La mesure avait été reportée à plusieurs reprises en raison de l'inflation. Mais désormais l'impression du ticket de caisse et du reçu de carte bleu ne seront plus systématiques à partir de ce mardi 1er août.
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00:00 L'économie Stéphane, cette fois-ci, c'est la bonne. Le ticket de caisse va officiellement disparaître à partir du 1er août, mardi prochain.
00:06 Oui, pas de délai supplémentaire. Le gouvernement l'a confirmé. La disparition du ticket de caisse, je vous rappelle, était programmée pour le début de l'année,
00:12 ensuite pour le 1er avril. Et à chaque fois, le gouvernement avait annoncé une prolongation à cause de l'inflation. Au début de l'année, on avait dépassé les 15 % d'inflation
00:20 sur les produits alimentaires. Et c'était difficile dans ces conditions de supprimer le ticket de caisse parce que ça permet évidemment de contrôler assez facilement
00:26 ce qu'on a dépensé dans les magasins. Donc à partir du 1er août, le ticket de caisse et les reçus de carte bleue ne seront plus systématiquement imprimés
00:32 par les commerçants, mais on devra quand même vous le fournir si vous en faites la demande. Et on continuera aussi de vous remettre un ticket si vous achetez
00:39 ce qu'on appelle un bien durable, c'est-à-dire un appareil électroménager, un équipement informatique, en gros tout ce qui est sous garantie.
00:45 L'objectif, c'est quoi ? C'est d'économiser du papier ?
00:47 Du papier et des polluants. 30 milliards de tickets de caisse et de reçus de carte bleue sont imprimés tous les ans en France. Et dans 90 % des cas,
00:55 ces tickets contiennent du bisphénol A. Vous savez, c'est un perturbateur endocrinien. Il est soupçonné de perturber la reproduction et même de provoquer
01:05 l'apparition de certaines tumeurs. Et comme souvent, ces tickets finissent à la poubelle ou par terre dans la rue, il y a une partie du bisphénol qui termine
01:11 dans l'eau. Donc c'est pour ça que c'était important de les supprimer.
01:13 À la place, il y a quoi ? Les tickets dématérialisés, ça existe déjà d'ailleurs ?
01:16 Oui, ça existe déjà. Ça permet effectivement d'économiser du papier. Après, on peut quand même s'interroger sur certains problèmes que ça va poser.
01:23 D'abord en termes de données personnelles, puisque pour vous envoyer un ticket de caisse, que ce soit par mail ou par SMS, le commerçant va devoir récupérer
01:30 votre numéro de téléphone, votre adresse mail. Le risque, c'est de vous retrouver dans des bases de données et donc de recevoir des publicités, des spams
01:36 non sollicitées. La CNIL, la Commission Nationale Informatique et Liberté, a déjà alerté les commerçants sur les bonnes pratiques à respecter en matière
01:44 de protection des données personnelles. Les associations de consommateurs, elles, sont prudentes. Elles redoutent qu'il y ait des dérapages.
01:50 Et puis, on n'est pas sûr aussi que le mail, ça soit forcément la solution la plus écologique, puisque lorsqu'on envoie un mail, ça émet également
01:56 beaucoup, beaucoup de CO2.
01:58 Et ça va également poser quelques problèmes pratiques.
02:00 Oui. Alors, quelques problèmes pratiques, par exemple, si vous sortez d'un magasin, que le vigile vous arrête et vous demande si vous avez réellement
02:06 payé le produit. Ce sera difficile de prouver que vous l'avez acheté dans le magasin si vous n'avez pas le ticket de caisse sur vous.
02:13 Ce sera également plus difficile pour un consommateur de vérifier qu'il n'y a pas un écart de prix entre ce qui est affiché en rayon et ce que vous avez
02:19 payé à la caisse. Ce n'est pas un détail. La DGCCRF estime qu'il y a 8 % d'erreurs lorsque vous passez en caisse. Dans 8 % des cas, vous ne payez pas
02:27 le prix qui est affiché en rayon. Et puis, s'il y a un problème avec un produit alimentaire et que vous devez le rapporter au magasin, qu'est-ce que vous faites ?
02:33 Si vous n'avez pas de ticket de caisse, vous n'allez pas pouvoir prouver que vous l'avez effectivement acheté dans ce magasin. Alors, les commerçants nous disent
02:39 qu'ils vont faire preuve de souplesse, mais ça va être une difficulté supplémentaire.
02:42 - Merci Stéphane.