Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne : «La visite du Pape est le point d'orgue», estime Sophie Daugerias
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Transcript
00:00 - Europe 1 matin.
00:02 - Lionel Gaugelot.
00:03 - Europe 1, 7h41. Votre invité, Lionel, ce matin, Sophie Dejaurias, secrétaire générale adjointe de la Conférence des évêques de France.
00:11 - Bonjour Sophie Dejaurias.
00:13 - Bonjour.
00:14 - Merci, merci d'être en ligne depuis Lisbonne ce matin, c'est bien ça.
00:18 On souhaitait avoir votre témoignage sur l'ambiance qui règne dans cette magnifique capitale portugaise à l'heure du coup d'envoi des Journées Mondiales de la Jeunesse.
00:26 J'imagine que vous ressentez déjà une vraie effervescence, Sophie Dejaurias.
00:32 - Effectivement, ça fait un moment déjà que nous, au sein de la Conférence, on sent cette effervescence
00:38 puisqu'il y a tout un staff qui est actuellement présent à Lisbonne depuis le 20 juillet.
00:43 - Ah oui ?
00:44 - Voilà, et là ça monte en puissance effectivement puisque là, dans quelques heures, on ouvre le temps des Français,
00:50 qui est un temps absolument inédit au JMJ pour les Français.
00:54 Ça va nous permettre en fait, sur cette journée d'ouverture, de rassembler entre 35 et 40 000 jeunes Français qui arrivent,
01:04 certains ont encore fait la route cette nuit, qui arrivent sur Lisbonne, pour les mettre dans le bain.
01:10 Alors ils sont déjà dans le bain, mais là vraiment, ils vont se voir tous ensemble, tous les Français ensemble,
01:15 avant de pouvoir vivre des moments très importants ensemble, et puis là, avec l'Église universelle, avec des jeunes du monde entier.
01:23 - En quoi ça va consister, rapidement, ce rassemblement ce matin, pour les 40 000 jeunes Français ?
01:28 - Alors c'est un temps de témoignages, il y a un show, il y a une douzaine de témoins, effectivement,
01:36 et puis également un temps un peu liturgique, un peu de la louange.
01:44 Voilà, et c'est donc vraiment un moment de joie pour eux.
01:48 - Question, Sophie Logérias, d'où viennent tous ces jeunes ?
01:52 Il y a des croyants, mais est-ce qu'il y a aussi, je sais pas moi, des non-croyants, ou des jeunes qui s'interrogent,
01:57 ou qui veulent simplement venir vivre cette expérience à Lisbonne ?
02:01 - Tout à fait, voilà, il y a vraiment de tout.
02:03 Il y a des jeunes croyants, des jeunes dont les parents ont eux-mêmes vécu les JMJ,
02:08 et puis qui perpétuent un petit peu la même expérience,
02:14 et puis ils ont eux-mêmes amené des copains de la fac, ou même de leur boulot, à venir là.
02:23 Il y a des jeunes qui ne sont pas chrétiens.
02:26 Il peut y avoir des musulmans, il peut y avoir quelques juifs également.
02:30 Voilà, des jeunes qui viennent vraiment de partout, et qui sont venus là pour vivre une expérience.
02:36 - Quelles sont, Sophie de Gérias, les attentes de cette jeunesse ?
02:41 - Les attentes de cette jeunesse, c'est je crois d'être dans l'espérance, d'être dans la joie.
02:54 Vous savez, ils ont vécu, on le dit beaucoup, ce sont les premières JMJ depuis le Covid.
03:01 Ils ont vécu une expérience assez traumatisante. Pour certains, ça a été très compliqué.
03:07 Et ils sont dans cette dynamique de vie, de vie ensemble, de partage ensemble,
03:19 qui pour nous adultes, c'est véritablement un souffle d'espérance.
03:27 - Des besoins de communion, peut-être pas forcément au sens religieux du terme ?
03:31 - Oui, de communion, d'union, de fraternité, de vie ensemble en fait.
03:38 - Le temps fort sera évidemment l'arrivée du pape François demain,
03:42 avec un programme particulièrement chargé pour le Saint-Père,
03:45 dont on connaît les graves problèmes de santé.
03:48 Est-ce que ça ne risque pas d'être un petit peu, comment dirais-je, un bémol finalement,
03:54 pour ces journées mondiales de la jeunesse, compte tenu encore une fois
03:57 du fait que le pape François est affaibli physiquement ?
04:01 - Un bémol, je ne pense pas, non, effectivement.
04:04 C'est un homme de 86 ans avec des problèmes de santé.
04:08 Et c'est ce qui est beau, justement, je trouve, comme témoignage vis-à-vis de toute cette jeunesse,
04:14 c'est de se dire, de voir ce vieil homme là seul, face à un million,
04:19 probablement plus pour la messe de clôture de jeunes.
04:24 Non, au contraire, c'est le point d'orgue, en fait.
04:28 Et voilà, il porte, comme chacun de nous peut porter des problèmes, des soucis,
04:34 quels qu'ils soient, lui aussi les porte les jeunes qui sont en face de lui aussi,
04:37 ils n'ont pas tous des vies très faciles.
04:39 - Quelles seront les grandes lignes de son message ?
04:42 On évoque la question du réchauffement climatique, notamment,
04:45 un sujet porteur, si je puis dire, auprès de la jeunesse.
04:50 - C'est une génération, effectivement, qui est très ouverte à cette problématique.
04:57 Le Pape a choisi, en fait, de faire réfléchir les jeunes sur l'audatosie,
05:04 qui est donc l'écologie intégrale, qui va au-delà de l'écologie verte, la terre,
05:11 parce que c'est l'écologie intégrale, et c'est le cri des pauvres et le cri de la terre,
05:15 mais également les faire réfléchir aussi sur l'amitié sociale,
05:19 sur ce qu'il a écrit de "fratelli tutti",
05:22 et qui sont vraiment sur l'engagement dans la société, l'engagement dans la vie,
05:26 et que ce soit l'écologie intégrale ou l'engagement social,
05:32 ce sont vraiment des choses que la jeune génération porte aujourd'hui
05:35 plus que nous, on ne pouvait le faire à l'époque.
05:37 - Alors, Sophie de Jaurias, le Pape François, doit aussi rencontrer demain des victimes d'agressions sexuelles
05:42 commises au Portugal par des membres du clergé.
05:44 Il y a eu un rapport accablant qui a été publié dans ce pays il y a quelques mois.
05:48 C'est un des sujets sur lesquels la jeunesse catholique se montre également particulièrement sensible ?
05:53 - Alors, oui, puisque c'est un vrai sujet,
05:59 mais que ce soit les jeunes ou les moins jeunes,
06:04 c'est un sujet que les uns et les autres, on doit porter dans l'Église, c'est sûr.
06:08 - Et donc, il y a une attente de ce point de vue-là ?
06:12 - Je ne saurais pas vous dire s'il y a une attente de leur part.
06:17 Ce qu'ils veulent en tout cas, c'est que...
06:19 Mais ce que l'on veut tous, c'est que voilà, qu'on soit tous exemplaires
06:23 et que ces histoires d'abus, en fait, ne puissent plus avoir lieu.
06:31 - Un dernier mot, Sophie de Riaz. Je disais, vous êtes dans cette magnifique capitale portugaise, Lisbonne.
06:37 J'imagine que l'accueil est à la hauteur de ce que l'on sait du peuple portugais ?
06:42 - Le peuple portugais, effectivement, est un peuple particulièrement accueillant, souriant,
06:47 et c'est incroyable ce que l'on peut vivre ici.
06:51 La plupart des évêques français sont arrivés, hier soir, dans le centre de Lisbonne,
06:56 et les messages que l'on reçoit les uns après les autres, c'est accueil fantastique.
07:00 Et ce qui permet d'être d'autant plus dans la joie, aujourd'hui,
07:05 pour vivre tout ce qu'on a à vivre à partir de l'ouverture officielle, tout à l'heure.
07:10 - Merci, Sophie de Riaz. Excellent séjour à Lisbonne pour ces Journées Mondiales de la Jeunesse.
07:17 Je rappelle que vous êtes secrétaire générale adjointe de la Conférence des évêques de France.