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Le spécialiste de l'Afrique, Bruno Clément Bollée, réagit sur la réunion, ce jeudi, de la CEDEAO, concernant la situation au Niger : «La CEDEAO, aidée par certaines puissances de la communauté internationale, peut parfaitement arriver à faire une intervention armée».

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Transcription
00:00 On est en liaison avec le général Bruno Clément-Bollet, consultant international, spécialiste de l'Afrique.
00:06 Bonjour mon général, merci d'être en direct avec nous dans 120 minutes info.
00:11 Quel regard vous portez avec votre expérience sur cette réunion à Accra au Ghana
00:16 et sur cette perspective d'une intervention armée de la CDAO au Niger ?
00:21 Eh bien d'abord on a pu noter, comme ça a été souligné par votre journaliste,
00:28 la fermeté initiale de la CDAO pour essayer de stopper l'hémorragie.
00:34 Un, deux, trois coups d'état, quatre coups d'état maintenant,
00:38 dans la même région de l'Afrique de l'Ouest.
00:40 La CDAO a voulu dire stop tout de suite et ça on n'en veut pas.
00:46 La CDAO en fait plutôt lire le président actuel de la CDAO
00:53 et on avait noté la fermeté déjà dès le départ, même avant le coup d'état du Niger.
00:58 La fermeté du président Inoubu sur ces questions de l'égalité démocratique
01:03 et de pouvoir correspondant aux instances constitutionnelles des pays.
01:09 Il a engagé la sous-région dans une position extrêmement ferme
01:14 et on s'aperçoit au fil du temps, petit à petit,
01:18 de la complexité que pourrait représenter une intervention militaire sur le terrain.
01:23 Complexité non pas tant sur le plan technique,
01:26 bien sûr qu'au plan technique c'est pas facile certes,
01:30 mais la CDAO aidée notamment de certaines puissances de la communauté internationale
01:37 peuvent parfaitement arriver à faire une intervention armée.
01:40 Dans des délais quand même qu'il faut estimer raisonnables,
01:43 ce n'est pas de l'ordre de la journée ou de la semaine,
01:46 ça met quelques semaines à cet égard.
01:49 La CDAO a intervenu non pas quatre fois par le passé mais cinq fois.
01:53 Je ne sais pas pourquoi tout le monde a oublié l'intervention de la CDAO en Côte d'Ivoire
01:58 de 2003 à 2004, juste avant qu'elle ne soit remplacée par l'ONU-Ci.
02:04 Mais la première force inter-africaine à intervenir en Côte d'Ivoire au moment de la crise
02:08 c'était ce qu'on appelait la Miss et Ci, la mission de la CDAO en Côte d'Ivoire.
02:12 Pour en revenir au cas nigérien,
02:14 donc on voit bien que cette position qu'a tenue le président Inoubu
02:19 et sur laquelle il a engagé la CDAO
02:21 est extrêmement aujourd'hui difficile à tenir.
02:24 D'abord parce qu'au plan interne on a des désaccords profonds au sein même de la CDAO.
02:30 Je ne vous parle pas des quatre pays à junte que sont le Niger évidemment,
02:35 le Mali, le Burkina Faso et la Guinée,
02:38 avec des positions extrêmement fermes d'ailleurs du Mali et du Burkina Faso
02:44 qui menacent même de quitter l'organisation, de quitter la CDAO.
02:47 Donc derrière il y a peut-être même un risque d'implosion de la CDAO.
02:51 [Musique]
02:54 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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