Geoffroy Lejeune : «La consommation n'est pas vraiment combattue, il n'y a pas de pression sur le consommateur»

  • l’année dernière
Le journaliste, Geoffroy Lejeune, réagit à un possible débat, en France, concernant le cannabis récréatif : «La consommation n'est pas vraiment combattue, il n'y a pas de pression sur le consommateur».
Transcript
00:00 le jeune qui a une sorte de... Certains
00:01 idéalistes qui disent "mais comme ça,
00:02 ça va endiguer le trafic, comme si à
00:04 partir du moment où on allait
00:04 légaliser en France, les trafiquants
00:06 allaient s'inscrire à l'URSAF, avoir
00:07 un numéro de tirette et se dire "c'est
00:08 bon, je rentre dans le rang, je suis
00:09 auto-entrepreneur, tout va bien".
00:10 C'est quand même un argument
00:12 totalement idéaliste utopique.
00:14 Alors moi, je suis d'accord avec vous.
00:15 Et en fait, à la limite, on pourrait...
00:17 Sur le papier, on pourrait concevoir
00:18 le truc, j'y crois pas une seconde
00:19 évidemment, mais dans ce cas-là,
00:20 citez-nous un pays,
00:22 un pays où ça s'est passé comme ça.
00:24 Un pays où les gens ont pris en effet un numéro de tirette, une boutique et où ça s'est bien passé.
00:29 La vérité, c'est que ça se passe comme Georges a dit, c'est-à-dire que les trafiquants s'adaptent et vont sur des drogues plus dures.
00:33 Soit le taux de THC est plus fort, soit c'est carrément des drogues plus dures, la cocaïne, etc.
00:37 Et le pays...
00:38 Il y a zéro inversion de la consommation, etc.
00:41 de drogue et la lutte contre les trafics n'en bénéficie absolument pas.
00:45 Donc moi, je pense qu'il y a même quelque chose de plus pernicieux, plus grave encore.
00:49 C'est qu'aujourd'hui, de fait, la consommation de cannabis n'est pas punie.
00:54 Elle est même encouragée dans certains films, dans certaines aires culturelles, etc.
00:58 - Tu ne vas quand même pas censurer les films en disant "attention, ils doivent être édifiants quand même".
01:03 - Je souligne juste qu'en fait, on pourrait dire, on pourrait montrer les conséquences de la consommation de cannabis.
01:09 Aujourd'hui, on montre dans les films les assemblées de copains joyeux qui fument un joint et c'est super sympa.
01:15 On ne montre pas dans les films, dans la culture populaire, on ne montre pas l'accident de bagnole sordide.
01:20 On ne montre pas la schizophrénie.
01:21 On ne montre pas ça.
01:22 Tu ne peux pas me citer un seul film de gens qui consomment du cannabis où ça se termine comme ça se termine parfois pour les consommateurs de cannabis,
01:28 de gens qui terminent complètement fous à l'asile, etc.
01:30 - Non, mais moi, je trouve ça inquiétant.
01:32 - Non, mais pardon.
01:33 - Non, non, je voudrais juste terminer sur mon argument.
01:35 En fait, je ne voulais pas intervenir sur la culture spécifiquement.
01:38 Je voulais juste dire qu'en fait, la consommation n'est pas aujourd'hui vraiment, comment dire, combattue.
01:46 En fait, il n'y a pas de pression sur le consommateur, etc.
01:49 Et je pense que sur la question, il y a une digue qui est franchie en fait à partir du moment où ça devient autorisé, même dans une certaine mesure.
01:57 À ce moment-là, on banalise complètement l'acte.
01:59 Et donc, en fait, on fait l'inverse de ce que la prévention est censée faire.
02:01 Et moi, ça m'amuse de voir beaucoup les curseurs qui sont posés.
02:03 C'est-à-dire, ne vous inquiétez pas, c'est 25 grammes par jour et 50 grammes par mois.
02:06 - C'est complexe, par jour.
02:07 - Au-delà du fait que c'est complexe, c'est intéressant parce qu'un curseur, par définition, ça se bouge.
02:11 Une digue, en théorie, ça ne se franchit pas.
02:13 Une digue, en théorie, ça ne se franchit pas.
02:15 Et un curseur, par contre, une fois qu'il est posé, vous pouvez le bouger, ça ne se voit pas du tout.
02:18 Donc, en fait, on franchit un interdit et derrière, on ne revient jamais en arrière.
02:22 [Musique]
02:25 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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