Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, les journaux s'intéressent à Hervé Renard qui est fatigué par l'actualité, à la prise d'Emmanuel Macron et à la viste du Pape à Marseille.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
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00:00 - Rendez-vous est pris pour l'heure sur Europe 1, la revue de presse d'Olivier Delagarde.
00:05 On ouvre les journaux, Olivier, et on commence par un petit coup de fatigue ?
00:08 - Oui, celui d'Hervé Renard, le sélectionneur de l'équipe de France féminine de football.
00:13 C'est Anne-Sophie Bourdet qui nous raconte les faits en dernière page de l'équipe ce matin.
00:18 Au cours d'une conférence de presse, ce haut dirigeant du foot français a évidemment été interrogé
00:23 sur la situation brûlante au sein de l'équipe espagnole.
00:25 La démission du président de la Fédération de foot après cette affaire de baiser forcé.
00:29 Tout le monde a suivi cela ? Eh ben non, pas lui.
00:33 Il n'y a que le football qui m'intéresse, le reste me fatigue.
00:37 Je ne lis pas ces informations-là, a-t-il déclaré, même si je peux comprendre qu'il y a des choses.
00:42 Je suis focalisé et j'aime le football.
00:45 Le reste n'est pas de mon ressort. Tout le reste me fatigue. Voilà.
00:49 Le harcèlement dans le sport, les migrants, l'Ukraine, les problèmes de pouvoir d'achat des Français.
00:53 Par pitié, n'embêtez plus, M. Renard, parce que c'est vrai que l'actualité est fatigante.
00:58 Tenez, prenez l'interview d'Emmanuel Macron hier.
01:00 C'est ballot, personne n'a retenu la même chose.
01:02 D'abord, Olivier, pourquoi le président s'est-il exprimé ?
01:05 Alors ça, c'est une très bonne question.
01:06 Eh bien, le président ne voulait pas laisser passer l'occasion de dire que la semaine s'était bien passée,
01:11 explique le Figaro.
01:12 La venue du pape à Marseille, la visite de Charles III, résultat ces derniers jours.
01:16 Plusieurs communicants le poussaient à prendre la parole.
01:20 "Il ne faut pas banaliser cette semaine historique", insistait l'un.
01:24 "Il faut capitaliser sur une rentrée en ordre", plaidait un autre.
01:28 Oui, le chef de l'État voulait diffuser un message d'optimisme, explique Cécile Cornudet des Échos.
01:35 Mais on retiendra d'abord qu'il a concédé un nouveau chèque carburant pour les classes moyennes.
01:41 Et confirmation à la Une du Parisien aujourd'hui en France.
01:44 Emmanuel Macron annonce 100 euros par voiture et par an pour les plus modestes, titre le journal.
01:50 Une annonce qui détonne, explique toutefois le quotidien. Détonne et étonne.
01:54 À trois jours de la présentation du budget qui doit siffler la fin du "quoi qu'il en coûte".
01:59 Et de rappeler aussi qu'il y a un mois, Elisabeth Borne avait fermé la porte à toute nouvelle aide.
02:05 Surtout ce nouveau coup de pouce aux automobilistes intervient alors que ce lundi,
02:09 le chef de l'État doit présenter les grandes lignes de la planification écologique.
02:14 Oui, il adore la bagnole. Ça, c'est la petite phrase qu'a retenue Paul Quignot, l'éditorialiste de Libération.
02:22 Petite phrase qui ne passe pas parce que cette interview avait un objectif, explique-t-il.
02:26 Faire mentir tous ceux qui considèrent qu'Emmanuel Macron n'a jamais réussi à donner à son action une véritable ligne verte.
02:33 Les détails des mesures présentées lors du conseil de planification écologique diront
02:37 qu'il est en passe de se débarrasser de sa réputation de président verpal, mais de toute évidence Libération
02:44 ne croit pas à un président qui dit qu'il adore la bagnole.
02:47 Alors les journaux reviennent également ce matin sur la visite du pape à Marseille.
02:51 Et là encore c'est abusant Dimitri de constater que vos gazettes n'ont pas entendu les mêmes choses.
02:55 Jean-Emmanuel Ducoin d'Humanité retient par exemple que pour le pape, les migrants risquent leur vie en mer et n'envahissent pas,
03:03 ils cherchent l'hospitalité. Le Figaro pour sa part souligne que François a adressé un avertissement sans concession sur la question de la fin de vie
03:11 et ce n'était pas prévu, explique le journal, mais l'euthanasie s'est invitée dans le voyage du pape
03:17 au point de s'imposer comme la note finale de ce déplacement, en particulier dans la traditionnelle conférence de presse dans l'avion du retour.
03:26 Voilà, sur ces visites je vous renvoie également à la Croix qui consacre 5 pleines pages à l'événement de l'Ont-Papier,
03:32 mais aussi le petit billet quotidien d'Alain Raymond qui souligne malicieusement que le pape aura mis fin à un insoutenable suspense
03:41 créé d'ailleurs par lui-même, à savoir oui ou non, Marseille est-elle en France ?
03:47 On se souvient effectivement que François avait déclaré venir à Marseille mais pas dans notre beau pays.
03:52 Alors pour éviter que nous devenions complètement fous, François a donc lancé aux 60 000 personnes venues au stade Vélodrome
03:59 "Bonjour Marseille, bonjour la France", un immense soupir de soulagement a parcouru l'assistance, s'amuse le chroniqueur,
04:07 les Marseillais savaient enfin dans quel pays ils habitent.
04:12 Alors ça, c'était samedi, parce qu'hier soir, les mêmes Marseillais, et ben ils savaient plus ou trop où ils habitaient.
04:19 - Alors on va reparler donc football là Olivier.
04:21 - Donc on peut réveiller Hervé Renard, hier se déroulait le Classico, PSG Marseille qui a tourné à l'avantage des Parisiens, 4-0 quand même.
04:28 L'OM fait naufrage à Paris, se désole la Marseillaise.
04:33 L'humiliation, ça c'est le gros titre de la Provence, et dans ses colonnes, Jean-Claude Leblois cravache à la main,
04:39 écrit que les Marseillais ont donné l'impression de se rendre dans le donjon parisien,
04:45 plus à une session de bondage, domination sadomasochiste, plutôt qu'à une rencontre de football.
04:52 L'OM n'a fait quasiment que subir, poursuit-il, les joues tendues et les fesses rouges.
04:58 - Elle est longue.
04:59 - Enfin lui aussi a eu droit à une grosse fessée médiatique, et il s'exprime enfin,
05:03 et c'est Libération qu'il a convaincu de prendre la plume.
05:06 Il s'appelle Franck Krafzik, il est compositeur, pianiste et professeur au Conservatoire supérieur de Lyon,
05:12 et c'est lui qui a eu la lumineuse idée de demander à des enfants de chanter les hymnes pour la coupe du monde de rugby.
05:18 Vous vous en souvenez, après le fiasco, tout a été abandonné en vitesse.
05:23 Eh bien le compositeur persiste et signe, parce qu'en fait on n'a rien compris.
05:26 L'idée c'était de mélanger les chants des jeunes à ceux des joueurs, afin qu'ils entraînent les spectateurs.
05:32 Mais la pression pseudo-patriotique a été plus forte en rage le compositeur.
05:38 Notre Berlioz des avant-matchs réfute aussi l'idée que les enfants aient chanté en canon.
05:42 Le décalage entendu à la télévision n'est pas dû à la partition, mais à l'écrasement du son par les supporters.
05:50 Dimitri, voilà, salaud de public, vous savez quoi, j'ai bien envie de demander ce qu'il en pense à Hervé Renard.
05:56 - Oui, à mon avis il n'a pas suivi non plus.
05:58 Alors c'était pas un canon, on a tous entendu la même chose.
06:04 En tout cas l'intention était intéressante, mais ça n'a pas fonctionné semble-t-il.
06:08 Merci Olivier de la Gare.