La Palme d'or du 76e festival de Cannes a été remise à Justine Triet pour "Anatomie d'une chute". Film de procès, drame conjugal, thriller neigeux, son oeuvre est tout cela et bien plus encore. Sa réalisatrice et co-scénariste, troisième femme à recevoir ce prix, a accordé à "l'Obs" une interview, dans laquelle elle évoque les trois films qui l'ont plus ou moins inspirée. Trois films à (re)voir d'ici la sortie du sien, le 23 août prochain.
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NewsTranscription
00:00 Si je fais un film de procès, je veux rentrer dans les micro-détails.
00:02 Ce sera pour moi le prétexte pour parler du couple
00:06 et pour rentrer dans le cerveau de cette femme
00:08 qui sera accusée de meurtre, de meurtre de son mari.
00:11 Musique douce
00:14 ...
00:24 Musique douce
00:27 ...
00:29 -Ca fait 10 ans que c'est une référence,
00:30 parce que c'est un film auquel je pense depuis longtemps.
00:32 ...
00:37 Après, je pense que c'est un film qui m'impressionne
00:39 pour une raison très précise.
00:40 C'est qu'on passe, je crois,
00:42 près d'une heure et demie dans la salle d'audience
00:44 sans s'emmerder une seule seconde, et avec une modernité...
00:47 J'aime pas tout dans le film, mais il y a une partie,
00:49 la partie vraiment procès,
00:51 où je trouve que c'est une modernité délirante pour l'époque.
00:54 Ouais, ça a été une vraie référence,
00:57 une des premières références du film
00:59 au tout début de l'écriture.
01:01 Après, il y en a eu beaucoup d'autres.
01:02 On n'est pas restés bloqués sur ce film.
01:04 Je le dis juste parce que c'est un peu gênant,
01:06 c'est que moi, j'ai pas du tout non plus
01:07 focalisé autant sur ce film que ça.
01:09 Moi, je regarde tous les faits divers, les trucs,
01:10 donc moi, je passe ma vie à regarder des documentaires,
01:12 des conneries, des crime stories, des grands films.
01:15 ...
01:20 J'ai revu "Scène de la vie conjugale",
01:23 je sais plus à quel moment dans l'écriture,
01:24 à un moment donné, j'ai revu la série et le film,
01:28 puisqu'il y a deux...
01:29 ...
01:32 ...
01:36 -Où est-ce qu'il y a de la cotonade ?
01:38 -Non, rien. Rien du tout.
01:39 C'était assez intéressant de revoir ça,
01:41 parce qu'il y a plein de choses qui sont quand même encore très modernes,
01:43 bon, des choses très datées,
01:44 mais des choses qui sont très, très modernes,
01:47 comment la femme est complètement écrasée au début,
01:51 comment les choses se retournent au fur et à mesure du film.
01:55 Donc, ouais, c'était passionnant de regarder ça
01:57 et de revoir ça maintenant aussi,
02:00 parce que je trouve que quand on regarde des films Bergman,
02:02 j'ai jamais la même sensation.
02:03 Quand je les revois, je me dis, OK,
02:06 suivant mon âge, là où j'en suis, etc.,
02:08 c'est toujours un truc très beau à revoir.
02:11 Donc, ouais, je pense que ça m'a inspirée, forcément,
02:14 mais de manière large, quoi.
02:16 Le côté, vraiment, bataille dans le couple
02:18 et bataille théorique aussi sur la manière de vivre ensemble.
02:22 Ouais, c'est difficile de ne pas penser à Bergman.
02:25 On a forcément cette référence en tête.
02:32 Après, moi, j'aime énormément le début de Shining.
02:35 Le tout début du film, que je trouve incroyable.
02:43 Le moment où Jack Nicholson arrive
02:45 et où le type lui explique ce qui va se passer,
02:48 etc., je trouve ça magnifique.
02:49 Et à partir du moment où ils sont seuls,
02:51 je trouve ça un film insupportablement bête.
02:54 Donc, j'ai vraiment un problème avec le film, moi.
02:56 Coucou, chérie.
02:58 Le con, quand même, de ce film, c'est que Jack Nicholson
03:01 joue constamment le mec totalement terrorisant.
03:06 Je sais que ce type va buter tout le monde, donc, si tu veux,
03:08 en gros, il n'y a pas d'enjeu, en fait, pour moi,
03:10 alors que dans le bouquin,
03:12 il y a vraiment quelque chose de beaucoup plus...
03:14 Il y a vraiment une évolution du personnage.
03:16 Donc je trouve que c'est un classique surestimé.