -Merci beaucoup, Marie-Eve.
02:48:12 Vous voyez beaucoup d'émotion ici.
02:48:15 Et chaque personne avec qui nous discutons
02:48:19 est venue là pour une raison particulière.
02:48:22 Chacun se rappelle un concert, un engagement politique.
02:48:26 Tout à l'heure, on discutait avec un monsieur
02:48:30 qui avait reçu un SMS de Jeanne Birkin
02:48:33 pour féliciter les engagements en faveur des migrants.
02:48:37 C'est une personne complète.
02:48:39 Tous ses fans sont rassemblés ici pour lui rendre un dernier hommage
02:48:44 derrière cette photo de l'actrice qui trône dans la rue des Pyramides.
02:48:49 -Nicolas Coadou pour BFM TV, depuis le 1er arrondissement de Paris.
02:48:54 Jeanne Birkin fait partie de cette catégorie d'artistes
02:48:58 qui sont considérées comme des icônes de toute une génération.
02:49:02 Aujourd'hui, ce n'est pas une surprise
02:49:05 de voir autant de personnes dans les rues de Paris
02:49:09 pour suivre ses obsèques ?
02:49:11 -Non, c'est pas une surprise.
02:49:13 Je suis touché et heureux pour elle de voir qu'il y a autant de réactions.
02:49:18 -La ministre de la Culture, Ynaf Mbara, était présente.
02:49:23 -Quelques anecdotes qui nous la refaisaient vivre.
02:49:27 -C'est une très belle histoire.
02:49:29 C'est une histoire qui m'a fait très émotion.
02:49:32 Et surtout, à la sortie, d'avoir les applaudissements du public.
02:49:37 C'était demandé par la famille que ces applaudissements
02:49:41 retentissent à l'extérieur.
02:49:43 C'était magnifique.
02:49:45 C'était le plus bel adieu qu'on pouvait lui rendre.
02:49:49 -Qu'est-ce que vous gardez en mémoire de Jeanne Birkin ?
02:49:53 -Cette générosité qu'elle avait, la manière dont elle avait
02:49:57 d'embrasser des causes, la solidarité qu'elle portait
02:50:01 à différents peuples du monde, c'est ce qui m'a le plus marquée.
02:50:06 -C'était la plus française des Britanniques, disent beaucoup.
02:50:10 -Oui.
02:50:11 Oui.
02:50:12 Ou la plus anglaise des Françaises, selon quelqu'un d'extraordinaire
02:50:17 dont on se rappellera longtemps et qui nous manque terriblement.
02:50:22 -Pour la foule, qui était à quelques millimètres,
02:50:25 seulement plus de 500 personnes réunies,
02:50:29 elle a marqué plusieurs générations.
02:50:32 Il n'y avait pas que des retraités.
02:50:34 -Heureusement.
02:50:36 Je pense qu'il y a tous les âges se reconnaissent dans ses chansons,
02:50:40 dans ses combats, dans ses engagements.
02:50:43 C'était une femme à multiples facettes.
02:50:45 C'était loin d'être une star.
02:50:48 Ce mot ne veut pas dire grand-chose.
02:50:51 Il y a un âge à son humilité, à sa simplicité.
02:50:54 C'est cette proximité avec chacun et chacune d'entre nous
02:50:58 que nous ressentons tous si fort, quel que soit notre âge.
02:51:02 On est nombreux à les écouter et on les écoutera encore et encore.
02:51:07 -La France a perdu une icône ?
02:51:10 -Oui, une icône et un grand coeur.
02:51:12 Un coeur très ouvert et très généreux.
02:51:16 Une femme d'engagement, de conviction, de solidarité.
02:51:20 Au-delà de la chanteuse, c'était tout ça, Jane Birkin.
02:51:24 -Merci, madame la ministre.
02:51:26 -La réaction de la ministre de la Culture,
02:51:29 en direct sur BFM TV, Rima Abdulmarra,
02:51:32 qui a assisté aux obsèques de Jane Birkin.
02:51:35 Jean-Pierre Pasqual, elle nous disait
02:51:38 qu'ils ont rendu hommage à son humilité, à sa simplicité,
02:51:43 à sa générosité.
02:51:44 Tous ces aspects de sa personnalité sont ressortis
02:51:49 dans cette vidéo.
02:51:50 -La preuve, simplicité, générosité,
02:51:53 tellement forte qu'on n'a pas envie de la quitter.
02:51:57 -Elle le dit, elle nous manque déjà.
02:52:00 -Toutes ces personnalités en temps normal,
02:52:03 j'ai assisté à des obsèques de personnalités,
02:52:06 tout le monde s'en va très vite.
02:52:09 Une star comme Catherine Deneuve devrait être partie.
02:52:13 Tout le monde reste là, comme si on ne voulait pas la quitter.
02:52:18 J'ai été aussi à la télé autour de Jane,
02:52:21 qui est réunie.
02:52:22 Ça m'a donné le frisson de voir ces gens très importants
02:52:26 qui ne veulent pas partir,
02:52:29 qui sont là à attendre la dernière limite
02:52:32 pour quitter ce parvis.
02:52:34 Ils se sentent au chaud,
02:52:36 ils ont l'impression qu'elle est toujours avec eux.
02:52:40 C'est magnifique de voir des gens aussi importants
02:52:45 et tout le monde s'embrasse.
02:52:47 -On les voit toujours.
02:52:49 -Comme s'ils étaient chez Jane à un dîner.
02:52:52 C'est vrai que c'est la dernière fois
02:52:55 où ils se retrouvent autour de Jane.
02:52:59 -"Star" ne veut pas dire grand-chose aujourd'hui.
02:53:02 Ce sont les mots de la ministre de la Culture.
02:53:06 C'est l'image qu'on ressent, ce qu'on voit aujourd'hui.
02:53:11 -C'est une famille au sens très large qui s'est réunie
02:53:15 pour dire au revoir à Jane.
02:53:17 -On se rend compte qu'elle laisse un vide énorme.
02:53:21 -C'est une famille.
02:53:22 On a tous connu des obsèques, malheureusement,
02:53:26 des gens de nos familles, avec ces réunions.
02:53:30 On finit par aller boire un verre ensemble
02:53:33 pour se rappeler les moments avec le défunt.
02:53:37 -Les gens se tiennent chauds,
02:53:39 parce qu'ils ont le corps glacé par ce qui vient de se passer.
02:53:44 Ils ont envie de rester ensemble
02:53:47 parce qu'ils savent qu'il y a l'amour de Jane entre eux.
02:53:51 Sa simplicité, sa générosité, elle est là encore, maintenant.
02:53:55 Je voudrais dire un mot en plus sur le petit village breton
02:54:00 de Lanny Lees, où elle avait sa résidence secondaire,
02:54:04 qui rend aussi un hommage, parce qu'elle était très proche
02:54:08 des Bretons. Elle allait beaucoup dans cette maison qu'elle adorait,
02:54:12 au nom breton imprononçable, sur la côte du Finistère.
02:54:17 Et c'est vrai que...
02:54:19 Que la France, à la fois la France profonde,
02:54:22 et là, on voit Catherine Deneuve,
02:54:25 et la France, on va dire, entre guillemets, de l'élite,
02:54:29 était proche de cette fille qui est toujours restée,
02:54:33 cette petite Anglaise. -Tout le monde se reconnaissait en Jane Birkin.
02:54:37 -Oui, parce qu'elle a tellement apporté aux femmes,
02:54:40 elle a révolutionné la place de la femme
02:54:43 dans des années où c'était pas si évident.
02:54:46 Elle a été une des premières à porter des jeans
02:54:50 dans des émissions de télé.
02:54:52 Il y en avait eu quelques-unes avant elle,
02:54:55 mais elle a été les jéris de Lee Cooper.
02:54:58 Elle a fait beaucoup de pubs.
02:55:01 Il l'a fait tourner, il l'a photographié dans plein de pubs.
02:55:04 Donc elle a beaucoup marqué, et la France,
02:55:08 et tous ses partenaires au cinéma, dans la chanson.
02:55:11 Mme Violet parle avec Catherine Deneuve,
02:55:14 parce qu'il a connu très bien les deux.
02:55:17 Et c'est vrai que tous ces gens se sont rencontrés,
02:55:21 se sont croisés, on en a déjà parlé.
02:55:24 Catherine Deneuve avait chanté avec Serge Gainsbourg,
02:55:27 "Dieu est un fumeur de Gitane ou de Havane".
02:55:31 Et Catherine a été proche de tout ça,
02:55:36 parce qu'elle a été intime avec Serge.
02:55:39 Le fait d'avoir eu autant de vies en une seule vie,
02:55:42 parce que Jane était riche de nombreuses vies,
02:55:45 ça fait aussi qu'aujourd'hui, tous les gens croisés,
02:55:48 qui ne sont peut-être jamais croisés,
02:55:51 parce qu'il y a des gens de toutes les époques de la vie de Jane,
02:55:55 des années 80, ces dernières années,
02:55:58 et tout le monde se trouve réuni,
02:56:00 il n'y a pas de protocole, il n'y a rien.
02:56:03 Tout le monde embrasse qui a envie d'embrasser,
02:56:06 un peu comme Jane, qui sautait au cou des gens
02:56:09 et qui leur faisait la gueule quand elle en avait envie.
02:56:13 -Avec un écho particulier, notamment à la jeune génération,
02:56:16 avec l'exemple des réseaux sociaux.
02:56:19 Il n'y a pas que les jeunes, mais beaucoup de jeunes.
02:56:23 A l'annonce de son décès la semaine dernière,
02:56:25 beaucoup de jeunes utilisateurs ont publié des stories
02:56:29 avec des photos de Jane Birkin,
02:56:31 comme si c'était une star très récente qui s'éteint.
02:56:35 C'est quelque chose qui vous a étonnés
02:56:37 qu'un adolescent, une adolescente, un jeune adulte,
02:56:41 publie ce genre d'hommage sur les réseaux sociaux ?
02:56:44 -Ca ne m'a pas du tout étonnée,
02:56:47 mais ce qui m'a marquée sur les réseaux sociaux,
02:56:50 c'est l'élan militant et féministe qu'il y a eu
02:56:53 autour de sa disparition.
02:56:55 -C'est sûrement lié ? -Oui, absolument.
02:56:58 Mais justement, pour la saluer en tant que femme âgée,
02:57:01 pour dénoncer le sexisme du traitement médiatique
02:57:05 de sa disparition, il a été beaucoup rappelé
02:57:08 que Jane Birkin n'est pas qu'une icône figée dans sa vingtaine,
02:57:12 qu'elle a eu une immense carrière et toute une vie après Gainsbourg,
02:57:16 qu'elle est loin d'être réduite au rôle de muse de Gainsbourg,
02:57:20 qu'elle n'a pas été qu'une femme, une mère de personnes célèbres.
02:57:24 Ca, c'est vraiment ce qui m'a frappée.
02:57:26 C'est cet hommage-là juste et puis finalement très actuel,
02:57:30 très moderne, de rappeler aussi les parts sombres
02:57:33 de sa vie avec Gainsbourg,
02:57:35 d'insister sur la violence de cet homme envers elle.
02:57:39 C'est plutôt ça, selon moi, qui a explosé sur les réseaux sociaux.
02:57:43 C'est attention à la façon dont on traite sa disparition.
02:57:46 Elle mérite mieux, elle mérite plus,
02:57:49 pour ne pas être réduite à ce rôle de jeune muse
02:57:52 et petite Anglaise, pour reprendre l'expression.
02:57:55 Elle a été une grande Anglaise, une grande artiste.
02:57:58 S'il faut traduire le mot "star", "étoile",
02:58:01 c'est, selon moi, parmi les plus brillantes
02:58:04 qu'on ait eu le droit de côtoyer en France.
02:58:06 -La ministre de la Culture parlait de la solidarité
02:58:10 qu'elle a apportée à différents peuples du monde.
02:58:13 C'était une femme d'engagement, elle menait plusieurs combats.
02:58:17 C'était une cérémonie très belle pour ça,
02:58:20 car Charlotte a rappelé le côté artistique de sa mère
02:58:23 avec la chanson "Jane Bee".
02:58:25 Loup Doyon a parlé de la mer, c'était aussi très important.
02:58:29 Olivier Rolin a parlé de l'engagement.
02:58:31 Il ne faut pas oublier que Jane Birkin était,
02:58:35 dès les années 70, très engagée pour plusieurs causes différentes.
02:58:39 On a parlé de l'abolition de la peine de mort.
02:58:42 Dès son plus jeune âge, en Angleterre, avec son père,
02:58:45 elle a filé dans les rues de Londres pour protester.
02:58:49 Elle est arrivée en France, elle a fait la même chose.
02:58:52 Elle a aussi participé dans la lutte contre le droit à l'avortement.
02:58:56 En 72, derrière, elle a été très engagée pour ça.
02:58:59 Et aussi pour des peuples dans le monde entier.
02:59:03 Olivier Rolin l'a rencontrée à Sarajevo,
02:59:06 dans un déplacement en ex-Yougoslavie au moment du conflit.
02:59:10 Elle s'est engagée jusqu'à récemment pour la guerre en Ukraine,
02:59:14 et elle a participé à un concert qui était donné en soutien aux Ukrainiens.
02:59:19 Donc toute sa vie aura été rythmée par des engagements,
02:59:23 notamment pour des peuples à l'étranger.
02:59:26 - Pour les familles iraniennes, pour les cheveux.
02:59:30 - Pour les "bad people" aussi, dans les années 70.
02:59:33 - On pourrait en citer des dizaines.
02:59:36 - L'image à droite de votre écran, c'est une image en direct.
02:59:41 La cérémonie est terminée depuis 20 minutes en plein coeur de Paris.
02:59:45 Nombreux sont celles et ceux qui ont décidé de rester.
02:59:48 Pour voir côtoyer celles et ceux qui étaient à l'intérieur de l'église.
02:59:53 Mais aussi Nicolas Kouadou, pour continuer à rendre hommage.
02:59:57 - Oui, exactement.
02:59:58 Ca fait environ une demi-heure que la cérémonie est terminée.
03:00:03 Vous voyez ces images de Juan Palencia,
03:00:06 cette photo de l'actrice qui est projetée sur ce grand écran.
03:00:10 Il y a énormément de monde devant, des personnes qui ne veulent pas partir.
03:00:14 Elles sont encore dans l'émotion de cette cérémonie.
03:00:17 On a pu voir de nombreuses larmes sur les visages des personnes.
03:00:22 Notamment lors du discours de sa fille Lou Doyon.
03:00:25 Bonjour, Francine.
03:00:26 La cérémonie est terminée depuis une demi-heure,
03:00:29 et pourtant, les gens restent ici.
03:00:32 C'est un besoin de ne pas vouloir partir, de ne pas quitter cet endroit.
03:00:36 - Oui, j'ai beaucoup aimé Jeanne Parkin.
03:00:39 Je l'ai suivie, elle était très généreuse, très sensible.
03:00:43 Je l'aime beaucoup.
03:00:45 - On parle de Jeanne Parkin, de l'actrice...
03:00:48 ...
03:00:50 - On va retrouver Nicolas Kouadou dans quelques instants
03:00:54 avec le public à l'image.
03:00:56 Images en direct depuis l'église Saint-Roch,
03:00:59 qui est toujours là.
03:01:01 L'image à droite du public qui reste devant cet écran géant
03:01:05 avec ce portrait de Jeanne Parkin.
03:01:07 - On est en direct maintenant, mais les invités, les fans,
03:01:10 sont toujours là pour rendre un dernier hommage.
03:01:13 La France dit adieu à Jeanne Birkin aujourd'hui.
03:01:17 Jean-Pierre Pasqualini, c'est quand même assez fort.
03:01:20 On a entendu ses applaudissements à la sortie du cercueil tout à l'heure,
03:01:24 qui était très fort, sortie sur la musique de la Javanèse.
03:01:27 On a vu toute cette émotion, et on voit qu'ils sont toujours là.
03:01:30 Ils n'ont pas envie de partir, parce que quand ils partiront,
03:01:34 ils sauront que c'est la fin, qu'ils ont dit adieu.
03:01:37 - L'image est fixe. Sur un écran, il ne se passe plus rien.
03:01:40 Il y a juste son portrait.
03:01:42 Mais est-ce qu'on peut dire qu'il ne se passe plus rien
03:01:45 quand on a un portrait de Jeanne ?
03:01:47 Peut-être pas, parce que cette fille avait une sorte de pouvoir hypnotique
03:01:51 sur le public.
03:01:53 Quand on regarde cette photo, on peut prendre des heures
03:01:56 à détailler la photo, le sourire, le regard, ce qui se passe.
03:01:59 - Elle a été prise à un moment particulier, cette photo ?
03:02:02 Est-ce qu'elle a une histoire ? - Je la connais pas.
03:02:06 C'est vrai qu'on a vu des photographes.
03:02:08 Il y a eu Tony Frank, qui a monté les marches,
03:02:11 qui a été le grand photographe des années 60 et 70.
03:02:14 Il a beaucoup photographié Jeanne dans les années 70.
03:02:17 Il y en a eu sûrement d'autres qu'on n'a pas repérées.
03:02:20 Elle a toujours été très photographiée.
03:02:23 En plus, Kate Berry, sa première fille, qui nous a quittés en 2013,
03:02:26 était elle-même photographe. Elle avait fait des études...
03:02:29 - Je vous coupe.
03:02:30 Regardez l'image du corbière qui s'en va avec le cercueil de Jeanne Birkin.
03:02:35 La cérémonie va ensuite se poursuivre.
03:02:38 Les obsèques de Jeanne Birkin se poursuivront au cimetière du Père Lachaise.
03:02:42 Images en direct du corbière qui s'en va,
03:02:45 sous les applaudissements du public.
03:02:48 C'est aussi pour cela que le public voulait rester jusqu'à la fin,
03:02:52 jusqu'au départ du corbière de Jeanne Birkin,
03:02:56 jusqu'au départ de son cercueil Jean-Pierre Pascalini.
03:02:59 - Oui, évidemment, que le public, comme les personnalités...
03:03:02 C'est vrai qu'on est un peu tous égaux devant la mort.
03:03:05 Et qu'on soit une personnalité ou qu'on fasse partie du grand public,
03:03:09 on ne veut pas en perdre une miette.
03:03:13 Jusqu'à le moment où elle va partir,
03:03:16 ce n'est pas nous qui allons la quitter,
03:03:19 c'est malheureusement elle qui nous quitte,
03:03:22 qui s'en va, qui part vers sa dernière demeure.
03:03:25 Donc jusqu'à ce qu'elle nous quitte,
03:03:29 jusqu'à ce que le corbière démarre,
03:03:32 le grand public a voulu rester pour continuer à l'applaudir.
03:03:36 On voit là les gens qui applaudissent encore.
03:03:39 - On sent aussi que le public est vraiment là pour Jeanne Birkin.
03:03:42 Il n'y a pas de voyeurisme, on ne voit pas les gens essayer d'apercevoir au loin une star.
03:03:46 Ils sont vraiment là pour l'artiste, pour elle.
03:03:49 C'est très révélateur aussi de la personnalité de Jeanne.
03:03:52 - On va aller voir Philippe Dufresne en direct depuis le 1er arrondissement.
03:03:55 Philippe, vous avez suivi cette cérémonie
03:03:59 et ce qu'on voit partir à la suite de cette salle d'applaudissement ?
03:04:04 - Oui, c'est très émouvant.
03:04:07 C'est vrai que nous, on est loin d'ici,
03:04:10 mais on écoute le public et on voit les premiers badauds qui ont applaudi.
03:04:13 Ça fait quelque chose, on a ressenti énormément d'émotion.
03:04:16 Il y a ici aussi des gens qui sont à leur balcon,
03:04:20 à leur fenêtre ici sur cette rue,
03:04:23 qui sont en train de regarder partir ce qu'on voit,
03:04:26 de partir Jeanne vers une autre aventure.
03:04:31 C'est une cérémonie extrêmement émouvante.
03:04:34 Mais depuis le début, de toute façon,
03:04:38 on a noté les deux filles qui portaient le cercueil à l'arrivée.
03:04:41 On a eu Catherine Deneuve qui a pris la parole.
03:04:44 On a eu les deux filles qui, l'une a rappelé des moments de vie,
03:04:48 des tranches de vie instantanées photos.
03:04:51 C'était Lou Doillon qui racontait des petites histoires à la Jeanne,
03:04:55 parfois un peu improbables.
03:04:58 Et puis à l'inverse, Charlotte qui reprenait le texte de Jane Bee
03:05:02 pour décrire sa maman.
03:05:05 Prise de parole aussi de son ancien compagnon Olivier Rollin
03:05:08 qui lui a plus parlé de l'engagement pendant cette cérémonie.
03:05:12 Et puis ces images extrêmement fortes,
03:05:15 cette image à la sortie de cette photo de famille
03:05:18 avec tous les artistes réunis, la sortie sur la Javanèse.
03:05:21 Hommage extrêmement dense, important aujourd'hui d'honorer Jane Birkin,
03:05:27 les 60 années de musique qu'elle a apporté à la France.
03:05:32 A la fois sa folie, sa légèreté, et puis la femme plus forte, plus engagée.
03:05:36 Ses collaborations avec toute la génération,
03:05:39 à la fois jeunes et moins jeunes.
03:05:42 On a percevé Alain Souchon, on a percevé Adamo,
03:05:45 et puis on avait par exemple Mathieu Chédide ou Edith Préteau.
03:05:51 Jane Birkin qui aura su s'entourer,
03:05:54 Etienne Dao évidemment, s'entourer pendant toute sa carrière musicalement.
03:05:59 Certes il y avait l'ombre de Serge qui était parmi nous aujourd'hui,
03:06:03 mais il y avait aussi tous ces gens de la chanson,
03:06:06 tous ces gens du monde du spectacle qui sont venus lui rendre ce dernier hommage.
03:06:10 Merci beaucoup Philippe Dufresne, depuis l'église Saint-Roch.
03:06:13 Edouard Bonamour, on a vu les artistes, les invités
03:06:16 qui étaient présents dans l'église Saint-Roch pour les obsèques.
03:06:19 Ils sont restés très longtemps sur les marches.
03:06:22 Ils sont restés aussi longtemps que la famille.
03:06:26 Oui exactement, et c'est ça qui est assez frappant avec Jane Birkin aussi.
03:06:29 Vous savez parfois dans ce monde de la culture, du showbiz,
03:06:32 on pourrait croire que les relations ne sont pas toujours très vraies.
03:06:36 Ce qui est assez frappant avec Jane Birkin,
03:06:39 avec tout le clan Birkin, Gainsbourg, toute l'histoire qu'il y a eu derrière,
03:06:43 même le fait qu'effectivement Catherine Deneuve reste aussi longtemps
03:06:46 parce qu'elle a été très proche,
03:06:49 elle a eu une communauté amicale, artistique vraiment très importante.
03:06:52 Et effectivement je pense que même pour eux,
03:06:55 on sentait une émotion de la perte de quelqu'un de proche.
03:06:59 Et ça je trouve que c'est assez frappant.
03:07:02 On le voyait, le rapport aux deux filles, Charlotte et Lou,
03:07:05 qui ont salué tout le monde sur le parvis,
03:07:08 qui ont eu un mot pour tout le monde.
03:07:11 C'est assez rare de voir ça, et ça prouve aussi cette espèce de lien familial
03:07:15 qui s'est créé avec cette famille et avec cette femme en particulier.
03:07:18 - Un esprit de famille.
03:07:21 Nicolas Kouadou, c'est quelque chose que vous avez aussi remarqué du côté du public ?
03:07:24 - Oui absolument.
03:07:27 Il suffit de discuter avec n'importe qui pour qu'on voit
03:07:31 que les gens ne sont pas là par hasard.
03:07:34 Tout le monde retient quelque chose en particulier de Jane Birkin.
03:07:37 Pour certains, ce sont les chansons qu'ils ont d'ailleurs fredonnées
03:07:40 au début de cette cérémonie, devant cet écran géant.
03:07:43 Pour d'autres, ce sont ses engagements politiques.
03:07:47 Tout le monde avait quelque chose à dire sur Jane Birkin.
03:07:50 On va retrouver...
03:07:53 Bonjour. On a été coupé.
03:07:56 Quelle Jane Birkin allez-vous retenir ?
03:07:59 - Elle était très bien, très gentille, très généreuse.
03:08:03 Elle aidait beaucoup de personnes.
03:08:06 Je l'aimais beaucoup en tant que chanteuse, artiste.
03:08:09 - Comment vous expliquez une telle popularité
03:08:12 tout au long de sa carrière et donc autant de monde aujourd'hui ?
03:08:16 - Parce qu'elle était bien apprise, bien aimée.
03:08:19 Tout le monde l'adorait.
03:08:22 - C'est difficile, un petit mot, parce que j'ai trop de mots
03:08:25 dans la tête, trop d'émotions qui s'entrecroisent,
03:08:28 s'entrechoquent. Je voulais simplement dire
03:08:31 que c'était une très grande artiste et c'était une femme
03:08:35 merveilleusement belle, bien sûr, mais surtout
03:08:38 quelqu'un qui, humainement, était un être
03:08:41 absolument exceptionnel.
03:08:44 La dernière fois que je l'avais vue,
03:08:47 c'était aux obsèques de Patrice Chirot.
03:08:51 On était sous la pluie. Quelques-uns accompagnaient
03:08:54 Patrice à sa dernière demeure.
03:08:57 On a parlé ensemble de "La Reine Margot",
03:09:00 de ses films qu'elle aimait tant aussi.
03:09:03 Et moi, je lui ai dit à quel point je l'aimais
03:09:07 et à quel point j'étais attaché à cette icône
03:09:10 et à cette femme.
03:09:13 À cette icône, voilà, qu'elle est pour moi
03:09:16 et qu'elle restera.
03:09:19 - "Valais, c'est un grand vide", c'était une icône pour la France.
03:09:23 - Oui, mais les chansons vont rester,
03:09:26 l'oeuvre reste, c'est toujours la même chose.
03:09:29 Les grands, ils restent de toute façon présents
03:09:32 et la signature est "Forever".
03:09:35 - Et il y avait le côté britannique-français,
03:09:39 ces deux cultures.
03:09:42 - Oui, j'ai trouvé bien organisé en plus
03:09:45 le côté binaire entre l'anglais et les prières en français.
03:09:48 Et j'ai trouvé l'office remarquable,
03:09:51 super bien organisé
03:09:55 et très émouvant.
03:09:58 J'ai pu serrer dans mes bras
03:10:01 des gens que j'avais revus depuis longtemps.
03:10:04 C'était aussi un moment
03:10:07 de retrouvaille émotionnelle très forte.
03:10:11 - Avec ces deux filles qui portent le cercueil,
03:10:14 ces moments très forts.
03:10:17 - Avec Lou Doillon, avec Charlotte.
03:10:20 C'était ce moment quand ils sont rentrés.
03:10:23 C'est tellement beau.
03:10:27 - Merci beaucoup.
03:10:30 - Merci à vous.
03:10:33 - Jean-Hugues Anglade, le comédien,
03:10:36 en direct sur BFM TV.
03:10:40 Une dernière réaction
03:10:43 sur ces obsèques.
03:10:46 Ils étaient à l'image de Jane Birkin.
03:10:49 C'était très émouvant, très touchant.
03:10:52 On a eu beaucoup de discours.
03:10:55 On a eu Charlotte Gainsbourg, Lou Doillon,
03:10:59 son dernier compagnon Olivier Rolin qui s'est exprimé.
03:11:02 Mais en même temps, on a eu le droit à plein d'anecdotes.
03:11:05 On a eu le sourire.
03:11:08 C'était vraiment des obsèques qui ont été bien organisés par la famille.
03:11:11 À l'image de Jane Birkin, avec toujours cette proximité,
03:11:15 cette touche d'humour, même dans la douleur,
03:11:18 dans la disparition, dans la perte.
03:11:21 Ça a été très bien perçu au cours de cette cérémonie.
03:11:24 On a vu les réactions du public.
03:11:27 C'était un moment très beau, très émouvant.
03:11:31 - Jean-Pierre Pascalignan, l'image de Jane, ses obsèques ?
03:11:34 - Oui, évidemment.
03:11:37 La chose maintenant, c'est l'après.
03:11:40 C'est vrai que Jane a eu mille vies.
03:11:43 Elle a eu quatre compagnons connus.
03:11:47 Aujourd'hui, même si on a mille vies, on n'a qu'une mort.
03:11:50 Elle part au père Lachaise.
03:11:53 Elle ne va pas être à côté de Serge Gainsbourg,
03:11:56 mais ça aurait été étonnant.
03:11:59 Elle sera peut-être plus tard à côté d'Olivier Rolin.
03:12:03 C'est vrai qu'on peut se poser la question
03:12:06 de la mort de Serge Gainsbourg.
03:12:09 Là, c'est fini. Elle va reposer au père Lachaise.
03:12:12 Avec qui ? A côté de qui ?
03:12:15 Je ne sais pas si quelqu'un le sait.
03:12:19 On avait reçu un communiqué de presse
03:12:22 qui nous expliquait comment elle avait trouvé la mort.
03:12:25 C'était un peu ambigu les termes du communiqué.
03:12:28 Après, on a eu un communiqué qui nous a parlé de la cérémonie
03:12:31 qui allait être privée, réservée à la famille, aux intimes.
03:12:35 C'est une manière de meurtre.
03:12:38 - Est-ce que c'est une manière de préserver encore
03:12:41 un peu d'intimité ?
03:12:44 - C'est aussi une famille qui a toujours su préserver
03:12:47 l'intimité, parce qu'elle a ce côté très médiatisé
03:12:51 mais qui est aussi très contrôlé.
03:12:54 Quand cette famille veut être dans l'intimité,
03:12:57 elle a aussi les moyens de l'être. C'est aussi un jeu avec les médias.
03:13:00 - Merci beaucoup, Pierre Mikheilov, Jean-Pierre Pasqualini,
03:13:04 pour les obsèques de Jane Birkin à l'église Saint-Roch.
03:13:07 Plusieurs hommages ont été rendus tout au long de cette cérémonie religieuse.
03:13:10 Nous allons vous faire revivre une partie de celui de l'une de ses filles,
03:13:13 Lou Doyon, qui a égréné les anecdotes sur sa mère.
03:13:16 On vous fait revivre ce moment.
03:13:19 - Il y a toi, aux côtés de ton père,
03:13:23 fier quand il retourne sur l'école bretonne si familière pendant la guerre.
03:13:26 Toi qui nous racontes Job et sa torche,
03:13:29 le bon rouge des cigarettes des soldats allemands,
03:13:32 et moi avec le lapin, le bulldog,
03:13:35 à l'avant de la camionnette du dépanneur qui rigole,
03:13:39 que tu aies pu penser que la méharie sans fenêtre
03:13:42 tiendrait la verse sur l'autoroute en plein hiver.
03:13:45 Il y a toi qui me demandes de te rejoindre sur la péniche
03:13:48 avec 100 paires de ballerines pour les enfants que vous avez rafatriés avec Ariadne Schi.
03:13:51 Il y a toi qui comptes les fourmis qui carablent le long de la jambe
03:13:55 sur la plage avec Jacques Perrin avant de suivre les "bad people".
03:13:58 Il y a toi qui me fous la trouille en partant un sarayépeau
03:14:01 parce que tu dis que j'aurai honte plus tard, que ma mère ait rien fait.
03:14:04 Il y a toi qui nous laisse Romain et moi courir
03:14:07 à moitié à poil dans le bois de Boulogne déguisés en Indiens
03:14:11 à l'affût des pervers disant que ça leur foutra la trouille
03:14:14 et que ça leur apprendra la leçon.
03:14:17 Il y a toi qui nous traîne le dimanche avec les poupoules
03:14:20 que tu veux qu'on distribue à Jolicoeur, qui en veut pas,
03:14:23 qui préférerait son coup de jaja.
03:14:27 Il y a toi qui monte sur la moto Péidegal,
03:14:30 qui décolle le frein et qui décrase entre le mur la jambe cassée,
03:14:33 te tordant de douleur et de rire dans les bras de ton frère.
03:14:36 Il y a le diamant que tu as balancé par inadvertance
03:14:39 dans une boîte de Lexo dans la poubelle de ta chambre et de la tour
03:14:43 et qu'on retrouve des années plus tard en Bretagne
03:14:46 car t'avais oublié de vider les poubelles, mise tel qu'elle au déménagement.
03:14:49 Maman, merci pour toutes ces aventures.
03:14:52 Merci de pas avoir été ordinaire, raisonnable ou docile.
03:14:55 Ce monde de demain,
03:14:59 bien paisible et raisonné,
03:15:02 ça m'emmerde déjà.
03:15:06 L'hommage de Lou à sa mère, un moment que vous avez vécu en direct
03:15:09 il y a quelques instants sur BFM TV.
03:15:12 Le dernier au revoir, les derniers adieux à Jane Birkin.
03:15:15 Nous reviendrons très naturellement sur cet événement

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