Amine Elbahi s'est exprimé sur l'antenne de CNEWS après les incidents survenus dans un cinéma niçois. Selon le juriste, «il faut de l’ordre (…) et rétablir un certain ordre de la valeur».
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00:00 J'allais réagir sur le coup de l'émotion,
00:01 et puis non, finalement.
00:03 Mais j'ai presque l'impression, à écouter de ce témoignage, qu'on va acter
00:07 demain le retour des grands frères.
00:08 Pardonnez-moi, mais ce qu'il faut, c'est pas
00:11 excusez-moi de la prévention,
00:14 l'éducation. L'éducation, d'abord, c'est le rôle de la famille.
00:18 Il faut de l'ordre parce que ceux qui vont
00:21 regarder un film ont le droit à la paix.
00:24 Ils ont le droit de passer un bon moment en famille.
00:26 Il me semble. Il faut rétablir un certain nombre de valeurs.
00:29 Là où je m'interroge, en réalité, c'est pas tant sur le cinéma,
00:33 puisque d'ailleurs, le cinéma avait prévu plus
00:37 d'agents de sécurité que pour d'autres films.
00:39 Donc, on a pu finalement anticiper un risque
00:42 sérieux dans la projection de ce film.
00:44 Moi, ce qui m'étonne, en réalité, c'est la carence,
00:50 la carence ici de l'autorité municipale, c'est-à-dire du maire de Nice,
00:54 dans l'exercice de son pouvoir de police.
00:57 Non, mais là, à l'occurrence, il n'est pas patron du cinéma.
00:59 Alors, je vais y arriver.
01:00 Il n'est pas patron du cinéma.
01:02 On ne peut pas gérer le cinéma, quand même.
01:04 On peut lui poser des questions, mais ça nous en dit rien.
01:07 Moi, je suis juriste.
01:08 Je suis un homme de loi et je vais vous citer un arrêt du Conseil d'État.
01:12 C'est un arrêt du 18 décembre 1957
01:15 qui s'appelle l'arrêt Société Lutetia.
01:18 C'est un grand arrêt de la jurisprudence administrative
01:21 et qui a contribué à la construction de la jurisprudence du Conseil d'État.
01:25 Et à l'époque, d'ailleurs, pour l'anecdote,
01:27 le maire de Nice avait pris un arrêté municipal
01:30 pour interdire la diffusion d'un film
01:32 au motif que la diffusion de celui-ci pouvait constituer un trouble grave
01:37 pour l'ordre public.
01:39 Ils avaient même évoqué dans l'arrêté des considérations morales
01:42 en disant que la projection de ce film était totalement immorale.
01:45 Eh bien, qu'a dit le Conseil d'État ?
01:48 Le Conseil d'État a rejeté la requête du cinéma,
01:50 qui s'appelait la Société Lutetia,
01:53 en admettant qu'un maire peut, en vertu de son pouvoir de police,
01:57 mettre en œuvre son pouvoir de police et interdire la diffusion d'un film.
02:00 Monsieur Christian Estrosi, pardonnez-moi,
02:03 j'ai entendu le témoignage d'un conseil municipal,
02:06 aurait pu en tout cas mettre en œuvre son pouvoir de police.
02:10 Si je m'abuse.
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