L’enfance du cinéaste Antoine Lisner. Accompagné de son fils qui a le même âge que lui quand il a quitté l’Algérie en 1962, il vient présenter un long-métrage à Alger.
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Court métrageTranscription
00:00 Alger, c'était une des plus belles villes de France.
00:06 Tu vois là-bas, c'est la Casbah, c'est là où je suis né.
00:09 On était vraiment une drôle de tribu.
00:14 Mon père avec son crâne rasé.
00:16 T'es capo moi, j'accorde.
00:18 Pas de bonnes enfants.
00:19 Ma mère, c'était la plus belle.
00:21 T'as le plus beau soleil de quartier.
00:23 Arrête, heureusement que mon mari il est pas là.
00:26 Mes frères, toujours habillés pareil.
00:28 Et mes copains.
00:30 On était pauvres, mais on s'en rendait pas compte.
00:33 Et dans notre immeuble, on vivait tous ensemble.
00:35 Les enfants, montez faire vos devoirs.
00:37 Arrêtez d'être nuls, il fait chaud.
00:39 Madame Alger, vous êtes du consentiment ?
00:42 Monsieur, ici !
00:44 J'ai eu peur que tu m'oublies.
00:45 Un dimanche d'été, le cœur battant,
00:47 j'allais vivre un moment qui allait changer ma vie.
00:49 J'ai découvert le cinéma.
00:52 Mais la guerre allait tout bouleverser.
00:57 C'est comme ça le cinéma, c'est comme la vie.
00:59 Je crois que j'aime mieux le cinéma que la vie.
01:01 Alger, Marquiez, ça a pris de la violence.
01:03 Je savais que ça allait arriver un jour.
01:05 En même temps, ils auraient raison, c'est chez eux ici.
01:07 Ouvrez !
01:09 Ils vont nous tuer, nous aussi.
01:10 Eh non, t'inquiète pas.
01:13 On va pas le dire.
01:15 On vivait la peur au ventre, en faisant semblant de continuer,
01:18 comme si la vie était plus forte.
01:20 Maisons de l'coeur !
01:23 Ici, on est chez nous, on est bien, il fait beau,
01:25 il y a du soleil, il y a la mer.
01:27 On était là depuis le début, nous, avant les Arabes, les Turcs,
01:29 même les Romains, tu vois.
01:30 Ici aussi, c'est la France, monsieur.
01:31 La France ? Avec les femmes, vous allez dans la rue, les mosquées.
01:34 On est comme ça, ici, on s'entend bien.
01:36 En faisant ce film, je voulais comprendre d'où je venais,
01:39 qui j'étais vraiment.
01:41 Qu'est-ce qu'on leur a fait, mon Dieu ?
01:43 Il paraît que quand tu seras grande, tu vas faire du cinéma.
01:53 Ouais, des fois, il dit n'importe quoi.
01:55 C'est pas n'importe quoi, non.
01:56 Alors toi, tu vas faire un film sur nous un jour ?
01:58 Un jour !
01:59 Sous-titres par Juanfrance
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