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Transcription
00:00 - Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Éric Verth.
00:02 - Bonjour.
00:02 - Après six mois de bras de fer, après la quatorzième journée de mobilisation hier,
00:07 est-ce que la page de la contestation contre la réforme des retraites est selon vous désormais refermée ?
00:12 - Elle se tourne dans la rue.
00:15 Certains syndicats d'ailleurs l'admettent et c'est bien naturel.
00:18 Mais elle va rester dans les mémoires des Français.
00:22 Ça fait partie de l'histoire de France, les contestations sociales.
00:25 Donc ça ne s'évanouit pas comme ça.
00:28 Mais moi j'ai assez bon espoir qu'au fur et à mesure du temps,
00:31 un grand nombre de nos concitoyens considèrent qu'il fallait bien le faire.
00:37 - Ça s'appelle de la résignation ?
00:39 - Non, ça s'appelle de l'expérience.
00:42 Ça s'est vu en 2010.
00:44 Il y a pas beaucoup de gens qui étaient d'accord pour prolonger de 60 à 62.
00:48 Et on voit bien qu'au fur et à mesure du temps,
00:50 c'est rentré dans la vie sociale du pays.
00:52 Parce qu'on s'est aperçu que le modèle de retraite, il fonctionnait comme ça.
00:55 Qu'il fallait bien à un moment donné tenir compte de l'espérance de vie,
00:58 tenir compte du taux d'activité.
01:00 Tout ça était fondamental.
01:01 - Mais pour l'heure, Eric Vertesque, Emmanuel Macron a remporté le bras de fer,
01:04 selon vous, politique et social sur ce sujet ?
01:06 - D'abord, il a montré beaucoup de courage.
01:09 Assez peu de présidents s'aventurent dans des sujets aussi impopulaires.
01:12 Nicolas Sarkozy l'avait fait.
01:14 Emmanuel Macron l'a fait dans des conditions encore plus difficiles,
01:17 compte tenu des crises qu'il y avait auparavant
01:20 et d'une opinion publique assez avivée.
01:22 Maintenant, c'est pas une bataille.
01:24 On n'est pas en train de se battre entre Français.
01:25 Il n'y a pas une guerre civile sur les retraites.
01:27 - Bataille politique, bataille sociale.
01:29 - Heureusement, quand on voit ce qui se passe ailleurs,
01:31 quand même, on relativise sur les termes.
01:33 C'est une confrontation très vive d'idées, c'est ce qui s'est passé,
01:38 ou d'opinions.
01:39 Il y avait d'un côté ceux qui pensaient qu'il fallait faire autrement,
01:42 mais n'ont jamais vraiment détaillé les choses.
01:45 Et puis ceux qui pensaient qu'un modèle social,
01:48 on doit en garantir la durabilité.
01:50 C'est un beau terme, la durabilité.
01:52 Et faire en sorte que ça dure, ça nécessite des efforts.
01:54 - Hier encore à votre place, le leader de la CFDT, Laurent Berger,
01:57 a réaffirmé qu'il y avait une alternative à cette réforme des retraites,
02:01 contrairement à ce que vous dites à l'instant.
02:03 Mais lui, pour rejoindre ce que vous avez dit sur les prochaines journées de mobilisation,
02:06 il dit que c'est quasiment terminé.
02:08 Vous êtes sur cette ligne-là.
02:09 - Oui, c'est ce que je vous dis.
02:10 Je pense que dans la rue, c'est terminé.
02:12 Qu'il n'y aura pas d'autres journées de mobilisation là-dessus.
02:14 - C'est pas le cas pour la CGT et Sophie Binet,
02:15 qui estiment que le scénario n'est pas écrit là-devant.
02:17 - Le jour a toujours poussé jusqu'au bout les choses.
02:19 Enfin, on verra bien, vous savez.
02:21 En politique, on ne dit jamais jamais.
02:23 Donc, on verra bien.
02:24 Mais quand même, une page est tournée,
02:26 en tout cas cette page de mobilisation forte, régulière, etc.
02:30 Je pense qu'elle est terminée.
02:31 Il y aura d'autres contestations.
02:34 On reviendra sur le sujet, sans doute, tout à fait régulièrement.
02:38 D'ailleurs, parce qu'il faudra bien faire un point sur le système de retraite français
02:41 et sur le modèle social.
02:43 Dès demain, à l'Assemblée nationale...
02:44 - Alors, sans surprise, Eric Boert, la proposition de Lyot
02:47 sur l'abrogation de la retraite à 64 ans
02:49 devrait être déclarée et recevable en vertu de l'article 40
02:52 par la présidente Yael Brown-Pivet.
02:54 Le fait qu'il n'y ait pas de vote à l'Assemblée nationale,
02:57 est-ce que ce n'est pas une entorse à la démocratie ?
02:59 Vos opposants de la France insoumise affirment que c'est un braquage démocratique.
03:02 - Oui, enfin, ils sont gentils.
03:03 Ils parlent de démocratie, ils ne savent pas trop ce que c'est.
03:05 Chez LFI, ils veulent le modèle social de LFI.
03:08 Et quand on l'a vu dans d'autres pays, c'est pas de la démocratie.
03:11 C'est autre chose.
03:13 D'ailleurs, la brutalité, leur manière de s'exprimer,
03:15 l'irrespect qu'ils ont pour les autres,
03:17 est systématique et donc c'est assez peu...
03:20 Enfin, c'est porteur de violence.
03:22 Réellement, ils portent la violence.
03:23 - La France insoumise porte la violence ?
03:25 - Ah oui, oui, oui.
03:26 - Violence verbale ?
03:27 - Oui, oui, violence verbale.
03:28 Mais enfin, la violence verbale, quand elle est distribuée à une telle intensité,
03:31 elle provoque aussi de la violence physique à un moment donné.
03:34 Donc c'est un appel au crime.
03:35 - Un appel au crime ?
03:37 - Oui, bien sûr, c'est un appel par principe à la violence.
03:40 Il faut casser la société dans laquelle nous vivons.
03:43 Alors certes, elle n'est pas parfaite.
03:45 - C'est ça l'objectif de la France insoumise ?
03:47 - Oui, la transformation d'un modèle de société en un autre,
03:50 qu'on a caractérisé à d'autres époques,
03:52 et qui laisse quand même, pour le moins, du dictatif avec l'idée de liberté.

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