[#Reportage] #Gabon : le « privilège PDG », facteur des inégalités sociales ?

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[#Reportage] #Gabon : le « privilège PDG », facteur des inégalités sociales ?

Créé le 12 mars 1968, quelques années après l’indépendance du pays, le Parti démocratique gabonais (PDG), semble plus que jamais enraciné aussi bien dans les mœurs que dans la société gabonaise. Dénommé « parti de masse » par ses partisans, ce parti-État jouit de tels privilèges qu’il est difficile au Gabon, de réussir d’une quelconque manière sans y être affilié. Une affiliation loin d’être positive puisqu’en plus de masquer les inégalités sociales, à l’image du « privilège blanc » aux États-Unis par exemple, elle les entretient au quotidien de manière pernicieuse.

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00:00 Créé le 12 mars 1968, quelques années après l'indépendance du pays, le parti démocratique
00:06 gabonais semble plus que jamais enraciné, aussi bien dans les mœurs que dans la société
00:12 gabonaise. Dénommé « parti de masse » par ses partisans, ce parti est adjut de tels privilèges
00:18 qu'il est difficile au Gabon de réussir d'une quelconque manière sans y être affilié.
00:25 Une affiliation loin d'être positive, puisqu'en plus de masquer les inégalités sociales,
00:30 à l'image du privilège blanc aux États-Unis, par exemple, elle les entretient au quotidien
00:36 de manière pernicieuse. Fondé par celui qui dirigea le Gabon pendant une bonne quarantaine
00:43 d'années, à savoir Omar Bongo Ondimba, père de l'actuel président de la République Ali
00:49 Bongo Ondimba, le parti démocratique gabonais s'est depuis enraciné dans la culture, les
00:56 mœurs et la société gabonaise, juissant d'innombrables passe-droits malgré une popularité
01:02 qui, objectivement, ne cesse de décliner, ce parti-État offre à ses nombreux partisans
01:08 une forme de privilège indû et davantage systématique, uniquement parce qu'ils en
01:14 sont membres. En effet, outre les principaux postes administratifs et de responsabilités
01:21 qui leur sont octroyés de manière automatique, même lorsque les compétences ne sont pas
01:26 au rendez-vous, les membres de ce parti jouissent de tels privilèges qu'il est aujourd'hui
01:31 impensable pour certains jeunes de réussir dans le pays sans y être encartés. Un constat
01:38 accablant qui envenime chaque jour les tensions et clivages au sein d'une société de plus
01:44 en plus disparate, largement représentée au sein du pouvoir politique et exécutif,
01:50 à tel point que même les opposants y font leur entrée quand ils n'en étaient pas
01:54 déjà membres. Le parti au pouvoir rafle le tout. Le nom Mordicus a ce même pouvoir
01:59 qu'ils détiennent d'une main de fer depuis 50 ans pour des résultats plus que mitigés
02:05 au regard du peu de réalisations comparativement au nombre effarant de promesses. Ces barons
02:11 se sont d'ailleurs récemment pliés à un exercice de bilan de celui qu'ils considèrent
02:15 comme leur champion, brigant un troisième mandat après deux échecs consécutifs. Ce
02:21 dernier tient, aux yeux de ses affidés, un bilan globalement positif, alors même que
02:27 le pays, plus endetté que jamais, connaît un écart considérable entre la minorité,
02:33 la plus nantie, et la majorité paupérisée. Véritable avantage induit, en plus d'être
02:39 un passe-droit dévalorisant les compétences d'un pays dont le leader voulait en faire
02:44 une méritocratie, le privilège PDG qui s'aligne sur le privilège alto-gauvéen, qui lui
02:50 aussi est profondément enraciné, sans plus que jamais faire partie de la société gabonaise,
02:57 même si ses plus fervents partisans veulent le nier, l'ignorer ou faire croire qu'il
03:03 n'existe pas. Aujourd'hui, au Gabon, être membre du PDG signifie hériter d'un système
03:09 de domination qui procure des bénéfices. Il n'y a qu'à voir les retours d'opposants
03:15 dans la maison du père.
03:16 [Générique]

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