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00:00 grandis au Cameroun. Je suis un natif du Cameroun, je suis un natif bétis d'origine mais saoua d'adoption.
00:07 Alors sur un concours de circonstance assez particulier, lorsque je suis installé au
00:25 Cameroun dans les années 2000, aux environs de 2004-2005, je décide de changer d'horizon
00:31 et je choisis environ dix pays sur la planète où je voulais aller, dont le seul pays en Afrique
00:38 c'était le Sénégal. Et par tirage au sort, ma fille a tiré dans la petite pochette Sénégal.
00:45 Je n'étais pas convaincu au départ, j'ai même triché, j'ai dit non on recommence, on retourne,
00:51 on retourne et on retire Sénégal. J'ai dit c'est la Providence donc c'est là-bas qu'on va.
00:56 La Providence et la destinée je crois sont liées. Ce que Dieu prédit pour toi, tu n'as qu'à suivre le chemin et puis te développer, c'est tout.
01:06 Il s'avère que le frère aîné était installé ici avant moi aussi. C'est peut-être que non, Jean-Pierre,
01:14 quelqu'un d'autre qui est dans le dessin animé, était installé ici depuis quelques années.
01:18 Ainsi que la grande sœur, donc je crois que le caractère providentiel a fait qu'il y a eu cette attirance et que un autre papier n'est pas été choisi.
01:28 Deux identités essentiellement, le côté français du papa et le côté camerounais de la maman.
01:37 Tout au long du chemin, c'est avec l'éducation de la mère prime. Nous avons grandi avec l'éducation maternelle des Bétis, du Cameroun.
01:47 Ça a eu cette prévalence sur le métissage que nous vivons.
01:54 Tout au long de notre vie, de nos études, le caractère métissé s'est installé à travers le métier qu'on a fait, qu'on a voulu pour pouvoir évoluer et ne pas tricher,
02:09 ne pas travailler que pour l'un ou pour l'autre. Essayer de développer toujours le projet en métissage.
02:15 Parce que le métissage est une forme d'alliance de deux entités différentes, de deux peuples différents, de deux cultures différentes.
02:22 Le métissage est tellement vaste et riche de ce métissage que nous sommes, du métis mulâtre que nous sommes, comme on dit blanc-noir.
02:29 On a voulu axer un peu nos travaux, nos métiers. Quand je dis "nous", c'est-à-dire moi et mes frères.
02:34 Tout ce qu'on a appris, chacun de nous, mettre en valeur les cultures des deux côtés, les mettre en symbiose et faire avancer les choses.
02:41 J'ai transporté jusqu'ici. C'est passé par la France, puisqu'on est natif. C'est encore très loin. Le métissage va remonter à très loin.
02:53 Nous, on est né au Gabon. On arrive au Cameroun. Ensuite, on va en France. On part au Cameroun et on atterrit au Sénégal.
02:59 Ce métissage, on l'a transcrit, oui, jusqu'ici, mais il est passé par la France, par l'apprentissage du métier que je pratique aujourd'hui, de la restauration et l'hôtellerie.
03:08 Et, fort de mon apprentissage, j'ai décidé de m'investir dans mon continent, qui est l'Afrique.
03:17 A contrario de ce qu'on dit le continent Cameroun, mais le continent qui est l'Afrique, pour pouvoir mettre au service des autres les valeurs acquises, pour le compte des valeurs africaines.
03:37 Alors, comme je t'ai dit, suite à ces tirages au sort, je m'installe au Sénégal en 2005. Et je crée une enseigne assez particulière, parce que moi, j'essaye de travailler surtout sur les noms d'approche et les noms d'accroche.
03:48 Je suis un peu indirectement dans la com à travers les grands frères qui sont dans le métier. Il faut toujours trouver des noms accrocheurs.
03:54 Et j'ai trouvé le nom Landrois. J'ai surnommé le restaurant Landrois. Et puis, on a fonctionné sur une carte très atypique, au départ très camerounaise en plat africain, avec des plats européens aussi, pour parler de ce métissage.
04:12 Et surtout, en amenant un standard qui n'existait pas vraiment dans les années, même encore 90-2000, au début 2000. Parce qu'à chaque fois, jusqu'à présent, qu'on voulait sortir dans des restaurants, et même à travers le monde, à Paris, à New York,
04:28 quand on veut aller dans les restaurants atypiques africains, on a toujours une consonance maquille, une consonance bruit, une consonance retardant service.
04:39 Donc, à travers mon apprentissage de l'hôtellerie que j'ai fait, j'ai amené des standards et des codes que j'ai adaptés à notre culture.
04:48 Donc, les plats sortent plus vite, on attend moins, le confort y est, le service suit, et après, il suffit que la saveur soit pour que le reste perdure.
04:59 Le premier, Landrois, a fermé récemment. Il avait 17 ans d'existence. C'est lui qui s'est fait connaître à Dakar, qui a donné cette réputation, et même au-delà de Dakar, au-delà des frontières.
05:11 Nous avons fermé récemment, suite à un litige qui est toujours en cours, ce n'est pas bien le sujet, mais après avoir fermé Landrois, on a décidé d'ouvrir Lanvers,
05:22 pour rester encore dans le jeu de mots, Lanvers où on se trouve aujourd'hui, et vous allez faire un peu le tour et voir un peu le contexte et la présentation.
05:30 Entre temps, on s'est ouvert à Sali, qui est la ville estivale, un peu comme Douala Kribi, ici c'est Dakar-Sali.
05:39 On a ouvert Pieds dans l'eau, la restauration africaine aussi, parce que les nombreuses fois où je suis allé à Sali, je me suis rendu compte que la plupart des restaurants étaient tenus par des Européens.
05:48 C'est très dommage d'arriver en Afrique et de sortir manger des saucisses de Toulouse-Parcy, des choucroutes du Yolanda, où est le poisson brisé, où est le ndolé, où est le soupe kanja local ?
06:00 Parce que c'est un plat normalement atypique au Sénégal, mais qu'on ne mange pas tous les jours. Le tchébouzène ne se mange pas tous les jours au Sénégal, ce n'est pas normal.
06:06 J'ai adapté et j'ai grandi dans ma carte avec l'expérience et on a ajouté quelques plats locaux sénégalais, ivoiriens, congolais, pour donner plus encore de ferveur à la carte et de choix, même à la clientèle qui vient, parce qu'elle vient de tout horizon.
06:22 Et donc, c'est monté à Saali, le Jomo Beach par la suite. Et voilà. Entre temps, mon grand frère lui a monté à Ouakam, lui prêtant main forte puisque je suis du métier, à un autre restaurant qui s'appelle aussi le Limpa La.
06:38 Quand j'arrive au Cameroun, je descends directement à Ouak après mes têtes dans mon village. Je passe du temps à Bali avec mes vieux potes. Tout douala, je fais ce qu'il y a à faire parce que c'est le Las Vegas d'Afrique. Et voilà quoi.
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