L'éloge funèbre d'Emmanuel Macron lors de l'hommage national au général Georgelino
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00:00 car cette force était aussi celle de la foi.
00:04 Jean-Louis-Georges Lain était catholique,
00:08 comme il était soldat de la France,
00:12 serviteur de l'Etat et de la République,
00:16 sans rien d'incompatible entre ces trois aspirations.
00:20 Avec l'agencement entre le spirituel et le temporel
00:28 qui permet la vie en commun dans une République laïque.
00:30 Sa foi se décelait à chacun de ses gestes,
00:36 dans son dévouement pour des causes plus grandes que lui,
00:40 dans cette charité qu'il pratiquait toujours dans l'ombre,
00:44 dans sa joie quand, installé à l'Elysée
00:48 comme représentant spécial du président de la République,
00:51 il apprit qu'il aurait pour bureau une ancienne chapelle,
00:57 dans sa distance paradoxale aux hommes et aux choses.
01:01 Le général Georges Lain ne se considérait pas
01:06 comme un intellectuel.
01:07 Son humilité le retenait de s'attribuer le titre.
01:11 Il avait pourtant tant lu et retenu de Blaise Pascal
01:17 la différence entre les grandeurs naturelles
01:19 et les grandeurs d'établissement.
01:21 Les premières naissent des vertus physiques et morales
01:26 qui doivent être admirées et reconnues.
01:28 Les secondes sont l'expression de l'ordre social
01:32 auquel l'on doit se conformer loyalement.
01:35 Cette distance critique n'était jamais chez lui du cynisme.
01:41 Il était chef, installé dans la vie,
01:47 et cachait sans doute toujours secrètement
01:52 ce petit chose et ses fragilités.
01:56 Avec une forme de liberté de jugement,
01:58 de sagacité amusée,
02:00 une distance qui faisait sa valeur de conseiller
02:04 et son autorité de chef, son humanité.
02:07 Oui, sa force était aussi une foi.
02:13 Il était un soldat pénétré d'espérance,
02:18 celui qui croyait au ciel et celui qui marchait au pas.
02:25 Là étaient les deux nœuds du même bois.
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