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Transcription
00:00 - Le mois dernier, au lendemain des émeutes provoquées par la mort du jeune Nahel à Nanterre,
00:04 votre président de la région Île-de-France Valéry Pécresse annonçait vouloir
00:07 pourrir les vacances des jeunes casseurs.
00:10 Est-ce que ça a vraiment été le cas ou bien n'était-ce qu'une punchline sans effet, Othmane Nassraou ?
00:16 - Ce qui est sans effet aujourd'hui, c'est la réponse du gouvernement, qui est une réponse erratique.
00:22 J'ai l'impression que le gouvernement ne sait pas comment traiter ce sujet.
00:24 Et je vois que la Première Ministre en est restée à nous expliquer qu'il fallait prendre le temps d'un diagnostic.
00:28 Ce que nous disons nous, que ce soit avec Valéry Pécresse, avec les Républicains,
00:32 c'est qu'il faut une réponse forte, une réponse éducative, une réponse pénale aussi,
00:37 à la hauteur de ce qui s'est passé.
00:39 Le problème, c'est qu'on a dans notre pays un délitement de la réponse pénale,
00:42 on a un sentiment d'impunité et on a aussi une faillite de l'éducation nationale.
00:47 - La justice a été particulièrement sévère à l'égard de ceux qui ont été interpellés.
00:53 Tout le monde l'a reconnu.
00:55 - Alors, il ne suffit pas que la justice soit sévère une fois.
00:57 On a un vrai sujet de réponse pénale.
00:59 Et puis, par ailleurs, nous avons ce sujet de l'exécution des peines.
01:02 Les peines qui sont prononcées peuvent être des peines sévères, mais seront-elles bien exécutées ?
01:07 Vous savez que nous sommes aujourd'hui dans un pays où vous avez des peines de moins d'un an de prison ferme
01:11 qui ne sont quasiment jamais exécutées, faute de place de prison, et donc qui sont des peines virtuelles.
01:16 Non, on a un sujet de réponse pénale dans notre pays, d'autorité de l'État,
01:20 qui donne le sentiment que sa main tremble quand il s'agit de sanctionner la délinquance.
01:24 Et par rapport à cela, aujourd'hui, le gouvernement ne semble pas apporter de réponse forte.
01:28 Et donc, quand Valérie Pécresse dit qu'il faut que ceux qui se sont livrés à ces violences soient sanctionnés,
01:33 et ne puissent pas reprendre simplement une vie normale et passer dans les mailles du filet,
01:37 elle a parfaitement raison de le dire.
01:39 Et je dois dire que je trouve que la réponse du gouvernement est pour l'instant faible sur ce sujet de l'autorité de l'État.
01:44 - Il faudrait quoi ? Par exemple, un retour des peines planchées pour les agressions envers ce que l'on appelle les figures de l'autorité ?
01:50 La police, les pompiers, voire les professions médicales ?
01:54 - Bien sûr, quand on touche à un policier, à un pompier, ou à un professeur, ou à un élu,
01:59 quelqu'un qui porte un uniforme ou qui représente la République,
02:02 on doit être sévèrement sanctionné, c'est évident.
02:05 Et cela, nous le disons depuis longtemps.
02:07 Mais je veux aussi vous dire que nous avons attendu des réponses sur la justice des mineurs, sur l'excuse de minorité.
02:12 Nous n'avons aujourd'hui aucun élément pour avancer de la part du gouvernement là-dessus.
02:16 Nous avons parlé aussi tous de la responsabilisation des parents,
02:20 qui pour certains sont dépassés de bonne foi, mais pour d'autres sont malheureusement totalement démissionnaires.
02:25 Il faut les sanctionner.
02:26 Le gouvernement et le président de la République ont exclu la possibilité de suspendre les allocations familiales.
02:31 Nous le regrettons.
02:32 Sur tous ces sujets-là, nous avons des signaux qui sont envoyés par le gouvernement,
02:36 et ensuite des renoncements successifs.
02:38 Je pourrais aussi vous citer le cas des centres éducatifs fermés.
02:41 Nous n'en avons pas suffisamment dans notre pays.
02:43 Tout le monde le dit, tout le monde le sait, rien ne se passe.
02:45 Ça ne peut pas continuer comme ça.
02:47 - Vous êtes élu de Trappes, Haute-Main-de-Nassrou dans l'opposition,
02:51 mais vous connaissez quand même bien le terrain.
02:53 Est-ce que vous sentez que le feu couve encore un mois après ces flambées de violence dans les quartiers difficiles ?
03:00 - Vous savez, nous sommes un certain nombre à alerter depuis longtemps sur le fait que le feu couve,
03:06 mais le feu couve à cause de tout ce que je vous ai indiqué.
03:08 Je parlais aussi de cette question éducative, qui est une question immense,
03:12 sur laquelle nous sommes en échec profond dans notre pays.
03:15 Donc oui, les difficultés persistent.
03:18 Il y a un sujet aussi de tous ces entrepreneurs identitaires
03:22 qui jouent de la détestation de la République ou de la détestation de la France
03:26 chez une partie de notre jeunesse, qui ne cesse de les abreuver,
03:28 de la haine de la police, d'un discours de ressentiment,
03:31 qui crée aussi les conditions d'un passage à l'acte
03:35 ou du recours à la violence chez un certain nombre de jeunes.
03:38 Et donc tout cela est une réalité.
03:40 Cela rejoint la question du séparatisme,
03:42 dont le président de la République avait fait mine de vouloir s'emparer.
03:45 Malheureusement, là-dessus aussi, il ne se passe pas grand-chose.
03:49 Nous avons des défis immenses de cohésion dans notre pays.
03:51 Cela passe par l'autorité de l'État.
03:53 Cela passe par le fait de réapprendre à une partie de notre jeunesse
03:56 que nous sommes dans un pays où ils peuvent tout à fait avoir leur place
03:59 à condition de respecter les règles.
04:01 Et ce discours-là, malheureusement, certains le combattent, le détruisent,
04:04 le déconstruisent depuis longtemps.

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