Gérald Darmanin à Tourcoing : le récit de la journée du premier candidat à la succession d'Emmanuel Macron

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, Gérald Darmanin qui lance la course à la succession d'Emmanuel Macron.

Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Transcript
00:00 - Et on se tourne sur Europe 1 avec Dimitri Pavlenko.
00:02 - Et Pascal Praud va nous rejoindre dans quelques minutes puisque c'est la grande première ce matin de votre nouvelle émission.
00:07 Pascal Praud et vous, 11h-13h du lundi au vendredi sur Europe 1 avec un invité exceptionnel pour démarrer la saison.
00:15 Pascal nous en parle dans un instant.
00:16 Mais d'abord c'est aussi l'un de vos nouveaux rendez-vous de cette rentrée sur Europe 1, la revue de presse.
00:21 Bonjour Olivier Delagarde.
00:22 - Bonjour Dimitri.
00:23 - Bon Olivier, on va commencer cette saison par une mise en garde.
00:26 - Lecteurs, auditeurs et vous, consoeurs et confrères, préparez-vous à souffrir.
00:32 La presse française va mourir.
00:34 Elle agonise sous nos yeux depuis le début du siècle tandis que les radios survivent miraculeusement.
00:40 Alors ne cherchez pas ces lignes dans les journaux du jour, Dimitri, on m'autorisera un léger pas de côté pour cette première.
00:45 Ces propos, eh bien ce sont ceux d'Yvan Levaille dans le dictionnaire amoureux de la radio publié chez Plon.
00:50 Yvan Levaille qui, ici même, sur Europe 1, il y a quelques décennies, donna ses lettres de noblesse à l'exercice de la revue de presse.
00:58 Du fond de sa retraite, il lance un message d'amour à la presse écrite, à la radio et à cette alliance de ces deux médias,
01:04 ce côté poil à gratter de notre profession qui faisait dire au général de Gaulle que recevoir un grand nombre de journalistes est un plaisir,
01:12 un petit nombre, un ennui, un seul d'entre eux, un supplice.
01:17 Et faisant surtout sienne cette citation oubliée d'Eleanor Roosevelt, journaliste et femme de président,
01:22 "Hier est l'histoire, demain est mystère", aujourd'hui Dimitri est un cadeau.
01:28 - Yvan Levaille qui faisait ça en direct avec son journal et il commentait les pages du journal en direct.
01:33 Alors le cadeau du jour, Olivier Delagarde, quel est-il ?
01:36 - Darmanin, cadeau pour les amateurs de joute politique, en tout cas le ministre de l'Intérieur,
01:40 qui a officiellement lancé ce week-end la course à la succession d'Emmanuel Macron.
01:45 Après Macron aiguise les ambitions dans la majorité, titre Le Figaro, dans son fief annonce la Voix du Nord,
01:50 Gérald Darmanin ouvre le bal des prétendants à l'Elysée.
01:55 Dans Libération sous la plume de Nicolas Massol vous lirez le récit de cette journée à Tourcoing,
01:59 en présence d'une centaine de parlementaires et dix ministres,
02:02 une démonstration de force qui a fait craindre à l'Elysée un début de fronde du ministre de l'Intérieur.
02:08 Du coup la première ministre, qui n'était pas vraiment prévue au programme, s'est invitée,
02:12 ce qui fait dire à Libé en gros titre que Darmanin est désormais le premier fliqué de France.
02:17 Fliqué, oui, sous surveillance, dans le collimateur ou l'œil du viseur, voilà les expressions que vous lirez.
02:23 Sans doute, mais Darmanin a réussi sa démonstration de force, écrit Cecile Cornudet dans Les Echos.
02:29 Après sa non-nomination à Matignon, il s'est senti méprisé par l'entourage présidentiel.
02:35 "J'étais le harki de service", dit-il. Il montre qu'il peut dicter l'agenda et le débat.
02:40 Il choisit pour se faire comme en miroir ces françaises ouvriers, femmes seules,
02:45 qui se sentent méprisées et abandonnées par leurs gouvernants.
02:49 Politiquement, le sujet est idéal, poursuit-elle Emmanuel Macron leur parler en 2017.
02:55 Ils sont sa mauvaise conscience.
02:57 Alors parlons maintenant, Olivier, de cet autre ministre dont les ambitions pourraient d'ailleurs venir faire un peu d'ombre,
03:03 à celle de Gérald Darmanin.
03:04 Gabriel Attal, bien sûr. En cette rentrée scolaire, le nouveau ministre de l'Éducation nationale
03:08 a décidé de frapper un grand coup en annonçant la fin de l'Abaïa à l'école.
03:13 Il faut dire, écrit Bérangère Lepetit dans Le Parisien, que ses robes s'étaient répandues
03:17 comme une traînée de poudre ces derniers mois, échauffant les esprits de ceux qui la considéraient
03:22 comme un simple accessoire de mode, ou ceux qui y voyaient un vêtement religieux.
03:26 Dans ce même journal, vous lirez d'ailleurs la satisfaction d'un directeur de lycée à Paris.
03:31 "Il était temps de dire oui ou non aux Abaïa", déclare-t-il.
03:35 "Sinon on ne voulait pas que chaque proviseur ou principal soit le seul arbitre de cette question,
03:40 cela devenait dangereux pour les collègues, ils ne voulaient pas être les prochains", Samuel Paty.
03:45 - Allez, on passe à toute autre chose, avec la fin peut-être d'un mystère.
03:48 - Oui, vous vous en souvenez, c'était le 26 septembre 2022,
03:51 le gazoduc Nord Stream 2 était victime d'un attentat dans la mer Baltique.
03:55 À l'époque, on a accusé Moscou, la Pologne, même les États-Unis d'être à l'origine du sabotage
04:00 de ces gigantesques tuyaux reliant la Russie à l'Allemagne.
04:03 En fait, ce seraient les Ukrainiens.
04:05 La lecture du papier dans le Figaro ne laisse guère de doute.
04:08 Une enquête conjointe menée par la chaîne de télé ZDF et l'hebdomadaire Der Spiegel est formelle.
04:13 À l'issue de six mois de recherche, deux douzaines de journalistes ont reconstitué le scénario de l'attaque
04:19 dont vous lirez tous les détails dans le Figaro.
04:22 La chancellerie allemande suit de très près l'évolution de l'enquête,
04:25 ultra sensible sur le plan politique, écrit David Philippot.
04:29 Quelles conséquences tirerait-elle de l'implication de l'allié ukrainien
04:33 dans la destruction d'une infrastructure critique ?
04:36 C'est comme on dit, une très très bonne question.
04:39 - Et puis un sujet rarement abordé maintenant, Olivier.
04:42 - Oui, presque tabou, écrit le Parisien aujourd'hui en France, le chômage des patrons.
04:46 Eh bien, il est en train d'exploser.
04:47 Plus de 36% sur un an, 9 fois sur 10.
04:50 Il s'agit de petites structures, on retrouve beaucoup d'entreprises de la restauration,
04:54 des coiffeurs, des commerces.
04:55 Il y a aussi des nouveaux secteurs comme les dentistes,
04:58 parce que les investissements sont importants,
05:00 ou des infirmières parce que les charges augmentent plus vite que le chiffre d'affaires.
05:04 Or c'est souvent dramatique pour eux, écrit Vincent Vérayer.
05:07 La quasi-totalité se retrouve sans rien pour vivre.
05:10 Dans l'inconscient collectif, explique le président d'une association qui leur vient en aide,
05:14 c'est "tu crées ta boîte, tu n'as droit à rien et débrouille-toi.
05:18 Le chômage et les chèques, ce sont pour les losers".
05:22 - Allez, on termine avec la rentrée littéraire.
05:24 - Peut-être que vous êtes parmi ceux que les critiques plaignent
05:27 de complaisance, de componction à gasse.
05:30 Eh bien, il n'est pas trop tard pour lire le JDD d'hier et la chronique d'Éric Nolot.
05:34 Lui, c'est un sniper et c'est même assez compliqué de trouver grâce à ses yeux.
05:39 Je cite "Éric Rennart est à la littérature, ce qu'un chanteur de charme est à la variété.
05:44 Oscar Lallot, un désastre d'une langue à mi-chemin de la poésie adolescente prépubère
05:49 et des parodies de la chanson à texte par les inconnus.
05:52 Enfin, François Bégaudot, qui fut autrefois écrit Nolot,
05:56 un écrivain prometteur mais nul ne sait plus en quoi consistait la promesse.
06:00 Il apparaît cependant qu'il présente bien des points communs avec Pascal Praud,
06:06 même amour du football club de Nantes,
06:09 et comme une inspiration racontée des personnages de l'Ouest de la France.
06:13 Voilà, une rencontre improbable entre Bégaudot et l'ami Praud
06:17 dont on vous disait que la presse est un cadeau.
06:20 - La revue de presse chaque matin dans "Un Rampas Matin", Olivier Delagarde, merci beaucoup Olivier.

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