REMPARTS FESTIVAL à TRETS - Les talents de l'humour 28juill2023

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Fun
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00:00 Vous ne pouvez pas toujours dire la vérité aux gens, parce que comme dit le proverbe,
00:06 qui dit la vérité se fait menotter.
00:08 J'ai fait ce qu'on appelle un don de sperme.
00:15 Alors le don de sperme, je sais ça fait toujours un petit effet quand je le dis, le don de
00:22 sperme, la salle dans laquelle tu fais ça, ça s'appelle une salle de prélèvement
00:26 qui appartient à une banque de sperme.
00:27 Donc en fait c'est moi qui gère la liquidité de la banque.
00:31 Et puis finalement c'est dans cette salle que j'ai fait le plus gros prélèvement de
00:34 ma vie, parce que tu donnes ton sperme, il te le garde et tu payes.
00:38 C'est lui qui a inventé le prélèvement à la source.
00:41 Si je ne t'avais pas envoyé dans les cheveux de ta maman.
00:48 C'est exactement le genre de blague que je viens de faire, d'accord ? J'envoie du socage
00:56 et tout.
00:57 Vous vous êtes dit, il monte sur scène, il a une guitare, il doit animer des anniversaires.
01:00 Non, c'est jamais une bonne idée de me proposer ça, d'accord ? La dernière fois que je l'ai
01:04 fait, ça a donné ça.
01:06 Matteo, ta maman m'a demandé de chanter à ton anniversaire.
01:10 Et j'ai dit oui parce que j'aime l'argent et que je voulais manger du dessert.
01:15 Mais ton gâteau il est dégueulasse, j'ai tout donné à ta grand-mère.
01:20 Je savais pas qu'elle était diabétique, elle vient de tomber par terre.
01:25 Mais t'as eu une meilleure surprise, Matteo.
01:32 Je continue, tant que ça brûle, je sais pas.
01:37 J'ai beaucoup d'amis garçons et je les accompagne souvent en boîte de nuit.
01:43 Voilà, donc je suis experte de chasse en meute.
01:45 Je vous raconte mes soirées avec eux, c'est un documentaire national géographique.
01:50 Les mecs c'est des loups.
01:51 Ça se place en hauteur comme ça, ça guette les poids, ça part à pas calfeuté sur la
01:57 piste, ça ça breuve quand même, hein ? 20 carrés de boule, et ça repart.
02:01 Et ça tente des techniques de chasse d'un autre monde.
02:04 Genre le coup d'épaule, voilà, si ça n'aboutit pas sur le high contact désiré, pas de problème.
02:09 Le loup n'abandonne jamais.
02:10 Il repart à la charge et il tente une technique d'attrapage par l'épaule, rapprochage d'oreille.
02:16 Ah t'es tarpée charmante ce soir, t'es la plus belle.
02:20 Y'en a qui ont compris que c'était des techniques un petit peu... voilà, éclatées, un petit peu nulles.
02:26 Et du coup ils ont une nouvelle ce soir, je vous la donne, ils m'envoient moi.
02:29 Je suis un garant, un alibi, y'a pas de soucis.
02:32 Et moi je suis sympa, j'y vais, la dernière fois je vais voir la fille.
02:35 Et ce qu'ils aiment bien faire mes amis avant c'est, ils me brivent, voilà.
02:39 Ouais tu lui dis, je suis gentille, je suis beau, intelligente.
02:43 Écoute mon ref, ta seule qualité c'est un BSR.
02:45 Laisse-moi faire.
02:47 Et du coup je vais voir la fille, je lui dis ouais mon pote là-bas, il veut ton Insta, Instagram, copain d'avant, Facebook.
02:55 Ils répondent plus comme avant, tu vois, des fois je suis en train de parler.
02:59 Non mais c'est vrai qu'on a visité un appartement, il était incroyable, traversant, belle luminosité.
03:03 Pouf, le contre.
03:04 Bah mois de juin, mois de juin, y'a plus que 16 ans.
03:10 Le problème c'est que je fais beaucoup trop d'excès les amis, j'ai beaucoup d'addictions,
03:14 pas illégales, par applaudissement y'a des gens qui sont accros au sucre.
03:18 On est un peu dans la même équipe.
03:23 Après faut savoir que le sucre c'est vraiment une drogue illégale, c'est une chose les plus addictives au monde.
03:29 Au-dessus y'a l'alcool et la chenille qui redémarre.
03:33 Et l'avancement je me disais, vous imaginez le sucre devient une vraie drogue, quelque chose d'illégal.
03:38 Ça changerait un peu, dans les cités y'aurait des trucs du genre...
03:41 Frérot ? Oh frérot ? Oh frérot ?
03:47 T'aurais pas deux carottes chocolat si vous roulez un pitch ?
03:51 Vas-y range, range, range, allez condé.
03:53 Bonjour messieurs, j'adore Maury National, merci de nous présenter toutes les substances illicites,
03:57 y compris bomo qui pique et Ricola Goumantol.
04:00 Bernard ? Ouais Bernard, d'accord pour Michel.
04:04 - Broco, tu vas gros ? Ça va ? Ouais ? Ça va ?
04:06 Ah c'est moi qui vais chez le barbecue ? Ouais, c'est vrai, je t'appelle pas pour ça.
04:09 Je suis en présence de deux junkies là.
04:11 Bah ils ont consommé, oui.
04:13 Ah bah ils ont les yeux rouges et ça sent leur église, je peux te dire qu'ils ont consommé, oui.
04:16 Qu'est-ce qu'on fait ? On les embarque ?
04:18 Attends, y'a Bernard qui me dit un truc.
04:20 Hein ? Hein ? Hein ?
04:24 Apparemment on aurait mis la main sur le gars que des lames il pique.
04:27 Qu'est-ce qu'on fait ? On les embarque ?
04:29 Écoutez-moi messieurs, je veux rien attendre.
04:31 Bernard, tu me les embarques, la moitié du matos tu le ramènes au commissariat,
04:35 le reste tu gardes, on l'utilisera demain chez le barbecue.
04:37 Ouais, qu'est-ce qu'il va passer ? Vous venez au barbecue avec moi ou pas ?
04:40 Parce qu'en fait c'est un combat de tous les jours, mais face à soi-même.
04:43 Et moi je me bats contre le moi qui a faim, tu vois.
04:46 Et le moi qui a faim, bah il est fou, complètement fou.
04:49 Quand on est au resto, tu vois, moi et moi-même, moi ça va, pas de canard, je prends des légumes, c'est facile.
04:54 Et lui il est là, "Prends du bœuf ! Prends du bœuf !"
04:57 Non.
04:58 "Mais il est déjà mort, autant en profiter !"
05:00 Et ça c'est juste une phrase de psychopathe en fait.
05:03 Non, techniquement c'est vrai, mais ça reste une phrase de psychopathe.
05:06 Et après moi je pense, notre rapport à la nourriture, notre rapport à la viande, ça vient beaucoup de là où on vient.
05:12 Notre famille, nos parents, nos grands-parents.
05:14 Ça c'est pour dire que c'est pas vraiment à ma faute,
05:17 ni à moi ni à l'autre là, les milles louées du bœuf.
05:20 Parce qu'en fait dans ma famille, il y en a un tout petit village qui s'appelle Saint-Sory,
05:24 ils ont fait un fond du Cantal.
05:25 À la base le Cantal c'était juste le nom d'un fromage, ils étaient pas obligés d'en faire un département.
05:30 Et Saint-Sory c'est le genre de village, tu vois, c'est...
05:34 Bah les végétariens ils finissent brûlés sur une croix.
05:36 Et c'est tout petit, c'est vraiment tout petit, c'est plus petit que Tretz.
05:39 Y a pas de château à Saint-Sory, y a pas d'école non plus, c'est trop petit.
05:42 Par contre y a un bar, je vous rassure, on est pas des bêtes quand même.
05:46 Et d'ailleurs le bar c'est fou, il s'appelle Chez Georgette, et il fait tout.
05:50 Et en même temps y a que ça.
05:51 Donc il fait bar, hôtel, restaurant, démonte-peneu, il fait tout ce que tu veux.
05:57 Il fait des marches administratives aussi.
05:59 Permis de chasse, pêche et tradition.
06:01 Comme ça, on est bien.
06:03 Et non il fait pas école.
06:04 Bah non, enfin il fait l'école de la vie.
06:06 Tout ce qu'il fait comme école.
06:07 Et moi quand j'étais petit, à Saint-Sory, mon grand-père il avait des lapins.
06:13 Et quand j'avais 6 ans à peu près, il me dit "Nico, tu choisis un lapin, tu vas t'en occuper".
06:18 Et moi comme j'ai 6 ans, je suis bourré d'imagination.
06:20 Je crois que c'est pour ça que je l'appelle lapin.
06:22 Et vraiment faut savoir que pour moi, le lapin, je le fais grandir évidemment pour le relâcher dans la forêt.
06:28 Pour mon grand-père c'est plus pour le relâcher sur une tartine de pain de campagne, quoi.
06:31 C'est pas le même plan.
06:33 Pas du tout le même plan.
06:35 Et un jour, mon grand-père il vient me voir.
06:37 Il arrive, il fait "Nico, viens voir, on veut enlever le pyjama du lapin".
06:41 (Rires)
06:43 Moi j'étais pas au courant.
06:44 Bon à la base, pyjama, lapin, je me dis "ça va, tu vois, c'est pas grave".
06:47 Et il me donne en plus, tu vois, il dissèque de l'enthousiasme.
06:49 Il me dit ça comme si il me disait "Nico, viens voir, on va aller voir un feu d'artifice".
06:52 Et moi j'aime bien les feux d'artifice.
06:54 Donc je les suis, j'arrive dans le garage, t'as le lapin, il est pendu par les pieds.
06:59 Y'a une lumière qui clignote.
07:01 Ça c'est pas un feu d'artifice.
07:03 Ça c'est une scène d'interrogatoire.
07:05 Et ça se voit que le lapin il a pas dit où est-ce qu'il a foutu la coque.
07:08 (Rires)
07:09 Non mais tout est bizarre, tout est super bizarre.
07:11 Dans le fond, t'as ma grand-mère, elle est assise sur une chaise en plastique,
07:14 avec un couteau et un regard.
07:16 Pas le regard mamie gâteau.
07:18 Plus le regard mamie fabulace du Mexique, tu vois.
07:20 (Rires)
07:21 - Mamie traillette.
07:22 (Rires)
07:24 - Si tu veux, mamie traillette.
07:25 - Mamie traillette.
07:26 - Et si tu veux, mon grand-père il arrive et schlack !
07:33 Lui en trois secondes il a enlevé la peau du lapin.
07:36 C'est un tour de magie.
07:37 Un lapin, un cauchemar.
07:39 Moi c'est un traumatisme.
07:41 Moi j'ai grandi d'un coup.
07:43 Moi je me suis dit...
07:45 Oh une Zara, une Citroën Zara Picasso, c'est hyper pratique.
07:48 Des moines jeunes.
07:49 (Cris)
07:50 Des jeunes de traite quoi.
07:52 (Cris)
07:53 Ouais, ouais.
07:54 - T'as quoi ?
07:56 - Tu me tousses dans l'oreille, pas ?
07:57 Qu'est-ce que t'as ?
07:58 Un chat dans la gorge ?
08:00 Mais toi une souris dans le cul, ça le fera descendre.
08:02 (Rires)
08:04 Ouais, ouais.
08:05 Allez, je te laisse, je te laisse.
08:07 C'est mon père, je le supporte plus.
08:09 Je peux plus le supporter.
08:10 Il est hypochondriaque.
08:12 Mais hypochondriaque de haut niveau.
08:14 C'est la ligue des champions de l'hypochondrie que j'ai à la maison.
08:17 (Rires)
08:18 Je le supporte plus, je te le jure.
08:20 Ma maison, ma maison c'est la pharmacie du village.
08:23 Tu peux avoir un rhum, une entorse, un bras cassé, une chambre dans moins.
08:27 On a tout ce qu'il te faut.
08:29 Il a même l'antidote contre le venin de la morsure d'un cobra royal de Malaisie.
08:35 (Rires)
08:37 Comme si ce soir venant à Tretz, on croisait beaucoup de cobras royaux de Malaisie.
08:42 (Rires)
08:43 Ah non, je le supporte.
08:44 Et le pire c'est quand il est avec son pote Michou.
08:47 Vous le connaissez Michou ?
08:49 Vous le connaissez Michou ?
08:50 A Tretz vous le connaissez pas, c'est vrai ?
08:52 A Tretz tu le connais pas, tu le connais plus, c'est pas possible.
08:55 Alors je vais vous expliquer.
08:56 C'est le meilleur ami de mon père, il est hypochondriaque aussi.
08:59 Il est mou, mais il est tellement mou que quand il marche,
09:02 on dirait qu'il demande la permission à ses jambes d'avancer.
09:05 (Rires)
09:06 Puis il a une oeil qui lui bonjour à l'autre.
09:09 Avant il lui disait merde.
09:11 Depuis qu'il s'est fait opérer, il est un peu plus poli, tu vois.
09:15 Quand il vient à la maison, mon père il lui envoie pas une invitation,
09:18 il lui envoie une ordonnance.
09:20 C'est pas pastis, c'est olives, c'est sirop et gélules.
09:24 Avec des smecta, toujours.
09:26 C'est au cas où ils se font chier.
09:28 (Rires)
09:30 Non mais les conversations, tu les écoutes,
09:32 t'as envie de te prendre à une croix verte de pharmacie, je te jure.
09:35 Je vais vous le faire, mon père il voit Michou.
09:37 Oh Michou, ça va ?
09:39 L'autre il est comme ça.
09:41 Non, non, pas drôle.
09:45 Mais qu'est-ce qui t'arrive ?
09:47 J'ai une crise d'amygdale et mon roi d'air aigu.
09:52 Oh putain, Michou.
09:54 Mais c'est grave ça. Il t'a dit que c'était grave au moins.
09:58 Ben non, il m'a dit que c'était aigu.
10:02 Je les supporte plus.
10:04 Je les supporte plus, je te jure.
10:07 L'année dernière, il nous a emmenés en vacances à Paris, mon père.
10:10 Avec ma mère, on est partis tous les trois.
10:12 Je vais pas en se voir.
10:13 Mais la tour Eiffel, le Louvre, le Moulin Rouge.
10:16 Parce que j'adore la danse.
10:18 Vous aimez la danse, la traître aussi.
10:21 Eh, pourri que t'as.
10:23 Comment vous vous appelez ?
10:25 - Goeg Boar.
10:26 - Goeg Boar, il n'a pas changé. Vous faites toujours le même.
10:28 Ça reviendra à la mode, je te l'ai dit.
10:30 Non, je pensais qu'on allait profiter à Paris.
10:32 Vous savez où il nous a emmenés trois jours ?
10:34 Au musée des sciences médicales.
10:37 Au musée des sciences médicales.
10:39 Il n'y a pas eu beaucoup de réponses par là-bas.
10:41 Le public, potentiellement de droite.
10:43 Mais j'ai rien contre les gens de droite.
10:45 J'ai un ami qui fait du tennis.
10:47 Et comme beaucoup de Marocains, j'ai un passeport marocain.
10:51 Je sais pas pourquoi on appelle ça passeport.
10:53 Parce que tu passes aucun port avec.
10:54 Tu restes en Afrique.
10:55 Tu peux visiter que des pays de type Libye, Soudan ou l'Enfer.
10:59 Le plus connu sous le nom d'Algérie.
11:01 Ça s'est fait.
11:03 Et je suis arrivé en France en 2011.
11:06 À l'aéroport de Lyon.
11:08 Et pour rejoindre la ville, j'ai pris le Rhone Express.
11:10 C'était une avette.
11:11 Et franchement, c'était rapide.
11:12 Je n'ai jamais été aussi rapidement à découvert de ma ville.
11:15 C'était un peu la galère.
11:16 Et comme tout étranger, le premier lieu que j'ai visité en arrivant en France,
11:19 c'est la préfecture.
11:21 Pour faire ma carte de séjour.
11:23 Et c'était un peu la galère pour rentrer,
11:24 parce qu'il y avait une très longue queue
11:26 composée de gens qui ont certainement une très longue queue.
11:30 En plus, c'est moins d'actualité de nos jours,
11:32 parce qu'il y a les Ukrainiens dans la queue avec nous.
11:34 Ils font baisser la statistique.
11:36 Et j'ai remarqué un truc dans la préfecture.
11:39 C'est que les Saint-Papy, tu les vois direct.
11:41 En fait, c'est les gens qui ont dans leurs mains le plus de papier.
11:44 Tout simplement.
11:45 J'ai l'œil.
11:46 C'est-à-dire que j'ai l'œil.
11:47 Mais j'aime bien l'ambiance à la préfecture.
11:50 Ça me rappelle un peu l'ambiance dans le magasin Lidl.
11:52 Par applaudissement, qui fait ses cours chez Lidl ?
11:54 Ok, on est ensemble.
11:58 J'ai posé la même question à Marseille.
12:00 Il y avait une stand-negotiation.
12:01 C'est pas grave.
12:03 On parlera après.
12:05 Tu veux monter sur scène ?
12:06 On fait Eric et Ramzy.
12:07 Moi, je suis Ramzy.
12:08 Comme Dan, bien sûr.
12:10 Et moi, je fais mes cours chez Lidl.
12:11 Mon moment préféré là-bas, c'est quand je passe en caisse.
12:14 Parce que j'aime bien voir ce que les gens achètent.
12:16 Et le gars qui me surprend le plus, c'est le mec qui achète que des canettes de bière.
12:19 La marque de la bière, elle est inconnue.
12:22 Le nom est imprononçable.
12:23 Il n'y a que des consonnes.
12:24 Le logo, c'est un animal sorti de Jumanji.
12:27 Il a la tête d'un lion, le corps d'un ours, des ailes de chauve-souris.
12:29 Mais tu sais que la bière est forte.
12:31 Parce que le mec, il ne l'a pas encore acheté.
12:32 Qu'il est déjà bourré.
12:33 Mais le plus fascinant, c'est la caissière.
12:35 Elle passe les douze canettes de bière et lui dit
12:37 "Ça vous fera un euro s'il vous plaît ?"
12:39 Pas cher.
12:40 Lui, il lui répond, il lui dit
12:41 "Euuuuuh"
12:43 Voilà, c'est ma meilleure imitation de courir.
12:44 C'est un physicien qui est à l'origine de la théorie des cordes.
12:47 Écoutez, chacun sa passion.
12:51 Moi, j'ai choisi l'apéro.
12:52 Lui, il a choisi de s'occuper de la terre.
12:54 Écoutez, chacun c'est cool.
12:55 Et comme je vous l'ai dit, je viens de Marseille.
12:59 Du coup, c'est compliqué.
13:01 J'ai opté pour un tout autre choix.
13:03 J'ai opté pour la surconsommation.
13:05 La surconsommation d'hommes, j'entends.
13:09 Et un jour, j'ai dû enregistrer un Osset Tinder dans mon téléphone.
13:15 J'ai dû trouver une solution.
13:18 J'ai trouvé LA solution.
13:20 Je gère mes relations amoureuses grâce à l'outil Excel.
13:23 Alors je ne sais pas si, par appétissement, tout le monde connaît Excel.
13:27 [Applaudissements]
13:31 Le principe est simple pour gérer ses relations amoureuses grâce à l'outil Excel.
13:35 Déjà, il vous faut deux tableaux.
13:37 Le premier tableau Excel, c'est pour les ex.
13:40 C'est important de comprendre pourquoi la relation n'a pas marché.
13:43 C'est du SAV.
13:45 Service après verge.
13:48 Les garçons, ils sont rangés dans trois colonnes.
13:51 La première colonne est "On revient !"
13:54 Tu verras, j'ai changé.
13:57 La deuxième colonne, c'est "Si tu t'excuses, je te reprends."
14:00 Et la dernière colonne, "Tu es mort à mes yeux."
14:03 Ils sont tous, sans exception, morts à mes yeux.
14:06 D'ailleurs, moi j'ai une question pour les personnes qui sont là ce soir.
14:10 Est-ce que par applaudissement, il y en a qui sont encore amis avec leurs ex ?
14:13 [Rires]
14:14 Mais non, je déconne, je déconne.
14:16 Pourquoi je te parle de ça ? Je ne suis pas complètement con.
14:18 C'est parce que pour moi, ça me fait penser à Netflix, tu vois.
14:21 Et pour moi, Netflix, c'est cet astéroïde qui a exterminé tous les dinosaures
14:25 de la télévision française.
14:27 Il y a même un mec qui a dit "Netflix a tué la télévision."
14:31 Ouais, ok, pourquoi pas ?
14:33 Moi je veux bien, mais entre Hamouna, les Marseillais et toute la télé-réalité,
14:37 je n'appelle pas ça un meurtre, moi.
14:39 Je l'appelle un suicide.
14:40 Parce que qu'on se le dise, messieurs, dames, qu'on se le dise,
14:44 Netflix est un phénomène de société.
14:46 On ne dit plus ce qu'il y a à la télé ce soir, mais qu'est-ce qu'il y a sur...
14:49 [Télévision]
14:50 Voilà, tu vois, toi aussi, tu le sais.
14:51 D'ailleurs, par applaudissement, qu'il y a Netflix dans la salle ?
14:54 [Applaudissements]
14:56 Bande de collabos.
14:57 Et dans la salle, qui paye Netflix ?
15:00 Bande de gilets jaunes.
15:02 Ça, ça m'énerve parce que tu vois, moi je paye Netflix, tu vois.
15:05 Moi je paye Netflix quand tu ouvres ton compte, tu as droit à 5 écrans.
15:08 Moi le mien, c'est le jeu "Qui est-ce ?"
15:10 J'ai 200 têtes qui s'affichent.
15:13 Je fais comment pour les éliminer ?
15:15 Eh bien je change de mot de passe tous les jours.
15:17 Je suis un bâtard.
15:18 Ça c'est comme la Wi-Fi, tu sais, la Wi-Fi.
15:21 Quand je veux que les gamins, ils mettent la table,
15:23 ils fassent leur devoir ou ils me servent un écart.
15:26 Je coupe la Wi-Fi, c'est radical.
15:28 C'est tellement radical que l'autre jour, j'ai mon fils, il est sans, il fait
15:32 "Oh, c'est qui le bâtard qui a coupé la Wi-Fi ?"
15:34 C'est moi !
15:38 Ça fait une minute de ma tête.
15:40 J'ai pris la box, j'ai collé dans le front, j'ai dit
15:42 "Tiens, tu n'as plus besoin de la Wi-Fi, tu as un Bluetooth, non ?"
15:44 Non mais oh, c'est qui qui commande, sans déconner ?
15:47 Non mais c'est vrai que je dois t'avouer un truc quand même,
15:50 je me moque, mais Netflix, c'est une vraie passion pour moi, messieurs-dames.
15:53 Netflix, c'est vraiment une passion de ouf, tu vois, je me répète tellement.
15:57 C'est tellement une passion, que la sonnerie de mon réveil,
16:00 tu ne devineras jamais ce que c'est.
16:02 "Toudou" ! Voilà.
16:04 Je ne suis pas le seul, apparemment.
16:06 Tu peux lui mettre du parfum ?
16:07 Il faut vraiment que je me recite, hein.
16:08 J'étais là, comme ça.
16:09 Mais ça se met où, en fait ?
16:12 En plus, dans ma famille, ils font un déni parce qu'à Noël,
16:15 ils continuent à m'offrir des écharpes.
16:17 Pourquoi faire ?
16:20 Alors, je ne me suis pas présenté, je m'appelle Michael Kondo.
16:22 Mon nom de famille, c'est Kondo.
16:24 Vous vous doutez bien qu'en grandissant à Marseille,
16:27 j'ai eu pas mal de blagues sur mon nom de famille.
16:29 La plus évidente étant, bien sûr, "le condo de ta mère".
16:32 Très vite déclinée en "le condo de tes morts".
16:36 Mais moi, ce qui me faisait le plus rire,
16:38 c'est quand on me disait "Kondo, le condom", en un seul mot.
16:41 Alors, si vous avez compris cette blague, c'est que vous parlez anglais.
16:44 Si vous n'avez pas compris cette blague,
16:46 je vous conseille de vous faire dépister dès demain matin.
16:49 Alors, moi, je viens d'une famille mixte.
16:51 Ma mère est juive de Tunisie.
16:53 Mon père est italien catholique.
16:55 Sauf que moi, malheureusement,
16:56 j'ai pas pris le meilleur de chaque côté.
16:58 Du côté juif, du côté de ma mère,
17:00 j'aurais pu prendre le sens des affaires.
17:02 J'ai eu que le nez crochu.
17:04 Et du côté italien,
17:06 j'aurais pu avoir la queue de cheval de Robocirigi,
17:08 mais j'ai eu que le ventre du pizzaiolo.
17:11 Alors, c'est rigolo parce que dans ma famille juive,
17:14 ils ont pas choisi la bonne voie professionnelle.
17:17 Vous savez, dans la communauté,
17:19 on a des métiers plutôt nobles.
17:21 On est avocat, on est banquier,
17:23 on est animateur d'une émission culturelle
17:25 qui passe tous les soirs sur C8.
17:27 Non, moi, ma famille, ça ne les intéressait pas de faire de l'argent.
17:30 Ils ont choisi d'être fonctionnaires et de gauche.
17:34 Du coup, il y a un recensement de licence qui vient de tomber.
17:37 Apparemment, je serais le seul juif originaire d'une famille
17:39 de fonctionnaires de gauche.
17:41 En plus, j'ai regardé...
17:45 Enfin, ma mère, elle est fonctionnaire,
17:47 et j'ai regardé dans la fonction publique.
17:49 Il n'y a pas trop de métiers qui rapportent de l'argent,
17:51 il n'y en a que deux.
17:52 C'est soit énarque, soit mère de levallois.
17:54 Ma mère, elle est secrétaire médicale,
17:58 et pendant 25 ans, elle a bossé en gastro.
18:00 Alors, celui qui la remercie pour ça, c'est surtout mon côlon.
18:03 Mais là, je suis dégoûté parce qu'elle vient d'être mettée
18:07 dans un nouveau service, un service où je n'ai vraiment pas envie de la croiser.
18:11 Alors, autant, ça ne gênait pas de la croiser pendant mes coloscopies.
18:14 Elle était toujours là pour me tenir la main,
18:16 c'est comme ça que je passais du temps avec ma mère.
18:18 Avec mon père, c'était le foot, avec ma mère, c'était pendant les coloscopies.
18:21 Non, là, elle était mutée dans le plus grand centre de dépistage
18:23 de MST de Marseille.
18:24 Alors, je ne sais pas si vous voyez comment c'est,
18:26 un centre de dépistage de MST, c'est toujours la même chose.
18:28 C'est une grande salle d'attente où, quand tu y vas,
18:30 tu regardes par terre parce que tu n'as pas envie de croiser
18:32 le regard d'un inconnu.
18:34 Ou d'inconnu, d'ailleurs.
18:36 D'ailleurs, je n'ai pas demandé, dans la salle,
18:38 il y a des gens qui ont des MST, par applaudissement ?
18:40 Ça applaudit, monsieur ? Vous avez des MST ?
18:42 Non, moi, à la base, les centres de dépistage,
18:45 j'y allais comme tout le monde, une fois par semaine.
18:48 Non, en vérité, tu te rends compte que tu vas trop souvent
18:51 dans un centre de dépistage quand, là-bas, on t'accueille
18:53 comme dans un snack.
18:54 On me disait "ça va, chef ? Tranquille ?
18:56 Je te mets quoi aujourd'hui ?"
18:58 "Je ne sais pas... Installe-toi, je vais te mettre bien,
19:01 je vais te mettre ta spéciale, la papilloma herpès,
19:04 avec ton supplément de champignons."
19:08 Non, en vérité, ma mère, elle était écoutée de me voir
19:10 tout le temps à son travail.
19:12 La dernière fois qu'elle vient me voir, elle me dit
19:14 "Mickael, tu te rends compte ?"
19:16 Vous avez vu, je fais très bien l'accent pied-noir.
19:18 "Mickael, tu te rends compte ? Tu as 37 ans,
19:20 tu n'es pas marié, tu n'as pas d'enfant,
19:22 tu viens d'avoir la fille, tu finis pour la deuxième fois..."
19:24 - Ah oui, bien sûr, parce que j'ai trop peur...
19:26 En vrai, que la personne ne m'aime pas,
19:28 ça donne plutôt quelque chose du genre "merci beaucoup !"
19:30 Moi, j'ai trop besoin d'être aimée par les gens.
19:32 Je suis ce qu'on appelle une dépendante affective,
19:34 mais dépendante affective, platinum.
19:36 Ça veut dire que cette semaine,
19:38 mon banquier m'a envoyé un mail.
19:40 Et au lieu de signer comme d'habitude,
19:42 bien cordialement, il a juste mis "cordialement".
19:44 - Oh non, non, non !
19:46 Lisa a besoin du bien pour dormir la nuit.
19:48 Donc je suis allée le voir.
19:50 - Bonjour, monsieur.
19:52 - Hein ?
19:54 - Excusez-moi de vous demander pardon,
19:56 est-ce que si je vous rencontre et parle,
19:58 on peut de nouveau devenir copain ?
20:00 - Lui, il m'a répondu quoi ?
20:02 "Oui, madame Apollon,
20:04 sortez de ma salle de bain
20:06 ou j'appelle les flics."
20:08 Maintenant, Dora, dans son sac,
20:12 elle a un PEL et un casier judiciaire.
20:14 Ouais !
20:16 Je comprends pas pourquoi j'ai autant de besoin
20:18 d'être aimée alors que j'ai eu une enfance très heureuse
20:20 avec mes trois frères,
20:22 mes frères des crèmes.
20:24 Toute mon enfance, toute mon adolescence,
20:26 ils avaient toujours ce petit mot pour me motiver,
20:28 toujours des "on dirait Mathieu".
20:30 - Mathieu !
20:32 - Tu veux montrer tes deux piqures de moustiques ?
20:34 - Ouais !
20:36 - Donc maintenant, je suis névrosée.
20:38 Mon plan pour avoir plus d'amis,
20:42 aussi, c'est d'essayer d'être plus intelligente.
20:44 J'ai compris cette semaine
20:46 que je devais devenir plus intelligente
20:48 quand j'ai appris que les gens du voyage,
20:50 tu pouvais aussi les appeler les Romains Michel.
20:52 Et pas comme je l'ai fait
20:54 pendant 29 ans d'existence,
20:56 les Romains Michel.
21:00 C'est pour ça que j'ai commencé à regarder Arte.
21:02 C'est vrai, quand tu penses bien...
21:06 Et oui, elle me dit, la dame, ne vous la racontez pas trop,
21:08 Madame regarde Arte.
21:10 Non mais c'est vrai, il n'y a pas de gens cons qui regardent Arte.
21:12 À part moi, maintenant, du coup.
21:14 Je pense qu'il n'y a jamais un gars qui s'est dit
21:16 "Hum, ça fait quand même la 16e fois cette semaine que je regarde Anona,
21:18 est-ce que je ne me battrais pas un petit documentaire
21:20 croix-temps-véo sous-titré ?"
21:22 Non.

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