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NewsTranscription
00:00 Il est 7h39 et votre invité Lionel, c'est Jean-Souké Grumet, vice-président de la branche station-service énergie du syndicat Mobilian.
00:08 - Bonjour René Jean-Souké Grumet. - Bonjour.
00:11 - Merci d'être en ligne avec nous sur Europe 1 matin. Responsable de la branche station-service donc énergie du syndicat Mobilian.
00:18 C'est l'organisation des professions de l'automobile, c'est bien ça ? - Tout à fait, oui.
00:24 - Tous ceux qui nous écoutent ce matin René Jean-Souké Grumet ont pu observer sur la route des vacances ou au retour une augmentation des prix des carburants
00:33 donc dans les stations-service en moyenne plus 11 centimes depuis le début de juillet, 7 centimes en une semaine.
00:41 Qu'est-ce qui provoque cette augmentation tout simplement ?
00:45 - Alors je dirais que c'est multifactoriel. Nous avons déjà le baril qui a pris pratiquement 24% depuis début juillet.
00:55 - Il est à 85 dollars le baril de Brétin. - 85 dollars et on était fin juin début juillet.
01:03 Donc ça fait 24-25% d'augmentation. Je suis désolé, je suis en roue et j'ai un problème de voix.
01:10 - On vous écoute en même temps.
01:12 - Oui, par ailleurs l'euro s'est déprécié par rapport aux dollars, près de 3% aussi, également.
01:21 Nous avons l'Arabie Saoudite également qui a décidé de maintenir sa production à un niveau bas, donc ça maintient aussi les cours de pétrole.
01:30 Autant de facteurs qui expliquent que le pionnier austre qui est purement technique là, qui intervient,
01:37 parce que le produit brûlé était plus cher, parce que la tente monnaie est plus faible,
01:42 parce que le baril a augmenté du fait du prix du produit plus cher à la source et de la moindre production.
01:51 Et en fait les départs en vacances n'ont que peu d'influence sur le prix du carburant,
02:00 d'autant que les distributeurs qui se trouvent vraiment tout à fait en fin de chaîne sont les plus petits consommateurs de la marge de distribution.
02:08 - Oui, on va en reparler dans un instant sur cette question de marge, mais pourquoi l'Arabie Saoudite a décidé de réduire sa production ?
02:15 - Tout simplement pour maintenir les cours à un niveau assez élevé, pour assurer des rentrées de pétrodollars qui soient un petit peu plus conséquentes pour eux, voilà tout.
02:26 - Donc les consommateurs que nous sommes font les frais, si je puis dire, d'un objectif de rentabilité des producteurs de pétrole,
02:33 et notamment de l'Arabie Saoudite, parce que là, la Russie également est dans le jeu, si je puis dire.
02:38 - Alors là effectivement, je dirais que la Russie maintenant, ça fait un peu plus d'un an que cela dure, bientôt deux ans même,
02:45 donc en fait c'est rentré dans le cadre, je dirais, du marché normal.
02:50 - Je dirais que la cessation des importations de pétrole brut de Russie, finalement, aux produits raffinés, a été un peu gommée par le temps,
03:01 puisqu'on s'est adapté un peu différemment, il y a eu des hausses de prix consécutives, mais elles ne sont pas inhérentes à la période là en fait.
03:09 - Pourquoi dit-on, Rémi Jean-Souquet-Grumet, que cette tendance n'est pas près de s'arrêter,
03:14 autrement dit qu'il va y avoir encore d'autres augmentations dans les semaines, dans les mois qui viennent ?
03:18 - En fait la demande mondiale est assez soutenue, l'industrie est repartie très fort,
03:25 donc c'est une demande d'énergie tout à fait conséquente,
03:30 et tant que le marché ne sera pas un peu détendu au niveau de la production, de toute façon les prix vont maintenir ce niveau élevé.
03:40 - On vous entend mal Jean-Rémi Souquet, je vais vous demander de bouger un peu le téléphone parce que la liaison est pas très bonne.
03:47 Est-ce que selon vous il va falloir que le gouvernement réfléchisse à remettre en place une politique de ristourne à la pompe ?
03:58 - Alors le problème c'est que finalement le quoi qu'il en coûte, puisque ça fait partie du quoi qu'il en coûte, c'est le côté facile de la chose.
04:07 Par contre il y a un moment où il faut payer le quoi qu'il en coûte, on a un déficit budgétaire qui est abyssian,
04:14 si ça continue on va se retrouver comme la Grèce il y a quelques années en banqueroute,
04:19 si demain aucun pays accepte de nous prêter un petit peu de devise,
04:23 notre pays ne pourra plus tourner, les services publics vont s'arrêter,
04:26 donc je pense qu'on arrive quand même aux limites de l'Etat assistance.
04:31 Baisser le niveau des taxes sur les carburants pourrait être une formule,
04:35 par contre il faudra compenser par ailleurs parce que les taxes sur les carburants augmentent le budget de l'Etat,
04:41 l'Etat sert à payer éventuellement les 10 centimes qu'on redonnait aux consommateurs il y a quelques mois.
04:47 Donc c'est le serpent qui se mange la queue en fait,
04:52 et comme en France on est habitué à attendre que l'Etat apporte tout,
04:58 et même ce que l'Etat ne devrait pas apporter,
05:02 il est évident qu'il faut quand même que chacun se prenne en main,
05:07 il faut impérativement que les dépenses publiques diminuent.
05:10 - Et dans ce contexte, vous l'évoquiez tout à l'heure René-Jean Souquet-Grumet,
05:15 les marges pour les distributeurs, les stations-service sont toujours aussi faibles ?
05:20 - Dans les stations-service, je parle du pont-piste,
05:24 le pont-piste de base, la piste de campagne, la petite station de ville indépendante,
05:30 les marges actuellement sont de l'ordre de 1,2 centimes en marge nette.
05:36 Donc sachant à chaque fois qu'une station-service a vendu 100 000 litres de carburant,
05:41 il lui reste 1 000 euros de marge.
05:43 Et beaucoup de petites stations tournent justement aux environs de ces 100 000 litres, voire un petit peu moins.
05:50 - Est-ce qu'il va falloir se résigner à un prix du carburant variant disons,
05:55 allez pardonnez-moi, à la louche entre 1,80€ et 2€/litre ?
06:00 - Je crois malheureusement que ce soit la tendance future.
06:07 Ceci n'est que personnel, sachant que je n'ai pas de vision effectivement,
06:17 et comme je ne bois pas de café-turc actuellement, effectivement je ne peux pas lire dans le bar.
06:22 - Les consommateurs que nous sommes sont finalement toujours dépendants,
06:27 ça paraît une évidence de le dire, du contexte international,
06:31 on l'a vu il y a deux ans avec la Russie,
06:33 et actuellement avec cette politique de réduction de production des pays producteurs de pétrole.
06:39 - Oui, ceci étant, cela a toujours existé,
06:42 par contre ça passait plus inaperçu, parce que les prix étaient moins élevés.
06:47 Aujourd'hui les prix étant très élevés, la moindre variation fait réagir en fait.
06:51 - Merci René-Jean Souquet-Grumet.
06:53 - Il faut quand même relativiser,
06:57 sachant que lorsque le carburant augmente de 8 centimes,
07:01 sur quelqu'un qui part en congé et qui fait 1000km,
07:05 compte tenu de la consommation moyenne aujourd'hui,
07:08 un véhicule fait 6,3 litres/100km,
07:11 ça veut dire que sur un trajet de 1000km, le consommateur va consommer 60 litres,
07:16 ça fera 4,80€, c'est le prix d'une glace.
07:22 - Evidemment, mais ça se voit quand même à la pompe.
07:26 - Effectivement, parce que c'est un prix qui est affiché,
07:29 et je dirais que l'augmentation est traumatisante,
07:32 parce que le gaz, ça représente un budget aujourd'hui,
07:35 parce que globalement le prix de base est très élevé.
07:38 - Forcément il y a un effet psychologique lorsque l'on voit le prix approcher des 2€ à la pompe,
07:43 et notamment même dépasser parfois sur les stations-services des autoroutes,
07:47 où les prix sont toujours plus chers.
07:49 Merci René-Jean Souquet-Grumet, merci d'avoir été en ligne ce matin,
07:52 vice-président de la branche station-services énergie du syndicat Mobiliance.