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Court métrageTranscription
00:00 J'ai vraiment regardé quasiment tous les films de procès qui existent en fait.
00:03 Ça n'est pas inspiré d'une histoire vraie.
00:09 En revanche, on a beaucoup travaillé avec Vincent Courcel-Labrouze,
00:12 qui est un avocat pénaliste, qui a eu beaucoup d'affaires
00:14 et qui nous a vraiment aidé à justement éviter de copier
00:18 les petites choses qui peuvent nous venir des films américains
00:20 et vraiment d'inscrire le film en France, avec vraiment la justice française
00:24 et à nous aider à ce que ce soit très réaliste.
00:26 On a construit le film vraiment avec l'aide de Vincent pour que ce soit crédible.
00:29 Souvent, dans les films américains, il y a évidemment les objections
00:32 votre honneur, il y a la distribution de la parole
00:33 et extrêmement orchestrée par le président du tribunal.
00:36 En fait, en France, c'est très, très différent.
00:37 C'est à dire qu'il y a deux façons de faire.
00:39 Soit il y a cette façon de faire qui va être plus la présidente
00:42 ou le président du tribunal va vraiment donner la parole,
00:44 mais c'est toujours plus souple.
00:45 Il y a aussi une autre façon de faire qui est plus, comment dire,
00:47 anarchique, je pourrais dire.
00:49 C'est à dire qu'en fait, la parole est prise naturellement
00:52 par l'un des partis ou l'autre, donc l'avocat général ou l'avocat de la défense.
00:57 Donc, c'est beaucoup plus, comment dire, souple dans la façon de prendre la parole.
01:00 Évidemment, il n'y a pas les objections.
01:02 Si un des deux avocats est contre ce qui vient d'être dit,
01:04 il n'a pas besoin de dire objection.
01:05 Il dit simplement voilà, je ne suis pas d'accord avec ça.
01:07 Il n'y aura pas ce langage là.
01:09 C'est vrai que nous, en plus, on l'a inscrit dans un tribunal ancien.
01:11 Donc, je pense qu'on avait besoin vraiment de marquer aussi le côté français
01:13 par l'architecture.
01:14 Bon, évidemment, les robes qu'on sait, en France, c'est très particulier avec ça.
01:17 À la fois, on a voulu un tribunal ancien et en même temps, on voulait moderniser
01:21 aussi notre film en utilisant les micros.
01:23 C'est à dire que les micros sont très présents aujourd'hui dans les tribunaux français
01:26 et de ne pas jouer le côté un peu tradition française à l'ancienne,
01:29 d'avoir un avocat qui porte sa voix très fort, etc.
01:32 Le côté Dupont-Mauréties, si je puis dire, en fait, de la justice
01:35 un petit peu à l'ancienne.
01:37 Quand on fait un film de procès, on est forcément, on ne peut pas être naïf.
01:43 On arrive après beaucoup, beaucoup de films qui ont déjà été faits.
01:45 Moi, mon intention était vraiment d'avoir du mouvement,
01:48 de trouver du mouvement dans cet espace là et de ne pas jouer finalement
01:52 le parti pris des tableaux qui peut être très intéressant aussi,
01:54 mais qui n'était pas le mien, c'est à dire d'avoir des plans très fixes.
01:56 Moi, j'ai vraiment essayé d'avoir du mouvement, de créer du mouvement,
01:59 de faire vraiment exister le public.
02:01 Donc, il y a plein de plans aussi en amorce dans le public,
02:03 ce qui est vraiment une chose pas évidente à trouver.
02:05 Finalement, quand on filme un rectangle, ça reste un rectangle assez basique
02:08 et donc il ne s'agissait pas d'agiter la caméra n'importe comment,
02:10 mais en tout cas d'essayer de trouver la façon d'avoir quelque chose d'accidenté,
02:15 voilà, qui soit toujours un peu vivant, qui ait une matière vivante,
02:19 que ce ne soit pas des choses trop propres, trop lisses,
02:22 comme on a souvent l'habitude de voir.
02:24 J'ai eu pas mal d'influence, c'est vrai que comme spectatrice,
02:29 je peux regarder, j'ai vu des films de procès évidemment,
02:31 mais pas que.
02:32 J'ai été très inspirée par "L'étrangleur de Boston",
02:34 qui a été un film très important pour moi.
02:36 Il y a eu aussi "L'enfant du diable" avec George C. Scott,
02:39 qui est vraiment un film de maison hantée.
02:41 Dans mes goûts de spectatrice,
02:42 je regarde énormément de films d'angoisse ou d'épouvante.
02:46 Après, ça doit ressurgir, j'imagine, dans la forme,
02:48 parce qu'il y a des choses qui me fascinent.
02:50 Voilà, le film que j'ai fait est extrêmement inspiré de ça,
02:52 mais reste un film vraiment de procès et où l'horreur ne vient pas dedans.
02:57 Mais par contre, c'est sûr que je suis inspirée par ça.
03:00 Et après, des films beaucoup plus classiques,
03:01 comme "Autopsie d'un meurtre", comme même des documentaires.
03:05 En fait, je sais qu'il y a un documentaire sur Amanda Knox qui m'a passionnée.
03:08 Donc franchement, je peux être inspirée par plein de choses.
03:10 Le procès Audrey Simpson, j'ai regardé toute la série documentaire aussi.
03:12 J'ai vraiment regardé quasiment tous les films de procès qui existent.
03:18 Donc, je me suis nourrie beaucoup de choses.
03:20 Et après, j'ai dû aussi m'en débarrasser pour tourner le film.
03:23 Je suis innocente, tu sais.
03:25 Sous-titrage Société Radio-Canada
03:28 ♪ ♪ ♪
03:31 [SILENCE]