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NewsTranscription
00:00 - Europe 1 matin - Lionel Gauchelot
00:03 - Europe 1 7h41, votre invité Lionel Bruno Fuchs, député Modem, membre du groupe d'amitié France-Niger
00:10 - Bonjour Bruno Fuchs - Bonjour
00:11 - Merci d'être dans les studios d'Europe 1 ce matin
00:14 Vous suivez j'imagine depuis hier ces évacuations de ressortissants français organisées par le gouvernement français
00:20 Un premier avion a atterri cette nuit à Roissy, d'autres sont prévus dans le courant de la journée
00:26 La première question qu'on se pose c'est, d'après les contacts que vous aviez sur place Bruno Fuchs
00:31 On vous avait confirmé qu'il y avait un vrai danger pour nos compatriotes une semaine après le putsch militaire ?
00:37 - Non je pense que d'abord il y a des mesures de précaution qu'il faut prendre
00:41 Elles ont été bien prises au moment où il fallait le faire
00:44 Mais sur place il n'y avait pas de danger particulier
00:47 On n'était pas à l'abri non plus d'un incident
00:50 Mais il n'y a pas de danger particulier
00:52 En revanche demain c'est la fête nationale, c'est la fête de l'indépendance
00:57 Le 61ème anniversaire de la fête de l'indépendance, c'est-à-dire des grandes manifestations
01:02 Il m'étonnerait quand même qu'elles soient pro-françaises
01:05 Donc on va monter dans un climat un petit peu plus tendu
01:10 Et puis dimanche c'est la fin de l'ultimatum de la CDAO, donc des pays africains
01:17 Et là justement je pense qu'il y a une évolution en tension
01:22 L'ultimatum de la CDAO c'est une intervention militaire
01:25 Si les putschistes n'ont pas rendu le pouvoir
01:27 Donc on voit qu'il y a une escalade prévisible
01:30 Donc il vaut mieux faire une opération d'évacuation dans le calme
01:34 Comme ça a été fait là, plutôt que de le faire de façon précipitée
01:38 Dans des combats ou en tout cas dans des situations de rue beaucoup plus agressives et complexes
01:44 Il semblerait quand même que certains de nos compatriotes expatriés au Niger
01:47 Et donc vivant sur place évidemment, aient été surpris par cette décision du gouvernement
01:52 Elle est surprenante parce qu'elle a été faite rapidement bien évidemment
01:56 Mais je pense que, je viens de vous le dire, le timing était le timing idéal
02:00 Parce que si vous arrivez dimanche à l'ultimatum et qu'une opération militaire est décidée
02:07 Même si elle n'intervient pas le lundi ou le mardi, mais si elle est en route
02:11 Vous avez là un certain nombre de ressortissants qui peuvent être pris en otage à ce moment là
02:16 Avec des difficultés d'évacuation
02:19 Et donc c'était bien sûr extrêmement responsable de le faire à un moment calme
02:24 Même si ça a surpris quelques-uns
02:26 - Évacuation par précaution, donc tous les français ne sont pas obligés d'être exfiltrés du pays
02:32 - Bien sûr, bien sûr
02:33 - Comment ça se passe ?
02:34 - Oui, chacun décide de le faire
02:36 Moi les contacts que j'ai eu sur place montrent que la plupart sont partis
02:41 Parce qu'il y a quand même une incertitude très grande sur la façon dont les choses vont évoluer
02:48 Et également, je pense que c'est un geste pour les français
02:51 Mais c'est un geste aussi à l'intention de l'agent militaire à Niamey
02:58 Parce que c'est de leur dire, on reprend les français, on les ramène en France
03:05 Ce qui veut dire qu'on peut également imaginer une opération militaire à venir
03:11 Organisée par les pays africains, dans laquelle peut-être que les puissances succentales seraient associées
03:16 Ce qui paraît assez crédible
03:19 Et bien ça fait une pression sur l'agent pour se dire finalement
03:22 On a peut-être intérêt à rendre le pouvoir
03:25 Plutôt que d'aller dans une confrontation directe avec d'autres pays
03:29 - Est-ce que vous savez ce que l'on pourrait imaginer Bruno Fuchs ?
03:32 Cette évacuation de français, est-ce que ça ne pourrait pas préfigurer
03:35 Un départ de toute présence française au Niger et notamment au militaire ?
03:39 - Oui, je pense qu'on est loin encore de cette hypothèse, de la prendre, cette décision
03:45 Oui peut-être, il faudrait que du coup les poutchistes le décident
03:50 Et qu'on change de configuration, comme c'est le cas au Burkina, au Mali
03:55 Mais il faut d'abord que cette séquence de coup d'État se termine
03:58 Car le coup d'État est en cours, il n'est pas encore achevé
04:01 Il y a un président qui est élu, qui résiste
04:04 Et moi je voudrais saluer son courage ce matin
04:07 Il n'a pas signé de lettre de reddition
04:10 C'était le cas au Burkina par exemple
04:12 Où très rapidement le président Burkinabe a signé sa lettre de démission
04:17 Et donc a enclenché le coup d'État
04:20 Là, le président résiste, il est en quelque sorte pris en otage
04:24 Mais il est déterminé, il résiste et il refuse toute négociation
04:29 En tout cas toute signature avec les poutchistes
04:32 Donc on est encore dans un coup d'État qui est en cours
04:34 Et dont on espère tous bien évidemment qu'il n'ira pas au bout
04:37 Donc la partie "n'est pas perdue" selon vous
04:40 Elle n'est pas terminée en tout cas, bien évidemment
04:42 Et tout ce qui est fait, notamment la question du retour des Français ou des Européens en Europe
04:50 Est également une façon de faire pression sur les poutchistes
04:53 L'objectif bien sûr, s'il y avait une opération militaire
04:56 Ce serait la dernière extrémité, le dernier scénario
04:59 Personne ne le souhaite parce qu'on ne sait jamais
05:01 Quand on commence un scénario de cette nature où ça va
05:04 Mais l'objectif c'est de faire pression sur les poutchistes
05:06 Pour leur dire qu'il n'y a pas d'alternative que de rendre le pouvoir
05:09 Sinon ils sont dans une impasse
05:11 Et c'est ça qu'on cherche à faire aussi
05:13 C'est faire pression maximale sur les poutchistes
05:16 Pour qu'ils voient bien que la seule alternative est de rendre le pouvoir
05:19 Alors l'enseignement de cette affaire du Niger, si je peux me permettre l'expression
05:24 C'est qu'il y a deux enjeux en fait
05:26 Un risque de déstabilisation avec l'influence islamiste au Sahel qui menace
05:32 Mais plus généralement, ça pose la question de l'influence française dans ces pays africains
05:38 Est-ce que la France n'a pas déjà perdu la bataille face aux influences russes et chinoises dans cette région ?
05:43 Non, la France est très loin d'avoir perdu la bataille
05:45 La France doit reconfigurer sa position en Afrique
05:48 Et reconfigurer ses partenariats
05:51 Si on considère que la relation entre la France et l'Afrique est la même que celle d'il y a 15, 20, 30 ans
06:01 Oui, bien évidemment, cette relation-là n'existe plus
06:04 Et par nostalgie, certains continuent de vouloir avoir une présence française telle qu'elle a été
06:10 Mais aujourd'hui, on a une vision mondialisée du monde
06:12 On a des concurrents, des chinois, des russes, des turcs, des africains du Sud
06:18 Tout le monde vient en Afrique, et donc il faut se reconfigurer et considérer l'Afrique comme un partenaire
06:24 Et ça veut dire également des réflexions nouvelles que nous n'avons pas encore suffisamment, je pense, enclenchées
06:32 Il faut une métamorphose assez forte de la France
06:35 Il faut être réaliste, Bruno Fouze, quand on voit le sentiment anti-français qui s'est développé dans les différents pays
06:40 Le Burkina Faso, le Mali, maintenant le Niger, on se dit que ça va être très compliqué de renouer les liens
06:46 Non, parce que vous avez tout ce qui est lié à la mousse médiatique et donc au militantisme panafricain d'un certain nombre
06:53 Mais moi, quand je me déplace en Afrique, notamment dans le Sahel, les gens vous disent
06:59 "Nous, on est bien les Français, on veut la France, mais on la veut autrement"
07:04 Et donc ils s'adressent plutôt au gouvernement et aux autorités du pays plus qu'aux citoyens
07:10 Donc c'est à nous d'imaginer une nouvelle relation avec l'Afrique, et il y a des pistes qui existent
07:16 Aujourd'hui, le narratif que l'on a avec l'Afrique, c'est principalement un narratif militaire
07:21 On parle beaucoup de présence militaire, mais il y a beaucoup d'autres choses que l'on fait avec l'Afrique
07:25 Et c'est vers ça qu'il faut se tourner, notamment parler à la jeunesse
07:28 L'économie, la francophonie, notamment
07:30 Merci Bruno Fouze d'avoir été dans les studios ce matin
07:33 Je rappelle que vous êtes membre du groupe d'amitié parlementaire France-Niger, excellente journée
07:37 - Une excellente journée.