Enfant tué à Nîmes: "On assiste aujourd'hui à une guerre de territoires que se livrent les quartiers sur fond de trafic de stupéfiants", pour Didier Rendu (SCSI-CFDT)

  • l’année dernière
La CRS 8 a été déployée dans le quartier de Pissevin à Nîmes, après la mort d'un enfant de dix ans, victime collatérale d'une fusillade liée au trafic de drogues.

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00:00 On assiste aujourd'hui à une guerre de territoire que se livrent les quartiers sur fond de trafic de stupéfiants.
00:05 Ça en dit beaucoup sur le peu de prix que recèle la vie humaine aujourd'hui, notamment pour ces jeunes qui se livrent de telles exactions.
00:14 On peut certifier en tout cas que l'ensemble des enquêteurs et mes collègues qui sont engagés sur cette mission de police judiciaire
00:22 pour essayer d'identifier les auteurs travaillent d'arrache-pied justement pour essayer de confondre les suspects.
00:28 Mais là, comment est-ce qu'on met un terme à ça ? Vous dites vous-même qu'ils n'ont pas peur.
00:33 Donc comment est-ce que ça peut se terminer ? Jusqu'où ça peut aller ? Parce qu'il faut retrouver les tireurs.
00:37 Il va falloir qu'il y ait des témoins. Mais regardez après ce qui s'est passé à Marseille.
00:41 Ça continue à Avignon. Une fois que la CRS a continué à Nîmes, une fois que la CRS 8 sera partie, ça continuera dans une autre ville.
00:47 Donc on se demande comment stopper cet engrenage infernal.
00:51 C'est là toute la difficulté puisque la CRS 8, qui est une unité spécialisée en matière de violences urbaines,
00:56 n'a pas de mission judiciaire par essence. Elle est là pour mettre un terme aux troubles à l'ordre public,
01:03 garantir un semblant de paix sur un territoire qui a connu de graves troubles à l'ordre public,
01:10 pour permettre justement aux enquêteurs d'aller derrière, travailler dans des conditions qui soient plus sereines.
01:15 – Oui, parce que vous voyez, on voit les images de la CRS 8. On se met à la place des dealers, si tant est qu'on puisse le faire.
01:21 Ou des tireurs de ceux qui étaient dans la rue, ils recevront l'ordre de dire "Eh les gars, ne bougez pas une oreille là".
01:26 Il y a la CRS 8, pendant quelques jours, ils vont recevoir l'ordre, personne ne bouge, planquez les armes,
01:32 et dans une semaine ils seront partis, et là on peut reprendre le business.
01:35 C'est comme ça que malheureusement ça va se passer.
01:38 – Bien évidemment, mais ça interroge aussi sur la logique à mettre en place en termes de répression.
01:45 Est-ce que mettre un policier derrière chaque délinquant, c'est de l'ordre du possible ?
01:50 – Bien sûr qu'on connaît aujourd'hui un souci défectif dans la police nationale, et qu'il nous faut des renforts.
01:55 Que ce soit sur le terrain ou dans les bureaux pour faire les enquêtes.
01:59 Mais manifestement, sur la guerre contre le trafic de stupéfiants,
02:03 le tout répressif n'est pas certainement la réponse qui permettra d'endiguer.
02:08 Elle doit impliquer une réflexion avec l'ensemble des acteurs, que ce soit l'État, que ce soit les pouvoirs publics,
02:14 parce que c'est aussi une question de santé publique.
02:16 Si on a du trafic de stupéfiants, c'est qu'on a des consommateurs.
02:19 – Donc il faut être plus sévère avec les consommateurs aussi ?
02:21 – Il faut avoir une réflexion d'ensemble.
02:23 – C'est une amende forfaitaire.
02:25 – Exactement, sur laquelle on met encore une fois les agents à contribution,
02:27 puisqu'aujourd'hui, l'amende forfaitaire, les agents sont en capacité de la relever.
02:32 Et pendant qu'ils sont en train de verbaliser les consommateurs,
02:35 ils ne sont peut-être pas focalisés sur le trafic de stupéfiants qui se développe,
02:38 mais c'est ce que je disais, s'il y a du trafic, c'est qu'il y a des consommateurs.

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